Heya ! On est le 15 et je suis pas en retard ! Miracle !
Merci à Cupid loves Flower pour le fav, ainsi qu'à yegupade pour le follow-fav ! Bienvenue dans la bande !
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture~!
Quand les jeunes gens furent calmés et eurent fini de déjeuner, ils prirent la bibliothèque d'assaut et se mirent à parcourir des centaines de pages de tous les livres concernant les dragons qu'ils avaient pu trouver.
- Sortilèges Coupe-Griffes... Traitements contre la gale des écailles... Ça, c'est pour les cinglés dans le genre de Hagrid qui veulent les conserver en bonne santé… marmonna Harry.
- Les dragons sont extrêmement difficiles à abattre en raison d'une très ancienne protection magique qui imprègne leur peau épaisse que seuls les sortilèges les plus puissants peuvent arriver à percer... Pourtant Sirius t'a dit qu'il était très facile de s'en débarrasser… réfléchit Hermione.
- Dans ce cas, essayons des livres sur les sortilèges les plus simples, dit le Survivant en refermant Les Hommes qui aimaient trop les dragons.
Il revint à la table avec une pile de livres de sortilèges divers et commença à les feuilleter systématiquement. À côté de lui, Hermione chuchotait d'incessants commentaires :
- Ça, ce sont des sortilèges de Transfert. Mais à quoi ça pourrait bien servir ? A moins de lui transférer de la guimauve à la place des crocs pour le rendre moins dangereux... L'ennui, c'est que, comme il était dit dans l'autre livre, il n'y a pas grand-chose qui puisse percer une peau de dragon... Tu pourrais toujours essayer un sortilège de Métamorphose, mais comment faire pour transformer quelque chose d'aussi gros ? Je ne suis même pas sûre que le professeur McGonagall y parviendrait... A moins qu'on s'applique le sortilège à soi-même ? Pour acquérir des pouvoirs exceptionnels, par exemple ? Mais ce sont des sorts très compliqués à jeter, nous ne les avons encore jamais étudiés en classe. Je les connais simplement parce que j'ai passé des examens blancs pour me préparer aux BUSE...
- Hermione, dit Harry entre ses dents serrées, est-ce que tu voudrais bien te taire, s'il te plaît ? J'essaye de me concentrer.
Emerald, assise avec eux, restait silencieuse alors qu'elle lisait un chapitre prometteur d'un vieux volume au cuir râpé.
- Oh non, le revoilà, pourquoi est-ce qu'il ne reste pas sur son stupide bateau pour lire ? dit Hermione d'un ton irrité.
Viktor Krum venait d'entrer dans la bibliothèque de sa démarche traînante. Il leur jeta un regard maussade et alla s'installer à l'autre bout de la salle avec une pile de livres.
- Venez, on retourne dans notre salle... Son fan-club ne va pas tarder à débarquer et à nous glousser dans les oreilles...
Alors qu'elle regardait les Gryffondor partir rapidement, Emerald s'approcha de l'athlète qui semblait déçu en voyant qu'ils s'en allaient.
- Ils n'ont rien contre vous, rassurez-vous monsieur Krum. Mais ils savent que vous n'êtes jamais seul et ont besoin de se concentrer.
- Je comprrrends, Emerrraud, acquiesça-t-il. Merrrci de m'avoirrr prrrévenu.
La Serpentard lui adressa un salut de la tête, ne voulant pas non plus s'attarder. Une bande de filles venait d'arriver sur la pointe des pieds et lui lançait de sales regards. L'une d'elles portait autour de la taille une écharpe aux couleurs de la Bulgarie.
- Bonne journée, adressa-t-elle à l'athlète avant de s'en aller d'un pas rapide.
Leurs recherches n'avaient mené à rien. Ils étaient désormais lundi matin, juste avant les cours, et la jeune fille comme le Survivant se sentaient malades. Leur seule mince consolation était que Rogue n'était pas réapparu depuis l'incident de la veille.
Les jeunes gens quittèrent leur place pour se rendre dans leurs classes respectives. La demoiselle devait aller en Histoire de la Magie et les Gryffondors avaient un cours de botanique, ils se séparèrent donc à l'entrée de la Grande Salle.
