L'univers de Harry Potter ne m'appartient pas...
Voldemort se tenait dans la salle des prophéties, la sphère dans ses mains. Il avait prévu de trouver ce qu'il cherchait, une confirmation de sa domination sur Harry Potter, un autre indice sur la manière dont il pourrait le faire disparaître. Mais ce qu'il découvrit le surprit.
La prophétie qu'il cherchait concernant lui et Harry avait été… désactivée. En la touchant, il sentit immédiatement que l'écho de la magie qui entourait cette sphère avait disparu. Il se figea, perplexe. La prophétie qui avait déterminé une partie de son destin avec Harry Potter était… inutile ?
Furieux, il se tourna vers une autre étagère, là où plusieurs autres sphères étaient disposées, et son regard se posa sur une autre prophétie. Il la saisit, l'observa d'un air suspicieux, avant de l'examiner d'un peu plus près. À sa grande stupéfaction, il lut son nom inscrit marqués par une étrange magie qu'il ne comprenait pas pleinement.
La voix de la prophétie s'éleva dans son esprit,
"Lorsque les ténèbres renaîtront sous le souffle du serpent,
Un sage au phénix de lumière éteindra l'ombre grandissante.
Mais des cendres du traître surgira le Vengeur,
Portant le corbeau noir aux ailes déployées.
Il brisera le sang d'une lignée ancienne,
Consummant la dette d'un passé oublié,
Et dans la haine, il réclamera justice."
Il serra la sphère dans ses mains, l'air stupéfait. Lui et Dumbledore. Cela était clair maintenant, cette prophétie parlait bien de leur duel à venir. Mais il se sentait toujours perdu face à la suite. "Le Vengeur", "le corbeau noir", "la lignée ancienne"… Les mots tournaient en boucle dans son esprit, ne se connectant pas, ne s'assemblant pas. Quel était ce "Vengeur" ? Et pourquoi le "sang d'une lignée ancienne" ? Qui était ce "corbeau noir" qui allait détruire cette lignée ?
La confusion dans son esprit grandissait. Qui pouvait être ce "Vengeur" ? Quelque chose lui échappait. Et surtout, pourquoi sa propre prophétie était désactivée ?
Il se redressa, frappant la sphère contre une étagère, déstabilisé par l'ampleur de ce qu'il venait de découvrir. Il savait que tout cela devait avoir un sens, mais à cet instant précis, il ne comprenait pas encore quel rôle il allait jouer dans ce nouveau jeu.
"Un corbeau noir", murmura-t-il, se demandant si cet étrange signe n'était pas lié à quelqu'un qu'il avait encore sous-estimé. Il fallait qu'il découvre plus, qu'il en apprenne davantage sur cette lignée ancienne et ce Vengeur.
Voldemort repris sa marche dans les couloirs déserts de la salle des prophétie, son pas léger et sa silhouette sombre se fondant dans l'ombre. Ses pensées étaient focalisées sur ses prochaines actions.
Alors qu'il passait près d'un tournant, il aperçut Arthur Weasley. Le fonctionnaire se dirigeait vers lui, perdu dans ses pensées, ignorant la menace qui se profilait devant lui.
Voldemort se figea un instant. Un sourire glacé étira ses lèvres alors qu'il observait l'homme. Il leva lentement sa baguette, la pointant vers Arthur, qui ne se doutait de rien.
D'un simple murmure, une lumière verte jaillit de sa baguette. « Avada Kedavra. »
Le rayon mortel frappa Arthur en plein cœur, et il s'effondra instantanément, son corps inerte s'écrasant lourdement sur le sol du Ministère. Le bruit du choc résonna brièvement dans le silence.
Voldemort s'approcha du cadavre, scrutant une dernière fois l'homme qui ne lui avait jamais posé de véritable menace. Puis, sans un regard supplémentaire, il se détourna et s'éloigna, ses pas résonnant à nouveau dans les couloirs vides.
