Écrit par HateWeasel

444. Le pire des scénarios.

- JIM ! hurla Ciel depuis son côté du château alors qu'il observait le combat se dérouler.

Il fit quelques pas en arrière avant d'être arrêté par l'épée de Mary. Le garçon fronça les sourcils en regardant la fille, lui lançant un regard des plus sombres.

- N'interfère pas, dit-elle. C'est son combat, pas le tien.

- Je m'en fiche, répliqua Ciel. Je me fiche de ça. Jim ne mérite pas ça. Personne ne mérite une chose pareille ! Je ne vais pas me tourner les pouces pendant qu'il se fait torturer !

- Si, dit Mary. Penses-tu vraiment pouvoir communiquer avec lui dans son état actuel ? Penses-tu pouvoir le convaincre qu'il va bien ? Actuellement, il ne voit rien d'autre que ce dont il a peur. Même si tu le rejoins, il ne te verra pas.

- Peu importe. Je veux qu'il soit sain et sauf, et je ne vais pas laisser ce monstre le torturer et le tuer !

- Et si je t'en empêchais ?

- Tu devras me passer sur le corps, s'exclama le Phantomhive et la fille eut un grand sourire.

- Une raison de plus pour te garder ici, dit la démone. Le pari tient toujours.

- Oublie ce pari. Jim est plus important que toi, dit Ciel.

- Tu ne peux pas le sauver si tu es mort, fit remarquer son adversaire, et il grimaça.

Elle avait raison, mais il voulait sauver son cher et tendre. Le garçon avait déjà assez souffert, et il méritait un peu de paix. Ciel voulait à tout prix rendre le blond heureux, mais il ne pourrait jamais y arriver s'il perdait sa vie en essayant. Cela anéantirait le Macken.

Alois repoussa son ennemi, s'échappant de l'emprise de l'autre démon. Il tenta de fuir, mais ses jambes ne lui obéissaient pas et il tomba. Puisqu'il ne pouvait pas courir, il décida de ramper, mais Metus attrapa une de ses jambes pour le ramener brusquement avec un petit cri.

- Et où crois-tu aller comme ça ? On ne fait que commencer ! dit Metus en observant le garçon à terre devant lui se mettre en boule pour se défendre.

Le blond se mit en position fœtale pour se protéger du mieux qu'il le pouvait. Son corps tremblait violemment et ses yeux étaient complètement fermés alors qu'il serrait les dents et se préparait au pire. Pourquoi se sentait-il aussi faible ? Pourquoi était-il incapable de fuir ? Il avait tellement peur ; une vraie terreur. Il ne trouvait même plus la force de combattre.

Lorsque Metus parlait, il entendait le Comte Trancy. Il voyait le Comte Trancy, l'homme qui l'avait souillé et qui avait fait de lui plus qu'un moins que rien. Ce n'était pas une expérience qu'il voulait revivre. Le corps d'Alois n'était plus un outil dont on se servait, et il ne comptait plus jamais se rabaisser à cela.

Il valait bien plus que cela. Alois était fort, il était intelligent, et il avait de la fierté. Il avait de la valeur, et il le savait, alors pourquoi une fois confronté à son passé était-il pétrifié ? Pourquoi devenait-il faible au point où il ne pouvait même pas fuir ? Peut-être qu'il ne valait effectivement rien. Peut-être, que peu importe ce qu'il faisait, il ne pourrait jamais y échapper.

Bientôt, on le tira par les cheveux pour qu'il s'assied. Il tenta de garder la tête au sol, mais en vain. Metus tenait sa tête entre ses mains et regardait le garçon avec un sourire tordu.

- Ouvre les yeux, ordonna-t-il. Laisse-moi voir tes yeux.

Son sourire disparut lorsque le blond essaya de secouer la tête pour montrer son refus.

- J'ai dit : ouvre les yeux ! cria Metus en coupant la joue du garçon.

Alois laissa échapper un cri, et il essaya de tourner la tête.

- Ouvre-les, putain ! Ouvre-les maintenant ou je les arracherais !

Le blond ouvrit aussitôt les yeux en entendant l'ordre, mais il les baissa. Dans son esprit, il était toujours au manoir Trancy, et face au Comte. Il serra les poings en attendant la suite.

- Regarde-moi, ordonna Metus. Si tu ne le fais pas, je te couperais à nouveau.

Peu importe à quel point il n'en avait pas envie, Alois avait l'impression de ne pas avoir de choix. Il était tout simplement sans défense. Hésitant, il regarda le visage de son adversaire, s'attendant à voir le Comte Trancy, mais il ne vit que du rouge. Le blond était piégé dans le regard de l'autre démon.

- Montre-moi... murmura le démon à la coupe au bol. Montre-moi le pire des scénarios...

Ils restèrent ainsi un moment avant qu'un large sourire se dessine sur le visage du démon plus âgé. Il regardait les yeux vides de l'autre garçon, voyant tout. Il caressa doucement le visage d'Alois tandis que le blond tremblait, en se contenant à peine.

- Oh... dit Metus. Oh ! C'est... C'est tellement... Succulent !

Il rit en le lâchant, se relevant pour faire quelques pas en arrière. Le garçon devant lui ne pouvait rien voir. Il n'entendait rien. Il n'avait que la peur à cet instant. Alois se noyait et il n'arrivait pas à remonter à la surface. L'obscurité poisseuse le retenait, et tentait de le dévorer.

- Réveille-toi, Alois, dit une voix familière qui le ramena immédiatement à ses sens.

Soudain, il était de nouveau sur le toit du château. Il n'était plus dans la chambre Trancy, et il ne coulait plus dans les abysses. Ses tremblements ne se calmaient pas, et sa gorge était comme sèche. Le blond continuait à pleurer, mais il était de retour. Il était de retour dans le monde réel.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'as vraiment pas l'air bien, dit la voix, attirant l'attention d'Alois.

Là, devant lui, se trouvait la personne qu'il voulait bien voir.

- Ciel... murmura-t-il alors que le bleuté le regardait avec un sourire tendre.

Il était si absorbé par le visage du Phantomhive qu'il ne remarqua même pas les griffes qui remplaçaient ses doigts.