Quelques rappels chronologiques essentiels à la compréhension de ce chapitre :
• Janvier 1970 : Bellatrix avale une potion ratée et devient stérile (volontairement).
• Avril 1970 : Voldemort ordonne à Bellatrix de tuer Cassiopa Maggins, fille d'Igor Maggins, un Auror haut-placé dont Ethan Rosier est le co-équipier (espion pour Voldemort).
• Juillet 1970 :Anniversaire d'Andromeda. Rodolphus, Rabastan, Andromeda, Narcissa, Sirius et Régulus découvrent la Marque des Ténèbres de Bellatrix.
• Août 1970 : Ethan Rosier révèle que son ancien co-équipier refuse de se taire à propos de Lord Voldemort, en-dépit de la mort de sa fille. En représailles, Voldemort ordonne à Bellatrix, Rabastan et Ethan Rosier de massacrer le reste de la famille Maggins (femme, parents, grands-parents) par Bellatrix, Rabastan et Ethan Rosier mais Maggins s'échappe.
• Octobre 1970 : Bellatrix est enlevée et torturée par Maggins. Mère Lestrange est tuée. Contre-attaque des mangemorts, Bellatrix est sauvée et soignée par Edgar Mirepoix, un médicomage français.
• Février 1971 : Rodolphus et Bellatrix essaient de surmonter les traumatismes de Bellatrix et d'avoir un rapport sexuel. Sans succès.
• Juin 1971 :Voldemort rend visite à Bellatrix au Manoir Lestrange alors qu'elle se prélasse sur la pelouse du parc, et lui demande de récupérer un cheveu de Rodolphus, afin de se rendre à Gringotts avec lui et d'avoir accès au coffre des Lestrange.
• Août 1971 : mort de Reginaldus Lestrange tué par Fabian Prewett dans une taverne de l'Allée des Embrumes.
• Octobre 1971 : Bellatrix tombe enceinte. On apprend qu'Edgar Mirepoix avait régénéré ses ovaires en la soignant, un an plus tôt. Elle perd le bébé lors d'un raid en Roumanie. Lord Voldemort révèle à Bellatrix au détour d'une conversation qu'il a exécuté Mirepoix.
• 31 décembre 1971 :Orgie chez les Lestrange. Bellatrix et Voldemort couchent ensemble pour la 2ème fois.
• Juillet 1972 : Mariage Geraldine Avery/Ennius Rosier (un des premiers mangemorts). Bellatrix aperçoit Edgar Mirepoix parmi les convives alors qu'il est censé être mort.
Bonjour à tous ! Voici le plus long chapitre de la fanfic pour l'instant, plus de 8000 mots. J'espère qu'il vous plaira.
Chapitre XV : Le Maître
Dans le petit salon où Lord Voldemort l'avait emmenée, régnait un silence de plomb, en contraste avec le brouhaha des conversations de la salle de réception. Au milieu de la pièce, quelques fauteuils de chintz étaient disposés en arc de cercle autour d'une table en laiton et en verre. Bellatrix n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle sentit une décharge électrique fugace mais particulièrement douloureuse lui parcourir le corps. Sans un mot, sans un bruit, son Maître avait levé sa baguette sur elle. Face à elle, il la contemplait, visiblement agacé, les sourcils légèrement froncés, même si une certaine agitation troublée transparaissait. Bellatrix se redressa, le souffle coupé.
– C'est en punition de ta petite scène sordide dont tu t'apprêtais à gratifier nos invités, dit Voldemort d'une voix glaciale. Sois reconnaissante que je ne t'aie pas encore infligé une leçon plus sévère.
Pour la première fois de sa vie, Bellatrix sentit une colère sourde s'élever à l'encontre de son Maître.
– Vous m'aviez dit que vous l'aviez exécuté, siffla Bellatrix, emportée.
– De qui parles-tu, Bellatrix ? demanda-t-il froidement.
Il savait parfaitement de qui elle parlait.
– Ce médicomage français, Edgar Mirepoix ! Je m'en souviens très bien. Vous m'avez dit l'avoir exécuté, ce qui vous a contraint à faire appel aux services d'Alecto Carrow.
Lord Voldemort esquissa un sourire.
– Effectivement, c'est ce que j'ai affirmé, murmura-t-il, comme si ce détail avait désormais perdu toute importance à ses yeux.
– Pourquoi m'avoir menti ? souffla-t-elle, son corps s'engourdissant à l'idée de devoir affronter une vérité insupportable.
– Tu étais faible, perdue, vulnérable. Tu avais besoin de certitudes ; je t'ai simplement offert ce réconfort, répondit-il d'un ton glacial, sans la moindre trace de remords.
– Avez-vous demandé à ce médicomage de régénérer mes ovaires ? demanda-t-elle, la voix tremblante, au bord des sanglots.
Le visage du Seigneur des Ténèbres se ferma brusquement, ses traits se durcissant avant qu'il ne lève les yeux au ciel, exaspéré.
– Tu es bien prompte à m'accabler des pires maux. Ce petit jeu de « je t'aime, moi non plus » auquel vous vous adonnez Rodolphus et toi devient d'une monotonie insupportable.
Ces mots ne firent qu'accentuer sa souffrance. Elle s'approcha de lui, et agrippa ses poings sur le tissu de sa robe dans un geste suppliant.
– Maître, vous m'aviez dit que vous compreniez... Vous m'aviez même proposée de mettre fin à cette grossesse... Cela n'a aucun sens. Dites-moi que vous n'avez pas conspiré avec Rodolphus pour me piéger ainsi. Dites-moi que tout ceci n'est qu'un malentendu... je vous en prie, implora-t-elle, le désespoir dans la voix.
La porte s'ouvrit brusquement. Une jeune invitée fit irruption, mais s'immobilisa en les voyant si proches. Elle bredouilla une excuse, embarrassée, avant de refermer la porte précipitamment.
Voldemort posa calmement ses mains sur celles de Bellatrix, détachant lentement ses doigts crispés de sa robe.
– Tu es une idiote, Bellatrix, répliqua-t-il d'un ton glacé, calculé. Fais l'effort de te conduire convenablement, ou je n'hésiterai pas à te remettre à ta place.
Sans un mot de plus, le Seigneur des Ténèbres se dégagea de son étreinte et quitta la pièce, la laissant seule avec ses doutes.
Il fallut près d'une heure à Bellatrix pour retrouver les autres invités dans la salle de réception. À présent, les convives étaient assis autour de tables rondes, et elle fut surprise de découvrir que Rodolphus et elle avaient reçu l'honneur d'être placés à la table d'honneur, aux côtés de la mariée. Géraldine Rosier, fraîchement unie à son époux, lui adressa un sourire timide lorsqu'elle s'approcha et prit place entre elle et Rodolphus. Voyant l'expression tendue de Bellatrix, Géraldine s'empressa d'offrir une explication :
– Tu es ma plus vieille amie, Bellatrix. Et je n'oublie pas que tu as été la seule à m'accueillir à Poudlard, dit-elle avec une voix empreinte de reconnaissance.
