CHAPITRE DEUX – SABRINA
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Un éclair m'explose les rétines au moment où Aurélie touche le truc blanc. Je jure en me frottant les yeux, aveuglée. L'orage doit être sacrément violent pour que la lumière de la foudre descende jusque dans la cave ! Pourtant, ma meilleure amie n'a pas l'air de paniquer comme dans sa chambre. Ça m'étonne.
— Ouah, il était costaud, celui-là. Auré, ça va ?
Un silence suspect me répond. Je cligne des paupières, toujours éblouie par des flashs lumineux qui clignotent devant moi. Aurélie a disparu. Je n'aperçois plus sa silhouette sombre qui me masquait le trait phosphorescent. Merde, elle doit être roulée en boule par terre. Je pianote sur mon téléphone et balaye le sol à la lueur de ma lampe-torche, mais…
Personne.
— Auré ? T'es où ?
Elle ne s'est pas barrée à toutes jambes pour remonter l'escalier en trombe et retrouver sa mère, je l'aurais sentie passer près de moi. Elle doit toujours être dans la cave, mais où ? Comme si c'était le moment de jouer à cache-cache, sérieux… Je soupire. C'est pas la première fois que ma pote aurait une drôle d'idée de ce genre. Je fais un tour rapide du sous-sol, regarde sous la table de ping-pong poussiéreuse et vais même jusqu'à ouvrir les portes de la grosse armoire du fond, des fois qu'elle s'y serait planquée. Aurélie n'est nulle part.
Non mais je rêve ?! Elle a vraiment disparue !
Il faudrait que je prévienne Hélène, mais elle va me prendre pour une folle. C'est impossible que sa fille se soit volatilisée, bon sang, alors où est-elle passée ? Perplexe, je me replonge dans le noir et reviens vers la marque blanche, qui me paraît de plus en plus suspecte. Ce n'est pas de la peinture phosphorescente… peut-être une substance chimique hallucinogène ? Mais qu'est-ce que ça ficherait ici, dans la cave de mon amie ? Auré s'extasierait en disant que c'est de la magie. Elle croit à ce genre de choses et aime s'émerveiller avec ses romans de fantasy. Avant, c'était mon cas aussi… jusqu'à la mort de Jazzy.
Devoir enterrer mon propre chien à dix ans m'a bien fait comprendre que les miracles n'existent pas.
À mon tour, je frôle l'étrange trait lumineux du bout des doigts.
Aussitôt, une force puissante m'aspire en direction du mur, comme si on m'avait attrapé par les épaules pour me tirer en avant. Le phénomène me surprend. Je trébuche, perds l'équilibre et me casse la gueule. J'ai l'impression que le monde tourbillonne autour de moi. Ma chute dure une éternité, jusqu'à ce que j'atterrisse brutalement par terre. Quelque chose me chatouille le nez. J'éternue.
De l'herbe.
De l'herbe dans une cave ?!
Je m'assois et observe autour de moi. Je ne suis plus chez Aurélie, dans son sous-sol, mais en plein air, paumée au beau milieu d'une étendue verdoyante. Quelques langues de terre sèche et des buissons parsèment la lande. Pas loin, des montagnes aux reliefs acérés déchirent le ciel d'un bleu céruléen. Bon, au moins, il n'y a pas de tempête en cours ici, ce qui est plutôt une bonne nouvelle…
Je secoue la tête pour arrêter de divaguer et me reconcentrer sur cette situation invraisemblable. Qu'est-ce que je fous là ? Où est-ce que je suis, exactement ? Non mais c'est quoi ce bordel, à la fin ?!
Et merde, est-ce qu'Auré pourrait avoir raison, avec sa magie à la con… ?
Non, c'est pas possible que ça existe…
Bon, ce n'est pas en restant plantée là comme une carotte que j'aurai des réponses à mes milliers de questions et que je retrouverai ma meilleure amie. Je n'ai pas touché la marque blanche longtemps après Aurélie, alors elle ne doit pas être bien loin. Peut-être dans cette ville que j'aperçois au pied des montagnes ? Je décide de m'y rendre en espérant l'y retrouver. Si elle n'y est pas, je pourrais toujours demander aux passants s'ils ne l'ont pas vue.
