L'univers de Harry Potter ne m'appartient pas...
Dans l'obscurité glaciale de sa cellule, Harry était recroquevillé sur le sol de pierre, emmitouflé dans la mince couverture rêche qui ne protégeait guère du froid mordant. Le souffle lent et régulier, il dormait d'un sommeil agité, hanté par des souvenirs troubles et des murmures épars.
Puis, soudain, une onde invisible mais terriblement puissante balaya les murs humides d'Azkaban. Harry se redressa brutalement, le cœur battant à tout rompre. La pierre sous lui vibra légèrement, un frisson magique rampant jusqu'à sa peau. Une sensation lourde et oppressante lui serra la poitrine.
Qu'est-ce que c'était ? pensa-t-il, les yeux fouillant la pénombre.
Un silence anormal pesa quelques secondes… avant d'être brisé.
CRAC.
CRAC. CRAC. CRAC.
Les échos se répercutèrent partout dans la prison. Dix, peut-être plus. Harry reconnut immédiatement le bruit. Des transplanages.
Puis vinrent les cris.
Des hurlements rauques, des voix paniquées, des ordres aboyés. Des sorts claquèrent au loin, projetant des éclats de lumière contre les murs sombres… quelque chose n'allait pas. Ils semblaient désorganisés, comme repoussés.
Harry se leva d'un bond, les chaînes cliquetant à ses chevilles.
Quelqu'un attaque la prison.
Il inspira difficilement. La magie dans l'air était différente, plus dense. L'onde qui l'avait réveillé… ce n'était pas n'importe quoi.
Quelque chose—ou quelqu'un—avait brisé les protections magiques d'Azkaban.
Et maintenant, les cris redoublaient, les sorts fusaient. Un chaos violent s'emparait de la forteresse.
Harry ferma les yeux un instant, son cœur battant à tout rompre.
Le tumulte de la prison s'intensifiait. Les cris des gardiens et les hurlements des prisonniers se mêlaient aux grondements gutturaux des Détraqueurs, mais Harry n'entendait plus rien de tout cela. Une présence glaciale, oppressante, s'infiltrait lentement dans l'air de sa cellule.
Ce n'était pas le froid des Détraqueurs. C'était plus profond, et reconnaissable.
Un frisson parcourut son échine alors qu'une sensation sourde s'emparait de sa cicatrice. Une brûlure lente, rampante, qui semblait s'enfoncer dans son crâne.
Harry porta instinctivement la main à son front, haletant.
Il est là.
Il pouvait le sentir. Une aura noire, plus terrifiante que tout ce qu'il avait connu, approchait. Chaque pas résonnait dans les couloirs de pierre, régulier, implacable.
Le claquement sec d'une cape effleurant le sol résonna faiblement.
Harry recula jusqu'au mur glacé de sa cellule, les chaînes à ses chevilles tintant faiblement. Son souffle se fit plus court, son regard rivé sur l'ombre qui s'étirait lentement au sol.
Puis, dans l'encadrement sombre de la grille, il le vit.
Une silhouette élancée, enveloppée d'une robe noire fluide. Un visage pâle aux traits fins et déformés par une expression glaciale. Des yeux rougeoyants le fixaient, brûlant d'une haine silencieuse.
Lord Voldemort se tenait là, immobile, juste derrière les barreaux.
La baguette de Voldemort s'éleva lentement. Les verrous de la porte se déverrouillèrent dans un grondement métallique, et la lourde grille de la cellule s'ouvrit lentement. Voldemort entra, sa silhouette serpentant dans l'obscurité humide de la prison.
Harry releva la tête ses yeux brillèrent de colère et de haine en croisant les prunelles rouges de son ennemi.
— Potter.
Le nom fut prononcé avec un venin presque affectueux.
— Je vois que les barreaux d'Azkaban te vont bien. Les tiens ont préféré te laisser croupir ici.
Harry serra les dents, le cœur battant de rage.
— Tais-toi.
Un mince sourire se dessina sur les lèvres livides de Voldemort.
— Oh, tu refuses de voir la vérité ? Ils t'ont abandonné. Mais moi, Harry, je suis ici. Je suis venu t'offrir la liberté.
Harry éclata d'un rire amer.
— La liberté ? Par toi ? Tu te fiches de moi. Tu veux juste m'utiliser.
— Utiliser ? Je veux t'ouvrir les yeux. Tu as été trahi, humilié. Tout ce que tu as connu n'est que mensonge. Pourquoi continuer à les défendre ?
Harry planta son regard furieux dans celui de Voldemort.
— Je préfère pourrir ici que de devoir quoi que ce soit à un monstre comme toi.
Un silence glacial tomba. Le sourire de Voldemort s'effaça lentement.
— Je vois.
Sa voix était devenue plus froide, plus tranchante.
