Écrit par HateWeasel
445. Zakuro.
- Ciel... chuchota le blond.
Il craignait que sa voix le trahisse s'il parlait plus fort.
Le bleuté le regardait avec tendresse, s'approchant pour s'accroupir devant lui. Avec prudence, il tendit la main afin de toucher le garçon afin d'écarter ses mèches pour les mettre derrière son oreille. Il observa le blond renifler et tenter de ne pas pleurer. Il s'approcha un peu plus, passant ses bras autour du Macken.
- Tout va bien, je suis là, mentit Metus en caressant doucement les cheveux du blond.
Les larmes aux yeux, il cacha son visage contre l'épaule du démon pour l'enlacer à son tour. Sa tête tournait, ses oreilles bourdonnaient, et il avait peur. Alois voulait à tout prix rentrer chez eux, mais il ne savait pas s'il pouvait encore le faire. Après quelques instants, il se sortit fébrilement de l'embrassade.
- Qu'est-ce qui est arrivé à Metus ? demanda-t-il, fermant les yeux tandis que le bleuté essuyait ses larmes.
- Tu n'as plus à t'en faire, dit son ennemi. Il n'y a plus que toi et moi.
Alois sourit un peu. Il se pencha et embrassa le coin de la bouche du démon, ce qui surprit Metus. L'imposteur eut un sourire tordu avant de se reculer et d'embrasser le blond. Alois écarquilla les yeux, surpris, mais il ne le repoussa pas. A cet instant, les lèvres de Metus étaient identiques à celles de Ciel, même si leurs mouvements étaient quelques peu "étranges".
Il trouva définitivement cela étrange, cependant, lorsqu'il décida que le baiser durait trop longtemps et qu'il voulut s'éloigner. Il n'était vraiment pas d'humeur pour quelque chose d'aussi poussé, mais le bleuté persistait, le tenant en place. Alois poussait sur ses épaules, mais le garçon continuait. Finalement, il tourna la tête pour rompre le lien.
- Pas maintenant, dit-il en détournant le regard, mais son menton se retrouva entre les doigts de l'imposteur qui l'obligea à le regarder.
- Je t'ai dis que je rattraperai le temps perdu, non ? demanda Metus en tenant fermement le garçon. Je veux commencer le plus tôt possible.
- Je n'ai pas vraiment envie... répondit le Macken. Je... Je ne veux pas faire ce genre de choses maintenant... Désolé... Tu sais comment c'est...
Il laissa échapper un petit cri lorsqu'il fut poussé sur le dos. Son visage se tordit sous la peur alors que ses bras furent placés au-dessus de sa tête par les mains de l'autre garçon, qui, se mit à passer son doigt sur son torse. L'imposteur était juste au-dessus de lui, entre ses deux cuisses, souriant tout du long.
- Qu'est-ce que tu-?! demanda Alois avant d'être interrompu lorsque l'autre garçon colla brusquement leurs lèvres ensemble.
Il réussit à se libérer du baiser, si l'on peut appeler cela ainsi, en secouant la tête pour la tourner.
- Arrête ! Ce n'est pas drôle !
- Mais je croyais que tu m'aimais ? susurra Metus en embrassant la joue du garçon, passant ensuite à son cou.
Il le sentit gigoter en-dessous de lui alors qu'il tentait de s'échapper, et il sourit.
- Oh ? Est-ce que tu as peur quand je te tiens comme ça ? demanda l'imposteur. Je suis vraiment désolé...
- Arrête... geint Alois. Ciel... s'il te plaît... je... arrête... je n'aime pas ça...
- Mais tu es adorable comme ça... dit l'autre démon en coupant la chemise du garçon avec une griffe.
Lorsque le garçon essaya de fermer les jambes, il les rouvrit violemment avec sa main libre.
- Qu'est-ce que tu fous ?! demanda Metus.
- Je ne veux pas faire ça ! dit le blond, les larmes coulant sur ses joues.
Aussitôt, il retrouva son visage entre l'index et le pouce de l'autre garçon.
- Vraiment ? dit froidement le faux bleuté. Tu m'appartiens, et je peux faire ce qu'il me plaît de toi.
- N-Non... Ce n'est pas... dit Alois. Ce n'est pas comme ça...
- Comme quoi ? Comme ça qu'on fait d'habitude ? répliqua l'autre démon.
Puis, un nouveau sourire narquois se dessina sur son visage.
- C'était juste un entraînement. Tu t'y habitueras vite.
- Tu... Tu ne ferais pas ça...
- Ah bon ?
- Non...
- Oh, Alois... dit Metus. Ce n'est pas comme si tu avais d'autres choix. Personne d'autre ne t'aimeras comme moi. Tu ne veux pas que je reste avec toi ?
Le Macken était en train de sangloter. Il hocha la tête, bien qu'il n'aimait pas ce qu'il entendait. Il aimait Ciel. Il voulait être avec Ciel. Le Phantomhive avait été si bon avec lui et il lui avait appris à croire en lui-même. Mais là, il se détestait. Le garçon se sentait sale. Il se sentait inutile, comme un jouet qui pourrait être jeté à n'importe quel instant. Alois aimait Ciel et il voulait être avec lui, alors il se laissa être utilisé comme bon lui semblait.
Il laissa échapper un autre cri lorsque l'autre démon planta ses dents dans son cou, suçant le sang. Le blond se mit à trembler violemment en réaction à ces avances non voulues, mais quel autre choix avait-il ? C'était soit cela, soit il perdait la personne qui lui avait montré ce que vivre heureux signifiait.
