L'univers de Harry Potter ne m'appartient pas...


Dans l'obscurité glacée de sa cellule à Azkaban, Harry se sentait invincible, presque euphorique. Les murs de pierre autour de lui semblaient se dissoudre à mesure qu'il se concentrait sur l'événement qu'il avait soigneusement mis en place. La magie brute, qu'il avait appris à maîtriser dans ce lieu de souffrance, lui permettait désormais de percevoir l'extérieur, de suivre le fil de son plan qui se déroulait avec une précision parfaite.

Jonathan, cet adolescent naïf, avait été l'instrument parfait, le simple pion qu'Harry avait utilisé pour faire éclater la vérité. Il l'avait manipulé subtilement, l'amenant à se rapprocher d'Hermione, l'incitant à pousser les choses à un point où elles devenaient inévitables. À présent, Hermione et Ron étaient au bord du gouffre, et c'était exactement ce qu'Harry voulait.

Quand il avait vu Ron exploser de rage, Harry avait senti une jubilation intense monter en lui. Les mots de Ron, chaque insulte qu'il avait jetée à Hermione, résonnaient dans son esprit comme une musique douce. Hermione, elle, ne pouvait plus cacher ce qu'elle avait fait. Le baiser échangé avec Jonathan était désormais exposé à tous, son secret révélé à la vue de tous, comme Harry l'avait prévu.

Il n'y avait aucune chance que cela passe inaperçu. La scène, publique et bruyante, laissait peu de place à l'interprétation. Hermione, acculée, ne pouvait plus échapper à la vérité. Il avait manipulé les pièces du puzzle avec une précision glaciale, et désormais, tout ce qu'il avait orchestré se déroulait exactement comme il l'avait imaginé.

Un ricanement bas et mesquin s'échappa de ses lèvres. Il n'y avait rien de plus satisfaisant que de voir son plan aboutir. Il avait observé le chaos qu'il avait déclenché avec une jouissance presque tactile. La colère de Ron, la gêne d'Hermione, tout se passait exactement comme il l'avait prévu. L'hypocrisie, l'injustice, et le déchirement s'ouvraient devant lui.

"Regardez-les..." murmura Harry, un sourire narquois sur les lèvres. "Tout ce qu'il fallait, c'était un petit coup de pouce." La scène de la salle commune était désormais figée dans son esprit, et il savourait chaque détail. Hermione n'avait aucune issue. Elle avait été dévoilée aux yeux de tous, et son secret, celui qu'elle avait tenté de cacher, éclatait au grand jour.

"Tout ça n'était qu'une question de timing," pensa-t-il avec délectation. Le jeu était fait. Hermione était désormais prise dans le piège qu'il avait tendu, et aucun de ses alliés ne pourrait l'aider à s'en sortir. Tout ce qu'Harry avait voulu, c'était de la voir perdre son contrôle, de la voir se retrouver face à l'ampleur de ce qu'elle avait créé. Maintenant, tout se jouait sur la réaction de ceux qui l'entouraient, et il n'y avait plus de retour en arrière.

Il ferma les yeux un instant, savourant le moment. Tout est parfait.


Le lendemain matin, Hermione se leva avec un poids sur les épaules. Elle sentait les regards peser sur elle dès qu'elle franchit le seuil de la salle commune. Les murmures la suivaient dans les couloirs, des chuchotements à peine dissimulés, des rires étouffés qui s'éteignaient dès qu'elle passait à proximité. Chaque pas semblait plus lourd que le précédent.

Les élèves, auparavant si amicaux, l'évitaient ou la regardaient avec des yeux inquisiteurs. Elle se sentait comme un animal dans une cage, observée, jugée, exposée. Tout le monde savait maintenant. Ils connaissaient son secret, et il n'y avait plus de place pour l'illusion. Chaque mouvement qu'elle faisait, chaque souffle qu'elle prenait, semblait alimenter un tourbillon de rumeurs autour d'elle.

Elle s'efforçait de garder la tête haute, de ne pas se laisser envahir par la honte, mais c'était difficile. La sensation de solitude était accablante. Ses amis, qui avaient été si proches d'elle, semblaient à présent à des années-lumière. Elle n'osait même pas croiser le regard de Ron.