Bellatrix répondit par un sourire gêné. Jamais elle n'avait vraiment saisi ce lien étrange qui l'unissait à cette jeune femme qu'elle surnommait secrètement « le fantôme ». À la table d'honneur, une dizaine d'invités échangeaient des propos animés. Le marié, Ennius Rosier, un Mangemort respectable bien que vieillissant, se tenait près de sa nouvelle épouse, mais son attention semblait plutôt fixée sur son Maître, Lord Voldemort, qui écoutait d'un air distrait les bavardages d'Enguerrand Avery, assis à sa droite. Géraldine, la mariée, n'était autre que la fille unique et héritière des Avery.
À côté d'eux, l'épouse de Charles Mulciber prêtait une oreille attentive aux anecdotes d'Avery, tout en lançant des regards amusés vers le couple Nott, qu'Avery aimait gentiment moquer. Les deux fils Rosier, Ethan et Evan, tous deux issus d'un précédent mariage, étaient assis côte à côte, juste à la gauche de Rodolphus. Tous ici appartenaient au cercle restreint de Voldemort, une vieille garde à laquelle seuls Rodolphus, Bellatrix et Ethan apportaient un peu de sang neuf. Quant à Evan, le cadet des Rosier, il était encore étudiant à Poudlard.
Bellatrix nota avec étonnement que Rodolphus semblait moins assuré que d'ordinaire. Il écoutait les railleries échangées entre les anciens avec un sourire forcé, mais demeurait étrangement silencieux. Un bref coup d'œil à son visage révéla une lueur inhabituelle dans ses yeux : une crainte sourde. Après tout, il avait peut-être commis une erreur irréparable en dévoilant un secret que seuls Voldemort et feu son père, Reginaldus, connaissaient. En cherchant à s'en prendre à Bellatrix, il venait de se trahir.
Pour autant, Bellatrix n'éprouvait aucune satisfaction. Le choc de la vérité avait dissipé toute envie de vengeance. Peut-être ressentirait-elle un mince réconfort lorsque Rodolphus subirait la colère du Seigneur des Ténèbres, mais pour l'instant, son esprit restait embrouillé, son corps tendu sous le poids des révélations. Était-elle simplement un pion dans ce jeu cruel, une marionnette entre les mains d'un maître manipulateur ? N'avait-elle jamais été autre chose qu'un jouet pour Voldemort et ses plus fidèles lieutenants ? Ce mensonge révélé par Rodolphus avait ouvert une brèche dans son esprit, une faille douloureuse. Et si, au lieu d'être la dévouée guerrière admirée pour ses talents, elle n'avait été que l'objet d'expérimentations et de machinations de la part de Reginaldus Lestrange et du Seigneur des Ténèbres ?
À table, tout le monde avait bien sûr remarqué son arrivée tardive, son teint livide et son air absent, mais personne n'osa la questionner. Dans ce cercle, il était de mise de ne pas s'immiscer dans les affaires d'autrui. Ethan Rosier, jamais à court d'occasions pour se moquer d'elle, lui décocha néanmoins un sourire narquois, comme s'il avait perçu son trouble. Voldemort, pour sa part, ne lui accorda pas un regard. Le repas se poursuivit sans qu'elle n'y touche. L'estomac noué, Bellatrix laissa les Elfes de maison débarrasser son assiette sans y avoir goûté.
Lorsque la mariée et son époux se levèrent pour ouvrir le bal, les regards se tournèrent vers eux. Bellatrix, quant à elle, observait son Maître en pleine conversation à voix basse avec Avery. Il demeurait un mystère insondable. Elle scrutait chaque trait, chaque expression, dans l'espoir de déceler un indice, une bribe d'explication. Peu à peu, les couples se levèrent pour rejoindre la piste de danse tandis que, autour d'elle, les Nott et les Mulciber s'élançaient à leur tour.
Antonin Dolohov s'approcha, invitant Enguerrand Avery et Lord Voldemort à le rejoindre au fumoir pour déguster l'un de ses cigares, soigneusement enchantés. Ils acceptèrent et se levèrent dans la foulée, mais avant de s'éloigner, le vieux Mangemort lança avec politesse :
– Tu es le bienvenu, Rodolphus.
– Avec plaisir, répondit ce dernier, se levant bruyamment.
Bellatrix, désormais seule à la table, ne put s'empêcher de songer qu'elle avait décidément bien plus en commun avec ce « fantôme » que ce qu'elle aurait cru.
– La pauvre Bellatrix va se retrouver toute seule ! lança soudain une voix nasillarde.
C'était l'épouse de Nott, qui avait tendu l'oreille avant de rejoindre la piste de danse.
– Rodolphus, tu n'invites pas ta femme à danser ? insista-t-elle avec une perversité mal dissimulée.
– Oh, sans façon. Elle déteste ça, répondit Rodolphus d'un ton sec, un sourire provocateur accroché aux lèvres.
Bellatrix laissa échapper un rire amer. Ce misérable cloporte... Certes, elle n'aimait guère danser, mais quel goujat osait l'humilier ainsi devant l'assemblée ?
– Me trompé-je, ma chère ? lança-t-il avec un sourire faussement innocent.
Bellatrix lui lança un regard assassin. Dolohov et Avery échangèrent un sourire complice, mi-intrigués, mi-amusés. Alors, Voldemort la fixa de son regard froid, un éclair de cruauté amusée dans les yeux.
– Si cela ne vous dérange pas, messieurs, dit-il calmement, n'ayant pas grande appétence pour les cigares, je vais plutôt inviter cette jeune femme à danser.
Tous affichèrent une surprise à peine dissimulée. Le feu monta aux joues de Bellatrix. C'était inédit : jamais le Seigneur des Ténèbres n'avait convié qui que ce soit à danser. Madame Nott se frotta les mains, visiblement satisfaite. Bientôt, Voldemort s'approcha d'elle et lui tendit la main :
– Si vous le permettez, bien sûr, Bellatrix, ajouta-t-il avec une politesse feinte.
Elle déposa sa main dans la sienne et se leva. Sur la piste de danse, son regard se fondit dans celui de son Maître, et le monde autour d'eux s'effaça. Ses mains l'enveloppèrent, la guidant avec une assurance qui la déstabilisa. Être un danseur accompli n'était pas une qualité qu'elle aurait instinctivement attribuée à Lord Voldemort, mais soudain, elle se rappela l'étudiant charmeur qu'elle avait aperçu sur une vieille photographie de famille, ou encore la façon dont il avait captivé les invités à ce dîner étrange auquel il l'avait conviée à New York. Lord Voldemort semblait avoir vécu mille vies. À présent, il arborait ce même sourire narquois, ses yeux d'une froideur perçante fixés sur elle.
– Tu es si tendue, Bellatrix. Serais-tu… contrariée ?
– Vous m'avez menti et manipulée, répliqua-t-elle, la voix serrée d'amertume.
– Tu m'en veux ?
– Oui !
Il éclata d'un rire bref, tranchant comme une lame.
– Si ingrate, siffla-t-il.
Ingrate ? Voilà qu'il osait renverser la situation ! Une vague de colère brûlante monta en elle.
– Je vous ai toujours servi avec loyauté, murmura-t-elle, presque scandalisée.
– Oh non, pas toujours, fit-il d'un ton glacial.
Son sourire s'était effacé, laissant place à une dureté sans compromis. Bellatrix leva vers lui un regard incertain, mais après un instant, il sembla se détendre de nouveau. Ses mains se firent plus caressantes, presque languides.
– J'ai repensé à notre dernière nuit ensemble, Bellatrix, reprit-il d'un ton plus velouté. Tu t'en souviens ?
