Titre : Oui, oui.

Thème : 10. #10

Rating : G

Genre : FLUFF+

Note : Écrit pour ln_l_unique


OUI, OUI.

En tant que père de trois petites filles, Severus n'était pas fondamentalement contre les enfants. Il reconnaissait leur utilité dans la société, leur importance pour l'espèce humaine. Et accessoirement, ils lui permettaient d'avoir un travail. Severus estimait simplement que comme toute (plus ou moins) bonne chose, les enfants devaient être appréciés en gardant le sens de la mesure. Malheureusement, Sirius Black ne comprenait même pas le sens de ce mot.

« C'est toi qui as dit que tu voulais une famille, au départ !

– En effet, cher et tendre, mais peut-être aurais-je dû préciser une famille humaine, et non de lapins.

– Alors là, tu exagères.

– Vraiment ?

– Trois enfants, ce n'est pas énorme. Les Weasley…

– Sirius, l'interrompit Severus. Tu crois vraiment que nous comparer aux Weasley va sonner comme un argument crédible ? »

Sirius eut une moue songeuse.

« Non, certes.

– Écoute, ce n'est pas que je trouve que trois enfants, c'est trop.

– C'est quoi, alors ?

– C'est que je trouve que quatre enfants, c'est trop. »

Et pour indiquer que c'était la fin de la discussion, il prit le livre sur sa table de nuit et l'ouvrit à la page où il avait arrêté sa lecture la veille au soir. Sirius bougea dans le lit à côté de lui. Severus l'ignora. Sirius se pencha pour entrer dans son champ de vision. Severus l'ignora. Sirius mit sa tête devant son livre. Severus eut du mal à l'ignorer. Sirius lui fit un petit sourire insolent.

« Sirius, j'essaie de lire.

– Mais imagine, juste une minute, fit Sirius en lui retirant son livre des mains et en venant s'asseoir à cheval sur ses jambes. Imagine un petit garçon aux grands yeux noirs comme les tiens…

– Tu as déjà dit ça la dernière fois, et on a eu des jumelles aux yeux bleus. Rends-moi mon livre.

– D'accord, dit Sirius en lui caressant la joue, le hasard a voulu qu'on ait trois filles… Mais au moins maintenant, statistiquement parlant, il est certain qu'on aura un fils !

– Ce n'est absolument pas certain. Rends-moi mon livre.

– Tu es si déçu que ça par nos filles…?

– Ne dis pas de bêtises ! »

Severus soupira, se frotta les yeux.

« Ce sont d'attachantes petites choses. Le meilleur de nous de nous deux. En conséquence, ton portrait craché, ce qui est un peu vexant… » Il regarda Sirius dans les yeux. « Mais je ne les en aime que davantage. Et puis, ce n'est pas comme si j'avais quoi que ce soit que je veuille transmettre à mes enfants, de toute façon.

– Permets-moi d'objecter ! fit Sirius d'un air scandalisé.

– Tu peux vanter tant que tu veux mon physique d'Apollon, mais si tu essaies d'être objectif cinq secondes, tu devras admettre que je ne suis pas un canon de beauté.

– Mais tu es beau quand même », insista Sirius d'un air excessivement sérieux.

Severus prit la main de Sirius qui s'était attardée sur sa nuque et en embrassa la paume.

« Si c'est vrai, c'est uniquement grâce à toi. Tu es le seul que j'arrive à croire quand tu le dis. »

Sirius fronça les sourcils.

« Qui d'autre t'a dit que tu étais beau ? »

Severus roula les yeux et renversa Sirius sur son côté du lit d'un mouvement de bras.

« Je ne te parle plus, dit-il en lui tournant le dos.

– Non non non, pas de regard exaspéré qui tienne, QUI a osé te draguer ? demanda Sirius en lui grimpant dessus.

– La jalousie n'est pas aussi séduisante que tu le penses, Sirius, et là tu m'écrases. »

Sirius le rabattit contre les oreillers pour lui faire face, ce à quoi Severus ne put s'empêcher d'esquisser un sourire appréciateur.

« Je ne suis pas jaloux, je suis OUTRÉ, fit Sirius en se réinstallant à califourchon sur lui et en lui enfonçant un doigt dans l'épaule. Tu vois, c'est exactement le genre de choses qui n'arriverait PAS si tu portais ton alliance.

– C'est gênant pour faire les potions, se justifia Severus pour la énième fois. Et puis ce n'est pas comme si on était vraiment mariés…

– Ah, ne recommence pas. L'union civile, c'est notre mariage à nous. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.

– N'empêche que ça n'a pas la valeur d'un mariage aux yeux de la loi.

– Les yeux de la loi on s'en fout. Regarde mes yeux à moi. Ils te disent quoi, mes yeux ? »

Sirius lui prit le visage entre les mains. L'espace d'un instant, Severus se laissa toucher par la beauté de l'homme penché sur lui et l'adoration qu'il lisait dans son regard.

« … Ils me disent qu'ils sont plus jolis que les miens. Tes yeux sont extrêmement prétentieux, Sirius, tu devrais avoir honte.

– N'importe quoi. Ils te disent que nous sommes aussi mariés qu'on peut l'être, et que je t'aime autant qu'on peut aimer, et que je veux qu'on ait au moins dix enfants ensemble. »

Severus eut une seconde d'ébêtement.