Pourtant, alors qu'elle continuait de monter, Harry lui passa devant dans un couloir où il n'était pas censé être… La Serpentard se mit à le suivre, curieuse, avant de le voir saboter le sac de Cedric Diggory dans le couloir des Enchantements, dans le but de séparer le Poufsouffle de son groupe d'amis. Pas mal, Potter.
Elle attendit au détour du couloir pour ne pas être vue des garçons et écouta.
- Salut, dit Cedric en ramassant son Manuel de métamorphose avancée qui était à présent taché d'encre. Mon sac vient de se déchirer... Un sac tout neuf...
- Cedric, dit Harry. La première tâche, c'est d'affronter des dragons.
- Quoi ? dit Cedric en levant la tête.
- Des dragons, répéta Harry en parlant très vite. Il y en a quatre, un pour chacun et il faut arriver à passer devant eux sans se faire brûler.
Il y eut un moment de silence et Emerald tourna la tête lorsqu'elle entendit le pas claudiquant du professeur Maugrey qui lui fit signe de garder le silence. Il semblait faire très attention à ce que sa jambe de bois ne fasse pas trop de bruit en touchant le sol et se mit à écouter la conversation, lui aussi.
- Tu es sûr ? dit Cedric à voix basse.
- Absolument certain, je les ai vus.
- Mais comment l'as-tu découvert ? Normalement, on ne doit pas savoir...
- Peu importe, dit précipitamment Harry.
Hagrid aurait des ennuis s'il révélait la vérité.
- Mais je ne suis pas le seul à savoir, poursuivit-il. Emerald aussi, et Fleur et Krum doivent sûrement être au courant à l'heure qu'il est. Maxime et Karkaroff ont vu les dragons, eux aussi.
Il y eut un moment de silence uniquement perturbé par Diggory qui se relevait.
- Pourquoi tu me dis ça ? demanda-t-il d'un air soupçonneux.
Emerald ferma les yeux en poussant un soupir silencieux. Visiblement ça n'aurait pas changé grand-chose que ce soit elle qui lui dise.
- C'est simplement... plus juste, non ? entendit-elle Harry répondre. Maintenant, on sait tous ce qui nous attend... Nous sommes à égalité…
Maugrey fit signe à Emerald de rester là où elle était et s'approcha des garçons, ne s'embarrassant plus d'être discret.
- Viens avec moi, Potter, grogna-t-il. Toi, tu t'en vas, Diggory.
Emerald se pencha pour voir Harry regarder Maugrey avec appréhension. Elle-même ne comprenait pas vraiment ce qu'il leur voulait, honnêtement…
- Heu... professeur, j'ai un cours de botanique… tenta le jeune homme.
- Aucune importance, Potter. Viens dans mon bureau… Coldstone, avec nous.
Ils passèrent devant la demoiselle qui leur emboîta le pas, haussant simplement les épaules quand le Survivant lui lança un regard interrogateur. Maugrey voulait-il savoir comment il avait découvert les dragons ? Irait-il voir Dumbledore pour dénoncer Hagrid ou se contenterait-il de sanctionner les jeunes sorciers ?
Maugrey les fit entrer dans son bureau et referma la porte. Lise se trouvait dans un coin, appuyée contre un meuble. Puis il se tourna vers eux et les regarda de ses deux yeux, le magique sur Emerald et le normal fixé sur Harry.
- C'était très loyal de ta part, ce que tu viens de faire, Potter, dit Maugrey à voix basse.
Harry ne sut visiblement pas quoi répondre. Emerald pouvait le comprendre, elle non plus ne s'était pas du tout attendue à une telle réaction. Néanmoins, ça restait appréciable.
- Asseyez-vous, dit Maugrey.
Les deux jeunes obéirent, et le jeune homme se mit à observer la pièce. Vrai qu'il n'y était pas encore venu depuis que l'auror à la retraite s'y était installé. Le bureau était plein d'objets extrêmement étranges que Maugrey avait dû utiliser à l'époque où il était Auror.
Il y avait sur sa table une sorte de grosse toupie en verre craquelé, un scrutoscope. Dans un coin, sur une petite table, était posé un objet qui ressemblait à une antenne de télévision en or, particulièrement contournée, qui émettait un léger bourdonnement. Un miroir, ou quelque chose de semblable, était accroché au mur, mais il ne reflétait rien. On y voyait se mouvoir des silhouettes sombres dont aucune ne se dessinait nettement.
