Bureau du Général Hammond 7H50

Maya Wells grimpa les escaliers amenant au bureau du Général Hammond le coeur battant. Elle aperçut à travers la vitre le Général en discussion avec le Docteur Frasier. Finalement, peut-être qu'on ne la convoquait pas pour cela. Elle s'avança dans l'embrasure de la porte Les murs froids de la base semblaient se refermer sur elle. Elle jeta un coup d'œil au Docteur Frasier, debout à côté du bureau, une pile de dossiers dans les bras. Les deux femmes évitèrent soigneusement de croiser leurs regards.

Le Général Hammond, assis derrière son bureau, lui fit signe de s'asseoir. Maya hésita un instant, puis prit place, ses mains serrées sur ses genoux. Le Docteur Frasier ferma les portes d'accès au bureau et s'installa sur le fauteuil disponible au côté de Maya.

- Sergent Wells, commença Hammond, sa voix grave. A la suite d'une information donné par le Général O'Neill lors de son interrogatoire, j'ai demandé au Docteur Frasier de mener une série de tests génétiques.

Maya ferma les yeux, ce qu'elle redoutait le plus arrivait, autant en finir maintenant.

- Je sais quels sont les résultats de ce test Mon Général.

Hammond et Frasier échangèrent un regard de surprise. Le temps sembla se figer. Maya sentit sa respiration s'accélérer, son esprit se brouillant un instant. Ses mains tremblèrent légèrement, mais elle les cacha en les serrant encore plus fort.

- Vous… Vous lui avez dit ? demanda-t-elle, la panique perçant dans sa voix.

Hammond échangea de nouveau un regard avec Janet avant de répondre calmement :

- Non, Sergent. Le Colonel n'est pas informé de cette découverte. Nous avons estimé qu'il était préférable de vous en parler en premier.

Maya expira bruyamment, se redressant légèrement dans son siège, mais son visage restait pâle. Elle ferma les yeux un instant, essayant de retrouver son calme.

- Merci, murmura-t-elle, avant de reprendre, plus fort. Merci de ne pas lui avoir dit.

Janet, qui était restée silencieuse jusque-là, s'approcha doucement.

- Maya, il serait peut-être préférable de lui en parler. Il a le droit de savoir, et vous avez le droit de…

- Non ! l'interrompit Maya, elle recula dans son siège.

Hammond leva une main pour la calmer.

- Sergent. Personne n'a pris de décision à ce sujet. Nous sommes ici pour comprendre ce que vous savez et pour entendre votre point de vue. Est-ce la raison de votre venu au SGC ?

Maya se leva, elle avait besoin de prendre de la distance. Elle prit une profonde inspiration, mais sa voix tremblait lorsqu'elle parla.

- Non ! Jamais je ne vous aurais fait cela. Je sais depuis longtemps que je suis issue de l'adoption mais le Sénateur Kinsey et sa femme m'ont toujours dis que ma mère était morte en couche et qu'il n'y avait aucune indication concernant mon père dans mon dossier.

- Vous n'avez pas cherché à savoir. S'interrogea Hammond.

- Je suis loin d'adhérer à la politique du Sénateur Kinsey Monsieur, mais il n'en restait pas moins mon père. Je n'avais aucune raison de douter de lui.

- Comment avez-vous appris la vérité ? Questionna le docteur.

-Il y a deux mois de cela j'ai reçu une lettre anonyme à mon domicile. C'était mon dossier d'adoption, a l'intérieur il y avait un questionnaire que l'on fait remplir à l'hôpital pour les parents souhaitant mettre à l'adoption leur enfant. Elle indiquait mon prénom, le nom & prénom de mes parents : Sara et Jonathan Jack O'Neill. Il stipulait également que le Colonel et sa femme renonçaient à leur droit parentaux.

Janet fronça légèrement les sourcils.

- Savez-vous qui vous a envoyé cette lettre ? Demanda-t-elle.

- J'ai demandé à un ami policier de relever des empruntes sur la lettre. Elles appartenaient à Mike Wilson, le père de Sara.

- Pourquoi aurait-il décidé de vous écrire maintenant ? s'interrogea le Général.

Maya haussa les épaules, son regard fixant un point invisible sur le bureau.

- Je n'ai pas cherché à le contacter. Peut-être se sentait-il coupable ? Il s'est peut-être dit que j'avais le droit de connaître la vérité. Mais ça ne change rien.

Hammond se pencha en avant, ses mains croisées sur le bureau.

- Pourquoi n'avoir rien dit à personne, Sergent ? Pourquoi ne pas en avoir parlé avec le Colonel ?

