Plusieurs jours étaient passés depuis l'incident de la Grande Salle et, malgré les rires étouffés et les regards en coin, Yéléna continuait de garder la tête haute, tentant de rester forte face à l'adversité. Pourtant, elle ne pouvait se défaire de cette sensation persistante d'être observée, d'être scrutée à chaque instant. Ses nuits étaient plus qu'agitées.
Perdue dans ses pensées, elle traversait le hall d'entrée et une main douce vint se glisser dans la sienne. Elle leva les yeux pour rencontrer le regard rassurant de Rémus, qui lui sourit.
«Coucou. Murmura-t-il, pour ne pas briser l'intimité de cet instant.»
Yéléna esquissa un sourire, même si elle ne pouvait empêcher une pointe de tristesse de percer.
«Ça va ? Demanda-t-elle.
_Une journée de plus. Répondit Rémus avec un petit rire.»
En entrant dans la Grande Salle, la légère chaleur qui l'avait enveloppée s'évanouit d'un coup. Elle sentit la nausée monter en elle alors que son regard croisait celui de Sirius. Dans ses yeux, elle percevait un mélange d'arrogance et de mépris qui la ramenait inévitablement à l'humiliation des jours passés. Un coup de coude bien placé de la part de James le ramena à la réalité, et Sirius détourna les yeux en lançant un regard noir à son ami.
Lily fixait Yéléna avec inquiétude, ce qui accentua son malaise. La jeune russe préféra baisser la tête.
James se demanda alors si c'était une bonne idée d'intervenir.
Ils s'installèrent tous à la table dans une ambiance légèrement tendue. Autour d'eux, la Grande Salle bourdonnait de conversations animées, mais pour Yéléna, c'était légèrement différent. Elle se sentait plus qu'étrangère malgré les efforts des autres.
Lorsque le courrier arriva enfin, elle se surprit à attendre avec une certaine impatience, espérant un mot, un signe, une lettre… Mais aucun hibou ne vint pour elle. Son cœur se serra, la déception frappant plus fort qu'elle ne l'avait anticipé.
Elle leva discrètement les yeux et aperçut Rémus, qui la regardait avec sollicitude. Prenant une inspiration, elle décida de briser son silence.
«Euh… Rémus, est-ce qu'il serait possible… que tu me montres où se trouve la volière ? Je voudrais vérifier si Létat a tout ce qu'il faut.»
Rémus hocha la tête, prêt à accepter, mais James répondit à sa place avec son enthousiasme habituel.
«Tu sais, il y a beaucoup d'hiboux ici, et les elfes de maison s'en occupent très bien.»
Yéléna baissa les yeux, un peu gênée.
« En fait… Létat est un aigle royal, murmura-t-elle, sans oser croiser son regard.»
Cette simple information éveilla immédiatement la curiosité de Lily, qui avait suivi la conversation avec intérêt.
«Un aigle ? s'exclama-t-elle, visiblement fascinée.»
Yéléna esquissa un petit sourire et expliqua.
«Oui… En Russie, nous utilisons parfois des aigles au lieu des hiboux, surtout dans les régions froides. Ils sont plus résistants et plus robustes face aux conditions extrêmes. Létat m'a été offert par mon frère avant son départ…
_Tu as un frère ? s'enquit Lily, son intérêt entièrement capté, délaissant sans hésiter son petit-déjeuner.
_Oui, répondit Yéléna en hochant la tête. Il s'appelle Vladimir, c'est mon grand frère.»
James, de plus en plus curieux, ajouta.
«Et il fait quoi comme métier ? »
Yéléna hésita un instant. Elle ne voulait pas mentir, mais elle ne pouvait pas se permettre ce genre d'écart.
«Il est parti en pensionnat pour étudier le droit, répondit-elle finalement, sa voix empreinte d'une légère tristesse.»
Elle n'avait pas vraiment menti, mais cette omission lui coûtait.
«Vous devez être vachement riche ! lança Peter avec un grand sourire, un morceau de poulet encore dans la bouche.»
Yéléna esquissa un sourire gêné, peu habituée à ce genre de remarques.
«Eh bien… On peut dire ça…»
Lily, curieuse, se pencha un peu plus vers elle.
« Tu viens d'une vieille famille, comme James et Sirius, alors ?
_En Russie, c'est un peu différent, mais oui, répondit Yéléna, en évitant soigneusement le regard de Sirius, dont le silence résonnait presque aussi fort que ses habituelles piques.»