- Tu t'intéresses à mes détecteurs de magie noire ? dit Maugrey qui observait Harry avec beaucoup d'attention.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Harry en montrant l'antenne d'or.
- Un Capteur de Dissimulation. Il se met à vibrer dès qu'il décèle mensonges ou trahison... Ici, bien sûr, il ne sert à rien. Il y a trop d'interférences — c'est plein d'élèves qui inventent des mensonges pour essayer de ne pas faire leurs devoirs. Il n'a pas arrêté de bourdonner depuis que je suis arrivé au château. Et j'ai dû neutraliser mon Scrutoscope parce qu'il sifflait sans cesse. Il est très sensible, il peut capter ce qui se passe à plus d'un kilomètre à la ronde. Bien entendu, il est possible qu'il capte aussi d'autres choses que de simples histoires de collégiens, ajouta-t-il dans un grognement.
- Et le miroir, il sert à quoi ?
- Oh, ça, c'est une Glace à l'Ennemi. Tu les vois, là, qui rôdent tout autour ? Je ne risque pas grand-chose tant que je ne vois pas le blanc de leurs yeux. Et à ce moment-là, j'ouvre ma malle.
Il laissa échapper un petit rire guttural en montrant du doigt la grande malle qui se trouvait sous la fenêtre. Elle comportait sept serrures alignées les unes à côté des autres.
Emerald se demanda un instant ce qu'elle pouvait contenir quand Maugrey posa une question qui les ramena brutalement à la réalité.
- Alors... Vous êtes au courant, pour les dragons ?
La jeune fille retint une grimace. C'était la question qu'il fallait redouter. Mais Harry n'avait pas dit à Cedric que Hagrid avait violé le règlement et Emerald savait qu'il ne le dirait pas davantage à Maugrey.
- Oh, ça n'a pas d'importance, reprit Maugrey qui s'assit et poussa un grognement en tendant sa jambe de bois. Tricher fait partie des traditions du Tournoi des Trois Sorciers. Personne ne s'en est jamais privé.
- Je n'ai pas triché, répliqua sèchement Harry. Je l'ai découvert par... par une sorte de hasard.
Maugrey eut un sourire.
- Je ne t'accuse pas, mon bonhomme. Je l'ai dit à Dumbledore dès le départ, il peut avoir toute l'élévation morale qu'il voudra, ce n'est pas pour ça que Karkaroff et Madame Maxime chercheront à l'imiter. Ils ont sûrement dit tout ce qu'ils savaient à leurs champions. Ils veulent gagner. Ils veulent battre Dumbledore. Ils aimeraient bien prouver que ce n'est qu'un homme.
Maugrey eut un rire rocailleux et son œil magique se mit à tourner à une telle vitesse qu'Emerald préféra détourner les yeux pour ne pas être malade.
- Alors, vous avez une idée de la façon dont vous allez vous y prendre pour affronter vos dragons ? demanda Maugrey.
- Non, avoua Harry.
- Bon, je ne vais pas te donner le moyen d'y arriver, dit Maugrey d'un ton bourru. Je ne veux pas faire de favoritisme, moi. Je vais simplement te donner des conseils d'ordre général. La première chose, c'est d'exploiter tes propres forces.
- Je n'en ai pas, dit Harry presque machinalement.
Emerald lui mit une légère claque à l'arrière de la tête à ces mots, ignorant le regard noir que lui renvoya le jeune homme.
- Merci de ton intervention, Coldstone, grogna Maugrey, Potter, si je te dis que tu en as, c'est que tu en as. Réfléchis un peu. En quoi es-tu le meilleur ?
Harry sembla se concentrer un peu.
- En Quidditch, finit-il par déclarer d'un air sombre. Et je ne vois pas en quoi ça peut m'aider...
- Exact, dit Maugrey en le regardant fixement, son œil magique presque immobile. Tu sais magnifiquement voler sur un balai, d'après ce qu'on m'a dit.
- Oui, mais... Je n'ai pas le droit d'avoir un balai, je n'aurai que ma baguette magique...
