Bonjour tout le monde, voici la première histoire que je publie ici après des années (plus de dix) à lire des fanfictions sur Inazuma Eleven et à écrire des histoires sans jamais les publier.

J'ai commencé à écrire grâce à Inazuma Eleven mais j'ai continué pendant toutes ces années grâce aux autres auteurs de ce fandom, en particulier Tialepingouin, lapetiteAlice et Ygrec qui ont écrit mes coups de coeur. J'ai toujours pensé que mon écriture n'était pas assez bien pour pouvoir la partager aux autres mais en 2025, j'ai décidé de faire ce qui me plaît alors voilà ! J'espère que cet OS vous plaira, bonne lecture !

Je tiens à préciser que les personnages de la série Inazuma Eleven ne m'appartiennent pas mais sont la propriété de LEVEL-5 !

TW /

Violence sexuelle


Axel était soulagé et se sentait libéré. Tout cela était enfin fini. Alex Zabel n'était plus.

Dans la voiture qui le ramène chez lui, il observe les piétons dans la rue. Il regarde la mère qui distribue des bonbons à ses enfants, le couple enlacé à l'arrêt de bus, la bande d'amis devant le restaurant, tout ça le fait sourire, il pourrait enfin s'y consacrer à toutes ces choses.

Il laisse reposer sa tête contre la vitre de la voiture, il n'a jamais été aussi fatigué alors il se laisse bercer par les vibrations et se permet de dormir durant le reste du trajet, se réveillant pile au moment où la voiture s'arrête devant chez lui. Le chauffeur, un vieil homme moustachu, lui ouvre la porte avec un regard attendri :

- Monsieur…Blaze, il semblerait que ce soit la dernière fois que je vous conduise.

- En effet.

- Vous allez me manquer jeune homme. Merci de m'avoir laissé cette opportunité, grâce à vous, j'ai pu envoyer mes enfants à l'université et soigner ma mère malade.

- Ils vont bientôt être diplômés si mes calculs sont bons… Vous m'inviterez ? sourit l'ancien employeur du conducteur avec un sourire sincère.

- Vous viendrez si c'est le cas ?

- Avec plaisir. Et je crierais fort ! promet-il. Merci pour tout Jean-Eude pour tout.

- Reposez-vous maintenant, vous l'avez mérité.

Une sage parole qu'il n'allait pas contredire. Lorsqu'il passe la porte de chez lui, Axel est accueilli par un silence réconfortant. Il a envie d'être seul et qu'on lui foute la paix. Il était enfin de retour chez lui et plus emprisonné dans l'immense villa du cinquième secteur.

Dire qu'il détestait cet endroit était un euphémisme, Axel avait imaginé mettre le feu à l'endroit plusieurs fois. Il n'avait même pas été récupérer ses affaires lorsque la nouvelle était tombée, commissionnant Austin de se débarrasser de tout de la façon dont il le souhaitait et de garder pour lui ce qui l'intéressait. Axel était parti sans jamais se retourner, la tête haute, les épaules droites, le cœur léger et le majeur droit relevé.

Le blond balance ses chaussures, une paire de Doc Martens noires, dans un coin du hall d'entrée sans plus de considération alors qu'il avait passé les premières semaines après leur achat à marcher en évitant les flaques.

Il traverse le grand salon et monte les escaliers vers l'étage où se trouve la salle de bain en lançant sa playlist sur son téléphone avant de rapidement envoyer un message à Julia.

Il prend la seconde porte sur la droite et allume les lumières tamisées avant de se brosser les dents.

Pas qu'il en ait besoin, il veut juste être le plus propre possible. Se débarrasser de tout, comme si frotter son corps avec force effacerait tout ce qu'il s'était passé durant ces dernières années. Évidemment que non. Mais il l'avait quand même fait. Trois fois. Il avait même commencé une quatrième douche lorsqu'il avait réalisé qu'il était libre d'eux tous et que dans sa liberté, il ne voulait plus se laver autant.

