Sirius avait présenté ses excuses 1 000 fois à Marlène, elle l'avait à son tour ignoré, désireuse de montrer à son petit ami comme c'était désagréable. Elle n'avait rien voulu entendre des excuses du jeune homme. Lily avait argumenté que les hommes étaient des goujats, des imbéciles triplet d'attardés. Sirius avait dû arrêter sa cérémonie d'excuses car le professeur McGonagall une femme avec le visage pincé était arrivé, enroulé dans un tailleur noir, sans fantaisie et en plus d'avoir sa copine qui lui faisait la tête, il avait hérité de la pire professeur principale au monde ! Mme McGonagall était une femme acariâtre, stricte au possible, qui avait pour passion première de coller Sirius et ses amis, elles les avaient pris en grippe depuis leur première année au Lycée. L'enfer semblait plus doux comparé à un des cours que pouvait donner la vieille femme. La femme terrorisée Sirius.

« Putain ce n'est pas vrai, on se tape la vieille gargouille.

Sirius avait chuchoté en direction de James qui était à sa droite alors que lui-même était contre la vitre tout au fond de la classe.

– On est maudit. Souffla son meilleur ami en se prenant le visage dans ses mains. »

Mme McGonagall avait commencé par distribuer les emplois du temps, sans se présenter car tous les élèves la reconnaissaient, et comme il n'y avait aucun nouvel élève, elle avait jugé inutile de débuter par de telles banalités, alors elle avait directement abordé le vif du sujet.

« Cette année il y aura quelques petites nouveautés, certaines plus intéressantes que d'autres si vous voulez mon avis.

Elle pinça ses lèvres qui formèrent une fin ligne pourpre.

– Mon frère m'a dit qu'on aurait des cours d'introduction à la culture des premières nations, en particularité celle des Quileute.

– Naaan ?

L'avantage de Sirius était qu'il avait en plus d'une mémoire d'éléphant, une excellente acuité auditive.

– Je vous préviens. Commença le professeur McGonagall en avançant tout droit sur les deux amis en les fusillant du regard. Étant votre professeur principale à mon plus grand malheur, je n'ai pas pour vocation d'entendre vos exploits tout au long de l'année est-ce clair ?

James et Sirius se lancèrent un regard du coin de l'œil.

– Vous avez de la chance d'être dans la même classe alors que je m'y étais farouchement opposé, il semblerait que le neveu du directeur ait quelque passe-droit.

Sirius ricana, gener

– Pour une fois que j'ai de la chance.

La vieille McGonagall semblait sur le point d'exploser, les rides autour de sa bouche étaient encore plus visibles.

– Si vous ne voulez pas finir séparé, un à chaque bout de cette classe je vous conseille de vous taire, serais ce trop demandé ?

Elle n'attendit même pas la réponse des deux adolescents qu'elle se retourna pour marcher en direction du tableau.

– Flippant. Fit Peter qui se trouvait devant les deux amis. Elle vous déteste.

– Tu fais partie du lot Peter. Dit James comme une évidence.

– Les cours d'introduction à la culture des premières nations. En effet, si vous avez lu votre courrier de rentrée vous auriez pu connaître les petites nouveautés ajoutées au programme scolaire de cette année. McGonagall fit un tour de classe, scannant de ses yeux sévères les visages qui lui semblaient bien trop surpris par cette nouvelle. Ainsi, en accord avec le Lycée de la réserve, il y aura un roulement avec les jeunes de la même année que vous.

– Un roulement ? Demanda incrédule Marlène. On va aller là-bas ?

– Exactement.

Dans la salle de classe, un brouhaha éclata, et il semblait que personne ne soit d'accord sur la conduite à adopter. Certains étaient excités à l'idée de rencontrer de nouvelles personnes, voyant là une occasion d'en apprendre davantage sur leurs voisins qui étaient si discrets et complètement fermés à l'échange. D'autres ne cachaient pas leur mécontentement, se mélanger avec des "sauvages" comme il n'arrêtait pas de le dire leurs semblaient insurmontables.

– Silence ! S'écria la vieille McGo en tapant sa main baguée sur le bureau en bois. Je me moque de vos états d'âme, c'est une opportunité en or pour souder la ville de Forks à la tribu des Quileute, un peu de respect pour des gens qu'on a persécuté pendant des générations, je dirai même génocidés ! Alors les « sauvages » vous les garderez pour vous ! Il n'est pas question que j'assiste à ce genre de remarque raciste, bande de babouins braillards et empotés.

