Tout d'abord, bonjour/bonsoir en fonction de l'heure à laquelle vous lisez ce chapitre. Je continue encore et encore à m'excuser du retard que je vous impose. Ce n'est pas bon pour moi et encore moins pour vous, mes chers lecteurs. Cela fait déjà un an depuis ma dernière publication. Beaucoup de chose se sont passées l'année 2024. J'ai réussi à trouver un job mais maintenant je n'ai plus ce job et donc je suis de nouveau sur le marché du travail.

J'ai aussi choisi de commencer une nouvelle histoire et de négliger celle-ci. J'avais tout d'abord l'intention d'empiler plusieurs chapitres avant de les publiés à mon ancienne fréquence, un chapitre par semaine. Mais c'est devenu assez compliqué pour moi. J'ai réussi à finir ce chapitre grâce au magnifique monde des sons et ambiance que j'ai découvers sur youtube. Qui aurait cru qu'entendre un feu de cheminée, durant une tempête, pouvait être si relaxant et inspirant? Néanmoins, je n'ai malheureusement pas pu écrire autant que je voulais - j'ai déjà commencé le prochain chapitre - et je trouvais que cela faisait bien trop longtemps que je vous ai laisser ainsi.

Pour tout vous avouer, je n'ai pas encore attaquer le cinquième livre. Ce qui me bloque le plus en ce moment c'est de trouver un exemple de comment une réunion de l'Ordre du Phoenix peut se dérouler. La solution se trouve peut-être dans le livre. Dans tous les cas, je sais déjà ce que je veux écrire pour le prochain arc. L'été entre la quatrième et cinquième année sera bien plus long et mouvementée que l'été précédent, c'est pour ça que ça me prend beaucoup de temps.

Pour ceux ayant baissé les bras sur la mise à jour de l'histoire, n'ayez crainte, mon envie de terminer cette histoire est toujours présente et tant que - je déteste pensé ainsi - je respire, cette n'histoire ne sera pas abandonnée.

Encore un grand merci à Ptitepointe2, moonylunard22, justeMarianne, Jasmineetaladin, TiteTyLee, Aiko's feather pour vos magnifiques messages de soutien!

Si vous voyez une quelconque erreur d'orthographe, blamez Word, pas moi.

Sur ce, je vous laisse avec ce chapitre et à très bientôt! N'oubliez pas de laisser un commentaire!

Disclaimer: L'oeuvre d'Harry Potter ne m'appartient pas, de plus je ne soutiens aucunement les propos et croyances de l'auteur.


POV Externe:

Alors que le directeur de l'école commençait son discours, malgré le scepticisme et la confusion de certains. Une vérité était indéniable, Cedric Diggory était mort. Celui qui – pour beaucoup – aurait du être le grand champion du tournoi des trois – quatre – sorciers avait disparu. Au mépris de certains à ne pas vouloir croire aux paroles d'un garçon de quatorze ans, le fait restait que tous les élèves étaient terrifiés. A croire ou à ne pas croire en la vérité importait peu, en ce moment une vague funeste volait au-dessus de leur tête. Tous avaient grandis avec des histoires macabres et horrible de la seconde guerre des sorciers, certains l'avaient vécu mais leurs souvenirs s'étaient envolés comme le temps ou bien s'étaient estompés pour ne devenir qu'une simple mémoire trop floue pour s'y rappeler.

Pour les professeurs, la terreur et la douleur de la précédente guerre était toujours là. Les souvenirs vifs et la douleur émoussée. Inquiets pour eux, inquiets pour leurs élèves. La seule chose qu'ils pouvaient faire était de garder la porte ouverte de leur bureau et conseiller de leur mieux, les étudiants. A cet instant, la tristesse et le choc touchait le plus à la table des Poufsouffle. Des pleurs et des reniflements pouvaient être entendus à la table des Blaireaux.

Tandis que certains écoutaient attentivement ou bien d'une oreille distraite le discours du directeur, d'autres - comme Harry Potter – jetaient un regard autour d'eux. Au contraire du bruit mélangé des lamentations des Poufsouffle, la table des Serpentard était plutôt silencieuse. Elle n'était pas la table la plus silencieuse en généralité – ce titre revenait aux Serdaigle qui passaient souvent leur temps à garder leurs yeux sur un bouquin lors des repas – mais à part une petite poignée de personnes qui chuchotaient entre eux, le reste gardait silence.