« DIX ?!

– Fais pas cette tête, on en est déjà presque au tiers, fit remarquer Sirius.

– Tu n'es pas sérieux.

– Écoute, on a la chance de ne pas être des femmes et d'être obligés d'avoir recours à une matrice pour concevoir, je ne vois donc rien qui limite en nombre.

– Rien ! s'écria Severus. Et l'argent ? Le temps ? La santé de notre couple ?

– On a plutôt la forme, je trouve, sourit Sirius en s'agitant un peu sur les hanches de Severus.

– Même les Weasley n'ont pas dix enfants, Sirius. MÊME LES WEASLEY.

– On est encore jeunes, dit Sirius en faisant sauter le premier bouton du pyjama de Severus. On va y aller un… (Il défit un nouveau bouton.) …par un…

– Sirius, tu sais combien je peux apprécier nos "câlins d'adulte", pour reprendre tes termes…

– Eh, heureusement que l'un de nous deux se préoccupe de l'innocence de notre progéniture.

– …mais ce n'est pas comme ça que tu vas me convaincre de nous changer en machines à pondre.

– Comment, alors…? »

À mesure que la chemise s'ouvrait, Sirius embrassait la peau de Severus sur le chemin, ses longs cheveux bruns envahissant son cou et sa poitrine.

« Sirius… Ton argumentation manque d'arguments, tu sais ? »

Sirius écarta les pans de la chemise et fit courir ses mains sur le torse blanc de Severus.

« Sérieusement… insista Severus en relevant le visage de Sirius vers le sien. Je n'aime pas du tout cette façon que tu as de me déposséder de mon pouvoir de décision dès qu'il s'agit des gosses… Je n'ai même pas eu mon mot à dire sur le prénom de Rose.

– Severus, tu voulais appeler notre fille "Rudbeckia".

– Et alors ? Ça se prêtait bien aux diminutifs !

– C'est un horrible prénom.

– C'est une jolie fleur.

– C'est pour ça qu'on a choisi Rose. »

Severus grogna.

« Tu as choisi Mae, lui rappela Sirius.

– Tu as choisi June, lui rappela Severus sur le même ton.

– C'était pour aller avec, ce sont des jumelles après tout.

– Reste que tu as choisi un prénom de plus que moi.

– Vrai. Tu vois, il va nous en falloir un quatrième pour être à égalité.

– Tu ne perds pas le nord, hein.

– Je sais que tu es tenté.

– D'avoir une quatrième reproduction miniature de toi pour m'enquiqiner ? Tu penses. »

Sirius sourit et embrassa doucement Severus. Severus enroula ses bras autour de lui et approfondit le baiser, passant un main sous son tee-shirt pour le simple plaisir de sentir sa peau sous ses doigts. Sirius sourit contre sa bouche et bougea pour repasser sous les couvertures. Severus serra son corps contre le sien et le fit rouler sur le côté.

« Je ne veux pas avoir dix enfants, dit-il en laissant descendre la main qui se trouvait en bas du dos de Sirius.

– Alors accepte juste un quatrième », dit Sirius en suivant négligeamment la ligne de poils qui partait du nombril de Severus et disparaissait sous le tissu de son pantalon de pyjama.

Severus attira les hanches de Sirius contre les siennes.

« Et je choisis le nom ? souffla-t-il.

– Et ce sera un garçon, et il aura tes yeux, promit Sirius.

– Et ton nez, sourit Severus.

– Et ta bouche… »

Sirius joignit ses lèvres aux siennes, les suçant et les mordillant et les léchant, les électrisant comme seul Sirius savait le faire.

« Je ne devrais pas trouver ça aussi sexy de faire des enfants avec toi, murmura Severus.

– Pourquoi tu crois que j'en veux dix ? fit Sirius d'un air malicieux.

– Quatre.

– Oh, allez. Cinq ? »

Au moment où Severus allait renverser Sirius sur le dos pour lui apprendre à être aussi impossible, la porte grinça.

« Papaaa ? Papouuu ? »

Severus repassa brusquement en position assise.

« Rose chérie, sourit Srius. Qu'est-ce que tu fais debout ?

– Y'a un aspirateur dans ma chambre.

– Ma puce, je t'ai déjà dit qu'il n'y avait rien à craindre des aspirateurs, ce sont juste des balais moldus.

– Je peux dormir avec vouuus ? »

Severus supplia Sirius du regard. Sirius hésita.

« Retourne dans ta chambre, mon cœur, je viens tout de suite regarder où se cache ce vilain aspirateur. »

La fillette ressortit et Sirius se tourna vers Severus.

« Tu promets, hein ? Sinon elle vient dans le lit.

– Je promets », soupira Severus.

Sirius eut un immense sourire et déposa un rapide baiser sur ses lèvres.

« Mais on s'en tient à quatre, crut bon de préciser Severus. Pas un de plus.

– Oui oui », fit Sirius en sautant hors du lit.

Severus lui décocha un regard suspicieux.

« Je préfèrerais un seul "oui".

– Oui, Severus. Ça te va ? »

Comme il se dirigeait vers la porte, Sirius lança par-dessus son épaule :

« Il sera toujours temps d'en rediscuter, de toute manière.

– Quoi ? Non, Sirius ! Quatre et c'est tout !

– Oui oui ! »