Réponses commentaires:

Rome7: merci beaucoup pour ce petit mot! En vrai ça compte vraiment et ça m'encourage beaucoup ^^

katymyny: on peut pas poster deux coms sous le même chapitre? Je savais même pas X'D

Pour le père et le grand-père, pour l'instant tout ce que je peux dire, c'est qu'on dirait qu'il ont une chance de s'en être tirés!

Merci beaucoup pour les compliments! Ca me fait chaud au coeur hihi. Et du coup j'ai plutôt commencé Clair comme Nuit que les Souffleurs de Lumière pour tout lire. J'adore trop les histoires avec Albus et Scorpius! Trop contente du coup, merci!


La veille, le plus gros problème d'Harry, c'était qu'il avait mit les mains sous les jupons de Rose Fawley, la fille d'un des rarissimes couples que les Potter invitaient encore à dîner. Ses lèvres avaient un goût de rouge à lèvres, ou un goût de rien, et le dernier parfum à la mode qu'elle portait dégageait une insupportable odeur de fleur morte. Ses petits piaillements de satisfaction étaient ridicules et réglés comme un métronome, comme répétés à l'avance. Harry en avait été agacé plus qu'autre chose, de Rose Fawley, mais c'était la première fois que ses mains remontaient le long des cuisses d'une fille, et il était presque content. Il n'en savait pas assez sur les limites pour songer à quand s'arrêter et il ne voulait pas savoir. Jusqu'à ce que la gouvernante les surprennent. Grand-Père était entré dans une rage folle, juste avant son départ pour Londres, et lui avait promis une punition légendaire dés son retour. Cette honte, cette peur, peut-être même cet effroi, Harry était convaincu que c'était la pire chose qui lui arriverait jamais.

A présent, il était en enfer, et ses péchés avec Rose Fawley semblaient remonter à une autre vie où le Mal suprême était encore un enfant, lui aussi.

-Ca suffit !, mugissait Harry. Arrêtez ça! Arrêtez !

Des lambeaux de sa chemise en soie. De son pantalon. Ses lunettes, le ruban à son cou. Peut-être même le reste de sa personne. Horrifié, Harry ne pu que hurler et se regarder cesser d'être un être humain tandis que les pirates se disputaient un morceau de lui après l'autre. Ses protestations suraigus se noyaient dans les cris de l'équipage tandis qu'ils commençaient à agripper, mordre, tirer Harry en tout sens comme une bande de chiens sauvages se disputant un os à ronger.

Harry hurla lorsqu'ils découvrirent quelques pièces dans ses poches et que la folie s'empara de l'équipage pour de bon.

On lui arracha de pleines poignées de cheveux si violemment qu'il pouvait les entendre, quelqu'un tirait sur son bras gauche comme pour le lui prendre aussi, Harry sentit même plusieurs poignards taillader à même ses jambes et sa poitrine. Ses vêtements se déchiraient en exposant sa peau sans que ça semble en décourager aucun de chercher à déchirer plus loin. Dans une horrible vision Harry se vit réduit à un morceau de viande sanguinolente informe, réduit à néant par leurs ongles labourant sa chair dans leur hâte de ne rien laisser.

C'est là que ça lui vint. Une terrible, dévorante colère.

-Ça suffit! J'AI DIS ASSEZ !

Il poussa un mugissement animal en se saisissant d'une baguette, et la foule reflua comme une seule vague lorsqu'il fit jaillir une éclair de lumière verte. Harry n'avait absolument aucune idée d'à qui il avait réussi à prendre la baguette dans le chaos, encore moins de quel sort il venait d'en tirer. Mais il était à peu près sûr qu'il ne saurait pas le refaire, songea-il en pointant la baguette en tout sens comme un animal traqué.

Si ses grands-parents avaient pu le voir à cet instant ils ne l'auraient pas reconnu. Harry tenait à peine debout, hagard, les yeux exorbités et le corps couvert de griffures et de coupures. Il ne lui restait plus que des lambeaux de son pantalon qui lui pendait sur les cuisses, et même pas suffisamment de tissu sur le dos pour encore appeler ça une chemise, mais il ne songeait plus une seconde à la dignité. Il ne pensait qu'à tuer.

