Chapitre 1 - La balade du sable dans les sandales

Il faisait une chaleur épouvantable.

D'une main, je saisis ma lourde chevelure pour aérer mon cou tandis que de l'autre, je m'éventais le visage. Mon tee-shirt à l'effigie du groupe de rock sorcier les Highlands Howler était déjà moite de transpiration et le soleil me brûlait les yeux.

Cependant, pour rien au monde je n'aurais voulu manquer un tel spectacle.

Devant le ciel azur se détachaient trois magnifiques triangles d'or. Les pyramides de Khéops, de Khephren et de Mykérinos resplendissaient de majesté. La bouche grande ouverte, j'admirai la vue, écoutant à peine Selim, notre guide, nous expliquer que les pyramides étaient là depuis quatre mille cinq cents ans et que la plus grande était considérée comme l'une des sept merveilles du monde.

—Reprenez votre tapis en main, Miss Polly, il dérive! me dit-il avec un sourire.

Sortant de mes rêveries archéomagiques, je guidai mon tapis volant près de celui de mes parents. J'eus un sourire un peu moqueur en voyant ma mère s'accrocher au bras de mon père, tremblante de peur.

Maman détestait voler.

Je pris l'appareil photo suspendu à mon cou et collai le viseur à mon œil, essayant de prendre l'immensité du désert nous entourant. Une épaisse fumée violette s'échappa de l'obturateur, me faisant tousser.

—Nous allons descendre par ici, annonça Selim en nous montrant une petite dune située en contrebas. Et nous ferons le reste à pied, c'est d'accord?

Selim se pencha en avant et son tapis fila en rase-mottes. Je fis de même, appréciant la petite bise me sifflant dans les oreilles. Derrière moi, j'entendis ma mère pousser des petits cris hystériques, priant le Ciel pour que le cauchemar cesse.

Une fois arrivé à notre point de rendez-vous, je descendis à regret de mon tapis. Je le roulai avant de le donner à Selim, qui m'octroya un petit clin d'œil en voyant mon air déçu.

—Quidditch? demanda-t-il.

—Si seulement! soupirai-je.

Toutes mes tentatives pour rentrer dans l'équipe de Poufsouffle depuis ma deuxième année s'étaient soldées par des échecs.

Mes parents nous rejoignirent enfin, maman pâle comme une demiguise, et papa essayant de la rassurer.

Nous poursuivîmes notre chemin à pied afin de ne pas attirer l'attention des touristes moldus présents dans le secteur. Le trajet, bien que court, fut pénible. Je sentis le sable s'infiltrer dans mes sandales, les bretelles de mon sac à dos me frotter les épaules et j'étais aussi rouge qu'un crabe de feu.

—C'est immense! s'exclama maman, regardant par-dessus ses lunettes de soleil.

Plus nous approchions et plus les pyramides étaient gigantesques. Lorsque nous arrivâmes au pied de la plus monumentale, je posai timidement ma main sur le bloc de pierre pour apprécier la chaleur sous mes doigts.

—Par ici! s'exclama Selim qui montait déjà.

Agile, je le suivis. Derrière moi, maman rouspéta. Elle portait une courte robe en coton blanc qui ne facilitait pas la montée. Papa l'aida en lui tenant la main et en lui indiquant où positionner ses pieds.

Arrivé à la septième rangée, Selim nous fit faire le tour, nous éloignant ainsi de l'entrée principale, celle réservée aux moldus. Il nous en désigna une autre, plus secrète, creusée à même la roche et qui s'enfonçait dans les ténèbres.

—J'espère que vous n'avez pas peur du noir, dit-il. Nous allons descendre par là.

—Les moldus n'ont jamais découvert cette entrée? s'étonna papa.

—Sortilège de brouillamini, expliqua notre guide. Les moldus sont persuadés d'avoir fait le tour de la pyramide. Faites bien attention où vous mettez les pieds surtout!

Excitée par l'appel de l'aventure, j'entrai dans la pyramide. Je posai une main contre la pierre rugueuse, le temps que ma vue s'accoutume à la pénombre. Nous marchâmes un petit moment dans un long corridor avant de déboucher sur un couloir ascendant, faiblement éclairé par des torches qui s'allumaient à notre passage.

La montée ne fut pas évidente. Le tunnel était si étroit que la pierre égratignait mes bras et mes jambes nues. La chaleur moite me collait à la peau et rendait la respiration difficile.

Nous arrivâmes au premier palier. Selim se tourna vers nous pour nous demander si tout allait bien.

—Super, fit papa, essayant de reprendre son souffle. On en a encore pour longtemps?

—Patience, répondit simplement notre guide avec un sourire.

Je profitai de cette courte pause pour dénicher dans mon sac ma bouteille d'eau fraîche, ensorcelée le matin même à l'hôtel. Puis nous continuâmes notre escalade, passant sous les voûtes de la grande galerie, et j'essayai de ne pas penser aux tonnes de pierre qui se tenait au-dessus de ma tête pour me concentrer plutôt sur mes pas. Je grimpai ainsi, m'aidant de la rambarde en bois qui m'écorchait parfois les mains.