Maya éclata d'un rire amer.

- Parce que ça ne changerait rien, Mon Général. Pensez-vous vraiment qu'il voudrait savoir qu'il a une fille dont il ne s'est jamais soucié ? Je suis une étrangère pour lui, et il l'est pour moi. Je ne veux pas qu'il me regarde comme… une erreur. Soyons honnête Général, je suis la fille de son ennemie, il ne veut rien qui vienne de moi.

Hammond secoua légèrement la tête.

- Ce n'est pas à vous de décider pour lui, Sergent.

Maya le fixa, son regard brillant de larmes qu'elle refusait de laisser couler.

- Peut-être pas. Mais avec tout mon respect Général ce n'est pas à vous non plus. Le colonel et sa femme ne voulaient pas de moi et je doute qu'il soit revenu sur sa décision sinon il serait parti à ma recherche. Il a sa vie, son équipe. Il n'a pas besoin d'un rappel de quelque chose qu'il a essayé d'oublier.

Janet posa doucement une main sur l'épaule de Maya, mais cette dernière se recula instinctivement.

- Maya, ce que vous traversez est difficile, et je comprends pourquoi vous voulez éviter une confrontation. Mais peut-être que le Colonel mérite une chance de…

- Il ne saura rien. C'est ma décision. Je ne veux pas de sa pitié ou de ses excuses.

Elle inspira profondément avant de continuer, sa voix plus froide.

- De toute façon, cela n'aura bientôt plus d'importance. Mon Général à la fin des évaluations je veux demander un transfert vers Atlantis.

Hammond sursauta.

- Atlantis ? Pourquoi ?

Elle haussa les épaules, son expression mélancolique.

- Parce que je n'ai pas ma place dans ce monde. Mes parents biologiques m'ont abandonnées. Au SGC, je suis discréditée, tout le monde me regarde comme une traîtresse. Je n'ai aucune valeur que ce soit pour SG1 ou pour une tout autre équipe. J'ai beau prouver ma valeur, personne n'a confiance en moi.

- Je ne suis pas sûre que le Sénateur Kinsey approuverait que sa fille aille dans une autre galaxie. Indiqua Hammond.

Maya mordit sa lèvre inférieure luttant pour retenir les larmes.

- Le Sénateur ne sera pas un problème, il m'a m'a fait comprendre que je n'étais plus sa fille depuis que j'ai mis les pieds ici. sa voix se brisant légèrement.

Hammond expira bruyamment, Kinsey n'était pas seulement une pourriture de politicien, c'était également un père minable. Frasier baissa la tête face aux révélation de la jeune femme.

- Mon Général à Atlantis, je pourrai trouver quelque chose. Une mission, un but… quelque chose qui ne soit pas défini par qui je suis ou par mes origines. Argumenta Maya.

Hammond hocha la tête, son expression grave.

- Je vais examiner votre demande, Sergent. Mais sachez que, malgré ce que vous pensez, vous êtes un atout précieux pour cette base.

Maya se leva, luttant pour garder son calme.

- Merci, Mon Général, je crois que vous êtes le seul à le penser. Puis-je disposer ? Embarrassé par cet échange et son incapacité à maintenir ses émotions, elle voulait pouvoir partir dignement de cette confrontation.

- Oui Sergent, rompez.

Maya quitta le bureau, ses épaules légèrement affaissées, Janet referma la porte derrière elle et se tourna vers Hammond.

- Cette jeune femme porte un poids bien trop lourd. Murmura-t-il.

Janet acquiesça.

- Et elle refuse que quiconque l'aide à le porter.

Le Général soupira et se tourna vers le Docteur Frasier.

- Devons-nous en avertir le Colonel ? Soucieux du risque que cela pourrait représenter pour la stabilité de SG1 et l'avenir de Maya au sein du programme.

- Malheureusement, le Sergent Wells a raison sur un point, il s'agit d'une information médicale confidentielle que nous ne pouvons pas transmettre sans son accord. De plus, sans l'interruption de l'équipe SG1 Bêta, nous n'aurions jamais été au courant. Expliqua Janet.

Hammond soupira.

-Bon sang, ça ne ressemble pas à Jack. Abandonner un enfant ? Quand on sait à quel point il a souffert du décès de Charlie.

- Justement…murmura Janet.

- Que voulez-vous dire ? Demanda le Général intrigué.

-Maya Wells est née quelques mois après le décès de Charlie.

-Bon dieu, pauvre enfant. Souffla le Général.