Jazzy02Girl : Encore merci pour ton message ! Sa vie n'a pas été des plus simples, mais la vie n'est jamais simple, si ? Je suis une adepte des histoires qui finissent bien, ça va aller mieux pour elle bientôt. J'ai plusieurs chapitres d'avance et je viens d'écrire une ébauche du chapitre final donc ... Voici la suite !
Chapitre 4
Rogue sursauta. Un grand hibou tapait du bec la fenêtre devant laquelle il était assis. Après s'être débarrassé de l'oiseau qui refusait de partir sans avoir eu quelques graines, il ouvrit fébrilement un petit bout de parchemin:
Tsar, 4 allée des Moldus, sous son nom de jeune fille. LM.
Il serra le poing. Elle va me le payer! Rogue quitta ses quartiers en claquant la porte derrière lui, oubliant même de prendre sa cape. Le froid mordant n'avait pas d'importance : l'Allée des Moldus n'était pas loin, et il préférait marcher. Il avançait d'un pas rapide, les pensées tourbillonnant dans son esprit comme une potion mal maîtrisée.
Un bon Doloris pourrait régler ça... ou mieux, l'enfermer à la cave pendant quelques jours. L'idée lui arracha un sourire glacial. Au moins, elle ne casserait plus rien. Ni ne tenterait de s'enfuir.
Mais, à mesure qu'il progressait dans les rues sombres, sa colère brûlante se changeait en une irritation plus sourde, presque angoissante. Et si elle refusait de revenir ? Pire encore : si elle demandait le divorce ? Il ricana à cette pensée, le son éraillé de sa propre voix résonnant dans le silence.
— Elle ne parle pas, alors elle ne risque pas de demander grand-chose, marmonna-t-il pour lui-même.
Puis une autre pensée surgit, plus sournoise. Mais elle pourrait toujours l'écrire. Il grimaça, contrarié. J'ai encore besoin d'elle, pour le moment... Il avait eu du mal à trouver une femme, il n'avait vraiment pas envie de recommencer. Et avec la chance que j'ai, la gamine se sera plainte à son père… qui me demandera ses gallions ainsi que le divorce … Bien qu'il avait plus l'air de se soucier du qu'en dira t-on que du bien être de sa fille, et là en l'occurrence, le divorce risquait de faire mauvais genre, se rassura t-il.
Arrivé devant une vitrine de fleuriste, Rogue s'immobilisa. Les fleurs s'étalaient en gerbes lumineuses, une exubérance presque insolente dans la froideur de la nuit. Un souvenir lui revint alors : celui de Lucius, juste avant son départ, lançant d'un ton moqueur mais sérieux :
— Un bouquet de fleurs, Severus, et tout s'arrangera.
Il haussa les épaules, le regard glissant sur les roses rouges exposées sous la lumière chaude de la boutique.
Et puis quoi encore ? Un dîner aux chandelles, tant qu'on y est ? Jamais, oh grand jamais, on ne me prendra à jouer les romantiques, parole de Severus Rogue.
Tout cela était absurde. Après tout, il n'était pas en tort, lui. Il avait été... correct. Oui, c'était le mot. Il aurait pu exiger davantage. Le devoir conjugal, comme disent certains. Mais non. Je lui ai laissé sa chambre d'amis. Avec sa tête, c'était presque naturel.
oOoOoOo
C'est les mains vides qu'il arriva devant le Tsar. L'établissement semblait désert. Il s'avança vers le comptoir derrière lequel se tenait un homme d'une quarantaine d'années avec un ventre proéminent.
- Avez-vous une chambre au nom de Pearson? demanda Rogue, chez qui la colère recommençait à monter.
L'homme derrière le comptoir jeta un regard rapide à Rogue avant de lui faire signe de le suivre d'un mouvement de tête. En silence, il descendit de son tabouret et gravit un escalier étroit, Rogue sur ses talons. Arrivé à l'étage, l'homme désigna l'une des portes et sans ajouter un mot, il se détourna et redescendit d'un pas lourd, regagnant son poste au rez-de-chaussée.
Le maître des potions s'immobilisa devant la porte. Pendant une fraction de seconde, il hésita. Puis, d'un geste décidé, il frappa trois coups secs. Tremblante, elle s'approcha, hésitant un long moment avant de poser la main sur la poignée.
Quand elle ouvrit enfin, elle croisa un regard noir, chargé d'une colère contenue. Ce qu'elle vit dans les yeux de son mari la paralysa. Rogue n'était pas content. Pas du tout.
Par réflexe, Brittany recula.
— Vous ferais-je peur, Miss ? demanda-t-il d'une voix glaciale, empreinte d'un sadisme à peine voilé.
Brittany recula un peu plus. Rogue l'empoigna par le col de sa robe et la souleva, menaçant.
- Est-ce que je vous fais peur? répéta t-il en séparant bien tous les mots.
- Lâchez moi!
Rogue, surprit, s'exécuta. Il resta interloqué quelques instants, et finit par lâcher:
- … Depuis quand parlez-vous?