Quand il sort de la cabine de douche, un demi-sourire orne son visage. Il avait réussi. Il pouvait faire ce qui lui chantait, être qui il voulait et ce soir, personne ne lui enlèverai ça. Sa première envie, c'est de mettre des habits confortables puis d'écouter de la musique à fond. Il n'avait plus à prétendre qu'il n'aimait pas le RNB des années 2000 n'était pas son genre préféré et qu'il était un grand fan de techno.

- Je n'aime pas ce parfum, déclare-t-il lorsqu'il se sèche les cheveux et qu'il aperçoit la bouteille sombre qui trône à côté de son évier.

« Un parfum pour les vrais hommes » avait décrété Gyan alors qu'il admirait le coffret. Et pour Gyan, les hommes sentaient le foret et le bourbon. Autrefois cela ne l'aurait pas dérangé mais aujourd'hui, l'odeur lui donnait des flashbacks et le rendait nauséeux. La légende du football préférait les odeurs propres et fraîches comme le savon, le citron, la lavande ou encore la mer. Son parfum préféré était un mélange de toutes ces senteurs et il eut un rictus hautain en remplaçant la bouteille chrome à l'encadré vert criard pour une bouteille transparente au liquide bleu.

- Les vrais hommes, ricane-t-il, n'ont qu'à aller se faire foutre.

La bouteille vola à la poubelle, les doc qu'il avait mises quasiment quotidiennement pendant trois ans aussi…Ah non en fait, il les aimait bien, elles resteront juste dans son placard pendant un moment.

Il aimait bien aussi les mèches bleues dans ses cheveux et avoir les oreilles percées mais pas le collier qui finit également dans la poubelle d'un coup de pied précis. Il remet son ancien collier, précieusement gardé dans un tiroir. Son dressing subit également un tri, vidé des inconfortables pantalons slim et des vestes que l'on avait choisi pour lui. Plus il avance dans son ménage, plus il se sent revenir à lui-même et quand il s'aperçoit dans le miroir, il est satisfait du résultat.

- Je m'appelle Axel Blaze, murmure-t-il.

Il n'avait pas changé grand-chose sur lui mais il reconnaissait enfin l'essence du passionné footballeur qu'il était et plus celle du chef corrompu.

Un frisson d'excitation le parcourt, il avait tellement pris l'habitude de se présenter en tant qu'Alex Zabel qu'il en avait presque oublié son vrai prénom. Mais le monde lui ne l'avait pas oublié, au contraire. Qui pourrait oublier un tel sacrifice ? Axel Blaze était déjà légendaire avant d'abandonner sa carrière pour prendre le rôle d'Empereur Sacré mais Mark et Jude étaient aussi des légendes. Sauf que Jude et Mark ne s'étaient pas autant sali les mains que lui. Ceci dit l'un des deux comprenait plus que l'autre ce qu'il avait traversé, alors lorsqu'on avait sonné à sa porte, il avait directement su qui se tenait sur son porche.

Axel ouvre la porte avec un sourire amusé : il a pris la peine de sonner alors qu'il sait où est cachée la seconde clé.

- Je sais que tu as envie d'être seul et que tu vas me dire que tu vas bien mais tu ne voudras plus être seul une fois que tu seras dans ton lit.

Le blond ne pouvait pas contester, ce n'était pas une supposition mais une affirmation et Jude se connaissait mais le connaissait aussi comme le fond de sa poche alors il devait probablement avoir raison. Et puis, de toutes les options possibles, il était bien la meilleure.

- Je t'ai rapporté à manger.

Le libérateur du football laisse rentrer son ami, qui ne portait pas son costume habituel mais un jogging et le guide dans sa chambre qui représentait sa safe space ce soir. Ils s'installent à même le sol et Jude fait une pause dans le déballage des plats qu'il avait ramené, le doute dans la voix :

- Je t'ai commandé tes nouilles préférées de l'époque…

- Elles le sont toujours.