— Tu es aussi stupide que faible.
Harry serra les poings, défiant Voldemort du regard.
— Tu n'auras rien de moi. Jamais.
Un éclat de colère traversa les yeux du Seigneur des Ténèbres. Lentement, il leva sa baguette, la pointant droit sur Harry.
— Alors tu ne sers plus à rien.
Harry ne détourna pas le regard.
— Fais-le.
Voldemort n'hésita pas.
— Avada Kedavra.
Un éclair vert illumina la cellule. Le corps de Harry s'effondra, inerte.
Le silence retomba, épais et pesant.
Voldemort abaissa sa baguette, indifférent.
— Pitoyable.
Sans un regard de plus pour le corps sans vie, il se retourna et disparut dans l'ombre du couloir, laissant derrière lui le silence froid de la mort.
Le fracas des portes éventrées et le souffle rauque des prisonniers libérés. Les lourdes chaînes traînaient sur les dalles humides alors que des silhouettes décharnées émergeaient des ténèbres.
Voldemort se tenait au centre de la cour, sa silhouette sombre et impérieuse tranchant avec les pierres froides. Sa cape flottait légèrement sous le vent marin, et sa baguette, encore luisante d'une lueur verte, reposait entre ses doigts osseux.
Autour de lui, les Mangemorts s'avançaient, certains encore courbés par des années d'enfermement, d'autres au regard incandescent de haine et de dévotion.
Bellatrix Lestrange, les cheveux en bataille, tomba à genoux devant lui, les yeux brillants de fanatisme.
— Mon Seigneur... souffla-t-elle, la voix rauque. Vous êtes revenu... enfin...
D'autres l'imitèrent, des murmures exaltés s'élevant dans l'air glacé.
— Maître...
— Il est revenu !
— Notre salut...
Voldemort promena lentement son regard rouge sur ses partisans. Il compta silencieusement les visages défigurés, les masques brisés de ceux qui avaient survécu à la prison. Certains manquaient à l'appel, morts, brisés ou trop faibles pour se relever.
— Mes fidèles, dit-il d'une voix froide mais vibrante. Dix ans... Dix longues années où vous avez souffert, oubliés, trahis par ceux qui se disaient invincibles.
Un murmure grondant d'approbation s'éleva.
— Et pourtant... vous êtes là. Brisés, peut-être, mais pas détruits.
Il fit un pas en avant, sa voix se durcissant.
— Le monde a cru que j'étais mort. Ils ont cru que vous étiez vaincus.
Il leva sa baguette vers le ciel, et un éclair vert fendit la nuit.
— Mais ils se sont trompés.
Un cri unanime résonna dans la cour, un hurlement guttural de loyauté et de haine.
— Pour le Seigneur des Ténèbres !
— Pour la pureté du sang !
— Mort aux traîtres !
Voldemort esquissa un sourire froid.
— Le temps de l'attente est révolu. Nous allons reprendre ce qui nous revient. Le monde tremblera à nouveau.
Ses yeux flamboyèrent.
— Suivez-moi, mes fidèles. La guerre commence.
Les Mangemorts, galvanisés, se levèrent d'un seul mouvement, les poings serrés, les regards brûlants de haine et de dévotion.
Une demi-heure après la fuite de Voldemort et de ses partisans, un bruit sec de transplanage déchira le silence pesant d'Azkaban. Des Aurors en robe sombre apparurent en formation, leurs baguettes déjà levées, prêts à affronter une menace. Ce qu'ils découvrirent figea leur sang.
La cour de la prison n'était plus qu'un champ de ruines. Des pans entiers de murs effondrés jonchaient le sol, mêlés à des débris de fer forgé et de pierres noircies. L'air était saturé de l'odeur âcre de la magie et du sang.
Les corps d'Aurors gisaient là, déformés par la violence de sorts impardonnables. Leurs visages figés dans la terreur racontaient la brutalité de l'attaque. Plus loin, des prisonniers aux origines moldues ou sang-mêlé avaient été massacrés, leurs cadavres jetés sans ménagement contre les murs éclatés, leurs corps brisés et ensanglantés témoignant de la cruauté des Mangemorts.
— Par Merlin... murmura un jeune Auror, blanchissant à la vue du carnage.
Le chef de l'escouade, un homme à la voix grave, serra les dents.
— Restez concentrés ! aboya-t-il. Formez un périmètre de sécurité. Personne ne transplane sans mon autorisation. On sécurise les lieux.
Des baguettes furent pointées vers les cieux. Des runes brillèrent brièvement alors que des barrières magiques se redéployaient, fragiles. Les Aurors se dispersèrent, inspectant les décombres, vérifiant les cellules éventrées, comprenant que les plus dangereux prisonniers s'étaient envolés.
— Réparez les murs. Restaurez les portes.
