Le Sussex, la retraite, les abeilles et John

Bonjour les amis, je sais que cela fait longtemps que je n'ai plus posté mais j'ai eu des problèmes de santé qui m'ont contraint à laisser de coté la fanfiction. Mais comme ces problèmes sont loin derrière moi, je reviens avec une nouvelle fiction, un long OS qui rend hommage à ma grand-mère qui est partie il y a 12 ans d'une longue maladie. C'est une deathfic mais ne me jetez pas la pierre, je vous promet un happy end à ma sauce.

Sur ce Enjoy:

Chapitre 1 : La Retraite au Sussex et l'Amour de Sherlock et John

Après des années de vie mouvementée, de résolutions de crimes, et de dangers constants à Londres, Sherlock Holmes et John Watson se sont finalement retirés dans une maison isolée du Sussex. Ils ont décidé que la ville, avec ses bruits incessants et ses intrigues, n'était plus un endroit où ils pouvaient se retrouver. Ils désiraient une vie plus simple, plus tranquille, même si la tranquillité venait avec un prix : un quotidien ordinaire, sans mystère.

La maison qu'ils ont choisie est située en bordure de forêt, avec des champs s'étendant à perte de vue. Le paysage est apaisant, presque magique dans sa simplicité. La maison elle-même est une ancienne bâtisse en pierre, rénovée pour offrir tout le confort nécessaire mais avec un charme désuet qui évoque une époque plus calme.

Sherlock, bien que plus âgé, conserve toute son intensité. Son regard, toujours perçant, semble analyser chaque petit détail autour de lui. Il passe ses journées à observer la nature, à faire des recherches ou à s'occuper de ses abeilles – un hobby qu'il a découvert pour calmer son esprit qui, parfois, s'emballe trop. C'est une forme de méditation pour lui, un équilibre entre sa soif inextinguible de compréhension et le calme imposé par la nature.

John, de son côté, a trouvé sa place en tant que médecin du village. Le rythme est bien plus lent que celui des urgences à Londres, mais John s'y sent bien. Il est aimé et respecté des villageois. Il trouve une certaine paix dans les consultations quotidiennes, et chaque jour, il parcourt les sentiers pour rendre visite à ses patients, son sac de médecin sur l'épaule, un sourire bienveillant sur les lèvres. Mais, malgré tout, au fond de lui, quelque chose a changé.

Leurs journées ensemble sont remplies de moments de simplicité, mais aussi de complicité. Ils se retrouvent le soir après une journée de travail, dans la chaleur de leur maison, autour d'un repas qu'ils préparent ensemble. John aime cuisiner pour Sherlock, sachant que la nourriture simple et saine est l'une des seules choses qui puisse réellement satisfaire ce dernier. La maison résonne de rires, de discussions légères, de références à leurs aventures passées. Ils rient souvent des événements absurdes qu'ils ont vécus à Londres, chacun apportant son point de vue.

Pourtant, au fil du temps, un changement subtil commence à se produire. Sherlock commence à remarquer que John, qui n'était jamais un homme particulièrement enclin à se laisser aller, semble plus fatigué ces derniers temps. Il oublie parfois des choses, et ses gestes sont plus lents, comme s'il portait une lourde charge invisible. Mais Sherlock est un maître de l'observation, et il se sent inquiet. Cependant, son esprit est si souvent tourné vers l'observation minutieuse des choses qu'il préfère ne pas s'attarder sur ce qui semble être un simple signe de vieillesse.

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L'amour entre Sherlock et John n'a pas été immédiat. Il s'est tissé lentement, avec des fils invisibles, imperceptibles, entre les deux hommes. Au départ, leur relation était celle de deux camarades, un médecin et un détective. Mais au fur et à mesure des années, cette camaraderie a évolué en une affection plus profonde, plus complexe.

Pour John, cela a commencé en raison de la fascination qu'il avait pour Sherlock, ce génie qui semblait ne jamais se tromper. John, militaire de formation, a été attiré par la clarté et la précision avec lesquelles Sherlock abordait les énigmes. Il ne comprenait pas tout ce que Sherlock faisait, mais il admirait profondément sa capacité à percevoir le monde d'une manière différente. C'est ce qui l'a poussé à se tenir près de lui, à être son compagnon, même après toutes leurs aventures les plus périlleuses.

Pour Sherlock, l'amour est venu plus lentement, plus subtilement. Il a toujours cru que l'émotion pouvait obscurcir son jugement, mais avec John, il a compris que l'affection, la fidélité et l'intimité pouvaient exister sans compromettre sa capacité à raisonner. John est devenu son ancrage, la personne à qui il pouvait confier ses pensées les plus intimes sans jugement, sans avoir à se cacher derrière son masque d'énigme.

Ils n'ont jamais été démonstratifs dans leur amour – Sherlock surtout n'a jamais été enclin à des gestes grandiloquents ou à des déclarations publiques. Mais dans la simplicité de leur quotidien, dans leurs regards échangés, dans la tendresse avec laquelle ils se soutiennent mutuellement, l'amour entre eux a grandi de façon évidente pour ceux qui prenaient le temps de regarder. John savait exactement quand Sherlock avait besoin de lui, et Sherlock savait que, malgré ses airs de solitaire, John était tout ce dont il avait besoin pour être complet.

Les premières fois où ils ont partagé un baiser, c'était dans le silence d'une nuit sans fin, quand les mots n'étaient plus nécessaires. Ils s'étaient retrouvés dans une telle proximité que l'un et l'autre savaient ce qu'ils ressentaient. Ce n'était pas un acte impulsif mais un long cheminement, une prise de conscience que leurs vies étaient entremêlées, et que cette entremêlement n'avait rien de mal. Au contraire, il semblait juste, inéluctable.

Chapitre 2: l'Annonce de la Maladie et le Mensonge de John

Les premiers signes de la maladie de John sont à peine perceptibles. Au début, ce sont des épisodes de fatigue extrême, que John attribue à des nuits trop courtes ou à des journées stressantes. Mais à mesure que les semaines passent, il commence à ressentir des douleurs dans son abdomen et une faiblesse générale qui le plonge dans un état de découragement. La prise de poids, suivie de la perte de poids, commence à inquiéter John, mais il se dit qu'il s'agit peut-être d'un simple dérèglement de son métabolisme.

C'est lorsqu'il commence à cracher du sang, à peine visible, qu'il décide de consulter. Et le diagnostic tombe, brutal, implacable : cancer du pancréas, un stade avancé. Le médecin qui lui annonce la nouvelle est formel. Il lui reste peu de temps. Le traitement ne pourra pas le sauver.

John est sous le choc, mais surtout, il ressent une profonde terreur. Non pas de la mort en elle-même, mais de la souffrance qu'il pourrait infliger à Sherlock. Il connaît bien son compagnon. Sherlock déteste la pitié, déteste voir les gens souffrir, et il redoute d'être spectateur de la lente déchéance de John. C'est un fardeau qu'il ne veut pas imposer.

Et ainsi commence le mensonge. John décide de cacher la vérité à Sherlock. Il minimise ses symptômes, attribuant chaque malaise à un stress trop important ou à une simple maladie passagère. Il garde pour lui chaque visite chez le médecin, chaque examen, chaque prise de sang. Sherlock, bien qu'il commence à remarquer les changements, ignore volontairement tout ce qui pourrait l'alarmer. Il se persuade que John est juste un peu fatigué, qu'il s'adapte simplement à la nouvelle routine de leur vie de campagne.

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Les premiers symptômes sont subtiles. John commence à avoir des difficultés à avaler, mais il n'en parle pas. Les douleurs abdominales se manifestent surtout le soir, lorsqu'il est fatigué, et il cache cette souffrance sous son sourire habituel. Il évite de manger certains aliments, prétextant des préférences alimentaires ou des maux de tête. Il perd du poids de manière significative, mais il fait tout pour dissimuler cela. Lorsqu'il se sent réellement trop mal, il se retire dans la chambre pour rester seul, feignant le sommeil, et lorsque Sherlock entre pour vérifier s'il va bien, il lui répond toujours avec un sourire forcé : "Je vais bien, Sherlock. Juste un peu fatigué."