Une fois le calme revenu, le professeur McGonagall se concentra sur le tableau et saisit une craie blanche. Elle dessina un tableau à quatre cases où chaque classe de seconde avait sa place, et les 2ndD se trouvaient dans la dernière case. Ensuite, elle plaça les classes de la réserve dans la colonne de droite, en alternant comme dans une rime croisée.

2ndA : 2nd1

2ndB : 2nd2

2ndC : 2nd1

2ndD : 2nd2

– Le tableau que je viens de faire est la représentation des roulements des échanges.

Puis elle continua d'écrire à la gauche du tableau en y ajoutant des dates.

12 septembre : 2ndA : 2nd1

19 septembre : 2ndB : 2nd2

26 septembre : 2ndC : 2nd1

3 octobre : 2ndD : 2nd2

– Et voici la semaine de votre premier échange, cela continuera ainsi de suite jusqu'à la fin de l'année scolaire, prenez des notes. Je vais vous distribuer des papiers que vous allez devoir faire signer par vos parents. Autorisation de sortie de la ville et d'assurance au niveau du transport. Oui Lily ?

– Pardon Madame, mais le lycée de la réserve se trouve à 20 minutes en voiture, il va donc falloir venir en avance ici pour prendre le bus ?

– Exactement.

De nouveau, un vacarme agita la petite salle de classe. Vingt-deux élèves étaient furieux d'avoir à se lever plus tôt, et ça fait beaucoup de bruit.

– Vous levez 20 minutes plus tôt 5 fois tous les 30 jours, ça ne sera pas bien compliqué, arrêtez de vous plaindre, les élèves de la réserve eux doivent faire le double de vous !

Sirius souffla. Il adorait dormir, il ne voulait pas se lever plus tôt, mais d'un autre côté, il se sentait excité à l'idée d'aller enfin à la réserve sans enfreindre les règles de son père.

– J'ai une question ! S'écria Sirius au travers du bruit que faisaient 22 voix qui parlaient en même temps. Si nos parents ne signent pas on fait comment ? Je ne suis pas certain que l'idée soit appréciée par mon père.

– Vous n'y échapperez pas M. Black, je suis sûr que votre oncle se montrera plus que persuasif.

– Non mais justement je veux y aller, mais vous ne connaissez pas mon père, même mon oncle ne pourra pas le faire plier s'il estime que je suis en danger là-bas.

– Quel risque exactement encourez-vous en vous rendant au lycée de la réserve Quileute ? Fit sarcastiquement le professeur McGonagall.

– Il en faut peu à mon père pour estimer que je suis en danger. Dit Sirius en soulevant ses épaules nonchalamment. C'est le Shérif je vous rappelle, s'il n'est pas un peu paranoïaque, il serait nul dans son domaine et manque de chance pour moi, c'est un des meilleurs Shérifs que Forks ait connu.

Sirius poussa un soupir. Il savait qu'il n'avait pas de chance, son père ne serait probablement pas disposé à signer cette maudite autorisation.

– Quoi qu'il en soit si ce n'est pas signé, vous ne pourrez pas participer et vous devrez venir ici en classe avec les jeunes de la réserve Quileute.

L'adolescent afficha un sourire moqueur et ses yeux croisèrent ceux de sa professeure principale qui lui rendit un petit sourire discret, imperceptible. Il avait compris le stratagème de l'école, son père allait être furieux contre Alphard, cela promettait d'être explosif ce soir au dîner. Le lycée forçait en quelque sorte la main aux parents les plus réticents, les obligeant à laisser leur enfant partir cinq jours par mois chez les Quileute en groupe avec leur classe respective ou de les laisser seul, entouré de natifs ici. C'était machiavélique, un plan dont il admirait l'ingéniosité, sans nul doute son oncle y était pour quelque chose. Un génie.

– Des questions ? Que l'on puisse passer à la suite.

Aucuns élèves n'avaient levé la main, il y avait une quantité énorme et écrasante d'informations à assimiler.

– Dans tous les cas, si vous en avez qui vous reviennent, vous pourrez toujours en faire part à vos différents professeurs ou à moi-même lors de nos heures de cours. Minerva fit une pause dans son dialogue. Bien, on peut continuer, je voulais aussi vous informer que l'équipe de VolleyBall ouvrait des sélections pour remplacer ceux qui ont été diplômés l'année dernière.

