Résumé: Sirius Severus et Harry fuient en catastrophe à Forks, là où les attendes leur nouvelle maison, pas toute à fait restaurée, la faute au Directeur de Poudlard et ses sombres desseins concernant le "Sauveur". Protégés par le MACUSA et par la Meute de la Push, ils espèrent être enfin à l'abri, mais rien n'est moins sur
Couple: FANFICTION SLASH! Mais j'ai envie de vous laisser la surprise pour les couples^^
Rating: Le plus haut parce que oui je ne suis pas une tendre et on va, comme toujours aborder des thèmes qui sont pas toujours joyeux et aussi des passages citronnés donc vous voilà prévenu
Disclaimers: les oeuvres originales ne m'appartiennent pas, je ne fais que m'amuser avec les personnages et l'univers comme tant d'autre
amusez vous bien!
Star light
Chapitre 26 :
« -Ils ont été incroyables ! Ils allaient à une de ces vitesse ! La neige s'envolait par paquet !... Ca faisait Vioum vioum ! Et la retombée en chandelle d'Evan ?! J'ai cru qu'il allait s'écraser !... Et la feinte de Dray !... Le dernier j'ai vraiment cru qu'il allait passer devant Evan !... Mais non ! Vlan ! Et en un clin d'oeil... »
Seth était en roue libre depuis que Jacob avait réussi à le charger dans sa camionnette. Il ne cessait de babiller, de s'extasier, sur le spectacle, digne du cirque du soleil version sorcier, que les deux attrapeurs leur avaient donné, en n'oubliant pas de faire de grands gestes et de monter le volume de sa voix d'autant plus à chaque mot, forçant son chauffeur à se mettre rapidement en mode avion.
Si Jacob eut pour ses élucubrations, un sourire à la fois indulgent et amusé, il n'oubliait pas ce qui avait résulté de ce spectacle. C'était véritablement incroyable et ça lui donnait envie de voir un vrai match de Quidditch et il était loin d'être le seul. Mais aussi et surtout, ses vilaines petites pensées avaient embrumé son esprit à voir son emprunte si extraordinaire sur un balais, comme dans tout ce qu'il semblait faire. Tout chez lui ne cessait de le mettre en émoi. Son odeur, son rire, le ton de sa voix, l'éclat métallique de ses yeux, même son arrogance !
Au point qu'il en avait oublié Edward, lui qui percevait toutes ses pensées, même les plus inavouables !
Mon Dieu ! Comment avait-il pu se laisser aller à ce point ?! Il n'y aurait jamais de grotte assez lointaine pour qu'il puisse y cacher sa honte !
Ses sentiments étaient si puissants et si contradictoires, qu'il avait du mal à se contenir. Il voulait lui appartenir corps et âme, comme certains se vouent à une divinité. Il voulait l'aimer au delà de la raison, se perdre en lui et que le monde disparaisse. Mais d'un autre côté, une petite voix lui soufflait, que ce n'était pas ce dont Dray avait vraiment besoin. Ce n'était que le reflet d'une envie primaire qui aurait tôt fait de le consumer. Il devait attendre ! Faire preuve de patience et ne pas céder au désir dévorant pour son corps et son esprit si affûté.
Dray n'avait pas besoin d'un adorateur de plus. Ils avaient été si nombreux à ne voir que son arrogance flamboyante et son verbe sulfureux, baisant ses mains et ses pieds, ne serait ce que pendant une heure ou une nuit. Mais qui avait effleuré son âme ? Qui avait cherché à découvrir la moindre de ses facettes, la moindre de ses failles ? Ses adorateurs n'avaient fait que s'abreuver de sa lumière, l'obligeant à une perfection de tous les instants, qui aurait tôt fait de le conduire à la folie.
Mais lui aussi avait connu la guerre !
Il avait perdu ses parents, avait dû s'exiler par deux fois pour être à l'abri des complots. Combien de fantômes se cachaient dans l'ombre de ses sourires et de ses extravagances ?
Il voulait être celui à qui il pourrait les confier sans rougir. Mais pas seulement ses peines, aussi ses rêves et les porter avec lui, pour mieux les voir s'épanouir.
Et c'était si difficile lorsque son corps et sa raison se combattaient si farouchement. Comme si tout son être était en train de muter encore une fois, pour être celui qu'il devait être pour son compagnon.
C'était si merveilleusement douloureux !
« -... et toi Jacob ?
-...
-Jacob ?... Mon Alpha ! »
Alors que Seth touchait doucement son bras pour le sortir de sa rêverie, Jacob eut un sursaut.