Enfin, après un bon quart d'heure de marche, nous débouchâmes dans une imposante pièce. Des torches éclairaient les murs dépourvus d'ornements et malmenés par les siècles. Au fond, une unique porte était gardée par deux géants en granit noir anthropomorphe, aux muscles saillants, habillés de pagnes et de sandales d'or, tenant chacun une lance. C'étaient surtout leurs têtes qui à la fois m'effrayaient et me fascinaient. Ils arboraient une tête de chacal qui nous observait, montrant les crocs.

Selim nous fit signe de rester derrière lui. Il s'inclina devant les gardiens du lieu. D'une voix douce, il prononça quelques mots dans un dialecte que je ne reconnus pas, mais que je supposai être de l'ancien égyptien. Les deux gardiens firent un pas sur le côté pour nous laisser passer.

—Surtout, ne croisez pas leurs regards, nous avertit Selim. Par ici!

Je le suivis, talonnée par mes parents. Je ne pus m'empêcher de frissonner en passant à côté des deux Anubis. Nous suivîmes un long couloir qui descendait en pente douce. Les flambeaux accrochés aux murs s'allumèrent à notre passage, dévoilant des fresques tous en symboles et en couleurs.

—Qu'est-ce que ça dit? demandai-je à mi-voix, émerveillée.

—Ce sont les incantations du Livre des Morts, répondit Selim sur le même ton. Comment l'âme-ba arrive dans l'au-delà et doit trouver son chemin jusqu'à la nécropole des Dieux. Là, son cœur-haty sera pesé par les juges avant de monter dans la Barque sacrée qui le mènera vers la Divine Résurrection.

Malgré la chaleur étouffante, j'eus un frisson. S'il voulait m'effrayer, c'était réussi!

—Nous sommes arrivés.

Je baissai la tête pour ne pas me cogner au chambranle de la porte et poussai une exclamation de surprise. Les murs étaient ornés de fresques colorées représentant des scènes de la vie quotidienne: des fermiers dans les champs, des artisans au travail, des fêtes religieuses. Chaque détail était soigneusement peint, les couleurs vives préservées au moyen de quelques enchantements anciens. Grâce à la magie, les personnages se mouvaient sur les parois. Une jeune femme vêtue d'un pagne blanc et portant une perruque emperlée d'or et aux yeux soulignés de khôl me fit un clin d'œil tandis que je la dévisageai bouche bée.

—Ça alors! s'exclama maman, tout aussi abasourdie que moi. C'est prodigieux!

Çà et là avaient été disposés quelques objets: des chaises en bois précieux, une table basse sur laquelle était posé un jeu de senet1 et des vases en céramique débordant de fleurs fraîches qui dégageaient un agréable parfum de roses, de camélias et de lotus.

Une lumière dorée, provenant de lampes à huile accrochées aux murs, baignait l'antichambre d'une lueur chaleureuse.

—Bienvenue dans mon humble tombeau, résonna une voix grave.

Nous nous retournâmes, et ma mère manqua de s'évanouir de frayeur.

Une momie s'avança dans la lumière. Elle avait la peau desséchée de couleur brune, le crâne rasé, le nez légèrement écrasé et des orbites vides qu'elle cachait sous une paire de lunettes de soleil. Sa djellaba en coton noir exsudait un étrange parfum de myrrhe, de cannelle et de poussière.

Selim s'inclina bien bas et je fis de même, à la fois impressionnée et intimidée. Ce n'était pas tous les jours qu'on rencontrait un pharaon d'Égypte!

—Venez, approchez-vous! Ne soyez pas timide, dit-il en nous faisant signe de nous asseoir autour de la table basse en acacia, dont le plateau était incrusté de lapis-lazuli.

Selim agita sa baguette magique et le jeu de senet se métamorphosa en service à thé complet avec son crémier et sa pince à sucre.

—Thé? demanda Pharaon en s'emparant délicatement de la théière en porcelaine ivoire, finement décorée de bouquets de roses anglaises qui détonnait avec le style antique qui nous entourait.

—Avec plaisir, dit maman, qui avait repris ses esprits.

Pharaon nous servit lui-même, versant délicatement le breuvage dans de belles tasses. Une forte odeur de menthe me piqua le nez, et Sa Majesté m'informa que le thé avait été infusé avec de l'eau pure du Nil, lui conférant une saveur que nul autre breuvage ne pouvait égaler — si ce n'était l'hydromel au lotus, bien évidemment.

—Avez-vous ramené mes petites douceurs? demanda Pharaon en penchant légèrement la tête.

—Hein? Ah oui! m'exclamai-je en portant ma main à mon sac à dos.

Je sortis une petite boîte de Khépri chocolaté que je présentais au roi des rois. Il me remercia vivement et une douce odeur de sucre embauma la pièce.

Pharaon nous présenta obligeamment la boîte et je pris un petit scarabée que je laissai fondre sur la langue, laissant un goût de miel et d'épices qui se maria fort bien au thé.