L'affirmation réconforte Jude, peut être que son meilleur ami n'avait pas tant changé que ça.

- Comment tu vas ?

- Je suis fatigué. Extrêmement fatigué.

- Le contraire m'aurait étonné.

- Mais je suis soulagé. C'est bizarre mais si j'étais fumeur, j'aurais eu besoin d'une clope ou trois !

Jude rit, il comprends le sentiment parce qu'il s'était déjà fait la réflexion. Cependant il ne le dit pas pour garder le focus de cette soirée sur son ami.

- Je n'avais pas compris l'ampleur que tu avais pu traverser, poursuit Axel avec un regard triste. Je suis tellement désolé.

Jude ne sait pas quoi répondre, il était toujours mal à l'aise lorsqu'on s'excusait pour ça alors il reste silencieux. Pendant un moment, personne ne parle, chacun mange son plat pendant que Natasha Bedingfield chante Pockeful of Sunshine en fond.

- Tu as vraiment cette chanson dans ta playlist ? s'étonne Jude avec un air amusé.

- J'avais envie d'écouter ça en sautant sur mon lit et puis tu es arrivé. Mais la prochaine chanson est Wonderwall si tu préfères.

- Tu mets ce que tu veux.

Jude hausse les épaules, il n'a aucun souci avec la chanson qui joue. Au contraire, il chantonne même les paroles entre deux bouchées et Axel est reconnaissant pour la présence de l'entraineur adjoint de Raimon.

- Si tu savais depuis combien de temps je rêve d'un repas simple, s'extasie Axel. De manger devant Netflix en pyjama.

- Difficile à croire vu comme tu es crispé, observe le stratège.

Sa main, chaude et rassurante, se pose sur son épaule, au même niveau que son oreille.

- Personne ne va te faire quoique ce soit, tu peux te détendre.

Alors il se laisse aller et prend le temps de savourer les nouilles qui sont meilleures que tous les plats (enfin presque) qu'on lui avait servis dans les restaurants chics de la ville. Axel n'avait jamais aimé le caviar et il trouvait le champagne trop amer ; il préférait les nouilles et une bonne bière froide.

- J'ai envie de pleurer, confie-t-il. Je peux ?

- Tu n'as pas besoin de mon autorisation… ou de celle de qui que ce soit en fait. On est chez toi.

- Eux aussi étaient chez moi et pourtant…

Jude pioche une serviette dans le sachet plastique qui contenait la nourriture et la lui tend.

- Pleure autant que tu veux.

Il prend ces mots au pied de la lettre et ne fait pas la tâche à moitié. Axel avait pleuré pendant des heures, pleurant si fort qu'il en avait vomi son repas. Jude avait observé la scène, accroupi à côté de lui, ignorant les projectiles qui avaient atterris sur son pull et se retenant de ne pas pleurer avec lui. Il devait être fort pour lui.

- Ils m'ont tout pris, chuchote Axel dans le couloir.

Il se halte et se tourne vers Jude qui voit une vision brisée d'Axel. Ses cheveux parfaits sont emmêlés tant il a passé les mains dedans, ses yeux rouges sont décorées de cernes et il tremble de tout son être comme si son propre corps était trop lourd pour lui. Jude sait qu'il va se briser alors il attend et il est là pour le soutenir quand quelques pas plus tard, le poids de la douleur le fait flancher.

- C'est tellement injuste, hurle-t-il en repoussant Jude qui se heurte au mur, pas que cela lui fasse mal. Toute ma vie, j'ai toujours été celui qui devait tout endurer pour tout le monde ! Pas une fois, pas deux fois, …

- Ce n'est pas vrai…

Jude regrette les mots aussitôt qu'ils sont sortis, pas à cause des yeux bruns d'Axel qui le fusillent du regard, mais parce qu'il sait qu'il ne peut pas le contredire. Il s'était déjà demandé si quelqu'un d'autre qu'Axel aurait pu réaliser cette immense mission.

