Heya !
Merci beaucoup pour vos commentaires ! Ça fait beaucoup plaisir !
Je n'ai pas l'intention de faire de Alvis ou Harry le sorcier suprême.
Pour la personne qui était confuse : télégraphier un mouvement, c'est le rendre évident et facile à repérer, comme un coup télégraphié qui est facile à bloquer ou esquiver. En gros, il s'assure que Harry le voit bien bouger pour ne pas qu'il sursaute ou se tende lorsqu'il lui ébouriffe les cheveux, comme c'est le cas chez des victimes d'abus.
Je vous souhaite une bonne lecture !
Pilou.
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Chaos.
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Alvis entra dans le bureau de Dumbledore avec Fumi sur l'épaule et une épée ensanglantée à la main. Il sourit joyeusement au vieil homme et aux quatre directeurs de maison avec qui il avait une réunion, tout en agitant sa main libre.
_ Bonjour, directeur !
Dumbledore leva un sourcil, mais répondit agréablement alors que les autres fixaient l'épée :
_ Bonjour, Lord Black. Puis-je savoir d'où provient le sang sur votre épée ?
_ Le basilic qui était sous votre école, dans la Chambre des Secrets. Je suis venu voir ce que vous vouliez faire avec la carcasse, vu qu'il appartenait à l'un des Fondateurs.
Le directeur hocha la tête, mit un bonbon au citron dans sa bouche, et répondit :
_ Je vois, je vois. Merci pour cette considération. Serait-il possible de mettre la carcasse sous préservation quelque part, le temps qu'on en discute ? Et, bien sûr, de me montrer où est l'entrée de la Chambre des Secrets, que l'on puisse l'explorer et cataloguer ce qu'il s'y trouve ?
Alvis sortit un sac de son sac et le lança sur le bureau avec un sourire en coin.
_ Et un cadavre de basilic, un. Il fait une vingtaine de mètres, donc faites gaffe à où vous le sortez. Oh, et Fumi a crevé ses yeux, donc ils ne devraient pas être un problème. Le venin, par contre, en est un, donc faites attention.
_ Dûment noté.
_ Quant à l'entrée, elle est dans les toilettes de Mimi Geignard, j'ai mis une barrière devant leur entrée pour empêcher les moins de vingt ans d'y aller, donc vous pouvez descendre quand vous voulez.
Il avait déjà jeté un œil et pris le plus intéressant, de toute façon. Flitwick s'éclaircit la gorge et Alvis s'intéressa à lui.
_ Est-ce l'épée de Gryffondor ?
_ Oui.
_ Où l'avez-vous donc trouvée ?
_ Dans un chapeau.
Il se reçu trois exclamations indignées et Rogue leva les yeux au ciel, avant de rétorquer :
_ Ne dites pas n'importe quoi, un tel artefact ne se trouverait pas dans un vulgaire chapeau.
Il pencha la tête sur le côté, avant de tendre la main vers les étagères et de faire venir le Choixpeau à lui. Il le plaça sur sa tête.
« Ah, voilà un esprit intéressant, même si fracturé. Que puis-je pour vous ? »
« J'aurais besoin de votre version de l'épée, s'il vous plaît. »
Il ne se passa rien pendant un instant, puis il sentit un poids familier sur sa tête. Il laissa son exemplaire léviter à côté de lui pour tirer l'épée locale du chapeau et la montrer à tous. Il pouvait voir l'incompréhension sur les trois qui ne savaient pas qu'il venait d'une autre dimension, mais McGonagall et Dumbledore avaient tous les deux l'air plus intéressés qu'autre chose. Curieux, il plaça les deux épées l'une à côté de l'autre. La magie de la Convergence les fit brûler aussitôt et fusionner, sous les exclamations de surprise horrifiée des autres personnes présentes. Il étudia l'épée résultante et hocha la tête, satisfait de voir qu'elle était toujours envenimée. Il la nettoya avant de la ranger dans son sac.
_ Vous voyez ? Trouvée dans un chapeau. Un chapeau très spécial, certes, mais un chapeau quand même.
_ Comment avez-vous fait ça ? Et pourquoi y en avait-il deux ? Et qu'est-ce qui vous donne le droit d'emporter comme ça un artefact de fondateur ?
_ Magie, magie confidentielle, elle m'aime bien et se retrouve toujours pas loin de moi quand on essaye de me la prendre.
_ Et vous pensez vraiment qu'on va vous croire, juste comme ça ?
Il haussa les épaules avec un air indifférent.