-Harry Potter a réussi à échapper à Lord Voldemort. Il a risqué sa propre vie pour ramener à Poudlard le corps de Cedric. Il a fait preuve, à tous égards, d'une bravoure que peu de sorciers ont su montrés face à Lord Voldemort et c'est pourquoi je veux à présent lui rendre hommage.

A cela, une grande majorité de Serpentard refusait de rendre hommage au Garçon qui a vécu. Pour plusieurs raisons en général, la première étant le fait qu'il venait de la maison Gryffondor. Une autre était étant que depuis sa venue à Poudlard, chaque année la maison Gryffondor remportait la coupe de maison. Il y avait aussi le favoritisme flagrant du directeur de l'école envers le garçon Potter, mais il ne fallait jamais les contredire en disant que le directeur de leur maison – Severus Rogue – faisait pareil avec les élèves de sa maison, ils viendraient soit à démentir soit à narguer leur interlocuteur.

Il y avait aussi la raison – évidente, mais complexe – de l'affiliation de certains élèves Serpentard, car ceux-ci avaient pour parents des partisans fervents du Seigneur des Ténèbres. L'un d'entre eux, Draco Malfoy, faisait partie de ce lot. C'était pour cela qu'il gardait ses mains posées sur la table et le nez bien haut, en signe de défiance. Et au contraire de lui, son camarade Theodore Nott – qui partageait la même affiliation que lui puisque son père faisait partie des Mangemorts – leva son verre et bu comme le reste de la salle.

-Que fais-tu? lui chuchota Draco.

-Je rends hommage, comme tout le monde, répondit ce dernier avec un visage neutre.

-Rendre hommage à Potter? Tu es bien plus lâche que je le pensais, renifla Draco avec un air de mépris.

-Pense ainsi, en attendant, je ne suis pas celui qui attire l'attention sur soi. Surtout en ces temps sombres, lui répondit Théodore en daignant lui jeter un regard oblique.

Cela rendit Malfoy sans voix qui préféra mettre son attention sur autre chose que sur son camarade – certainement pas amis, il n'était jamais arrivé à s'entendre avec Théodore et ce depuis leur toute première rencontre- son regard tomba pile sur la table des Gryffondor. Comme un radar, ses yeux avaient été attirés par la chevelure absurde d'Hermione Granger. Il fit une légère moue de colère en remarquant que la main de la fille faisait des vas et viens sur le dos de Saint Potter. Pendant que le directeur continuait de parler, le blond lançait des regards noirs au dos du garçon à lunettes.

Du côté du trio d'or, l'ambiance était plus sombre et inquiétante. Les deux tiers du trio occupaient une place qui leur permettait de garder la dernière personne de leur groupe, entre eux. Depuis sa sortie de l'infirmerie, Harry n'était jamais seul, soit en compagnie de Ron, Hermione ou bien des deux en même temps. Le garçon se sentait un peu étouffé sous cet attention – et étrangement bouleversé par l'inquiétude que montraient ses amis les plus proches, envers lui -.

Alors que Albus Dumbledore terminait son discours, tout le monde était d'accord sur une même chose. A partir de maintenant, tout allait changer.


POV Remus:

Un Sirius silencieux n'était jamais une bonne chose. Un Sirius bruyant n'était guère mieux. Mais voir mon meilleur ami avec une mine aussi sérieuse me ramenait presque à une époque lointaine. Au moins j'avais réussi à le calmer et le raisonner pour qu'il abandonne l'idée de prendre Harry et de s'enfuir dans un autre pays, loin de toutes menaces potentielles.

En attendant, mon propre état n'était pas mieux. Je pouvais sentir la culpabilité rongé mes os et les recraché dans un tas uniforme. Tout cela aurait pu être évité si j'avais bu ma potion Tue-Loup, cette nuit-là. Si seulement je ne m'étais pas précipité à la recherche d'une vérité douloureuse, ce jeune garçon, Cédric, ne serait pas mort. Et Hermione ne se sentirait pas autant effrayée que maintenant. Je tentais tant bien que mal de la rassurer à travers notre lien.

Maintenant que Voldemort – mon esprit était le seul endroit où je me permettais de l'appeler ainsi – était revenu, tout changeait. En réalité, ce n'était pas un changement mais un retour au début de l'ancienne guerre. Je savais que ce n'était qu'une question de temps avant que des moldus innocents, ne deviennent victimes de ces monstres. C'est ainsi que cela se passait.