Dumbledore se tenait à son bureau, absorbé dans ses pensées. Les papiers s'accumulaient autour de lui, mais il n'y portait qu'une attention distraite. Le calme qui régnait dans son bureau semblait paradoxal, presque trompeur, alors que le monde extérieur sombrait dans l'incertitude. La menace de Voldemort planait de plus en plus lourdement, et il ne pouvait échapper à la réalité que quelque chose de terrible allait se produire.
C'est à ce moment que la porte de son bureau s'ouvrit brusquement. Severus Snape entra, son expression sombre et son visage marqué par une inquiétude palpable.
"Professeur, je... je viens de recevoir des nouvelles", dit Snape d'une voix basse, presque coupée par le poids de ce qu'il allait révéler.
Dumbledore leva lentement les yeux, son regard perçant mais calme. Il avait l'habitude de ce genre d'entrées, de ce genre d'informations lourdes de sens.
"Que s'est-il passé, Severus?" demanda-t-il d'une voix grave.
Snape n'hésita pas. Il leva la manche de sa robe, et Dumbledore aperçut la marque des Ténèbres, désormais noire et profondément marquée. La silhouette sinistre du serpent et du crâne était plus distincte que jamais, son encre noire fonçant dans un éclat obsédant.
"Voldemort est de retour", annonça Snape d'une voix basse, mais ferme. "Il a tué Arthur Weasley."
Dumbledore se redressa légèrement, les traits de son visage se durcissant sous l'impact de la nouvelle. Il ferma les yeux un instant, prenant une profonde inspiration, comme pour encaisser le poids de la réalité.
"Je le redoutais, Severus," murmura-t-il.
Snape ne répondit pas immédiatement, son regard sombre fixé sur Dumbledore.
"Il faut agir rapidement, Albus. Le temps presse," ajouta Snape, sa voix pleine de tension.
Dumbledore se leva lentement de son fauteuil, un regard déterminé dans les yeux. "Nous agirons. Mais il y a encore des forces en jeu que nous ne pouvons pas ignorer. Nous devons être prêts."
Il tourna son regard vers la fenêtre de son bureau, comme s'il scrutait déjà l'horizon de la bataille qui s'annonçait. "Le monde ne sera plus jamais le même. Et il semble que cette fois, nous serons confrontés à plus qu'une simple bataille de sorcellerie. C'est un jeu de survie."
Dumbledore arriva au 12 Square Grimmaud, son pas lourd et solennel résonnant dans les couloirs silencieux de la maison. L'odeur de poussière et d'antiquités flottait dans l'air, une atmosphère pesante emplie de souvenirs et de secrets. Il savait que ce soir-là, l'Ordre du Phénix allait apprendre quelque chose de terrible. Ce n'était plus un secret à garder.
La porte de la salle principale s'ouvrit dans un grincement, et tous les regards se tournèrent vers lui. Certains étaient assis dans les coins, d'autres se tenaient debout, leurs visages tendus par l'attente. Le murmure de voix s'éteignit aussitôt, un silence lourd s'installant. Dumbledore s'avança lentement, les membres de l'Ordre attendant la nouvelle qu'il allait annoncer, chacun d'eux déjà trop conscient que quelque chose d'inquiétant flottait dans l'air.
Il s'arrêta au centre de la pièce, regardant chacun des visages familiers. Il leur en avait déjà dit beaucoup, mais ce qu'il allait leur dire cette fois changerait tout. Il laissa le silence s'étendre, presque palpable, avant de parler d'une voix calme mais marquée par la gravité du moment.
"Je suis désolé de vous rassembler ainsi, dans de telles circonstances," commença-t-il, sa voix résonnant d'une tristesse qu'il ne pouvait dissimuler. "Mais il est temps que vous sachiez ce qui se passe réellement."