Les gestes sont plus lents, ses mains tremblent parfois lorsqu'il prépare le thé, mais Sherlock ne relève rien. C'est une dynamique qui s'installe doucement, presque imperceptiblement : Sherlock semble de plus en plus absorbé par l'enquête dans le village, et John continue de jouer son rôle de compagnon solide. Mais au fond, John sait qu'il ne pourra pas continuer ainsi éternellement. Il craint le moment où Sherlock découvrira la vérité, et c'est ce doute, cette peur constante, qui commence à le ronger de l'intérieur.

Chapitre 3 : Le Crime au Village

Le soleil s'était couché sur la campagne du Sussex, mais une ombre nouvelle s'était abattue sur le village paisible. La rumeur se propageait dans les ruelles étroites et les maisons en pierre, apportant avec elle une tension que même l'air frais de la soirée ne parvenait pas à apaiser. Une vieille maison à l'orée du village, abandonnée depuis des années, avait pris feu. Ce qui semblait être un simple accident, une étincelle mal placée, se révéla rapidement bien plus complexe : un corps avait été retrouvé à l'intérieur.

Sherlock, tout juste rentré de sa promenade quotidienne parmi ses abeilles, s'était aussitôt intéressé à l'affaire. Cette ville tranquille, pourtant si lointaine de l'agitation de Londres, n'était pas à l'abri d'un mystère à résoudre. Loin de lui l'idée de se laisser séduire par une simple distraction ; Sherlock Holmes se plongeait dans l'enquête avec la même intensité qu'il avait eue lors de ses plus grandes affaires dans la capitale.

John, quant à lui, savait ce que cela impliquait. Sherlock allait encore une fois se perdre dans une affaire, l'obsessionner jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'une seule chose à ses yeux : la résolution du mystère. Mais cette fois, quelque chose était différent. John avait remarqué que la maladie, ce poison silencieux qui lui rongeait les entrailles, devenait plus pressante. La douleur qui se dissimulait chaque jour sous des gestes de normalité devenait plus vive, et il luttait pour cacher la vérité à Sherlock. Il redoutait que cette enquête, ce retour dans l'univers de Sherlock, ne les engloutisse tous les deux.

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Lorsque Sherlock se rendit sur les lieux du crime, il observa le bâtiment avec une concentration qui pourrait bien faire frémir les villageois qui l'entouraient. Une ancienne maison de briques, sombre et isolée, avec des fenêtres brisées et une porte calcinée. Tout semblait être en place pour un crime ordinaire, mais Sherlock, avec son esprit infaillible, voyait déjà au-delà des apparences.

Il s'approcha du corps retrouvé à l'intérieur, un homme d'un âge avancé, apparemment sans lien direct avec le village, mais dont le visage portait les traces d'une vie remplie de secrets. Sherlock se pencha, observant minutieusement la scène, ses yeux brillant d'un éclat inégalé. Il commença à parler à voix basse, comme si les indices se révélaient à lui seul, sans avoir à les formuler à haute voix. Ses doigts parcouraient les objets présents, les détails invisibles à l'œil nu.

John, qui avait suivi Sherlock en arrière-plan, se tenait à distance, les mains serrées autour de son sac. La douleur était omniprésente, mais il essayait de ne pas la laisser transparaître. Tout en écoutant Sherlock, il observait son compagnon de loin. L'excitation de Sherlock, cette énergie qui le saisissait à chaque fois qu'un mystère se présentait devant lui, le fascinait autant qu'elle l'inquiétait. Sherlock avait cette capacité à s'absorber totalement dans une affaire, à s'oublier soi-même et à ne voir que la solution, laissant derrière lui tout ce qui l'entourait, y compris parfois ceux qu'il aimait le plus.

John savait qu'il ne pouvait pas lui avouer ce qui le rongeait. Le regard perçant de Sherlock était capable de percer des secrets, mais il était aussi capable de se perdre dans ses déductions. John se contentait d'écouter en silence, d'accompagner Sherlock dans cette quête, tout en cachant sa propre détresse.

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Lors de leur retour à la maison, Sherlock s'était tout de suite plongé dans ses recherches, fouillant dans les archives, interrogeant les habitants du village, recueillant chaque détail avec une précision presque obsessionnelle. John s'était retiré dans leur chambre, souffrant en silence. À chaque pas, la douleur se faisait plus aiguë. Il se sentait épuisé, mais il continuait à cacher la vérité.

Le soir, Sherlock, malgré son obsession pour l'affaire, ne pouvait ignorer l'étrange distance entre eux. Il s'assit à côté de John, sa main effleurant doucement la sienne, une tentative de se reconnecter, de rappeler à John qu'ils étaient toujours ensemble dans cette vie, même au milieu des tragédies et des énigmes.

Sherlock se pencha alors vers lui, son regard toujours intense, mais cette fois empreint d'une tendresse cachée. "John," murmura-t-il, "je ne peux pas me concentrer pleinement sans toi près de moi." Il toucha doucement son visage, le scrutant avec attention. "Tu sembles... fatigué. Est-ce le stress de l'affaire ?"

John secoua la tête, un sourire faible sur les lèvres. "Je vais bien, Sherlock. Vraiment. Tu n'as pas à t'inquiéter." Il tenta de masquer sa douleur, mais Sherlock ne le croyait pas. Cependant, il choisit de ne rien dire, et au lieu de cela, il se pencha pour l'embrasser tendrement, un geste à la fois rassurant et silencieux.

C'était là, dans ces moments de tendresse, que John sentait son amour pour Sherlock se renforcer, mais aussi le fardeau de sa propre souffrance. Il savait que cette proximité, cette affection, allait rendre tout plus difficile une fois la vérité découverte.

Malgré sa douleur, John se laissa aller aux câlins, aux gestes tendres que Sherlock réclamait avec une telle intensité. C'était une danse silencieuse entre les deux, un échange où les mots étaient inutiles. Sherlock, par ses gestes, montrait qu'il savait que quelque chose n'allait pas, mais il était aussi trop absorbé par l'affaire pour en saisir la véritable profondeur. John, quant à lui, voulait être là pour lui, donner à Sherlock ce qu'il attendait, même si cela signifiait cacher la vérité sur son état de santé.

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Pendant que Sherlock poursuivait son enquête avec une détermination presque obsessionnelle, John se débattait avec sa propre guerre intérieure. En plus des douleurs incessantes, il ressentait le besoin de faire quelque chose pour se soulager. N'étant pas du genre à se laisser aller à la médecine moderne, il se tourna vers des remèdes plus traditionnels. Des tisanes, des compresses, des bains chauds – tout ce que les anciens recommandaient. Il prenait de la camomille, de la valériane, et s'aspergeait d'huiles essentielles dans l'espoir de calmer les douleurs qui commençaient à devenir insupportables.

Mais malgré tout cela, la réalité le rattrapait à chaque instant. Le cancer continuait sa progression, implacable, et aucune vieille recette n'allait y changer quoi que ce soit. Les symptômes s'aggravaient, mais il refusait de dire quoi que ce soit à Sherlock, de peur que ce dernier ne perde toute concentration sur son enquête, de peur qu'il ne se laisse submerger par la panique.

Sherlock, quant à lui, restait focalisé sur le crime. Il n'y avait que ça qui occupait son esprit. Mais au fur et à mesure que l'enquête avançait, Sherlock se rendait compte qu'il y avait des incohérences. Des détails qui échappaient aux autres, mais qui ne lui échappaient pas. Il sentait que quelque chose n'allait pas avec John, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui clochait. Et dans le même temps, il se concentrait sur la résolution du crime, dans l'espoir que, peut-être, une fois l'affaire terminée, il pourrait consacrer tout son temps à son compagnon.