-Je préfère récupérer Harry en tant que patmol, que de revenir dans cette vieille maison pourrie, se plaignait Sirius dans mon salon.

-Tu sais que tu ne peux pas, Sirius, de plus ta maison est probablement l'endroit le plus sécuritaire en ce moment pour abriter l'Ordre, répondis-je.

-Je sais, je sais, pas besoin de me le rappeler.

Pour la huitième fois en quinze minutes, je jetais un autre coup d'œil par la seule fenêtre de la pièce. Un simple regard à travers les rideaux fermés. De là ou je me tenais, je pouvais voir le petit chemin pavé qui menait à ma porte d'entrée, une partie du voisinage ainsi que le toit des Grangers. La famille pouvait facilement être l'une des premières victimes, après tout, Hermione était relié à Harry, faisant d'elle une cible de premier choix. De plus, dans moins de vingt-quatre heures, Hermione sera retournée chez elle. Je serais plus soulagé de la voir en sécurité chez elle.

Il y avait tellement de choses à faire et si peu de temps entre mes mains. La solution la plus sure était de déplacer les Grangers dans un endroit sûr. Mais avec le peu de fond et d'influence que j'avais, c'était une tâche pratiquement impossible. Et il était certain que je serai renvoyé en mission pour tenter d'allier les loups-garous à notre cause. Si la tâche avait été extrêmement difficile la première fois, je n'imaginais pas comment cela se passerait ensuite. Etant le seul de mon espèce affiliée à l'ordre, il était évident de la place de mon rôle dans tout cela. Je n'enviais aucunement Hagrid qui sera surement envoyé auprès des géants pour les ralliés à notre cause. Au moins de mon côté, les loups-garous restaient tout de même des sorciers avec un esprit. On ne pouvait pas en dire pareil des géants qui ne possédaient pas un grain d'intelligence.

-C'est pas comme-ci tu n'aimerais pas faire la même chose avec Hermione. Je paierais cher pour voir la tête de ses parents, le jour où tu leur annonceras que leur fille est ton âme-sœur.

-Tais-toi Sirius, répondis-je un peu irrité.

-Quel rabat-joie. La dernière fois que je l'ai vu, elle se portait très bien. Evidemment, comme tout le monde, elle était terrifiée, mais… qui ne le serait pas, termina Sirius un peu plus doucement.

Je savais déjà cela, j'avais pu ressentir toutes les émotions d'Hermione ce jour-là. Ça n'arrangeait pas le fait que cela faisait déjà depuis un moment que nous ne nous étions pas vus. Et malgré les assurances de Sirius, je préférais tout de même voir Hermione de mes propres yeux. Le fait de savoir qu'elle ainsi que ses amis ont été en contact direct avec un Mangemort déguisé laissait un gout amer en bouche. Si j'avais été plus attentif, j'aurais surement pu sentir une personne en plus dans la loge lors de la coupe du monde de quidditch. C'est ce que j'aurai aimé croire.

-Il y a beaucoup de choses à faire, tu ne devrais pas faire attendre trop longtemps Dumbledore.

-Quelle plaie, dit-il en se levant de sa place. Il y a des milliers d'endroits où je préférerais être que là-bas. Entre autres une île déserte entourée de belles femmes.

-Ne te fais pas repérer.

-Ne t'inquiète pas maman, dit-il avec un sourire semi espiègle avant de transplaner.

Je détournais mon regard de l'endroit où s'était trouvé mon meilleur ami, pour revenir à mon inspection. Même dans la pénombre presque totale, je pouvais encore voir une partie de la façade de la maison d'Hermione. Je soupirais, j'attendrais son retour pour pouvoir discuter sérieusement de ce qu'elle voulait faire. Sa sécurité était primordiale pour moi. Et les prochaines semaines seront un calvaire pour nous deux.


POV Hermione:

-Tu nous rejoins dans le compartiment? questionnais-je Ginny.

-Non, je vais plutôt rester avec Luna. Je n'ai pas envie de la laisser seule après, tu sais quoi, termina Ginny.

Je la regardais partir d'un œil inquiet, dans son compartiment. Encore maintenant, je ne comprenais pas totalement ce qui s'était passé avec Luna lors de la troisième tâche. D'après Ginny, Luna avait toujours été ainsi, capable de prédire – parfois, pas tout le temps - ce qui allait arriver sans pour autant expliquer le pourquoi du comment. Un peu comme la divination, mais là encore j'avais une aversion contre la matière. Néanmoins, rien ne pouvait effacer la terreur que j'avais vu dans ses yeux, quelque temps avant que Harry ne revienne avec la coupe en main, et le corps de Cedric Diggory dans l'autre.