Sur papier, il était évident que Jude était parfait pour le rôle, ce n'était rien qu'il n'avait pas déjà fait après tout ! La plus belle création de Ray Dark possédait déjà toutes les qualités requises pour le poste : le charisme, l'intelligence, la stratégie, … Il avait déjà fait ses preuves.

Mais Jude avait également un vice, il était égoïste. Il n'était pas aussi altruiste que Mark ou Axel. Pour le locsé, il était hors de question de sacrifier sa possession la plus chère ! Et autant qu'il détestait l'admettre, Jude n'était pas certain qu'il aurait tenu la façade longtemps. Le simple fait qu'Axel ait crée Alex Zabel démontrait que l'attaquant de feu était meilleur que lui, Alex et Axel étaient deux personnalités différentes. Et lui avait su rester fidèle à leur cause.

Le blond le sait parce qu'il émet un son à mi-chemin entre le reniflement, l'étranglement et le rire.

- Tu aurais basculé de l'autre côté, dit-il comme si c'était évident. Tu aimes le foot mais tu aimes ta personne encore plus Jude.

Jude baisse les yeux, trop honteux pour pouvoir affronter celui qui était tout son contraire.

- Tu t'es adouci avec nous. Tu es notre stratège parce que cela te permet d'avoir une certain contrôle sur nous, une position importante. La seule personne pouvant rivaliser avec toi, c'est Caleb mais Caleb s'en fiche des positions, il veut juste jouer au foot. Toi, tu veux être important et reconnu, c'est pour cela qu'il a signé au Brésil et que toi t'as joué en Europe !

Après même si la vérité faisait mal entendre, Jude n'est pas malhonnête au point de nier. Ce serait insulter l'intelligence d'Axel et on ne ment pas à un frère. Alors Jude sourit :

- Tu as raison, je suis facilement influençable.

- Tu es détestable, soupire Axel.

- J'aurais plutôt dit confortable, corrige-t-il légèrement, ce qui fait sourire son coéquipier qui roule des yeux.

- Mark n'est pas aussi impur que nous deux, cela n'aurait pas été crédible qu'il soit Empereur Sacré. Personne n'y aurait cru et le plan aurait été découvert en moins de temps qu'il en faudrait pour dire ton prénom, monologue Axel assis en tailleur. Et Caleb aurait fait un bon candidat. Avec son histoire, cela aurait été crédible et Caleb aurait bien sacrifier sa carrière pour sauver le football parce qu'il ne voulait même pas d'une carrière à la base mais Caleb n'est pas un bon acteur. Ça devait etre moi !

Il sait que Jude sait déjà tout cela mais il a besoin d'extérioriser et qu'on lui donne raison. Alors Jude lui donne raison.

- C'est vrai.

Axel se mouche bruyamment et souffle longuement :

- Espérons que ce soit la dernière fois, la prochaine fois, je ne le ferais pas.

Sentant des fourmis dans ses jambes, il se lève et boîte jusque dans sa chambre, Jude sur les talons. Axel est épuisé, il ne s'attendait pas à passer une soirée aussi morose. Pour se distraire, il ramasse les déchets de leur repas qu'il jette dans une poubelle dans le couloir et revient dans sa chambre pour se laisser tomber sur son lit.

- A quoi tu penses ? s'intéresse Jude qui est appuyé sur le mur en face.

- Au nombre de personnes avec qui j'ai couché en trois ans.

La curiosité est un vilain défaut mais qu'est-ce que Jude veut lui poser les questions qui lui brûlent les lèvres. L'ancien Empereur Sacré le voit et, parce que c'est Jude qu'il a en face de lui, lève les mains avec le nombre exact. Jude n'arrive pas à garder un visage impassible et Axel doit avouer que le voir passer par toutes les émotions est drôle.

- Tu te rappelles du moment où on a « découvert » les filles ?

