Oznela : Ils vident tous les deux leur sac... Mais ça fait beaucoup à avaler pour Ron et Hermione qui savent plus où se mettre, les pauvres X,D

En passant : Oui, il en a mis du temps... C'est pour cet aveu-là que j'ai réarrangé plusieurs fois mon organisation des chapitres : Je voulais pas qu'il l'avoue en étant complètement au pied du mur, je voulais que ca arrive à un moment où c'est une véritable décision d'assumer ses actes, et qu'il le fasse devant des gens à qui il tient beaucoup, en étant conscient de ce qu'il a à perdre à avouer ça...

Guest : Héhéhé, les émotions ne s'arrêtent jamais ! (contrairmeent à ce que drago pense XD)

77Hildegard : Encore une fois, je regrette un peu le nombre de rebondissements X,D Je me suis complètement laissée submerger... Mais bon, oh moins, je manque pas de matière !

Lynawi : Si jamais tu poursuis ta lecture jusqu'ici, un petit bonjour de moi du passé !


« Je ne comprends pas », répéta Ron Weasley ce qui semblait être la centième fois de cette journée pourtant à peine entamée. « Si la vie ici est si affreuse que ça, pourquoi est-ce qu'il tient absolument à rester ? »

Ça, et il semblait en plus être incapable de le regarder, de lui parler en face, et – pour ce que Drago pouvait en juger jusqu'ici – même de prononcer son nom.

Ni Potter, ni Granger ne répondirent, alors Drago prit la parole :

« Parce que comme tu as pu le remarquer toi-même, je profite désormais d'un traitement de faveur ici, et que je n'ai aucune envie de tout recommencer ailleurs. Potter n'a été ni le seul, ni le premier. Je sais de quoi j'ai l'air, Weasley.

– De quoi penses-tu avoir l'air, Malfoy ? » demanda Granger d'une petite voix craintive, comme si elle avait peur de le brusquer en parlant normalement.

Drago soupira et laissa son regard errer sur la mer.

Plus tôt, Potter avait permis à Granger et Weasley de voir la lettre qui l'avait mis dans un tel état. Il avait prétendu que chacun d'eux avait plus de connaissances légales que lui, ce dont Drago ne doutait pas une seconde par ailleurs. Granger était supposément plus intelligente, Weasley était plus stratège et avait davantage de sens pratique. Ils se complétaient. Il y avait eu cette affaire d'hippogriffe à innocenter, il y avait eu plusieurs histoires de violation du Code international du secret magique, il y avait eu quelques arrangements du côté de la justice concernant des voitures moldues volantes et autres dangerosités, il y avait eu des procès…

Et puis, il y avait eu des conciliabules secrets :

Potter avait emmené Granger pour récupérer du café dans la salle des Gardiens. Soi-disant. Le malaise de Wesaley aurait été risible dans d'autres circonstance, et il passa son temps à envoyer de discrets Patronus Messagers à Potter pour l'informer de chaque geste du détenu : « Harry, il vient de s'enfermer dans la salle de bain et j'entends rien. Je fais quoi ? », « Hum, il vient de sortir sur le balcon. Est-ce qu'il y a des sortilèges antichute ? », « Oui, vous en avez encore pour longtemps ? Il vient de me regarder bizarrement. » Drago s'était retenu d'uriner, mais pas de grattouiller le crâne de Vif-Eclair. Il avait détourné le regard.

Et puis Potter avait emmené Weasley, cette fois pour descendre récupérer sa baguette et porter une invitation à Kenaran. Drago n'avait pas supporté le regard de pitié de la Sorcière, et il s'était posté contre la baie vitrée pour voir doucement le ciel passer du doré sale de l'aube au gris terne auquel il était désormais habitué.

Le gris de ses yeux.

De ses yeux vides et inexpressifs qu'on avait envie de crever pour pouvoir l'enfiler aussi par là… La pensée de Waren se rappela à lui, presque avec douceur.

« Tu as l'air de quelqu'un qui souffre et qui a besoin d'aide », décréta la Née-Moldue et faisant ricaner Drago.

Moins d'une heure plus tôt, cette hypocrite prétendait pourtant l'inverse : Que c'était Potter qui souffrait et avait besoin d'aide et que Drago était le succube accroché à son cou.