L'image ne me quittait pas et je tentais de minimiser ma peur et mon inquiétude, Ron avait tout autant peur que moi et Harry était une tout autre histoire. J'avais Remus pour calmer cette inquiétude, mais pas mes amis et je voulais, non, je devais être là pour eux. J'avais l'impression de revivre cette même terreur en deuxième année avec le basilic, mais cette fois-ci c'était plus…réel, je dirais. Plus intense.

Je m'inquiétais aussi pour Remus, il m'avait dit lors de notre dernière conversation qu'il ne pourrait probablement pas me voir les jours, voir les semaines qui suivront. Mais il aurait son cahier sur lui à tout moment pour que nous puissions communiqués. Il y avait surement un autre moyen pour que nous communiquions en toute discrétion, trimballer un bouquin partout était normal pour moi. Mais si je commençais à écrire constamment dessus devant tout le monde, à ce moment-là l'attention serait sur moi. Lavande avait même commencer à poser des questions sur ce que j'écrivais dans mon journal.

Il était probablement temps que j'avoue à Harry et Ron mon projet assez secret. Leur réaction était assez mitigée. Beaucoup de surprises, un peu d'incrédulité, de l'inquiétude et je suis même sûr d'avoir vu un peu de peur sur le visage de Ron, mais je pouvais me tromper. C'était en partie grâce à Harry que j'avais pu en déduire que Rita Skeeter était un animagi illégale. Néanmoins, j'omettais de dire que l'idée m'était venue de la part de Théodore Nott. Après tout ce qui s'était passer, il ne valait mieux pas mentionner les Serpentard autour d'Harry. Il était déjà à cran.

-Si elle ne veut pas que son secret soit dévoilé, elle devra signée un contrat que j'ai moi-même rédigée, dis-je en jetant un dernier regard à l'insecte dans le pot avant de le remettre dans mon sac.

-C'était ce que tu faisais, à la fin de l'année? me demanda Harry.

-Je m'excuse de ne vous avoir rien dit, mais je devais être sûr que tout soit prêt, répondis-je.

-Tu sais Hermione, tu es intelligente mais parfois très effrayante, dit Ron. En tout cas, Rita Skeeter, un animagi illégale, qui l'aurait cru?

-C'est vrai, qui l'aurai cru, Weasley?

Je soupirais en entendant la voix de Draco Malfoy. Encore une fois, ce dernier était flanqué de Crabbe et Goyle, les deux seules personnes qui le supportaient. Le comportement de Draco était vraiment frustrant, je n'avais pas eu d'interaction avec lui depuis ce jour à la bibliothèque. Je ne savais pas ce qu'il me voulait. Son… baiser non solliciter m'avait plus que chamboulé et il n'y avait vraiment aucune fin à cela. Je m'étais même demandée si cela était un jeu de sa part. Mais rien n'en avait découlé, comme si rien ne s'était passée. Néanmoins, il restait le même vilain garçon qui cherchait des ennuis auprès d'Harry et Ron, je préférais l'ignorer.


-Je ne comprends toujours pas pourquoi Harry doit rester avec ces horribles personnes, dit Ron alors que nous sortions tous les deux du train.

J'aurai aimée dire que le voyage de retour s'était déroulé sans accro mais le trio de Serpentard que nous avions laissés inconscient juste devant notre compartiment, prouvait le contraire. Comme toujours, il était préférable d'ignorer ce genre de problèmes. Si mon pied avait malencontreusement cogné le visage de Malfoy en sortant, alors c'était une malheureuse bourde de ma part – je ne lui avais toujours pas pardonné d'avoir volé mon premier baiser ainsi -.

Malgré tout, j'étais excitée de retrouver mes parents. Dix longs mois sans les voir une seule fois. Pour la première fois depuis ma scolarisation à Poudlard, j'avais passé l'année entière à l'école sans revenir une seule fois à la maison. Je mentirais si je disais que leur présence ne m'avait pas manqué. Et si j'avais pleurée certaines nuits parce qu'ils me manquaient terriblement, alors seul moi – et peut-être Remus – en était au courant.