- Mon deuxième conseil, l'interrompit Maugrey d'une voix forte, c'est d'utiliser un sortilège très simple qui te permettra d'obtenir ce dont tu as besoin.
Harry le regarda sans comprendre. Emerald fronça légèrement les sourcils, avant de se mettre à hocher lentement la tête. C'était malin.
- Allons, mon bonhomme, murmura Maugrey. Essaye de relier les choses entre elles... Ce n'est pas si difficile...
Et le déclic se fit. Le visage de Harry s'éclaira et Maugrey le congédia, lui donnant un mot pour qu'il puisse aller à son cours de botanique. La porte se referma derrière le Survivant et Emerald se retrouva seule avec les deux adultes.
- Le règlement dit que les professeurs n'ont pas le droit de nous aider, pointa la jeune fille.
- Le règlement n'a pas pris en compte qu'il y aurait des gamins dans un tournoi destiné à des sorciers majeurs, répondit Maugrey dans un grognement.
- Maugrey, je prends le relai, intervint Lise.
Le professeur lui fit signe d'y aller, et se leva avant de sortir de son bureau en claudiquant. L'auror aux cheveux bleus s'installa donc à la place de son mentor et se pencha en avant.
- Je vais difficilement pouvoir tenir le même discours qu'à Potter, vos capacités sont trop différentes.
- Vrai, je ne joue pas au Quidditch, répondit Emerald avec un air neutre.
L'auror esquissa un léger sourire amusé, avant de reprendre.
- La plupart de tes professeurs semblent avoir une bonne opinion te concernant. Enfin, Pomfresh et Rogue mis à part. Mais tu ne reste qu'en quatrième année. Je te conseillerai de te concentrer sur tes études parallèles.
Emerald haussa un sourcil. Elle savait pour l'alchimancie ?
- De quoi parlez-vous ? brava l'adolescente.
- Une élève à l'origine de la blague sur ce cher professeur Rogue étudie forcément autre chose que son cursus scolaire, répondit Lise avec un air de plus en plus amusé.
Emerald sentit le rouge lui monter aux joues. Elle était au courant… sapristi. Néanmoins le sourire de l'auror ne resta pas bien longtemps.
- Prépare-toi autant que possible à devoir improviser avec tes connaissances. Essaie de prévoir tout ce que tu peux, mais surtout, fais en sorte de ne pas te retrouver prise au dépourvu.
La Serpentard resta silencieuse, mais finit par hocher la tête.
À l'heure du déjeuner, Emerald se retrouva seule. Harry et Hermione n'étaient nulle part en vue. Et pour le reste de la journée, elle ignorait totalement où ils se trouvaient. Malefoy se fit donc un plaisir de lui coller au train alors qu'elle cherchait un moyen de le semer pour s'isoler et s'entraîner dans son coin. Elle ne l'avouerait pas, mais elle se sentait blessée d'avoir été abandonnée ainsi par ses amis.
Cependant, elle savait qu'il était question de vie ou de mort pour son meilleur ami, alors elle ne leur en tenait pas rigueur.
Incapable de semer Malefoy, elle se résolut à s'installer dans la bibliothèque pour au moins avoir droit à un peu de silence de sa part, au lieu de son habituel monologue sur son rang social. Elle ne fut pas tellement surprise d'y trouver Krum et ses éternelles groupies.
- Bonjourrr Emerrraud, salua-t-il.
- Bonjour monsieur Krum.
- Tes amis ne sont pas avec toi ?
- Malheureusement, je ne sais pas où ils sont. Comment allez-vous ?
Malefoy semblait stupéfait de la voir discuter aussi tranquillement avec l'idole d'une bonne partie des fans de Quidditch britanniques. Les groupies de l'athlète murmuraient entre elles, sans doute pour la maudire, mais elle n'en avait rien à faire.
- Je vais bien, merrrci. Prrrête pourrr demain ?
- Plus ou moins, je croise les doigts.
Finalement, plutôt que de travailler sur ses devoirs, elle passa la soirée à discuter avec le bulgare, Malefoy s'incrustant dans la conversation de temps à autre. Quand la bibliothèque dût fermer, elle descendit dans son dortoir où elle fut enfin seule et décida de s'accaparer toute la réserve d'eau chaude du château en allant prendre une douche.