Bellatrix sentit la chaleur lui monter aux joues. Le changement de sujet était brutal, déconcertant.
– Oui, Maître.
– Ne m'appelle pas Maître en public.
Quelle ironie ! Il pouvait évoquer leur nuit d'intimité au milieu de la foule sans la moindre gêne, mais elle, en revanche, n'avait pas le droit de laisser transparaître leur lien de subordination !
– Pardon… mon Seigneur, corrigea-t-elle d'une voix basse.
Il esquissa un sourire, l'ombre d'un amusement aux coins de ses lèvres.
– Contre toute attente, j'ai apprécié la jeune femme qui a osé me défier cette nuit-là. J'irais même jusqu'à dire que j'ai pris plaisir à ce qu'elle m'a fait.
Bellatrix se tendit, le cœur battant à tout rompre. Par Merlin, cherchait-il à la faire rougir jusqu'à l'âme ? Pourtant, elle ne pouvait pas ignorer la vague de bonheur fébrile que ses paroles déclenchèrent en elle. Malgré elle, un sourire fugace éclaira son visage.
– J'ai une petite affaire à régler avec Avery cette nuit, poursuivit-il d'un ton détaché. Je ne rentrerai qu'à l'aube. Nous aurons alors cette conversation que tu sembles tant désirer, et tu auras tout le loisir de te repentir de ton comportement déplorable.
Se repentir ? Encore faudrait-il qu'elle obtienne les réponses qu'elle cherchait. L'incertitude la consumait.
– D'accord, mon Seigneur… merci, répondit-elle, incapable de réprimer cet élan de dévotion servile, alors que ses mains la tenaient encore.
– Tu sais où m'attendre, n'est-ce pas, Bellatrix ?
Sa main glissa le long de ses côtes, s'arrêtant juste à la naissance de sa poitrine. Du bout du pouce, il effleura le corset tendu.
– Oui, Maître, murmura-t-elle, presque sans réfléchir, son cœur battant la chamade.
Il lui lança un regard exaspéré. Puis, la musique s'acheva. Avec une élégance feinte, il la ramena à sa table, allant jusqu'à lui offrir un baiser sur la main pour maintenir les apparences, avant de s'éloigner vers le fumoir, entouré de quelques Mangemorts. Secouée par cet instant suspendu hors du temps, Bellatrix regagna sa place. Ce ne fut qu'alors qu'elle remarqua que Rodolphus n'avait pas quitté sa place et les avait observés du début à la fin.
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Fidèle à sa parole, Lord Voldemort transplana dans le petit salon-bibliothèque de son quartier général aux premières heures du jour. Bellatrix l'attendait, nerveuse, sur l'un des canapés en cuir de la pièce. Les heures passées à guetter son arrivée avaient ravivé sa colère et sa confusion : elle était résolue à découvrir la vérité. Ce fut pourquoi elle fut déconcertée de sentir, dès que ses yeux se posèrent sur son Maître, une sensation brûlante et sauvage de convoitise s'insinuer en elle. Elle tenta de se ressaisir, expirant discrètement.
Voldemort laissa échapper un léger rire tout en déposant sa cape dans la pièce adjacente. Lorsqu'il revint, il arborait un sourire glacial et s'enquit, d'un ton moqueur :
– Ma potion commence-t-elle à faire effet ?
– Quelle potion ? demanda Bellatrix d'un ton impérieux.
Jamais elle n'avait ressenti une telle fusion de colère et de désir pour une seule et même personne. Lord Voldemort s'assit à ses côtés avec une grâce déconcertante, glissant un bras autour de ses épaules. Son sourire n'avait pas faibli, manifestement amusé par la situation, mais une sensation terriblement froide et cruelle se dégageait de son étreinte. Bien que brûlante d'envie, Bellatrix ne put réprimer un frisson d'effroi en plongeant ses yeux dans ceux de son Maître, abysses sombres dénués de la moindre chaleur.
– Je suis si fâché contre toi, Bellatrix.
Le murmure grave de sa voix arracha presque un gémissement à Bellatrix. Elle se mordit les lèvres pour se contenir. Merlin, elle était ridicule. Cette soif insatiable, presque douloureuse, elle la reconnaissait : c'était le même désir brutal et incontrôlable qui l'avait saisie un an plus tôt, lorsqu'elle avait passé plusieurs nuits fiévreuses dans le lit de Rodolphus, rompant ainsi des mois d'abstinence imposée par ses traumatismes. Elle savait que ce comportement n'avait rien de normal. Tout au long de l'année écoulée, elle avait nourri des doutes, de plus en plus oppressants.
Voldemort l'avait-il donc droguée ? En sus d'avoir conspiré pour régénérer ses ovaires à son insu ? Cela ne pouvait qu'avoir eu lieu au moment du baise-main, lorsqu'il l'avait raccompagnée à table. Ce geste d'une politesse exagérée l'avait intriguée sur le moment ; maintenant, elle comprenait qu'il n'avait été qu'une ruse pour verser une potion dans son verre. Une colère brûlante jaillit, dévalant sa colonne vertébrale comme une décharge électrique, fulgurante et implacable dans son intensité.
– Quand m'avez-vous droguée, Maître ?
Lord Voldemort laissa encore échapper un rire bref aux accents froids et ironiques.
– Quelle fois ? demanda-t-il d'un ton sardonique.
– La première fois, rétorqua-t-elle furieusement.
Elle sentait la chaleur du corps de son Maître contre le sien, depuis sa cuisse jusqu'au bras qui enserrait ses épaules. Elle baissa les yeux, de peur de céder à une impulsion insensée comme l'embrasser ou le caresser ; pourtant, même les yeux fixés sur ses genoux, elle luttait pour ne pas se coller davantage à lui ni laisser ses mains parcourir son élégant costume. Merlin, qu'elle était ridicule !
Elle expira de nouveau, tentant de reprendre contenance.
– Tu le sais déjà, répondit-il, je t'ai montré ce souvenir lors de nos séances d'Occlumencie, soulignant un détail que tu t'es empressée d'ignorer, trop ravie étais-tu d'explorer mes pensées, mon souvenir et mon admiration pour ta silhouette, étendue sur l'herbe, au début de l'été.
Le choc la traversa comme un coup de fouet. Bellatrix se remémora ce souvenir qu'elle chérissait tant : elle lisait dans le parc du Manoir Lestrange, un jour de juin, se désaltérant à intervalles réguliers d'une gorgée de jus de citrouille. La cruche flottait là, sans la moindre protection. Le Seigneur des Ténèbres avait fait irruption, lui confiant une tâche étrange : subtiliser un cheveu de Rodolphus afin de l'accompagner à Gringotts et ouvrir le coffre familial.
Elle osa lever les yeux vers lui, une fureur ardente mêlée de désespoir :
– Vous m'avez droguée pour que je puisse récupérer ce cheveu et accomplir ma mission ?
Voldemort éclata d'un rire cruel.
– Cela a effectivement simplifié les choses, admit-il, l'ombre d'un sourire narquois aux lèvres, mais ce n'était pas ma préoccupation première. D'ailleurs, j'ose espérer que la copulation n'est pas le seul moyen d'obtenir un cheveu de quelqu'un, Bellatrix, sinon imagine les sordides histoires derrière chaque potion de Polynectar concoctée.