Elle se dirigea vers la salle des Potions, espérant que la présence de professeur Rogue, impitoyable mais professionnelle, pourrait l'aider à oublier, ne serait-ce qu'un instant, la tempête qui se déchaînait autour d'elle. Elle tourna le coin du couloir, mais avant qu'elle n'atteigne la porte, une voix moqueuse s'éleva derrière elle.

"Eh bien, regardez qui voilà."

Hermione se figea, reconnaissant la voix de Draco Malfoy. Elle se retourna lentement, le cœur serré, et le vit s'approcher, son sourire narquois bien ancré sur son visage.

"Tu te promènes toujours seule, Granger ?" lança-t-il avec un ricanement. "Je vois que tu n'as plus de secret pour personne, maintenant."

Les élèves autour d'eux ralentirent leurs pas, curieux, écoutant attentivement. Hermione serra les poings, se forçant à ne pas céder à l'envie de lui répondre avec violence. Malfoy avait toujours été un provocateur.

"Vraiment, Granger," continua-t-il, sa voix basse mais pleine de malice, "je ne savais pas que tu étais du genre à changer de partenaire comme de chemise. Mais je suppose que c'est ça, n'est-ce pas ? Qui aurait cru que tu finirais par sortir avec un gamin de treize ans ? Quelle déception."

Il éclata de rire, et quelques élèves autour de lui se joignirent à lui, les rires s'éteignant à peine. Hermione sentit son visage brûler, son estomac se nouer. Chaque mot de Malfoy était comme un poignard, bien planté dans la plaie déjà béante qu'elle portait en elle.

"Tu crois vraiment que ça me touche ?" rétorqua-t-elle, sa voix tremblant légèrement malgré ses efforts pour paraître calme. "Tu n'es qu'un gamin, Malfoy. Un petit garçon avec des mots qui n'ont aucune substance."

Elle tourna les talons, prête à entrer dans la salle des Potions, mais la voix de Malfoy la rattrapa, plus mordante que jamais.

"Tu peux partir, Granger," cria-t-il, "mais tout le monde sait maintenant qui tu es. Tu peux courir, tu peux te cacher, mais tu ne pourras jamais échapper à ce qu'on sait de toi."

Les murmures autour d'elle reprirent de plus belle, et Hermione s'éloigna d'un pas rapide, en essayant de cacher son visage derrière ses cheveux. Elle se sentait comme une étrangère parmi les siens. Mais ce qu'elle avait ressenti hier, ce qu'elle ressentait encore, restait gravé en elle, la honte, l'humiliation. Malfoy avait réussi à enfoncer un peu plus la lame, et l'écho de ses mots se répercutait dans son esprit alors qu'elle pénétrait dans la salle des Potions.


Il était tard et le château de Poudlard semblait plongé dans un silence profond. Les couloirs étaient désertés, à l'exception des quelques chandelles vacillantes qui diffusaient une lumière tremblante. Hermione, perdue dans ses pensées et dans le tourbillon d'émotions qui l'envahissait, s'avança d'un pas résolu, même si une part d'elle était plongée dans l'incertitude.

Elle savait que ses actes avaient provoqué un tumulte, que les murmures ne s'étaient pas arrêtés, et que, tout autour d'elle, les regards se faisaient plus lourds, plus insistant. Elle n'avait jamais voulu être le centre de l'attention, et encore moins pour ces raisons. Mais ce qui la tourmentait le plus, ce n'était pas les rires, ni les jugements, mais cette impression persistante de vide, ce besoin irrépressible de retrouver une certaine... proximité avec Jonathan.

Elle monta les escaliers en silence, ses pas résonnant faiblement contre les pierres du château. La tour d'Astronomie se profilait devant elle, l'immense porte de bois la fixant comme une promesse. Elle savait qu'elle allait là-bas dans l'espoir d'une rencontre, d'un signe. Si seulement Jonathan pouvait la rejoindre, s'il acceptait de la voir, tout pourrait sembler moins écrasant.

Elle s'arrêta devant la porte, hésitant une seconde avant de la pousser. Le vent soufflait faiblement par la fenêtre ouverte, et la vue de l'étendue nocturne qui s'étendait à perte de vue au-dessus du château était magnifique. Mais rien de tout cela n'apaisait son esprit. Elle avait besoin de comprendre, de savoir où elle en était. Jonathan, avec sa présence troublante, son charisme presque hypnotique, avait ce pouvoir étrange de faire naître des désirs contradictoires en elle.