– Sirius à toi de jouer ! Se précipita de dire James en secouant le bras de son ami.

– Silence ! Les sélections se passeront cette semaine pour être sûr que tout le monde soit présent, ils recherchent deux attaquants c'est bien ça M. Potter ?

– C'est exact ! Souris James.

Le jeune Potter occupait un poste très prestigieux dans l'équipe, celui de "Librelo", dont le but était de récupérer la balle à tout prix. Sirius avait été très jaloux au début de sa sélection, lui qui avait été refusé car pas le profil idéal pour ce poste, d'autant plus qu'ils venaient tout juste de rentrer au lycée à ce moment-là. En plus de cela, James était l'un des plus jeunes joueurs de volley de l'État de Washington. Il était très doué et ne doutait pas que son meilleur ami obtiendrait certainement une bourse d'études universitaires.

– On verra bien. Murmura Sirius dans un sourire adressé à son ami. »

La pause avait mis une éternité à arriver, ce n'est qu'une fois qu'il arriva devant l'accueil et qu'il y vit son petit frère qu'il souffla réellement, pour un début d'année il y avait bien trop d'information.

« Alors ? Prêt pour un tour les demi-portions ?

– Salut Sirius.

Théodore était petit et mince, pourtant terrifiant à la fois. Il l'évitait soigneusement, surtout après qu'il lui eut sauté dessus pour lui tirer les cheveux, il y a de cela deux ans, après avoir essuyé les moqueries du plus vieux toute l'après-midi.

– Tu sais, on nous a déjà montré l'école il y a moins de 20 minutes. Continua Théodore d'un ton traînant.

– Oui mais vous ne connaissez pas tous les passages secrets ! Fit James avec une pointe de mystère dans le ton de sa voix.

– Oh oui, on leur montre celui pour aller directement au Self ? Demanda Peter en sautillant sur place.

Sirius lança un regard en colère à leurs amis, il n'appréciait pas le petit blond joufflu, c'était juste un fardeau pour lui, l'ami que James traînait partout par pitié.

– Ou le passage secret pour sortir sans se faire prendre de cet endroit de malheur ? »

Les trois comparses avaient pris le temps de faire visiter chaque recoin de la bâtisse aux deux plus jeunes. Ils leur avaient indiqué un passage menant directement au self, dans l'espoir de réduire le temps d'attente pour le déjeuner du midi. Ensuite, ils leur avaient montré le passage secret pour sortir de l'établissement sans se faire repérer par le vieux Rusard. Sirius, James et Peter s'étaient fait fouetter par la serpillière imbibée d'eau sale du concierge, suite à leur tentative d'école buissonnière en passant par la grande porte, ils avaient écopé de trois heures de colle et leurs parents avaient été appelés. Ils avaient alors cherché un moyen de s'échapper sans se faire prendre, et avaient découvert une porte de secours dans le local de stockage situé dans le gymnase, qui était toujours ouvert car le matériel était en libre-service, à condition d'être rangé après utilisation, selon le bon vouloir des élèves.

Ils ignoraient s'ils étaient les seuls à savoir que cette porte donnait directement sur la rue, ce qui était un peu risqué il fallait l'avouer pour la sécurité de l'école, mais extrêmement efficace pour s'évader. Sirius avait résisté le jour où Alphard et son père l'avaient interrogé pour savoir par où ils étaient passés pour échapper à la surveillance des adultes sur place.

Ils n'avaient malheureusement pas eu suffisamment de temps pour en montrer davantage aux deux plus jeunes, car la sonnerie annonçait déjà la fin de la pause.

Le reste de la matinée s'était écoulé rapidement, en contraste avec les deux premières heures. McGonagall avait traité tous les aspects administratifs en moins de 4 heures et avait ensuite commencé le programme scolaire, ce qui contrariait beaucoup Sirius et la plupart des élèves, à l'exception de Lily qui en était ravie. Sirius l'appréciait en tant qu'amie, mais il se demandait comment James pouvait l'aimer d'un point de vue romantique, car ils étaient si opposés.

En ce premier jour, ils n'avaient pas de cours l'après-midi, la journée était réservée aux différentes rentrées.