Au fur et à mesure que Sherlock approchait du coupable, l'atmosphère entre lui et John devenait de plus en plus tendue, bien qu'ils ne le montrent pas ouvertement. La douleur que John ressentait était constamment présente, tout comme le doute et l'inquiétude qui s'insinuaient dans l'esprit de Sherlock, bien qu'il choisisse de ne pas y prêter attention. L'enquête avançait à grands pas, mais à quel prix pour leur relation ? À quel prix pour John ?

Le crime avait réveillé quelque chose en Sherlock, quelque chose d'irrépressible, et pourtant, à l'intérieur de leur maison, l'ombre de la maladie grandissait silencieusement. Et c'était dans cette tension, entre l'excitation de résoudre un mystère et l'agonie silencieuse de John, que leurs vies prenaient une nouvelle tournure.

Chapitre 3: La Dernière Soirée

La maison au cœur du Sussex était calme ce soir-là, la brise légère effleurant les fenêtres. L'enquête sur le crime du village battait son plein, mais ce soir, tout semblait secondaire. Sherlock et John étaient là, ensemble, dans l'intimité de leur foyer, et pourtant, l'atmosphère entre eux était différente. Les sourires étaient plus doux, les gestes plus lents, comme si chacun était conscient que cette soirée serait unique, peut-être la dernière.

John, bien que fatigué, avait pris soin de Sherlock ce soir-là avec une attention toute particulière. Il savait que son corps ne lui permettrait plus de le faire longtemps. Il avait préparé un dîner simple mais réconfortant, et même si ses mains tremblaient légèrement à cause de la douleur, il ne voulait pas que Sherlock le remarque. Il préférait l'idée d'une soirée calme et tranquille, de ces moments où ils pouvaient simplement être ensemble, sans les tumultes du monde extérieur.

Sherlock, quant à lui, était loin d'être insensible à l'ambiance. Il avait remarqué la douceur dans l'attitude de John, cette tendresse inhabituelle dans ses gestes, et quelque chose en lui se resserrait. Il n'aimait pas l'idée de ne pas comprendre ce qui se passait, mais il ne pouvait ignorer cette sensation, ce pressentiment qui flottait entre eux. Il savait que quelque chose n'allait pas, mais comme toujours, il préférait se concentrer sur ce qu'il pouvait analyser, sur ce qui était tangible.

La soirée avançait et, après le repas, ils s'installèrent tous les deux sur le canapé, dans une tranquillité silencieuse. John était fatigué, son corps portant de plus en plus le poids de la maladie qui le rongeait, mais il s'efforçait de sourire, de faire semblant que tout allait bien. Sherlock, avec son regard aiguisé, remarqua la pâleur de son compagnon, mais ne posa pas de questions. Au lieu de cela, il se pencha vers lui, effleurant doucement sa main, comme pour lui rappeler que malgré tout, il était là, près de lui.

Il n'y avait pas de mots à ce moment-là. John se tourna légèrement vers lui, ses yeux fatigués mais pleins de tendresse. "Sherlock," murmura-t-il, "je vais bien." Mais la voix tremblante trahissait ses véritables sentiments.

Sherlock répondit simplement en serrant sa main un peu plus fort, sans rien dire, mais avec tout l'amour et l'inquiétude qui habitait ses gestes. Puis, dans un élan de douceur, il se pencha pour poser un baiser sur le front de John, une simple caresse sur la peau, mais remplie d'une affection profonde.

Le silence qui suivit était lourd, mais apaisant. Sherlock se rapprocha un peu plus, son regard fixé sur John, comme s'il voulait mémoriser chaque détail de son visage, chaque ride, chaque trait qui parlait de leurs années partagées. John, bien qu'épuisé, répondit à ce regard avec toute la chaleur qu'il avait encore en lui.

Ils restèrent là, simplement ensemble, les mains entrelacées, leurs respirations se synchronisant dans une danse silencieuse. La douceur de la soirée, l'air frais venant du jardin, les bruits de la nature tout autour semblaient rendre le moment encore plus précieux. Les années passaient, mais ils avaient toujours cette connexion, cet amour tranquille qui ne demandait rien d'autre que d'être partagé.

Et puis, Sherlock, comme s'il ressentait la fragilité du moment, se tourna légèrement vers lui, sa voix presque inaudible, "Je t'aime, John."

John lui sourit faiblement, les yeux brillants de larmes qu'il n'avait pas voulu laisser couler. "Je t'aime aussi, Sherlock," répondit-il, sa voix tremblante, mais emplie d'une certitude profonde.

Ce fut un simple baiser qui suivit, doux et léger, un baiser d'adieu, un baiser de gratitude. Ce baiser qui disait tout ce qu'ils n'avaient pas besoin de dire à voix haute.

Les heures passèrent sans qu'ils ne bougent, simplement là, côte à côte, chacun trouvant un peu de réconfort dans la présence de l'autre. Sherlock, malgré ses tourments intérieurs, se laissa aller dans la chaleur de ce moment, conscient que le temps avec John était désormais compté.

Au fil de la soirée, les gestes devinrent plus lents, les sourires plus rares mais plus profonds. Sherlock, même dans ses doutes, ne pouvait s'empêcher de se sentir étrangement paisible en présence de John. Ils étaient là, ensemble, et c'était tout ce qui comptait.

Mais au fond, quelque chose dans l'air, une tension douce et irréversible, les disait que ce moment était fragile. La maladie, insidieuse, ne leur laissait plus de temps pour jouer à cache-cache. Ils avaient l'un pour l'autre, et c'était désormais tout ce qui comptait.

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L'enquête avançait, mais pas assez vite à l'avis de Sherlock. Chaque indice, chaque révélation dans le crime du village semblait glisser comme de l'eau sur des plumes, insaisissable, difficile à capturer. Ses pensées s'égaraient souvent, non pas vers les éléments du dossier qu'il avait sous les yeux, mais vers une préoccupation plus personnelle, plus douloureuse : John.

Sherlock n'était pas du genre à s'attarder sur des sentiments inutiles, et pourtant, ces derniers jours, il ne pouvait s'empêcher de remarquer la fatigue dans les gestes de John. La pâleur qui s'était installée sur son visage. Ce qu'il avait d'abord pris pour un simple signe de vieillesse, il commençait à le percevoir comme quelque chose de plus grave. Mais, concentré sur son travail, Sherlock n'avait pas souhaité admettre ces pensées. Ses propres réflexions étaient un tourbillon d'excitation pour résoudre le crime et d'une inquiétude silencieuse qu'il repoussait encore et encore. Il n'avait pas le temps de se laisser distraire.

John, quant à lui, ne disait rien. Il faisait semblant. Il continuait de prendre soin de Sherlock, comme il l'avait toujours fait. Il savait que Sherlock avait besoin de lui pour se concentrer sur l'enquête, et c'était tout ce qui comptait. John souffrait, mais il ne voulait pas que Sherlock voie cela. Il avait toujours été celui qui cachait sa douleur, que ce soit la guerre, les blessures physiques ou maintenant cette maladie insidieuse qui le dévorait.

Chaque matin, John se levait avec un effort considérable, son corps tout entier en souffrance, mais il masquait tout cela avec un sourire. Un sourire qui, au fil du temps, devenait de plus en plus forcé. Quand il avait la possibilité, il se réfugiait dans la pharmacie locale, achetant des remèdes de grand-mère. Des tisanes à base de plantes, des baumes apaisants, tout ce qui pouvait soulager la douleur sans qu'il ait à se rendre chez un médecin. Mais les traitements qu'il prenait en cachette ne faisaient qu'apaiser temporairement les symptômes. Ils ne guérissaient pas.

