Écrit par HateWeasel
330. Asian Persuasion.
Warwick Academy ; une école scandalisée. Le destin des élèves « malades » avait été dévoilé. Certains d'entre eux étaient décédés, et les plus chanceux avaient fini paralysés. L'information avait été intentionnellement modifiée pour ne pas inclure le fait que des drogues étaient impliquées. Si le criminel derrière tout cela estimait que tout le monde était trop méfiant, et que personne n'achèterait, lui ou elle disparaîtrait sans doute autre part, et le duo serait de retour à la case départ. Était-ce dangereux de ne rien dire aux élèves ? Oui. Était-ce dangereux de laisser un criminel s'échapper auprès de populations ne se doutant de rien ? Oui.
Un certain garçon du nom de Audrey Baines avait été recruté pour aider à trouver le coupable, via l'utilisation de son vaste réseau d'informations. Bien qu'il soit nerveux en présence d'autres personnes, ce n'était pas le cas pour des recherches. La mission l'emportait sur l'anxiété. Comment avait-il démarré tout cela ? De toute évidence, il ne se contentait pas d'aller vers les gens et ils ne lui disaient pas ce qu'il voulait savoir juste par bonté de cœur.
Non. Le réseau d'informations d'Audrey était basé sur le chantage, à l'origine. Voyez-vous, le Baines avait plusieurs passe-temps ; avec les jeux vidéos, il aimait aussi la photographie. En continuant ce passe-temps là, il avait fini par rejoindre le club de photographie, mais, il n'était pas resté longtemps car il n'aimait pas les demandes incessantes du club de journalisme et d'album qui souhaitaient que l'on prenne des clichés pour eux. Cela dit, c'était en travaillant avec eux qu'il avait débuté.
Audrey, tandis qu'il faisait son travail, se retrouvait parfois à prendre des photographies d'activités louches dans l'école. Il pouvait facilement dénoncer les gens, et leur donner le châtiment qu'ils méritaient, mais il ne le faisait pas, mieux valait inquiéter les victimes. Elles l'imploraient souvent de détruire les preuves, ou de promettre de ne rien dire, et offraient n'importe quoi pour cela. Bones acceptait leur requête, mais seulement si elles devenaient ses yeux et ses oreilles.
L'école était pourrie par la corruption, mais alors Audrey créa son réseau. Il avait fait tomber tellement de voyous et autres je-sais-tout ainsi, en faisant du chantage et rapportant ses trouvailles à des moments clés. A Warwick, les élèves pouvaient être classés en trois catégories : Ceux qui ne savaient rien sur Audrey, la majorité ; ceux qui savaient pour Audrey, et ceux qui apprendraient bientôt à le connaître. Quiconque s'engageait dans quelque chose de suspect connaissait Audrey. Tandis que Ciel intimidait les gens face à face, Audrey le faisait depuis l'ombre. Pour être tout à fait franc, il préférait la méthode de Ciel.
Son but était de mettre un terme aux méfaits, mais à la place, il avait fait une sorte de réseau secret pour faire du chantage aux autres, et se servir d'informations contre eux. Ce n'était pas du tout ce qu'il voulait. Voilà pourquoi il était aussi excité à l'idée de travailler avec Ciel sur cette affaire. Enfin, il pouvait enfin utiliser ce système dans son but initial !
Ce fut ainsi qu'il se mit rapidement au travail, commençant par les amis des élèves « malades », et se déployant de là. Il leur demanda de lui parler de « John », ou si leurs amis l'avaient mentionné. Il demanda s'ils avaient parlé à qui que ce soit qui semblait connaître, ou avoir un intérêt à trouver « John ». Le Baines continua à chercher, et à chercher, et finalement, il trouva quelque chose : quelqu'un qui allait rencontrer John. Naturellement, il parla de cette personne au bleuté afin qu'il puisse procéder à un interrogatoire plus professionnel.
Ciel était excité, ce qui le déstabilisait. Pourquoi était-il aussi impatient à l'idée de détruire ce criminel ? Avec chaque retournement de situation, chaque complication, et chaque élément risque se rajoutant, il s'enthousiasmait. Cela l'effrayait. Peut-être que H.E.L.L.S.I.N.G avait raison depuis le début. Peut-être était-il un « monstre ».
Non, ce n'était pas le moment pour ça. Il fallait se concentrer sur l'affaire. Les inspecteurs démoniaques prirent immédiatement contact avec l'élève, et le firent s'asseoir pour « parler » au poste de police. Ciel demanda l'entière coopération de l'humain, et comme si le talent naturel du bleuté pour l'autorité ne suffisait pas, il ajouta même que cette drogue qui intéressait l'élève avait un taux de mortalité de cent pour cent. Cela ne le laissa clairement pas de marbre.
- Qu'est-ce que je vais faire ? demanda le garçon, la tête enfouit dans ses mains. J'ai déjà dit à John que je le rencontrerai !
- Où comptes-tu le voir ? demanda le bleuté.
- Derrière la bibliothèque, demain après-midi, juste après les cours… répondit l'élève.
Ciel s'adossa à nouveau sur sa chaise, assis en face de l'autre garçon, et il croisa les bras. Il réfléchit, un bon moment, et concocta un plan.
- N'y vas pas demain, mais ne lui dis pas, dit-il enfin, avant de regarder son associé blond. J'ai un plan.
- Ooh~ ! J'adore quand tu as des « plans », répondit Alois. J'ai hâte de l'entendre.
- Quoi ? demanda l'élève en garde à vue, regardant Ciel alors que ce dernier se levait et mettait ses mains dans ses poches.
Le garçon ne faisait pas confiance à ces étranges énergumènes.
- Qu'est-ce que vous allez faire ?
- Rien qui te regarde, répondit simplement le bleuté. Nous allons simplement faire notre travail.
- Est-ce que je suis encore dans la panade ?
- Allons bon, oui, dit froidement le bleuté. Dis « bonjour » à la police pour moi.
Il sourit narquoisement en sortant de la pièce tandis que le garçon protestait. L'humain se leva et observa les démons partir, poussant toutes les injures qu'il connaissait tout en demandant à ce qu'ils ne partent pas, ce qui fit sourire la menace blonde jusqu'aux oreilles. Alois, lui aussi, prenait plus de plaisir dans tout cela qu'un « humain » lambda, mais tout comme son bien-aimé bleuté, c'était un sens de l'humour qu'il avait gardé de son ancienne vie humaine. Cela ne le gênait pas vraiment. Il était content avec sa vie actuelle, et c'était tout ce qui lui importait.
Il s'amusait avec la personne qu'il aimait le plus, et cela lui suffisait.