« Tu rentres à moto ? Et Regulus ? Demanda James qui avait accompagné son ami jusqu'à son casier pour y récupérer le casque de ce dernier.

– Je vais lui donner mon casque et il va monter derrière moi. On devait rentrer à pied initialement mais la pluie vient enfin de s'arrêter, je veux rentrer au plus vite avant qu'elle ne reprenne.

– Tu vas rouler sans casque ?

Sirius se retourna vers Marlène, Mary et Lily qui venaient d'arriver.

– Je l'ai déjà fait, pour 15 minutes cela devrait le faire, je ne peux pas rouler au-dessus de 50 kilomètres heure, je suis encore bridé. Dis l'adolescent en fermant son casier. Tu acceptes mes excuses du coup ?

Marlene baissa les yeux et finit par acquiescer.

– Mais je te préviens Sirius Orion Black II, ne me snob plus de la sorte !

Heureux, le jeune homme l'a pris dans ses bras et doucement posa ses lèvres sur les siennes. Cela faisait trois semaines qu'il n'avait pas vu sa petite amie, qui était retournée dans son pays d'origine, la Pologne. Il apprécia d'autant plus ce baiser, il en profita pour glisser sa langue entre les lèvres de Marlène.

– Oh, calmez-vous ! Nous sommes toujours là, bande de dégénérés.

James les regardait, horrifiés.

– Ne m'ignore plus jamais. Marlène se détacha de Sirius pour reprendre place avec ses amies. Je ne te pardonnerai pas la prochaine fois.

Sirius approuva. Elle avait raison au fond. Lui, il n'aurait jamais toléré un tel comportement. C'était sa nature, il se comportait très mal avec les gens, et pourtant, tout le monde finissait toujours par lui pardonner. En revanche, lui, était extrêmement rancunier.

Lorsqu'ils étaient enfants, James avait laissé Peter prendre la place de Sirius en classe, ce qui avait causé une dispute. James voulait passer du temps avec son autre ami, mais Sirius, jaloux, avait ignoré James pendant deux semaines. Après cet incident, James n'a plus jamais laissé Peter s'asseoir à côté de lui. James dirigeait leur groupe, mais Sirius était celui qui pouvait adopter toutes sortes de comportements sans qu'on ne lui en tienne rigueur pendant trop longtemps.

– On s'écrit ? Dit-il à Marlène quand il vit au loin Regulus arriver et faire un geste d'au revoir à son ami. James soit connecté ce soir on joue à Inside !

– Ça marche ! Bisou mon sanglier des mers ! »

Sirius se moquait en badinant, c'était un jeu avec James. En avançant vers son jeune frère, Sirius lui offrit son propre casque de moto, hors de question pour lui de monter sur sa moto sans protection. Mais pour lui, son père étant le shérif, il ne courait aucun danger. Il avait croisé de nombreuses patrouilles de police dans le coin, mais personne ne lui avait jamais demandé de porter un casque. Une fois, de nouveaux agents l'avaient arrêté, il avait reçu une amende, qu'il avait remise à son père. Ce jour-là, Orion aurait bien craché son café par les yeux. Depuis, ces deux jeunes recrues ne lui avaient plus jamais causé de soucis. Il était conscient d'être privilégié, que ce soit à l'école, dans la rue ou même chez lui. Leur père, bien que strict, était toujours aux petits soins avec eux, prêt à satisfaire le moindre de leurs désirs.

Orion se sentait coupable, leur enfance n'avait pas été heureuse plus pour lui que pour Regulus, même si être le témoin de violence pouvait tout aussi bien vous traumatiser, leur père voulait se racheter. En contrepartie, ils obtenaient d'excellents résultats et avaient un avenir tout tracé à l'université. Sirius ne savait pas vraiment ce qu'il voulait faire. Il savait seulement qu'il voulait rendre son père fier. Un soir, une idée de métier lui étant venue à l'esprit, il avait annoncé à son père qu'il souhaitait devenir juge des affaires criminelles. Orion était tellement fier qu'il aurait pu fondre en larmes de bonheur. Mais chez les Black, à part la colère et la joie, toutes les autres émotions étaient presque prohibées. Sirius regrettait un peu sa décision, il n'était même pas sûr de vouloir vraiment aller à l'université. Il avait remarqué à quel point son père était fier de le voir vouloir lutter contre les criminels comme lui. Il se sentait étouffé car il avait déjà causé tant de soucis à son père et à son frère pour être qui il était. S'il n'avait pas été comme ça peut-être qu'ils seraient encore en Angleterre à mariner dans les affaires louches de la famille Black.