-P'têtre que les autres auront ce qu'ils veulent, haleta Harry les yeux fous. Mais le premier qui approche, je bute au moins celui-là! Vous n'êtes rien! Comment osez-vous?!

-Le premier à lui arracher ses petits doigts garde les sous, les gars !, ricana un pirate au visage brûlé.

-Le tuez pas !, beuglait un autre la bave aux lèvres. Le tuez pas, j'le veux pendu au mat pour les harpies !

Les pirates avaient adoptés une distance prudente mais ils avaient de grands sourires aux lèvres et lui hurlaient des quolibets. Clairement, Harry venait juste de rendre la partie plus amusante, rien d'autre.

Sirius, qui était sur le point de disparaître dans sa cabine, reparut à la balustrade, son regard brillant d'un intérêt nouveau. Il esquissa un sourire.

-On ne parle plus de rangs ni de titres, alors ?

-MES RANGS ET TITRES VONT TE FAIRE CRUCIFIER, PIRATE!, beugla Harry.

L'équipage explosa de rire, redoublant la fureur du garçon. Mais Sirius ne riait pas, lui. Il resta là, le sourire aux lèvres, comme s'il attendait de voir.

Harry avait l'impression de voir la scène depuis l'extérieur de son corps. Même sa voix semblait appartenir à un autre, brisée et éraillée comme un tesson de bouteille. En seulement une journée, il avait vécu l'enfer, tout perdu, mais surtout, il avait été soumis. Soumis à des hommes qui prenaient encore et encore, prenaient sa famille, sa maison, ses biens, ses vêtements et, sans nul doute, sa santé mentale. Quelque-chose en Harry se révoltait fondamentalement, primitivement contre cette idée. Pas l'idée que l'on s'en prenne à un noble, un riche, ou un Potter. L'idée qu'on s'en prenne à Harry.

-Le premier à oser reposer les mains sur moi m'accompagne en enfer!, insista le garçon avec moins de certitude.

Le cercle commença à se refermer sur Harry, et il se rappela trop tard à quel point il avait peur. Il continua quand même à pointer la baguette de tout côté, des larmes de colère brillant dans les yeux.

-Amenez-vous! AMENEZ-VOUS!

-Z'êtes sourds?!, clama Sirius à la ronde. Rien que le premier qui s'approche, qu'il dit!

Les rires voltigèrent plus haut et les hommes s'écartèrent lorsque Sirius sauta par-dessus la balustrade pour atterrir les rejoindre sur le pont. Il fit surgir sa baguette de sa manche. Le capitaine avait envie de jouer.

-Le foutriquet aime pas ça, être une proie!, cria encore Sirius tout sourire. On est des dizaines, il est tout seul, lord de que-dalle, y va mourir, et pourtant il se rends pas! Faut des couilles, je reconnais. Plus de couilles même que certains corniauds sur ce pont!

Les hommes huèrent joyeusement Sirius ou sifflèrent, lui jetèrent même quelques insultes sans perdre leur bonne humeur. On aurait dit une joyeuse bande de gamins, alors qu'un instant plus tôt ils arrachaient ses vêtements à Harry dans leur hâte de le mettre en pièces.

-Celui qui refuse de se rendre sur le pont du Sinistros, tonna joyeusement Sirius, il mérite de mieux crever qu'en piaillant sous une demie-douzaine de puants, C'EST PAS VRAI?

Le garçon blêmit en réalisant que l'équipage avait formé un cercle autour de Sirius et lui, et qu'il se trouvait maintenant au milieu du pont avec le capitaine. C'était un duel, un vrai duel de sorcier, et ça s'était refermé sur lui sans même qu'il s'en rende compte. Mais il ne baissa pas sa baguette, même s'il sentait littéralement ses organes se liquéfier au fond de son ventre.

-Si ça se trouve, on a fait une grave erreur, déclara sombrement le capitaine. C'est la mort en personne qu'on a repêché toute mouillée. Peut-être qu'il peut se défendre sans l'argent de Papa? Capitaine foutriquet. Ça sonnerait bien, non? Si tu me tues, tout ici est à toi.

Harry ne pouvait plus reculer, maintenant, mais il en était presque content, content de ne plus avoir d'autre choix que d'essayer au moins de survivre. Une minute de plus et il se serait jeté à l'eau tout seul, fou de terreur. Sirius l'observait avec attention, curieux de voir s'il allait s'effondrer.

