Écrit par HateWeasel

334. Romarin.

Alois resta, paralysé, dans sa position assise au sol. Il était pétrifié par ces yeux cramoisis, l'un d'eux presque aveuglé par la marque diabolique. Il n'était pas sûr de comprendre ce qu'il ressentait, mais il ne pensait pas qu'il s'agissait de peur. Non, il y avait de la peur. De la peur pour sa propre vie au fond de son esprit, et la peur de perdre son bien-aimé Ciel au-dessus de tout. C'était un choc qu'il éprouvait surtout à cet instant particulier, alors qu'il observait le visage du bleuté.

Ce dernier se tenait avec un air hébété, ses cornes et sa queue sorties avec le reste de sa forme démoniaque. Il léchait le sang sur ses doigts qui provenait du dos à présent éraflé du blond qui était témoin de ce changement de personnalité. Alois bougea légèrement dans sa position, le faible bruit presque inaudible attirant les yeux du bleuté vers lui. Ciel s'arrêta de faire ce qu'il faisait, et sourit au blond, un grand sourire édenté presque pervers qui fit frissonner l'autre garçon. Goûtant une dernière fois à la substance rouge sur son majeur, le bleuté prit la parole.

- Tiens, qui l'aurait cru~ ? dit-il d'un ton affreusement mielleux, attirant à nouveau l'attention du blond. On dirait bien que ton sang est aussi bon que tout le reste, Jim, continua-t-il, ces paroles et ce sourire faisant rougir le blond.

Secouant la tête, le blond se leva, fronça les sourcils face à l'autre garçon, prit une position défensive en plissant le nez, et grimaça de plus bel lorsqu'un ricanement s'échappa de la gorge de l'autre garçon.

- Enfin, Jim, si tu fais une tête pareille, je vais devoir t'ouvrir en deux~ ! dit Ciel dans sa transe.

Bien qu'Alois sache qu'il ne pensait pas une seule chose de ce qu'il disait, et quoiqu'il sache que le venin était entièrement fautif, ces mots avec cette voix résonnaient dans ses oreilles, et la peur s'empara de lui. Mais, il devait être brave, et ne pas se laisser déstabiliser. Ce n'était pas seulement pour lui, mais également pour Ciel. Le bleuté ne se le pardonnerait jamais s'il effrayait le blond ne serait-ce que durant l'espace d'une seconde ; Qui plus est, tout son travail pour aider le blond à combattre ses peurs et ses insécurités n'aurait servi à rien.

- Tu ne pourrais pas, même si tu essayais, répondit Alois en serrant les poings tout en levant la tête.

Le menton levé, le torse bombé, les épaules en arrière ; oui, il allait défier cette peur avec tout ce qu'il avait. Soudain, cependant, tout s'arrêta alors qu'il écarquilla les yeux.

Ses muscles se tendirent et il bondit en arrière, évitant le bleuté qui chargeait avec son bras, montrant ses ongles semblables à des serres au garçon. La queue de Ciel remuait d'un côté à l'autre alors qu'il ricanait et se réjouissait de la déclaration du blond. Une nouvelle fois, et une autre, il fonça sur le blond, le manquant de peu à chaque fois.

Ciel était rapide, presque trop rapide, alors qu'Alois avait du mal à temporiser ses mouvements afin d'échapper aux entailles du bleuté, et il reçut une ou deux petites coupures en conséquent. L'une d'elles faillit toucher son œil, et une griffure apparut juste en-dessous sur la joue du garçon. Sa peau le piquait, étant donné que les blessures infligées par un démon prenait apparemment plus de temps à guérir. Ces petites coupures et griffures auraient dû ne prendre qu'environ cinq secondes à se régénérer, mais à la place, il en fallait environ dix-sept. L'énorme morsure sur son épaule prenait encore plus longtemps.