_ Vous dites ça comme si j'en avais quelque chose à faire de votre avis.
_ Vous êtes bien un Black, arrogant et sans le moindre respect pour les autres, comme votre cousin.
_ Et vous êtes bien un Rogue, un enfoiré qui prend son pied à martyriser des enfants innocents qui n'ont rien fait de mal, juste comme votre père.
Rogue se leva aussitôt, la baguette à la main, mais Alvis ne sortit pas les siennes de ses poches.
_ Je vous interdit...
_ De quoi ? De vous rendre vos propres insultes. Vous vous permettez d'accuser les gens des crimes des autres membres de leur famille, alors vous devriez vous attendre à ce qu'on vous rende la pareil. Clairement, vous pouvez donner les coups, mais pas les encaisser.
Rogue allait répondre, le bout de sa baguette luisant, lorsque Dumbledore se leva en plaquant les mains sur son bureau.
_ Suffit ! Severus, range ta baguette. Lord Black, je vous prierez de ne pas provoquer mes professeurs, surtout que Severus a toute ma confiance.
Il leva un sourcil alors que Rogue rangeait sa baguette en serrant des dents.
_ Il a peut-être votre confiance, mais il est un piètre professeur pour des débutants. Je vous conseillerais fortement d'engager quelqu'un d'autre pour les cinq premières années, quelqu'un qui a la patience nécessaire pour gérer des enfants qui n'y connaissent rien en potion et n'ont pas vraiment l'intention d'en faire leur métier. Après, ce n'est que mon avis. Mais, comme je vous l'ai dis, parfois, les enfants ont des raisons derrière leurs actions et complaintes.
_ Je prendrais ça sous considération. Cependant, le budget de l'école est limité.
_ Avec toutes les donations et les frais de scolarité ?
_ Oui. On en reçoit beaucoup moins à cause des deux guerres. Ça commence à remonter, mais on n'est pas encore à un niveau où l'ont peut se permettre de fonctionner au-delà du minimum. La vente du Basilic devrait nous permettre de remplacer de l'équipement désuet et améliorer certains secteurs, mais pas de soutenir un salaire sur la durée.
Il pencha la tête sur le côté, pensif.
_ Qu'en est-il de la colonie d'acromantula dans la forêt ? Leur venin se vend bien. Je suis sûr que Newton Scamander pourrait vous aider à mettre en place quelque chose pour limiter leur présence dans la forêt, ce qui est dangereux pour les élèves, et vous permettre de récolter des ingrédients sur elles.
Il y eut un instant de silence et Dumbledore sembla réfléchir à sa proposition en passant une main dans sa barbe.
_ Cela pourrait être une solution... Je vais la prendre sous considération.
Il inclina la tête vers lui, puis commenta :
_ J'ai jeté un coup d'œil à la malédiction sur le poste de professeur de Défense et m'en suis chargé, donc essayez d'engager quelqu'un de compétent pour l'année prochaine, si celui-là ne l'est pas.
_ Dûment noté. Je vous remercie. Autre chose ?
Il se tapota la lèvre, puis hocha la tête et pointa Rogue.
_ Je voudrais examiner votre marque, si vous le permettez.
Il leva un sourcil et exposa son bras gauche.
_ La marque a disparu à la mort du Seigneur des Ténèbres.
_ Et vous lui faite vraiment confiance pour ne pas avoir mis un piège dedans, dans le cas improbable où il mourrait ?
Rogue se renfrogna, mais c'était clair qu'il ne voulait pas le laisser l'examiner. Dumbledore soupira, avant de dire :
_ Severus, laisse-le examiner ton bras, il sait ce qu'il fait.
Alvis lui fit un large sourire en ajoutant :
_ Comme un certain Maître des Potions, je suis peut-être un enfoiré professionnel, mais je suis très doué dans mon job. Et horrible en tant que prof.
Rogue serra les dents, mais tendit tout de même son bras. Alvis fit apparaître un fauteuil juste en face de lui et s'assit avant de sortir la baguette de sureau. Elle se mit aussitôt à chauffer dans sa main et Dumbledore poussa un cri de surprise lorsque sa propre baguette sortit de sa poche pour se fusionner à la sienne, le résultat étant une baguette de bois blanc, avec des veinules violettes et un cristal de la même couleur, qui pulsait de pouvoir, incrusté au bout du manche. Tout le monde la fixa et Alvis leva un sourcil.
_ Okay, pourquoi, par Helheim, elles changent de couleur à chaque fois que ça arrive ?