Sherlock remarquait tout, bien sûr. Il observait John comme il observait tout le monde, avec un regard aiguisé, acéré. Et il voyait les changements. La manière dont John se levait lentement le matin, le temps qu'il mettait pour respirer profondément, les moments où il se retenait de laisser échapper un gémissement quand il se baissait pour ramasser quelque chose. Mais Sherlock avait refusé de l'admettre. Il s'enfonçait dans l'enquête, cherchant à comprendre ce qui se passait dans le village, mais ses pensées étaient parfois envahies par John, par ces indices invisibles qui, pourtant, lui criaient qu'il y avait quelque chose de terrible derrière le masque de son ami.

Ce n'est que lorsque Sherlock fouillait le bureau de John pour des documents liés à l'affaire qu'il fit la découverte fatidique. Ce n'était pas la première fois qu'il fouillait dans les papiers de John, mais cette fois, il n'était pas en quête d'indices liés au crime. En fouillant dans des papiers médicaux éparpillés, Sherlock tomba sur un dossier particulier. Le nom de John y était inscrit en lettres imposantes. Ses yeux s'arrêtèrent sur les mots inscrits juste en dessous : « Cancer en phase terminale ».

Le monde sembla se figer. Sherlock avait l'impression que son cerveau avait cessé de fonctionner. Il tourna le papier plusieurs fois dans ses mains, ses yeux ne pouvant se détacher des mots qui semblaient défier la réalité. La colère monta en lui avant même qu'il ne puisse comprendre pleinement la profondeur de ce qu'il lisait. Comment John avait-il pu lui cacher cela ? Pourquoi n'avait-il rien dit ?

Ses mains tremblaient alors qu'il replaçait le document dans le tiroir et fermait d'un coup sec. Sherlock se leva brusquement, le cœur battant dans sa poitrine. Il tourna dans la pièce, comme un lion en cage. La rage, l'incompréhension, la douleur – tout cela se mélangeait dans sa poitrine, l'étouffant. Comment pouvait-il être aussi aveugle, aussi insensible à la souffrance de John ? Et pourquoi John ne lui avait-il rien dit ? Pourquoi avait-il choisi de souffrir seul ?

Sherlock entra dans le salon comme un homme poussé par une force qu'il ne comprenait plus. La porte claqua derrière lui, un bruit sec qui résonna dans l'atmosphère lourde de la chambre. Le cœur de Sherlock battait plus vite qu'il ne l'aurait voulu, un tourbillon de pensées le submergeait, mais il s'accrochait à une seule question, une seule exigence : la vérité.

John, assis dans son fauteuil, releva les yeux. Il avait cette expression calme qui, malgré la fragilité de son corps, masquait la tempête intérieure qu'il portait depuis des semaines. Les yeux de Sherlock se posèrent sur lui, sur sa pâleur, sur cette lumière qui s'éteignait lentement dans son regard, et une vague de colère déferla sur lui.

« Tu savais. » La voix de Sherlock était basse, rauque, comme s'il avalait chaque mot avec une amertume qu'il n'avait pas l'habitude de ressentir. « Tu savais et tu ne m'as rien dit. »

John ne répondit pas immédiatement. Il baissa la tête, comme s'il avait déjà compris que l'heure des explications était venue. Ses mains tremblaient légèrement, mais il les cacha dans ses poches comme pour dissimuler sa vulnérabilité. Sherlock s'approcha de lui, une étrange tension dans l'air, ses yeux brûlants d'un mélange de douleur et d'incompréhension.

« Pourquoi ? » La question était un cri silencieux, une imploration désespérée. « Pourquoi m'as-tu caché cela, John ? »

Sherlock se tenait à quelques pas de lui, son corps tendu comme une corde prête à se rompre. Ses mains étaient ouvertes, presque frénétiques, cherchant quelque chose à saisir dans cet espace entre eux, un indice, une réponse. Mais il n'y avait rien. Il n'y avait que des mots qui tournaient dans sa tête, des mots qu'il ne pouvait pas comprendre.

John leva enfin les yeux vers lui, et dans son regard, Sherlock y lut la souffrance, la culpabilité, mais aussi une profonde résignation. Leurs regards se croisèrent, et dans cette fraction de seconde, Sherlock sentit son cœur se serrer d'une douleur qu'il n'avait pas anticipée. Il n'était pas seulement en colère contre John. Il était en colère contre lui-même, contre ce qu'il avait négligé, contre ce qu'il n'avait pas vu.

« Je ne voulais pas que tu… » John s'interrompit, sa voix brisée, presque inaudible. « Sherlock, je t'aime, mais je ne voulais pas que tu sois impliqué. »

Il se leva lentement, une douleur visible traversant son corps. Il faisait de son mieux pour ne pas faiblir devant Sherlock, mais ses yeux trahissaient une vérité que lui seul avait portée. Il s'était battu contre la maladie en silence, refusant l'aide de Sherlock, refusant de lui offrir ce fardeau. Pourtant, dans la chambre, chaque mot, chaque geste de John semblait parler d'une lutte qu'il avait menée seul, sans que personne ne le sache.

Sherlock fit un pas en avant, ses yeux écarquillés de colère et de douleur. « Comment as-tu pu, John ? Comment as-tu pu souffrir en silence comme ça ? »

John leva la main, une tentative pour apaiser la tempête qui grondait chez Sherlock. Il savait que rien n'aurait pu le préparer à cette confrontation, mais il n'avait plus le choix. « Je voulais te protéger, Sherlock. » Sa voix se brisa à ces mots, et une nouvelle vague de chagrin déferla sur lui. « Je ne voulais pas que tu souffres avec moi. Je voulais que tu sois… toi. Pas celui qui s'inquiète d'un homme qui ne va pas bien. »

Sherlock baissa les yeux, son visage maintenant marqué par un mélange de confusion et de chagrin. « Et moi, John ? » demanda-t-il, sa voix tremblante. « Et moi, comment ai-je pu être si aveugle ? Comment ai-je pu passer à côté de tout cela, sans même voir la douleur dans tes yeux ? »

La colère qui bouillonnait en lui se transforma peu à peu en une douleur profonde. Une douleur qui le paralysait, qui leissait chaque recoin de son être. Sherlock se laissa tomber sur le canapé, la tête entre ses mains, ses doigts serrant ses tempes comme pour tenter de chasser les pensées qui le tourmentaient.

John, debout devant lui, le regarda longuement, son cœur battant plus fort à chaque seconde. Puis, sans un mot, il s'approcha lentement de Sherlock. Il se baissa, prenant doucement la main de Sherlock dans les siennes. Les gestes de John étaient fragiles, mais pleins de tendresse, comme si chaque mouvement était une dernière offrande. Il s'agenouilla devant Sherlock, lui offrant ce qu'il n'avait pas encore donné : sa vulnérabilité, sa faiblesse, son amour.

« Sherlock, je t'ai toujours aimé. » La voix de John était douce, pleine de douceur et de douleur. « Et je t'aimerai jusqu'au dernier souffle. Mais je ne pouvais pas te demander de porter ça avec moi. »

Sherlock releva les yeux, les larmes bordant ses paupières, mais il les refoula d'un coup sec. Il ne voulait pas pleurer. Pas devant John. Mais quelque chose d'incontrôlable se libéra en lui, un sentiment de perte qu'il ne pouvait plus contenir. « Tu n'avais pas à le faire seul. Je suis là. Toujours. »

John lui sourit faiblement, un sourire triste mais rempli d'une sincérité inouïe. « Tu es tout ce dont j'ai besoin. »

Silence. Les deux hommes restaient là, dans cet espace clos où ni l'un ni l'autre ne savait exactement comment avancer, mais où l'amour était encore présent, inflexible, indestructible. Sherlock se pencha en avant, effleurant le visage de John d'un baiser doux, presque imperceptible, comme pour essayer de réparer ce qu'il avait négligé.