Ses blessures ne firent qu'empirer lorsqu'il échoua en essayant d'éviter une attaque, laissant une ouverture pour la prochaine. Ciel lui mit un coup de pied dans l'estomac qui lui coupa littéralement le souffle et l'envoya voler dans le mur derrière lui. Une vive lueur blanche apparut devant les yeux du blond alors que sa tête heurta la brique avant que le reste du blond et elle tombent au sol, serrant les dents à cause du bourdonnement dans ses oreilles ainsi que le bruit du rire de son assaillant. Il se frotta brièvement l'arrière du crâne pour soulager la douleur, mais il sentit quelque chose de chaud et humide, et ce qui semblait être de la brique.

Il jeta un œil derrière lui et vit qu'il y avait à présent une grande fissure dans le mur ainsi que des taches de sang. Pas étonnant que sa tête tourne. Heureusement pour lui, le bleuté attendit poliment qu'il reprenne ses sens avant de lancer sa prochaine moquerie.

- Debout, ordonna-t-il. Tu viens de me défier, non ? Debout ! Ce ne sera pas drôle si tu ne ripostes pas !

Alois s'appuya sur ses mains et ses genoux, regardant par-dessus son épaule le mur. Il ne voulait pas se retrouver acculé maintenant. Il regarda ensuite le bleuté, au moment où ce dernier levait le pied au-dessus de lui, visant la tignasse blonde déjà ensanglantée de la menace avant de le ramener au sol. Il ne toucha que de la terre, y laissant une marque assez conséquente, alors que le Macken avait roulé sur le côté pour éviter l'attaque à temps.

Profitant de cet instant, le blond bondit sur ses pieds et se précipita vers l'inconnu. Son but n'était pas de fuir le bleuté. Non, il avait fait une promesse, après tout. Il avait juste besoin de ne pas rester dans une position où le bleuté pouvait le piéger. Le mur derrière lui était un problème, mais plus maintenant. Désormais le seul problème qui persistait était le bleuté lui-même qui le poursuivait, presque comme un prédateur à la poursuite de sa proie.

Combattre le bleuté n'était pas quelque chose qu'il voulait faire. Il ne voulait pas blesser Ciel de quelque façon, manière, ou forme, alors se contenter de le fuir était sa seule option. Mais il fallait le reconnaître, ce n'était pas « facile » du tout. Ciel était rapide. Peut-être était-ce parce qu'il était dans sa forme démoniaque, mais il ne facilitait pas le plan du blond qui consistait à « gagner du temps jusqu'à ce que le venin se dissipe ».

Cela valait le coup d'essayer. Des flammes noires recouvrirent le corps du blond, cachant toutes traces de ce dernier. Un bras finit par sortir du brouillard, faisant disparaître le brasier, révélant Alois.

Il avait oublié à quel point sa tenue était découverte dans cette forme, et il avait perdu l'habitude de la petite veste qui montrait son abdomen ainsi que du mini-short qui ne laissait entrevoir qu'un mince bout de peau entre les longues bottes du garçon et lui. Oh, comme il avait oublié ce short. Il s'était habitué à porter des pantalons ordinaires, récemment, et il devait admettre que porter des mini-short à dix-sept ans était quelque peu embarrassant.

Toutefois, il ne pouvait pas se permettre de laisser le bleuté le voir faire preuve d'une quelconque faiblesse. Il jeta un œil par-dessus son épaule pour voir le garçon et fronça les sourcils. Pourquoi est-ce qu'il avait eu la veste militaire virile qui le protégeait du froid ?

Cela ne dura qu'une fraction de seconde, mais le blond fut assez distrait de son objectif pour que le bleuté prenne l'avantage. Il sauta dans les airs, touchant des pieds la surface d'un mur de l'un des nombreux bâtiments avant de s'élancer et d'atterrir devant le garçon. Leur course-poursuite fut brusquement arrêtée lorsque Ciel mit son bras en arrière et le relâcha, la force du mouvement combinée à la vitesse du blond envoyant à nouveau le pauvre garçon voler. Hélas, le bleuté courut plus vite qu'il ne tomba, rejoignant le garçon à son point d'atterrissage pour lui asséner un autre coup de poing.