Avec un soupir d'aise, Pharaon se laissa aller sur le dossier de son siège et nous demanda comment nous trouvions l'Égypte.

—Merveilleux, répondis-je en soufflant sur ma tasse. Le paysage est magnifique et j'ai adoré la descente du Nil en dahabieh2 volant.

—N'est-il pas? sourit Pharaon. J'aime à penser que, malgré les siècles, mon pays a gardé toute sa splendeur et sa magie. Qu'avez-vous donc visité?

Mes parents me laissèrent faire la conversation et je racontai notre visite au souk des sorciers à Alexandrie — où j'avais tenté d'amadouer mes parents pour l'achat d'un tapis volant —, à l'oasis des mirages à Siwa — où nous nous étions baignés dans les eaux magiques — et au sanctuaire de Khonsou, dieu de la lune — où nous avions assisté à un rituel sous le ciel étoilé.

La conversation continua ainsi, et Pharaon nous régala de quelques anecdotes amusantes de sa vie passée, comme le jour où il avait failli se faire emporter par un crocodile alors qu'il se baignait dans le Nil ou encore la fois où il avait bien failli perdre une bataille contre les Hittites,3 car il s'était réveillé trop tard.

Pharaon s'intéressa ensuite aux métiers de mes parents et faillit bien renverser sa tasse lorsqu'il apprit que ma mère écrivait des romans sous le pseudonyme de Felicity Pollipuff.

—Si j'avais su que j'accueillais la reine des romans d'amour dans mon humble pyramide! s'écria-t-il en portant une main à son cœur. Selim, soyez assez aimable pour aller me chercher mes exemplaires!

Notre guide se leva pour rejoindre une antichambre, où nous l'entendîmes fouiller dans quelques coffres et étagères.

Il revint bien vite, tenant entre ses mains deux gros rouleaux de papyrus pour les présenter au roi. Il s'agissait des plus gros succès littéraires de ma mère, Mordu par amour et la Sorcière insoumise, traduits en hiéroglyphes. Selim présenta à maman un calame4 et elle dédicaça de sa belle écriture ronde les papyrus.

Bien sûr, Pharaon ne put s'empêcher de demander quel serait le sujet du prochain roman. Maman lui avoua qu'il porterait sur le Quidditch et je levai les yeux au ciel.

—Oh, je crois que cette jeune personne n'est guère enthousiaste! sourit-il.

—S'il n'y avait que ça, déplora maman avant de porter à sa bouche un scarabée au chocolat.

Pharaon s'intéressa ensuite à mes études à Poudlard, de mes cours de potion qui tournait parfois (souvent) mal aux matchs de Quidditch, et il me demanda quelle équipe je supportais.

J'échangeai un regard avec papa avant de m'écrier «l'Écosse!», ce qui arracha une grimace sur le visage momifié du roi. «Pfff», marmonna-t-il, blasé. «Je vous rappelle humblement que l'équipe d'Écosse s'est fait écrasé par l'Égypte en 1975, 450 à 300!».

Papa leva les bras au ciel.

—Vraiment? s'écria-t-il, prêt à en découdre avec Pharaon et Selim.

—Oh, oh, fis-je en échangeant un regard avec maman.

L'instant d'après, les trois hommes se lançaient dans un débat houleux pour défendre son équipe.

Le match de 75 était entré dans la légende par suite du coup de chance du prometteur, mais néanmoins inconnu attrapeur égyptien Khalid al-Fayez. Alors que l'Écosse était à deux doigts de remporter la finale de la coupe du monde et que Ewan McLeod semblait être sur le point de capturer le Vif d'or, la petite balle avait brusquement changé de trajectoire pour filer directement dans la paume de al-Fayez.

Bien que les commentateurs de l'époque eussent qualifié la victoire de l'Égypte comme un coup de chance, beaucoup d'Écossais — dont McLeod — restèrent longtemps persuadés que l'attrapeur adverse avait usé d'un sortilège d'attraction pour gagner.

Débat encore houleux dans le cœur des supporters écossais aujourd'hui…

Voyant que la discussion allait s'éterniser — surtout face à une momie, Pharaon de surcroît — ma mère déclara qu'il était grand temps de regagner l'hôtel.

Nous prîmes congé du roi, qui regretta de nous voir partir — cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de discussion aussi mouvementée.

—Merci pour ce merveilleux moment, dit maman de sa voix douce.

Pharaon s'inclina devant elle. «Tout le plaisir était pour moi, ma chère. Revenez me voir la prochaine fois que vous viendrez en Égypte!».

—Nous n'y manquerons pas.

La poignée de main fut plus formelle entre le roi et mon père, qui se jaugèrent du regard, chacun campé sur ses positions.

Je saluai à mon tour Pharaon, le remerciant pour son accueil et son thé. Puis je suivis Selim qui nous guida de nouveau dans le dédale de la pyramide et nous émergeâmes de l'ombre rafraîchissante de la tombe pour nous retrouver sous l'écrasante chaleur du désert égyptien. Je clignai des yeux, soudain aveuglée par la lumière irradiante du sable dorée.

