Je ne possède aucun des personnages des films

Whumpuary 2025 consacré au film The Man From UNCLE de 2015

Un prompt tous les deux jours

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


WHUMPUARY 2025 The Man from U.N.C.L.E

6. Sang

Ce matin-là, Napoléon Solo sifflotait en montant les escaliers qui menaient à l'appartement d'Illya. Le soleil brillait à travers les fenêtres crasseuses de la cage d'escalier, projetant des ombres dansantes sur les marches usées. Il ajusta sa cravate d'un geste machinal, un léger sourire aux lèvres en pensant à la tête que ferait son partenaire quand il débarquerait pour le réveiller.

Illya n'était pas du genre à être en retard. En fait, le Russe était probablement l'homme le plus ponctuel que Napoléon ait jamais rencontré. C'est pourquoi, quand son partenaire ne s'était pas présenté à leur rendez-vous matinal habituel au café du coin, Napoléon s'était d'abord amusé de la situation. Le grand Illya Kuryakin, terreur du KGB, avait fait une grasse matinée ? C'était trop beau pour être vrai.

Il gravit les dernières marches en imaginant déjà les plaisanteries qu'il pourrait faire. "Alors, Péril, on a découvert les joies du sommeil occidental ?" ou peut-être "Je ne savais pas que les agents soviétiques avaient droit aux pannes d'oreiller". Il savait que ces remarques feraient grogner Illya et cette perspective le réjouissait d'avance.

Le couloir du cinquième étage était silencieux, comme toujours. Illya avait choisi cet immeuble précisément pour son calme et sa position stratégique qui offrait une vue dégagée sur les toits environnants. Napoléon connaissait le chemin par cœur : troisième porte à gauche, celle avec la peinture écaillée et la serrure qui, il le savait, était bien plus sophistiquée qu'elle n'en avait l'air. Sauf que son pas ralentit légèrement quand il approcha de l'appartement. Quelque chose n'allait pas. Son instinct d'espion, affûté par des années sur le terrain, s'éveilla brusquement. La porte... la porte était entrouverte. À peine, juste un interstice de quelques centimètres, mais c'était suffisant pour faire sonner toutes les alarmes dans son esprit.

Illya ne laissait jamais sa porte ouverte. Jamais.

Le sourire de Napoléon s'évanouit instantanément. Sa main droite glissa sous sa veste, ses doigts se refermant sur la crosse familière de son pistolet. Tous ses sens étaient en alerte maintenant, scrutant le moindre détail, le moindre son. Le silence du couloir lui paraissait soudain oppressant. Il poussa doucement la porte, évitant soigneusement qu'elle ne grince. L'entrée était plongée dans la pénombre, les rideaux tirés ne laissant filtrer qu'une faible lumière. Rien ne semblait dérangé au premier coup d'œil, ce qui, connaissant la nature méticuleuse d'Illya, était normal. Tout était à sa place habituelle : le portemanteau austère, les chaussures parfaitement alignées, le petit meuble où il rangeait ses clés.

Napoléon avança silencieusement, son arme maintenant dégainée mais pointée vers le sol. Ses yeux balayaient méthodiquement chaque recoin, cherchant le moindre indice. Pas de signes de lutte dans l'entrée. Pas de traces sur le parquet. Pas d'odeur suspecte et ce fut en entrant dans le salon qu'il la vit.

La tâche.

Au centre de la pièce, sur le vieux tapis râpé qu'Illya avait rapporté de leur mission à Istanbul, s'étalait une large flaque de sang. Rouge sombre, presque noir par endroits, elle formait une constellation macabre sur les motifs géométriques du tapis. Elle était encore humide.

Le temps sembla se figer.

Napoléon sentit son sang se glacer dans ses veines. Sa main se crispa sur son arme alors que son esprit tentait désespérément d'analyser la situation, de rester professionnel, de ne pas...

De ne pas imaginer Illya étendu là…

De ne pas calculer la quantité de sang perdu…

De ne pas penser au fait qu'il n'y avait pas de corps…

Une vague de nausée le submergea, accompagnée d'une angoisse si violente qu'elle lui coupa le souffle. Ses jambes menacèrent de se dérober sous lui et il dut s'appuyer contre le mur pour ne pas chanceler. Son cœur battait si fort qu'il pouvait l'entendre résonner dans ses oreilles, comme un tambour de guerre.

- Péril... murmura-t-il dans le silence de l'appartement vide, sa voix à peine plus qu'un souffle tremblant.

Le soleil continuait de filtrer paresseusement à travers les rideaux, projetant des ombres sur la tache de sang qui semblait le narguer de sa présence accusatrice et pour la première fois depuis très longtemps, Napoléon Solo, l'espion imperturbable, le séducteur au sang-froid légendaire, sentit la panique pure et simple s'emparer de lui.