Puis, il se tourna vers Dumbledore.
_ Au fait, vous avez fait quoi de la cape ?
_ Je n'arrête pas d'oublier de vous la renvoyer.
Il se leva et ouvrit l'un des tiroirs d'une de ses étagères et en sortit un paquet. Alvis le reçu avec un hochement de tête et le laissa de côté, pour examiner le bras de l'ancien Mangemort. Il lança plusieurs sorts de détection et trouva des résidus de magie noire, qu'il fit remonter à la surface. Rogue se tendit en serrant les dents, alors qu'une esquisse de la Marque apparaissait. Alvis tapota ses lunettes pour activer leurs enchantements et se mit au travail pour démanteler ce qu'il restait de la marque.
_ Hum hum... C'est ce que je pensais, il y a un enchantement dedans qui sert à drainer l'énergie vitale de la victime si le créateur disparaît. Il y a même une matrice permettant au créateur de puiser dans votre magie s'il en a besoin.
Il entendit plus d'une inspiration horrifiée et le maître des potions se tendit encore plus avec un air blême. Dumbledore demanda :
_ Pouvez-vous la retirer ?
_ Bien sûr. Juste, un instant...
Il localisa la partie qui reliait les marques entre elles et l'exploita pour ajouter une rune de vérité à toutes les autres marques, empêchant leur porteur de mentir. Puis, il sortit de son sac un paquet de parchemin spécialement traité et en prit une feuille. Il entailla la marque et plaqua la feuille par-dessus, la laissant s'imbiber de sang, avant d'utiliser un sort en fourchelang pour la transférer dessus. Le sang forma la forme du tatouage sur le parchemin et il hocha la tête, satisfait. Il la décolla lentement et referma la plaie. Un dernier diagnostique confirma qu'il avait bien tout retiré et il relâcha l'homme. Il sortit ensuite un bol métallique et mit le feu au parchemin dedans.
_ Et voilà ! Je vous conseil tout de même de passer par un bassin de purification, mais, normalement, il n'y a plus rien.
Rogue hocha la tête en massant son bras.
_ Merci.
Il inclina la tête et se laissa aller dans son fauteuil en rangeant sa baguette.
_ Il n'y a pas de quoi.
_ Lord Black ?
Il se tourna vers Dumbledore et leva un sourcil.
_ Oui ?
_ Serait-il possible de retirer leur marque au reste des Mangemorts ?
_ Loki non ! Ou alors trouvez-vous un autre briseur de sort pour faire le travail.
_ Pourquoi cela ? Vous venez de dire qu'elle les tuera lentement.
_ Et c'est très bien comme ça.
Il ignora encore une fois les exclamations choquées et poursuivit d'un ton dur :
_Vous connaissez mon opinions sur les Mangemorts, Directeur. Ce sont des criminels qui n'hésitent pas à violer, torturer et tuer des innocents pour des raisons stupides, qui ne méritent que d'être pendus, comme les traîtres à la couronnes qu'ils sont. Je n'ai fais d'exception avec Rogue que parce qu'il est votre espion et cherche vraiment à se repentir, le reste peu aller à Helheim pour tout ce que ça me chante, je ne perdrais pas de sommeil là-dessus.
Dumbledore soupira avec l'air vieux, et demanda doucement :
_ N'y a-t-il rien qui puisse vous faire changer d'avis ?
_ Non. Ils ont choisi de servir et de recevoir cette marque, ils en subissent les conséquences.
Il sortit sa montre de sa poche et se retint de jurer en se relevant.
_ Aussi sympathique que soit cette discussion, je dois y aller, je suis en retard. Bonne fin de journée.
Il n'attendit pas de réponse et sortit de là. Fumi resserra ses serres sur son épaule et ils disparurent dans une gerbe de flammes. Une fois dans son salon, il soupira et posa le paquet contenant la cape locale sur la table basse. Il se laissa tomber dans un fauteuil et se frotta le visage, épuisé et lasse. Il aurait peut-être fait une exception pour les Malefoy, Lucius et Narcissa ayant espionné pour lui pour sauver leur fils, mais il ne savais pas comment le justifier sans dévoiler ses origines. Il soupira de nouveau et sortit sa propre cape de sa bourse. Elle fusionna aussitôt avec l'autre, doublant de taille. Cette fois, il n'y eu pas de changement de couleur bizarre, elle resta comme elle était. Il sortit la baguette de sureau et la fit léviter, avant de la couper en deux. Il attendit un instant, pour voir si les deux moitiés allaient se rattacher, mais il ne se passa rien. Il hocha la tête, mis l'une des deux dans sa bourse, sans remarquer la teinte rougeâtre qu'elle commençait à prendre, et emballa l'autre. Il la laissa sur la table basse, prête à être donnée à Harry, et s'en alla. Il était vraiment en retard.
