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Quand Emerald remonta dans la Grande Salle pour le dîner, elle y retrouva Harry et Hermione en train d'attendre à la porte. Le Survivant lui fit signe d'approcher.
- Hagrid m'a dit qu'il fallait qu'on vienne le voir à sa cabane à minuit.
La demoiselle hocha la tête et alla s'asseoir à table avec eux. La plupart des Gryffondors semblaient s'opposer à sa présence à leur table depuis que son nom était sorti de la coupe, mais elle en avait assez qu'on l'empêche de profiter de ses amis pour des raisons stupides. Quand ils eurent fini de dîner, Emerald les accompagna jusqu'au Septième étage où ils regagnèrent leur dortoir.
Quant à elle, la Serpentard se dirigea en direction du couloir qu'elle fréquentait régulièrement depuis le début de l'année scolaire. Derrière la tapisserie où un sorcier tentait d'apprendre à danser à des trolls, elle ouvrit une porte dissimulée et se glissa à l'intérieur. La salle magique désormais familière était, comme toujours, déjà éclairée et prête pour qu'elle puisse s'exercer.
Comme elle avait quelques heures devant elle, la jeune fille mit une alarme pour onze heures et demie. Elle sortit de son sac l'ouvrage sur l'alchimancie, ouvrant l'épais volume à une page précise, et se saisit de sa baguette qu'elle pointa vers le sol.
Un cercle commença à apparaître, tracé à la craie, suivi d'une dizaine de runes différentes de celles qui avaient servi à créer la sculpture. Laquelle avait été rejointe par quelques camarades, tentatives ayant servi à apprendre comment elle pouvait contrôler sa puissance pour ne pas se vider de toute son énergie en une fois.
Mais désormais, elle était parvenue à évoluer au-delà de ce stade et jugeait qu'il était grand temps qu'elle teste autre chose et puisse voir jusqu'où elle pouvait aller sans danger. Son endurance était suffisante pour tenir quelques temps, alors pourquoi ne pas tenter quelques expériences ?
Affichant un sourire confiant, Emerald agita sa baguette, et le contour du cercle prit feu.
Le parc était plongé dans le noir. Harry et Emerald marchaient en direction des lumières qui brillaient dans la cabane de Hagrid, cachés sous la cape d'invisibilité. L'intérieur de l'immense carrosse de Beauxbâtons était également éclairé et, à travers une fenêtre, l'on pouvait voir Madame Maxime qui parlait à quelqu'un. Parvenus à la cabane, les jeunes sorciers frappèrent à la porte.
- C'est toi, Harry ? murmura Hagrid qui ouvrit la porte et jeta un coup d'œil dehors.
- Oui.
Ils se glissèrent à l'intérieur de la cabane et Harry enleva sa cape, les révélant tous les deux.
- Alors, qu'est-ce qui se passe ? demanda le Survivant.
- J'ai quelque chose à vous montrer, répondit Hagrid, l'air surexcité.
Il portait à la boutonnière une fleur qui ressemblait à un artichaut gigantesque. Apparemment, il avait renoncé à se mettre de l'huile de moteur dans les cheveux, mais il avait quand même essayé de les coiffer, comme en témoignait les dents de peigne cassées qui s'étaient prises dans sa tignasse.
- Qu'est-ce que vous voulez nous montrer ? demanda Emerald avec une curiosité toute innocente.
- Venez avec moi, ne faites pas de bruit et couvrez-vous bien avec la cape, dit Hagrid. On ne va pas emmener Crockdur, il n'aimerait pas ça...
- Écoutez, Hagrid, je ne peux pas rester longtemps... tenta Harry, visiblement peu enthousiaste. Il faut absolument que je sois de retour au château à une heure...
Mais le garde-chasse ne l'écoutait pas. Il avait ouvert la porte de la cabane et s'enfonçait dans la nuit. Les jeunes sorciers se dépêchèrent de le suivre et Emerald réalisa avec étonnement qu'il les emmenait vers le carrosse de Beauxbâtons.
- Hagrid, qu'est-ce que… voulut demander Harry.
- Chut ! dit Hagrid.
Et il frappa trois fois à la portière du carrosse, ornée des baguettes d'or croisées. Madame Maxime lui ouvrit, un châle de soie drapé autour de ses épaules massives. En le voyant, elle eut un sourire.
- Ah, Agrid... Vous arriveuz juste à l'heure... Queulle ponctualiteu !
- Madame, qu'il me soit permis de vous souhaiter le bonsoir, dit Hagrid d'un ton ampoulé.