—Comment allons-nous rentrer? demandai-je en plaquant une main en visière au-dessus de mes yeux pour me protéger du soleil éblouissant.

—En tapis, bien sûr! me répondit Sélim.

—Youpi!

Dans la fraîcheur de l'hôtel, je me prélassai à l'ombre des palmiers. Le Riad, isolé du bruit et de la chaleur, était un petit coin de paradis tranquille.

Au rez-de-chaussée était disposée la salle à manger aux confortables banquettes munies d'épais coussins. En son centre, le patio était décoré de mosaïque multicolore et agrémentée d'un petit bassin où évoluaient des poissons-anges aux délicates nageoires en forme d'aile, et une végétation luxuriante offrait un peu d'ombre. Puis, élevé sur quatre étages, se trouvaient les chambres, que parcourait une longue galerie.

Je vis maman passer sa tête par la balustrade. Elle me demanda si j'avais vu papa.

—Absolument pas!

Elle grommela et retourna dans la chambre pour finir de boucler les valises. Notre retour en Angleterre par Portoloin était prévu pour le lendemain matin.

J'entendis alors un crépitement statique provenant d'une radio; curieuse, je tournai la tête pour voir Selim tapoter du bout de sa baguette un vieux transistor. Notre guide était très sympathique, se démenant pour nous faire découvrir son merveilleux pays. Surtout, il était un fan inconditionnel de Quidditch, supportant avec ferveur l'équipe nationale. D'ailleurs, ce soir avait lieu la finale de la coupe d'Afrique, opposant l'Égypte au Maroc.

—Polly! m'appela de nouveau maman. Tu es prête?

Je chaussai à la hâte ma paire de sandales et me levai d'un bond. Maman voulait faire un dernier tour au souk et je comptais bien trouver des petits cadeaux à offrir à mes copines.

—Selim, vous n'auriez pas vu mon mari? demanda maman tout en posant sur sa tête un large chapeau en paille.

—Il fait une sieste, MrsMcBee. Ne le dérangez pas, je lui dirais que vous êtes partis.

—Merci. Allons-y, ma poupette.

Le souk était situé au cœur même du Caravansérail, situé en bordure du Caire, à l'abri du regard des moldus un peu trop curieux. C'était un grand bâtiment carré aux murs couleurs miel et percé d'une multitude de petites fenêtres qui laissait entrer la lumière.

Je foulai du pied d'épais tapis multicolores tout en admirant les étals proposant différents produits qui embaumait l'air: épices, fruit frais, boissons rafraîchissantes, petits pains feuilletés, olives, houmous, kafta, kebab... Les odeurs entêtantes me mirent l'eau à la bouche et je fus tentée plusieurs fois de goûter à tout ce que les commerçants me proposaient.

—Tu ne mangeras pas ce soir! me houspilla maman en me voyant tendre la main vers une assiette de cornes de gazelle.

Il y avait également des marchands de tapis, de baguettes magiques et de chaudrons. Des apothicaires vendaient leurs potions, des guérisseurs négociaient des amulettes magiques, une animalerie proposait l'adoption de faucons, d'ibis ou de chat, et une librairie bazardait les derniers best-sellers en format papyrus.

—Un deben pour ton avenir, ma petite? m'interpella une femme drapée de pourpre et portant de l'or à ses oreilles, son nez et son cou.

Je rougis face à l'intensité de son regard d'ébène surligné de khôl. Elle tendit sa main couverte de henné vers moi.

—N'es-tu pas curieuse? Ne veux-tu pas savoir ce que l'avenir te réserve?

—Je préfère avoir la surprise, répondis-je prudemment.

La femme ne se laissa pas démonter. Elle se tourna vers son petit étal pour prendre un pendentif retenu par un long collier en perle qu'elle me présenta. Il s'agissait d'un morceau de pierre bleu taillé en forme d'œil.

—C'est l'œil d'Oudjat, fabriqué dans un lapis-lazuli. Fais un vœu, et lorsqu'il se réalisera, il se brisera.

Refuser un tel cadeau aurait été malvenu. Selim m'avait prévenu qu'il ne fallait jamais contrarier une voyante égyptienne. Je fouillai dans les poches de mon short pour dénicher une poignée de deben, que je posai dans la paume de sa main.

—Polly! Tu viens?

—J'arrive maman!

La femme accrocha autour de mon cou le collier avec un sourire. Peut-être fusse l'effet de mon imagination, mais je crus voir l'Oudjat me faire un clin d'œil.

Au hasard de mes découvertes, je trouvais des menus cadeaux pour mes deux meilleures amies: une belle plume d'ibis pour Rose, un joli bracelet argenté en forme d'Ankh pour Tonks, et j'achetai une boîte de papyrus au miel et au sucre pour les Nullos. Maman dénicha un flacon de parfum en grès bleu et un plat en céramique couleur crème, où des poissons peints évoluaient au milieu de roseau et de lotus.

Une fois revenue à l'hôtel, une bonne odeur d'agneau grillé me fit saliver. Je laissai mes achats dans la chambre que j'occupais puis descendis en toute hâte dans la salle à manger.