Le lendemain matin était le jour de la Première Tâche. Emerald se réveilla avec la boule au ventre et dût se tenir devant un miroir de longues minutes pour parvenir à afficher sa poker face habituelle. Elle se refusait à montrer sa peur à qui que ce soit. Lorsqu'elle sortit des cachots pour aller prendre son petit déjeuner, il régnait dans le château une atmosphère de tension mêlée d'excitation. Les cours devaient cesser à midi pour donner aux élèves tout le temps de se rendre à l'enclos des dragons — mais, bien entendu, ils ignoraient encore ce qu'ils allaient découvrir là-bas.
Emerald avait l'impression de marcher sur la corde raide, trop déconnectée de ce qui l'entourait pour faire attention aux menaces et aux vœux de blessure grave qu'on crachait sur son passage. Quand elle trouva Harry et Hermione à la table des Gryffondors, elle se sentit un peu plus lucide, et peut-être un peu rassurée en constatant qu'elle n'était visiblement pas la seule à avoir peur.
Le temps parut s'écouler à une vitesse ahurissante. Il lui semblait que seulement vingt minutes s'étaient écoulées lorsqu'elle s'assit à table pour déjeuner avec ses amis... Puis, brusquement, le professeur McGonagall se précipita vers eux alors qu'ils étaient encore à table. Tous les regards se tournèrent dans leur direction, Emerald sentit son estomac se nouer.
- Potter, Coldstone dit McGonagall, les champions doivent se rendre dans le parc dès maintenant... Vous devez vous préparer pour votre première tâche.
- D'accord, dit Harry en se levant.
Sa fourchette tomba sur son assiette avec un petit bruit métallique alors que la Serpentard se levait à son tour, gardant miraculeusement son expression neutre malgré son visage plus pâle que d'habitude.
- Bonne chance, leur murmura Hermione. Vous verrez, tout se passera très bien.
- Ouais, répondit Harry d'une voix blanche.
Ils quittèrent la Grande Salle avec le professeur McGonagall. Elle aussi semblait très différente. Elle avait l'air aussi anxieuse qu'Hermione et, lorsqu'ils furent sortis dans la fraîcheur de novembre, elle leur mit une main sur l'épaule à chacun.
- Ne paniquez surtout pas, dit-elle. Gardez la tête froide... Il y a des sorciers qui sont là pour contrôler la situation si les choses ne se passent pas bien... L'essentiel, c'est que vous fassiez de votre mieux, personne n'aura une mauvaise opinion de vous si vous ne réussissez pas... Ça va, vous êtes bien ?
- Ça va très bien, répondit machinalement Harry.
- De même, renchérit Emerald.
Elle les emmenait à présent vers l'endroit où étaient rassemblés les dragons, à la lisière de la forêt mais, quand ils s'approchèrent du bosquet d'arbres derrière lequel se trouvait l'enclos, une tente qui n'était pas là avant y avait été dressée, cachant les dragons.
- Vous devrez entrer là avec les autres champions et attendre votre tour, dit le professeur McGonagall d'une voix un peu tremblante. Mr Verpey vous attend sous la tente... Il va vous expliquer la... la procédure à suivre... Bonne chance.
- Merci, répondit Harry, d'une voix blanche et lointaine.
- Merci professeur, souffla Emerald.
Le professeur McGonagall les laissa devant la tente et ils entrèrent à l'intérieur.
Fleur Delacour était assise dans un coin, sur un tabouret de bois. Le front moite, elle avait perdu son air assuré et paraissait plutôt pâle. Viktor Krum semblait plus renfrogné que jamais, ce qui devait être sa façon d'exprimer son appréhension. Cedric Diggory, lui, faisait les cent pas. Lorsque Harry entra, il lui adressa un petit sourire. Harry sourit à son tour, mais il était évident que c'était plus nerveux qu'autre chose.
- Ah, mais qui voilà ! Harry ! s'exclama Verpey d'un ton joyeux en se tournant vers lui. Entre, entre, fais comme chez toi !
Au milieu de tous ces champions au teint livide, Verpey avait l'air d'un personnage de dessin animé haut en couleur. Il était vêtu d'une vieille robe de Quidditch aux couleurs d'une équipe qu'Emerald ne connaissait pas.