Il lui adressa un large sourire et lui tendit la main pour l'aider à descendre le marchepied d'or du carrosse.
Madame Maxime referma la portière derrière elle. Hagrid lui offrit son bras et ils contournèrent tous deux l'enclos où étaient gardés les gigantesques chevaux volants. Stupéfaits, Harry et Emerald échangèrent un regard et se mirent à courir pour arriver à suivre leurs grandes enjambées. Que Hagrid veuille leur montrer quelque chose, pourquoi pas, mais qu'il invite Madame Maxime ? La Serpentard n'y comprenait absolument rien…
Mais il semblait que Madame Maxime elle-même ignorait tout car, au bout d'un moment, elle demanda d'un ton badin :
- Meus où donc m'emmeneuz-vous, Agrid ?
- Ça va vous plaire, j'en suis sûr, répondit Hagrid d'un ton qui avait retrouvé sa rudesse habituelle. Ça vaut le coup d'œil, vous pouvez me croire. Mais attention, hein ? N'allez surtout pas dire que je vous l'ai montré, d'accord ? Normalement, vous ne devriez pas être au courant.
- Oh, meus bien sûr, Agrid, vous pouveuz compteu sur moi, assura Madame Maxime avec un battement de ses longs cils noirs.
Et ils continuèrent à marcher. Harry semblait de plus en plus agacé chaque fois qu'Emerald jetait un œil dans sa direction. Les deux jeunes suivaient les deux géants, toujours au pas de course. Le Survivant jetait de temps à autre des regards à sa montre, ce que la jeune fille pouvait comprendre : la dernière lubie de Hagrid risquait de lui faire rater son rendez-vous avec Sirius. S'ils n'arrivaient pas bientôt à destination, elle lui dirait de faire demi-tour et trouverait un moyen de ne pas se faire voir pour pouvoir lui dire ce qu'Hagrid mijotait…
Mais lorsqu'ils eurent marché assez loin autour de la Forêt interdite pour que le château et le lac soient hors de vue, ils entendirent soudain quelque chose. C'étaient des voix d'hommes qui criaient... Puis un rugissement assourdissant retentit dans la nuit…
Hagrid entraîna Madame Maxime derrière un bosquet d'arbres et s'arrêta là. Harry et Emerald les rattrapèrent et attendirent derrière eux. Pendant un instant, la demoiselle crut voir des feux de joie autour desquels plusieurs personnes s'affairaient. Mais en regardant mieux, elle resta bouche bée.
Des dragons.
Cinq énormes dragons à l'air féroce se dressaient sur leurs pattes de derrière à l'intérieur d'un enclos fermé par d'épaisses planches de bois. Le cou tendu, ils rugissaient, mugissaient, soufflant par leur gueule ouverte, hérissée de crocs acérés, des torrents de feu qui jaillissaient vers le ciel noir à quinze mètres au-dessus du sol. L'un d'eux, d'une couleur bleu argenté, les cornes pointues, grognait et claquait des mâchoires en essayant de mordre les sorciers qui l'entouraient. Un autre, aux écailles vertes et lisses, se tortillait en tous sens, piétinant le sol de toute sa puissance. Un troisième, dont les écailles nacrées se détachaient de la pénombre, reflétant la lumière tout autour de lui, agitait les pattes, cherchant à se défaire des sorciers qui l'entouraient à coup de griffes. Un quatrième, de couleur rouge, la tête couronnée d'une curieuse frange d'épines dorées, crachait des nuages de feu en forme de champignon. Enfin, celui qui se trouvait le plus près d'eux était noir, gigantesque, et sa silhouette ressemblait à celle d'un dinosaure.
Une cinquantaine de sorciers, sept ou huit pour chaque dragon, essayaient de les contrôler, tirant sur les chaînes attachées à d'épaisses sangles de cuir qui leur entouraient les pattes et le cou. Emerald était immobile, son regard sautant d'un dragon à l'autre sans arrêt, complètement fascinée par le spectacle impressionnant de puissance et de majesté qu'ils offraient.
- Attention Hagrid, n'approchez pas ! cria un sorcier près de la palissade, tirant de toutes ses forces sur la chaîne qu'il tenait entre ses mains. Ils peuvent cracher du feu jusqu'à une distance de six mètres ! Ce Magyar à pointes peut même aller jusqu'à douze mètres.
- C'est magnifique ! dit Hagrid d'une voix émue.
