cattleyahana : Il aurait fallu que Drago prenne sa décision en pensant avant tout à sa sécurité, tu veux dire ? Quelles auraient été les "bonnes raisons" selon toi ? Je voulais donner la sensation qu'il en avait des centaines, mais qu'il ne savait même pas par où commencer, d'ou le fait qu'il accuse les autres...
Concernant les amis de Harry, ils ont une version trés édulcorée de l'histoire, où ils voient que leur meilleur ami super sympa s'est fait brutalement plaqué par un gars qui ne l'aimait pas et qui n'avait aucun sentiment pour lui... Il auraient aimé que la rupture soit un peu moins brutale pour Harry... Et que Drago soit un peu plus honnête dans ses sentiments dès le départ... Sauf qu'effectivement, ils n'ont jamais été un "vrai" couple, et que Drago a toujours été incapable de mettre des mots sur ses sentiments ou sur leur relation...
Merci à toi aussi pour cette review
En passant : Il considérait bien les viols de Harry comme tels au départ... Mais oui, depuis sa vision des choses a changé... Et va savoir si c'est mieux ou pas :/
Eeeeet, j'annonce ça un peu tard (encore), mais pas de chapitre demain... J'ai de nouveau un problème d'organisation à gérer u_u
Il ne fallut pas longtemps à Drago pour que ce fragile équilibre émotionnel ne vole à nouveau en éclat : Potter avait su être rassurant, ou en tout cas avait permis à Drago de retrouver pied, mais quelques minutes plus tard, on tambourinait à la porte.
Le Sorcier lâcha un juron avant de sortir de la salle de bain. Il commença à lancer un Collaporta, mais il n'en eu pas le temps que déjà surgissait Granger et Weasley dans le salon. Le vacarme reprit presque aussitôt :
« PUTAIN, hurla Potter, MAIS COMBIEN DE FOIS IL FAUDRA QUE JE VOUS DISE DE NOUS FOUTRE LA PAIX ?!
– JE T'INTERDIS DE ME PARLER SUR CE TON, HARRY ! répliqua Granger. JE NE SUIS NI TON ENNEMIE, NI L'UN DE TES PRISONNIERS, ET… !
– HARRY ! IL NE FAIT QUE TE MONTER CONTRE NOUS EN PERMANENCE ! ajouta Weasley.
– VOUS N'AVEZ AUCUNE PUTAIN D'IDÉE DE CE DONT VOUS PARLEZ ! »
Une nouvelle fois, le Sang-Pur avait raison : Drago réalisa que sa présence était un obstacle à la belle amitié des Trois Héros. S'il fallait que lui-même disparaisse, et que ce soit en France, en Italie ou ailleurs, le Survivant aurait besoin de la présence de ses amis pour ne pas désespérer complètement, seul sur cette île de malheur. Il était temps que Drago cesse d'être égoïste et assume les conséquences de son choix : Il avait mis fin à cette relation. Il fallait maintenant qu'il se débrouille tout seul, sans Potter, sans son père, sans personne.
Il était encore dans la salle de bain, mais il entendait les cris au salon, et le ton qui ne faiblissait pas.
Il arracha un morceau de papier toilette pour se moucher, se nettoya une nouvelle fois le visage et les mains, lissa ses cheveux en arrière, et sortit de la pièce pour rejoindre la dispute :
« IL NE VIENT TE VOIR QUE QUAND IL VEUT QUELQUE CHOSE DE TOI !
– ET ALORS ?! SI J'AI ENVIE DE LUI DONNER CE QU'IL VEUT, QUEL EST LE PROBLÈME ?!
« Potter. » Le ton calme de Drago, en opposition complète avec les cris, fut entendu et l'interpelé se retourna. « Tes amis ont raison : Nous ne… sortons plus ensemble, alors tout ça ne te concerne pas. Je vais…
– C'est hors de question. Je te laisse pas tout seul dans cette galère.
– Je n'ai pas besoin de ton aide. Je vais me débrouiller.
– T'as besoin de mon aide, je peux t'aider, et ça me fait plaisir. Alors on va…
– Harry ! reprit Granger. Arrête de t'obstiner ! Il ne t'aime même pas ! Il te l'a dit lui-même ! Alors pourquoi tu…
– Parce que ça ne change absolument rien au fait que moi, je l'aime.
– Tu ne m'aimes pas, Potter.
– Putain ! » cracha à nouveau le Sorcier avant de se rapprocher de Drago et de reprendre avec une voix plus calme : « Si, je t'aime. Je peux arrêter de te le dire si tu veux, mais je peux pas m'empêcher de t'aimer. Je peux faire semblant de plus t'aimer si tu me le demandes, mais je t'aimerai toujours.
– Tu ne m'aimes pas, Potter ! répéta Drago un peu plus fort. Et même si c'était le cas, je…
– Je t'aime !