Dans cette dernière nuit, dans ce dernier moment suspendu dans le temps, Sherlock comprit. Ils étaient deux âmes liées par l'amour, et même si le temps était court, même si la maladie les séparait lentement, il restait une vérité indestructible : tant qu'il vivait, tant que l'amour existait entre eux, ils se combleraient mutuellement. Et c'était tout ce qui comptait.

Chapitre 4 : L'Accélération de la Maladie et la Résolution du Crime

La pluie tombait en rideaux fins sur le village du Sussex, la lumière faible du matin se frayant un chemin à travers les nuages menaçants. Sherlock se tenait debout près de la fenêtre, les bras croisés, son esprit en tourmente. L'enquête avançait, mais à une vitesse insupportable. Chaque piste qu'il suivait semblait se fondre dans une mer d'incertitudes, chaque indice l'éloignait de la vérité.

Il jetait de rapides coups d'œil à John, qui était assis près de la cheminée. John, pâle comme un fantôme, semblait avoir perdu une partie de son énergie. Ses yeux étaient fatigués, ses gestes lents. Mais, malgré tout, il était là, toujours là, refusant de s'écarter de Sherlock. Ses bras étaient tendus, une canne posée contre le canapé, mais rien dans sa posture ne laissait voir qu'il était sur le point de s'effondrer à tout instant.

Sherlock savait que quelque chose n'allait pas, mais il n'arrivait pas à se concentrer. Chaque fois qu'il fixait John, chaque fois qu'il posait un regard sur lui, il ressentait ce malaise croissant. Ses pensées étaient embrouillées. Il voulait résoudre l'affaire. Mais comment faire quand une part de son esprit était accaparée par l'homme qu'il aimait, celui qui se fanait lentement devant lui ?

Il se forçait à reprendre ses notes, ses hypothèses, mais les mots se floutaient. Il sentait une tension dans sa poitrine, un poids qu'il ne pouvait expliquer. C'était la première fois qu'il se sentait aussi vulnérable, comme si, au fond, tout ce qu'il pouvait faire pour garder son esprit acéré se dissoudrait au moindre regard porté sur John.

"Il faut continuer, Sherlock." La voix de John, faible mais ferme, brisa le silence. Il était encore debout, appuyé contre le bras du canapé, se redressant avec difficulté. "Je t'ai promis que je t'aiderai. Nous devons résoudre cette affaire. Nous devons."

Sherlock tourna la tête vers lui, les yeux pleins de gratitude, mais aussi de tourments. John était épuisé, ses joues creusées, ses lèvres sèches. Il était à bout de force, mais sa volonté de l'aider, d'être à ses côtés, ne faiblissait pas. Sherlock s'approcha de lui, ses doigts effleurant presque la peau de John avant de se retirer brusquement. Il ne voulait pas être trop évident, ne pas montrer son inquiétude, mais cela devenait de plus en plus difficile.

"Tu… tu es sûr que tu veux continuer à m'aider ? Peut-être que…" Sherlock commença, mais il s'interrompit, se rendant compte que ses mots trahiraient trop son cœur.

John le regarda droit dans les yeux. "Je veux t'aider, Sherlock. Je le dois. Mais…" Il eut un petit sourire fatigué, un sourire qui fit fondre quelque chose dans le cœur de Sherlock. "Je sais que je ne suis pas au mieux de ma forme. Mais j'ai encore quelques réserves. Et il faut que tu sois là. Ce crime doit être résolu."

Sherlock le regarda intensément, luttant contre les émotions contradictoires qui déferlaient en lui. Puis, lentement, il se détourna de John et retourna à ses papiers. Il devait se concentrer. Il devait résoudre cette affaire. Mais chaque fois qu'il se penchait sur les indices, il se sentait de plus en plus accablé. La solution lui échappait, comme si l'enquête était une métaphore de sa propre incapacité à arrêter le temps.

L'affaire du crime semblait de plus en plus complexe, et Sherlock se sentait englouti par l'impossibilité de tout résoudre. Mais il savait que le temps lui manquait. La maladie de John s'aggravait chaque jour davantage, et il le voyait bien. Chaque pas que faisait John devenait plus difficile, chaque souffle semblait plus lourd.

OoOoO

Quelques jours plus tard, l'enquête atteignait un point critique. Sherlock, après avoir observé les indices sous tous les angles possibles, finit par éclaircir les derniers détails. Il avait enfin trouvé la vérité : un membre respecté du village, un maire aux airs bienveillants, se trouvait être le véritable coupable du meurtre. Ses motivations, tordues par une soif de pouvoir et une rancune cachée depuis des années, avaient conduit à ce crime atroce.

Il se rendit au bureau du maire, l'esprit agité, presque fébrile. Il était sur le point de livrer la vérité, mais alors qu'il commençait à exposer les preuves, un bruit derrière lui attira son attention. Il tourna la tête et vit John, se tenant toujours sur ses jambes tremblantes, le regard tourné vers lui. Mais ce regard était différent. Il n'était plus rempli de la même énergie déterminée. Au contraire, il était empreint de douleur.

John s'effondra soudainement au sol, une giclé de sang éclatant sur ses lèvres, son corps vacillant avant de s'effondrer complètement.

"Sherlock…!" John murmura à peine, sa voix brisée par la douleur.

Sherlock s'élança immédiatement vers lui, oubliant tout ce qui l'entourait, oubliant l'enquête, oubliant tout sauf John. Il le prit dans ses bras, son cœur battant à tout rompre, et il sentit la chaleur de son corps se refroidir.

Les yeux de Sherlock s'écarquillèrent de terreur. "John, non ! Non, ne fais pas ça, reste avec moi !"

Mais c'était trop tard. Les signes étaient évidents : John s'effondrait sous la pression de la maladie, et tout ce que Sherlock pouvait faire, c'était tenir sa main, pleurer en silence, malgré la douleur lancinante dans sa poitrine. Il n'avait pas résolu l'affaire à temps. Il n'avait pas réussi à protéger celui qu'il aimait.

Le maire, incrédule, regardait la scène sans savoir comment réagir. Sherlock leva les yeux vers lui, sa colère fusionnant avec un chagrin inouï. "Vous… vous l'avez tué, vous l'avez tué, et maintenant vous allez tout payer."

Les policiers furent rapidement appelés, mais pour Sherlock, le monde entier s'était effondré. La véritable victime n'était pas simplement celle du crime résolu. La véritable victime, c'était lui. Et la souffrance qu'il ressentait face à la perte imminente de John, la personne qu'il avait aimé plus que tout, dévastait chaque parcelle de son être.

Chapitre 5 : Les Dernières Journées de John

Les cinq derniers jours de John furent marqués par un mélange d'amour inconditionnel et de souffrance silencieuse. Sherlock, bien que rongé par la douleur de voir son compagnon se faner sous ses yeux, redoublait d'efforts pour le soutenir. Mais il savait que le temps, implacable, les avait rattrapés. Chaque souffle de John, chaque geste lent et fatigué, lui rappelait l'inéluctabilité du départ de celui qu'il aimait plus que tout.

Le Premier Jour : La Douleur Croissante

Le premier jour marqua l'arrivée du silence. John, affaibli par la maladie, ne prononça presque plus un mot. Il passa la majeure partie de la journée allongé sur le canapé près de la cheminée, ses yeux tournés vers le feu, mais son esprit bien plus loin, luttant contre la douleur. Sherlock se tenait près de lui, se battant intérieurement pour ne pas montrer son inquiétude.

Il s'approcha de John, caressant doucement ses cheveux blancs devenus plus fins avec le temps. "Tu veux un peu de thé, John ?" Sherlock murmura, sa voix trahissant une fragilité qu'il n'avait jamais montré. John sourit faiblement, une lueur de reconnaissance dans ses yeux, mais secoua la tête. Il ne voulait pas que Sherlock se force à lui apporter des choses qu'il savait être inutiles.

"Je suis là, John," chuchota Sherlock en se penchant pour l'embrasser sur le front, un baiser empli d'une tendresse qu'il ne lui avait jamais offerte auparavant.