Hermione s'assit sur le rebord d'une fenêtre, la tête plongée dans ses mains. Elle ferma les yeux, respirant profondément l'air frais de la nuit. Si seulement il venait, si seulement il daignait sortir de l'ombre, ce serait un soulagement. Elle ne savait même pas pourquoi elle l'attendait ; peut-être était-ce simplement pour échapper à la pression insupportable qui pesait sur ses épaules.

Les minutes passaient, mais personne ne venait. Pas un bruit, à peine le souffle du vent, comme si le monde entier était suspendu dans l'attente. Hermione rouvrit les yeux, jetant un coup d'œil à l'horloge. Une autre minute, puis une autre encore. Elle s'impatientait, se maudissant presque d'avoir espéré une apparition miracle.

Elle se leva finalement, regardant la vaste étendue du ciel au-delà des fenêtres de la tour. Mais Jonathan ne venait pas. Rien dans l'air ne semblait lui appartenir, et pourtant, il hantait chaque pensée qu'elle avait depuis la veille. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Peut-être avait-elle rêvé de cette rencontre, peut-être que tout ça n'était qu'une illusion, une tentative désespérée de retrouver une part de ce qu'elle avait perdu.

Elle jeta un dernier regard autour d'elle, puis se dirigea vers la porte. À cet instant, un bruit léger, presque imperceptible, fit se figer ses mouvements. Un souffle. Un léger bruissement. Hermione se retourna précipitamment, son cœur battant plus fort, espérant que ce qui semblait être un murmure dans le vent n'était pas qu'une illusion.

La porte de la tour d'Astronomie, que Hermione venait de refermer derrière elle, se rouvrit soudainement. Un bruit léger, à peine perceptible, fit se figer son cœur. Elle se retourna, les yeux écarquillés, espérant qu'elle n'avait pas rêvé ce souffle.

Là, dans l'ombre, une silhouette se dessina, à la fois familière et inattendue. Jonathan. Il se tenait dans l'encadrement de la porte, les mains dans les poches, son regard fixé au sol. Il ne semblait pas aussi assuré qu'à l'accoutumée. Il n'y avait pas ce sourire en coin, ce regard malicieux qu'elle avait appris à connaître. Il semblait, d'une manière étrange, plus... humain, plus vulnérable. Un air de tristesse flottait autour de lui, qui le rendait presque méconnaissable.

Hermione, surprise, se figea, les mots se coinçant dans sa gorge. Elle avait espéré qu'il viendrait, mais pas dans cet état. Pas avec cette lourde ambiance, cette sensation étrange qui planait entre eux.

"Jonathan..." murmura-t-elle, d'une voix hésitante, presque inquiète. "Tu... tu es venu."

Il resta silencieux un moment, puis leva lentement les yeux vers elle, comme s'il cherchait ses mots. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Puis, sans crier gare, il franchit les derniers pas qui les séparaient, s'arrêtant à une distance respectueuse, mais suffisamment proche pour que Hermione puisse sentir son odeur.

"J'ai réfléchi," dit-il, sa voix douce mais empreinte d'un poids qu'elle n'avait pas l'habitude d'entendre. "Et je ne peux pas m'empêcher de me demander..." Il marqua une pause, ses yeux cherchant à capter les siens, comme s'il attendait une réponse silencieuse.

Hermione le regarda, ses pensées en tumulte. Que voulait-il dire ? Que voulait-il savoir ? Elle était perdue dans ses propres émotions, essayant de déchiffrer ce qu'il ressentait. Puis il continua, sa voix plus faible, presque fragile.

"Est-ce que... est-ce que tu as des sentiments pour moi, Hermione ?" demanda-t-il, la question flottant dans l'air comme une promesse silencieuse. "Parce que tout ce que je ressens, tout ce que je fais, tout ça... c'est à cause de toi. À cause de ce que tu me fais ressentir."

Ses mots la frappèrent de plein fouet, et Hermione sentit une chaleur étrange monter en elle. Elle ne savait pas comment répondre. Elle ne savait même pas si elle voulait vraiment répondre. Tout en elle était tiraillée entre le désir de le repousser et celui de se laisser emporter, d'accepter cette attirance qu'elle avait toujours essayé d'ignorer.

Jonathan, voyant son hésitation, baissa les yeux, un léger sourire triste jouant sur ses lèvres. "Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit," dit-il doucement. "Je veux juste savoir si je compte, si ce que je ressens, ce que je fais... si cela te touche aussi."