Les murmures s'éteignirent d'un coup, les regards se braquèrent sur lui, et un frisson parcourut la pièce. Chacun savait que les mots qui allaient suivre seraient lourds de sens, mais aucun d'eux ne se préparait vraiment à ce qu'il allait annoncer.
"Voldemort est de retour," dit Dumbledore, et même si ses mots étaient prononcés calmement, ils éclatèrent dans l'air comme des éclats de verre. "Il n'est pas simplement en vie, il est redevenu puissant. Tout ce que nous redoutions est désormais une réalité."
Il laissa un instant de silence se faire, mesurant les réactions. Les membres de l'Ordre échangèrent des regards de doute, d'incompréhension. Quelques-uns secouèrent la tête, incapables de croire ce qu'ils entendaient. Le retour de Voldemort semblait impensable, un cauchemar qu'ils espéraient avoir laissé derrière eux.
Dumbledore, voyant la confusion dans leurs yeux, poursuivit. "Je sais que c'est difficile à accepter, mais c'est la vérité. Il a tué Arthur Weasley." Il laissa ses mots s'imprégner, avant de les répéter lentement, comme pour leur donner la chance de comprendre l'ampleur de ce qui venait de se produire. "Arthur est mort, tué par Voldemort."
L'air semblait s'alourdir davantage, comme si la salle entière retenait son souffle. Le visage de Molly Weasley, qui se tenait près du foyer, se décomposa, ses yeux se remplissant immédiatement de larmes. Les autres membres de l'Ordre, eux, restaient figés, choqués, certains ne voulant pas croire à ce qu'ils venaient d'entendre.
"Arthur... Non," murmura quelqu'un dans la pièce, et le murmure se propagea à travers la salle.
Dumbledore se redressa regardant chaque membre de l'Ordre, son regard se durcissant avec la dureté de la situation. " Nous devons continuer. La guerre est de nouveau là, et nous devons nous battre."
"Mais comment, Albus ?" demanda un membre de l'Ordre, la voix brisée par la douleur de la nouvelle. "Comment pouvons-nous faire face à cela ?"
Le regard de Dumbledore se fit plus sévère. "Nous devons nous unir. Ce que Voldemort veut, c'est la peur, la division. Si nous restons divisés, il aura gagné. Si nous ne combattons pas maintenant, nous serons tous perdus."
Il fit une pause, et dans le silence, chacun sentit la vérité de ses paroles. L'Ordre savait maintenant ce qu'il avait à faire, mais la perte d'Arthur pesait sur chacun d'eux comme un fardeau insupportable.
"Nous devons être plus forts que jamais," ajouta Dumbledore, d'une voix plus ferme. "Et nous devons agir. Ne perdons pas espoir."
Les membres de l'Ordre, bien qu'ébranlés, se levèrent lentement, déterminés, mais le chagrin était encore trop frais pour être ignoré. Mais dans leurs yeux, une lueur de résignation et de défi brillait désormais. Ils allaient se battre.
Dumbledore entra dans la grande salle de Gringotts, son visage marqué par une fatigue qu'il ne laissait jamais percer, mais qu'il ressentait de plus en plus. La mort d'Arthur Weasley et l'ombre grandissante de Voldemort l'empêchaient de trouver une paix durable. Son objectif ici était clair : obtenir l'accès au compte de Harry Potter pour assurer sa sécurité et celle de sa famille. Avec la clé en main, il se dirigea vers le comptoir du responsable du compte des Potter, un gobelin au regard perçant.
"Bonjour," commença Dumbledore d'un ton calme, mais ferme, "Je suis ici en tant que Gardien magique de M. Harry Potter, et je souhaite accéder à son compte afin de gérer ses fonds pour sa sécurité et son bien-être."
Le gobelin leva les yeux vers lui, ses traits figés dans une expression neutre, mais un brin d'inquiétude passa dans ses yeux à l'évocation de la situation.