Le silence entre eux devint insupportable. Rogue fixait Brittany avec intensité, comme si ses yeux noirs cherchaient à percer un mystère qu'il venait à peine de deviner. Elle parlait. Non seulement elle parlait, mais elle était parfaitement capable de lui tenir tête. Et il ne savait rien d'elle. Absolument rien.
L'évidence s'abattit sur lui avec la force d'une gifle. Il n'avait jamais pris le temps de vérifier qui elle était réellement. Tout ce qu'il savait d'elle, c'était ce que Dumbledore lui avait dit : fille d'une famille de sang-pur au passé discret, une candidate acceptable pour son mariage forcé. Mais au-delà de ça ? Avait-elle des liens avec les Mangemorts? Ou au contraire, était-elle en secret une opposante à Voldemort ?
Le doute s'insinua dans son esprit comme un poison.
Et si elle travaillait contre lui ? Si elle se révélait être un pion involontaire, ou pire, délibéré, sur l'échiquier de Voldemort ? Si elle venait à révéler, même par inadvertance, quelque chose qui compromettrait sa couverture ? Sa position auprès du Seigneur des Ténèbres était précaire, bâtie sur un fil ténu entre mensonge et vérité. Une erreur de sa part, un mot mal placé, une situation mal gérée, et tout s'effondrerait.
Un frisson le parcourut. Voldemort était toujours à l'affût de la moindre trahison. S'il soupçonnait un instant que Rogue lui cachait quelque chose, cela ne se terminerait pas bien pour lui. Brittany pourrait causer cet effondrement. Par maladresse, par malice, ou simplement parce qu'il n'avait jamais pris le temps de la comprendre.
Il déraillait complètement.
Rogue passa une main tremblante sur son visage. Il n'était plus à même de réfléchir correctement. Il se sentait comme un animal acculé, prêt à mordre pour se défendre. La confrontation avec Brittany tournait en boucle dans sa tête : sa colère démesurée, son geste impulsif, ses mains se refermant sur le col de sa robe pour la soulever… Il était allé trop loin. Sans un mot, il tourna les talons et quitta la chambre d'hôtel, laissant derrière lui la jeune femme hébétée. Les battements de son cœur étaient aussi bruyants que le claquement de la porte.
oOoOoOo
Dehors, la fraîcheur de la nuit l'atteignit brutalement, mais il n'arrivait pas à retrouver son calme. Il se mit à marcher, ses pas résonnant sur les pavés. Il n'avait aucune destination en tête, mais il devait fuir cet endroit, cet instant. Il devait retrouver sa maîtrise.
Soudain, une brûlure vive lui déchira l'avant-bras gauche.
Il s'immobilisa, ses doigts se portant instinctivement à sa marque. Le serpent noir ondulait sous sa peau. Voldemort l'appelait.
Il ferma les yeux un instant, prenant une profonde inspiration pour effacer toute trace d'émotion sur son visage. Quand il rouvrit les yeux, ils étaient froids et impénétrables. Rogue disparut dans un crac sonore, happé par l'appel de son maître.
La pièce dans laquelle il apparut était sombre, mais somptueusement décorée. Une table massive trônait au centre, entourée de Mangemorts aux visages graves. Voldemort était assis en bout de table, sa silhouette maigre et reptilienne baignée dans une lumière pâle.
- Severus.
La voix de Voldemort était douce, presque caressante, mais elle fit frissonner Rogue malgré lui.
- Je suis heureux que tu sois venu rapidement. J'ai une annonce à faire.
Rogue s'inclina profondément, ne levant pas les yeux.
- Maître.
- Ollivander est enfin entre mes mains.
Un murmure approbateur parcourut la pièce. Rogue, quant à lui, ne montra aucune réaction. Il connaissait l'importance de cette capture pour Voldemort.
- Pour célébrer cet événement, poursuivit Voldemort, un sourire cruel déformant ses lèvres minces, j'organise une fête au manoir des Malefoy, dans deux semaines. Une réunion de nos alliés les plus fidèles. Et bien sûr, Severus, toi et ta charmante épouse êtes conviés.
Rogue sentit son estomac se nouer. Brittany, au manoir Malefoy ? Elle était déjà un danger pour lui dans des circonstances normales. Mais au milieu des Mangemorts, dans un environnement où chaque faux pas pouvait être fatal ?
- Bien sûr, Maître, répondit-il néanmoins, d'une voix lisse et maîtrisée.
Voldemort pencha légèrement la tête, ses yeux rouges brillant d'une malice perverse.
- Bien. Nous aurons l'occasion d'observer votre... dynamique de couple. Je suis curieux de voir comment vous vous complétez.
Rogue inclina la tête en signe d'assentiment, dissimulant la tension qui l'étreignait. D'un geste languide, Voldemort agita la main, lui signifiant qu'il pouvait disposer. Rogue s'inclina profondément une dernière fois avant de quitter la pièce, son esprit déjà tourmenté par les implications de cette convocation. Deux semaines. Deux semaines pour transformer Brittany en une alliée capable de survivre parmi les loups... ou pour trouver un moyen de la tenir à l'écart. Une tâche impossible dans tous les cas.