– C'est juste de l'obstination et du… de la possessivité ! On ne traite pas les gens qu'on aime de cette manière ! »
Potter sembla hésiter quelques secondes, et la voix de Granger reprit dans son dos :
« Harry. Quand on aime quelqu'un, on respecte sa volonté, je pense. »
Drago eut un bref et léger éclat de rire. La remarque semblait tellement hors de propos compte tenu de comment leur relation avait commencé…
« Si tu m'aimes vraiment, alors dis-leur la vérité… suggéra Drago pour enfoncer le clou. Dis-leur comme tu as respecté ma volonté tout ce temps… »
Potter ne répondit pas : une ombre de tristesse et de culpabilité passa dans ses grands yeux verts, alors Drago murmura :
« Tes amis comptent pour toi, Potter. On devrait…
– J'ai violé Drago. »
Son expression n'avait pas changé : Les yeux tristes, mais le visage décidé.
Pourtant, c'était comme si le monde entier avait changé autour de lui, s'était peut-être arrêté de tourner.
Drago espéra un instant avoir mal entendu, puis espéra ne s'être pas trompé, avant de changer à nouveau d'avis, et…
« Qu'est-ce que tu dis ? », demanda la voix atone de Granger.
Potter fixa encore Drago quelques secondes, avant de se tourner vers ses amis et d'affirmer d'une voix plus puissante :
« Je dis que si les choses sont si compliquées entre nous, c'est parce que tout a commencé quand j'ai forcé Drago à avoir des relations sexuelles avec moi. C'est pour ça que je vais pas l'abandonner à son sort, qu'il m'aime ou non, que ça vous plaise ou non, et que ce soit mon rôle ou non ! »
Weasley demanda avec un temps de retard :
« Comment ça ?
– Tu veux vraiment avoir tous les détails ? Dis-toi que peu importe la définition que tu donnes au mot, je lui ai tout fait subir : La violence, les insultes, les humiliations, et que je lui ai jamais laissé le choix !
– Non, c'est faux, marmonna Drago. Tu m'as donné le choix. J'ai…
– T'as jamais eu le choix et tu le sais très bien. Si t'avais refusé, j'aurais fait de ta vie un enfer. J'avais juste envie de passer toutes mes frustrations sur quelqu'un, et je regrette, je m'en veux, mais c'est comme ça que ça s'est passé. »
« Harry, tu… bafouilla Granger. Tu… C'est faux, n'est-ce pas ? Tu…
– Et j'aimerais pouvoir te dire que c'est fini, mais c'est pas le cas ! J'ai continué à le rabaisser, à l'insulter, à le blesser, et même à le frapper devant tout le monde, et vous avez à peine réagi parce que vous avez tous vos putains de préjugés à la con sur qui est le gentil Harry Potter trop bon et trop con, et qui le méchant Drago Malfoy sournois et mauvais ! Mais c'est moi qui l'ai agressé !
– Non, tu n'es pas comme ça… »
Son visage était livide, son menton et ses lèvres tremblaient, on aurait dit que le sol venait de s'ouvrir sous ses pieds.
« Je suis comme ça, Hermione. Tu veux que j'en rajoute une couche ? Je suis pire que ça, parce que j'ai beau savoir que j'ai agi comme une ordure, je regrette même pas complètement ce qui est arrivé. Parce que sans ça, j'aurais jamais connu Drago comme je le connais maintenant. Tiens, pire que ça, même : Je continue de fantasmer sur cette période ! Parce que les choses étaient simples à l'époque ! Parce qu'aujourd'hui, je sais jamais si je suis en train de lui faire du mal ou de…
– Éloigne-toi de lui ! » cracha soudain la Sorcière.
Après une seconde, elle sortit même sa baguette pour menacer son ami. Sa main tremblait, son visage était livide.
« Je te préviens, Harry, si ce que tu dis est vrai, tu peux dire adieu à notre amitié ! Je ne… Je ne… Pas ça !
– Je dis la vérité. Je mérite pas votre amitié, et je mérite pas ta confiance, Hermione.
– ÉCARTE-TOI DE LUI ! »
Potter regarda Drago à nouveau, cherchant comme une autorisation dans ses yeux, puis recula.
Drago aurait préféré qu'il reste, que son corps continue de faire armure contre le reste du monde. Il baissa les yeux, paniqué, en sachant que Granger et Weasley pouvaient le voir, tel qu'il était, avec son corps répugnant, sa souillure, et…
Un nouveau sanglot lui échappa, et le corps de Potter fut là, de nouveau, plaqué contre le sien. Sans réfléchir, Drago l'agrippa aussitôt, enfouit son visage dans son cou, et renifla désespérément.
« Ça va aller, lui chuchota Potter. On va faire ce qui est le mieux pour toi, et…
– Lâche-le ! hurla Granger. Tu es complètement malade, ma parole ! Tu crois que tu l'aides en… »
Drago se sentit trainé à travers la pièce, et Potter l'installa sur le canapé, près de la cheminée qui avait fini par s'éteindre, faute de visite humaine régulière dans l'appartement. Sa cape en peau fut redressée sur ses épaules, et un plaid fut rajouté par-dessus.