Jude n'a pas ses lunettes, elles sont dans son manteau à l'entrée alors Axel ne manque pas la façon dont ses yeux sont écarquillés de gêne, ni le rose qui colore ses pommettes ou le frisson qui le parcours.

- Oh non…

Une période peu glorieuse pour Inazuma Japon, la victoire de la Coupe du Monde s'accompagnant de l'attention du monde entier pour un groupe de jeunes hommes aux hormones en ébullition. Le pauvre Percival Travis en faisait encore des cauchemars et c'était peut-être la seule personne que Jude ne savait pas regarder dans les yeux sans lunettes.

- On était au sommet du monde, les mâles ultimes sous déodorant Axe. Une belle brochette d'idiots.

- On était jeunes.

- Et bah à l'époque, je pensais avoir une addiction au…au car…au cardio mais aujourd'hui, je sais pas si j'arriverais à laisser quelqu'un me toucher.

Axel a des réserves, ils n'ont jamais parlé de choses aussi intimes. Enfin avec les yeux, jamais avec la bouche. La première fois qu'Axel avait été invité à passer la nuit chez une fille, il avait appelé Caleb pour demander conseil, oubliant que le stratège était tout aussi qualifié pour répondre à ses questions.

Jude prend place sur le lit et le conseille :

- Tu devrais voir un psy, ça t'aidera à guérir de tout ça, encourage doucement le locsé.

- T'as vu un psy toi ?

- Je le vois encore aujourd'hui. Certaines périodes sont plus faciles que d'autres. Par exemple, lorsque j'ai quitté la Royale Académie, je n'imaginais pas y revenir un jour.

Personne ne l'avait vu pleurer le soir où il avait reçu la nouvelle. Et David n'avait pas fait le lien en voyant Jude nettoyer son nouveau bureau du sol au plafond plusieurs fois avant de finalement conclure qu'il préférerait refaire la pièce, ne supportant pas l'idée de s'asseoir sur la même chaise que Ray Dark ou de poser son ordinateur sur le bureau sur lequel son corps d'adolescent avait reposé trop souvent.

Ses pensées l'envoient dans une spirale sans même s'en rendre compte et Axel le regarde ciller pendant plusieurs minutes avant de décider d'intervenir.

- Je ne sais pas qu'est-ce que je pourrais dire à un psy…

Cela fonctionne, les yeux de Jude ne sont pas sur lui mais il lui répond quand même :

- La première fois, on ne sait jamais quoi dire.

- Tu leur dis quoi toi ?

Le stratège hausse les épaules mais essaie de se souvenir ce qu'il avait pu raconter lors de ses dernières séances.

- Je raconte mes journées, comment je me sens en général, ce qui me stresse… parfois, je pleure…tu peux un peu tout faire.

- Je sais pas si j'ai le courage de tout raconter à quelqu'un…j'ai peur que mon image soit différente à leur yeux…à vos yeux.

Jude humidifie ses lèvres en réfléchissant à une réponse.

- T'as un regard différent oui, mais pas négativement tu sais. Quand on a entendu les rumeurs, Caleb et moi avons parlé à Monsieur Hillman pour le supplier d'arrêter la mission, on lui avait dit que ce n'était pas grave, que l'on trouverait un autre moyen…

Tous les joueurs d'Inazuma Japon connaissait le but de la mission mais très peu d'entre eux étaient au courant du double rôle d'Axel. Il n'y avait que Caleb, Shawn et lui-même qui le savaient et c'était mieux ainsi. Alors quand Shawn les avait appelé un soir pour l'informer des magouilles du cinquième secteur, Jude avait cru que son cœur était tombé à côté de ses chaussures.

- Je me rappelle de cette conversation. Je voulais arrêter mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas abandonner tous ces enfants

- Ce qui demande des cojones en acier. Crois-tu que l'on te jugerait pour ça ? Tu es mon frère Axel, ton pied, c'est mon pied, rappelle Jude en prenant fermement le visage d'Axel entre ses mains. Tu vomis, je te tiens. Tu pleures, j'essuie !