Durant la saison estivale, on croisait toute sorte de vacanciers dans le Riad. Il y avait là un jeune couple de sorciers allemands qui passaient son temps à se disputer, un vieux professeur ronchon qui mangeait toujours tout seul, trois sorcières qui venaient du Pérou et une famille italienne avec leurs trois enfants extrêmement bruyants. Mon père, déjà attablé, sirotait avec délectation son verre de karkadeh, une boisson rafraîchissante à base d'hibiscus. Je me laissai tomber à côté de lui pour lui montrer le pendentif de la voyante.

—Elle m'a dit qu'il me porterait chance, dis-je. Tu crois qu'elle a dit vrai?

Papa fronça les sourcils.

—L'Égypte est un pays tellement magique que ça ne m'étonnerait pas! Tu as fait ton vœu?

—Non, pas encore.

Je serrai l'œil dans ma main et chuchotai:

«Je souhaite être prise dans l'équipe de Quidditch de Poufsouffle...»

Papa ricana et je lui tirai la langue.

—Franchement, tu croyais quoi? maugréai-je. Que je demanderais d'avoir des bonnes notes toute l'année?

Maman nous rejoignit peu de temps après, nous informant qu'elle avait réussi à fermer les valises.

—La prochaine fois Polly, tu éviteras de prendre des pulls!

—J'ai lu que parfois, le temps était exécrable en Égypte, rétorquai-je.

—En plein mois de juillet? Tu t'attendais à ce qu'il neige?

Le service fut annoncé, m'évitant de répondre. Les plats passèrent de table en table au moyen de la magie. Je me servis de brochettes d'agneau parfumé aux herbes et au cumin, et maman soupira lorsque j'en repris trois fois.

Quand le dernier gâteau au miel disparut, je me laissai aller sur la banquette avec un soupir de contentement. Une douce chaleur enveloppa la nuit et Selim nous proposa de rejoindre la terrasse de l'hôtel pour une petite surprise.

Le Nil scintillait sous la lune et les étoiles, et les pyramides jetaient leurs ombres gigantesques aux abords du désert.

Le ciel s'illumina soudain d'une gerbe de lumière, et un premier feu d'artifice éclata dans le ciel. Ce fut d'abord un sphinx majestueux qui bondit parmi les étoiles avant de pousser un terrible rugissement et d'exploser en une pluie de paillettes. Puis un immense soleil se leva pour éclairer une barque majestueuse naviguant dans le ciel dans une symphonie de couleurs, laissant une traînée de poussières d'or à son passage.

Le prochain tableau fut encore plus spectaculaire lorsqu'un long serpent de feu émergea entre les pyramides pour attaquer la barque solaire, mais un faucon poussa un cri mélodieux avant de fendre les airs pour mener une bataille dans des éclats de lumières et de flammes.

Enfin, les trois pyramides scintillèrent d'un vif éclat doré, couronné par un soleil encore plus éblouissant.

Je regardai les derniers éclats de lumière disparaître de l'horizon et un sentiment de tristesse m'empoigna le cœur quand je me rendis compte que le voyage était terminé.

Derrière moi, de la musique s'éleva dans le Riad et la fête continua.

—Que se passe-t-il, ma poupette? demanda maman tout en glissant un bras protecteur autour de mes épaules.

Je poussai un soupir. «Je suis triste de partir, c'est tout», marmonnai-je.

—Nous reviendrons un jour, me consola-t-elle en me serrant contre elle. Nous n'avons pas eu le temps de tout visiter. Et puis, il te reste encore une bonne semaine de vacances avant ton retour à Poudlard!

Comment lui expliquer que j'avais aimé l'aventure et la découverte? Certes, nous n'étions pas sortis des sentiers battus et nous avions eu un excellent guide, mais j'avais aimé découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture.

—Ne sois pas triste, ma poupette, murmura maman avec un sourire. L'Égypte restera toujours ici, et toi, tu l'auras dans ton cœur. Maintenant viens, allons danser!

Le lendemain, une mélancolie tenace planait au-dessus de nos têtes lors du petit-déjeuner. L'air sentait bon le foul — un délicieux ragout de pois chiche et de cumin —, de pain baladi et de beignets aux fèves.

Les valises avaient été déposées à l'accueil et nous attendions maintenant l'arrivée du Portoloin.

Dans un pop! discret, un petit elfe fit son apparition dans le Riad. Vêtu d'un élégant costume cintré violet avec des boutons dorés, l'elfe ajusta ses lunettes en demi-lune qui avait glissé sur son nez durant le transplanage. Il consulta son bloc-notes avant de lancer de sa petite voix pointue:

—La famille McBee?

—C'est pour nous! soupira papa à regret, tout en s'arrachant du moelleux canapé.

—Bonjour, je suis Meridian, de l'agence de voyage Globus Mundi, se présenta l'elfe en s'inclinant bien bas. C'est moi qui vous escorterais jusqu'au Chemin de Traverse. Vos bagages?

—Ici.