Pendant ce temps, Granger continuait de hurler, et la voix de Weasley de marmonner des « comment ça ? » ou des « attendez, attendez, je pense qu'on s'est juste pas compris, il doit y avoir une explication… »
Potter se redressa, porta sa main à sa poche arrière, mais il n'avait pas pris sa baguette en quittant la patinoire ce matin-là. Il jura à voix basse, ralluma le feu d'un Incendio, puis se redressa et s'éloigna de Drago en emmenant Granger :
« Le problème, Hermione, c'est que le suis le seul à qui il arrive à faire à peu prés confiance ! Alors je sais que c'est malsain, mais…
– Tu n'es pas complètement crétin, je pense ?! Tu es capable de comprendre que le pauvre souffre d'un syndrome de Stockolm ?!
– Et je fais quoi, du coup ?! Je me dénonce au Magenmagot ?! Je pourrais chier sur la table et tuer un chaton devant eux qu'ils continueraient de dire que je suis un brave gosse et lui un Mangemort !
– Tu ne penses pas que… !
– Lui-même affirmerait que je suis un Saint et lui un Mangemort ! »
Drago n'osait plus rien dire, mais suivait leur échange avec crainte. Il était effectivement un Mangemort, mais ça n'empêchait pas que…
« Et bien tu pourrais le laisser tranquille et lui permettre de voir d'autres personnes, peut-être ?!
– Mais c'est ce que j'essaye de faire, figure-toi ! C'est pour ça que j'ai accepté notre rupture, c'est pour ça que je le laisse se promener à sa guise ! J'ai même filé un livre de psycho à Nguyen, pour qu'il essaye de s'occuper un peu de lui ! Et ça marchait, Bon Sang ! Il allait mieux, jusqu'à ce que vous débarquiez tous avec vos putains de grands sabots ! »
Il y eut un silence, puis :
« Je veux que tu sortes, exigea Granger.
– C'est hors de question ! Il a besoin de m…
– Il a surtout besoin de pouvoir s'exprimer sans avoir peur de te voir le gifler, ou le… Le… Sors ! Sortez ! Tous les deux ! »
Après quelques secondes, Potter céda :
« Très bien. Comme tu veux ! » Puis, avec une voix plus douce, il ajouta : « Drago. Je serais juste derrière la porte, okay ? Si tu as un problème tu m'appelles. »
Drago se mordilla les lèvres puis hocha la tête. Il n'osa pas rappeler à Potter la présence des sortilèges d'Assurdiato qui tapissaient l'appartement. Il serait passé pour un froussard encore, apeuré à l'idée de passer cinq minutes, seul dans une pièce avec une fille !
Quand les deux Sorciers eurent quitté les lieux, Granger vint s'asseoir dans le canapé à ses côtés. Elle resta silencieuse un moment, puis demanda :
« Est-ce que ça va ? »
Drago répondit par un reniflement méprisant, puis fixa le feu des yeux.
« Je t'avais pourtant demandé, à nouvel an, si il te traitait bien. Tu aurais dû me répondre la vérité. J'aurais pu t'aider.
– Parce que tu m'aurais cru, Granger ?
– Non… admit-elle piteusement. Peut-être pas. Je suis désolée, Drago, je…
– Malfoy », la corrigea-t-il immédiatement.
Ils restèrent silencieux un moment. Drago observait les buches qui flambaient joyeusement.
« Malfoy. C'est fini, maintenant. Je travaille au Ministère comme tu sais, et… Enfin… Harry avait justement proposé qu'on fasse des aménagements de peine, et… Évidemment, je comprends mieux maintenant. Enfin, je vais… On va… Tu vas venir à Londres avec moi, et je te promets que…
– Va te faire foutre, Granger. »
Elle mit du temps avant de répondre, d'un ton choqué :
« Pardon ?
– Tu crois que j'ai envie de venir avec toi à Londres ? demanda Drago en lui accordant un regard méprisant. Tu crois que je te fais davantage confiance qu'à Potter parce que tu es une fille ? Tu crois que je préfèrerais te suivre toi, plutôt que Kenaran ? Tu te crois supérieure ? Tu prétends que quand on aime quelqu'un, on respecte sa volonté, mais tu ne t'es pas gênée pour exiger de lui qu'il me quitte. Tu n'as aucune idée de ce par quoi on est passé, que ce soit lui, moi, ou nous deux. »
Drago observa un moment son visage blessé avant de donner de nouveau son attention aux flammes.
« Allez tous vous faire foutre avec vos jugements. Je ne veux pas de ta pitié. Je veux rester ici. Je veux juste garder ma cellule et qu'on me laisse tranquille. »