-Tout comme moi, tu as entendu le professeur Dumbledore. Avec tout ce qui s'est passé, il est plus sûr pour Harry de rester avec sa tante.

-Ce sont des moldus, qu'est-ce qu'ils peuvent faire contre des sorciers noirs? Les battre avec une louche?

-Ron! Tu ne peux pas dire ça, les moldus ont de nombreuses façons de se défendre, dis-je en posant mes mains sur mes hanches. De plus, je ne pense pas qu'Harry sera seul, terminais-je.

-C'est-à-dire?

-Le professeur Dumbledore ne va certainement pas laisser Harry seul, il y aura surement des gens qui vont le surveiller, dis-je en posant la cage d'Athéna sur ma valise. Tout du moins, je crois.

-Espérons que son cousin ne retourne pas dans un autre régime stupide.

-Ou est Harry? le questionnais-je en regardant autour de moi

Il ne nous avait pas suivi, je me demandais s'il était resté dans notre compartiment avec les jumeaux Weasley. Je savais que nous allions nous séparés pour les prochaines semaines mais j'étais tout de même inquiète de le laisser seul. Harry était fort et courageux, bien plus que je pourrais l'être, mais il restait un garçon. Un garçon seul et terrifié. Seuls Ron et moi avions vus la crainte et la vulnérabilité sur le visage d'Harry alors qu'il était allongé sur le lit d'hôpital avec une potion de sommeil dans les mains. Il avait craint de dormir après tout ce qu'il avait vécu. Mais quoi qu'il arrive, Ron et moi étions là à son chevet, même à son réveil.

-Je pense qu'il est resté avec George et Fred, dit Ron. J'aurai vraiment dû écraser Malfoy et ses deux trolls avec ma valise, ajouta-t-il avec regret.

-Ron!

Vraiment enfantin. Néanmoins, il n'avait pas perdu de son humeur avec tout ce qui s'est passer. C'était quelque peu rassurant. A peine la barrière passée, je me mis à chercher avec impatience mes parents. Mon empressement de voir maman et papa avait pris un tout autre niveau, ce n'était pas ainsi, les autres années. Pour une raison étrange, j'avais les yeux qui piquaient et ma gorge était un peu serrée. Très rapidement, je vis tout d'abord papa qui dépassait une bonne partie des gens autour de lui. Oubliant complètement mes affaires, je courais vers eux et ne m'arrêta pas jusqu'à que je sois dans leurs bras.

-Mon papillon.

Les entendre, les voir et pouvoir sentir leur chaleur et leur présence physique était comme si un poids énorme avait été enlevé de mes épaules. Et sans que je m'en rende compte, quelques larmes passèrent la barrière de mes paupières. Ils m'avaient tellement manqué. Je ne savais pas pourquoi j'étais autant émotionnelle mais pour le moment, je m'autorisais à ne pas penser et à seulement profiter du moment – chose que je faisais rarement -.

-J'espère que ce n'est pas un garçon qui t'a fait pleurer, papillon, parce que je peux vite porter le chapeau de papa ours.

-Papa!

Même ses blagues boiteuses m'avaient manqué. Cette année avait été trop longue et trop chargée. La venue des étudiants de Durmstrang et Beauxbâtons avait été une belle nouveauté pour l'école. Rencontrer de nouvelles personnes avec différentes cultures et langues avait été plus qu'intéressant. Ça m'avait permis de renouer avec mes origines françaises du côté de maman. Mais apprécier ces changements alors qu'un tournoi dangereux se déroulait et que mon meilleur ami s'y était retrouvé contre son gré, était impossible. Et Cédric, oh pauvre Cédric!

-Chéri, tu pourras raconter autant de blagues que tu veux, autour d'une bonne tasse de thé, dit maman. Sèche tes larmes Hermione, tu nous raconteras tout à la maison, d'accord?

Je hochais de la tête et frottais rapidement les larmes qui avaient coulées de mes yeux. Au loin, j'entendis mon nom. En me retournant, je vis Luna venir vers moi, elle tenait la main d'un homme grand qui lui ressemblait fortement. Si la ressemblance physique entre eux était forte, alors leur personnalité était en tout point pareille. La différence étant que Luna était comme moi, une adolescente alors que son père était bien, un adulte. Une partie de moi se demandait s'il n'était pas cinglé, mais je tentais de chasser rapidement cette pensée. C'était méchant de ma part, et je ne voulais pas que Luna pense que son père était fou, même s'il l'était. De plus, ils n'étaient que tous les deux. Sa maman est morte quand elle était très jeune, et j'avais l'impression que sa disparition l'infectait encore.

