Écrit par HateWeasel

443. Ne jamais rêvasser pendant un combat.

- Tu t'appellerais pas "Alois Trancy", un truc comme ça ? demanda Metus en pointant du doigt le blond devant lui.

- Ouais, comment tu sais ? demanda la menace.

- Il y avait des tableaux de toi dans le manoir qu'on a utilisé pour la fête, expliqua le démon aux griffes. Il y avait écrit "Alois Trancy", et je n'oublie pas les noms des gens qui ont failli me battre.

- Ooh~! Je suis flatté, répondit Alois. Je ne peux pas en dire autant pour toi, par contre. Jusqu'à présent, je t'ai toujours appelé "coupe au bol".

Son adversaire fronça les sourcils.

- C'est Metus ! grogna le démon avec la coupe au bol.

- Oh ! J'ai compris ! C'est "peur" en latin ! En référence à ton pouvoir ! répondit le blond. Chouette.

- Est-ce qu'on va s'entre-tuer, ou passer la nuit à papoter ?!

- C'est toi qui a commencé à parler de noms, mec, dit Alois en haussant les épaules. Wow !

Il s'empressa de bondir sur le côté pour éviter l'autre démon qui tenta de le piquer avec ses griffes. Lorsqu'il se rendit compte de son échec, Metus ne perdit pas de temps et refit une tentative de son autre main, passant tout son poids sur ses pieds afin de ne pas être déséquilibré. Par reflex, Alois leva son gantelet pour s'en servir comme d'un bouclier avant de finir par réussir à mettre de la distance entre eux. Il écarquilla les yeux, cependant, lorsqu'il regarda son arme et vit de profondes griffures à sa surface. Son adversaire lui sourit narquoisement.

- On dirait bien que tes petits jouets ont atteint leur limite, provoqua le démon à la coupe au bol en bougeant la main.

Alois plissa les yeux en regardant le jeune homme.

- Mais pas moi, dit-il, ses yeux luisant en rouge alors qu'il passa à l'attaque.

Même si elles commençaient à s'affaiblir, ses armes fonctionnaient toujours, alors Alois comptait bien s'en servir au maximum jusqu'à ce qu'elles rendent l'âme. Il envoya un coup à Metus, dont les sens étaient étonnamment aiguisés. Le démon évita la plupart de ses attaques, ne se laissant qu'être effleuré par les poings du blond. C'était frustrant, mais le démon devrait finir par s'épuiser.

Malheureusement, Metus vit une ouverture, et il se mit à attaquer à son tour, obligeant le blond à reculer. Il ne laissait aucun répit au garçon, mais la menace réussissait tout de même à se protéger, Jarnglofar en prenant un coup. Les gantelets du garçon étaient maintenant décorés de profondes entailles qui continuaient à s'ouvrir à chaque impact. Alois devait trouver une opportunité pour reprendre l'avantage avant de finir par perdre sa protection.

- Cassez-vous ! rugit Metus pendant ses attaques. Cassez-vous, putain ! Cassez-vous pour que je puisse la voir ! Je veux voir ta peur !

Alois grimaça en entendant cette déclaration. Impossible qu'il laisse cela arriver. Il n'allait pas se laisser souffrir davantage. Puisque ses bras étaient occupés, le garçon utilisa sa jambe, frappant l'autre démon sur le côté avec son pied.

- AÏE ! cria Metus.

Même avec un coup aussi douloureux, il lança sa queue en direction du Macken. Alois écarquilla les yeux et il retira rapidement sa jambe. Il sauta en arrière, s'éloignant du champ d'action du démon, mais à en juger par la légère douleur dans sa jambe, il avait été un peu trop lent. Heureusement pour lui, ce ne semblait être qu'une égratignure. Il pouvait encore gagner.

- Ce n'est pas suffisant pour toi, hein ? dit le démon à la coupe au bol. C'est une dose suffisante pour rendre un humain complètement fou, mais bon, je suppose que ça me laisse plus de temps pour jouer avec toi.

- Dégueu, répondit Alois en plissant le nez.

Il n'aimait pas ce que dégageait ce démon. Vraiment pas.

En plus de cela, il n'appréciait pas la sensation de brûlure dans sa jambe. Le Macken savait qu'il devait en finir vite, mais comment ? Il n'avait presque plus de balles, et le combat au corps-à-corps n'était pas envisageable non plus. Ses gantelets s'affaiblissaient, et son adversaire devait s'approcher pour en finir avec lui. Alors qu'il songeait à tout cela, Metus décida de ne plus attendre.

Des yeux bleus glacés s'ouvrirent en grand et les bras du blond se levèrent pour se défendre contre l'autre démon qui apparut juste devant lui. Metus mit son bras en arrière et le lança vers la menace avec toute sa force, ce qui pour effet de fissurer l'arme du garçon avant qu'un gros morceau en tombe. Il recommença plusieurs fois, jusqu'à ce que finalement, Jarnglofar MK II soit réduit en morceaux.

- Ah... fut tout ce qu'Alois put dire dans son état de choc.

- Et maintenant ! s'écria Metus en enfonçant ses griffes dans les avant-bras du blond, déchirant le tissu de sa chemise et de sa veste, tachant de rouge le tout.

Juste au cas où, lorsque le blond dit un pas en arrière, il attaqua à nouveau, coupant le torse du blond. Alois tituba en arrière, terrifié et incertain de ce qui allait arriver ensuite.

- Montre-moi ce dont tu as peur, dit le démon à la coupe au bol, observant avec beaucoup d'amusement l'autre garçon reprendre une position de combat.

Le cœur d'Alois se mit à battre la chamade, et son anxiété s'emporta. Il n'aurait qu'à transformer ces sensations en détermination pour se battre, mais sa vision commençait à devenir floue et tout semblait résonner au loin. Ses plaies le brûlaient, et sa tête tournait.

Finalement, ses jambes le lâchèrent, mais il fut tomba dans les bras de quelqu'un. Il cligna des yeux avant de les fermer et de secouer la tête, mais lorsqu'il les rouvrit, il eut du mal à croire ce qu'il voyait. La terreur s'empara de lui lorsqu'il se vit dans la chambre principale des Trancy, mais elle n'était pas comme il l'avait laissé. Elle était décorée de rouge et de doré, avec des vieilleries qu'il n'aurait jamais choisi pour décorer quoi que ce soit.

- Tu trembles, dit une voix qui fit geindre le garçon.

Elle était rauque et écœurante, comme il s'en souvenait. Il leva une main et la posa sur le bras de la personne qui le maintenait debout. Lentement, il leva les yeux, ces derniers s'écarquillant lorsqu'il vit un certain visage, ce même visage le regardant également avec un mauvais sourire. Cette simple vision l'aurait fait hurler, mais la scène, les bruits, et le contact avec cette personne l'en empêchaient, le rendant seulement capable de faire de petits bruits tandis que des larmes coulaient sur ses joues.

- Ne t'inquiète pas, Alois, dit Metus en caressant doucement les cheveux du garçon avec un rire, de retour dans la réalité. Ça va être amusant.