Je m'occupais comme tous les étés précédents, ménage et cuisine -qui étaient beaucoup moins conséquents grâce aux efforts de mon oncle- et balades sous la chaleur du soleil. Je pensais à mes amies passant des vacances pleines d'aventures et de merveilles, à Lyo et me demandais à quoi ces deux mois pouvaient ressembler pour elle, à mes rêves qui s'étaient calmés durant ce premier mois et m'avaient laissé de belles et douces nuits bien reposantes. Je pensais aussi à la rentrée, j'avais déjà hâte d'y être. La journée des achats au chemin de traverse avec Remus qui repasserait comme promis me prendre chez mon oncle, l'arrivée au château, le voir de loin avec ses grandes tours, en reflet sur le lac noir. J'avais entendu dire que les barques enchantées étaient réservées aux premières années, les autres étaient conduit au château par un long chemin de terre sur des calèches magiques.
Mon oncle s'était endormi devant les informations et la télé le regardait ronfler bruyamment, avachi sur le fauteuil, une bière vide à la main. Je remontai dans ma chambre, soudain fatiguée par cette vision. Quand j'ouvris ma porte, la lumière de la fenêtre du voisin éclaira une partie de la pièce. John Buckle passa devant et me souris, puis disparu. Monsieur Buckle était médecin, il avait parcouru le monde. Quand j'étais petite, j'adorais écouter ses histoires sur les peuples indigènes, les trésors perdus en pleine mer et les énormes fauves attaquant les villages. La moitié devait sûrement être inventée mais ça m'était égal. Maintenant que je connaissais le monde caché des sorciers, je commençais à me remémorer tous les détails bizarres concernant ce couple de la fenêtre d'en face. Peut-être... Étaient-ils sorciers ? Je ne le saurais qu'en leur demandant. Quitte à paraître étrange, ce qui ne changera pas vraiment. Je me laissais tomber sur mon lit, qui craqua dangereusement. Dans 2 jours, Remus viendrait m'arracher à ce foyer miteux et nous parcourront le chemin de traverse à la recherche de mes fournitures. J'avais hâte de quitter le monde des moldus, ma valise était faite et attendait devant la porte de ma chambre. Mon oncle savait que dans 3 jours il serait enfin seul et tranquille. Je savais que dans 3 jours je serais enfin chez moi, auprès de mes amis, et des gens comme moi. Je me rappelais l'année dernière, quand ce drôle de monsieur, le visage couvert de cicatrices, avait toqué à notre porte et m'avait donné la lettre d'admission à Poudlard. Face à cette révélation, mon oncle avait été contraint de m'avouer mes origines magiques. Sans pour autant me parler de mes parents. Le sujet demeurait tabou. Remus ne les avait pas connus, il ne pouvait pas m'en parler. Je commençais à m'y faire, rester dans l'ignorance, ne pas connaître leur visage, ou leur condition, s'ils étaient sorciers ou moldus. S'ils étaient de sang pur ou né moldus. S'ils avaient fréquenté les bancs de Poudlard comme leur fille après eux. Ou s'ils étaient restés dans l'ignorance toute leur vie.
Le jour J fut vite là et Remus à ma porte. Il avait cet habituel sourire affectif et un regard chargé de secrets. Il portait le même manteau fatigué par le temps, pantalon brun mangé par les mites et une chemise qui devait avoir été blanche un jour mais qui aujourd'hui tirait plus sur le gris.
Comme l'année précédente, nous nous rendirent à Londres en transport en commun et empruntâmes le passage derrière le Chaudron Baveur. Le chemin de traverse était bondé de monde. Comme toujours, j'avais envie de dire. J'imaginai bien cette rue constamment grouillante de vie, de sorciers et sorcières passant d'une boutique à une autre. Avec, qui la surplombait, la magnifique et pourtant tortueuse banque Gringotts.
J'observais les hiboux. Je me demandais si mon oncle accepterait que je m'offre un animal, un petit duc, un rat ou un chat. Je trouvais ces petits rongeurs mignons dans leur petite cage, pas comme le gros castor gris et dégoûtant de Weasley. Remus était allé faire un tour à la banque, pour moi comme pour lui. Je jetai un œil à la boutique de livres un peu plus bas dans l'allée, une foule s'était agglutinée devant. Les soldes de cette année devaient être très avantageuse.
Une main m'agrippa l'épaule avec force, me faisant sursauter. Une tignasse brune fit irruption devant moi, tout sourire.
-Qu'est-ce que tu regardes ? me demanda Hermione Granger.
-Les animaux de compagnie, et la foule devant Fleury et Bott.
-Oui ! Ils sont tous là pour Gilderoy Lockhart ! viens !
-Qui ?
Mais je me faisais déjà traîner par le bras