- Il faut les calmer ! s'exclama un autre sorcier. Sortilèges de Stupéfixion ! Je compte jusqu'à trois !
Chacun des sorciers qui entouraient les dragons sortit sa baguette magique.
- Stupéfix ! crièrent-ils à l'unisson.
Les sortilèges de Stupéfixion jaillirent de leurs baguettes comme des fusées enflammées, explosant en gerbes d'étoiles sur les écailles des cinq dragons.
Le plus proche d'eux oscilla dangereusement sur ses pattes de derrière. Ses mâchoires s'ouvrirent largement et son hurlement s'évanouit dans le silence. Ses narines fumaient toujours mais ne jetaient plus de flammes. Puis, très lentement, l'énorme masse de muscles et d'écailles du dragon noir s'affaissa et s'effondra sur le sol dans un bruit mat. Pour sûr, c'était sans doute un très bon moyen de les… "calmer". Avec probablement aucune conséquence néfaste au réveil de ces impressionnants reptiles. Bien évidemment.
Les gardiens des dragons abaissèrent leurs baguettes magiques et s'avancèrent vers les créatures inertes dont chacune avait la taille d'une petite colline. Ils se hâtèrent de resserrer les chaînes et de les attacher soigneusement à des piquets en fer qu'ils enfoncèrent profondément dans le sol à l'aide de leurs baguettes magiques.
- Vous voulez regarder de plus près ? demanda Hagrid à Madame Maxime d'un ton enthousiaste.
Du point de vue d'Emerald, ce n'était absolument pas de refus ! Les géants s'approchèrent de la palissade et les jeunes les suivirent. Le sorcier qui avait averti Hagrid de rester à distance se retourna et bien que la demoiselle ne l'aie jamais rencontré, il avait un air familier.
- C'est Charlie, l'un des frères de Ron, lui souffla Harry.
Ah. Eh bien ça expliquait les cheveux roux et le visage qui ressemblait à celui du patriarche Weasley.
- Ça va, Hagrid ? demanda-t-il, essoufflé, en s'avançant vers eux. Ça devrait bien se passer, maintenant. On leur a fait prendre une potion de Sommeil pour les amener ici. On pensait que ce serait mieux qu'ils se réveillent dans le noir et dans le calme. Mais, comme vous avez vu, ils n'étaient pas contents, pas contents du tout…
- Qu'est-ce que vous avez comme espèces ? demanda Hagrid en regardant le plus proche des dragons — celui qui était noir — avec une expression proche de la vénération.
Les yeux de la créature étaient encore entrouverts, un éclat jaune brillait sous sa paupière noire et plissée.
- Ça, c'est un Magyar à pointes. Le plus petit, là-bas, c'est un Vert gallois commun, celui qui a une couleur gris-bleu, c'est un Suédois à museau court, le blanc là-bas, c'est un Opaloeil des antipodes et le rouge, c'est un Boutefeu chinois.
Charlie regarda autour de lui. Madame Maxime longeait la palissade en observant avec intérêt les dragons stupéfixés.
- Je ne savais pas que vous alliez venir avec elle, Hagrid, dit Charlie, les sourcils froncés. Les champions ne doivent pas savoir ce qui les attend. Elle va sûrement avertir la concurrente de Beauxbâtons, vous ne croyez pas ?
Emerald et Harry se figèrent aux mots du dragonnier. Ces dragons étaient la Première Tâche ?! Les deux jeunes échangèrent un regard inquiet.
- J'ai seulement pensé que ça lui ferait plaisir de les voir, répondit Hagrid avec un haussement d'épaules, en contemplant les dragons d'un air extasié.
- Vraiment très romantique, comme promenade au clair de lune, fit remarquer Charlie en hochant la tête.
- Cinq dragons... dit Hagrid. Alors, il y en a un pour chaque champion, c'est ça ? Qu'est-ce qu'ils doivent faire ? Les combattre ?
- Simplement réussir à passer devant eux, je crois, répondit Charlie. Nous serons prêts à intervenir avec des sortilèges d'Extinction si les choses tournent mal. Ce sont toutes des femelles. Ils voulaient des mères en train de couver, je ne sais pas pourquoi... En tout cas, je n'aimerais pas être à la place de celui qui tombera sur le Magyar à pointes. Il est aussi dangereux derrière que devant. Regardez...
Charlie montra la queue du Magyar et Emerald vit qu'elle était hérissée de longues pointes couleur bronze qui se dressaient sur toute sa longueur, séparées de quelques centimètres les unes des autres.