Et un autre, et un autre, et un autre…

Lorsque Ciel en eut assez de cette répétition, Alois aurait juré que l'une de ses côtes était à présent cassée, peut-être deux. Dieu merci, les démons guérissaient vite. Il ne faudrait que quelques minutes, contrairement à Sebastian, qui pouvait guérir d'un tir à la tête en quelques secondes. Alois n'aimait pas trop être l'un des plus jeunes démons de la maison Phantomhive. Le corps du pauvre garçon était recouvert de bleus, alors qu'il finit par tomber à terre dans un bruit bouleversant.

- Trop faible… lança le démon à la tête des Phantomhive. Je pensais que tu me donnerais plus de fil à retordre ! Pauvre, pathétique petit Jimmy… Je suppose que je n'ai pas d'autre choix que de-

Il fut soudainement interrompu lorsqu'un lierre s'enroula autour de sa gorge. Les épines s'enfoncèrent dans sa peau alors que d'autres lierres sortirent de la terre et s'emparèrent des membres du bleuté, l'empêchant de se mouvoir. Il écarquilla les yeux avec surprise, surtout lorsqu'il vit le blond se relever. Il chancela quelque peu, au départ, mais ensuite, il fut stable, dur comme un roc. Les yeux de l'adolescent blond étaient en feu, reflétant une lueur cramoisi inquiétante.

- Je ne suis pas « pathétique », dit-il en serrant les poings. Je ne suis pas « faible », non plus ! Je suis Jim Macken, Inspecteur Junior, Agent de la Table Ronde ; de Sa Majesté, et assistant de Sir Ciel Phantomhive ! J'ai été en Enfer et j'en suis revenu, j'ai vu et subi des choses qui feraient pleurnicher le plus endurci des hommes comme un vulgaire enfant ! Je ne suis pas « faible », je ne suis pas « pathétique », et je n'ai pas peur ! Plus maintenant ! Plus jamais !

Ciel resta inerte, écoutant les paroles de l'autre garçon, les yeux grands ouverts, comme un cerf ébloui par les phares d'une voiture. Les épines perçaient sa chair, mais il n'y faisait pas attention. Il ne réagissait qu'à ces mots, et à cette tête. Lentement, un sourire s'immisça sur son visage, suivit d'un rire.

- Excellent ! s'exclama-t-il, des piques noirs sortant de son corps et découpant les lierres en morceaux.

Alois ne fléchit pas. Il ne sourcilla même pas.

Il l'avait vu venir. Il s'agissait de la nouvelle signature de Ciel, « Umbra Regalia ». Maintenant, au lieu d'envoyer de l'énergie dans son ombre pour créer des piques, il était capable de les fabriquer directement depuis sa tenue. Ils étaient plus puissants, et le rendaient beaucoup plus dur à toucher. Bien qu'Alois connaisse, lui aussi, quelques sorts, ils n'étaient pas de taille face à ce niveau de magie. Cela dit, il avait bien un tour dans son sac, mais il hésitait à y avoir recours. Le temps n'était pas son allié alors qu'il tentait de prendre une décision, le bleuté chargeant à nouveau, cette fois, en concentrant ses piques vers l'avant pour s'en servir comme d'une arme offensive. Alors qu'il attaqua, Alois fit son choix.

- Kaspar ! cria-t-il en tendant la main.

Des flammes noires se formèrent dans sa paume, croissant et se déchaînant avant de partir en fumée. Juste là, à la vue de tous, le pistolet semi-automatique anti-monstre Kaspar, était au milieu de la paume de la menace. Espérant que sa précision soit bonne, il appuya sur la gâchette, relâchant un barrage de balles droit sur le bleuté. Elles entrèrent en collision avec chaque pique, les détruisant en milles morceaux alors que le bleuté se rapprochait.

Ciel planta ses deux pieds dans le sol, s'arrêtant net afin de comprendre ce qu'il venait de se passer. Il regarda autour de lui et réalisa que ses piques n'étaient plus là. En se retournant vers le blond, il sentit quelque chose heurter le côté de son visage. C'était la botte d'Alois.

Du sang coula de ses lèvres alors que la chair avait été coupée par ses propres dents pointues lorsque la botte l'avait frappé, avant qu'il se retrouve à déraper par terre une bonne distance plus loin. S'essuyant le visage, le bleuté montra les dents et grogna comme une bête sauvage. Rugissant, il invoqua sa propre arme.

