Hello les gens!

Alors, pour ce chapitre, je tiens à dire que mon plan initial devait faire minimum 15 000 mots (l'ébauche que j'en avais faite en tous cas). On en est à 4 100 ici. Ainsi qu'une version beaucoup moins soft pour l'original. C'est vous dire à quel point je suis découragée, si je me censure (vous avez encore les flashbacks de Dylan ? Moi oui). Mais bon. Il devait pas y avoir autant de Faberry dans ce chapitre à l'origine. Donc c'est du positif, nah ?

Bref, merci aux revieweurs, vraiment vous avez pas idée. C'est grâce à vous que j'ai quand même pondu ce chapitre et que je continue d'écrire !

Réponses à vous d'ailleurs :

CandySona : "J'aime pas ces flics. Ils sont trop malins" Je crois que tu résumes parfaitement le problème haha! Bon bah du coup sous le coup de la menace voilà ce que tu me pousses à faire tu vois. Hehe, merci beaucoup d'avoir pris le temps de poster une review, vraiment.

Booyaketteuse : Je suis de retour, pour vous jouer un- Attends, j'me suis tromper de fandom. Merci d'avoir commenté! Et t'inquiète pas pour avoir pris le temps, je comprends parfaitement le besoin de se faire une "piqûre de rappel", vus le temps que j'ai pris pour revenir... Vilaine moi. Bref, merci vraiment d'avoir quand même pris le temps de poster une reviews, j'apprécie (encore plus en sachant que c'est une ancienne lectrice! Avec un pseudo cool ; ))

Littlesitter : Merki! Et merki d'avoir posté une review! Le geste me fait plaisir.

Stealthily : Black pataugent pas autant que ça dans la "s'moule" ! Bon ok David est à la ramasse même si par moment... Mais ouais, je vosi ce que tu veux dire. Je te laisse imaginer la joie d'être carrément l'auteur (Spoilers: Aucune, c'est une vie de souffrance. Achevez-moi. Pitié.) Merci de la review!

Xbor93 : Ha! Quelqu'un qui n'a pas eu un recul devant les sacrifices et la froideur de Quinn! Merci beaucoup ! Et merci d'avoir posté une review!

Pour la musique, direction mon profile pour le lien. Je ne le mets pas là car FF le supprime. Désolée.

On se retrouve en bas.


Chapitre XV

Genesis

« Il est dans la nature des choses que tout homme ait pitié de lui-même. Mais aujourd'hui, il est temps d'avoir pitié de Dieu. »

Rabbi Acher de Salounine

x-x-x

La porte claqua derrière la blonde.

Comment ose-t-il.

Bien sûr qu'il l'avait placé sous surveillance.

Bien sûr qu'à partir de maintenant une voiture serait garée régulièrement devant leur maison.

Sa maison.

Sa ville.

Son monde.

Comment ose-t-il.

Jamais Quinn n'avait été en colère depuis… Depuis ce jour précis. Et maintenant, la voilà lion en cage, avec rien d'autre que sa colère et sa frustration pour compagnons. La maison aux couleurs claires et à la hauteur de plafond ridiculement grande l'énerver encore plus. Une odeur légère et paisible de verveine se faisait sentir. Sans doute le parfum de Brittany. Comment allait-elle les sortirent de là ? Rachel ? Un pouffement de rire amère. C'est ça ! Rachel ne pensait qu'à elle. C'était un miracle que la brune ne l'ait pas dénoncée sur le champ. Pour qui se prenait-elle, elle aussi ? Quinn se dirigea d'un pas rapide vers sa chambre, et envoya la porte cogner contre le mur adjacent. Face à elle se tenait un lit aux draps pourpre, encore froissés de la nuit agitée qu'elle avait passé. La table de chevet avait encore son verre d'eau sur celle-ci. Le lit ainsi que le meuble sobre, était d'une couleur terne. Pas tout à fait noir, mais pas tout à fait bleu non plus.

Son regard se porta à sa droite, en direction du seul autre meuble de la pièce : Une sorte de commode grisâtre, à l'allure fatiguée. Sur elle reposait quelques livres posés hasardeusement, une boite contenant le couteau favori de la blonde, et des statuettes. La blonde serra la mâchoire. Ressortant de la pièce, elle se dirigea vers la cuisine, et ouvrit rageusement un tiroir du comptoir. Là, elle attrapa un sac poubelle qu'elle entreprit d'ouvrir alors que ses pas la ramenaient à la chambre.