"Je suis désolé, Professeur Dumbledore," répondit le gobelin d'une voix tranchante, "mais les règles de Gringotts sont claires. Pour accéder au compte de M. Potter, il nous faut soit un ordre direct de sa part, soit une procuration signée par lui."
Dumbledore n'était pas étonné. Les gobelins, avec leur soif inébranlable de suivre les règles, avaient toujours des principes rigides. Mais il ne pouvait se permettre d'échouer ici. Il soupira intérieurement, mais ne perdit pas son calme.
"Je suis son Gardien magique, vous le savez," insista-t-il. "Je vous assure que c'est dans l'intérêt de la sécurité de M. Potter que j'accède à son compte. Nous traversons des temps difficiles, et l'accès à ces fonds est crucial."
Le gobelin, implacable, secoua la tête. "Je comprends vos intentions, Professeur Dumbledore, mais sans autorisation directe de M. Potter, je ne peux accéder à son compte. Je suis désolé, mais aucune exception ne peut être faite, même pour vous."
Dumbledore se redressa, son regard se durcissant légèrement. Il savait que le temps pressait. "Dans ce cas, je vous demande une exception temporaire. Si M. Potter ne peut pas vous fournir une autorisation écrite, je vous demande simplement de me permettre d'accéder au compte de façon provisoire en ma qualité de Gardien, pour répondre à une urgence."
Le gobelin fixa Dumbledore avec une attention redoublée, son visage implacable. "Je vous entends, Professeur. Mais les règles de Gringotts sont là pour assurer l'intégrité des comptes. Et sans l'accord direct de M. Potter, je ne peux pas faire exception, même pour vous. Si vous souhaitez gérer ses affaires, vous devez attendre qu'il revienne ou qu'une procuration formelle lui soit remise."
Dumbledore sentit une vague de frustration l'envahir, mais il ne pouvait se permettre de se laisser emporter. Il devait trouver une solution. "Dans ce cas, permettez-moi d'avoir accès au compte jeune," proposa-t-il, une idée lui traversant l'esprit. "Cela suffira à répondre aux besoins immédiats. Et je vous demanderai également d'autoriser Mme Molly Weasley à accéder au compte pour retirer les fonds nécessaires à la sécurité de sa famille."
Le gobelin, cependant, resta sur la défensive. "Même avec la demande d'une autorisation de Mme Weasley, je ne peux rien faire sans le consentement explicite de M. Potter. La procédure est la même pour tous, Professeur. Aucun privilège ne peut être accordé, pas même à vous."
Dumbledore sentit un poids se poser sur ses épaules. Il savait qu'il ne pouvait pas simplement partir les mains vides. "Je comprends vos règles, mais je vous prie d'examiner la situation plus en détail," dit-il, sa voix devenant plus urgente. "Il est vital pour la sécurité de M. Potter que vous fassiez une exception, ne serait-ce que temporairement."
Le gobelin resta impassible. "Aucune exception ne sera faite sans une autorisation formelle, Professeur. Je regrette, mais vous devrez patienter jusqu'à ce que M. Potter soit en mesure de donner son accord."
Dumbledore se tut un moment, pris dans ses pensées. Les heures étaient comptées, et il savait que chaque minute était précieuse. Finalement, il se redressa avec une conviction renouvelée.
"Très bien," répondit-il calmement, mais son regard restait ferme. "Dans ce cas, je vous demande de bien vouloir prendre en compte la situation et de revoir votre position. Nous parlerons à nouveau quand les circonstances auront changé."
Il tourna les talons et se dirigea vers la sortie, son esprit en proie à de nouvelles préoccupations.
Dumbledore entra dans le hall de Gringotts avec un air plus déterminé que d'habitude. La grande salle d'entrée, baignée de lumière, semblait étrangement calme, presque solennelle. Il s'avança jusqu'au comptoir où le gobelin responsable des comptes de la famille Potter se tenait, son regard perçant et suspicieux posé sur lui. Dumbledore sortit un document officiel du Ministère de la Magie qu'il déposa sur le comptoir, une autorisation qu'il avait obtenue après de longues démarches.