- Zamiel ! cria-t-il, des flammes noires apparaissant dans sa paume.

Alois prit cela comme une invitation à fuir, et à ne pas rester dans sa ligne de mire.

Les balles filèrent à toute allure alors que le bleuté tirait encore et encore les mains tremblantes. Il ne semblait pas vraiment en mesure de viser correctement pour une quelconque raison, mais quoi qu'il en soit, cela semblait beaucoup agacer le garçon qui grogna comme un animal en colère. Des vagues de chaleur semblaient émaner des projectiles alors qu'ils rataient la menace blonde. C'était comme si le bleuté essayait de ne pas le toucher avant qu'il puisse se cacher derrière un autre mur.

- Génial… souffla Alois, fronçant les sourcils avec frustration. C'est super de voir que Ciel a eu la gentillesse d'oublier de me donner son flingue avant de devenir un psychopathe en puissance…

Il rechargea son arme, réfléchissant à sa prochaine stratégie. C'est alors qu'il y pensa. Pourquoi est-ce que Ciel ne pouvait pas tirer correctement ?

S'il l'avait voulu, Ciel aurait pu vider l'entièreté de son pistolet dans l'arrière du crâne du blond avant même que le garçon touche le sol. Pourquoi ne l'avoir pas fait alors ? Pourquoi sa précision était-elle aussi hasardeuse ? Le venin était-il en train de s'estomper ? Ciel était-il en train de résister ? Il ne savait pas. Peut-être que les balles anti-monstre dans l'arme interféraient avec les propriétés du venin. Quoi qu'il en soit, son adversaire s'affaiblissait, alors il devait prendre l'avantage d'une manière ou d'une autre.

- Bouh, chuchota une voix et le blond se retourna pour braquer son pistolet là d'où venait le bruit.

Il se retrouva nez à nez avec le canon d'un certain revolver entre les mains d'un certain bleuté. Alois fronça les sourcils, et mit de la pression sur la gâchette pour avoir l'air menaçant tandis que le sourire du Phantomhive s'agrandit.

- Oh… Jimmy, Jimmy, Jimmy… dit le garçon d'un ton condescendant, absolument pas perturbé par le pistolet chargé et braqué de l'autre garçon.

Il secoua la tête, avant de sourire tendrement au blond.

- Toi et moi savons que tu ne pourrais pas.

Les muscles faciaux d'Alois se relaxèrent, mais le froncement de sourcils était toujours là. Il était apeuré désormais, alors que le bleuté ricanait. Il baissa son pistolet, et remit la sécurité, regardant le bleuté d'un air triste. Ciel le regardait en retour, appuyant légèrement sur la gâchette, mais il y avait une once de quelque chose de familier dans ces yeux cramoisi à cet instant. Comme du désespoir.

Le blond ferma les yeux, écoutant le ricanement de son bien-aimé tout en sentant un semblant de romarin dans l'air.

Le pistolet tira, mais pas avant que le blond rouvre brusquement les yeux pour frapper la main du bleuté, changeant la trajectoire du tir. Zamiel tomba de la main de Ciel par terre. Lorsque le bleuté se remit du choc, il serra les dents. Le duo de démons passa au corps-à-corps, donnant plusieurs coups de poing et griffures à chacun. Alois se mit derrière Ciel et attrapa l'arrière de sa tête avant de l'encastrer dans le mur. Malheureusement, le bleuté n'apprécia pas trop le geste.

Ciel se dégagea de la prise du blond et se fraya un chemin à côté de lui. Dans une cruelle tentative de vengeance, le Phantomhive agrippa fermement les mèches blondes, et envoya le front de l'autre garçon dans le mur. Puis il recommença. Et une nouvelle fois, il recommença, et encore, et encore, et encore…

Il lâcha le blond un instant, le laissant tomber à genoux, le mur lui-même l'empêchant de complètement s'écrouler par terre. Des morceaux de briques étaient enfoncés dans son front, et des bouts de peau manquaient alors que du sang s'écoulait le long de son visage. Quant au mur, il y avait une brique brisée là où une en parfaite état s'était trouvée. Quant à Alois, le monde ne tenait pas en place, et sa tête était comme embrumée. Il tenta de se relever, mais il n'arrivait pas à garder l'équilibre.