James, toujours prêt à alléger l'atmosphère, la taquina en riant.
«Faudra qu'on compare nos comptes en banque chez Gringotts, alors ! »
Yéléna ne put s'empêcher de sourire en retour. L'espoir commençait à germer dans son cœur.
Le reste du repas se déroula paisiblement. Ils échangèrent sur les différences entre Poudlard et Durmstrang, les cours, les traditions, et même les petites manies de leurs professeurs respectifs. Les rires et les anecdotes fusaient, unissant ce groupe. Mais, en silence, Sirius les observait, la mâchoire crispée. Assis là, entouré de ses amis qui semblaient l'avoir pleinement accepté, Sirius se demandait, perplexe, comment ses frères de cœur pouvaient lui parler comme si de rien n'était. Comment pouvaient-ils être si confiants alors qu'il lui restait tant de doutes ?
Le cours de potions était déjà bien avancé lorsque James, un peu en retrait, observa Yéléna et Rémus en pleine conversation. Un sourire étirait doucement les lèvres de celui-ci.
Il semblait plus à l'aise qu'à l'ordinaire. Entre eux, les échanges fusaient, ponctués de mots russes.
James réalisa soudain quelque chose d'évident, mais qu'il n'avait jamais vraiment perçu jusqu'à présent : Rémus était souvent dans l'ombre, celle que lui-même et Sirius projetaient autour d'eux par leur présence et leurs éclats.
Mais, en regardant les deux amis, James vit un changement. À ses côtés, Rémus ne se cachait pas, il parlait librement, riait, et semblait… exister d'une manière différente. Avec elle, il se montrait sous un jour que James n'avait jamais vu. Yéléna, par sa présence, donnait à Rémus la liberté d'être pleinement lui-même.
Elle laissait le jeune homme exister, dans toutes ses nuances. Pour elle, il n'était pas seulement l'élève brillant et l'ami fidèle ; il était également le loup-garou, un être complexe, capricieux et parfois sauvage.
Avec un léger pincement au cœur, James comprit qu'il avait peut-être parfois oublié cette dimension chez son ami.
C'est fort de ses réflexions qu'il retourna à son travail, maintenant que la pièce était devenue silencieuse.
Alors que Yéléna mesurait soigneusement ses ingrédients, elle ressentit un léger frisson, comme un avertissement. Sans qu'elle comprenne pourquoi, sa main glissa, et une goutte de trop de venin d'acromentule tomba dans sa préparation. Aussitôt, le liquide commença à bouillonner furieusement. Gardant son calme, Yéléna jeta un rapide coup d'œil autour d'elle pour s'assurer que personne ne la regardait trop attentivement, puis exécuta un geste subtil du poignet. La potion se stabilisa, même si sa couleur bleue était désormais légèrement plus claire qu'elle ne le devait.
James, absorbé dans ses propres pensées, peinait à suivre sa recette. Yéléna ne put s'empêcher de sourire et lui lança, amusée.
«James, tu ferais bien d'ajouter de la mandragore avant que ton chaudron finisse comme le mien.»
Surpris, James leva les yeux.
«Euh, oui, merci, dit-il en souriant, reconnaissant.»
Un silence s'installa entre eux, mais celui-ci n'était pas gênant. Elle aligna son regard à celui du brun. Elle semblait lire son âme et il fit de même.
Remarquant leur état, Lily et Sirius échangèrent un regard curieux. Celui-ci se contenta de hausser les épaules, aussi perplexe qu'elle. Seul Rémus souriait doucement.
Après quelques secondes, Yéléna et James hochèrent la tête l'un vers l'autre, une compréhension muette scellant l'instant. La fin du cours sonna, et Yéléna rangea ses affaires en silence avant de quitter rapidement la salle, Rémus à ses côtés. Mais Sirius, contrarié, ne cessait de lancer des regards en coin à son meilleur ami, de plus en plus intrigué.
Alors qu'ils sortaient de la salle, le jeune Black se rapprocha de son ami et murmura à son oreille, l'air boudeur.
«Tu m'expliques ce qu'il vient de se passer, là ? »
James esquissa un sourire mystérieux, haussant légèrement les épaules.
« Honnêtement, Sirius, je ne saurais même pas comment l'expliquer… C'était comme si, pendant un instant, elle m'avait laissé voir un éclat de son âme.»
Lily, qui les avait rejoints, leva un sourcil amusé, savourant l'air troublé de son petit ami.
«Je dois être jalouse ? glissa-t-elle, avec une pointe d'espièglerie.»