Le gobelin, ses yeux froncés, examina attentivement le parchemin. Il tourna lentement la page avant de jeter un coup d'œil à Dumbledore.
« Vous savez que ce n'est pas dans les habitudes de Gringotts de céder à de telles demandes sans un examen scrupuleux. » gronda le gobelin.
Dumbledore resta calme, son regard empli de la sagesse des années. « Je comprends parfaitement. Toutefois, en tant que Gardien magique de Harry Potter, et avec l'accord formel du Ministère de la Magie, je suis autorisé à accéder à son compte en ces temps exceptionnels. C'est une question de sécurité pour lui et de gestion de ses biens, étant donné sa situation actuelle. »
Le gobelin balaya les mots de Dumbledore d'un geste agacé, mais l'autorité de l'homme face à lui ne semblait pas laisser place à la discussion. Après un long moment de silence, le gobelin grogna et se leva. Il fit signe à un autre gobelin de se rapprocher.
« Très bien, » dit-il, un ton légèrement plus conciliant, bien que toujours tendu. « Vous pourrez accéder au compte de M. Potter, mais en vertu de la législation de Gringotts, une autre demande a été ajoutée à l'approbation du Ministère. Vous devrez fournir un ordre écrit pour une personne spécifique autorisée à retirer des fonds. »
Dumbledore hocha la tête, connaissant la procédure. « J'aimerais également autoriser Molly Weasley à retirer des fonds pour répondre aux besoins immédiats de Harry. Une fois cela fait, je vous prie de bien vouloir faire un double de la clé du compte pour moi, afin que je puisse assurer une gestion adéquate à l'avenir. »
Le gobelin scruta Dumbledore avant de répondre d'un ton glacial. « Vous comprendrez que tout ceci est exceptionnel. Nous ne faisons pas de faveur à tout un chacun, même à un sorcier de votre rang. »
Après un dernier regard perçant, le gobelin hocha lentement la tête et fit signe à Dumbledore de suivre.
Une fois arrivé dans les profondeurs de la banque, ils descendirent dans une salle secrète où Dumbledore pourrait accéder au coffre de Harry. Le coffre, désormais verrouillé par un enchantement plus fort que jamais, était une forteresse d'or et de secrets. Le gobelin se contenta de quelques gestes complexes et de murmures inaudibles, avant d'ouvrir la porte du coffre.
Dumbledore fit un signe discret de tête, puis s'agenouilla pour examiner les biens laissés par les parents de Harry, parmi lesquels il trouva quelques objets de grande valeur et des fonds considérables.
Quelques minutes plus tard, le gobelin revint avec la double clé demandée. Dumbledore remercia d'un geste solennel et retourna auprès du comptoir.
« La clé pour M. Potter est désormais en votre possession. Vous pouvez procéder avec la demande de Mme Weasley. » Dit-il en sortant les documents nécessaires.
Dumbledore déposa la signature de Molly Weasley et fit en sorte que l'autorisation soit immédiatement traitée. Le gobelin, bien que toujours réticent, procéda avec l'exécution de l'ordre.
Une fois tout cela accompli, Dumbledore remercia une dernière fois le gobelin, qui acquiesça d'un geste sec. Tout en quittant les lieux, il se permit une réflexion silencieuse.
Dans le petit salon au 12 square Grimmaud, la lumière des bougies jetait des ombres sur les murs. Molly Weasley s'assit dans un fauteuil, les mains serrées l'une contre l'autre, les doigts presque blanchis par la tension. Dumbledore, qui s'était installé en face d'elle, ne semblait pas tout à fait à l'aise, son regard fuyant parfois le regard de la matriarche des Weasley.
