Écrit par HateWeasel

446. Sa meilleure heure.

Un large sourire apparut sur le visage du bleuté en voyant la menace se reprendre en mains. D'une certaine manière, voir le garçon se relever et continuer à se battre face à l'adversité le rendait incroyablement fier. L'apparence démoniaque d'Alois avait même changé ! Cela voulait dire que quelque chose de significatif avait transformé le blond, et Ciel ne pourrait pas être plus heureux pour lui. Oh, comme il aimait la menace blonde.

Mais, il fallait l'admettre, le Phantomhive ressentait une certaine jalousie à l'idée que quelqu'un d'autre l'ait touché. Il était impatient de voir le Macken se débarrasser de la vermine qui tenait tant à le violer. Ciel était le seul ayant le droit de connaître la sensation des lèvres d'Alois, alors naturellement, l'intrus devait périr. Le Phantomhive sourit en observant le combat reprendre en faveur du blond, un fait qui n'échappa pas à son adversaire.

- Je ne savais pas que tu pouvais faire une tête pareille, dit Mary, attirant l'attention du bleuté.

Le sourire quelque peu bêta de Ciel devint hautain lorsqu'il posa les yeux sur elle.

- Je suis obligé, dit-il. Mon amour a évolué.

- Seulement parce que tu lui as crié dessus comme un coach de football enragé, répondit la démone. Ce n'est pas encore fini. Tout peut encore changer.

- Continue à te dire ça, dit le Phantomhive. Jim va gagner, et une fois que ce sera fait, tu mourras avec ton affreux imposteur là-bas.

Il faisait confiance aux habilités du blond. Le Phantomhive savait très bien de quoi son bien-aimé était capable, même si Alois, lui-même, l'ignorait. Alois était puissant, à la fois mentalement et physiquement. Il avait vaincu des ennemis infiniment plus fort que lui ainsi, même s'il ne s'en rendait pas compte. Le blond avait réalisé cette performance de son vivant en tant qu'humain. Alois ne perdrait pas. Après tout, si l'on se fiait à l'histoire, le garçon était très mauvais pour mourir.

Alois se tenait devant Metus, toute sa honte devenue colère et méfiance. Ses lèvres le brûlaient à cause du souvenir du baiser d'un autre que son cher et tendre, et son corps se tendait avec le besoin de réduire à néant l'autre démon. Personne n'avait le droit de le faire se sentir inutile. Personne ne pouvait se servir de son coeur comme d'un outil pour le manipuler. Ce n'était pas une question d'orgueil, mais plutôt, de dignité.

C'était le respect de soi, pas de l'amour propre, ou de la vanité, un concept que la menace avait eut du mal à obtenir. Jim Macken ne reculait pas devant les adversaires qui étaient beaucoup plus puissants que lui, mais il cédait face à lui-même. Mais, cela ne se reproduirait plus. Il retournerait auprès du Phantomhive, comme il l'avait dit, et il le ferait d'une manière qu'il le rendrait fier.

Il regarda sur le côté, en direction de là où la voix du garçon s'était élevée, et il le vit sur l'autre toit. Il devait l'admettre, il était un peu embarrassé par le fait que l'autre garçon ait assisté à tout cela, mais il se rattraperait. Il semblerait qu'il ait encore une fois été sauvé par le Phantomhive, même si cela n'avait été que par une salve d'ordres aboyés par l'autre garçon. Un grand sourire se dessina sur le visage du blond, à son insu, en y pensant. Alors, Alois leva un bras vers l'autre garçon, avec deux doigts.

- Un "V" pour "victoire", mon chéri ! s'écria-t-il, ne s'importunant pas du fait que son bien-aimé puisse l'entendre ou non. Ne bouge pas, j'arrive bientôt, d'accord ?

Puis, le garçon porta son attention sur Metus, son grand sourire devenant un peu plus espiègle. Ses yeux étaient rouges alors qu'ils intimidaient leur adversaire, et pendant un moment, cela fonctionna. Metus le regardait aussi, son visage quelque peu apeuré alors qu'il se tenait le côté de la tête, le saignement ayant commencé à diminuer. Effectivement, le maître de la peur lui-même était effrayé de ce garçon face à lui ; ce garçon délicat et timide, dont l'estime était si facilement démontable.

Ce n'était plus le garçon qui se trouvait devant lui. Ce garçon était comme du fer. Il se tenait grand et puissant, comme si rien ne pouvait l'atteindre. Pendant un instant, Metus le crut, alors que sa posture n'était pas arrogante ; elle était tout simplement sincère. Metus eut un sursaut lorsque son adversaire fit un pas en avant, sa queue blonde remuant de gauche à droite.

- Finissons-en rapidement, veux-tu ? demanda Alois. Après tout, j'ai toujours un rencard, tu te rappelles ? C'est important d'honorer tous ses rendez-vous et ses promesses.

Le démon plus âgé se mit à grimacer, mécontent, et il retira sa main de sa tête. Ce qui lui restait d'oreille essayant de se régénérer, mais il fallait du temps pour remplacer des morceaux du corps. Metus montra les crocs et se mit droit lui aussi, tentant d'imiter l'autre garçon.

- Tu as raison, mais tu as oublié, je t'ai fais une promesse moi aussi, tu sais ? dit le démon. Je t'ai dit que je m'assurerais que tu n'irais pas à ce rencard, et je compte bien la tenir.

- Je suis désolé, mais je n'ai jamais confirmé, et j'avais déjà quelque chose de prévu, répondit le blond. Et l'une de mes conditions était que je dois t'éliminer. Sans offense.