James rit et secoua la tête, un éclat tendre dans les yeux.
« Pas le moins du monde, ma Lily. Ce regard… c'était pour Rémus. Uniquement pour Rémus. »
Sur ces mots, il accéléra le pas, laissant derrière lui Sirius, dont la frustration se mêlait maintenant à un soupçon d'incompréhension.
Alors qu'ils arrivaient au pied du saule pleureur, Rémus jeta un regard insistant à Yéléna.
«Alors ? demanda-t-il doucement.»
Yéléna haussa les sourcils, feignant l'innocence.
«Que veux-tu savoir ? »
Rémus la fixa, visiblement frustré.
«Tu le sais très bien ! »
Elle lui adressa un sourire taquin.
«Formule une phrase complète, Rémus.»
Il soupira en passant une main dans ses cheveux, comme pour se donner du courage.
«Il faut vraiment que je pose cette fichue question à voix haute… Puis, d'un souffle plus sérieux, il ajouta. Qu'as-tu vu dans les yeux de ce cher James, qui te rassure autant ? »
Yéléna le fixa intensément avant de sourire.
«Ah, tu vois, quand tu veux ! »
Elle laissa échapper un rire doux avant de reprendre plus sérieusement.
«Pour tout t'avouer… j'y ai vu beaucoup de choses. Notamment une loyauté profonde, inébranlable. Quoi qu'il arrive, il sera toujours là pour toi.»
Elle marqua une pause, laissant à Rémus le temps de digérer ses paroles. Puis, d'une voix plus douce, elle poursuivit.
«Mais… tout au fond de lui, il a peur. Pas de toi, sombre crétin ! ajouta-t-elle précipitamment avec un sourire rassurant. Il a peur qu'il t'arrive quelque chose pendant ces nuits-là. Mais surtout… peur de te voir, toi, ne pas t'aimer assez pour te permettre d'être heureux.»
Un silence s'installa alors, chargé de sens, jusqu'à ce qu'une voix derrière eux, rompe l'instant.
«C'est un très bon résumé fit remarquer quelqu'un.»
Surpris, ils se retournèrent pour découvrir James et Lily, un sourire complice aux lèvres.
«T'inquiète, on a une heure tranquille. Lança Lily avec un clin d'œil complice à Yéléna.»
Sentant que les garçons avaient besoin de discuter, la jeune russe sourit à son amie.
«Tu me montres la volière ? Ça me fera du bien de voir Létat.»
Lily hocha la tête avec un sourire et entraîna Yéléna, les laissant seuls. Alors qu'elles s'éloignaient, James se tourna vers Rémus et prit une profonde inspiration.
«Je comprends mieux certaines choses, commença-t-il. Elle m'a montré seulement ce qu'elle voulait bien que je vois, mais… je sais qu'elle ne mentait pas. Elle tient énormément à toi, Rémus. Elle ferait n'importe quoi pour te protéger. »
Rémus laissa les mots de James résonner un moment, avant de répondre, un brin pensif.
«À moi aussi d'être franc… Elle n'est plus exactement la Yéléna que j'ai connue. Je sais qu'elle m'expliquera tout un jour, comme elle l'a toujours fait, mais… j'ai le pressentiment que ce qu'elle va me dire ne va pas me plaire.»
Un silence les enveloppa alors qu'ils regardaient le château au loin.
Lily, malgré l'escalier interminable qui menait à la volière, n'avait pas ralenti, menée par son énergie naturelle. Yéléna, d'abord un peu essoufflée, finit par se laisser emporter par l'enthousiasme de son amie, jusqu'à ce qu'elles atteignent enfin la volière.
La jeune russe scruta les perchoirs, espérant y voir l'immense silhouette de Létat, mais ses yeux ne rencontrèrent que des hiboux endormis. Elle soupira, déçue.
«Je suis désolée, Lily, mais je crois qu'il n'est pas là…»
Lily haussa les épaules avec un sourire réconfortant.
«Ce n'est pas grave. Ce sera pour une prochaine fois.»
Elles s'arrêtèrent un moment, profitant de la vue plongeante sur le lac, dont les eaux s'étendaient, calmes et profondes, devant elles. Après un instant de silence, Lily tourna son regard curieux vers Yéléna.
«Dis, Yéléna… J'ai toujours voulu savoir, comment sont les traditions, chez toi, en Russie ? »
Yéléna se laissa aller à un sourire, prenant le temps de choisir ses mots.