-Devoir faire ça… Pardonnez-moi.

Quinn resta silencieuse et comme figée sur place, alors que ses yeux se fermait en même temps que sa bouche après cette phrase prononcée d'un ton des plus respectueux. Après quelques minutes, elle attrapa les statuettes, silhouette sordide d'un temps jadis, et les jeta dans le sac. Puis vint le tour des livres amassés çà et là dans la pièce. Enfin, un rapide survole de l'intérieur de sa table de chevet lui permit de ramasser le… Maquillage, qui lui était si utile ces soirs-là.

Bien sûr, elle ne pouvait pas simplement jeter les affaires dans la poubelle de sa rue. Black avait sans doute déjà envoyé quelqu'un la surveiller. Sortant de la chambre, la blonde s'arrêta.

Comment ose-t-il.

Un hurlement de rage lui échappa en même temps que le sac qui vint s'écraser sur le sol. Le bruit d'argile brisé se fit entendre, et les yeux de la blonde s'écarquillèrent.

-Non…

Elle tomba à genoux, n'osant toucher le sac.

-Pardonnez-moi…

Il l'avait acculé. Il l'avait… Soumise ? Comment en était-elle arriver là. Au-delà de sa perte imminente, il était évident que non seulement son existence, mais aussi celles de ses amies seraient touchés. Santana ne pourrait contenir bien longtemps ses envies, et Brittany céderait au premier interrogatoire un peu poussé du profiler. Elle ne réalisait même pas pleinement ce qu'elle faisait… Et Rachel. Rachel.

Des larmes coulaient sur le visage stoïque de la blonde, alors qu'elle laisser tomber sa tête en arrière, fixant le plafond.

Rachel. Toujours et encore Rachel. Une avalanche de sentiments et de souvenirs se bousculait dans l'esprit de Quinn. Si elle ne l'avait pas épargnée ce jour-là… Qu'est-ce que ça aurait changé ? Black serait toujours sur son dos, peut-être juste moins proche et suspicieux, comme tous les autres avant lui. Mais au moins elle serait encore au bureau. « Un loup dans la bergerie ». Les mots de la brune était encore audible aux oreilles de Quinn. Sa voix, douce et chaleureuse. Une note d'espièglerie et de curiosité. Sa peau hâlée, et son sourire renversant, presque fière d'avoir compris la stratégie de Quinn. Ou fière d'elle ? Quinn se refusait de penser ce genre de chose. Elle redressa sa tête et posa son regard sur les idoles brisées en face d'elle. Elle n'avait pas besoin d'ouvrir le sac pour savoir. Le ressenti viscérale de leur état battait comme un tambour en elle. Ou était-ce encore les images de la brune ? De son extravagance, de son audace incroyable aux yeux de tous ? De son assurance irrésistible ?

Un gémissement de douleur, de frustration et d'énervement se fit entendre. Quinn n'en pouvait plus. Elle devait penser à autre chose. Partir loin d'ici. Se redressant, elle attrapa le sac qu'elle noua hâtivement, avant d'attraper les clés de sa voiture et de franchir la porte d'entrée.

Fermant les yeux, la blonde laissa l'air froid remplir ses poumons. S'enfuir maintenant serait confirmer tout ce que Black pensait. Elle ne pouvait virtuellement rien faire. Tout reposait sur David, maintenant. Si tout se déroulait comme la blonde l'avait prévue, cette histoire ridicule, et plus précisément Black, serait derrière elles. Mais, là encore, elle n'était plus là pour diriger le manège dans lequel ils étaient tous embarqués.

Ne restait donc plus qu'à attendre. Ruminer la frustration et l'envie incroyable d'éviscérer le profiler. La blonde marcha rapidement jusqu'à sa voiture, ouvrit le coffre et lança le sac à l'intérieur. Un frisson remonta le long de sa colonne alors que le bruit des statuette cassées se faisait entendre un peu plus. Au son vif vint se superposer le rire chaleureux de Rachel, et l'image de la jeune femme à la table de ce fichu restaurant, illuminé de la lumière douce de l'été vint frapper la blonde de plein fouet. Elle crut perdre l'équilibre un instant, avant de se ressaisir. Son reflet dans la carrosserie polie la fit s'énerver encore plus. Elle semblait effrayée. Son poing frappa le métal froid, et la carrosserie se tordit sous l'impact. Jamais plus elle ne serait faible. Son regard se leva vers le ciel grisâtre. Elle n'était plus seule maintenant, Ils étaient avec elle. Et si elle était arrêtable, Eux ne l'étaient pas. Satisfaite, la blonde s'engouffra dans la voiture, avant de démarrer et de s'engager sur la route. Tout son corps hurler un besoin de vitesse, mais un rapide coup d'œil dans le rétroviseur lui rappela que n'importe qui dans ces voitures garées derrière elle pouvait être des enquêteurs envoyés par Black.