Il gara sa moto sur le parking de l'école et sourit en voyant Harry se précipiter vers lui. Il retira son casque et descendit à temps pour le réceptionner et le soulever sur sa hanche.
_ Oncle Al ! Tu es en retard !
_ Je sais, désolé.
Il se tourna vers les Granger qui s'approchaient plus calmement que le garçon et inclina la tête vers eux.
_ Merci d'avoir attendu avec lui.
_ Il n'y a pas de quoi, fit Dan. Y a-t-il eu un problème à votre travail ? D'ordinaire, vous êtes toujours en avance ou à l'heure.
Il cligna des yeux, surpris par la question, avant de se gratter la joue, au niveau de la cicatrice la plus proche de sa lèvre, et de répondre :
_ Je ne travail pas. J'aidais juste une connaissance avec un problème de serpent venimeux.
Hermione poussa un cri de surprise et s'exclama aussitôt :
_ Vous ne travaillez pas !? Mais comment vous faites alors, pour vivre ?
Il pencha la tête sur le côté en la fixant, alors que ses parents la réprimandait pour sa question rude.
_ Je vis de mon héritage.
_ Mais... ça veut dire que si vous le dilapidez, Harry n'aura rien, non ? C'est assez irresponsable, vous ne pensez pas ?
_ Hermione ! Ce n'est pas quelque chose dont on parle. Ni tes affaires.
_ Mais... !
Il leva les yeux au ciel face à l'indignation de la petite fille. Il avait oublié à quel point elle était moralisatrice dans leur jeunesse. Heureusement, elle s'était détendue après la guerre. Et même avant, vu qu'elle était celle qui avait cru bon de mettre le feu à la cape d'un professeur, lancer un sort d'immobilité à un camarade de classe, faire une potion hautement illégale et régulée dans des toilettes, droguer, séquestrer et remplacer deux élèves grâce à la même potion, attaquer un professeur, kidnapper et séquestrer une journaliste sous sa forme animagus... Il pencha la tête sur le côté pensivement, son Hermione avait fait beaucoup de choses illégales et moralement discutables pendant leur scolarité et après. Est-ce que ça faisait de lui une mauvaise influence ? Sûrement, mais il avait du mal à voir en quoi c'était une mauvaise chose.
_ De un, je ne dilapide rien, ce n'est pas comme si je dépensais à outrance. De deux, il s'agit de beaucoup d'argent, assez pour vivre comme des rois sur encore douze générations, minimum. De trois, je viens d'une famille cousine à celle de Harry, donc son héritage, de ses parents, est toujours intacte. Et personne n'y touchera avant sa majorité. Et enfin, la façon dont je vis ne te regarde effectivement pas. Tu n'es pas ma mère, mon chef de famille, ou même quelqu'un avec un lien de sang avec moi, donc tu n'as pas à me dicter comment je vis et comment je gère mon argent. C'est mon problème, pas le tient. Tu es juste une amie de mon neveux, pas ma conseillère financière, ni ma boss. Compris ?
Elle ouvrit et ferma la bouche à plusieurs reprises, prise entre l'indignation et son respect des figures d'autorité. Sa mère posa une main sur son épaule et lui dit fermement :
_ Hermione, il a raison. Excuse-toi.
Elle fit une moue boudeuse, mais baissa quand même la tête avec un air gêné.
_ Je suis désolée, Monsieur Peverell. J'étais juste surprise.
Il inclina la tête et lui sourit doucement.
_ Ce n'est rien, Hermione. Souviens-toi juste que c'est rude de dicter aux autres comment ils doivent vivre leur vie, si tu n'es pas responsable pour eux. Donner des conseils est une chose, les critiquer sans savoir et essayer d'imposer ton point de vue en est une autre.
Elle hocha la tête, contrite. Dan soupira et décida clairement de changer de sujet en demandant :
_ Vous n'avez pas eu trop de problèmes avec ce serpent ?
_ Non, ne vous ne faite pas. Je m'en suis débarrassé sans problèmes.
L'homme leva un sourcil à sa réponse et demanda :
_ Vous l'avez tué ?