Je n'ai qu'une envie, c'est de rentrer chez moi… mais pas sans Auré. Il est hors de question que je l'abandonne au milieu de nulle part. Jamais de la vie.
Au fur et à mesure que je marche, mes angoisses se calment et j'étudie ce qui m'entoure avec curiosité. J'essaye de reconnaître le paysage, mais je pourrais être n'importe où en France ou même sur Terre. Il n'y a que de la végétation à perte de vue. Pas une route à l'horizon, pas un bruit de moteur. C'est bizarre. Il devrait quand même y avoir un minimum de circulation et de véhicules, sauf si je suis tombée au fin fond d'une cambrousse perdue en pleine nature sauvage…
Mes jambes me font un mal de chien et je meurs de soif. Je marche depuis une éternité. Le soleil est haut dans le ciel et je n'ai plus mon téléphone avec moi pour m'indiquer l'heure. Les bâtiments se rapprochent. Réflexion faite, c'est plus un petit village campagnard qu'une ville digne de ce nom. Un porche métallique en marque l'entrée, devant des clôtures blanches qui forment un chemin jusqu'à une place centrale. Dans quel arrière-pays paumé j'ai bien pu tomber ?
Un bruit inhabituel, autre que le sifflement du vent à mes oreilles, me fait tourner la tête sur la gauche. Une meute de bêtes brunes aux gueules écumantes de bave se rue vers moi. C'est une cavalcade de pattes qui se ruent vers moi. J'ouvre de grands yeux et détale vers le village en m'époumonnant.
— AU SECOOOUUURS !
Tous mes records d'EPS sont pulvérisés, là, c'est sûr. Si avec ça, j'ai pas la moyenne au prochain trimestre… Je ne savais pas que j'étais capable de courir aussi vite, mais sans déconner, je crois bien que c'est carrément ma survie qui est en jeu, vu comment les bestioles filent droit dans ma direction. Je galope comme un lapin de garenne sans même chercher à me retourner. Ce n'est qu'une fois l'arche métallique dépassée à fond de train que j'ose jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule et ralentir l'allure. Les animaux non identifiés ne m'ont pas suivi jusque dans le village, comme s'ils avaient peur d'y entrer. Les habitants d'ici ont déjà dû les chasser et ils doivent s'en souvenir…
Les mains sur les genoux, j'en profite pour reprendre mon souffle sans être sûre d'y croire. Je me voyais déjà découpée en rosbeef sanguinolant. J'observe les espèces de loups qui voulaient me bouffer. À une vingtaine de mètres, ils font des allées et venues en grognant de frustration et en me lançant des regards menaçants. Minute… Réflexion faite, ce ne sont pas des loups. Enfin, pas tout à fait. Leur pelage brun forme une sorte de crinière ébouriffée au niveau de leur cou, comme s'ils avaient mis du gel. Ils sont d'une maigreur extrême, et surtout, ils ont des yeux d'un jaune perçant qui semble luire d'une lueur malsaine.
Ce ne sont pas des animaux normaux, j'en mettrais ma main à couper.
J'ai donc atterri dans un arrière-pays isolé du reste du monde, où l'on mène des expériences bizarres sur la faune locale ? C'est de mieux en mieux…
Ou plutôt de pire en pire.
Je recule prudemment vers la place centrale du village en marche arrière, sans oser lâcher les bestioles cheloues du regard. La plus grosse finit par faire demi-tour et repart vers les plaines avec une sorte de jappement rauque. Les autres la suivent. Je soupire, soulagée. Le danger est passé, pour le moment.