Le reste de la journée fut marqué par des silences lourds, entrecoupés par des instants où John, dans un effort désespéré, tenta de rester aussi éveillé que possible pour être avec Sherlock. Leurs regards se croisaient, et dans ce silence, un amour profond se dégageait, plus fort que tout mot.

Le Deuxième Jour : La Lente Déchéance

Le deuxième jour arriva, et la souffrance de John s'intensifia. Il avait du mal à respirer, chaque inspiration devenant plus difficile que la précédente. Sherlock, bien qu'il se concentrait sur son enquête, ne pouvait ignorer l'état de son compagnon. La culpabilité de ne pas avoir pu faire plus pesait sur lui comme une montagne.

Sherlock passait ses nuits à veiller sur lui, prenant soin de lui, apportant de l'eau, et veillant à ce qu'il soit confortable. Mais chaque mouvement de John devenait plus lourd, chaque moment plus difficile. Sherlock, voyant l'épuisement de John, commença à organiser ses journées autour de lui. L'enquête passait au second plan, même s'il n'en parlait jamais à John, il savait qu'il ne pourrait jamais résoudre quoi que ce soit si son amour s'éteignait sous ses yeux.

La soirée fut particulièrement difficile. John, toujours allongé, se tourna vers Sherlock et murmura : "Ne m'abandonne pas…"

Sherlock se pencha immédiatement au-dessus de lui, effleurant ses lèvres de la sienne dans un baiser doux, presque imperceptible. "Je ne t'abandonnerai jamais," dit-il, bien que la vérité derrière ses mots fût teintée de la peur de perdre John à tout moment.

Le Troisième Jour : Les Derniers Étreintes

Le troisième jour fut celui où la réalité se fit cruellement présente. John ne pouvait plus se lever, ses jambes tremblantes refusant de le soutenir. Sherlock, plus tendu que jamais, se hâta de lui préparer son repas, mais John n'avait ni appétit ni énergie.

"Je t'aime, Sherlock," murmura John en se levant difficilement du canapé, bien que la douleur l'empêchât de tenir debout. Sherlock le prit dans ses bras, le repliant contre lui dans une étreinte silencieuse. Il sentait la chaleur de John, mais aussi sa fragilité. Sherlock le garda contre lui un moment, se nourrissant de sa présence, et à cet instant, il sut que chaque moment qu'il passait avec lui comptait plus que tout.

"Je t'aime aussi, John. Plus que tout," répondit Sherlock, sa voix brisée par l'émotion. Il n'avait jamais voulu admettre cela ouvertement auparavant, mais maintenant, dans cette dernière phase, il avait compris que tout ce qui comptait était ce lien indestructible qu'ils avaient créé.

Le reste de la journée se passa dans une suite de gestes tendres, d'efforts inutiles pour soulager la souffrance de John. Sherlock effleurait sa peau, caressait ses cheveux, tout en lui murmurant des mots d'amour, parfois des paroles réconfortantes, parfois des paroles rassurantes, tout cela pour apaiser leur douleur partagée.

Le Quatrième Jour : La Faiblesse

Le quatrième jour, John se réveilla tard, ses yeux lourds de fatigue, et l'ombre de la douleur devenant une partie de lui. Il était fatigué, trop fatigué pour parler, trop épuisé pour réagir autrement qu'avec un regard. Sherlock ne pouvait que le regarder, sa gorge serrée d'angoisse.

Alors que John se laissait aller à un sommeil presque comateux, Sherlock se força à travailler, à résoudre des petites pièces du puzzle de l'enquête, mais son esprit était ailleurs. Il n'entendait plus les conversations qui se tenaient autour de lui, ne voyait plus les indices qui s'accumulaient. La maladie de John était tout ce qu'il percevait.

"Je suis là, John," Sherlock répétait, sa voix douce, se glissant dans la chambre de plus en plus vide. Mais ce n'était pas suffisant.

Le Cinquième Jour : Le Dernier Souffle

La brume du matin recouvrait la maison, et le cinquième jour, le dernier, arriva sans que Sherlock ne puisse l'arrêter. John n'était plus capable de se lever. La douleur était trop intense. Il savait qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps. Sherlock savait également.

Le matin du dernier jour, Sherlock se tenait près du lit de John, les yeux rivés sur lui avec une intensité frénétique. John ouvrit les yeux, une ultime étincelle de conscience traversant son regard.

"Je suis fatigué, Sherlock," souffla John dans un murmure brisé, sa voix faible.

Sherlock, ses doigts tremblants, s'assit près de lui et prit sa main. "Je suis là. Toujours. Je t'aime, John."

John sourit faiblement, puis, dans un dernier effort, serra la main de Sherlock. Ses lèvres se mouillèrent légèrement, un faible sourire se dessina sur son visage, et dans un souffle long et doux, il s'éteignit.

Sherlock ne bougea pas. Il se pencha sur lui, ses lèvres effleurant celles de John dans un dernier baiser, son cœur brisé en mille morceaux. Il ressentait chaque fraction de seconde du dernier souffle de John, chaque mouvement de son corps qui se relâchait.

"Je t'aime," murmura Sherlock, sa voix brisée. "Je t'aimerai toujours."

Il resta là, à le tenir dans ses bras, jusqu'à ce que la brume devienne plus dense, jusqu'à ce que le monde extérieur semble s'effacer dans le silence. Le dernier souffle de John était devenu le seul bruit qu'il entendait encore.

Ainsi, la vie de John s'éteignit, mais l'amour qu'ils s'étaient donné, bien que douloureux et tragique, demeurait pour toujours gravé dans le cœur de Sherlock.

Chapitre 6 : L'Annonce de la Mort de John

Le vent soufflait doucement dans la campagne du Sussex, emportant avec lui une tristesse que même la nature semblait ressentir. Sherlock se tenait seul, une main toujours posée sur le corps de John, son visage pâle et fatigué. Il avait perdu sa moitié, et le poids de la solitude qui s'emparait de lui était plus lourd que tout le mal qu'il avait pu vivre auparavant. Il savait que la vie ne serait plus la même. Son cœur battait encore fort, mais il avait la sensation que tout était devenu inutile. Le monde autour de lui, ses enquêtes, ses mystères, tout cela semblait soudainement si dérisoire face à l'absence de John.

C'était un jour gris, morne. Après de longues minutes d'immobilité, Sherlock se redressa lentement, les yeux humides, et prit son téléphone portable. Il hésita un instant avant de composer le numéro de Mycroft.

"Mycroft," dit-il d'une voix grave et brisée, "John est mort."

Il n'ajouta rien de plus, les mots étant trop lourds à prononcer. Il n'y avait rien de plus à dire, rien que Mycroft ne sache déjà. Il savait que Mycroft avait une grande affection pour John, même si ce dernier n'était jamais ouvertement démonstratif. Mais Sherlock savait aussi qu'il était le seul qui pouvait comprendre ce que Sherlock vivait à cet instant, malgré leurs différences.

Mycroft resta silencieux quelques secondes à l'autre bout du fil, puis répondit dans un souffle : "Je comprends. Nous serons là bientôt. Tu ne seras pas seul."

Sherlock savait que son frère, malgré son flegme habituel, ne pouvait pas cacher sa propre souffrance. Il se sentit un peu moins seul à cet instant.

"Merci," murmura Sherlock, sa voix se brisant sous le poids des larmes qu'il retenait.

Avant que la conversation ne se termine, Sherlock appela Lestrade. Leur relation avec Greg avait toujours été un peu plus informelle, mais il était plus qu'un collègue pour Sherlock. Greg était devenu un ami, un confident, un allié dans les moments les plus sombres.

"Sherlock ?" demanda Lestrade après quelques secondes d'attente, sa voix trahissant une inquiétude. "Qu'est-ce qu'il y a ?"

"John est mort," répondit Sherlock d'un ton qui ne laissait aucune place à l'ambiguïté.