- Tu es vraiment mignon, même quand tu pleures ! rit Metus en passant ses griffes de haut en bas sur la poitrine du garçon.
Alois voulait que cela se termine. Il ne voulait plus faire cela.
- Jim !
Les yeux du garçon, qui avaient été fermés jusqu'ici, s'ouvrirent subitement. Qu'est-ce que c'était ? Cela venait de loin, mais cela avait l'air important.
- Jim, debout !
Ça recommençait. C'était un peu plus fort, pénétrant dans la torpeur qui régnait dans l'esprit du garçon. Pendant un instant, Alois se concentra sur ce bruit, ignorant ce qui lui arrivait. Ce bruit ; de quoi s'agissait-il ? C'était frénétique, mais cela calmait tout de même le garçon.
- JIM MACKEN, LÈVE-TOI ! hurla une voix, se hissant dans la conscience d'Alois. LÈVE-TOI ET TUE CET ENFOIRÉ ! NE LE LAISSE PAS TE TOUCHER ! Personne n'a le droit de te toucher si tu n'en as pas envie, pas même MOI !
Soudain, les larmes du blond ne coulèrent plus. La peur qu'il avait éprouvé jusqu'à maintenant s'en était allée, et la colère avait pris sa place. Enfin, le garçon était réveillé ; son esprit clair. Il fronça les sourcils.
- Dégage, dit-il fermement, attirant soudainement l'attention de son attaquant.
- Tu continues à faire comme si tu ne voulais pas ça ? demanda Metus. Tu m'aimes, non ?
Alois serra les dents et grogna.
- Non ! MAINTENANT BOUGE DE LA PUTAIN ! rugit le blond en tournant la tête alors qu'il ouvrait la bouche, prenant l'oreille de l'autre démon entre ses dents.
D'un coup sec, le bout de cartilage partit, et Metus dût se relever.
- ARGH ! PUTAIN ! cria l'autre démon en se mettant sur ses genoux tout en se tenant le côté de la tête.
Du sang en sortait, coulant entre ses doigts alors que le blond recracha le morceau sur le côté. Il leva ensuite une de ses jambes, la rapprochant de son torse avant de la détendre pour donner un coup de pied à l'imposteur pile dans la mâchoire. Une fois libre, il se leva et mit de la distance entre eux. Alois sourit presque alors qu'il avait l'impression d'entendre le rire fier de son bien-aimé.
- Sale... Sale fils de-! grogna Metus en titubant sur ses pieds.
- Ta gueule, connard, l'interrompit le blond. Tu m'as empoisonné avec ta merde hallucinogène de détraqué, tu as pris l'apparence de mon copain, et tu as essayé de me violer ? Je ne suis vraiment pas d'humeur pour supporter tes conneries, mon pote, et tu vas le payer.
- Mais comment... dit l'autre démon en reprenant sa véritable apparence. Comment t'es-tu débarrassé du poison ?
Le blond tira la langue, et la peur put se lire sur le visage de Metus, pour une fois. Le démon aux griffes n'arrivait pas à croire ce qu'il voyait. Il savait que le Phantomhive collectionnait les démons, mais il n'aurait jamais pensé qu'il passerait un pacte avec le Macken ! Un pentacle avec cinq cercles plus petits entre les angles de l'étoile décoraient la langue de la menace. Après quelques instants, le garçon rentra le muscle dans sa bouche et sourit.
- Un démon devient plus puissant avec chaque pacte passé, dit le blond.
C'était véridique. Depuis tout ce temps, Alois s'était servi de cette marque pour détecter la présence du Phantomhive. Voilà comment il avait su que Ciel était en vie. Le Phantomhive lui avait entièrement fait confiance pour qu'il le ramène à la maison, alors durant leurs derniers instants avant d'être séparés, le garçon avait passé un pacte avec le blond, prenant la marque du blond. En retour, Alois avait laissé le Phantomhive le marquer également. Cette confiance leur avait permis de s'ouvrir et d'être marqué ensemble pour l'éternité. Ils y étaient parvenus avec un simple baiser.
- Il a laissé sa marque sur moi, et j'en ai fait de même, dit Alois. Je me disais que quelque chose n'allait pas avec toi, mais tu as profité de ma faiblesse pour que je me remette en question. C'était rusé, mais impardonnable.
Le blond fut entouré de flammes noires. Ses cornes poussèrent, sortant de sa tête en pointant vers l'avant, et sa queue devint visible. Sa tenue démoniaque se matérialisa également, mais, il y avait quelques changements.
Le haut noir et sans manches qu'il avait d'ordinaire et qui exposait son ventre avait désormais une petite cape d'une couleur similaire, rattachée au dessous de la pièce grise sur son torse, et recouvrant ses épaules. Ses gants couvraient toujours ses bras et ses bottes s'arrêtaient au-dessus du genou, mais son short les rejoignait à présent, ne laissant pas un bout de peau de ses jambes. Le nombril du garçon était toujours visible, ceci dit, et son haut était de la même longueur. Sur la plaque en métal sur sa poitrine, le mot "Judas" avait disparu, et à la place "Salvatio" s'y trouvait, un mot pour le "Salut".
Mais pour l'instant, la menace ignorait tout cela. Il se concentrait sur son adversaire. Il prit une position de combat.
- Je vais devoir te buter maintenant, dit-il. Allez, la coupe au bol ! Dansons !