_ Il était vraiment dangereux.
_ Pourquoi ne pas avoir appelé le service de contrôle des animaux ?
Il haussa une épaule et répondit nonchalamment :
_ C'était plus rapide de juste planter une lame dans sa tête.
_ C'est cruel, pointa Hermione.
_ Non, ça aurait été cruel si je l'avais torturé, plutôt que de juste l'achever d'un coup.
_ Mais vous auriez pu le capturer, plutôt que le tuer.
Il leva les yeux au ciel et répondit :
_ Et si on se mettez d'accord sur le fait de ne pas être d'accord ? Oui ? Merveilleux.
Il n'attendit pas de réponse de la fille qui bafouillait face à sa réplique, et tendit son casque à Harry.
_ On ne va pas prendre plus de votre temps.
Les parents hochèrent la tête, mais Emma prit la parole avant qu'il ne puisse monter sur sa moto.
_ Avant que vous ne partiez. Les enfants doivent faire ensemble un projet d'histoire pour l'école. Serait-il possible pour vous de venir chez nous demain, après les cours, pour travailler dessus ? Vous pourrez aussi rester pour dîner.
_ Bien sûr. Merci de nous accueillir.
_ Il n'y a pas de quoi.
Ils se dirent au revoir et Alvis partit avec Harry.
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-sSs-
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Il entra dans la bibliothèque, posa les livres qu'il avait fini de lire sur la pile de retours, et se dirigea vers les étagères. Il nota brièvement la présence d'une femme, portant l'uniforme des Maîtres, assise à l'une des tables, mais l'ignora. Elle était dangereuse, il pouvait le sentir sans problème, mais elle était aussi une membre du sanctuaire, donc il ne risquait rien, du temps qu'il ne se la mettait pas à dos. Il soupira en voyant que les livres qu'il voulait étaient trop haut et regarda autour de lui, à la recherche d'une échelle. Il savait qu'utiliser la magie pour les faire venir à lui était une mauvaise idée, vu que la plupart des livres étaient enchanté et certains pouvaient mal réagir à la magie externe. Et ouvrir des portails à l'intérieur de la bibliothèque était interdit, il s'était fait réprimander à plusieurs reprises sur le sujet.
Il soupira avant de grimper sur la bibliothèque pour attraper les trois livres qui l'intéressaient. Bien entendu, le bibliothécaire arriva à ce moment pour le réprimander.
_ Monsieur Peverell, on ne grimpe pas sur les étagères !
_ Vous aviez qu'à penser aux personnes de petite taille en les faisant.
Il sauta à terre, les livres en mains, et ajouta :
_ Ou investir dans un escabeau.
_ Je prendrais ces suggestions sous considération, en attendant, demandez à quelqu'un d'autre de vous aider, la prochaine fois.
_ Je prendrais cette suggestion sous considération.
Il prit un air innocent et entendit un reniflement amusé dans la direction de la femme. Le bibliothécaire lui jeta un regard noir, mais ne commenta pas plus. Alvis sourit et alla s'asseoir à l'une des tables libres pour poursuivre ses études d'enchantement via sorcellerie. Il laissa tomber son manteau sur le dos de sa chaise et remonta les manches de sa tunique, exposant les tatouages sur ses avant-bras.
Il travailla en paix pendant plusieurs heures, finissant deux des livres et un cahier de notes. La sorcellerie était différente de la magie, non seulement parce qu'elle utilisait une source extérieur, mais aussi parce qu'elle se basait beaucoup sur des croyances et légendes. Il fallait connaître les divers dieux avec lesquels on pouvait passer des pactes, les diverses dimensions accessibles depuis la leur et les créatures qui y vivaient, ainsi qu'avoir de bonnes bases concernant les entités ésotériques pouvant influencer leur monde, positivement ou négativement. Le tout sans se faire tuer en invoquant par accident une horreur eldritchienne parce qu'on n'a pas pensé à lire les mises en garde à la fin du bouquin. C'était fun à étudier.
Un raclement de gorge le fit lever la tête de sa lecture et ses yeux tombèrent dans ceux tout aussi verts de la femme. Vu de près, elle était vraiment magnifique. Yeux verts émeraudes, une teinte un peu plus claire que la sienne, cheveux noirs de jais, légèrement ondulés, hautes pommettes et nez droit, avec un port altier et noble. Elle était vraiment attirante, ce qui le fit se méfier aussitôt. Belle et puissante ? Définitivement dangereuse.
_ Oui ?