Il sentit le choc de Lestrade à travers la ligne, bien que Greg n'ait jamais été particulièrement expressif sur ses émotions. Un long silence s'installa, mais il finit par répondre avec une voix plus douce que d'habitude : "Je suis désolé, Sherlock. On arrive, d'accord ? Ne fais rien avant qu'on soit là. On sera à tes côtés."

Sherlock raccrocha, se sentant un peu plus soutenu, bien qu'il n'eût jamais imaginé avoir besoin d'aide. Mais la perte de John était différente. C'était une douleur qu'il ne pouvait pas porter seul, une douleur si profonde qu'il n'était plus sûr de pouvoir tenir debout sans l'appui des autres.

OoOoO

Quelques jours plus tard, les funérailles de John Watson se déroulaient dans un petit cimetière pittoresque du Sussex, un endroit qui, au fil des ans, avait accueilli de nombreuses familles, mais peu avaient été aussi aimées que le docteur Watson. Les villageois, nombreux, étaient venus dire au revoir à celui qui avait pris soin d'eux pendant tant d'années. Le bruit des pleurs était presque aussi lourd que le ciel gris qui surplombait la cérémonie.

Sherlock se tenait là, au centre, les yeux fixés sur le cercueil en bois sombre où reposait John. À ses côtés, Mycroft et Lestrade, silencieux et dignes, le soutenaient. Ils savaient que Sherlock était un homme de logique et de raisonnement, mais ce jour-là, il n'y avait rien de rationnel dans ce qu'il ressentait. Rien de logique dans la douleur qu'il endurait. Il n'avait plus de repères, plus d'enquête, plus de mystère. Il n'avait plus que cette absence.

Lestrade, bien qu'il fût un homme de terrain, un inspecteur aguerri, se tenait là, silencieux mais aux côtés de Sherlock. Il comprenait la gravité de la situation. Lestrade avait perdu des collègues, des amis, mais il n'avait jamais vu Sherlock dans un état aussi brisé. Mycroft, quant à lui, observait son frère avec une inquiétude profonde, bien que son visage fût aussi impassible que d'habitude.

Lorsque le cercueil fut abaissé dans la terre, Sherlock tomba à genoux, sa main tremblante se posant sur la terre fraîchement creusée. "John… pourquoi ?" chuchota-t-il, sa voix remplie d'une douleur brute qu'il ne parvenait pas à contrôler.

Mycroft s'agenouilla à ses côtés et lui posa une main ferme sur l'épaule. "Il a voulu que tu sois heureux, Sherlock. Tu dois avancer, pour lui."

Lestrade, toujours à côté de Sherlock, posa une main rassurante sur son bras. "On est là pour toi, Sherlock. On ne te laissera pas tomber."

Les funérailles se prolongèrent dans une atmosphère de chagrin collectif, mais aussi d'amour et de reconnaissance pour un homme qui avait apporté tant de réconfort à ceux qu'il rencontrait. Les villageois avaient tous quelque chose de positif à dire sur John, et les éloges sincères en son honneur étaient infiniment plus nombreux que les pleurs.

OoOoO

Après les funérailles, la vie reprit lentement son cours. Sherlock, bien que désorienté, tenta de revenir à ses enquêtes. Mais la perte de John le hantait à chaque instant. Mycroft et Lestrade, bien conscients de la fragilité de leur ami, ne le laissèrent jamais seul. Leur relation, née de la complicité de l'enquête, se transforma en un lien indestructible, un pacte tacite de soutien et de réconfort.

Mycroft, avec sa froideur et son autorité habituelles, fit tout pour protéger Sherlock de tout ce qui pourrait l'accabler davantage. Il s'assura que Sherlock restait au centre de la résolution des crimes, mais il fit en sorte que personne ne puisse abuser de sa douleur. Mycroft s'assurait que les affaires politiques ne perturbaient pas Sherlock, et que les personnes qui pouvaient lui causer du tort, ou exploiter son état fragile, étaient mises à distance.

Lestrade, de son côté, continuait de surveiller Sherlock avec une vigilance tranquille, parfois imposant des pauses dans ses investigations, ou bien l'encourageant à sortir prendre l'air. Lestrade avait vu Sherlock dans de nombreux états, mais jamais dans celui-là. Le soutien de Greg, même sans paroles, apportait à Sherlock un réconfort qu'il ne savait même pas qu'il recherchait.

Chapitre 7 : La Chute de Sherlock

Deux ans après la mort de John, Sherlock Holmes était devenu une ombre de lui-même, un homme rongé par la douleur et l'épuisement. Il avait laissé de côté sa propre santé, plongé à corps perdu dans des enquêtes, des énigmes, des mystères. Son esprit brillant, toujours aussi affûté, se battait contre la douleur silencieuse qui déchirait son cœur à chaque instant. Pourtant, il n'était plus le Sherlock qu'il avait été. Sa vitalité, sa passion pour la résolution des crimes, étaient maintenant teintées d'une tristesse insondable. Il ne pouvait plus supporter l'idée d'être seul avec ses pensées, alors il se jetait dans le travail, cherchant à s'échapper de la solitude qui l'envahissait.

Sa silhouette s'était amaigrie, son visage devenait de plus en plus pâle et marqué par la fatigue, mais il ne semblait pas y prêter attention. Les rares fois où il se regardait dans le miroir, il ne reconnaissait plus l'homme qui le fixait. Une fois, Mycroft, après une conversation plus longue que d'habitude, lui avait dit :

"Tu te détruis, Sherlock. Je t'en prie, arrête de fuir."

Mais Sherlock ne l'écoutait pas. Il avait bien compris que, sans John, il n'y avait plus de raison de vivre pleinement. Il s'accrochait à la seule chose qu'il avait encore : ses enquêtes. La logique devenait son unique ancre, mais cette même logique l'enfermait un peu plus chaque jour dans un tourbillon sans fin de travail et de solitude.

Les investigations se succédaient à une vitesse folle, mais aucune d'elles ne parvenait à lui donner le réconfort qu'il recherchait. Un jour, alors qu'il résolvait un meurtre complexe dans une petite ville du nord de l'Angleterre, il s'éteignit, physiquement épuisé, sur le terrain, dans la même précipitation qui avait toujours marqué son approche du travail. Il n'avait pas vu les signes d'avertissement de son propre corps qui, depuis longtemps, demandait un peu de repos. Ce jour-là, il tomba au beau milieu d'une scène de crime, épuisé, son cœur trop lourd et fatigué pour continuer à battre. Sherlock Holmes, obsédé par l'idée de résoudre un dernier mystère, s'éteignit sans bruit, sans fanfare. Il mourut sur le terrain, comme il avait toujours vécu : dans la quête incessante de la vérité, mais épuisé par la vie elle-même.

La Vie Après John

Avant sa mort, Sherlock avait quitté le Sussex. La maison où il avait partagé tant de souvenirs avec John était devenue trop lourde à porter. Les murs, les pièces, le jardin, tout semblait imprégné de la présence de John, et chaque recoin de la maison était un rappel cruel de son absence. Sherlock, dans un moment de crise silencieuse, avait décidé de partir.

Il s'était installé à Londres, d'abord dans un petit appartement qui n'avait rien de familier. Puis, avec le temps, il avait trouvé une place dans la maison de Greg et Mycroft, les deux hommes qui, bien que vieillissants, n'avaient jamais cessé de veiller sur lui. Leur maison était simple, mais pour Sherlock, c'était devenu son havre de paix, bien que ce ne fût jamais l'endroit où il se sentait véritablement chez lui.

Mycroft, plus que jamais conscient de l'état de son frère, avait insisté pour qu'il vienne vivre avec eux. "Tu ne peux pas rester seul, Sherlock. C'est trop de poids pour toi," lui avait-il dit, avec une douceur rare, mais Sherlock n'avait pas d'autre choix que de se laisser guider. Il n'avait nulle part ailleurs où aller. Greg, bien qu'il fût plus pragmatique, avait lui aussi insisté pour qu'il se repose, bien qu'il comprît le besoin de Sherlock de ne pas se retrouver seul trop longtemps.