Hermione, sentant la sincérité dans ses mots, se sentit comme suspendue dans le vide. Elle n'avait pas de réponse facile, aucune certitude. Elle fixa Jonathan, cherchant dans son regard, espérant comprendre ce qu'il attendait d'elle.

"Je... je ne sais pas," finit-elle par murmurer, sa voix presque brisée sous l'intensité de la question. "Je suis perdue, Jonathan. Je suis... tellement perdue."

Il la regarda silencieusement, puis, d'un geste lent, il se rapprocha encore légèrement, comme s'il cherchait à la réconforter sans forcer les choses. "C'est peut-être normal," répondit-il doucement. "C'est peut-être pour ça que je suis là. Pour que tu ne sois pas seule avec tout ça."

Hermione ferma les yeux un instant, sentant une chaleur étrange envahir son cœur. Ce n'était pas la réponse qu'elle avait espérée, mais quelque part, dans cette fragilité qu'il venait de lui offrir, elle se sentit moins seule, moins perdue.

La tension entre eux était palpable, l'air presque lourd d'une promesse silencieuse, suspendue. Hermione sentait son cœur battre de plus en plus fort, son esprit en proie à une confusion totale. Jonathan, lui, était là, si proche, si calme, et pourtant son regard trahissait une envie de briser le silence, de franchir la limite qui les séparait.

Elle avait du mal à respirer, ses lèvres légèrement entrouvertes par l'incertitude, et c'est alors qu'il fit le premier pas. Doucement, lentement, comme s'il mesurait chacun de ses gestes. Il approcha son visage du sien, ses yeux ne quittant jamais les siens, cherchant une permission qu'il semblait déjà avoir obtenue sans le savoir. L'espace entre eux se réduisit, et Hermione sentit sa respiration se suspendre.

Jonathan s'arrêta juste avant que leurs lèvres ne se frôlent, un dernier regard à la fois tendre et presque désespéré. Puis, d'un geste fluide et naturel, il ferma la distance, posant ses lèvres sur les siennes dans un baiser doux, délicat, comme une caresse.

Le contact de ses lèvres l'envahit instantanément, une chaleur douce et apaisante. Le baiser n'était pas pressant, pas imposé, mais un partage silencieux, une question sans réponse, une invitation à quelque chose qu'elle n'osait encore pleinement accepter. Il ne cherchait pas à la conquérir, mais plutôt à l'apaiser, à lui offrir une douceur qu'elle n'avait pas su voir venir.

Hermione resta un instant figée, submergée par cette sensation, avant que son propre corps ne réponde lentement, comme si, à cet instant précis, quelque chose en elle se libérait. Elle se laissa aller, fermant les yeux, oubliant tout le reste, s'abandonnant à ce baiser, à cette douce fragilité partagée.

Il se retira lentement, son souffle mêlé au sien, et pendant quelques instants, il n'y eut plus que le silence entre eux, lourd de ce qu'ils avaient osé partager. Jonathan la regarda dans les yeux, son regard plus doux, plus sincère que jamais, et un léger sourire passa sur ses lèvres.

"Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise," murmura-t-il doucement. "Mais je ne pouvais pas attendre plus longtemps."

Hermione, le cœur encore battant, leva les yeux vers lui, ses pensées en tourments. Elle n'avait pas de mots, juste une émotion intense qui débordait en elle, contradictoire, envahissante.

Hermione resta là, perdue dans l'intensité du moment, encore tremblante de ce baiser doux et furtif. Elle n'avait pas eu le temps de réagir, de dire quoi que ce soit, que Jonathan se recula soudainement. Ses yeux, d'habitude si pleins de malice et de détermination, semblaient maintenant éteints, plus graves, comme si un voile de tristesse passait sur lui.

Avant même qu'elle ne puisse ouvrir la bouche, il s'approcha d'elle. Il la prit dans ses bras, la serrant contre lui dans une étreinte aussi chaleureuse que désespérée. Hermione, surprise, tenta de comprendre, de lire dans ses yeux. Mais ce qu'elle y lut n'était rien de ce qu'elle aurait pu imaginer.

"Adieu," murmura-t-il, sa voix brisée, comme s'il savait que ces mots signaient la fin de quelque chose. Il la regarda une dernière fois, ses yeux remplis de quelque chose de lourd, d'impossible à décrire. Avant même qu'Hermione ne puisse réagir, ses lèvres effleurèrent les siennes une nouvelle fois, cette fois comme un dernier adieu.