Au centre de la place, une construction en bois entour un cylindre métallique. On dirait un réservoir d'eau. Un puits ou une pompe, peut-être ? J'explore les lieux et déchante vite. Il n'y a personne dans les rues. C'est un village fantôme ou quoi ?! Toujours pas de véhicule ni de route goudronnée ; ce ne sont que des pavés, de la terre battue et de l'herbe qui recouvrent le sol. J'admire le style vieillot des maisons à colombages qui entourent la place. Elles me font penser aux petits bourgs d'Allemagne ou du nord-est de la France. Mais ça n'explique pas les bêtes flippantes qui voulaient me faire la peau.
Sur ma gauche, un bâtiment plus grand que les autres est orné d'une enseigne d'auberge. Après avoir hésité un instant, je pousse la porte. Le rez-de-chaussée est sobre et accueillant. Quelques cadres ornent les murs blancs mais je ne reconnais aucun des paysages affichés. Les lattes du parquet grincent quand je m'approche du comptoir. Je n'aperçois aucune trace de technologie récente : ni télé, ni chaîne hi-fi, ni ordinateur, rien.
— Bonjour jeune fille, je peux t'aider ?
— Oui, excusez-moi de vous déranger… Je cherche une fille de mon âge. Elle a des cheveux noirs, un peu plus courts que les miens, et elle porte un haut rayé bleu. Est-ce que ça vous dit quelque chose ?
La réceptionniste secoue la tête.
— Non, je ne l'ai pas vue. Vous n'êtes pas de Nibelheim, toutes les deux, n'est-ce pas ?
Je devine que c'est le nom du village, ce qui ne me renseigne pas plus sur sa localisation – même si ça sonne bien allemand, quand même –, et secoue la tête.
— On s'est perdues dans les plaines, je pensais la retrouver ici…
— Dans quelle direction voyagiez-vous ? Si vous étiez plus au sud quand vous vous êtes séparées, elle a peut-être quitté la région de Nibel et traversé le fleuve pour rejoindre Canyon Cosmo. Je n'y suis jamais allée, regrette l'aubergiste, il paraît qu'il faut voir cet endroit au moins une fois dans sa vie ! Mais, le travail…
Tandis qu'elle soupire, je fronce les sourcils, perturbée par tout ce qu'elle me raconte. Nibelheim, la région de Nibel, Canyon Cosmo… j'ai beau ne pas être une flèche en géographie, ces noms de lieux ne me disent rien. Je ne pense pas dire de bêtise en supposant que je ne suis plus en France. Si je suis dans un pays étranger, je me demande pourquoi cette femme parle si bien français, sans aucun accent. Enfin, je ne vais pas m'en plaindre, hein ! J'aurais été mal si j'étais tombée en Lituanie, au Tibet ou au Mexique.
Quoique, au Mexique, en baragouinant un peu d'espagnol…
Mon estomac se rappelle à mon bon souvenir en gargouillant bruyamment. Je baisse les yeux en rougissant. J'ai pris mon petit-déjeuner il y a des heures, cette longue marche m'a autant épuisée qu'affamée, et je me demande toujours quelle heure il est. L'aubergiste a l'amabilité de me renseigner : dix-huit heures passées. J'en reste bouche bée. Les plombs ont sauté chez Aurélie vers midi. Ça fait déjà plus de six heures que je crapahute dans cette « région de Nibel » ? Je ne l'aurais jamais cru.
— Si tu veux rester ici pour la nuit, je peux te proposer le dîner, la nuit et le petit-déjeuner pour 100 gils. Ça t'intéresse ?
Je mets quelques secondes à comprendre que les « gils » dont elle me parle sont sans doute la monnaie locale. À regret, malgré les protestations de mon estomac, je secoue la tête et invente un mensonge que j'espère crédible.
— Je n'ai pas d'argent sur moi, c'est mon amie qui a gardé nos économies…
— Oh, je suis désolée.
— Ce n'est pas grave.
Elle me fixe d'un air mi-navré, mi-soucieux en ayant l'air d'hésiter à ajouter quelque chose. Les épaules basses, j'exagère à peine ma mine dépitée et la remercie tout de même pour son aide avant de tourner les talons. J'ai rouvert la porte d'entrée et m'apprête à quitter les lieux quand elle me rappelle doucement.