«Les traditions en Russie… c'est… compliqué et magnifique, à la fois. Pour Noël, par exemple, on le célèbre le 6 janvier, la veille de la fête des Rois. C'est un moment où toute la famille se réunit.»
Lily l'écoutait attentivement puis elle expliqua à son tour.
«Chez nous, on dîne en famille le 25 décembre. Mais la tradition la plus importante chez les Evans, c'est le Réveillon. Chaque année, ma mère prépare un pudding qu'on attend avec impatience, même si … il n'est pas toujours très bon. Raconta la jeune fille, des étoiles dans les yeux et un sourire aux lèvres.
_Un pudding ? Je ne sais pas ce que c'est.
_C'est un gâteau… aux fruits très dense. On doit le faire cuire longtemps. On y place une pièce. Celui qui la trouve doit faire un vœu. Cela symbolise vraiment la fin de l'année. »
Yéléna écoutait attentivement Lily, un sourire attendri aux lèvres.
«Ça a l'air… unique, votre pudding ! Et cette idée de vœu, j'adore !»
Elle marqua une pause, soudainement, pensive.
«Chez nous, pour le Nouvel An, on a aussi une tradition de vœux. Avant minuit, on écrit notre souhait sur un morceau de papier, on le brûle, et on met les cendres dans une coupe de champagne qu'on boit d'un trait.»
Lily écarquilla les yeux.
«Vraiment ? Ça a l'air… intense ! Ça change du pudding, c'est sûr. Ria-t-elle doucement, en imaginant la scène. J'aimerais voir ça un jour.»
La jeune russe détourna le regard, le cœur alourdi par une pointe de tristesse. Cette année, elle ne pourrait pas respecter cette précieuse tradition familiale.
Elles finirent par redescendre et la jeune russe accueillit avec joie la possibilité de s'asseoir aux côtés de Lily dans presque tous leurs cours, trouvant un certain réconfort dans cette amitié naissante.
Ce soir-là, elle monta discrètement dans son dortoir, un sourire encore suspendu à ses lèvres. Mais alors qu'elle se glissait sous les draps, son oreiller lui sembla plus ferme qu'à l'habitude. Fronçant les sourcils, elle découvrit un pli soigneusement dissimulé.
«Tu ferais mieux de partir avant qu'il ne soit trop tard. Ce qui t'attend ici n'est que la souffrance.»
La boule qui se forma dans sa gorge était glaciale. Avec un éclat de colère, elle brûla la missive, les cendres s'effritant entre ses doigts. Elle se coucha, l'esprit tourmenté par ces mots menaçants, son cœur lourd de questions.
Le mois d'octobre apporta de nombreuses averses, offrant ainsi des occasions parfaites pour certains du groupe de s'isoler à plusieurs reprises.
Ce matin-là, les Maraudeurs et Lily pénétrèrent dans la Grande Salle, engagés dans une conversation animée.
«Dis-moi, Yéléna, tu as compris à quoi sert la belladone dans la dernière potion qu'on a faite ? demanda Lily avec curiosité.
_Je crois que c'est pour ses effets calmants sur les crampes d'estomac, répondit Yéléna, l'air pensif.»
Elle porta sa fourchette à sa bouche, mais aussitôt, un goût amer de cendre lui envahit la langue. Fronçant les sourcils, elle essaya un autre plat, mais le goût infect persistait. Elle masqua sa grimace et continua à discuter, dissimulant son dégoût pour ne pas inquiéter ses amis.
Les repas s'enchaînèrent, chacun marqué par cette saveur amère et désagréable. Yéléna faisait bonne figure, mais la situation devenait de plus en plus difficile.
La jeune fille finit par descendre dans la salle commune, son ventre criant famine. Elle espérait que marcher un peu l'aiderait à oublier la sensation désagréable qui la tenaillait depuis des heures. Elle aperçut alors une silhouette familière qui passait le tableau de la Grosse Dame. Reconnaissant Peter, elle accéléra légèrement le pas.
«Peter, où est-ce que tu vas comme ça ? Chuchota-t-elle, amusée de l'avoir surpris.»
Le jeune homme sursauta, visiblement pris de court, et se retourna avec un air coupable.
«Oh… Yéléna… J'allais… Enfin, j'allais aux cuisines. Tu veux venir ? Les elfes de maison nous donnent toujours des rations en plus.»
Intriguée, Yéléna haussa un sourcil avant qu'un sourire ne vienne illuminer son visage.
«Aux cuisines, tu dis ? Voilà une escapade qui me plaît. Guide-moi, ô maître des secrets de Poudlard.»