- On verra bien ! rugit Metus en chargeant la menace à pleine vitesse.

Il était comme une ombre. Les yeux d'Alois n'arrivaient pas à le voir ! Alors, ils se fermèrent tandis que le garçon prit une profonde inspiration, se jetant dans l'obscurité totale. Soudain, son corps se mouva tout seul et il sentit un courant d'air lui passer à côté avec un grognement. Son poing rencontra le visage de l'autre démon et le deuxième suivit, touchant les côtes. L'autre démon geint et balança son poids afin de pouvoir viser la gorge du garçon, ce dernier l'évitant pour lui redonner un coup dans la mâchoire.

Metus sauta en arrière, crachant sur le côté.

- Comment est-ce que tu fais ?!

- Je ne laisse plus la peur me ronger, répondit le Macken en courant vers l'autre démon.

Son pied s'écrasa contre le toit en-dessous de lui tandis que l'autre arrêta son avancée. Alois mit le bras en arrière avant de frapper, heurtant l'autre démon, mais à lieu de simplement se défendre, le démon enfonça ses griffes dans le bras de la menace pendant que son visage était touché. Bien qu'il soit en train de saigner, le blond n'était pas en meilleure position. Le garçon geint et il se recula avant de donner un autre coup pour frapper le démon à l'estomac. Metus recommença et déchira la peau d'Alois.

- Je vais te mutiler... grogna le démon à la coupe au bol. Tu seras encore plus mal que tout à l'heure... Je vais te déchirer en morceaux!

- Tu n'es pas le premier à avoir essayé, dit Alois. Et tu n'es pas le premier à avoir presque réussi ! Je ne laisserai absolument personne me vaincre !

Avec un dernier coup, Metus vola dans les airs. Il s'écrasa contre l'un des murs d'un des étages supérieurs qui était connecté au toit, fissurant la pierre. Alois lui fonça à nouveau dessus, se préparant à frapper, mais l'autre garçon esquiva avant que son poing puisse le toucher. Il brisa le mur.

- Derrière toi, dit le démon à la coupe au bol, s'apprêtant à frapper.

- Je sais, répondit le blond en se retournant pour prendre le poignet de l'autre garçon et tirer, envoyant Metus de l'autre côté pour mettre de la distance.

Alois s'arrêta au bord du toit, observant intensément son ennemi.

- Kaspar, appela-t-il en tendant la main.

Des flammes apparurent dans sa paume et avec un grand sourire, il les fit tourner. Aussitôt, son arme se matérialisa tandis qu'il la faisait tournoyer.

- "Coucou", dit Alois d'un ton railleur alors qu'il visa l'autre démon.

Metus grogna.

- Ce n'est pas terminé ! rugit le démon à la coupe au bol en tentant de s'avancer.

Les balles lui passèrent juste à côté, certaines le touchant quand il n'évita pas à temps. Il siffla de douleur lorsqu'elles pénétrèrent sa chair, mais il n'en avait pas encore fini. Elles n'avaient pas touché sa tête ou son coeur. Il continuait à foncer, en avant, sur la menace blonde, évitant les tirs du garçon. Bientôt, il fut juste devant lui et il mit son bras en arrière. Un pistolet lui fut enfoncé dans la gueule, le canon embrassant le centre de son front.

Mais il n'y eut pas de tir. A la place, le blond écarquilla les yeux avant de baisser les yeux. Alois avait mal à la poitrine, et il n'y avait pas vraiment de mystère quant à l'origine de cette douleur. Au lieu de griffer, le démon avait poignardé et percé la poitrine avec ses serres.

Lorsqu'il ouvrit la bouche pour faire un son, du sang jaillit par ses lèvres et coula sur son menton. Un sourire tordu déforma les traits de son adversaire alors qu'il creusa davantage le corps du blond, et Alois dût laisser échapper un râle. La main du Macken tremblait et il essaye d'appuyer sur la gâchette, mais lorsque le démon mit ses griffes autour de son coeur il n'en eut plus la force.

- Tu ne laisseras pas la peur te "dévorer" ? demanda Metus, luttant contre ses blessures. Tu sais que c'est faux...

Alois serra les dents et tenta de s'obliger à tirer, mais il ne fit qu'hurler de douleur lorsque Metus retira sa main de sa poitrine. Le blond eut des difficultés à rester droit tandis que l'autre démon continuait à parler. Il gardait le bras levé, tenant le pistolet braqué sur le front de Metus en essayant de garder son équilibre.

- Maintenant tu vas pouvoir la voir aussi bien que moi... siffla le démon à la coupe au bol, ... la peur qui hante encore ton coeur.

Alois toussa, crachant du sang. Le liquide éclaboussa la surface du toit, mais il tenait encore debout. Il secoua la tête.

- Je sais que c'est toujours là... dit-il d'une voix rauque. Mais ce ne sera jamais ce qui me tuera...

Puis, il serra les dents une nouvelle fois et se força à tirer. Le pistolet s'activa, tirant une balle juste entre les deux yeux de son ennemi. Metus s'écroula dès que la balle eut quitté son crâne, tombant sur le dos et tachant le toit d'un rouge sombre. Alois avait tenu sa promesse, Metus était mort.

Le recul du pistolet avait suffit à faire perdre son équilibre à la menace, cependant, et il fut à côté du bord. Il se sentit léger, tout d'un coup, et il ne comprenait pas trop pourquoi. Il finit par comprendre lorsqu'il entendit une voiXX ; il allait heurter la terre en-dessous de lui.

- JIM !