_ Avez-vous terminé avec le traiter de Lu-Tze sur le découpage du temps ?
_ Ah, oui, bien sûr.
Il lui tendit l'un des tomes et elle inclina la tête en remerciement. Il allait retirer son bras, lorsqu'elle lui saisit le poignet et examina la marque sur son bras droit.
_ Tatouage intéressant.
Il hocha la tête et n'essaya pas de retirer son bras de la prise anormalement forte.
_ C'est la marque de Loki, le dieu Asgardien du chaos, de la magie et de la malice. Ma famille le vénère depuis des générations.
Elle eut un sourire amusé en acquiesçant.
_ J'ai effectivement entendu parlé de lui. Il est, après tout, mon dieu favoris.
_ Vraiment ?
Elle inclina la tête et relâcha son poignet.
_ En effet. C'est si rare de rencontrer d'autres adeptes.
Il haussa une épaule.
_ C'est vrai. Je sais qu'il y en a quelques uns dans les communauté sorcières nordiques, mais beaucoup associent Odin avec la magie, plutôt que Loki, ce qui est étrange, vu qu'il est le seul mage pur de la mythologie.
_ En effet. Je serais vraiment curieuse d'en savoir plus sur votre vision de la mythologie nordique. Peut-être pourrions-nous en discuter plus tard ?
_ Je suis occupé aujourd'hui, mais je suis libre demain. Qu'en pensez-vous ?
Elle était dangereuse, mais pas hostile, donc il ne voyait pas de raison de ne pas discuter de son dieu favoris avec elle. Elle acquiesça avec un léger sourire, une lueur d'amusement ne quittant pas son regard.
_ Demain me convient parfaitement.
_ Merveilleux.
Il tendit la main.
_ Alvis Peverell, enchanté.
Elle la serra sans hésiter.
_ Lora Luring, de même.
Elle lui sourit une dernière fois, avant de repartir à sa propre table. Il reprit sa lecture et mit la rencontre dans un coin de son esprit. Il avait des devoirs à terminer et un master en enchantement à obtenir. Il pourra repenser à la femme le lendemain.
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-sSs-
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Alvis leva les yeux de son livre lorsque Andromeda entra dans le salon avec un air irrité. Il posa son ouvrage sur le côté avec un air innocent, qu'elle ne sembla pas du tout croire.
_ Qu'est-ce que tu as fait ?
_ Beaucoup de chose, que je n'avouerais jamais. De quoi suis-je accusé, cette fois ?
Elle leva un sourcil, avant de lui lancer un journal. Il jeta un coup d'œil à la Une et éclata de rire.
_ Je sais que tu as quelque chose à voir avec ça.
_ Je ne vois pas de quoi tu parles.
_ Oh, vraiment ? Donc tu ne sais pas pourquoi des Mangemorts acquittés se sont soudainement retrouvés incapables de mentir ?
_ Aucune idée.
Elle soupira et s'assit en face de lui, un service à thé apparaissant entre eux. Alvis prit une tasse avec un sourire et la regarda boire la sienne avec amusement.
_ As-tu la moindre idée du chaos que ça a créé ?
_ Beaucoup ?
Elle lui jeta un regard noir et il leva les mains en l'air.
_ Pour ma défense, on m'a laissé accès à une Marque des Ténèbres. Comment pouvais-je m'empêcher d'honorer Loki en rendant la vie difficile à des nazis magiques ?
_ Quel rapport avec la Marque ?
_ Elles sont toutes reliées, j'ai exploité la connexion pour y ajouter une rune de vérité. Ils ont juste à trouver un briseur de sort qui acceptera de la leur retirer. Mais pour le faire, il faut utiliser du fourchelang, donc bonne chance pour trouver quelqu'un qui le parle. Avant, bien sûr, d'avouer des crimes devant les mauvaises personnes.
Elle soupira et prit une nouvelle gorgée, avant de dire :
_ Narcissa m'a contactée.
_ Oh ?
_ Elle veut t'inviter à dîné. Pour apprendre à connaître le nouveau lord de sa famille, bien entendu.
_ Bien entendu. Et comment va son mari ?
_ J'ai entendu dire qu'il était récemment tombé malade.
_ Tragique, vraiment. J'espère qu'il se remettra rapidement.
Il eut un sourire amusé, malgré elle, avant de demander :
_ Comptes-tu accepter ?
_ Je ne vois pas de raison de refuser, mais il faudra que je vous laisse Harry pour la soirée.