– Alors pourquoi ? siffla-t-elle, sa voix trahissant à la fois la rage et la confusion.
Elle oscillait entre la furie et le désespoir, sa volonté battue en brèche par son propre désir. Voldemort la serra plus étroitement contre lui, remontant le bas de sa robe le long de ses cuisses, dévoilant sa peau nue. D'un geste lent, il caressa ses cuisses tremblantes, ce qui la fit se crisper contre lui, la respiration haletante. Il ne répondit pas. Son silence la mettait hors d'elle. Refusant de gémir, elle gardait obstinément les yeux clos. Mais à mesure que le silence s'étirait, la colère céda à une profonde tristesse. Des larmes rageuses roulèrent sur ses joues.
– S'il-vous-plaît, Maître… dites-moi la vérité. M'avez-vous droguée pour que je tombe enceinte, assurant ainsi l'héritier que Rodolphus attendait ? Avez-vous engagé Mirepoix pour me soigner, à la demande de mon mari et de son père ? Avez-vous tous conspiré contre moi ?
– Voilà pourquoi je suis si déçu de toi, Bellatrix. À la moindre accusation de ton cher époux, tu perds toute confiance en moi.
– Non, Maître, je cherche juste à comprendre, protesta-t-elle en rouvrant les yeux.
Sa tête reposait contre le bras de Voldemort, qui la maintenait fermement contre lui. Sa main, froide mais caressante, continuait de parcourir ses cuisses, s'aventurant parfois dangereusement près de son intimité avant de s'éloigner. Après plusieurs allers-retours, il entreprit de défaire le laçage de son corset, et le cœur de Bellatrix s'emballa. Si jamais il décidait de lui faire l'amour, elle savait qu'elle serait incapable de le repousser. Tout son corps le réclamait, tout comme son cœur, malgré la tristesse infinie et la colère qui la dévoraient.
– Cette potion répondait à plusieurs besoins, finit-il par admettre. En effet, elle a permis d'apaiser les jérémiades d'un de mes Mangemorts se plaignant de son épouse... distante.
Il rit, un rire cruel et froid. Le corset désormais desserré, un sein se dévoila, son téton durci qu'il prit soin de ne pas toucher. Sa main glissa ensuite sans ménagement sur son sexe trempé, et dans un seul mouvement, Bellatrix écarta légèrement les cuisses, rejeta la tête en arrière et laissa échapper un long gémissement.
– Il est pourtant difficile de t'imaginer distante en te voyant ainsi...
Ses doigts explorèrent sans jamais vraiment toucher son point le plus sensible, exacerbant son désir.
– Je me rends compte maintenant du cadeau démesuré que j'ai fait à Rodolphus, sans le vouloir. Mais crois-le ou non, Bellatrix, lorsque j'ai versé cette potion dans ton jus de citrouille, c'est d'abord à toi que j'ai pensé.
Elle leva un sourcil sceptique, particulièrement dubitative, alors même qu'un autre gémissement s'échappa de ses lèvres. Incapable de prononcer le moindre mot, elle s'efforça néanmoins d'ouvrir les yeux et de tourner la tête vers lui. Il était si proche… un simple mouvement suffirait pour que leurs lèvres se rencontrent.
– Il est rare que je commette des erreurs, Bellatrix… Pourtant, je dois l'admettre : ce n'était pas dans mes plans que tu sois enlevée, séquestrée et violée par un Sang-de-Bourbe.
À ces mots, Bellatrix se figea. Un frisson de dégoût la traversa, balayant en un instant toute chaleur dans ses veines. Ses yeux s'écarquillèrent, puis elle se recroquevilla sur elle-même, comme si les mots de son Maître l'avaient frappée. La honte la submergea.
– Ne laisse pas le spectre de ce misérable s'interposer entre nous, Bellatrix, ordonna-t-il d'un ton souffrant aucune contestation.
– Oui, Maître, murmura-t-elle, à voix basse.
Voldemort suspendit brusquement ses caresses, laissant sa main immobile sur sa cuisse nue, une présence brûlante et intrusive, marquée au fer rouge.
– Je t'ai envoyée éliminer Maggins et sa famille, sachant pertinemment que c'était une mission au-dessus de tes forces, reprit-il, le regard impitoyable. C'était ta punition pour avoir révélé ton allégeance de Mangemort à Rodolphus, Rabastan, à tes sœurs... et même à tes jeunes cousins. J'ai compris alors à quel point je t'avais surestimée. Tu n'étais pas différente des autres : prévisible, décevante.
Les mots frappèrent Bellatrix en plein cœur. Elle agrippa son bras, désespérée, oscillant entre l'envie de le faire taire et celle de retrouver la chaleur perverse de ses caresses. Une partie d'elle désirait qu'il s'arrête, qu'il cesse de détruire l'illusion dans laquelle elle s'était réfugiée, celle de ne jamais l'avoir déçue, et d'avoir été en retour respectée.
– Reginaldus commençait sérieusement à m'exaspérer pour d'autres raisons, reprit Voldemort, d'une voix plus glaciale que jamais. C'est pourquoi j'ai également envoyé Rabastan accomplir cette mission, bien qu'il fût à peine intronisé. Ethan Rosier, seul véritablement qualifié pour cette tâche, s'est lui aussi montré désespérément décevant. Votre erreur fut de laisser cet Auror s'échapper. Mon erreur fut de le sous-estimer. Lorsque j'ai appris qu'il avait tué la femme de Reginaldus en représailles, ma colère fut immense, mais en découvrant de mes propres yeux ce qu'il t'avait fait endurer, ce fut autre chose... Jamais je n'aurais toléré qu'un Sang-de-Bourbe ose poser ses mains sur toi, Bellatrix.
Un étrange sentiment envahit Bellatrix. Depuis près de deux ans, elle avait lutté contre toutes les pensées les plus sombres et les moins charitables à l'égard de son Maître. Combien de nuits, combien de moments solitaires passés à errer seule dans le Manoir Lestrange, refusant de faire face à ce qu'elle avait sacrifié pour être au service du Seigneur des Ténèbres. Elle se rappelait le supplice enduré, ce sentiment immonde de honte, d'être une incapable souillée, abîmée, pour avoir défié les conventions en choisissant de devenir une guerrière à ses côtés. Elle avait cru que jamais cela ne lui avait traversé l'esprit... qu'elle n'avait jamais compté suffisamment pour qu'il daigne lui accorder une quelconque pensée, une quelconque considération.
Après tout, elle avait eu déjà tellement de chance. Il l'avait acceptée à son service, alors que rien ne l'y obligeait, et que cela ne pouvait que compliquer ses plans et son organisation. Il lui avait prodigué un entraînement d'une qualité exceptionnelle, taillé sur mesure, un privilège rare parmi les Mangemorts. À présent, elle découvrait qu'il n'avait pas du tout été indifférent à son sort, et qu'il admettait en être en partie responsable. C'était étrangement réconfortant. C'était presque comme si... elle comptait pour lui, plus qu'une simple Mangemort, plus qu'une Alecto, par exemple.
– À quoi devait servir cette potion, Maître ? demanda-t-elle à nouveau.
Touchée par ce qu'il venait de lui révéler, elle n'en demeurait pas moins déterminée à connaître toute la vérité. Elle avait été droguée contre son gré. Mais dans quel but ?