« -Oui, Seth. Moi aussi, je les aient trouvé fantastiques, répondit-il laconique. »
Le jeune Quileute fronça les sourcils. Depuis combien de temps son Alpha était il plongé dans ses pensées ? Cela faisait quelques minutes qu'il avait cessé de parler de balais pour mieux parler d'un sujet tout aussi important, les cadeaux de Noël.
« -Ça va Jake ?... Tu as l'air bizarre depuis quelques jours... »
Jacob lui jeta un regard de biais et fit mine de s'intéresser à la route.
« -Je vais bien Seth. Ne t'inquiète pas. »
Il n'était pas très convainquant et ils le savaient tous les deux.
Seth fit la moue et baissa la tête pour contempler ses chaussures, accabler par son inutilité en cet instant. Jacob avait toujours été gentil avec lui. Il aurait voulut lui être d'un plus grand secours.
« -Je sais que je ne suis pas aussi fort que Paul ou Sam, ni aussi pragmatique que Leah ou Embry. Mais tu peux compter sur moi tu sais. Je serais toujours là pour toi si tu as besoin ! »
Cette soudaine déclaration, à la fois maladroite et si sincère, attendrit le cœur et l'humeur de Jacob, qui lui sourit et leva une main pour mieux ébouriffer les cheveux du louveteau de la bande.
« -Merci loupiot, je sais que je peux compter sur toi. »
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Ce soir, Evan était seul. Edward était partit chasser avec sa famille. Sebastian et Schawn s'étaient retirés dans leur chambre pour un moment entre adulte. Il avait été vaguement question d'une version adulte du calendrier de l'avant, qui les avaient mis l'un et l'autre en joie, donnant des idées au jeune homme pour l'année prochaine.
Quand à Dray, il avait revêtit ses habits de lumière et était partit s'encanailler à Port Angeles. Il y avait transplané, une fois sorti des limites du manoir, pour une ruelle qu'ils avaient remarqué lors de leur virée shopping. Le blond avait plus que besoin d'évacuer toute la tension physique et émotionnelle qu'il avait accumulé depuis son arrivée. A coup sûr, il ne referait pas son apparition avant le lendemain, lorsqu'il aurait usé sa conquête d'une nuit jusqu'à l'épuisement.
Evan décida donc de finir tranquillement ses cadeaux de Noël et une fois fait de regarder un film que Edward lui avait conseillé, parfait pour la saison avait-il dit.
Il sortit un plateau, tandis que la bouilloire sifflait longuement. Il le garnit de pain d'épice, d'une tasse et d'une théière emplit du mélange préféré de Dray, qui n'était pas loin de devenir le sien : bruyère et lavande, avec une cuillère de miel d'acacia. Il était sur le point de recouvrir les plantes séchées d'eau chaude, lorsque des pas se firent entendre sur le perron. Il leva les yeux vers la pendule. 22H34.
Il sortit la tête de la cuisine et distingua sans peine la silhouette de Dray ouvrir la porte d'entrée, sans toutefois allumer la lumière. Mais avec la tonne de guirlande qui éclairait le porche, ce n'était pas nécessaire.
« -Je ne pensais pas te voir si tôt, lui dit il. »
En le découvrant son ami sortir nonchalamment de la cuisine, Dray eut un léger sursaut.
« -T'es pas couché ?
-Enfin, Dray ! S'exclama Evan en riant. Tu me prends pour une poule ? »
Le blond grommela quelque chose avant de ranger ses chaussures et son manteau, et de prendre la direction des escaliers, la tête trop basse pour que ce soit normal. Il fuyait même son regard et Evan nota une crispation étrange sur une de ses épaules. De plus en plus intrigué par son attitude et son mutisme grommelant, il le suivit de prêt.
« -Personne n'était à ton goût pour que tu sois déjà là ? Insista-t-il.
-Tu as remarqué que c'est souvent ceux qui en parlent le plus, qui en savent le moins ? Sauf moi s'entend... Mes mérites sont toujours justifiés... »
Le ton était toujours aussi grommelant, mais cette fois, Evan eut peur de comprendre pourquoi. On aurait dit que Dray avait du mal à articuler correctement. Comme si quelque chose l'en empêchait. Incapable de laissé le doute planer plus longtemps, il alluma la lumière et tira gentiment la manche du Serpentard pour qu'il se tourne vers lui. Ce qu'il vit alors lui arracha un cri.
« -Qui t'as fais ça ?! »
En un instant, c'était comme si la guerre venait de reprendre. Dray connaissait trop bien le ton rocailleux de sa phrase. Hors de question qu'Evan retombe dans cette violence crasse dont il avait eu tant de mal à sortir.