« Ça suffit, trancha finalement Drago en se retournant. Débarrassons-nous de cette corvée aussi rapidement que possible. Quand est-ce-que Kenaran est disponible ? »

Il posa sa question à Potter et vit celui-ci adresser un regard furtif et coupable à Granger avant de lui répondre. Plus tôt, il l'avait surpris à communiquer avec ses amis par écrit. Il avait une idée assez précise des mots échangés : L'attitude de Weasley prouvait assez bien que Potter craigne à nouveau que Drago ne mette dramatiquement fin à ses jours. Par ailleurs le Survivant avait à peine ouvert la bouche depuis son retour. Elle lui avait interdit de s'approcher de lui et de lui adresser la parole, et il avait obéi.

Potter s'éclaircit la gorge, puis murmura d'une voix rauque : « Quand tu veux. Quand tu te sentiras prêt. Je lui ai bricolé un Portoloin et…

– Et bien fais-le venir maintenant. Je n'ai pas l'impression que nous avancions beaucoup, de toute façon ? Si ? Je ne me rends pas bien compte, étant donné toutes ces messes basses. »

Drago revint s'asseoir dans le canapé près de la cheminée. Il croisa les bras, et observa de nouveau les flammes. Il avait conscience que son attitude était encore une fois ridicule, son comportement illogique, ses sentiments désorganisés. Le temps n'aidait cependant pas à calmer les choses.

Il était venu pour demander l'aide de Potter, puis n'en avait plus voulu, l'avait forcé à avouer ces horreurs, et désormais, il ne savait plus trop où il en était… Une chose de certaine : Voir ces trois-là réunis, discutant entre eux de son cas à lui n'avait pas de quoi le rassurer.

Potter envoya un Patronus pour prévenir le Maléfistinien, et quelques secondes plus tard, ce dernier apparaissait au milieu du salon, dépliant son long corps avec une élégance d'illusionniste. Son regard satisfait parcourut la pièce et un éclat malicieux apparut dans ses prunelles quand il constata le canapé où ils étaient tous les quatre installés.

« Ah, murmura-t-il d'une voix amusée. J'ignorais que j'aurais droit au Trio d'or au complet. »

Sa cape se souleva avec grâce quand il prit place dans l'un fauteuil face à eux. Il lissa alors sa barbe, puis, les coudes fermement ancrés dans les bras rembourrés du meuble, il joignit ses doigts devant sa poitrine, dans une attitude qui rappelait douloureusement celle du Professeur Dumbledore.

Il examina chacun des quatre visages face à lui, en terminant par celui de Drago à qui il adressa un clin d'œil complice. Le prisonnier se rappela de leur dernière discussion, lors de laquelle il lui avait fait part de son intention de le rendre plus loquace, et frissonna.

Potter lui tendit la lettre qui avait tant fait paniquer Drago, et demanda, l'air de rien :

« Je suppose que vous n'êtes pas étranger à tout ça ?

– En effet, admit Kenaran après avoir parcouru la missive des yeux. J'espère que vous ne m'en voudrez pas, Monsieur Potter, d'être passé par des voies officielles. La discussion argumentée avec vous n'avait rien donné.

– Mon ressentiment ou son absence a peu d'intérêt. Drago, en revanche, mérite d'entendre ce que vous avez à lui proposer avant d'envisager de vous suivre, ou non.

– Je doute qu'il ait vraiment le choix, mais je serais ravi de le rassurer concernant…

– Il aura le choix. »

Potter se trouvait à l'autre extrémité du canapé. À la gauche directe de Drago était assise Hermione Granger, droite comme un piquet, les sourcils froncés, l'air décidé, puis venait Ron Weasley, gauche, visiblement mal à l'aise, et dont les genoux tressautaient nerveusement, et enfin Potter, affalé en arrière contre le dossier, les jambes largement écartées dans une attitude insolente et agressive, ses doigts tapotant en rythme sur son propre accoudoir.

Kenaran hocha poliment la tête à son intention, puis admit : « Je n'en doute pas », avant de diriger de nouveau son attention vers Drago.

« Monsieur Malfoy. Tout d'abord, je tiens à vous assurer que mes intentions envers vous n'ont rien de condamnables. J'ai tenté, à plusieurs reprises, d'entrer en contact avec vous, et je regrette que nous ayons dû vous mettre au pied du mur pour que cette conversation puisse avoir lieu.