– À te ramener à ce que tu étais, déclara Voldemort avec une évidence glaciale. Tu manifestais clairement des difficultés à surmonter tes traumatismes, alors je t'ai offert une solution. Une de plus.
– Comment ça, une de plus ?
– Quand tu ne parvenais plus à dormir, je t'ai préparé des potions de sommeil. Quand tu ne maîtrisais plus ta colère, je t'ai enseigné comment la canaliser. Je t'ai offert Maggins sur un plateau pour que tu puisses assouvir ta vengeance et restaurer ta confiance. Et lorsque j'ai appris, à travers les murmures colportés par mes fidèles, que tu te dérobais à toute intimité, j'ai résolu de t'offrir une légère incitation. Si, par la même occasion, cela a permis de faire taire les lamentations de Rodolphus et de te procurer un cheveu pour le Polynectar, ce n'étaient que des bénéfices secondaires, rien de plus.
– Pourquoi m'avoir affirmé que vous aviez exécuté Mirepoix dans ce cas ?
– Par commodité. Je ne l'ai pas exécuté, car en l'interrogeant, j'ai découvert qu'il avait agi sous les ordres de Reginaldus. J'ai donc choisi de lui épargner la vie. Toutefois, étant donné ton état déplorable, il m'a semblé préférable de te faire croire qu'il avait été éliminé, afin de t'épargner la vérité sur ton beau-père ainsi que ton mari pour qui tu semblais avoir beaucoup d'affection ; après tout, je n'étais plus à ce stratagème près pour te ramener à ta force première.
Bellatrix resta interdite un moment.
– Reginaldus et Rodolphus ont agi sans votre approbation ? souffla-t-elle, choquée par l'audace des deux hommes.
– Reginaldus était prêt à tout à prolonger sa lignée. Pour ma part, je n'ai découvert leurs manigances que lorsque tu es tombée enceinte… Une grossesse que je t'ai aussitôt proposé d'interrompre, si tu t'en souviens.
Un silence pesant s'installa entre eux. Bellatrix baissa les yeux. Il avait raison. Quelques minutes après qu'elle avait appris sa grossesse, il lui avait offert la possibilité d'avorter. Quelle imbécile avait-elle été. Par égard pour Rodolphus, elle avait alors choisi de garder l'enfant, ignorant qu'il avait ourdi avec son père ce stratagème pour qu'elle tombe enceinte.
– Pardonnez-moi, Maître… je n'aurais jamais dû douter de vous, murmura-t-elle.
– Non, tu n'aurais pas dû, confirma Voldemort d'une voix froide.
Elle hésita, mais finit par ajouter :
– Pourtant, je dois dire que me droguer pour me redonner confiance… ce n'était peut-être pas l'idée la plus judicieuse. Je déteste l'idée de ne pas être maîtresse de mon corps.
– Ce n'est pas exactement de la drogue, mais un simple élixir désinhibiteur, rectifia-t-il, un brin de nonchalance perçant dans son ton. As-tu le sentiment de ne pas être en contrôle à cet instant précis, Bellatrix ?
Il reprit ses caresses. Elle frémissait dans l'attente douloureuse d'un contact plus poussé, d'un baiser, de ses mains explorant chaque parcelle de son corps.
– Non, admit-elle dans un souffle, pas du tout.
– J'ai une dernière confession à te faire, Bellatrix, avoua Voldemort, un sourire moqueur étirant ses lèvres.
Il approcha son visage du sien et murmura :
– Je ne t'ai pas droguée lors du dîner.
– Impossible, répliqua Bellatrix avec un froncement de sourcils.
La chaleur brûlante dans son bas-ventre, les fourmillements qui la parcouraient de la tête aux pieds, le tourment incessant qui la consumait de l'intérieur… Cela ne pouvait être que l'effet d'une potion !
– Crois-tu que je me promène avec une potion d'Éros dans ma poche à chaque déplacement ? reprit Voldemort, un rire au bord des lèvres.
Il dégagea son bras dissimulé derrière son dos, saisit ses jambes et les tira brusquement vers lui, l'allongeant tout contre le canapé. Sa robe relevée, ses jambes nues, son corset desserré ; elle se retint de gémir sous le regard brûlant de son Maître. Elle ne put néanmoins s'empêcher d'écarter un peu plus les jambes, lui offrant une invitation silencieuse.
– Non, voilà la Bellatrix que j'ai connue, susurra-t-il. Celle qui n'attend que ça, qui ne rêve que d'une chose : que je la prenne. Celle qui devrait m'écouter attentivement lors des réunions, mais qui, au lieu de cela, ne pense qu'à moi, encore et encore. Tant de siècles d'évolution, de mariages avantageux, soigneusement orchestrés, de lignées gardées pures, à force d'éducation irréprochable et de règles strictes, pour en arriver là : l'aînée de la plus noble des familles sorcières de Grande-Bretagne, étendue sur mon canapé, les jambes écartées, fébrile, désespérée, me suppliant de la posséder. Je n'ai nul besoin de potions pour cela. Dis-moi que j'ai tort, Bellatrix.
– Non, Maître, vous avez raison.
Il amorça alors un geste vers ses sous-vêtements, les faisant glisser lentement le long de ses jambes.
– Je ne sais pas si tu le mérites, à vrai dire, ajouta-t-il d'une voix grave, lorsqu'il fut à mi-chemin.
– Je vous en supplie, Maître, je ne le mérite pas, mais je vous implore, Maître.
Il acheva de retirer la petite culotte de dentelle puis passa lentement ses mains sur l'intérieur de ses cuisses avant de délacer entièrement son corset pour libérer son autre sein. Quand il eut terminé, il se redressa légèrement, la contemplant en silence. Bellatrix n'osait ni bouger ni parler, de peur qu'il ne change d'avis. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Finalement, il attira à nouveau ses jambes vers lui, se positionna entre elles, et, dans une reconstitution presque rituelle de leur première fois, s'allongea sur elle. Les lumières de la pièce s'atténuèrent brusquement, et Bellatrix eut envie de protester. Il était si rare de l'avoir si près… elle voulait pouvoir le dévisager à loisir. Évidemment, elle tut toute protestation, et se contenta d'absorber tout ce qu'elle pouvait de cette proximité : les mains sur elle, l'odeur enivrante de son parfum, le froissement des tissus.
– Tu ne le mérites vraiment pas, murmura-t-il à son oreille.
Il la pénétra, et tous deux gémirent à l'unisson.
XxXxXxX
Après le mariage, Rodolphus et Alecto étaient rentrés ensemble au Manoir Lestrange. Ils avaient partagé un cigare en jouant une partie de billard, puis savouré un dernier verre de whisky pur feu. Tout en discutant de la cérémonie, ils s'étaient adonnés à leur passe-temps favori : railler chacun des invités, se moquant des visages difformes ou des pieds démesurés, des tenues vieillottes de certaines familles dont l'indigence mal dissimulée transparaissait, des maris cocus dans l'ignorance, des femmes volages aux œillades suggestives. Ces piques les avaient particulièrement fait rire, conscients de ne pas être étrangers à ces jeux d'infidélité.