Cinq des camarades de Charlie s'approchèrent du dragon en vacillant sous le poids d'un tas d'énormes œufs semblables à des pierres grises, qu'ils portaient sur une couverture déployée dont chacun tenait un bout. Ils déposèrent délicatement la couverture à côté du Magyar à pointes, sous les yeux de Hagrid qui laissa échapper un gémissement d'envie.
- Je les ai fait compter, Hagrid, dit Charlie d'un ton très sérieux. Comment va Harry ? ajouta-t-il.
- Très bien, répondit Hagrid sans quitter du regard les œufs de dragon.
- J'espère qu'il ira toujours aussi bien après avoir affronté ça, dit Charlie d'un air sombre, en contemplant les créatures enfermées dans l'enclos. Je n'ai pas osé raconter à ma mère ce qu'il devait accomplir comme première tâche, elle se fait déjà un sang d'encre pour lui.
Charlie se mit alors à imiter la voix anxieuse de Mrs Weasley :
- "Comment ont-ils pu le laisser participer à ce tournoi ! Il est beaucoup trop jeune ! Je croyais qu'ils ne risquaient rien, je croyais qu'il y avait un âge minimum !" Elle était en larmes après avoir lu l'article sur lui dans La Gazette du sorcier.
Oui, c'était du Mrs Weasley tout craché. Emerald tapota le dos de Harry dans un geste compatissant en le voyant enfouir son visage dans une main. Le jeune homme jeta ensuite un œil à sa montre et lui fit signe qu'ils devaient y aller. Ils firent demi-tour sans bruit et reprirent le chemin du château. Il fallut qu'Emerald tire Harry en arrière pour lui éviter de rentrer dans Karkaroff qui s'éloignait lui aussi des dragons, ayant apparemment tout espionné.
Lorsqu'ils débouchèrent dans le parc désert, ils s'autorisèrent enfin à parler.
- Je… Je ne sais pas si je suis content de savoir ce qui nous attend. déclara le Survivant.
- Je vous comprends. Mais au moins on peut tenter de se préparer un minimum. Et on peut considérer que ça nous met sur un pied d'égalité avec les autres écoles, les directeurs ne tiendront pas leur langue.
- Cedric, réalisa Harry. Cedric ne sait pas pour les dragons.
- Eh bien vous pourrez l'avertir, dès que possible.
- Pas que ça me dérange, mais pourquoi tu le fais pas, toi ? demanda le jeune homme.
- Je suis une Serpentard. Si on doit avertir quelqu'un, il faut qu'il prenne l'avertissement au sérieux, et pas comme un piège ou une moquerie.
- Un point pour toi, concéda le Gryffondor.
Il poussa un soupir.
- Comment on va faire face à des dragons ? demanda-t-il ensuite.
- Pour l'instant, je ne sais pas, répondit Emerald, laissant sa propre inquiétude ressortir pendant un instant. Mais on trouvera quelque chose. Hermione nous aidera, et si on a besoin de plus d'aide, j'ai quelqu'un en tête.
Alors qu'ils étaient presque devant les grandes portes du château, Emerald se fit la réflexion que c'était peut-être mieux ainsi. Le premier choc était passé. S'ils avaient découvert les dragons pour la première fois mardi, elle n'aurait pas su garder son calme…
Harry pressa le pas en réalisant qu'il allait manquer le rendez-vous avec Sirius et la laissa à l'entrée des cachots, ses pas invisibles résonnant sur l'escalier de marbre alors qu'il montait à toute vitesse. Emerald se mit à marcher prudemment en direction des dortoirs, forcée de faire un détour pour esquiver un préfet qui patrouillait dans un couloir, mais finit par arriver dans la salle commune sans problème.
La demoiselle se dirigea directement vers son dortoir, où, bien heureusement, toutes les autres filles dormaient à poings fermés. Elle ouvrit les rideaux de son baldaquin pour se glisser sur le matelas et se changer, mais ne les referma pas. Il semblait évident qu'elle ne parviendrait pas à trouver le sommeil de sitôt. En levant son regard vers l'une des fenêtres, elle put voir le paysage aquatique éclairé par la lune et se mit à le contempler.
La jeune fille ne put fermer l'œil de toute la nuit. La perspective d'avoir à affronter des dragons dans moins de trois jours lui restait en tête en permanence et elle avait passé son temps à réfléchir. Une infinité de scénarios différents s'étaient succédé les uns après les autres, où la Tâche tournait à la catastrophe, ou bien s'avérait miraculeusement aisée pour une raison obscure. Emerald se sentait perdue et nerveuse.