-C'est un duel, jeune homme, fit Sirius en fronçant exagérément les sourcils. On salut, avant tout.

Il esquissa le geste pour inciter Harry à faire de même. Le garçon se courba précipitamment, embarrassé d'avoir oublié... et aussitôt il valsa en arrière, percuté de plein fouet par un sort. Les pieds des pirates martelèrent le sol – Harry en entendait même quelques uns prendre les paris sur combien de temps il allait encore survivre.

-Vous aviez dit..., s'étrangla Harry en se relevant au milieu d'une pile de caisse les jambes flageolantes.

-On n'est pas dans un salon de thé, fit Sirius avec un sourire carnassier. Celui qui meurt perds, un point c'est tout.

-Vous... vous vous battez sans honneur!

-Oui! Et moi, je ne vais pas mourir cet après-midi. Ca donne à réfléchir, hein?

Harry pointa sa baguette sur Sirius et le capitaine disparu de sa ligne de mire avec une souplesse à peine humaine. Sirius se coula en une position de combat sans s'arrêter de bouger. Harry n'avait jamais vu un sorcier se battre comme ça, et les pirates qui avaient pointés leur baguette sur lui tout à l'heure n'avaient pas pris cette pose non plus. Sirius pointait sa baguette sur Harry, mais il avait étendu une jambe en avant pour s'appuyer sur l'autre plié sous lui, de profil. Au-dessus du bras qui tenait sa baguette, son autre main s'était refermée sur un poignard. Harry sentit ses entrailles se liquéfier. Est-ce que Sirius comptait lui lancer le couteau? Même Harry saurait parer ça, se jeter des choses c'était un truc de Moldu.

Ils commencèrent à décrire des cercles l'un autour de l'autre, sous les hurlements excités de l'équipage. Harry sentait déjà l'abandonner la rage qui lui avait permit de faire face tout à l'heure. Il se sentait petit, terrorisé et trempé jusqu'aux os.

Ils étaient déjà en train de se battre, et Sirius le débordait déjà. Le capitaine bougeait pour Harry comme Harry avait bougé pour Rose Fawley, adaptant sa posture au moindre regard hésitant du garçon, chacune de ses pensées, changeant presque imperceptiblement de rythme avec la respiration de son adversaire. Le moindre pas maladroit d'Harry en révélait déjà davantage à Sirius sur l'inexpérience du garçon, comment il positionnait son poids, ce qui faisait discrètement baisser ou lever sa garde. Bientôt Harry eu perdu, perdu dans sa tête, avant même d'être touché. Il avait envie d'arrêter de bouger, de regarder, même de respirer. En somme, Harry voulait s'allonger par terre et ne plus rien faire, exactement comme un chiot devant un loup.

-Tu as le pied marin, mon garçon, remarqua tout de même Sirius. Mais jusqu'à quel point ?

La voix qui avait tout à l'heure enveloppé Harry comme la chaleur d'un manteau, lui semblait maintenant s'enrouler autour de son cou pour l'étrangler tout doucement. Sirius fit deux pas sur la droite d'une telle fluidité que c'était le pont qui semblait se déplacer sous ses pieds. Harry, lui, vacilla lorsqu'une vague heurta la coque et fit tanguer le navire. Non... ils étaient toujours dans le ciel. Il n'y avait pas de vagues, on aurait dit que le navire avait décidé de bouger! Sirius bougea vers la gauche, et encore une fois tout le bateau sembla balancer avec lui, tout sauf Harry. A croire que le Sinistros ne voulait pas d'Harry à bord.

Harry leva le pied pour reprendre son équilibre, et enfin, Sirius jeta un sort. Le garçon manqua basculer en arrière aussitôt, mais presque à cloche-pied, il parvint néanmoins à abattre sa baguette sur l'éclair jaune que Sirius avait relâché. Harry grogna de douleur et faillit lâcher son arme: ça faisait mal, de parer un sort?! C'était loin d'être immatériel, ça avait un poids, une vitesse, ça aurait même pu lui casser le poignet. Les hommes le repoussèrent violemment au centre du pont quand il recula vers eux – il hurla quand un couteau lui érafla le flanc.

Reprends-toi. Fait quelque-chose. Fait quelque-chose !