Puis, ils avaient baisé, et cela avait parfaitement comblé les besoins de Rodolphus. À présent, Alecto reposait de tout son long, déjà plongée dans le sommeil, sa longue chevelure rousse tombait en cascade sur l'oreiller blanc telle une étoile de mer. Rassasié, comblé, Rodolphus sentait ses paupières s'alourdir et sa respiration ralentir. Pourtant, tandis qu'il sombrait peu à peu dans le sommeil, une vision flottante s'imposa à son esprit : le visage dévasté de Bellatrix lorsqu'il lui avait révélé que Mirepoix vivait encore, et son regard, empreint d'horreur et de trahison, qu'elle avait tourné vers le Seigneur des Ténèbres. Cette image persistante l'assaillit un instant, avant qu'il ne cède finalement au sommeil.
La jeune femme l'attendait en nuisette sur son lit. Elle semblait nerveuse et fébrile. A ces côtés se tenait Lord Voldemort, qui sans préambules, dit :
– Déshabille-toi, Bellatrix.
– Je croyais que vous vouliez me parler, Maître.
– Nous allons parler. Fais-moi plaisir, déshabille-toi.
Elle acquiesça et fit lentement glisser sa nuisette le long de son corps. Le Seigneur des Ténèbres sortit sa baguette et fit apparaître des cordes qui s'enroulèrent autour de ses poignets et des chevilles. Les cordes des poignets se serrèrent dans son dos, tandis que les cordes à ses chevilles l'obligèrent à écarter les jambes. Rodolphus se tenait à l'écart, confus, interloqué. Que se passait-il ? Debout face au lit, il observait Bellatrix, nue, ouverte, à disposition. Il voulut s'approcher encore d'un pas mais ses jambes restèrent figées sur place.
Il vit son Maître se redresser et contempler sa femme.
–À te voir ainsi, on se demande comment ton mari a pu avoir besoin de… enfin, nous y reviendrons.
Bellatrix se redressa autant que le permettaient les liens dans son dos.
– Quoi ? murmura-t-elle, que m'a fait Rodolphus ?
– Patience Bellatrix, n'allons pas trop vite en besogne, j'aimerais inviter l'intéressé à notre petite discussion. Tu n'y vois pas d'inconvénient, n'est-ce pas ?
Elle hoqueta de surprise. Bellatrix se tourna vers Rodolphus.
– Maître… ? commença-t-elle, avant de s'interrompre.
C'était comme s'ils venaient enfin d'apercevoir que Rodolphus se trouvait dans la chambre de Bellatrix, face à son Maître qui se tenait débout à côté de sa femme entièrement nue, les jambes écartées, les bras ligotés, et les yeux brillants.
– Qu'est-ce que… ?
– Rodolphus ! Merci de te joindre à nous. Nous avons beaucoup de choses à nous dire ! s'exclama Voldemort d'un ton faussement badin.
Il déplaça d'un coup de baguette un fauteuil au centre de la pièce.
– Assis-toi.
Rodolphus hésita.
– Ne m'oblige pas à me répéter, Rodolphus.
Le jeune mangemort s'exécuta. Lord Voldemort sortit une fiole couleur orange de sa cape.
– Reconnais-tu cette potion, Rodolphus ?
Rodolphus fit « non » de la tête.
– Non, bien-sûr. Fais boire le contenu de cette fiole à ta femme, veux-tu.
Bellatrix eut un mouvement de recul.
– Maître, s'il-vous-plaît… supplia-t-elle.
– Ne t'en fais pas, tu en as déjà bu.
Il fit un geste à Rodolphus pour que celui-ci s'avance. Rodolphus, comme lobotomisé, lui fit boire l'intégralité de la potion. Il n'avait aucune idée de ce que ça pouvait bien être.
– Parfait, merci, nous allons pouvoir commencer notre discussion. Rodolphus, tu peux aller te rassoir.
– Qu'est-ce que c'était ? gémit Bellatrix, à petite voix.
– Il y a deux ans et demi, tu as pris une décision lourde de conséquence pour la famille Lestrange. Peux-tu me rappeler ce dont il s'agissait, Bellatrix ?
– J'ai fait disparaître mes ovaires, répondit-elle en reniflant.
– Drôle de formulation, j'aurais plutôt employé le terme « détruit irrémédiablement par le biais d'une potion ratée », mais passons. Suite à cela, j'ai reçu la visite de Reginaldus me demandant de trouver une solution à ce problème, mais que lui ai-je répondu Rodolphus ?
– Vous avez refusé Maître, répondit-il d'une voix froide.
– Et pourquoi cela ?
– Vous avez répondu que vous ne connaissiez aucun sort capable de les réparer.
– Saviez-vous ton père et toi que Bellatrix était à mon service à ce moment-là ?
– Non.
– Quelques mois plus tard cependant, en août si je ne m'abuse, tu as fait une erreur monumentale Bellatrix qui t'a coûté très cher. De quoi s'agissait-il ?
– J'ai laissé s'échapper M-Maggins… ? demanda-t-elle.
– Exactement. Je t'ai envoyée dans une mission délicate : tuer le bébé de l'auror Maggins. Ce Sang-de-bourbe avait eu bien du mal à accepter que son cher coéquipier Lloyd était en réalité un de mes mangemorts sous le nom d'Ethan Rosier. Malheureusement, comme tu l'as rappelé, toi et Ethan Rosier l'avez laissé s'échapper, et c'est à cause de cela que tu as connu les pires sévices sous son joug.
Rodolphus était tétanisé. Il observait toujours Bellatrix qui commençait à se défendre contre ses liens en gémissant.
– Toujours est-il que suite à ce funeste accident, vous êtes revenus à la charge ton père et toi, Rodolphus, n'est-ce pas ?
– Oui, Maître…
– Explique-lui.
Comme sous l'influence de l'Imperium, Rodolphus pérora toute la vérité.
– Entre temps, mon père était allé en France débaucher un médicomage spécialisé dans l'obstétrique, et c'est lui qui a soigné Bellatrix après son… agression. Il lui a alors régénéré ses ovaires.
– Est-ce que ton père m'avait fait part de ce détail, Rodolphus ?
– Non, Maître…
– Un secret qu'il emporta dans sa tombe, déclara Voldemort d'un ton menaçant.
Rodolphus déglutit avec difficulté. Le Seigneur des Ténèbres le regarda un instant, un air méprisant sur le visage, puis il se tourna vers Bellatrix.
– Tu dois commencer à sentir les effets de la potion, non ?
Bellatrix était en sueur. Elle tenta encore de s'étirer indolemment, mais elle était toujours fermement attachée.
Elle hocha la tête.
– Oui, Maître, gémit-elle.
– Approche-toi Rodolphus.
Le Mangemort soupira avant de s'avancer vers le lit. Voldemort se tenait désormais près de la tête de Bellatrix, son regard glissant sur elle avec une froide expertise.
– Regarde-la. Ses pupilles sont dilatées, sa peau légèrement moite, son rythme cardiaque s'emballe, et sa température corporelle augmente. Tu ne reconnais toujours pas les effets de cette potion ?
– Non, répondit Rodolphus d'un ton acerbe.
Un sourire glacial effleura les lèvres de Voldemort.
– Pourtant, certains ragots me soufflent qu'il s'agit d'une potion que toi et tes amis appréciez particulièrement lors de vos petites… soirées privées.
Le ton insidieux de son Maître commençait à lui taper sur les nerfs.