_ On peut le garder sans problèmes. Je vais la laisser savoir que tu acceptes.
Il hocha la tête en la remerciant. Ils discutèrent des détails, puis sa cousine s'en alla. Alvis vérifia l'heure et décida de partir plutôt que de rester lire plus longtemps.
Il retrouva les Granger devant l'école et ils partirent chez le couple de dentistes. Une fois sur place, il s'arrêta dans l'entrée avec Harry pour retirer leurs chaussures.
_ Est-ce que c'est un couteau ?
Il leva les yeux de ses bottes à l'exclamation d'Hermione et hocha la tête.
_ Oui. N'y touche pas, c'est dangereux.
_ Je sais ça ! Mais pourquoi vous en avez un ?
_ Self-défense.
Il posa ses bottes sur le côté et se redressa en grognant, son dos craquant bruyamment. Sa séance d'art martiaux avait été particulièrement éreintante ce jour-là. Il avait peut-être du mal à ressentir la douleur, mais les courbatures restaient une plaie, quand il les sentait. Il se dirigea vers le salon, avec les deux enfants, les adultes Granger étant déjà à l'intérieur, Emma préparant le quatre heures.
_ Mais pourquoi vous avez un couteau ?
_ Je viens juste de te le dire, self-défense.
_ Contre quoi ?
_ Tout ce qui pourrait m'attaquer ? Tu sais que le monde peut être dangereux, n'est-ce pas ?
_ Mais c'est à ça que servent les autorités ! Vous pouvez tuer quelqu'un avec un couteau.
Il hocha la tête, mit sa veste sur le porte manteau à l'entrée du salon, et se laissa tomber dans un fauteuil en remontant les manches de sa tunique.
_ Je suis au courant, ton point est ?
_ Tuer c'est mal.
_ Je suis tout à fait d'accord. Cependant, les autorités ne sont pas toujours à porter de main, donc pouvoir te défendre jusqu'à pouvoir t'enfuir et chercher de l'aide, est important.
_ Mais pourquoi une arme ?
Il soupira, avant d'écarter le col de sa tunique, montrant les cicatrices qui se poursuivaient de son visage vers son torse. Elle étaient impressionnantes, ce qui était normal, vu qu'elle lui avaient été infligées par un dragon mort-vivant nécrotique. C'était la première fois qu'il en croisait un et n'avait pas été assez rapide pour esquiver un coup de griffes.
_ Tu vois ces cicatrices ? C'est un fauve qui me les a faite pendant l'un de mes voyages, si je n'avais pas eu un couteau sur moi, je serais mort, plutôt que lui. Ça aurait prit des jours aux autorités pour retrouver mon corps.
Elle pâlit et il se pencha en avant vers elle, les coudes sur les genoux et la tête appuyée sur ses mains.
_ Tu vois, Hermione, j'ai passé les vingt-trois dernières années à voyager dans le monde entier, souvent dans des lieux dangereux, que ce soit à cause de bêtes sauvages ou d'humains mal intentionnés. Je ne suis revenu en Angleterre que depuis Mars, quand j'ai récupéré la garde de Harry, donc tu m'excuseras si j'ai toujours l'habitude d'être armé en permanence. Cette habitude m'a sauvé la vie, et celle de mes compagnons de voyage, un nombre incalculable de fois. Le monde n'est pas sûr, et les autorités ne seront pas toujours là pour te sauver, penser autrement est naïf.
_ Elle a huit ans, fit Emma. Elle a le droit d'être un peu naïve.
La femme posa sur la table un plateau contenant du thé, des biscuits, du pain découpé en tranches, de la confiture et du beurre de cacahuètes. Alvis hocha la tête et se laissa aller dans le fauteuil.
_ Oh, je sais. Les enfants ne devraient pas avoir affaire aux dangers du monde, mais ils devraient en avoir assez conscience pour ne pas être pris au dépourvu s'ils se retrouvent seuls, sans adultes de confiance à proximité.
Dan hocha la tête, mais changea le sujet :
_ Et si vous vous mettiez au travail ? Ce projet ne va pas se faire tout seul.
Les enfants hochèrent la tête et Alvis les observa sortir leurs manuels et quelques livres pris à la bibliothèque pour travailler. Ils devaient faire un rapport sur la guerre de cent ans. Il y avait beaucoup à chose à dire sur le sujet, aussi bien du point de vue non-magique, que magique. Il se servit une tasse de thé et ferma les yeux, écoutant distraitement leur discussion. S'ils avaient besoin de son aide, il leur apportera, mais pour le moment, c'était mieux de les laisser faire par eux-même.