Peter se dandina un peu flatté, avant de lui faire signe de le suivre. Ils empruntèrent un couloir sombre et mal éclairé que Yéléna n'avait jamais remarqué auparavant. L'ambiance avait quelque chose de clandestin qui ne manqua pas de la faire sourire. Finalement, Peter s'arrêta devant une grande peinture représentant un bol de fruits colorés.
«C'est ici, murmura-t-il.»
Elle l'observa alors qu'il tendait un doigt hésitant vers la poire et la chatouilla. Celle-ci émit un petit rire cristallin avant de se transformer en poignée.
«Je n'aurais jamais deviné qu'il y avait une entrée ici. Souffla-t-elle, impressionnée. Tu es vraiment un guide hors pair, Peter.»
Le jeune homme rougit légèrement et, sans répondre, il ouvrit la porte pour laisser passer Yéléna. Dès qu'elle franchit le seuil, une chaleur accueillante l'enveloppa, accompagnée de délicieuses odeurs de pain frais, de chocolat fondu, et de ragoûts mijotés.
Les cuisines étaient vastes et animées, les elfes de maison s'affairant dans une coordination parfaite malgré l'agitation. L'un d'eux remarqua les deux Gryffondor et s'approcha immédiatement.
«Monsieur et mademoiselle souhaitent-ils quelque chose ? Nous avons des tartes à la citrouille fraîchement sorties du four ! » demanda-t-il avec un sourire chaleureux.»
Les yeux de Yéléna brillèrent d'enthousiasme.
«Des tartes à la citrouille ? Je n'en ai jamais goûté, mais ça m'a toujours intriguée !
_Alors il faut absolument que vous en preniez, Mademoiselle ! Répondit l'elfe avec ferveur.»
En un clin d'œil, ils furent installés à une petite table près d'un feu crépitant. Les elfes, dans leur générosité, apportèrent non seulement les tartes promises, mais aussi des biscuits au gingembre croustillants, des morceaux de pain beurré et deux tasses de chocolat chaud fumant.
«Waouh, vous êtes incroyables ! S'exclama Yéléna en attrapant une petite part de tarte.»
Installés confortablement, les deux amis se mirent à grignoter. La chaleur régnant dans les cuisines, mêlée à l'odeur des épices et du chocolat, rendait l'atmosphère douce et apaisante.
«Alors, Peter, dis-moi, comment as-tu découvert cet endroit ? demanda-t-elle, curieuse. Tu dois en connaître un rayon sur les coins cachés de Poudlard.»
Peter se redressa légèrement, un mélange de fierté et de modestie sur le visage.
«Oh, tu sais, ce sont surtout Sirius, James, et Rémus qui trouvent ces passages secrets. Ils adorent explorer et… euh, tester les limites du règlement. Mais parfois, j'aime venir ici seul. C'est calme, et les elfes sont toujours gentils avec moi.»
Yéléna sourit à cette confession. Elle comprenait ce besoin de trouver un endroit où se sentir en paix, loin de l'agitation du château et des regards parfois trop envahissants.
«C'est un endroit parfait pour ça, murmura-t-elle en regardant les elfes s'affairer joyeusement.»
Elle croqua dans un biscuit au gingembre, savourant le croquant et les saveurs épicées qui explosaient en bouche.
«Je crois que je vais passer ici bien plus souvent, plaisanta-t-elle.»
Peter, un peu plus détendu, éclata de rire.
«Tu es la bienvenue. Et si jamais tu veux un guide pour d'autres endroits cachés, tu sais où me trouver.»
Ils continuèrent de discuter, Peter racontant des anecdotes cocasses sur les escapades des Maraudeurs, un éclat d'enthousiasme illuminant son visage. Yéléna se surprit à découvrir une facette différente de lui. Derrière son apparence discrète se cachait une personne attentive et dotée d'une sensibilité insoupçonnée.
Alors qu'ils finissaient leur collation, Yéléna se tourna vers lui, une lueur chaleureuse dans le regard.
«À notre petite escapade nocturne, merci, déclara-t-elle avec un sourire sincère.»
Peter, visiblement touché, leva sa tasse de chocolat chaud, un sourire timide aux lèvres.
«À nos soirées secrètes.»
Ils quittèrent ensuite les cuisines en silence, l'atmosphère entre eux empreinte d'une complicité nouvelle. Le sourire qu'ils partageaient semblait promettre d'autres moments comme celui-ci, loin des regards du monde.
