Écrit pour le Festival du Verger
(non canon)
Après l'énième désastre qu'avait été sa dernière mission, Miranda n'était pas supposée partir pour une nouvelle affaire, de quelque importance que ce soit, avant un long moment. Sauf que les purrekos avaient menacé de faire grève, d'augmenter leurs prix, d'ajouter des taxes, BREF. De pourrir les finances particulières et générales si la louve n'était pas rapidement envoyée baver sur d'autres fourrures. Il fallait dire que la rouquine adorait les chats. Elle jouait avec, les câlinait, faisait leur toilette… sous forme canine. Et les purrekos, en cette fin d'année, étaient à une moustache de l'insurrection. Miranda s'était donc vue offrir un séjour dans la Contrée de Noël, loin, fort loin du QG. Un. Mois. Complet. Jack l'avait accueillie à bras ouverts, ravi de rencontrer cette prodigieuse louve-garou qu'on lui avait présentée comme une force de la nature, une masse d'énergie et un cœur vaillant.
Nevra avait été chargé d'aller la récupérer à la fabrique quand les fêtes seraient passées… Alors que Mathieu et Erika, désemparés, brossaient les longs poils bouclés pleins de sable irisé, de sucre et autres bonbons collants, devant Koori qui hurlait de rire, le vampire faisait son rapport à Huang Hua.
-Elle a mis la fabrique sens dessus dessous en s'amusant avec les okanÿas et les o'olurays. Terrorisé, -involontairement, évidemment- les lutins. D'ailleurs, voilà la facture pour le papier et les rubans déchirés. Elle a crevé la hotte. Trois fois. Et mangé une partie de la maison de pain d'épices. Naturellement, elle a été malade une semaine. Elle s'est ensuite perdue dans le désert boréal -Jack a mis deux jours à la retrouver- puis a provoqué une avalanche sur les pistes enneigées. Elle a pillé la table du festin, pulvérisé le bonhomme de neige et arraché la moitié des guirlandes de la forêt -il y a une facture pour ça aussi- avant de s'inviter chez la reine des glaces qui a moyennement apprécié ses réflexions sur sa façon de s'habiller. Je cite « Quand cette plébéienne portera autre chose que des guenilles, elle sera peut-être en mesure d'apprécier à leur juste valeur mes délicates robes de cristaux. » Elles se sont battues et ça c'est la facture pour l'intérieur ruiné du château. Toutefois, avant notre départ, le Grunch est venu me voir pour me dire qu'il n'avait jamais passé d'aussi bonnes fêtes et il m'a demandé de transmettre ses amitiés à la Garde. Pour plus de détails…
La Fenghuang leva la main pour interrompre son bras droit. Souriante, elle posa un doigt sur les lèvres de Nevra, qui affichait une mine parfaitement stoïque, comme s'il lisait une liste de courses ou le menu du prochain repas.
-Pardonne-moi, mais j'ai besoin de pleurer un peu, dit-elle avant de quitter la salle du conseil.
Dans le parc de la fontaine, Miranda, la langue pendant entre ses mâchoires aux crocs acérés, avait les yeux pétillants de bonheur. De toute évidence, elle avait passé d'excellentes fêtes.