Des éclairs de lumière jaillirent, réparant partiellement les sections effondrées. Les grilles d'acier se reforgèrent, grinçant sinistrement.
— On doit retrouver les survivants, ajouta le chef d'un ton plus sombre. Et alerter le Ministère. Ce n'est plus une simple évasion. C'est une déclaration de guerre.
Un silence de mort régna un instant, seulement troublé par les échos lointains du vent sur la mer. Leurs regards se croisèrent, lourds d'inquiétude.
La guerre venait de recommencer.
Des heures après le massacre, alors qu'Azkaban retrouvait lentement son apparence sinistre sous les réparations hâtives des Aurors, deux silhouettes se matérialisèrent dans un craquement sec de transplanage. Cornelius Fudge, le visage pâle et le chapeau de travers, avançait d'un pas hésitant. À ses côtés, Albus Dumbledore gardait le calme, son regard bleu perçant balayant les ruines partiellement restaurées.
Les lourdes portes de la cour grinçaient encore sous les sortilèges de réparation. Les murs brisés avaient été relevés à la hâte, des protections magiques rafistolées encerclaient la forteresse. Les Aurors présents s'écartèrent respectueusement à leur approche.
— Par Merlin… murmura Fudge, horrifié par les traces de sang séché et les décombres encore fumants. Comment cela a-t-il pu arriver?
Dumbledore, silencieux, observait les lieux avec gravité. Ses yeux se posèrent sur les marques noires de magie qui souillaient encore les pierres.
Un gémissement faible attira leur attention. Contre un mur à moitié reconstruit, un Auror gisait, adossé maladroitement, le visage blême et couvert de sueur. Sa robe était déchirée, tâchée de sang. Un guérisseur s'affairait à stopper l'hémorragie d'une blessure à son flanc.
Fudge s'approcha précipitamment.
— Par tous les saints, vous là! Que s'est-il passé? Qui a fait ça?
L'Auror leva difficilement la tête. Ses yeux cernés trahissaient la peur.
— Il… il est venu... souffla-t-il. Vous ne comprenez pas… c'était Vous-Savez-Qui.
Fudge recula d'un pas, secoué.
— Qu'est-ce que vous racontez? balbutia-t-il. C'est impossible!
L'Auror serra les dents, la voix brisée.
— Il a brisé les protections… comme si elles n'existaient pas. Les Détraqueurs l'ont laissé passer. Puis… Il déglutit difficilement. Les Mangemorts… ils l'attendaient. Il les a appelés… et ils l'ont suivi.
Fudge secoua la tête, pâle comme un linge.
— Non… non, ce n'est pas possible. Ce n'est qu'un malade qui a lancé l'attaque. Pas Lui.
Dumbledore s'avança lentement, son regard posé sur l'Auror.
— Qu'a-t-il fait à Harry Potter? demanda-t-il d'une voix calme mais implacable.
L'Auror baissa les yeux.
— Potter… Potter a refusé de le suivre. Il a essayé de résister… Sa voix se brisa. Il l'a tué.
Un silence de plomb tomba.
Fudge ouvrit la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Ses mains tremblaient.
— Non… c'est… c'est impossible…
Dumbledore ferma les yeux un instant, comme pour retenir un flot d'émotions. Lorsqu'il les rouvrit, son regard était froid comme l'acier.
— Alors Voldemort est bel et bien de retour.
Fudge recula, chancelant.
— Non… non, je… je dois prévenir le Ministère.
Dumbledore se tourna vers lui, grave.
— Il n'y a plus de doute. Le monde magique doit être préparé.
Fudge resta figé, incapable de répondre, tandis que l'écho des morts d'Azkaban semblait encore murmurer entre les murs.
Fudge, encore visiblement sous le choc des révélations, se tourna lentement vers Dumbledore. L'angoisse était écrite sur son visage. Ses mains tremblaient légèrement alors qu'il fixait l'état d'Azkaban autour de lui.
— Nous devons vérifier l'état de Harry Potter... murmura-t-il, plus pour lui-même que pour Dumbledore. Mais... ce n'est pas le moment. Nous devons agir rapidement. Je... je vais organiser une réunion au Ministère. Le monde magique ne doit pas être mis au courant immédiatement, pas avant que nous soyons prêts.
Dumbledore acquiesça lentement, son regard plus acéré que jamais.
— Il serait sage de préparer le Ministère à la vérité, Cornelius. Et de vérifier l'état de Harry, comme vous le suggérez. Mais n'oublions pas que l'urgence est bien plus grande que la question de Potter seul. Voldemort est de retour, et il a fait une démonstration de sa puissance ici même, aujourd'hui.
Fudge hocha la tête, luttant contre la montée de panique.
— Je sais, je sais… Il baissa brièvement les yeux, se rassemblant avant de se tourner vers Dumbledore. Très bien, allons-y. Nous verrons plus tard pour Harry Potter. J'ai besoin de savoir comment cette attaque a pu se produire avant tout.