-Expelliarmus !, s'écria le garçon en avançant enfin vers son adversaire.

C'était un des seuls sorts qu'il connaissait pour se battre. Sirius l'esquiva sans difficulté – l'esquiva ! - et dans le même tournoiement asséna un sort qui claqua comme un fouet sur les fesses d'Harry, projetant le garçon à quatre pattes, au grand amusement des pirates. Harry se releva, furieux et humilié. Sirius jouait, il s'amusait, rien d'autre, il aurait pu tuer Harry depuis longtemps et le gamin le savait très bien. Il lança un autre expelliarmus, puis un autre encore, à chaque fois sans que Sirius ait même à utiliser sa baguette pour l'éviter. Harry n'avait jamais vraiment pensé qu'un sort avait une forme. C'était comme un éclair d'énergie, presque tout le temps. Pourtant, Sirius arrivait à la voir. Il esquivait, sans parer, il se contentait de faire un pas de côté, de tournoyer sur lui-même, parfois même il effleurait la magie du bout de sa baguette pour en changer subtilement le tracée et la forcer à le contourner.

Toujours en avançant vers Harry.

C'était n'importe-quoi, songea Harry en reculant nerveusement malgré tout, Père disait qu'un sorcier gardait toujours ses distances, le combat au corps à corps c'était pour les Moldus, et ce n'était pas pratique du tout pour une baguette.

Black raffermit sa prise sur son couteau.

Harry sentit un hurlement de peur panique remonter dans sa gorge.

-N'approchez pas !, balbutia-il.

Il invoqua maladroitement un sort pour faire jaillir des cordes de sa baguette, mais Sirius était déjà là, et il frappa le bras d'Harry pour l'obliger à dévier le tir, tout en frappant le genou du garçon avec le sien pour le déséquilibrer. Une seconde, leurs poignets se croisèrent avant que Sirius force brutalement Harry à baisser sa baguette grâce à la sienne. Mais maintenant la baguette du capitaine était dirigée sur le sol elle aussi, il ne pouvait p...

Soudain, Harry sentait la lame d'un poignard entre ses cuisses. L'équipage éclata de rire si fort que certains en pleurèrent pour de bon.

-La lignée du beau monseigneur va s'arrêter là!, clama Sirius à la ronde en faisant mine d'être affolé, les yeux ronds. Quand bien même rentrerait-il chez lui la tête encore bien accrochée là-haut, comment les demoiselles d'Angleterre se remettrons de cette perte là en bas?!

-Vous trichez, balbutia Harry. Un... un duel de sorcier ne... vous n'avez pas le droit d'approcher...

-Pourquoi ?, fit Sirius en rapprochant son visage de celui d'Harry, si j'ai envie, moi, d'approcher? Comment tu vas me le reprendre, le droit?

Harry lutta un instant pour relever sa baguette, vacillant, mais le poignard remonta plus haut contre sa jambe, menaçant.

Puis, lentement, Sirius saisit le poignet d'un Harry sidéré, et dirigea la baguette du garçon droit sur lui. Harry regarda bêtement sa baguette posée sur la poitrine du capitaine, hébété. Harry aurait pu lui jeter un sort, peut-être même le tuer. Mais à coup sûr, le poignard de Sirius en bas serait plus rapide.

-Alors?, fit Sirius avec un grand sourire joueur en remontant un peu plus son couteau entre les jambes d'Harry. Trop peur de ce que tu vas perdre si tu me tues? Un coup gratuit, il faut le faire compter, foutriquet. Ce n'est pas ta vie que tu risques, rien que ta queue. Vous les nobliots, on vous fait faire n'importe-quoi, surtout pour votre honneur ou votre queue. Est-ce que les lords tiennent à leur queue encore plus qu'à leur vie, est-ce qu...

-Reducto !, glapit Harry.

Harry su qu'il avait raté son sort avant même qu'un éclair indigo ne jaillisse de sa baguette, repoussant Sirius en arrière. Au moins Harry l'avait forcé à reculer.

Le garçon ne put s'empêcher de tâter son entrejambe intacte, ce qui contraignit quelques pirates encore à se plier de rire. Sirius ne l'avait pas blessé. Il aurait pu, Harry en était certain, Sirius était un de ces grands combattants dont parlaient les histoires de Grand-Mère, il avait eu le temps avant d'être projeté en arrière mais il ne l'avait pas fait. Il jouait, encore.