_ Alvis ?
Il ouvrit les yeux et leva un sourcil vers Dan.
_ Oui ?
_ Vous n'avez obtenu la garde de Harry que récemment ?
_ Oui. Je n'étais pas au courant de la mort de mon cousin avant de revenir brièvement en Angleterre. Pourquoi ?
_ Avec qui était-il avant vous ?
_ Son oncle et sa tante du côté de sa mère. Ils n'étaient pas de très bons gardiens.
Emma hocha la tête en fixant les deux enfants.
_ Considérant qu'il montre beaucoup de signes d'abus, on peut imaginer.
Il pencha la tête sur le côté, curieux.
_ Est-ce que vous pensiez que j'en était la cause ?
_ Non, fit Dan. C'est clair que Harry vous adore. Et ça explique pourquoi il vous considère comme son héro.
Il hocha la tête et fixa le garçon avec tristesse.
_ Il n'a que trop conscience des dangers du monde, murmura-t-il. J'espère juste qu'il finira mieux que moi.
Même s'ils voulaient demander, les Granger décidèrent de ne pas le questionner sur ses paroles, ce n'était pas leur place de fouiner dans son passé. À la place, ils lui posèrent des questions sur ce qu'il avait vu dans ses voyages, ayant l'habitude d'aller à l'étranger pour leurs vacances. Il sourit et se mit à leur parler de certaines des ruines qu'il avait exploré, sans évoquer leur magie, bien entendu.
Leur conversation fut interrompue lorsque les voix des enfants s'élevèrent dans une dispute et Alvis soupira. Il allait se lever pour régler la situation avec les parents Granger, quand Hermione s'énerva visiblement et l'une des tasses explosa, projetant du thé et de la céramique partout. Le silence se fit aussitôt, tout le monde restant figé. Alvis soupira, puis s'approcha des enfants, les deux ayant l'air terrifié.
_ Vous n'êtes pas blessés ?
Harry secoua la tête, Hermione était toujours figée en regardant la tasse cassée.
_ Hermione ?
Elle sursauta, avant d'aussitôt dire :
_ Je suis désolée !
Harry la regarda avec surprise, avant de demander :
_ Pourquoi tu t'excuses ? C'est pas de ta faute, c'est la mienne.
Emma se mit à éponger le thé alors que Dan vérifiait que sa fille n'était pas blessée, Alvis commença à rassembler les éclats de porcelaine.
_ Mais... C'est moi qui l'ai cassée, pas toi.
_ Non, c'est moi, je me suis énervé et...
Il se coupa pour ne pas parler de magie. Les deux enfants se fixèrent un moment, avant de se tourner vers les adultes. Alvis était plus amusé qu'autre chose, vu que personne n'était blessé.
_ Est-ce que ça arrive souvent à Hermione, ce genre de phénomènes ?
Le couple hésita visiblement, avant que Dan ne réponde :
_ De temps en temps, lorsqu'elle est vraiment émotionnel. Est-ce la même chose avec Harry ?
_ Oh oui, ne vous en faite pas. C'est parfaitement normal.
Il eut un sourire encore plus amusé, avant d'agiter la main vers la tasse cassée et de la réparer, puis, il fit disparaître le thé renversé.
_ Tout ce qu'il y a de plus normal.
Tout le monde le fixa avec surprise, puis Hermione le bombarda de questions. Il éclata de rire et se laissa retomber sans son fauteuil. Ce qui sembla l'irriter, parce qu'il était trop occupé à rire de la situation pour lui expliquer quoi que ce soit. Harry soupira et lui donna une tape dans la jambe.
_ Oncle Al. Explique.
Il se calma un peu et hocha la tête.
_ Bien sûr, bien sûr. Asseyez-vous donc, je sens qu'on va y passer un moment.
La famille s'installa de nouveau et Emma resservit tout le monde en thé. Alvis avait toujours un sourire en coin lorsqu'il demanda :
_ Donc, avez-vous déjà entendu parlé de la magie ?
Il sentait que la soirée allait être longue, à expliquer à la famille curieuse ce qu'il se passait avec leur fille. Mais, au moins, ils n'auront plus à trouver d'excuses pour refuser de les laisser venir dans leur maison, qui était beaucoup trop imprégnée de magie pour accueillir des non-magiques sans qu'ils ne posent beaucoup de questions.
.
.
Voilà !
Avis ?
Pilou.