Meridian fouilla dans les poches de sa veste pour en sortir un petit appareil ancien situé entre une presse à imprimer et une vieille machine à écrire. Il inséra une bande de parchemin, tapota sur les touches tout en marmonnant «McBee – Chemin de Traverse – Londres – Angleterre» et, après un léger sifflement, l'appareil imprima trois étiquettes qui se collèrent d'elles-mêmes sur nos valises, avant de disparaître dans un chuintement.

Puis il nous présenta une tasse de thé ébréchée.

—Voici votre Portoloin. Il vous reste trente secondes.

Nous remerciâmes vivement nos hôtes pour leur accueil chaleureux, en particulier Selim, que nous quittions à regret.

—Vous serez toujours les bienvenus ici, dit-il en nous serrant la main. Que l'œil d'Horus soit sur vous!

Je posai mon doigt sur la tasse, attendant le départ. L'elfe Meridian, l'œil collé à sa montre à gousset, fit le décompte:

—Trois... deux... un...

J'eus tout juste le temps de faire un dernier signe à Selim. Un crochet invisible m'agrippa aussitôt le nombril pour m'entraîner dans un maelström de couleurs et de bruits sourds. Je fermai les yeux, nauséeuse, sentant le foul me remonter à la gorge.

Soudain, mes pieds se posèrent de nouveau sur la terre ferme. Surprise de l'arrivée, je trébuchai et m'étalai sans grâce sur le carrelage glacé de l'agence de voyages Globus Mundi.

—La famille McBee, arrivée du Portoloin de 8h55! s'exclama une sorcière vêtue d'une robe parme avec un sourire accueillant. Bienvenue en Angleterre!

Elle me tendit sa main pour m'aider à me lever.

—Avez-vous fait bon voyage? s'enquit-elle.

—Oui, et vivement les prochaines! plaisanta papa en signant d'un trait de plume la décharge que lui tendit Meridian.

—Merci d'avoir choisi Globus Mundi pour vos aventures touristiques!

Un bruit incongru, que je n'avais pas entendu depuis deux semaines, me fit tourner la tête, et je vis la pluie frapper les grandes vitres de l'agence de voyages.

Pas de doute, nous étions bien de retour à la maison.

Une chance, mes parents avaient souscrit à un rapatriement en taxi. L'hôtesse nous informa qu'il nous attendait dehors et que nos valises avaient déjà été envoyées à notre domicile.

Nous la remerciâmes avant de suivre Meridian au-dehors, et maman agita sa baguette magique au-dessus de nos têtes pour faire apparaître un grand parapluie. Je regrettai vivement de ne pas avoir pris l'un de mes pulls dans ma valise.

Une voiture violette, un peu cabossée par endroit, klaxonna. Sur le panneau avait été inscrit «Taxi Sorcier express» et Meridian se tourna une dernière fois vers nous, élevant la voix pour se faire entendre de la pluie qui tombait dru.

—L'agence de voyages Globus Mundi vous souhaite un excellent retour chez vous. Nous espérons vous revoir bientôt.

Puis, après un nouveau coup d'œil à son bloc-notes, il claqua des doigts pour transplaner.

Nous nous engouffrâmes dans le taxi pour être accueillis par un gobelin trapu assis derrière le volant et fumant un cigare aux champignons.

L'intérieur du taxi était spacieux, avec des sièges en cuir moelleux, de larges fenêtres qui donnaient vu sur la pluie du Chemin de Traverse et la radio crachotait le dernier tube du groupe Thunderbroom, Broomstick Boogie Boo.

Une fois que papa eut donné l'adresse de la maison, le gobelin embraya la marche avant et nous quittâmes bientôt les ruelles du Chemin de Traverse pour nous engouffrer dans les embouteillages du petit matin. Le taxi glissa entre les véhicules moldus sans jamais ralentir, rétrécissant pour passer entre deux bus à impériale à l'arrêt.

La chanson fut soudain interrompue par un flash d'actualité.

«Ici radio-sorcière, votre source d'information enchantée. Un accrochage spectaculaire entre le Magicobus et un Hippogriffe s'est produit à l'instant près du pont de Westminster. Aucun blessé n'est à déplorer, mais la circulation est fortement perturbée dans le secteur à la suite de l'arrivée de la brigade des oubliators. Les autorités rappellent à tous les sorciers et les sorcières de bien contrôler leurs créatures magiques lors de leur déplacement en ville…»

Puis les publicités s'enchainèrent pour vanter les mérites du Nimbus1700, pour collectionner les nouvelles cartes Deluxe des Chocogrenouilles ou pour s'inscrire à des cours intensifs de duel à l'Académie des sortilèges.

Je regardai d'un œil morne les rues de Londres défiler. Le taxi longea Trafalgar Square, où la statue de l'amiral Nelson nous suivit du regard du haut de sa colonne, puis il s'engagea dans le quartier de Mayfair. Enfin, il ralentit et se gara devant la maison. Je fus envahie par une douce sensation de chaleur réconfortante en apercevant la haute façade en brique rouge, avec ses fenêtres à guillotine et sa porte laquée de noir portant le numéro sept.