– Depuis l'agression, Bellatrix était incapable d'avoir des rapports. Ton père, inquiet pour la pérennité de sa lignée, m'a confié ses préoccupations. Es-tu absolument certain, Rodolphus, de ne pas avoir toi-même drogué ta propre femme ?
– Je ne l'ai jamais droguée, Maître, répliqua Rodolphus avec fermeté.
Bellatrix se crispa davantage, fermant les paupières, son corps tendu comme une corde sur le point de rompre. Chaque muscle semblait électrifié sous le poids de leur regard. Rodolphus continuait de l'observer, ses yeux glissant lentement sur chaque courbe de son corps étendu, une expression perplexe sur le visage.
– Pourtant, elle était bien sous l'influence d'une potion, reprit Voldemort, sa voix acérée et moqueuse. Tu ne pouvais pas ignorer les signes, toi qui l'as si souvent administrée à tes victimes. Ou peut-être croyais-tu vraiment qu'un désir aussi ardent lui était inspiré… par toi ?
Bellatrix serra plus fort les paupières, un frémissement imperceptible parcourant son bassin. Rodolphus, impassible, demeurait figé au pied du lit, les yeux rivés sur elle, incapable de détourner son regard.
– Vois comme elle est de plus en plus émoustillée, bientôt elle acceptera n'importe quel homme qui voudra la pénétrer, nota Voldemort avec amusement.
Bellatrix ouvrit aussitôt les yeux.
– Je n'aime pas beaucoup qu'on m'utilise afin de se venger sur quelqu'un d'autre Rodolphus, et j'aime encore moins que l'on colporte de fausses informations à mon sujet à mes fidèles, révéla Lord Voldemort froidement.
– Pardonnez-moi, Maître.
– J'ai eu tout le loisir de réfléchir à comment je pourrais bien vous punir tous les deux. Vos simagrées et vos enfantillages nous auront causé bien des torts. Toi, Rodolphus, tu t'empresses d'oublier tout honneur et tout serment lorsqu'il s'agit de t'en prendre à ta femme. Femme que tu as pourtant trompée, dupée et manipulée plus d'une fois. Quant à toi, Bellatrix, il te suffit d'un mot de ton cher mari pour douter de ton maître. Quel couple faites-vous.
– Maître, je suis désolée, implora Bellatrix.
Voldemort l'ignora.
– J'entends ici et là qu'au lieu d'honorer ta femme, tu préfères la compagnie de femmes qui lui sont dix fois inférieures. Pourtant, dans l'état où elle se trouve, il faudra bien que quelqu'un la satisfasse. A qui devrait-on demander ce service, Rodolphus ?
Un tic nerveux agita la mâchoire de Rodolphus. Il ne répondit pas.
– Amycus, peut-être ? Après tout, vu la façon dont tu déshonores sa sœur partout où tu en as l'occasion, il ne serait que juste retour des choses qu'il puisse se consoler avec ta femme. Et si nous l'appelions ?
– Maître, non, supplia Bellatrix.
Il l'ignora.
– Ah, mais j'ai une idée bien meilleure. Tu as fait connaissance avec ma toute dernière recrue, n'est-ce pas ? J'ai entendu des rumeurs sur la discussion indécente que vous avez eue parmi mes fidèles au sujet de la taille supposée de son membre.
– Fenrir Greyback ? cracha Rodolphus.
– Ce n'est pas un Mangemort à proprement parler, mais je suis sûr que je pourrais le faire venir en un rien de temps. Ça te plairait, Rodolphus ? Voir ce loup-garou hirsute prendre ta femme sous tes yeux ?
– Maître, stop, supplia de nouveau Bellatrix, en larmes.
Voldemort dominait Rodolphus de toute sa hauteur.
– Qui va s'occuper de ta femme si tu refuses de le faire, Rodolphus ?
– Je vais le faire, Maître, affirma le jeune homme, d'un ton ferme, mais ses mains tremblaient légèrement.
– Vraiment ? Mais as-tu seulement jamais su le faire ? s'enquit Voldemort avec une ironie mordante. Peut-être devrais-je m'en occuper moi-même, qu'en dis-tu ?
– Maître, c'est… c'est ma femme. Vous ne pouvez pas me la prendre.
– Techniquement, elle est ma servante, au même titre que toi, Rodolphus. Si je veux prendre ta femme, je la prends. Et si nous lui demandions son avis ?
D'un geste théâtral, Voldemort se tourna vers Bellatrix, qui continuait de se mouvoir lascivement sur le lit, les paupières closes, les lèvres pincées, visiblement incapable de se contrôler.
– Bellatrix, tu es libre de choisir : lequel d'entre nous deux préfères-tu pour te posséder ? Ton Maître ou ton mari ?
– Vous, Maître, gémit-elle aussitôt, sa voix vibrante de dévotion.
Elle ouvrit alors les yeux, braquant un regard provocateur et moqueur sur Rodolphus, une étincelle obscène dans ses prunelles.
– Je n'ai jamais appartenu qu'à vous, Maître.
Lorsque Rodolphus émergea enfin de son sommeil, en fin de matinée, il était d'une humeur exécrable. Non seulement il souffrait d'une gueule de bois abominable, mais ce rêve absurde continuait de le hanter, entêtant comme un poison insidieux. Pour couronner le tout, il avait constaté avec une irritation croissante que Bellatrix n'était toujours pas rentrée. Un seul regard noir dans la direction d'Alecto avait suffi pour qu'elle prenne la fuite sans demander son reste, consciente du danger imminent. Où diable avait-elle bien pu passer la nuit ? Cette absence prolongée le contrariait d'autant plus que Bellatrix, d'ordinaire, ne partait jamais très longtemps.
Les souvenirs de la soirée précédente tournaient en boucle dans son esprit : cette danse impromptue entre elle et leur Maître, qui avait désarçonné toute l'assemblée. Bien qu'il eût conscience de l'absurdité du songe qu'il avait fait, il ne pouvait s'empêcher d'y repenser — ces scènes oniriques où le Seigneur des Ténèbres partageait la couche de sa femme le répugnaient. Depuis longtemps, il avait appris à ignorer les remarques grivoises que certains Mangemorts lançaient à propos de Bellatrix, mais, au fond de lui, il ne pouvait nier que sa place auprès du Mage Noir était des plus ambiguës.
Lorsque Alecto avait rejoint leurs rangs, elle avait été introduite sans mystère dans leur cercle de confiance. Certes, l'identité de certains Mangemorts demeurait parfois cachée pendant des années, voire à jamais, mais la discrétion entourant Bellatrix relevait d'un autre ordre. Elle n'était ni espionne, ni une figure influente de la haute société sorcière, alors pourquoi ce secret, même vis-à-vis de son propre mari et beau-père, pourtant membres du cercle le plus intime ? Une fois révélé, ce mystère avait alimenté des discussions houleuses parmi les Lestrange. Rodolphus se souvenait encore des invectives de son père : « As-tu le moindre contrôle sur ta femme, Rodolphus ? Elle te couvre de ridicule ! Nouscouvre de ridicule ! »
Le doute s'insinuait en lui comme un venin. Se pouvait-il que le Seigneur des Ténèbres nourrisse des intentions cachées envers Bellatrix ? Cette pensée lui serrait l'estomac. Mais il n'eut guère le temps de se plonger davantage dans ses inquiétudes : sa Marque des Ténèbres se mit soudainement à brûler, un feu douloureux irradiant son avant-bras, comme un funeste rappel. Une angoisse plus pernicieuse encore s'empara alors de lui : Voldemort avait découvert son petit jeu. Dans un accès impulsif, mû par le simple désir de blesser Bellatrix, Rodolphus avait osé trahir son Maître en déformant certains faits. Il était peu probable que le Seigneur des Ténèbres ait apprécié d'être ainsi manipulé, transformé en pion au centre des provocations mesquines de Rodolphus contre sa propre femme. Comment avait-il pu être aussi stupide la veille ? L'heure du châtiment semblait bel et bien venue.