— Attends, jeune fille… Je ne peux pas te loger gratuitement, mais je n'ai pas le cœur de te laisser dehors, pauvre petite.
Je lui adresse un regard interrogateur. Elle disparaît un instant dans la pièce derrière elle, revient par la porte à gauche du comptoir et me tend un sachet en papier froissé.
— Prends ces gâteaux. Ils datent d'hier mais ils sont encore bons.
Puis, du bras, elle m'indique une direction.
— Il y a le Château Shinra, à la sortie nord du village, au pied du Mont Nibel. Il est abandonné depuis longtemps… La grille du domaine est ouverte, personne n'ose plus y aller depuis des années. Je ne sais pas dans quel état est le mobilier à l'intérieur, mais tu devrais pouvoir y trouver un lit pour dormir cette nuit. Et je crois qu'il y a toujours l'eau courante là-bas.
— Merci beaucoup, madame…
— Fais attention à toi, jeune fille. J'espère que tu retrouveras ton amie.
— J'espère aussi.
Suivant les indications de cette généreuse aubergiste, je me dirige vers les montagnes et trouve rapidement le fameux Château Shinra dont elle m'a parlé. De l'extérieur, j'observe l'impressionnant bâtiment en ruines, qui ressemble plus à un gigantesque manoir qu'à un château. Des vitres sont brisées, le lierre a envahi la façade et quelques pierres et ardoises sont descellées çà et là. Malgré tout, il tient encore debout. Je m'approche du perron, hésite encore un peu, mais l'horizon rougeoyant me décide. Je ne suis pas motivée à l'idée de passer la nuit dehors.
La porte d'entrée s'ouvre dans un grincement lugubre.
À l'intérieur, une légère odeur de renfermé et de moisissure flotte dans l'air. Malgré l'état délabré des lieux et des meubles, le carrelage du sol est en parfait état. Il fait sombre : la seule lumière émane des immenses vitres qui éclairent le palier de l'étage. J'ai l'impression d'avoir pénétré dans un bâtiment religieux.
J'explore d'abord le rez-de-chaussée. Du côté gauche, un couloir donne accès à une sorte de petite chapelle. Hé, j'étais pas loin, en parlant de bâtiment religieux. La lumière colorée qui danse à travers les vitraux éclaire maladroitement une table ronde et un vieux piano cassé. J'appuie sur quelques touches désaccordées et mes doigts laissent des traces dans l'épaisse couche de poussière qui les macule. Un second couloir m'amène à d'autres pièces qui ne comportent que des coffres verrouillés, des vaisseliers et d'autres meubles aux contenus classiques.
Je visite ensuite l'étage du Château Shinra. Des pièces vides, du mobilier sans intérêt, une véranda remplie de plantes dont, ô surprise, certaines paraissent encore vivantes… et deux chambres ! Dans celle qui ne compte qu'un seul lit, le matelas est rongé par de la vermine et maculé de moisissures. Beurk. Je le garde comme solution de dernier recours, mais s'il y a mieux dans l'autre pièce, je préfèrerais ! Revenant sur mes pas, j'examine les couchages restants. L'un des sommiers paraît sur le point de s'effondrer, mais le dernier lit n'a pas l'air d'avoir de défaut.
Super, j'ai officiellement trouvé de quoi dormir !
Avant de me reposer, je retourne dans la pièce d'en face. Il y a un coffre-fort noir dont la porte blindée est grande ouverte, mais ce n'est pas lui qui m'a fait de l'œil quand j'ai passé ma tête par ici il y a quelques minutes. Dans un coin, il y a une bibliothèque. Je me penche pour examiner les ouvrages. Quelques romans, je crois, sinon ça cause pas mal de botanique. Il y a aussi des bouquins dont les titres ne m'évoquent strictement rien : « Matérias pour tous », « Élever son Chocobo », « La Shin-Ra Corporation », « Historique du Gold Saucer » … J'ai l'impression d'être face à un exercice d'allemand : c'est un charabia incompréhensible. Je me demande ce que tout ça peut bien vouloir dire.