D'après tante Abigail, il n'y avait pas de temps ni de manière définie pour le deuil. Chacun pouvait le vivre d'une façon différente. Néanmoins - bien que chaque année je passais le plus clair de mon temps à Poudlard, et moins auprès de ma famille – je ne pouvais pas concevoir l'idée de perdre ma mère à un si jeune âge. Ni mon père par la même occasion. Tandis que monsieur Lovegood parlait à papa – surement d'une créature inventée, papa avait le regard qu'il faisait quand il était face à quelque chose d'étrange, mais continuait à se montrer intéressé pour ne pas froisser les sentiments de son interlocuteur – je croisais les yeux de Luna. J'espérais qu'elle ne m'avait pas vu pleurer devant mes parents. J'avais même fait attention à essuyer toutes mes larmes. Tout ce que Luna me rendit, fut un de ses nombreux sourire.

-Ah, Thomas, Jean! Quel plaisir de vous revoir!

Les parents de Ron, plus particulièrement Mr. Weasley, firent un chemin pour pouvoir se rapprocher de nous. J'échangeais un regard avec Ron, alors que la conversation unilatérale se transformait en discussion animée presque sans queue ni tête. Tandis que papa et monsieur Weasley tentait de se parler, le papa de Luna coupait la conversation à certains points. Je trouvais cela très impoli. Maintenant, je comprenais un peu d'où venait la personnalité de Luna. Ron s'approcha de moi.

-Mr. Lovegood a toujours été fou, c'est pas étonnant que Luna soit pareille, dit-il assez fort pour que j'entende.

-La ferme Ron, dit Ginny qui l'avait suivi, sa remarque fut suivie d'une claque à l'épaule. Luna est mon amie.

-La mienne aussi, dis-je.

-Ron n'a jamais digéré le fait que Luna lui ait une fois dit: «Ton cerveau est remplie d'énormus à Babille, ce n'est pas étonnant vu qu'il manque une partie de ton cerveau», dit Fred en se rapprochant de nous.

-Juste après qu'il se soit moqué d'elle, pas très futé Ronnie, continua George.

-La ferme, dit Ron à son tour alors que ses oreilles devenaient rouges.

Je tentais de cacher mon rire en faisant semblant de tousser. Je devais avouer que c'était assez marrant, c'était une manière - très peu subtile – de se moquer du manque d'intelligence de Ron. Ginny, elle, ne se privait pas de rigoler au détriment de son frère. Le temps de reprendre mon souffle, je vis seulement Luna disparaitre avec son père dans la foule. Il semblerait que la conversation soit terminée. Mon attention fut momentanément reportée en voyant à quelques pas de nous, Théodore marché derrière un homme grand à la forme robuste et au front proéminent, rendant ses yeux petits. Il ignorait tout autour de lui et regardait ses pieds comme s'il craignait de ne pas pouvoir mettre un pied devant l'autre.

Je ne pouvais pas voir de ressemblance flagrante entre lui et l'homme, à part peut-être la couleur de cheveux et le même teint de peau, mais je présumais que c'était son père. Les deux s'éloignèrent rapidement de mon champ de vision, avec Théodore toujours inconscient de son entourage, et l'homme qui regardait les gens autour de lui comme s'ils étaient des insectes. Un peu comme le père de Malfoy, mais en moins subtil. Il était surement judiciable d'écarter l'idée d'envoyer des lettres à Théodore durant l'été, de plus, je n'avais pas pu lui demander son adresse. Je doute qu'il me l'aurait donné.

-On y va, papillon?

Je regardais papa qui me regardait avec patience, lui et maman avaient finalement terminés de parler avec les parents de Ron. Après un dernier au revoir à mes amis et une promesse de s'envoyer des lettres, j'accompagnais enfin mes parents pour retourner à la maison.


-Papillon, commença papa alors qu'il faisait une manœuvre pour sortir du parking de la gare, ton amie Luna est intéressante. C'est surprenant que vous soyez toutes les deux amies. Elle a l'air d'être assez singulière, tandis que tu es plus centré sur la science et la logique.

-Je sais, au début j'étais très ennuyé par elle. Je pensais qu'elle était un peu folle et étrange mais elle est gentille et peut tenir des discussions intéressantes si on passe outre toutes ses bizarreries, et puis elle me rappelle grand-mère Magdalene.