L'attaquant se sent d'autres larmes couler.

- Tu crois que tu pourrais rester ce soir, j'ai…

- Dois-tu demander ?

- Tu peux dormir avec moi ? j'ai...peur…

Axel a déjà partagé un lit avec Jude, une expérience qu'il s'était promis de garder unique parce que Jude bougeait trop dans son sommeil mais ce soir, il préfère endurer une tornade dans son lit plutôt que de dormir seul.

Où tu voudras.

Jude avait été là pour lui, occupant la majorité de la nuit avec des jeux vidéo, un concours de dribbles et acceptant d'aller se baigner quand son ami lui avait proposé. Axel s'était endormi au retour de leur baignade, les premiers rayons du soleil visibles dehors et le locsé s'était forcé à ne pas bouger durant son sommeil pour ne pas le déranger.

Ils sont réveillés en sursaut à peine trois heures plus tard, par le bruit de la porte d'entrée qui se refermait. C'est Caleb qui apparait dans la chambre, visiblement en pyjama et Axel le regarde, sans savoir quoi mentionner en premier.

- La clé est toujours sous le rocher, se justifie-t-il en ouvrant les rideaux et les fenêtres. Et Jude, tu savais que ce n'était qu'une question de temps avant que je n'apparaisse ! Le petit déjeuner arrive dans quinze minutes, change-toi… je t'ai pris des gouttes pour les yeux aussi.

Axel fait des allers-retours entre son réveil qui affiche un peu moins de huit heures et Caleb qui déballe un sac à dos qu'il n'avait pas remarqué, extirpant ce qui lui semble être un sac de couchage.

- Qu'est-ce qu…

- Ca vous va si je dors près de la prise ?

- Heu ouais, vas-y, abandonne-t-il en haussant les épaules. J'vais me doucher.

La douche d'Axel est rapide et quand il revient dans la chambre, une serviette sur la tête, il tombe nez à nez avec Nelly.

- On a ramené le petit-déjeuner !

A une époque, la maison d'Axel était un lieu de rassemblement donc toute l'équipe connaissait l'emplacement des clés de réserve et il était normal que ses amis viennent à l'improviste, ce qui ne l'avait jamais dérangé. Néanmoins, il ne comprenait pas pourquoi tout le monde débarquait aujourd'hui. Et il veut poser la question mais il est plus alarmé par Nelly et ses compétences culinaires inexistantes.

Cependant, il se détend lorsqu'elle poursuit :

- Je suis désolée, ce n'est pas fait maison ! On a eu un peu de mal à s'organiser entre nous donc on a commandé par facilité. Mark décharge la voiture, Austin est parti déposer Julia à l'école et viendra ensuite, Hurley arrive avec les boissons chaudes, Shawn et Nathan sont partis faire les courses, ils ne tarderont pas. Célia viendra après le travail et Camélia a travaillé la nuit, elle a promis de venir lorsqu'elle se réveillera…

Les explications vont trop vite, le blond se sent dépassé et lève la main pour l'interrompre.

- Quoi ?

C'est-tout ce qu'il arrive à balbutier.

- Shawn nous a tout expliqué hier soir, recommence-t-elle avec douceur. On ne pouvait pas te laisser seul donc on s'est arrangés pour venir te soutenir.

Les paroles de Jude lui reviennent. Un frère. Il se sentait pareil envers lui, envers eux tous mais l'espion ne s'attendait pas à autant de soutien de leur part. Alors quand Nelly le prend dans ses bras, il fond en larmes encore une fois, reconnaissant d'avoir fait la rencontre de toutes ces personnes qu'il connaissait depuis maintenant presque quinze ans.

II était donc vrai, cela demandait un village.

- Viens, allons manger !


Et voilà !

J'ai tellement hâte de lire vos retours ! A la prochaine.