OoOoO

Les mois passaient et Sherlock continuait de se concentrer sur ses enquêtes, toujours plus obscures, toujours plus difficiles, comme s'il cherchait à se punir pour la perte de John. Il refusait toute forme de réconfort, s'enfermant dans son esprit pour éviter de ressentir la douleur qu'il n'arrivait pas à partager. Lestrade et Mycroft, bien que conscients des tourments de Sherlock, faisaient tout pour l'aider à avancer. Mais leur inquiétude grandissait chaque jour.

Malgré le soutien de Mycroft et Greg, l'absence de John se faisait toujours ressentir. Sherlock se noyait dans des pensées sans fin, dans des énigmes qui n'avaient plus aucun sens. Il n'était plus capable de se réjouir des petites victoires, des résolutions d'enquêtes. Il n'avait plus de but, à part cette illusion de contrôle que lui offraient les crimes à résoudre.

OoOoO

C'est dans cette spirale que Sherlock perdit la vie, dans cette quête incessante, dans ce besoin de tout maîtriser. La fatigue l'avait eu, le stress accumulé, la douleur invisible qui l'avait rongé depuis la perte de John. Lors de cette dernière enquête, il ne s'était pas rendu compte qu'il était déjà à bout. Son corps n'avait plus la force de tenir, et pourtant il persistait, comme si tout devait être réglé, tout devait être compris.

Il mourut dans la rue, dans un coin sombre, alors qu'il enquêtait sur un meurtre apparemment insignifiant. Il s'effondra sans un cri, sans un dernier mot, et la vie s'éteignit en lui, épuisée.

Mycroft et Lestrade furent là pour lui, comme ils l'avaient toujours été, mais trop tard cette fois. Ils s'occupaient de lui comme des frères, même dans la mort. Quand Sherlock partit, une grande partie de Mycroft et Lestrade mourut aussi avec lui. Ce n'était pas seulement Sherlock qui était brisé par la perte de John, mais tout le monde autour de lui.

Chapitre 8 : Retrouvailles:

Dans l'au-delà, l'espace était fluide, comme un rêve éveillé, où tout semblait suspendu dans une douce lumière dorée. Le monde autour d'eux semblait être une toile vierge, sans limites ni frontières, un lieu où le temps n'existait plus. Les deux âmes se retrouvaient, mais il y avait une étrange beauté dans leur rencontre, comme si chaque seconde de cette séparation avait été un prélude nécessaire à la puissance de ce moment.

Lorsque Sherlock et John se retrouvèrent, leurs yeux se rencontrèrent en silence, un regard chargé de mille émotions qu'aucun mot ne pouvait décrire. Les années de séparation, la douleur et la souffrance avaient disparu. Il ne restait que l'essentiel : l'amour qu'ils s'étaient toujours donné. Sherlock, ému au-delà des mots, n'osa d'abord pas bouger. Il se tenait là, juste en face de John, comme pour vérifier que tout cela n'était pas un rêve. Son cœur battait fort, non par peur, mais par une émotion pure qu'il n'avait jamais ressentie dans toute sa vie. L'intensité de la connexion était si grande qu'il en oublia presque de respirer.

John sourit doucement, un sourire apaisant, un sourire qu'il n'avait plus montré depuis si longtemps. Il tendit la main, et Sherlock, comme s'il n'avait jamais rien d'autre à faire, la saisit immédiatement. La chaleur de la peau de John le réconforta instantanément, effaçant tous les doutes qu'il avait eus pendant ces années de séparation. Leur amour ne s'était jamais éteint. Il était là, vivant, comme une flamme qui avait brûlé dans le secret de leurs cœurs.

"Tu es réel", murmura Sherlock, la voix tremblante, presque incrédule. "Tu es vraiment là."

"Je suis toujours là, Sherlock", répondit John, sa voix douce, calme et remplie d'une tendresse infinie. "Je ne t'ai jamais quitté."

Leurs mains se serrèrent, et dans un mouvement presque instinctif, Sherlock se pencha vers John. Leur front se toucha doucement, comme une caresse du destin, un contact simple mais profond. Le monde autour d'eux semblait s'estomper, ne laissant que la pureté de leur connexion. Leurs yeux se fermèrent alors, comme pour savourer le contact de l'autre, la familiarité du corps, de l'âme qui se retrouvaient enfin après une éternité de séparation.

Et puis, sans un mot, ils s'enlacèrent. Leurs bras se refermèrent autour de l'autre, comme s'ils avaient craint que cette étreinte ne soit un mirage. Mais non, c'était réel, aussi réel que l'amour qu'ils portaient l'un à l'autre. Les corps se pressèrent, se collèrent, comme pour rattraper tout le temps perdu. La chaleur de la peau de John, son parfum qui avait toujours été un réconfort pour Sherlock, tout cela lui rappela que, peu importe le lieu, peu importe la situation, ils étaient faits pour être ensemble. L'étreinte devint une promesse, un engagement de ne plus jamais se laisser partir.

Puis, ils se séparèrent légèrement, leurs visages proches, leurs souffles se mêlant. Sherlock leva une main tremblante pour caresser doucement la joue de John. Il était stupéfait par la douceur de sa peau, par la chaleur qui émanait de lui. Il se pencha lentement, et leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser doux et profond. Ce baiser, il n'était pas pressé, ni désespéré, mais une fusion parfaite de deux âmes qui s'étaient enfin retrouvées. Leur baiser était à la fois une explosion de passion, une tendresse infinie et une tranquillité absolue. Sherlock se perdit dans la douceur des lèvres de John, oubliant tout, même sa propre existence. Tout ce qu'il voulait, c'était être là, avec lui, à cet instant, à jamais.

Le baiser s'approfondit, plus lentement cette fois, comme si le temps se dilatait autour d'eux. Les émotions contradictoires – le bonheur, la douleur de la séparation passée, la reconnaissance de ce qui avait été et ce qui allait être – se mêlaient en un tourbillon. Mais c'était un tourbillon d'amour, un amour qui transcendait tout ce qu'ils avaient vécu auparavant. C'était comme une réconciliation, une renaissance, une délivrance. Ils étaient complets, entiers, et rien, pas même la mort, ne pourrait plus jamais les séparer.

Ils se séparèrent enfin, à regret, mais leurs mains restèrent entrelacées, leurs fronts se frôlant. John sourit, et dans ce sourire se trouvait tout l'amour qu'il avait toujours porté à Sherlock, mais aussi un soulagement infini. Il n'y avait plus de souffrance, plus de peur, seulement un apaisement parfait.

"Je t'aime, Sherlock", dit John, sa voix un murmure d'amour.

"Je t'aime, John", répondit Sherlock, la voix pleine d'émotion et de sincérité.

Et alors, dans cette douce lumière éternelle, leurs cœurs battaient en harmonie. Leur amour était là, solide, invincible, au-delà de tout. Leurs âmes étaient unies à jamais, et même dans cet au-delà, ils avaient trouvé leur place. L'instant était parfait. Tout ce qui comptait, c'était ce moment.

Ils restèrent là, dans les bras l'un de l'autre, dans le silence doux de l'éternité, savourant le bonheur d'une rencontre qui allait durer à jamais. Et dans cette paix infinie, Sherlock savait que tant que leurs âmes seraient unies, rien d'autre ne pourrait jamais les briser.

Fin.

Merci d'avoir lu. Je sais que le fandom est très fantomatique mais si le cœur vous en dit, laissez moi une petite review. J'ai plusieurs histoires en cours d'écriture sur le johnlock. Je vais reprendre une bulle à Kaboul, j'ai un texte sur la maladie d'Alzheimer, une histoire rigolote dans un théâtre et j'en passe.

A très vite

Ariane