D'une voix morne, le gobelin nous souhaita une très bonne journée et réitéra ses vœux de nous revoir très vite pousser les portes de l'agence de voyages. Puis, à peine papa claqua-t-il la portière du taxi qu'il partit en trombe.

Un formidable éternuement me prit alors, au moment où maman déverrouillait la porte d'entrée du bout de sa baguette.

—A tes souhaits, ma poupette.

Du soleil d'Égypte au ciel gris d'Angleterre, la météo me fut néfaste, et je tombais malade.

Alitée, je gardais le lit, à la fois faible et frustrée. La chaleur du désert me manquait déjà. Tout cela me semblait bien loin tandis que je luttai contre la fièvre, les frissons et les courbatures.

S'installa alors un pernicieux mal de gorge, comme si un dragon particulièrement mal luné s'était logé dans ma trachée et crachait de petites flammèches chaque fois que je parlais ou respirais. Maman abandonna bien vite l'idée de me faire boire des infusions au miel et des sirops de menthe glaciale pour me faire ingurgiter du thé à la mandragore.

Durant tout ce temps, mon écharpe turquoise ne me quitta pas d'une laine. Après trois semaines de séparation, elle était aussi heureuse que moi de me retrouver, mais s'inquiéta de mon état de santé, qui se dégrada au petit matin du troisième jour, lorsque je fus prise d'un violent accès d'éternuement. Maman finit par appeler un guérisseur.

Je les entendis parler derrière la porte de ma chambre tandis que je luttais contre une nouvelle crise, tout en serrant contre moi une boîte de mouchoirs. Par précaution, mon écharpe avait décidé de se mettre à l'abri tout en haut de mon placard.

Maman toqua à la porte avant d'entrer, un sorcier sur ses talons. Il avait les cheveux blancs et des lunettes en demi-lune perchées au bout de son nez, portait une cape de voyage vert sapin trempée de pluie ainsi qu'une sacoche en cuir d'où s'échappait une forte odeur de potions et d'herbes séchées.

Il eut pour moi un gentil sourire avant de se présenter.

—Bonjour Polly, je suis le docteur Hugh Deverill. Comment te sens-tu ce matin?

En guise de réponse, je lâchai un énorme atchoum.

Et pas le petit atchoum amusant pour me débarrasser d'une poussière et d'une irritation passagère.

Oh non.

Mais le bon gros éternuement qui me laissa pantelante, transie et couverte de paillettes argentées, tachant un peu plus mon pyjama et les draps de mon lit.

Ces maudites paillettes qui s'incrustaient partout et qui ne voulaient pas disparaître malgré tous mes efforts.

Le guérisseur haussa un sourcil tandis qu'il observait le nuage de paillettes voleter tout autour de moi.

—À tes souhaits, reprit-il tandis que je me mouchai bruyamment. Ah, les éternuements scintillants! Un symptôme bien tenace.

Je soupirai, désespérée à l'idée de passer mes prochains jours à me couvrir de paillettes à chacun de mes éternuements.

Le docteur Deverill me demanda de m'allonger avant de poser sa sacoche sur le bord de mon lit entouré d'un cimetière de mouchoirs usagés. Il s'empara d'abord de sa baguette magique pour la promener au-dessus de moi tout en marmonnant une incantation. Un halo lumineux se dessina tout autour de moi, prenant une couleur tantôt chaude, tantôt froide. Il hocha la tête d'un air satisfait avant de plonger sa main tout entière dans son sac pour en tirer cette fois-ci un petit miroir qu'il me présenta.

Je regardai mon reflet et eus un sursaut d'effroi. J'avais le teint gris, des cernes sous les yeux, le nez rouge et la chevelure aussi emmêlée qu'un nid de pixie. Je m'étais connue en meilleure forme…

Le guérisseur reprit le miroir et des inscriptions s'imprégnèrent sur la surface lisse. Ses sourcils se froncèrent, ce qui n'annonça rien de bon, et alarma aussitôt ma mère.

—Rien de bien inquiétant, la rassura-t-il avec son gentil sourire de docteur. Je constate juste une dilatation des narines de 1,3 centimètre. C'est 0,4 point au-dessus de la normale, mais rien de bien préoccupant. Vous m'avez dit être revenue de voyage, c'est ça?

—Oui…

—Comment êtes-vous rentré? Transplanage ou poudre de Cheminette?

—Par Portoloin.

—Ah, fit le médecin.

Puis il colla le bout de sa baguette magique dans son oreille tandis que l'extrémité prenait la forme d'un entonnoir et me demanda de réciter l'alphabet en soufflant très fort («même le Z, très important le Z»), d'imiter le bruit d'une locomotive à vapeur type Poudlard express («pouvez-vous reprendre le deuxième Tchou, de Tchou-Tchou?») et enfin de dire trois fois «le chaudron chatoyant chuchotait de charmantes chimères», ce qui me fit éternuer une nouvelle fois. Je projetai sans le vouloir un nuage de postillon argenté sur le médecin.