Attrapant violemment l'arrière de son haut, le bleuté jeta le blond à travers la cour. Il atterrit sur son estomac, mettant instinctivement ses bras devant lui pour amortir la chute. Le monde était flou, et la seule chose qu'Alois pouvait entendre était un sifflement aigu dans ses oreilles. Il continuait à trouver qu'il sentait quelque chose de familier. Alors que le monde revenait peu à peu à la normale, il le vit :

Un tas de romarin qui n'avait pas été allumé. L'un d'eux avait dû l'oublier, mais maintenant, Alois en était clairement content. Lentement, il se mit à ramper dans sa direction. S'il pouvait ne serait-ce qu'en avoir une poignée, peut-être qu'il pourrait faire quelque chose. Le garçon était sur le point de le découvrir lorsque le bleuté attrapa sa cheville et le tira. Un revolver fut une nouvelle fois mis juste devant le visage du blond alors qu'il pendouillait par la cheville, tenu par le bleuté.

- Je voulais te déchirer en morceaux de la tête aux pieds… dit le bleuté en serrant les dents, … mais tu n'en vaux pas la peine.

Rapidement, Alois jeta sa poignée de romarin dans le visage de l'autre garçon, ne s'attendant pas à grand-chose, mais sa vivacité d'esprit réussit à surprendre ce dernier. Ciel se tint là, essayant de retirer la kryptonite de démon de son champ de vision, avant de prendre un coup de pied à l'estomac venant de la jambe libre du blond qui lui permit d'être relâché, et de tomber sur la tête pour ce qui sembla être la cinquantième fois ce jour-là. Se servant de son jeu de jambes, il fit tomber à la renverse d'un coup de pied le bleuté qui lâcha son pistolet.

Une fois de plus, Alois essaya de se diriger vers le tas de romarin avant d'être plaqué par Ciel. Il n'y avait qu'une longueur de bras entre Alois et son arme secrète, mais il y avait également un bleuté furieux et meurtrier sur lui, grognant comme une sorte de bête affamée. Ciel mit son bras en arrière, prêt à asséner un autre coup alors que le blond tentait d'atteindre frénétiquement l'herbe.

A la place, il bougea son propre bras, mettant un coup de poing en plein milieu du visage du bleuté. L'opportunité qu'il venait de créer ne lui échappa pas alors qu'il mit le bleuté sur le dos, les faisant tous les deux rouler plus près du romarin. Avant que Ciel puisse répliquer, le blond s'empressa de prendre une poignée de l'herbe et de la mettre en plein dans son visage, la tenant fermement sur son nez et sa bouche. C'est alors qu'un changement opéra.

Il n'y eut pas un bruit. Tout était calme. Ciel fut complètement paralysé par ce contact, les yeux écarquillés. Bien vite, cependant, tout son corps se relaxa. Sa main, qui avait été prête à frapper, enroula à la place ses doigts autour du poignet du blond, tenant sa main là où elle était tandis qu'il inhalait le parfum de l'herbe en soupirant. Après quelques instants à observer le garçon, Alois reprit sa forme habituelle, usé par le combat, et quelque peu confus par le changement soudain de comportement du bleuté. Soudainement, il comprit lorsqu'il, lui-même, commença à se sentir dans les vapes.

Le romarin, en grandes quantités, pouvait mettre les démons dans les vapes.

Avec le peu de rationalité qui restait au blond, il mit sa main libre dans sa poche et en sortit son téléphone pour appeler le quartier général de H.E.L.L.S.I.N.G. Il savait qu'ils auraient beaucoup d'explications à donner, mais actuellement, il s'en fichait. Même s'ils étaient dans une cour, entourés « d'herbe à démon » alors qu'Alois chevauchait Ciel, c'était toujours mieux que d'être mort.

- Allô ? dit-il, commençant à être influencé. Ici l'agent Jim Macken… On… On… On a besoin de soins médicaux...