Cet ignoble personne. Abject et minuscule. Quinn serra le volant au point de voir ses phalanges devenir blanches. Black n'avait pas idée de la proportion des choses. Dans quel jeu il s'était engagé. Quinn était patiente. Très patiente. Et bien déterminée à rester libre. Elle avait bâti tout ça pour Eux, pour elle. Un minable humain ne saurait l'arrêter. Elle avait tué et fait couler le sang pour des dieux plus vieux que le monde dans lequel ils vivaient tous. Black n'était qu'un homme portant une arme à sa ceinture.

x-x-x

-Quinn ! Ouvre !

Rachel soupira de frustration, son souffle chaud visible par une petite fumée en ace de son visage. La brune fit un tour sur elle-même et regarda attentivement la rue. Elle n'était pas idiote. Black aller envoyer une équipe dans les jours à venir. A vrai dire, elle avait commencé sa propre petite routine avec le profiler depuis un moment. Autant dire que celui-ci n'avait rien d'extraordinaire. Et sis ses capacités intellectuelles l'étaient sans doute, la jeune femme savait parfaitement qu'il n'avait pour l'instant aucun soupçon envers elle comme ceux qu'il avait envers Quinn. Bien sûr, le fait d'avoir été là ce soir précis, n'était pas vraiment la plus brillante des idées qu'elle ait eues. Mais quelque chose, indéfinissable, l'avait poussé à suivre l'enquêtrice. Ou devrait-elle dire ex-enquêtrice ? Rachel essayait tant bien que mal de croire au plan de la blonde, mais la tournure des événements récent lui laissait l'impression que tout ne se passait pas comme prévu. Non, à vrai dire, c'était certain. Tout ne se passer pas comme prévu. David était sans doute encore la seule pièce tangible et utilisable par Quinn sur l'échiquier invisible auquel Black et Fabray jouaient en ce moment. Tout ça n'avait que mauvaise augure.

La brune fronça les sourcils. N'était-elle pas celle qui avait avertie Quinn que si l'occasion se présenter de nouveau, elle la tuerait ? Pourquoi se souciait d'elle. Rachel sembla effarée par la constatation, et par sa présence devant l'entrée de la maison de la blonde. Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Pourquoi avait-elle excusé son absence pour une quelconque urgence auprès de Newton, pour se ruer jusqu'à l'adresse gravée dans sa mémoire ? Un besoin morbide de voir et sentir la présence obscure de la jeune femme s'était fait ressentir en elle depuis l'hôpital et les longues heures passées avec l'enquêtrice. Rachel avait besoin de savoir. Besoin de savoir si tout ce que cette femme lui racontait était vrai. Si Finn était vraiment cet être horrible. Si tout ça été justifier. Si la chose qu'était devenue Quinn, si la chose qu'elle était devenue elle-même avait au final était justifié par un acte de pure défense.

-Ouvre !

La brune n'en pouvait plus. Sa respiration était devenue erratique sans qu'elle ne s'en rende compte. Autour d'elle, sa vision commençait à tourner. Sa main se porta à sa poitrine, et elle se força à prendre des respiration calmes. L'odeur de pins et d'un froid apaisant ne quittait ses narines.

-Va te faire foutre !