- Ça y est, tout le monde est là. Il est donc temps de vous mettre au courant ! dit Verpey d'un ton enjoué. Lorsque le public se sera installé, je vous demanderai de piocher à tour de rôle dans ce sac.
Il leur montra un petit sac de soie pourpre qu'il agita devant eux.
- Vous y prendrez chacun un modèle réduit de la chose que vous devrez affronter tout à l'heure ! Il y en a différentes... heu... variétés, vous verrez. Il faut aussi que je vous dise autre chose... oui... voilà... votre tâche consistera à vous emparer d'au moins trois de leurs œufs !
Emerald resta parfaitement immobile, ou plutôt paralysée, tandis que Harry regardait autour de lui. Cedric hocha la tête pour montrer qu'il avait compris et recommença à faire les cent pas. Il avait le teint légèrement verdâtre. Fleur Delacour et Krum n'eurent aucune réaction. Ils craignaient peut-être que le seul fait d'ouvrir la bouche les rende malades. C'était en tout cas ce que la Serpentard elle-même ressentait. Mais eux, au moins, s'étaient portés volontaires pour le tournoi…
Et soudain, des centaines d'élèves affluèrent au-dehors. On entendait le martèlement de leurs pas devant la tente, leurs conversations surexcitées, leurs rires, leurs plaisanteries...
- Les dames d'abord, dit un Verpey enthousiaste en présentant le sac à Fleur Delacour.
Elle y plongea une main tremblante et en retira un minuscule modèle miniature de dragon, parfaitement imité — c'était un Vert gallois. Le chiffre « deux » était accroché autour de son cou. Devant l'expression de Fleur, qui ne manifesta aucune surprise mais plutôt une détermination résignée, Emerald sut qu'ils avaient vu juste : Madame Maxime lui avait dit ce qui l'attendait.
Il se produisit la même chose avec Krum. Il sortit le Boutefeu chinois aux couleurs écarlates. Le chiffre « trois » était accroché autour de son cou. Krum n'eut même pas un battement de cils, il se contenta de regarder le sol.
À son tour, Cedric glissa la main dans le sac et en sortit le Suédois à museau court, aux couleurs gris-bleu. Il portait le chiffre « un » autour du cou. Harry plongea la main dans le sac et prit le Magyar à pointes, qui portait le numéro « quatre ». Lorsque Harry le regarda, le dragon miniature étendit ses ailes et lui montra ses crocs minuscules.
- Eh bien, nous y voilà ! dit Verpey.
- Euh… Vous avez oublié Emerrraud, signala Krum.
- Ah ? Ah oui ! Toutes mes excuses miss…
La demoiselle leva les yeux au ciel.
- Coldstone.
- Miss Coldstone, c'est ça !
Il lui tendit le sac, mais Emerald savait déjà quel serait son dragon. L'Opaloeil portant la mention "5" agita nerveusement des ailes dans la paume de sa main.
- Voilà ! reprit Verpey. Vous avez chacun tiré au sort le dragon que vous devrez affronter et le chiffre que chacun porte autour du cou indique l'ordre dans lequel vous allez accomplir cette première tâche. Cependant, nous n'en avons pas encore fini…
Les champions affichèrent tous une expression plus ou moins perplexe. Il y avait quelque chose de plus ?
- Il y a eu des euh… modifications à l'épreuve, vous allez donc devoir tirer au sort des handicaps, expliqua Verpey en prenant un autre sac.
De nouveau, Fleur fut la première à piocher et à lire le parchemin qu'elle venait de tirer.
- Je ne peux utiliser qu'une main ?
- La main de votre choix sera attachée dans votre dos, acquiesça gravement Verpey.
- Je serrrai sourrrd, indiqua Krum en montrant son propre parchemin.
- Et moi je serai à cloche-pied ? s'étonna Cedric. Qui a créé ces handicaps ?
- Euh… fit Verpey nerveusement. Et pour toi Harry ?
- Je dois faire un alexandrin à chaque fois que je veux jeter un sort, dit le Survivant avec un sourire nerveux.
- Et donc Miss Coldstone…
- Je… serai muette.