—Je suis désolée, marmonnai-je piteusement.

—Aucun souci, j'ai l'habitude, dit-il en lançant sur son costume en tweed marron un sortilège de récurage.

—Alors? demanda maman qui ne cessait de se tordre les mains.

—Rien de bien méchant! Il s'agit d'un simple rhume de Portoloin. Cela arrive souvent, notamment lors d'un brusque changement météorologique. Je vais prescrire à cette jeune demoiselle quelques potions qui la remettront sur pied à temps pour son retour à Poudlard!

—Et le chemin de Traverse, marmonnai-je, le nez bouché.

—Pas cette fois-ci, j'en ai bien peur, soupira-t-il en rangeant tous ses instruments médicaux dans sa sacoche. Vous devez garder le lit pendant une semaine, jusqu'à rétablissement complet. Ce n'est pas infectieux, mais vous ne voudriez pas laisser de paillettes sur votre chemin lors de vos déplacements, n'est-ce pas?

Il me prescrivit une potion de gorge-enrouée-qui-gratte, une solution nasale infusée de mucus de troll, efficace pour que mes narines se libèrent enfin de ces insupportables paillettes argentées, et enfin un quartz à mettre sous mon oreiller pour faire descendre la fièvre.

Il me souhaita un bon rétablissement et ma mère le raccompagna.

Avec un soupir, je me laissai tomber sur mes oreillers. C'était bien ma veine! Pas de sortie sur le Chemin de Traverse pour mes achats scolaires! J'avais promis à Tonks de la retrouver pour une glace sur la terrasse de Florian Fortarôme, mais j'étais bonne à lui envoyer un hibou pour annuler notre sortie…

Devinant ma morosité, mon écharpe se fraya un chemin à travers les mouchoirs pour venir chercher une caresse. Maman ne tarda pas à revenir, les bras chargés d'un plateau qu'elle posa sur mes jambes, et je regardai sans envie la tasse de thé, le muffin à la confiture de fraise et la grappe de raisin. Elle caressa mes cheveux qui avaient bien besoin d'un coup de peigne avant de pincer le bout de mon nez rougi.

—Je changerais les draps quand tu prendras ta douche, m'annonça-t-elle. Tu ne voudras pas regarder un peu la télé pour te changer les idées?

—Je songeais plutôt à mourir en silence, soupirai-je avec fatalité.

—Tu as entendu le guérisseur, ce n'est qu'un rhume, ma poupette, tu t'en remettras. J'ai envoyé un hibou à papa, il passera chez l'apothicaire après le travail pour prendre les potions et tes affaires scolaires.

—C'est pas juste, marmonnai-je tout en mordillant sans appétit dans le muffin.

Maman caressa mon front enfiévré d'un air songeur.

—Voilà ce que je te propose: nous nous rendrons sur le Chemin de Traverse la veille de ton départ à Poudlard pour dîner au Hibou fringant, qu'en penses-tu?

Je bus alors une gorgée de thé au miel, déterminée à guérir le plus vite possible.

—Tu crois qu'on pourrait demander à Papi Moustache et Mamie Grenouille de se joindre à nous?

—C'est une excellente idée, ma poupette, sourit maman.

Je m'imaginai déjà attablée au Hibou fringant pour un dernier repas en famille avant la rentrée des classes.

Et, avec un peu de chance, j'aurais peut-être le temps de faire un petit détour par la boutique de balai!

Tant que je ne laisse pas de traînée de poussière argentée dans mon sillage au risque de me ridiculiser…


(1) Jeu de table le plus pratiqué par les anciens Égyptiens du Nouvel empire, même si on ignore encore aujourd'hui les règles du jeu.

(2) Un dahabieh est un bateau à voile à fond plat pour se déplacer sur le Nil.

(3) Peuple ayant vécu en Anatolie (Turquie) durant l'Antiquité, pays rival de l'Égypte sous le règne de Ramsès II.

(4) Il s'agit d'un roseau taillé en pointe


Petite note de fin : Il y a 10 ans tout pile, le 14 janvier 2014, je postais le premier chapitre de ma trilogie les Pensées Pittoresques d'une Poufsouffle. Il s'est passé beaucoup de chose durant ces 10 ans, mais je garde un souvenir heureux des moments passés à écrire cette fanfiction.

Cette histoire n'aurait pas pu vraiment vivre dans vous, mes chers lecteurs. Alors c'est pour cette raison que je vous dédie à tous cette nouvelle histoire de Polly. Pour vous remercier d'avoir été présent à chacun des chapitres de ma petite Poufsouffle.

Mais trêve de nostalgie ! Cette fanfiction, les Premières Pensées d'une Poufsouffle sera posté à raison d'un chapitre toutes les deux semaines (le prochain sera donc posté en ligne le mardi 28 janvier prochain !). Et il y aura en tout 12 chapitres.

Et, bien sûr, une fois terminée, elle pourra rejoindre vos bibliothèque, car, comme ses grandes soeurs, elle sera édité en format relié !

Je vous dit à très bientôt pour la suite,

Votre Citrouille