-Je vois ce que tu veux dire, c'est vrai qu'elle a un petit air, je suis content pour toi papillon, tu t'es fait un autre ami, une fille cette fois. Si tu veux tu peux l'inviter quelques jours à la maison après être revenu de notre voyage. En parlant de ça, ta maman et moi avons eu une très intéressante conversation avec Ar-

-Ne lui donne pas de mauvaises idées chérie, interrompt maman, la fille avait l'air assez excentrique et ne parlons pas de son père, il n'a pas tout à fait l'air d'être complètement sain d'esprit, il n'arrêtait pas de dire que mon cerveau et rempli de joncheruine, que sont les joncheruine ?

-Je ne sais pas maman, Luna a tendance d'inventer des créatures qui n'existent nulle part ailleurs, peut-être que son père est pareil.

-Parfait, le père et la fille sont tous deux cinglés, je n'ose pas imaginer comment est sa mère.

-Maman, la mère de Luna est morte il y a quelques années.

-Oh.

-Chérie, je comprends ta frustration mais il ne sert à rien d'insulter ses personnes derrière leur dos, qui sait, peut-être que les filles peuvent exercer une bonne influence sur l'autre.

-Comment Luna peut avoir une bonne influence sur moi ?

-C'est peut-être parce que je suis un papa fier de sa fille et donc j'ai du mal à voir tes défauts, mais tu es comme ta mère, aussi intelligente, têtue et bornée qu'elle.

-Thomas !

-Papa !

-Il n'y a rien de mal à ça mes amours, cependant vous ne pouvez pas rester ancrer sur vos pensées sans prendre en compte la perspective des autres.

Evidemment je tenais en compte la perspective des autres, le problème étant que celle des autres était parfois stupide. Et j'avais du mal à voir comment Luna pouvait avoir une bonne influence sur moi. Nous étions aux totales antipodes. Son comportement et ses pensées étaient trop étranges et pratiquement aucune logique ne sortait de sa bouche. Si elle ne me faisait pas rappeler grand-mère Magdalène, je doutais qu'elle et moi nous serions devenues amies.

-Je suis contente que tu te sois fait une amie fille Hermione, mais ne la laisse pas trop t'influencer. Qui sait quelle chose son père lui apprend, dit maman.

-N'écoute pas trop ta mère papillon, et fais ton propre jugement.

-Thomas! protesta maman.

-Oui, chérie?

Une protestation sortie de la bouche de maman alors qu'elle tournait son corps à l'opposé de papa. Au rétroviseur, je vis papa me faire un clin d'œil. Je rigolais sans bruit face à cela. Papa aimait souvent taquiner maman. Ça se terminait souvent en maman qui refusait de lui parler et papa qui la cajolait avec des douces paroles et un bouquet de ses fleurs préférées, des iris.

-Au fait, Hermione, j'ai pu enregistrer tous les épisodes d'Orgueil et Préjugés sur cassette. La performance de l'acteur qui joue Darcy est phénoménale. Il est le parfait Mr Darcy.

-Meilleur que David Rintoul?

-Bien meilleur.

J'étais maintenant impatiente de voir la nouvelle série. Ayant passé toute l'année à l'école, j'avais complètement raté la sortie de la série BBC dédiée au livre préféré de maman. Après avoir lu le livre, maman m'avait fait regarder toutes les adaptations graphiques de l'œuvre, dont la série sortie dans les années quatre-vingt, qui était son préféré. Mais apparemment, la place revenait maintenant à l'œuvre la plus récente. J'avais si hâte de rentrer à la maison et de prendre Pattenrond dans mes bras, il m'avait tellement manqué!


Combien de fois allais-je pleurer?

C'était la troisième fois depuis la troisième tâche. C'était comme si je revivais l'année dernière, mais cette fois-ci ce n'était ni la fatigue ni le stress qui en était la cause. Je frottais mes yeux avec les manches de mon pull fin alors que la main de maman frottait mon dos. J'avais enfin terminé de leur raconter mon année passée. Je tentais d'ignorer les émotions réconfortantes de Remus, je voulais ressentir mes propres émotions, j'en avais besoin. J'arrêtais de me frotter les yeux en sentant quelque chose se frotter contre mes jambes. C'était Pattenrond qui tentait de me réconforter.

-Papillon.