J'extrais de l'étagère un livre qui m'interpelle plus que les autres. « La Shin-Ra Corporation » … Le Château Shinra… Je me doute qu'il y a un lien entre les deux, mais lequel ? Je suis curieuse de le découvrir. Je vais m'installer sur mon lit, dévore au passage les gâteaux de la généreuse aubergiste – au goût étrange et un peu secs, mais je ne vais pas faire ma difficile – et me plonge dans une lecture pour le moins… aberrante. Je tombe des nues.
Disons les choses telles qu'elles sont : je m'étouffe en recrachant des miettes partout par terre. Il faut que je relise les textes au moins trois fois pour être sûre d'avoir bien compris. Le regard perdu dans le vide, je reprends peu à peu mes esprits en tentant d'assimiler ce que je viens d'apprendre. J'aimerais croire que tout ça n'est qu'une vaste blague, mais comment mettre en doute les informations de livres encyclopédiques ?
La Shinra est une multinationale qui domine cette planète.
Cette planète.
Ce mot tourne en boucle dans mon esprit sans que j'arrive à y croire.
Planète.
Initialement, la Shinra était une société fournisseuse d'électricité, jusqu'à la découverte d'une nouvelle source d'énergie magique – MAGIQUE – qui a été appelée la Mako. Afin de permettre aux gens de l'utiliser dans leur vie de tous les jours, la Shinra a mis en place la construction de plusieurs réacteurs un peu partout et s'est ainsi grandement développée, jusqu'à devenir la première puissance mondiale de Gaïa.
La Shinra, l'énergie Mako, Gaïa…
J'ai été téléportée dans un autre monde ?
C'est fou, complètement fou… Ça n'a aucun sens, et pourtant, plus je lis ce livre et plus tout ça me paraît cohérent. Si c'est bien une sorte de… « magie » qu'ils maîtrisent ici (argh, que je déteste ce mot), alors notre « téléportation », à Aurélie et à moi, n'a plus rien de surprenant. Cette pensée me fait sourire tout en me serrant le cœur. Auré… Si elle savait que ses romans sont vrais, elle en sauterait de joie ! Je me demande où elle se trouve à l'heure actuelle. Où elle va passer la nuit. Est-ce que les bêtes glauques qui voulaient me bouffer tout à l'heure la traquent, elle aussi ? Est-ce qu'elle est en danger ?!
J'arrête ma lecture à la page recensant tous les réacteurs Mako qui existent à Gaïa. Il y en a apparemment un pas loin d'ici, au Mont Nibel, mais ce n'est pas ça qui m'intéresse sur cette double page. Les couleurs sont un peu défraîchies à cause de l'ancienneté de l'ouvrage, mais la carte, elle, doit toujours être d'actualité. À moins que la tectonique des plaques et le reste de ces conneries incompréhensibles tirées tout droit des cours de SVT ne fonctionnent pas de la même manière, sur cette… planète ?
Ouh, que ça fait bizarre à dire.
Je suis donc à Nibelheim, juste au pied du Mont Nibel, dans la région de Nibel. Ils ne se sont pas foulés pour les noms, mais c'est facile à retenir, au moins. Et selon l'aubergiste, Aurélie s'est peut-être dirigée vers Canyon Cosmo, même si rien ne le garantit. Je repère la ville sur la carte et tente de comparer les distances. Je ne sais pas exactement combien de temps il me faudra si je veux me rendre là-bas. Sans doute plusieurs jours… et puis, il y a ce satané fleuve. Soit j'arrive à trouver un pont quelque part, soit je le traverse à la nage, en espérant que le courant ne soit pas trop violent et qu'il n'y ait pas de bestioles bizarres dedans…
Clairement, le voyage ne sera pas une partie de plaisir.
Surtout si ces foutus loups mutants sont encore de la partie…