« Je déteste monter sur ton truc.

– Mon truc c'est ma moto qui va d'ailleurs te ramener à la maison, alors ta gueule et monte. »

Regulus gronda, mais il obéit quand même à Sirius. La vitesse n'était pas son fort, mais heureusement, elle était limitée. Il savait déjà qu'une fois que Sirius aurait sa nouvelle moto, il ne montera plus jamais dessus. Il enfila son casque légèrement trop grand et se cramponna à la taille de son frère. La moto démarra et Regulus resserra son étreinte autour de son frère. Il détestait cette proximité, ce contact et le manque de contrôle sur cette maudite machine.

Le voyage aura duré seulement 15 minutes. En arrivant dans le garage, les adolescents constatèrent que la voiture de leur père et la moto d'Alphard n'y étaient pas. Ils rentrèrent donc chez eux. Sirius décida de réchauffer une boîte de raviolis, car il était presque 13 heures et ils avaient terriblement faim. Orion et Alphare avaient l'habitude de laisser des boîtes de repas dans les placards pour que les deux plus jeunes puissent se débrouiller pour se faire à manger, afin d'éviter qu'ils ne crament la baraque, d'après les deux adultes.

« T'avais raison pour l'étude des Quileute.

– Tu veux dire, les cours d'introduction à la culture des premières nations ? Regulus s'asseyait à la même table que ce matin lors du petit déjeuner.

– Eh ! Je ne suis pas ta boniche prépare la table ! Sirius jeta un coup d'œil furieux vers son frère. Et oui, on va même aller chez eux.

– Ça va calme toi. Regulus chercha deux assiettes dans les placards du haut ainsi que deux jeux de couverts dans le tiroir à côté du lave-vaisselle. Papa ne va jamais te laisser y aller.

– Figure-toi qu'il ne va pas trop avoir le choix, c'est soit, il me laisse y aller cinq jours par mois avec mes potes, soit je serais à leur contact 5 jours par mois directement dans leur classe quand ils viendront ici.

– Quoi ?

Sirius soupira et déposa la casserole sur la table avec une louche, la plaçant sur un support en bois pour éviter d'endommager le mobilier avec la chaleur.

– Reste concentré putain, si je ne pars pas je vais être dans leur classe quand ils seront à Forks quand ma propre classe seront eux au lycée de la réserve, tu suis ?

Regulus acquiesça.

– Mais si je pars je resterai avec ma classe dans le lycée de la réserve et si je ne veux pas leur parler ça sera plus facile que si je me retrouve seul avec eux non ? Moins dangereux, je l'espère pour Papa.

– Oncle Alphard va se faire massacrer, dans la voiture je lui ai raconté pour cette histoire d'introduction, il n'avait pas l'air d'être très enjoué de base, alors si tu vas là-bas ou qu'eux viennent ici, il va faire un arrêt cardiaque.

– Ouais bah j'espère y aller. Sirius se servit d'un peu de raviolis et commença à manger. On verra bien pour Oncle Alphard, c'est lui qui a pondu cette idée à mon avis, tu sais à quel point il aime la culture native.

Regulus approuva à son tour. Leur oncle était un homme savant qui aimait acquérir beaucoup de connaissances, et la culture des natifs d'Amérique était un mystère pour lui. Il leur avait souvent raconté des légendes lorsqu'ils étaient jeunes, en particulier celle des loups, des guerriers loups, qu'il avait apprise d'un des membres de la tribu qui lui avait permis d'assister au conseil pour se familiariser avec eux. Sirius avait longuement rêvé de ces hommes-loups protecteurs des leurs. Il était passionné par la science-fiction.

– J'espère que ça ne va pas se crier dessus au Lodge.

– Putain le restaurant !

Sirius empoigna son téléphone et cliqua sur le nom de son meilleur ami.

« C'est mort pour notre jeu ce soir, j'ai oublié que j'allais au restaurant avec mon vieux, le dirlo et mon microbe de frère. »

– J'avais oublié ce détail, je devais le connecter avec James. C'est bon, c'est réglé. Heureusement que tu me l'as rappelé.

Regulus lui lança un regard désabusé.

– Tu oublies vite... »