Lorsque l'aube arriva, éclairant le fond du lac, elle décida de se lever et de passer à autre chose. Si elle voulait réfléchir convenablement, elle aurait besoin d'une tête de plus. Ou deux. Mais la première étape restait de se préparer, se réveiller un peu, et aller retrouver les Gryffondors.
La demoiselle remonta dans le hall pour voir qu'à sa grande surprise, Harry et Hermione l'y attendaient. Ils n'étaient pas aussi matinaux, d'habitude.
- Il faudra encore deux heures avant qu'ils servent le petit déjeuner, indiqua la brunette. Si on allait se promener ?
Emerald hocha la tête et leur emboîta le pas alors qu'ils quittaient le château pour sortir dans le parc. L'air était frais, la rosée du matin leur mouillait les chevilles alors qu'ils marchaient autour du lac noir.
- Alors, qu'est-ce que Hagrid voulait vous montrer ? demanda soudain Hermione.
Harry et la Serpentard échangèrent un regard, nerveux, avant que la demoiselle ne se porte volontaire, dénouant sa gorge de force avant de répondre.
- Nous allons devoir affronter des dragons, dit-elle de but en blanc.
La brunette se retourna vivement pour les regarder avec un air horrifié, son visage pâlissant à vue d'œil. Emerald se mit alors à lui raconter tout ce qu'il s'était dit entre le dragonnier Weasley et Hagrid, n'omettant aucun détail, ni même que les autres écoles étaient au courant, eux aussi.
- Comment est-ce que vous allez faire ? demanda encore Hermione, reprenant son calme peu à peu malgré son visage pâle.
- Je pensais vous demander de nous aider. Trois têtes vaudront mieux qu'une pour établir un plan d'action, répondit Emerald.
- Bien sûr que je vais vous aider ! s'exclama Hermione. Quelle question !
La Serpentard afficha un sourire fatigué.
- Merci Hermione.
- On va essayer d'apprendre comment combattre un dragon !
- Sirius sait comment faire… commenta la voix amère du Survivant.
Les filles tournèrent la tête en direction de Harry qui fixait le sol, les poings serrés.
- J'ai tout raconté à Sirius, il m'a dit qu'il connaissait un moyen de vaincre un dragon… Mais à cause de Ron, il a dû partir avant de pouvoir me le dire.
Emerald fronça les sourcils. Elle comprenait mieux la réaction du jeune homme, si cet imbécile de Ronald lui avait empêché d'accéder à une information qui aurait pu leur sauver la vie, en plus d'avoir abandonné le groupe pour son problème d'égo. Et il osait prétendre être leur ami…
- On… On s'en sortira, Harry, rassura Hermione.
- Il a aussi dit que Karkaroff était un Mangemort.
Il releva la tête et regarda ses amies droit dans les yeux.
- Karkaroff était un Mangemort, il a été relâché pour avoir passé un marché avec le ministère. Il a dénoncé d'autres Mangemorts pour qu'ils aillent à Azkaban à sa place. Bertha Jorkins, une sorcière du ministère, a disparu dans le pays où Voldemort se cache d'après ce qu'on dit. Elle savait pour le Tournoi.
- Donc on a confirmation que c'est Voldemort qui est derrière tout ça, du moins dans votre cas, réfléchit Emerald. Pour l'implication de Karkaroff, j'avoue avoir des doutes.
Voyant Harry ouvrir la bouche avec contrariété, elle leva la main.
- Souvenez-vous de Quirrell.
Le jeune homme resta immobile quelques secondes, avant de refermer la bouche et lui faire signe de parler.
- Karkaroff a vendu des Mangemorts en échange de sa liberté, donc il ne doit pas être très apprécié de ses anciens… "collègues", exposa Emerald. Et je pense que Voldemort serait plus à même d'avoir des gens fidèles à ses côtés. Il ne confierait probablement pas la mission de saboter le tournoi à un lâche qui n'a pas hésité à les trahir, lui et ses partisans. Je ne dis pas qu'il est forcément innocent, mais si on suit ce raisonnement, je pense qu'on peut lui laisser le bénéfice du doute… et laisser le professeur Maugrey le surveiller, vu qu'il a l'air d'aimer cela.
Harry poussa un soupir.
- Dans tous les cas, on va commencer par essayer de vous garder en vie, tous les deux. Au moins jusqu'à mardi soir, intervint Hermione dont la voix trahissait la peur et l'inquiétude.