Dumbledore, d'un geste fluide, tendit sa main à Fudge, un léger mouvement magique qui suggérait déjà l'utilisation du transplanage.
— Je vais vous accompagner, Cornelius. Le Ministère a besoin d'un dirigeant calme, et je vous aiderai à prendre les premières mesures.
Fudge ferma les yeux un instant, soupirant profondément, avant de regarder Dumbledore et d'accepter l'invitation.
— Allons-y, Albus. Mais nous devons agir vite. Ce que nous avons vu ici... C'est bien plus que ce que nous pensions possible.
Ils se regardèrent un instant, avant que la lumière autour d'eux ne se déforme, et dans un souffle silencieux, ils transplanèrent tous deux hors d'Azkaban.
Le silence, après leur départ, semblait étrangement lourd, tandis que les derniers échos de la dévastation résonnaient à travers les couloirs de la prison.
Trois heures après les événements à Azkaban, le Magenmagot était réuni en séance plénière dans la grande salle du Ministère. Le ministre Fudge présidait la réunion, entouré de ses plus proches conseillers et de hauts fonctionnaires, tandis que les membres du Magenmagot prenaient place dans leurs sièges imposants, tous semblant accablés par le poids de la situation.
Le ministre se leva, la mine grave, et un silence s'installa dans la salle.
— Chers membres du Magenmagot, commença Fudge, sa voix empreinte de fatigue, nous faisons face à une situation sans précédent. Le retour de Voldemort et la menace des Mangemorts, ainsi que l'attaque à Azkaban, ont mis en lumière le fait que notre système de sécurité est aujourd'hui insuffisant. L'heure n'est plus à l'hésitation, mais à l'action immédiate.
Il marqua une pause, ses yeux balayant la salle, cherchant à capter l'attention de chacun des membres.
— C'est pourquoi je vous propose deux mesures cruciales, qui, je le crois, s'imposent avec l'urgence de la situation. Il s'arrêta un instant, prenant une profonde inspiration avant de continuer. Tout d'abord, il est impératif que les Aurors puissent désormais utiliser les sorts impardonnables sur les Mangemorts ou toute personne soupçonnée d'appartenir à leur réseau. Nous devons éradiquer cette menace de manière décisive.
Les murmures se propagèrent à travers la salle, certains membres fronçant les sourcils tandis que d'autres semblaient acquiescer à cette nécessité. Le ministre attendit que le silence revienne avant de poursuivre.
— Ensuite, je propose l'instauration d'un état d'urgence, afin de permettre au Département de la Justice Magique d'allouer un budget illimité pour l'entraînement des Aurors, leur recrutement et la mise en place de nouvelles formations. Nous devons avoir une force prête à répondre immédiatement à toute menace, aussi grande soit-elle.
À ces mots, un certain nombre de membres du Magenmagot hochèrent la tête. L'urgence de la situation semblait avoir convaincu la majorité. Cependant, des voix se firent entendre, des voix plus réticentes, qui questionnaient la légitimité de ces mesures extrêmes.
— Ne soyons pas trop rapides à renoncer à nos principes, dit l'un des membres. Les impardonnables... Ils ne devraient être utilisés que dans les circonstances les plus extrêmes.
Mais d'autres répondirent presque immédiatement, leur ton ferme et déterminé.
— Cela, justement, est une situation extrême ! s'écria l'un d'eux. Les Mangemorts ne méritent aucune clémence, et si nous devons nous défendre, alors nous devons agir sans hésitation.
Fudge se tourna alors vers le secrétaire du Magenmagot, qui attendait son signal. D'un geste, il donna l'ordre de procéder au vote. Les membres furent invités à se prononcer, l'issue de ce vote décidant de l'avenir immédiat de la lutte contre les forces de Voldemort.
Le secrétaire enregistra les votes un par un, et lorsque le décompte fut fait, Fudge se tourna à nouveau vers la salle.
— Les mesures sont approuvées. Sa voix résonna dans la salle. L'état d'urgence est décrété, et les Aurors seront désormais autorisés à utiliser les sorts impardonnables dans la lutte contre les Mangemorts. Le Ministère va investir sans limite dans la création d'une force d'intervention capable de faire face à la menace qui pèse sur nous tous.
Les membres du Magenmagot se levèrent, certains applaudissant vigoureusement, d'autres murmurant dans leur barbe. L'acceptation des nouvelles lois marquait un tournant dans la guerre contre les ténèbres, une guerre qui, désormais, se jouait à un tout autre niveau.
Alors que la réunion touchait à sa fin, Fudge échangea un dernier regard avec Dumbledore, son expression plus sombre que jamais. Il savait que ce n'était que le début d'une guerre sans pitié.