« Avant toute chose, je voudrais vous assurer que je ne révèlerai rien aujourd'hui du secret que vous m'avez confié concernant le Détraqueur et dont Monsieur Potter ignore encore tout. J'en fais le serment inviolable. »

Le Sorcier leva aussitôt la main, et une langue de magie rouge l'entoura et crépita, de son poignet jusqu'au bout de ses doigts. Drago n'eut pas le temps de protester que sa propre main gauche subissait le même sort. Il se retrouva interloqué quelques secondes, les yeux épouvantés fixés dessus, puis tourna rapidement le visage vers les trois Sorciers qui l'accompagnaient. Granger et Weasley étaient aussi surpris et effrayés que lui. Potter avait son sourire mauvais :

« C'est inutile, Vissarion. Je maintiens ma confiance envers Drago. Je suis tout de même curieux : Que se passe-t-il quand deux serments inviolables entrent en contradiction l'un avec l'autre ?

– L'un des deux saute en entrainant la mort de ceux qu'il a engagé », répondit tranquillement le Professore en s'enfonçant confortablement dans son fauteuil.

« Je vous dédie de votre Serment », marmonna doucement Drago en utilisant la formule consacrée.

Il n'y eut aucun effet visible, mais Drago ne s'en étonna pas : Quand il n'y avait pas d'Enchaîneur neutre entre les personnes concernées par un Serment Inviolable, alors la solidité du sort reposait sur le Sorcier le plus puissant. Il n'y avait pas de comparaison envisageable entre le Grand Élu et lui-même.

« Je ne vois pas où cette discussion pourrait nous mener si nous n'évoquons pas le Détraqueur, marmonna Drago. Je doute qu'il soit étranger à l'intérêt que vous me portez.

– Détrompez-vous. Cela fait bien longtemps que mon intérêt pour vous a éclipsé celui que j'éprouvais pour le Détraqueur.

– Alors quoi ? poursuivit Drago en se sentant mal à l'aise.

– Vos capacités d'occlumancie sont prodigieuses. Depuis combien de temps pratiquez-vous ?

– Cinq ans.

– Non. »

Drago fronça les sourcils, calcula les dates.

« Un peu moins de cinq ans, se corrigea-t-il. J'ai appris auprès de ma tante, à mes quinze ans. J'étais en sixième année à Poudlard.

– Je reconnais le style de Bellatrix Lestrange dans votre lelgilimancie. Je parlais spécifiquement d'occlumancie. »

Drago se mordilla les lèvres, peu sûr de lui. Que l'homme ait connu sa tante était intriguant. Qu'il remette en doute le fait qu'il ait appris les deux matières en même temps était bizarre.

« Je suppose qu'il s'agit d'un don de naissance, annonça tranquillement Kenaran. Les trois filles de Druella ont hérité du pouvoir qu'elle-même avait hérité de sa mère. Vous ne l'avez pas connue, je pense ? Historia-Eleonora de Prince-Mercier. Une femme extraordinaire. Bien plus douée que je ne le serai jamais. Mais cruelle. Elle n'a jamais supporté ce qui est arrivé à votre grand-mère, je le crains. Il n'y avait pas que la pureté du Sang qui comptait pour elle. Les liens sacrés du mariage, les traditions… Enfin, Druella était sa seule et unique enfant, alors elle l'a mariée à votre grand-père, Cygnus Black III, et les choses se sont arrêtées là. J'ai aimé votre grand-mère, j'aurais adopté l'enfant avec joie, et j'avais le Sang-Pur. Mais je n'étais qu'un Dottorando étranger, et Madame de Prince-Mercier a refusé. Peut-être est-ce grâce à elle que je suis là où j'en suis aujourd'hui. J'ai gravi les échelons en espérant me montrer un jour digne de Druella. Je suis arrivé trop tard. Quand j'ai été nommé Grand Élu, Elle avait déjà deux filles et attendait la troisième. Votre mère. Narcissa. Black. Malheureusement. »

Drago fronçait les sourcils, un peu confus par le récit. Un coup d'œil à Potter et à ses sbires lui confirma qu'il n'était pas le seul à s'interroger sur la pertinence de ces confidences. Il en avait oublié de s'insurger que l'on évoque le nom de sa génitrice devant lui.