Puis, aussi soudainement qu'il était apparu, il se détacha d'elle, son regard semblant plus éloigné que jamais. Il se tourna, sans un mot de plus, et s'avança lentement vers le bord de la Tour d'Astronomie. Hermione, figée, n'eut même pas le temps d'émettre un son. Elle le regarda, son esprit se déconnectant de la réalité, ne comprenant pas ce qui se passait. Pourquoi ce départ si brusque, ce geste si désespéré ? Ses pensées se bousculaient, mais elle était incapable de faire un seul pas.

Jonathan s'arrêta une seconde, se tenant au bord de la tour. Il tourna son visage une dernière fois vers elle, ses yeux remplis d'une douleur silencieuse. Puis, sans un mot de plus, il se pencha en avant, comme si tout le poids de son âme l'avait poussé à ce moment précis. Avant que Hermione n'ait eu le temps de crier son nom, il sauta.

Le vent souffla violemment autour de lui, et Hermione resta là, pétrifiée, les yeux écarquillés, le cœur frappé d'une terreur qu'elle n'avait jamais connue. Tout s'était passé si vite, si brutalement. Jonathan… Il n'était plus là.

Elle courut vers le bord, mais il n'y avait aucune trace de lui, juste le vide, l'obscurité qui engloutissait tout. Les étoiles brillaient au-dessus d'elle, insensibles à la tragédie qui venait de se jouer. Le monde autour d'elle se vida de sens. Hermione se laissa tomber à genoux, les larmes ne tardant pas à envahir ses yeux.

Tout ce qu'elle comprit, au fond de son cœur, c'est que quelque chose de terrible venait de se passer. Et que, peut-être, elle n'aurait jamais les réponses à ses questions.


Harry se tenait là, dans l'obscurité de sa cellule, les mains tendues vers l'invisible, comme s'il pouvait encore sentir la connexion qui l'unissait à Jonathan. Depuis des jours, il avait suivi chaque mouvement, chaque émotion du garçon, se nourrissant de cette étrange et puissante relation. Il avait manipulé, tiré les ficelles de cet attachement fragile, mais qui, à chaque instant, semblait plus fort. Jonathan était devenu une pièce maîtresse dans son jeu, un catalyseur dont il avait su exploiter la faiblesse et la confusion.

Puis, tout à coup, il sentit un brusque frisson dans le lien. Une coupure nette, comme un fil tranché, un souffle d'air glacé qu'il n'avait pas vu venir. Il fronça les sourcils, cherchant à se concentrer, à maintenir ce fil ténu. Mais quelque chose d'autre se produisit alors.

Une douleur lancinante, froide et intime, s'immisça dans sa poitrine. C'était comme si une partie de lui-même venait de disparaître, un morceau de sa propre existence arraché violemment, une sensation de vide qui ne pouvait être comblée. Le lien qu'il avait entretenu, même sans totalement en comprendre la nature, s'était effondré. Jonathan était parti, et Harry le ressentait plus intensément que jamais.

C'était comme une déchirure, une perte qu'il ne s'était pas préparé à affronter. Le vide se répandit dans ses veines, une absence qui s'insinuait dans son esprit, assombrissant tout ce qu'il avait pu espérer ou contrôler. Il ne ressentait plus cette présence lointaine, ce fil ténu de pensée et de connexion. Il était seul.

Le silence envahit sa cellule, plus lourd, plus oppressant. Il ne pouvait plus sentir la chaleur de l'autre côté, ni entendre les échos des émotions qui avaient traversé Jonathan. Le lien qu'il avait construit, pour son propre plaisir, pour sa propre satisfaction, n'était plus qu'un souvenir fugace. Il n'y avait plus que l'écho d'une absence.

Harry, les poings serrés contre ses tempes, ferma les yeux. Il avait cherché à manipuler, à contrôler, à prendre ce qu'il voulait. Mais dans cette coupure, dans cette déconnexion brutale, il se rendit compte, trop tard, que la dépendance à ce lien n'était pas simplement une question de pouvoir, mais une perte de quelque chose qu'il n'avait pas vu venir.

L'air dans la cellule semblait plus froid. Il avait réussi, son plan avait fonctionné, mais à quel prix ? La jubilation qu'il avait ressentie se transformait lentement en quelque chose d'autre, plus obscur, plus pesant.