XxXxXxX
Nue comme un ver, enveloppée dans un tartan aux carreaux verts et noirs, Bellatrix se réveilla traversée par un léger frisson d'inquiétude. Où pouvait bien être le Seigneur des Ténèbres ? Elle se trouvait seule dans cette petite bibliothèque obscurcie, sans la moindre fenêtre pour indiquer l'heure. Leur conversation et leurs autres activités s'étaient prolongées jusqu'au matin, et elle supposa qu'il devait être tard dans l'après-midi, peut-être même le début de soirée. Après tout, il était rare que Lord Voldemort demeure en un lieu très longtemps, surtout en pleine journée. Rassérénée par cette pensée, elle se laissa retomber sur le canapé, savourant encore quelques instants la chaleur du lainage qui portait l'odeur de son Maître.
Un sourire étira ses lèvres tandis qu'elle se remémorait leurs ébats matinaux. Pour la première fois, Lord Voldemort ne l'avait pas congédiée sitôt leur étreinte terminée ; au contraire, il l'avait entièrement déshabillée, l'avait retournée et l'avait prise à nouveau, par derrière, avec une ardeur renouvelée. Toujours brutal, implacable, il l'avait menée au paroxysme du plaisir à plusieurs reprises. Et ce plaisir fut encore décuplé lorsqu'il s'était emboîté derrière elle sur le côté, et avait continué de la pénétrer profondément. Intimement pressé contre son corps, ses mains avaient glissé sur ses cuisses, ses seins, ses bras avec une lenteur presque calculée. Ces gestes empreints d'une douceur inattendue avaient laissé Bellatrix émerveillée, se demandant si le fait qu'elle ne puisse pas le regarder, dans une telle position, l'incitait à être plus cajoleur. Quand il avait fini en elle, il s'était contracté autour d'elle, exhalant un grognement sourd.
Bellatrix n'avait pas émis le moindre son, ni esquissé le moindre mouvement, retenant son souffle et priant intérieurement pour ne pas être chassée. Elle demeura ainsi, figée, silencieuse, pendant ce qui lui parut une éternité. Puis, enfin, un sourire victorieux se dessina sur ses lèvres lorsque les bras autour d'elle se desserrèrent peu à peu, et que la respiration derrière elle s'apaisa, se transformant en un souffle profond, régulier, silencieux, réconfortant. Il s'est endormi ! s'était-elle exclamée intérieurement, guillerette. Elle avait lutté un moment pour rester éveillée, pour imprimer dans son esprit la sensation viscérale de ses mains simplement posées sur elle, de son souffle butant doucement contre sa nuque, mais à une heure si tardive, le cœur plein, elle s'était finalement abandonnée au sommeil.
À présent, elle observait qu'il était parti en prenant soin de la couvrir d'une étoffe, sans la réveiller, sans la déloger. Quelque chose de tendre et brûlant dansait dans sa poitrine. Elle se redressa, entreprenant de récupérer ses vêtements éparpillés. Un sourire amusé se dessina sur son visage en repensant à la manière dont Voldemort, impatient, avait eu recours à sa baguette pour défaire le reste de son corset.
Une fois de nouveau présentable, Bellatrix ne put résister à l'envie de fouiner un peu. Sa curiosité à l'égard de son Maître était insatiable. Elle ouvrit la double porte menant à sa chambre, retrouvant le même agencement spartiate, meubles sommaires, parure de coton, armoire de bois massif, miroir en pied, et toujours ces piles de livres, abandonnées à la va-vite sur une table de chevet, une table basse, ou sous le lit. Cette désinvolture livresque la fit sourire. De tous les sorciers qu'elle connaissait, Lord Voldemort était probablement le seul à posséder une collection considérable de grimoires qu'il prenait véritablement la peine de lire. Pourtant, et c'était aussi un trait qu'elle attribuait uniquement à son Maître, aucun de ces livres n'était de la fiction. C'étaient uniquement de vieux grimoires de magie poussiéreux, tous plus obscurs les uns que les autres, tous éminemment complexes et qu'une toute petite poignée de personnes sur Terre pouvaient se targuer de comprendre.
Avant de sortir de la pièce, elle s'aperçut que la porte de l'armoire était légèrement entrouverte. Sa curiosité piquée, elle s'approcha et entreprit d'inspecter son contenu. Entre les robes, les potions, et quelques coffres verrouillés, elle aperçut, dissimulée derrière une pile de lettres, une Pensine. Bellatrix se figea, le cœur battant. La tentation était immense. En explorant les souvenirs de son Maître, elle pourrait enfin lever le voile sur ses doutes. Non qu'elle remette en question la sincérité de Voldemort, mais elle ne pouvait ignorer que tant de ses certitudes s'étaient récemment effondrées : ses parents, Rodolphus, Andromeda, Rabastan, même Lucius Malefoy – elle s'était fourvoyée sur tant de personnes. Se pouvait-il qu'elle soit de nouveau manipulée par son Maître ? Qu'il lui ait menti à propos de Mirepoix ? Ou de la potion ?
Si elle se montrait expéditive, elle pourrait explorer les souvenirs qui l'intéressaient avant que son Maître ne revienne. L'horloge mentale de Bellatrix estimait qu'il ne devait pas être plus de dix-neuf heures. Elle se décida, poussée par le besoin impérieux d'en avoir le cœur net. Avec une once de remords pour cette perfidie, elle saisit la Pensine et la déposa sur la table basse. Après tout ce qu'elle avait enduré pour se hisser à ses côtés, il était temps d'obtenir des réponses. Ses liens avec Voldemort étaient inextricables, elle le savait ; mais son cœur exigeait une certitude, une explication. Concernant Rodolphus, Reginaldus, et même Voldemort lui-même – tous ces hommes qui pensaient pouvoir jouer avec elle, et la manipuler à leur guise. Malgré la foi qu'elle avait placée en son Maître, elle n'ignorait pas qu'il restait un maître manipulateur, digne héritier de Salazar Serpentard. S'il fallait tromper tout un monde pour arriver à ses fins, il le ferait sans hésiter et sans scrupule. Forte de cette conviction, elle ne réfléchit pas davantage, et plongea dans le vortex tourbillonnant des pensées de son Maître.
Un très grand merci aux trois reviewers ! Je ne peux vous répondre car vous n'êtes pas enregistrés, mais ça m'a fait beaucoup de bien de lire vos retours. Je réitère ma volonté de finir cette fanfiction. Le prochain chapitre doit revenir sur tout un tas de souvenirs avant d'embrayer sur la deuxième grosse partie de l'histoire, et approcher doucement de la fin. Pour l'instant, je prévois 22 chapitres.
À bientôt,
SamaraXX