La brune frappa la porte du pied et le regretta presque instantanément, la douleur remontant jusqu'à son genou. Elle serra les dents et repartie en direction de sa voiture. Quinn n'était de toute évidence pas là, et à en juger par l'absence de réaction après son insulte ses colocataires ne l'étaient pas non plus. De toute façon, que lui aurait-elle dit ? « Haha, le chat devient la souris ! » ? C'était absurde. Et une attirance physique n'était pas suffisant à motiver une réaction aussi illogique de sa part. Pourtant, si Rachel était complètement honnête avec elle-même, plus aucune envie de tuer la jeune femme n'était en elle. Loin de calmer la brune, cette constatation n'évoquait en elle qu'une panique froide. Il était clair, surtout maintenant qu'elle savait le « passé » de la blonde -et du siens-, qu'elle disposait d'un certain pouvoir sur elle. Que cela soit des sentiments, d'une attirance physique, ou du simple souvenir qu'elle représentait pour l'enquêtrice. Pourtant, cela ne la rassurait pas, et ajoutait encore plus à sa panique. Car malgré tout ce pouvoir, c'était elle qui s'était précipité à la porte de la blonde aujourd'hui.

x-x-x

-Un flic ! Ça faisait un moment qu'on en avait pas vus par ici !

La jeune femme à l'air aguicheur s'appuya gracieusement contre la portière de Quinn.

-Monte et arrête d'être aussi bruyante.

-Tu sais bien que c'est toi qui me rend comme ça…

La jeune femme accompagna sa phrase d'un mouvement de sourcils significatif, et Fabray leva els yeux au ciel. Tout pour oublier Black, pour Les oublier, pour oublier Rachel… Elle ne pouvait tuer, et n'avait aucune envie de perdre son temps en pleine journée à flirter avec une quelconque personne. La solution la plus rapide était malheureusement la moins flatteuse. La jeune femme monta à bord de la voiture, et soupira, un air sérieux au visage alors que la blonde se dirigeait vers l'hôtel miteux du coin.

-Plus sérieusement, je déconne pas. C'est… La jeune femme sembla presque gênée et ne regardait même pas la route, fixée sur un défaut du tissu de la portière. C'est inutile de payer aujourd'hui, ou n'importe quel jour en fait.

Quinn haussa un sourcil. Elle n'avait « couché » avec elle qu'une fois, sous le coup d'une impulsion ridicule il y a de cela plus d'un an, alors qu'un autre agent dépêché pour résoudre l'énigme qu'était l'égorgeur de New York était sur le dos de tout le monde au commissariat. Cela avait semblé, à l'époque, la parfaite idée pour détourner l'attention de l'agent. Pourquoi soupçonner une enquêtrice de meurtre, quand le secret que celle-ci cachait était en fait qu'elle se tapait la prostituée du coin ? Quinn n'en revenait toujours pas de la facilité avec laquelle elle s'était débarrassé de l'agent.

Passé les formalités de la chambre auprès du concierge encore et toujours plus obèse à chaque fois qu'elle le voyait, la blonde fit un signe de main à la jeune femme à ses côtés, qui la remercia d'un signe de tête avant de lui passer devant. Trouvant aisément le numéro indiqué sur la clé, elles entrèrent.

-Ils changent au moins les draps c'est-

La jeune femme se fit coupé par une paire de lèvre venant se plaquer contre son cou, alors que deux mains s'affairaient à enlever son manteau.

-Wow, okay on est pressée aujourd'hui ?

Un léger rire s'échappa de sa gorge, alors que des images d'été et d'un coucher de soleil suivit d'un cil étoilé éblouissant. Des bâches salle, des poutres de construction. Une odeur de vanille entêtante.

La jeune femme enleva rapidement le t-shirt de la blonde, celle-ci ayant déjà ôter son manteaux d'un geste souple. Alors que Quinn aller revenir à elle, la jeune femme posa sa main sur le ventre de la blonde. Geste qui eut pour effet d'arrêter instantanément celle-ci, alors qu'une voix rauque s'élevait.

-Des cicatrices de guerre ?

Un léger rire accompagna sa phrase, et Quinn eut un frisson. L'odeur âcre du produit d'entretien du bois du sol s'installa dans ses narines, et elle se retint de justesse de se retourner pour amortir un coup invisible.

x-x-x

-Sale chienne ! Comment oses-tu ! Le cuir et le métal claquant contre sa peau alors que des larmes coule sur ses joues. Hors de ma vue !

Elle ne perdit pas une seconde avant de s'engouffrer dans le couloir, s'efforçant tant bien que mal de se dépêcher. Passant à côté de sa mère, qui porte à sa bouche sa main gauche, la droite effleurant son épaule alors que des larmes coule sur ses joues à elle aussi, avant qu'elle ne se détourne. Ouvrant la porte de sa chambre, Quinn la referma le plus doucement qu'elle put avant de s'écrouler contre celle-ci.