Grand-Maman Druella Black avait été une vieille femme acariâtre, tyrannique, et envahissante durant les quelques mois qu'elle avait passé au manoir avant de mourir enfin. Elle hurlait sans cesse, elle sentait mauvais, elle n'avait jamais correspondu à l'image de la grand-mère des contes de fées dont Drago rêvait. Il ne s'était jamais intéressé à cette vieille folle, comme l'appelait généreusement son père, et n'avait donc aucune idée de ce dont parlait le Maléfistinien.

« Ah, pardonnez ces digressions, Monsieur Malfoy. Tout cela pour vous dire que mon intérêt envers vous va bien au-delà de votre pouvoir de legilimancie ou de votre proximité avec le Détraqueur. Vous êtes également le petit-fils d'une ancienne amie très chère, et je la reconnais de plus en plus en vous. »

Le Maléfistinien soupira bruyamment, puis effectua un délicat mouvement du poignet pour faire apparaître une élégante tasse de porcelaine entre ses mains. Il y but une gorgée, puis poursuivit :

« Enfin, un amour de jeunesse, aussi beau soit-il, est bien peu de choses face aux institutions. Vous devez vous douter que ce n'est pas cet argument-là que j'ai utilisé pour obtenir votre liberté. Car il va sans dire qu'il n'est aucunement question que vous soyez embastillé une seule journée. Je ne vous propose pas un statut de prisonnier, mais de pupille. De Dottorando. Je serais personnellement votre professeur de legilimancie et d'occlumancie. Votre talent est prodigieux, et c'est péché que de le laisser se perdre ici. Je pense que nous avons beaucoup à apprendre l'un de l'autre. »

Drago fronçait les sourcils, complètement perdu.

« Mon talent n'a rien d'exceptionnel », avoua-t-il en grimaçant, honteux de souligner cette faiblesse. « Je n'ai jamais eu la puissance qu'avait ma tante Bellatrix ou la maîtrise qu'avait le professeur Rogue. Vous avez pu le constater par vous-même lors de votre arrivée ici. Vous êtes presque parvenu à briser mes barrières.

– J'ai un peu plus de soixante-dix ans de pratique derrière moi. Et j'ai échoué. »

Drago jeta un coup d'œil nerveux aux trois autres sur le canapé avant de revenir sur le Professore :

« Vous vous méprenez. Je n'avais pas bu l'alcool, et j'étais sur la défensive.

– Je pense que votre mère vous a initié dès votre naissance sans même que vous ne vous en aperceviez. Toutes les mères cherchent à comprendre leur enfant. Instinctivement, vous avez commencé à protéger votre esprit. »

Autrement dit, Drago était une bête de foire, souillé dès le plus jeune âge par une traitresse à son Sang tout aussi folle que sa sœur.

« Non. Je ne… Je… Votre proposition ne m'intéresse pas. Je vous donnerai accès à l'intégralité de mes souvenirs. Si la legilimancie n'est pas possible, nous utiliserons une pensine.

– J'ai appris au gré de mes discussions avec le personnel de l'île, ainsi qu'en laissant çà et là voler un œil discret… » Le Professore adressa un nouveau hochement de tête entendu à Potter qui lui offrit son sourire arrogant en échange. « … que la présence de votre père à vos côtés comptait plus que tout à vos yeux. Aussi ai-je réclamé son transfert à lui-aussi. C'est d'ailleurs pour cette raison que les discussions ont pris tant de temps : Son rapatriement est plus compliqué que le vôtre. Monsieur le Ministre Shacklebolt a des difficultés à accepter l'idée de devoir se passer des taxes sur la fortune que votre famille continue de payer malgré son emprisonnement. Nous sommes toutefois parvenus à un accord dont je vous épargnerai les détails. Sachez simplement qu'il a été mis au courant de mes plans – encore une fois, une libellule passe facilement inaperçue – et les approuve. Le concernant, aucune disposition sur le lieu qu'il pourrait habiter au Europe n'a été décidé. Je vous laisse seul juge et il accepte cet arrangement : Il pourrait, à votre convenance, purger le reste de sa peine à la Bastille, être enfermé à résidence à Rome, à vos côtés, ou encore vivre librement en Italie ou ailleurs. Je présume qu'il vous fait confiance. »


It was at this moment that he knew he f*cked up...