Ils firent trois fois le tour du lac en s'efforçant de trouver un sortilège qui suffirait à neutraliser un dragon, mais rien ne leur venait à l'esprit et ils finirent par décider de faire un tour à la bibliothèque.
- Avant de monter faire des recherches, je propose que l'on aille manger un peu, intervint Emerald. Si je ne me trompe pas, vous ne voulez pas manquer ça, surtout vous, Hermione.
Les Gryffondors échangèrent un regard interrogateur, confus, mais suivirent la Serpentard dans la Grande Salle. Les jumeaux Fred et George étaient installés dans leur coin de la table des lions, et les trois jeunes sorciers les rejoignirent.
- Vous l'avez fait ? demanda Emerald en baissant la voix.
- Méfait accompli, ricana George avec un clin d'œil.
- De quoi vous parlez ?
Les adolescents tournèrent la tête pour voir Ron en compagnie de Dean Thomas et Seamus Finnigan, les regardant en plissant les yeux.
- Rien qui ne vous concerne, Ronald, répondit Emerald avant de commencer à se servir dans les plats.
- Mêle-toi de ce qui te regarde, Ron, répliqua Fred.
Le plus jeune fils Weasley vit ses oreilles rougir de colère et il s'éloigna à pas lourds vers l'autre extrémité de la table.
- Maintenant que le gêneur est parti, il n'y a plus qu'à attendre l'heure du courrier, sourit George.
- Pourquoi, qu'est-ce que vous avez fait ? demanda Hermione, suspicieuse.
- Vous verrez, répondit Emerald. Pour le moment, mangez un morceau tous les deux.
Pendant une quinzaine de minutes, ils n'échangèrent pas un mot. La Serpentard regardait furtivement en direction de la table des professeurs de temps à autre, gardant cependant une expression aussi neutre que possible.
Lorsque le son lointain de centaines de battements d'ailes commencèrent à se faire entendre, la Serpentard lutta pour cacher un sourire. Harry ouvrit de grands yeux avant de la regarder avec incrédulité.
- Tu l'as vraiment fait ?
- Pensez-vous, se contenta-t-elle de répondre.
Le visage du Survivant se fit soudain rayonnant, toujours sous le regard à la fois confus et suspicieux d'Hermione. Les hiboux finirent par arriver pour livrer le courrier, et Emerald pointa la table des professeurs où un hibou venait de déposer une enveloppe devant Rogue, lequel haussa un sourcil.
C'était quelque chose qu'on ne voyait que rarement, qu'un professeur reçoive du courrier qui ne soit pas l'édition du jour de La Gazette du Sorcier. Le Maître des Potions semblait tout aussi intrigué que ses collègues, mais en voyant le nom de l'envoyeur, il sembla prendre la décision de l'ouvrir sans attendre.
Il y eut une véritable explosion de fumée blanche qui engloba tout un pan de la table des enseignants, Maugrey et Lise jaillirent de leurs places à l'autre extrémité, visiblement prêts à se battre, et une odeur de barbe à papa envahit la Grande Salle. Quand la fumée commença à se dissiper, Hermione ouvrit de grands yeux.
Severus Rogue, chauve-souris des cachots, Maître des potions de Poudlard… était devenu rose bonbon de la tête aux pieds. Dans un premier temps, les élèves et professeurs semblaient trop choqués pour réagir, puis l'un des Poufsouffle de deuxième année ne put contenir un rire, entraînant une véritable frénésie dans toute l'assemblée. Le visage de Rogue devint livide alors que même ses collègues cachaient difficilement leur hilarité. Il sortit de la Grande Salle en trombe, laissant derrière lui une traînée de paillettes sur le sol.
- Vous n'avez pas fait ça ! s'exclama Hermione qui semblait ne pas y croire.
- Il a osé s'en prendre à mes amis de façon injuste, se contenta de répondre Emerald. Il vous a insulté d'une façon odieuse devant la moitié de notre année. Une leçon d'humilité était de mise.
Les yeux de la brunette se mirent à larmoyer, bien qu'elle fit en sorte d'afficher un air sévère.
- Il ne faut pas piéger les gens juste pour ça !
- Comment vous pensez que j'ai fait pour que les Serpentard cessent de s'en prendre à moi pour mon statut de sang ? demanda rhétoriquement la demoiselle.
- … merci, finit par souffler la brunette.
- Je vous en prie, sourit Emerald.
Merci aux mécènes qui me soutiennent : Andromeda, Clixia, Linewhirosa, Mariam Pizette et portgas yuwine !