-Pardon…

Elle sentait le liquide chaud couler le long de sa peau. Il ne tapait que rarement jusqu'à sang, sachant pertinemment le risque qu'une plaie au dos pouvait être. Non pas qu'il se soucie de son bien-être, seulement de comment justifier aux urgences en cas d'infection pourquoi sa fille était marquée d'une trace de ceinture si brutale qu'elle avait déchirée sa chaire.

Bientôt, les souvenirs d'un corps lourd et la voix ridicule l'accompagnant lui revinrent en mémoire. Une nausée soudaine lui monta à la gorge, et la blonde se précipita vers son bureau, attrapant la poubelle sous celui-ci avant de déverser le contenu de son estomac à l'intérieur.

Et maintenant, elle ne pourrait plus jamais se débarrasser de ce souvenir. Sa main se porta à son ventre, et sa vision se troubla. Se redressant, elle vint s'asseoir sur la chaise modeste en face du meuble portant une masse importante de livres. Ses études allaient elles aussi être fichues. Sa vie l'était. Comme si cet événement n'était pas assez. Pourquoi ? Pourquoi ? Etait-Il si cruel que cela, après tout ? Si cruel envers Ses servants ? Elle avait pêché, oui, mais s'en était absolue il y a de ça bien longtemps. Un regard ne pouvait-être pêché, n'est-ce pas ? Des images de la brune lui revinrent en tête. Des larmes coulèrent sur ses joues. Pourquoi Lui faire subir cela ? N'était-Il pas amour et miséricorde ? Et pardon ? N'est-Il pas ce compagnon fidèle, père et frère, tout à la fois ? Ne devait-Il pas accorder sa protection à ceux qui le vénérait ? Quinn n'en pouvait plus. Son père lui refusait une liberté que Lui promettait… Devait-elle renoncer, et accepter son sort ? Ou était-ce là encore un test qu'Il lui faisait passer ? Est-ce que tout ceci en était un au final ? Elle devait y croire… Elle le devait, sinon tout ça n'avait aucun sens. Tout ça n'avait de sens que pour un Dieu cruel et aimant torturer ses adorateurs. Et Il n'était pas ça, n'est-ce pas ? La jeune femme leva son regard vers le plafond, comme attendant une réponse. Bien sûr, rien en vint. Son regard retomba en face d'elle, et sa vision s'embua de larmes.

-Pitié, aidez-moi…

Sa main était agrippée à son ventre maintenant, et la jeune femme se mit à se balancer d'avant en arrière sur sa chaise, comme cherchant à se rassurer. Sa mère ne dirait rien. Bien sûr qu'elle ne dirait rien ! Elle était aussi terrifiée que Quinn de cet homme se disant être mari et père. Elle essuya maladroitement ses larmes du revers de sa main, et ses yeux furent arrêter par un mot présent dans le texte devant elle. Un livre sur l'exposé qu'elle était censé faire sur une civilisation quelconque.

-Prière… La blonde sentie les larmes remonter à ses yeux. Elle avait prié, et prié, pour que le pire soit derrière elle. Mais voilà que le cauchemar continuait. Elle n'en pouvait plus. Lui et son dessin était impénétrable, et Quinn ne voyait plus que ténèbres l'attendant. Un sanglot.

« Entends-moi, dieu à l'arc d'argent, qui protège Chrysé et Cilla la divine, et sur Ténédos règnes souverrain ! Ô Siminthée, si jamais j'ai élevé pour toi un temple qui t'ait plu, si jamais j'ai pour toi brûlé des gras cuisseaux de taureaux et de chèvres, accomplis mon désir, fassent tes traits payer mes pleurs aux Danens »