Harry tremblait comme une feuille. Il savait que Sirius pouvait le trancher, il n'en avait pas douté une seconde, mais le gamin avait saisi l'occasion de tuer le capitaine quand même.

Sirius tournoyait parmi ses hommes extatiques, les bras écartés, riant à gorge déployé. Il avait l'air complètement fou.

-CELUI-LA SAIT VIVRE!

Son cri fut reprit en choeur ici et là dans le chaos, entremêlé de hourras pour Harry et d'encouragements. Grand-Mère avait raison, les hommes de la mer ne connaissaient ni honneur ni dignité, ils se fichaient de toutes les règles qui donnent de la décence à la vie d'un homme. Harry savait que ça existait, et pourtant il en était sidéré.

-Bien! Très bien, ça! C'est comme ça qu'on se bats!, beugla Sirius autant à Harry qu'à ses camarades. En étant prêt à perdre des mains, des pieds, des queues! Parce qu'au final, ce n'est pas par les couilles qu'on respire, c'est pas vrai?!

Harry recula. Sirius avait l'air de perdre la tête. Le capitaine se jeta tout entier en avant en jetant un sort qui fit tournoyer toute l'eau qui stagnait sur le pont pour projeter Harry en arrière.

-Celui qui a gagné, clama Sirius en levant une nouvelle fois sa baguette d'un geste magistral, c'est celui qui respire encore à la fin, rien d'autre.

Harry parvint à parer l'éclair de lumière suivant, mais une douleur cuisante lui traversa tout le bras. Sirius avançait, Harry reculait, de plus en plus. Tout ce qu'il avait subit jusqu'ici résonnait dans son corps aussi douloureusement que si ça arrivait à nouveau, la fatigue refusait de se faire oublier plus longtemps. Harry parvenait à peine à lever sa baguette, ses genoux menaçaient de lâcher, il mourait de froid à moitié nu dans ses haillons. Sirius assénait des sorts sans s'arrêter maintenant, à grands mouvements spectaculaires, emporté par le rythme que scandait son équipage en tapant des mains et des pieds.

-...pas celui qui a été le plus honorable..., fit Sirius.

Désespéré, Harry se jeta au sol pour échapper aux fouets d'énergies que Sirius faisait fendre l'air au-dessus de sa tête, puis à un torrent de flammes blanches.

-...pas celui qui a pondu le plus de Sang-Pur...

L'équipage rejeta encore vers Sirius un Harry pantelant, et le garçon tituba maladroitement pour tenter de s'éloigner du capitaine qui levait à nouveau sa baguette.

-...LE PLUS FORT, C'EST TOUT!

Enfin, Harry s'écrasa contre un mat du navire et sa baguette voltigea loin de lui. Il tenta de se relever, la douleur lui déchirant les tempes, mais ses genoux cédèrent. Sa volonté n'avait plus rien à voir dans l'affaire, son corps refusait tout simplement de continuer une seconde de plus. Harry ne put que relever vers Sirius un regard brûlant de haine, haletant et dégoulinant. Il avait perdu. Devant tous ces sauvages, dans cette tenue, il avait perdu.

Plus calme, Sirius avança vers lui, et s'agenouilla à son niveau avec un sourire étonnamment doux. Une seconde, Harry eu à nouveau l'impression qu'ils étaient seuls tous les deux.

-T'es un brave, ça je reconnais, chuchota-il en baissant le front comme s'il lui racontait un secret. Mais les braves ça meurt pareil que les autres. Ce sont les forts qui survivent.

Il tendit le bras vers la droite comme pour attraper quelque-chose.

Soudain, un éclair bleu jaillit d'un bond hors de la foule.

Le chien fantôme de Sirius.

La bête se jeta sur son maître et, au lieu de le percuter, il se fondit en lui. Harry n'eut que le temps d'écarquiller les yeux : Sirius fusionna avec la créature pour devenir un chien grand comme un poney, un chien noir bien réel qui fit trembler le plancher de bois en y abattant les pattes avants.

Puis le monstre se jeta sur Harry, le garçon vit sa gueule emplie de crocs se rapprocher aussi vite que si elle devenait gigantesque, et elle se referma sur lui.