Emerald regardait son parchemin avec l'impression d'avoir quitté son propre corps. Sans sa voix elle ignorait totalement si elle serait capable d'utiliser la moindre formule…
- Mais… Les informulés ne sont enseignés qu'à partir de la sixième année ! protesta Diggory. Si elle est muette elle ne pourra pas utiliser sa baguette du tout, c'est de la folie !
Harry pâlit sévèrement et regarda Emerald avec une expression de panique… qu'elle ne lui rendit pas. Elle se sentait… déconnectée. Résignée, même. Ses yeux verts parcoururent les visages inquiets des quatre autres champions et de l'organisateur qui semblait au comble du malaise.
- J'irai bien, s'entendit-elle affirmer avec un calme olympien. Ne vous inquiétez pas pour moi.
- Si vous le dites, Miss Coldstone… Maintenant, il va falloir que je vous quitte car c'est moi qui fais le commentaire. Mr Diggory, vous êtes le premier. Lorsque vous entendrez un coup de sifflet, on vous lancera un sort, vous sortirez de la tente et vous entrerez dans l'enclos où vous attendra le dragon, d'accord ? Harry ? Est-ce que je pourrais te voir un instant ?
- Heu... oui, dit Harry, confus et sous le choc.
Il sortit de la tente avec Verpey et Emerald sentit une vague de froid s'emparer d'elle. Sous les regards fixes des trois autres champions, elle partit s'asseoir, toujours aussi calme.
Le coup de sifflet retentit et Cedric se figea un instant, avant de sortir de la tente où une voix se fit entendre malgré les cris assourdissant de la foule qui accueillait le champion. Harry revint dans la tente au même moment et se dirigea immédiatement vers la Serpentard.
- E-Emerald, je… Est-ce que ça va ?
- Je vais bien, Harry. Merci de vous inquiéter.
- Mais le mutisme… Tu ne pourras pas utiliser la magie…
- Je sais.
Le Survivant semblait déconfit alors qu'il se laissait tomber sur le tabouret avoisinant celui de la demoiselle.
Assis là, immobiles, ils entendaient la foule crier... hurler... pousser des exclamations... retenir son souffle au spectacle des efforts de Cedric pour passer sans dommage devant le Suédois à museau court. On aurait dit que les spectateurs ne formaient plus qu'une seule et même entité aux têtes multiples qui réagissaient toutes d'une même voix. Krum continuait de regarder le sol. Fleur, elle aussi, s'était mise à faire les cent pas autour de la tente, sur les traces de Cedric. Et les commentaires de Verpey ne parvenaient qu'à rendre les choses plus terribles encore... « Oh, là, là ! C'était tout juste, vraiment tout juste... On peut dire qu'il prend des risques, celui-là ! Très belle tentative. Dommage qu'elle n'ait rien donné ! »
Enfin, un quart d'heure plus tard, ils entendirent le rugissement assourdissant de la foule qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : Cedric avait réussi à passer devant le dragon et à s'emparer de ses œufs.
- Bravo ! Vraiment très bien ! hurlait Verpey. Voyons maintenant les notes des juges !
Mais il n'annonça pas les notes.
- Encore trois autres concurrents, à présent ! s'écria Mr Verpey tandis que retentissait un autre coup de sifflet. Miss Delacour, s'il vous plaît !
Fleur tremblait de la tête aux pieds. En la voyant sortir de la tente la tête haute, la main crispée sur sa baguette magique, Emerald ressentit plus de sympathie pour elle qu'elle n'en avait éprouvé jusqu'à présent. Il ne restait plus que Krum, Harry et elle.
Et tout recommença...
- Oh, voilà qui n'était peut-être pas très prudent ! entendaient-ils Verpey crier d'un ton ravi. Oh, là, là... presque ! Attention, maintenant... Mon Dieu, j'ai bien cru que ça y était !
Dix minutes plus tard, ils entendirent une nouvelle fois la foule exploser en un tonnerre d'applaudissements... Fleur avait dû également réussir. Il y eut un silence pendant qu'on montrait les notes qu'elle avait obtenues... puis de nouveaux applaudissements... et enfin, un troisième coup de sifflet retentit.
- Voici à présent Mr Krum ! s'exclama Verpey.