Le texte était païen. Homère et son Iliade. Russel avait du mal à tolérer ce genre de chose, mais l'éducation était si importante pour lui qu'il fermait les yeux et encourager Quinn à poursuivre ses études. La jeune femme adorait l'histoire. Bien sûr, elle ne l'aurait jamais admis à son père. La fuite avait été jusqu'à maintenant la meilleure des solutions. Mais la blonde voyait maintenant une ironie cruelle dans ce texte alors que ses larmes venaient tâcher le papier. Est-ce que ces gens du passé avaient eu leurs prières exaucées ? Ou avaient-ils dû attendre dans le silence et l'oubli, comme elle ? Leurs dieux étaient-ils justes, voraces et tout-puissant comme le sien ? Un léger rire lui échappa. S'entendant, elle réalisa que celui-ci n'avait pas une once de vie. Les hommes violeurs étaient humilié en public, et subissait souvent un supplice des plus atroces pour leurs crimes. Castration à l'aide de rocher, pendaison par ces parties précises... Et maintenant ? Maintenant, ils s'en tiraient, ou alors ne subissait que quelques années de prison. Au moins, Quinn pourrait avoir la satisfaction d'avoir infligé le sort qu'il méritait à ce garçon ignoble. Mais était-ce vraiment à elle d'en juger ? Et non pas plus à Lui ? Toutes ces questions lui donnaient le tournis. Elle relut une nouvelle fois la prière ancienne. A cette époque, les hommes étaient juge, juré et bourreaux. Ils ne laissaient que les décisions de vie ou de mort entre les mains des dieux. Des sacrifices, jugés nécessaires, étaient effectués en période difficile. Et cette relation maintenait un équilibre qui dura plusieurs millénaires. N'avait-elle pas le droit de vivre libre elle aussi ? Ou était-ce vraiment être libre que de se soumettre à un Dieu aussi cruel que le sien ?

Ces dieux de jadis étaient-ils plus cléments envers leurs adorateurs ? Avaient-ils droit de vivres selon leurs décisions, ou selon celles de ces dieux immortels ? Ils devaient bien rire, maintenant. De voir ce Dieu total, dirigeant d'une main de fer terrifiante et absolue les êtres inférieurs qu'il avait engendrés. La blonde secoua la tête, un léger sourire aux lèvres. Elle devait accepter sa vie, et Sa décision. Elle n'était rien pour aller contre Sa volonté, son père avait raison. Sa main sur son ventre se resserra, et elle ravala difficilement un sanglot, avant que son regard ne se porte sur une boite à sa droite. Un des rare cadeau de son père. Le seul, pour être exacte. La croix qu'elle portait autour du cou n'était pas un cadeau. Un collier de chien, tout au plus, qu'il lui avait passé sans demander un avis. Tout comme ce baptême, ou cette communion, ou cette foi. Et maintenant, elle ne pouvait qu'obéir. Sa main quitta son ventre et ouvrit la boîte distraitement. Un couteau scintillant, aux proportions ridicules, se reposait immobile dans son coussin de velours blanc. Un couteau de chasse, lui avait expliqué son père. Il avait toujours voulu un garçon, pour partir avec lui les vacances de Thanksgiving, chasser une dinde innocente et un gibier quelconque pour accompagner la volaille légère. « Ce n'est pas la place d'une fille ! » lui avait-il dit quand, alors qu'elle tenait la boite comme le miens le plus précieux, elle lui avait demandé de l'amener avec lui l'année prochaine.

Alors, l'année suivante, elle avait préparé le repas avec sa mère, et avait posé le poignard étrange dans un coin de son bureau, longtemps oublié. Sa main caressa lentement le manche. Il était d'une imitation os. Ou était-ce la corne d'un cerf ? La blonde n'arrivait pas à faire la différence. Dieu aurait-il pitié d'elle, si elle terminait tout, tout de suite ? Ou l'enverrait-Il dans ces enfers brûlants qu'elle avait appris à craindre depuis son enfance ? La jeune femme saisit fermement le manche, et le tira hors de son repos. Il était surprenamment lourd, et pourtant elle pouvait sentir l'équilibre de l'objet.

Etait-ce cette sensation d'équilibre et de pouvoir que ressentaient ces adorateurs passés ? Savaient-ils qu'il avait choix de vie ou de mort, choix tout court, grâce à ce libre arbitre ? Ou suivait-ils eux aussi, en fin de compte, les décisions impénétrables de leurs dieux ? Se soumettaient-ils comme elle en ce moment précis ? Acceptaient-ils un destin choisit pour eux, et non pas par eux ? L'auraient-ils guidée ? Ou lui auraient-ils demandé silence ?