Mon attention se tourna vers papa alors que je serrais Pattenrond dans mes bras, je me calmais instantanément en l'entendant ronronner. Etrangement, pas une seule fois mes parents m'avaient interrompu pendant ma tirade. J'avais entendu quelques bruits de protestations venant de maman pour certaines parties, par exemple quand je leur avais avouer que le professeur Maugrey – qui se trouvait être finalement un sorcier noir déguisé – avait utiliser sur ses élèves l'une des trois sorts interdits. Bien que j'avais pu éviter corvée – ainsi que d'autres née-moldus, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille -.

-Tu vas bien?

-Oui?

Un peu confuse par la soudaine question, mon oui ressemblait plus à une interrogation qu'à une affirmation. Maman et papa échangèrent un regard, chose qu'ils faisaient souvent mais cette fois-ci ça avait l'air différent. Les mains de papa prirent les miennes.

-Nous étions déjà très inquiets quand tu nous as parlés de ce tournoi dangereux, dans lequel ton ami Harry a été envoyé.

-Plus qu'inquiets, ajouta maman. Qui exactement permet à ce que ce genre d'évènement existe? s'indigna presque maman.

-Mais de là à ce qu'un étudiant… perde la vie, finit papa difficilement. Ça, aucun de nous deux ne l'aurait songé.

-Je n'ose pas imaginer la douleur que doivent ressentir les parents de ce pauvre garçon. Aucun parent ne devrait enterrer son enfant.

Je n'avais pas songé à cela aussi. Cedric était mort, mais pas une seule fois j'avais pensé à ses proches. Oh quelle horrible personne j'étais! J'avais pensé à Cédric et Harry mais pas à Mr et Mme Diggory. Savoir que leur fils était mort aux mains de Voldemort, devait être horrible pour eux. S'ils croyaient aux paroles d'Harry, après tout, le ministre de la Magie lui-même n'en croyait un mot.

-Papillon, nous savons que la magie fait partie intégrante de toi et nous n'essayons aucunement de t'en détacher, dit papa, mais je pense qu'il serait préférable pour toi d'élargir tes options, continua-t-il un peu plus prudent.

-Elargir mes options? De quelle manière?

-Nous allons bientôt rendre visite à maman Magdalène en Amérique, il y a surement une école magique là-bas qui te satisferait et te permettrait de continuer ton éducation.

-Quoi? Non! m'écriais-je.

Pattenrond sauta rapidement de mes genoux, sentant mon humeur changeante. Continuer mon éducation dans une autre école magique, viendrait à quitter Poudlard, et donc abandonner mes amis et mes repères. Il était hors de question! Pourquoi papa avait dit ça? Il savait combien je tenais à rester à Poudlard. J'étais en colère.

-Hermione, je sais que cela te dérange, mais nous devons tout d'abord penser à toi et –

-Je ne veux pas quitter Poudlard!

-Ne prends pas ce ton, jeune fille, dit maman. Nous sommes tes parents et nous essayons de prendre la meilleure décision pour ton avenir.

-C'est mon éducation, j'ai le droit d'avoir un mot là-dessus! Il n'y a pas d'autres meilleurs endroits que Poudlard.

-Papillon, je sais que cela peut te paraitre injuste mais ta sécurité est notre priorité.

-Si vous me retirez de Poudlard, alors, alors… je ferais une grève de la faim!

J'étais fatiguée et en colère aussi, cela venait peut-être de mes hormones, mais j'étais à cran. C'était inconcevable pour moi de quitter l'école dans laquelle j'avais enfin trouver ma place. De plus je ne pouvais pas quitter mes amis, Ron et Harry seraient tellement perdus sans moi. Et ce n'était pas de la vanité mais un fait.

-Rien n'a encore été décidé, nous verrons les options quand nous serons là-bas. Je suis pratiquement sûr que les école sont bien meilleurs que Poudlard, vraiment quelle école refuse aux parents d'élèves de visiter l'établissement? dit maman.

-Je vous déteste!

Malgré la présence émotionnelle de Remus, je ressentais trop de colère pour m'en soucier. De peur de dire quelque chose d'autre que je regretterais, je m'enfuyais de table pour me réfugier dans l'endroit dans lequel je me sentais le plus en sécurité, ma chambre. Et cela, tout en ignorant les appels de mes parents.


Prochain chapitre: Début des vacances, réunion entre Hermione et Remus et tension avec un coléoptère?