Krum sortit de son pas traînant, laissant les jeunes sorciers seuls dans la tente.
- Comment tu fais pour être aussi calme ?! explosa soudainement le jeune homme.
Emerald releva la tête, toujours aussi neutre, et peut-être un peu surprise de le voir réagir ainsi.
- Harry, ce sont les règles. Je n'ai pas d'autre choix que de faire avec, répondit-elle calmement.
- Mais c'est de la folie ! Te mettre face à un dragon sans pouvoir utiliser ta magie… Tu pourrais mourir !
- J'ai grandi au milieu des morts, Harry, répondit-elle. J'ai toujours su que mon jour viendrait. Et si ce jour doit être aujourd'hui, alors je suis satisfaite de la vie que j'ai menée jusqu'à maintenant.
Le jeune homme se leva d'un bond de son tabouret.
- Je refuse de te laisser dire ça !
Emerald se leva à son tour.
- Tout va bien, Harry, affirma-t-elle.
Le Survivant la regarda de haut en bas, restant fixés sur ses mains. Baissant le regard à son tour, elle vit qu'elles tremblaient. Elle les cacha rapidement dans les poches de sa robe de sorcière. Un long silence entrecoupé des commentaires de Verpey s'installa entre eux, durant lequel elle n'osa pas relever la tête. Elle avait horreur de se montrer vulnérable.
Harry finit par s'avancer, et contre toute attente… la prit dans ses bras.
La Serpentard eut besoin de quelques secondes pour réaliser ce qu'il se passait.
- H-Harry ?
- On va s'en sortir tous les deux, souffla-t-il. Tu me l'as promis, alors s'il te plaît, fais tout ce que tu peux pour rester en vie.
La jeune fille sentit ses yeux larmoyer alors qu'elle sentait sa façade s'écrouler et finit par sortir les mains de ses poches pour rendre son étreinte au Survivant.
- J'ai peur… avoua-t-elle d'une voix tremblante. J'ai vraiment très peur…
Les jeunes gens sursautèrent lorsqu'ils entendirent le Boutefeu chinois émettre un horrible hurlement tandis que la foule retenait son souffle.
- On peut dire qu'il n'a pas froid aux yeux... et... Mais oui, il a réussi à s'emparer de son dernier œuf !
Les applaudissements retentirent avec tant de force dans l'atmosphère glacée de l'hiver qu'ils semblèrent la briser comme du cristal. Krum avait fini. À tout moment, ce serait le tour de Harry.
Emerald se fit violence pour se séparer du jeune homme et lui lança un regard féroce.
- Montre-leur ce dont tu es capable, lui dit-elle.
Le jeune homme hocha la tête et se dirigea d'un pas raide vers la sortie de la tente. Emerald se rassit et écouta attentivement ce qu'il se passait. Verpey commenta le sortilège d'attraction efficace de Harry et de son bel Éclair de Feu.
- Mille méduses ! Voilà qui s'appelle savoir voler ! Vous avez vu cela, Mr Krum ?
Les "oooh" et les "aaaah" de la foule rendait la jeune fille plus nerveuse à chaque seconde.
- Oooh ! Voilà qui aurait pu faire très mal !
- Potter, je vais te tuer… marmonna-t-elle entre ses dents.
Après seulement quelques minutes, elle entendit la foule exploser à nouveau, et bien qu'elle fut surprise du peu de temps qu'il lui fallut, elle s'en trouva grandement rassurée lorsqu'elle entendit le commentaire de Verpey.
- Regardez ça ! Non mais regardez ça ! hurlait-t-il. Notre jeune champion a été le plus rapide pour s'emparer de ses œufs ! Voilà qui va faire monter les paris sur Mr Potter !
La jeune fille poussa un profond soupir de soulagement et se leva. Certes, Harry s'en était sorti, mais son tour restait à venir et la nervosité remontait en flèche. On parla des notes des juges, bien qu'à nouveau pas une seule ne soit prononcée, et bientôt le sifflet retentit.
Emerald respira profondément, et se prépara à sortir de la tente.
Merci aux mécènes qui me soutiennent : Andromeda, Clixia, Linewhirosa, Mariam Pizette, portgas yuwine et tactisim !