Sa main libre vint se portait à son ventre. Son regard se détourna de la lame scintillante et se porta vers la porte. Son père, son Dieu, tous lui demandaient de renoncer à sa propre personne pour les respecter. Mais comment pouvait-elle faire ça ? Sans aucun signe de Sa part ? Sans Sa parole pour la guider, lui confirmer que oui, tout ça n'était qu'un test ignoble qu'elle devait passer docilement. Et même si cela était un test, pourquoi devait-elle se soumettre à une telle atrocité ? Aurait-elle réellement une vie éternelle après sa mort pour racheter cette vie de souffrance ? Lui serait-il accordé ce suprême cadeau, après ce qu'elle avait fait ? Et n'était-ce pas injuste si ce n'était pas le cas ? Car ses actions avaient été justifié par ce même test auquel elle n'avait là aussi eu aucun choix. N'était-elle donc pas libre de sa vie ? De ses choix ? Ou devait-elle attendre qu'Il décide du moment venu où ceci lui serait accordé ?

Des larmes coulèrent sur ses joues, et alors que son regard se détournait de la porte pour venir rejoindre la lame d'argent, un calme froid la traversa.

Ils accordaient cette récompense après cette vie de souffrance, tant qu'Ils étaient satisfaits. Et cette satisfaction ne demandait que des sacrifices là aussi, simplement des autres, et non pas d'elle. Pourquoi une telle différence ? Ou était-ce là aussi un pêcher d'égoïsme ? Et quand bien même était-ce un pêcher d'égoïsme, si cela la rendait libre ? Etait-ce si mal ? Si profondément mal qu'on lui renierait ce seul cadeau d'une existence juste ? Etait-ce si absurde de désirer une existence tolérable ? Etait-ce si mal de le souhaiter ? De choisir sa voie, plutôt que de suivre aveuglément un dieu silencieux ? Elle ne pouvait plus comprendre les décisions d'un dieu aussi cruel envers ses adorateurs. Elle ne le voulait plus. Elle n'en avait plus besoin. C'était une certitude. La seule qu'elle eut depuis bien longtemps. Sa main se resserra sur son ventre. Elle ne pouvait accepter ça. Et si son dieu à lui pouvait l'accepter, alors ses Dieux à elle ne le ferait pas. Et qu'importe qu'elle ne leur doive sacrifices, tant qu'ils n'étaient pas le sien. Elle aurait un choix maintenant. Elle sera libre. Elle est libre.

La lame s'enfonça profondément dans son abdomen, et alors que son visage restait stoïque, la blonde tourna la lame.

x-x-x

Quinn vacilla légèrement au souvenir encore vif de la lame froide à l'intérieur d'elle. Le souffle coupé par la douleur perçante et la sensation incroyablement inconfortable d'un corps étranger. La main quitta sa peau, et ce simple geste sembla la ramener au présent. Son regard se porta sur la jeune femme en face d'elle. La trentaine la guettait. Ou était-ce cette vie qui avait vieillie la peau étonnamment douce ? Les cheveux châtains, tirant presque sur le blond, elle semblait fatiguée. Carla ? Clara ? Elle ne se souvenait plus. Ça n'avait pas d'importance. Le fait que cette femme aurait pu être ce qu'elle voulait donna un sens de remord à la blonde. Elle avait choisi cette vie, par manque d'options ou désir personnel, elle ne le savait pas. Quinn hésita. Est-ce que tout ça aller vraiment lui faire oublier ? Ou est-ce que la bouteille de Jack dans sa voiture, qu'elle avait acheté sur le chemin, l'aiderait mieux ? Etait-ce vraiment prudent ? Le jack et cette femme en face d'elle. Sans doute pas. Mais Black ne pouvait pas avoir prédit toute cette journée. Il ne pouvait donc pas non plus avoir déjà fait envoyer une équipe sur ses talons.

-Je ne suis pas là pour parler.

Et Quinn la poussa sur le lit, venant rapidement déposer son propre corps contre celui bouillant de la jeune femme. Pourtant, elle ne senti aucune chaleur.


Et walà !

C'est pas du tout comme je l'aurai voulu. Mais je n'ai plus vraiment envie d'écrire un chapitre de 10 000 mots pour cette histoire.

Comme d'habitude : Reviews = motivation pour écrire la suite.

Je sais, c'est nul comme attitude. Mais je le répète : Je vois le nombre de lecteurs, je sais donc que je pourrais avoir plus d'encouragements pour une histoire qui est relativement chronophage. (Je pense que vous comprendrait l'ampleur de ce que je dis dans les chapitres futurs et le dénouement.)

Also, fun fact: Le titre "Genesis" est pas anglais, mais bien latin. Pour Liber Genesis. Je vous laisse chercher ce que c'est. *rire diabolique*