« Molly… » commença Dumbledore, sa voix empreinte d'une gravité qu'il ne dissimulait pas. « Je sais que ce n'est pas une décision facile, et je le regrette. Mais la situation actuelle exige des choix difficiles. Nous avons besoin de fonds, et le compte de Harry… est la seule ressource qui puisse nous permettre de financer l'effort de guerre à venir. »
Molly baissa les yeux, se mordillant la lèvre inférieure, visiblement partagée. Elle avait toujours eu un sens moral fort, un refus des compromis, mais l'épreuve qu'elle vivait après la mort d'Arthur la poussait dans une position qu'elle n'aurait jamais envisagée.
« Je sais, Albus. » Elle tourna la tête pour regarder le feu crépiter dans la cheminée, comme si les flammes pouvaient lui apporter une réponse. « Mais… cela me semble si… injuste. Harry est un jeune homme innocent, même si tout ce qui se dit sur lui semble prouver le contraire. »
Dumbledore la regarda longuement, un soupir chargé de tristesse s'échappant de ses lèvres. « Je le sais. Mais nous ne pouvons pas ignorer les circonstances. Harry est emprisonné, accusé du meurtre de Cedric Diggory, et malgré tout ce qu'il a fait pour cette guerre… Il est désormais vu comme coupable aux yeux du monde. Personne ne saura jamais ce qu'il a enduré, ce qu'il a sacrifié. »
Molly serra les poings dans son giron, tentant de contenir la douleur qui montait en elle. « Et maintenant, tu veux que nous utilisions son argent ? Que nous le "volions", d'une certaine manière, pour soutenir notre famille ? »
Dumbledore baissa les yeux, la honte de cette décision pesant sur ses épaules. « Ce n'est pas du vol, Molly. » Il marqua une pause, comme pour rassembler ses pensées avant de reprendre. « C'est un emprunt, temporaire, pour un but noble. Harry ne pourra jamais utiliser cet argent. Non seulement il est incarcéré, mais la situation du pays est de plus en plus précaire. Si nous ne pouvons pas financer notre résistance, nous risquons de perdre bien plus que notre dignité. »
Molly hocha lentement la tête, bien que son cœur fût lourd de remords. « Je comprends, Albus. » Elle ferma les yeux un instant, laissant un soupir échapper de ses lèvres. « Je suppose qu'avec la mort d'Arthur, la famille est dans une situation financière désastreuse… » Ses yeux se remplirent de larmes. « J'ai toujours juré de ne jamais toucher à l'argent de Harry. Mais… il n'en aura jamais l'usage, n'est-ce pas ? Et mes enfants, eux, ont besoin de tout ce qu'ils peuvent obtenir pour leur avenir. »
Dumbledore se leva lentement, s'approchant d'elle, et posa une main apaisante sur son épaule. « Ce n'est pas une décision facile. Mais parfois, dans des moments comme celui-ci, nous devons faire des choix cruels pour un bien plus grand. Nous avons la guerre qui se profile, et l'avenir de toute la communauté magique est en jeu. Ce n'est pas simplement pour nous que nous agissons, mais pour la survie de tout ce que nous avons chéri. »
Molly le regarda, les yeux humides mais résolus. « Alors, nous utiliserons l'argent de Harry. Je suis désolée, Harry… » Elle murmura ces derniers mots à peine audibles, un profond malaise la traversant.
Dumbledore se tourna vers la fenêtre, observant le ciel obscurci par des nuages menaçants. « Il n'y a pas de retour en arrière, Molly. Nous devons faire ce qui est nécessaire. » Il laissa tomber un dernier regard sur la pièce avant de se diriger vers la porte. « Je vais m'assurer que tout soit fait avec discrétion. »
Molly hocha la tête, sachant qu'elle venait de franchir une ligne qu'elle n'avait jamais imaginée franchir. Mais dans cette guerre, les frontières étaient floues, et le poids des choix pesait lourdement sur ses épaules.