« -Saint Potter le retour ! Le rabroua-t-il mollement. Tu me connais, non ?... J'ai le maléfice rapide et efficace. Crois moi si je te dis qu'il est bien plus amoché que moi... Et pour plus longtemps... »
Un silence douloureux s'installa entre eux.
Dray se sentait écorché aussi bien en dedans qu'en dehors. Il avait manqué de vigilance. Il avait donné à quelqu'un l'occasion de prendre le dessus sur lui. Il avait laissé sa frustration et son envie lui faire perdre toute notion de prudence. Le prix à payer pour son manquement était bien lourd. Son ego en avait pris un coup. Son père aurait eu de quoi dire sur sa conduite indigne d'un Malefoy ! Et il aurait eu bien raison...
En rentrant, il avait espéré ne croiser personne. Ainsi nul n'aurait eut vent de son humiliation. Après tout, il y avait assez de potion dans cette maison pour faire disparaître jusqu'au dernier de ses bleus et il y avait bien plus que de simple bleu. Ce mufle n'y était pas aller de main morte. Encore un qui confondait la fougue et la sauvagerie.
Dire qu'Evan le voyait dans cet état... Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui ?
Dray s'en voulut d'autant plus lorsqu'il vit la raideur de ses membres et la flamme dans ses yeux.
Evan luttait contre la soudaine bouffée de rage qui lui incendiait les boyaux, réveillant des instincts qu'il avait pris soin de dissimuler dans les plus sombres recoins de son âme après la guerre. Comme il rêvait de faire l'éducation de celui qui avait osé porter la main sur Dray !
Allait-il céder à cette part d'ombre en lui qui réclamait le prix du sang ?... Merlin ! Pas encore ! La vengeance était un poison aussi insidieux que doux. Il ne devait pas se laisser prendre au piège !
Il prit une grande inspiration pour récupérer la pleine possession de ses moyens, empêcher ses mains de trembler, et son sang de bouillir. Puis deux, puis trois. Sans que cela ne change quoique ce soit. Il aurait dû être là ! Pourquoi était il incapable de supporter une foule aussi dense sans faire de crise de panique ? Décidément, il n'était plus bon à rien !
Se venger ne changerait rien ! Il n'avait pas été là pour Dray lors de sa sortie ! Mais il était là maintenant !
Les doigts étaient si crispés sur la manche de sa chemise, qu'ils auraient pu la réduire en lambeaux...
Finalement, il finit par lever des yeux humides sur la joue tuméfié et la lèvre fendue qui déformaient les traits dont Dray était si fier.
« -Qu'est ce qu'il s'est passé ? Murmura-t-il d'une toute petite voix. »
Dray soupira, entre lassitude et résignation. Evan n'allait pas le lâcher avant qu'il ne lui ait tout dit... Foutu pour foutu... Mais ce serait sous certaines conditions.
« -Va pour les histoires navrantes, Bambi. Mais je vais d'abord prendre une douche et... Soigner tout ça... »
Il fit un moulinet avec sa main et désigna l'ensemble de son corps. Il trouva la force d'esquisser un sourire désinvolte, mais sa blessure au visage le transforma en grimace, finissant de broyer le cœur d'Evan.
« -Je vais chercher ce qu'il faut. »
En un instant, il fila vers le laboratoire de potion dans les sous sols.
L'idée de se rendre utile, lui redonna un regain de vitalité et de sérénité. La rage et la mélancolie avaient laissé la place à son empathie et son instinct de protection. Comment Dray aurait-il pu repousser une preuve d'attachement si sincère ?
« -Prends nous de quoi boire, lui demanda-t-il avant qu'il n'ait disparu dans l'escalier. Je vais en avoir besoin, marmonna-t-il pour lui-même. »
Pendant qu'Evan rassemblait le nécessaire, en oubliant pas de rajouter une tasse sur le plateau, Dray lavait sa honte en même temps que son corps.
Il prit son temps, appréciant le filet d'eau brûlante qui délassait ses muscles endoloris. Il sortit de là vingt minutes plus tard, dans un nuage de buée senteur lavande, emmitouflé dans un peignoir moelleux à souhait, en essuyant doucement ses longs cheveux à l'aide d'une serviette.
Il trouva Evan assit en tailleur sur son lit à siroter sa tisane. Sur la table de nuit, le fameux plateau, qu'il avait agrémenté de potion et d'onguent, ainsi que d'une bouteille d'hydromel. Sans dire un mot, Dray attrapa une potion qu'il savait être un anti douleur et l'avala cul sec.
Aussitôt, la douleur dans son dos, son cou et sa mâchoire reflua, puis disparue. Être un sorcier avait bien des avantages !
Timidement, Evan se dirigea vers lui avec un baume. Il en mis d'abord sur le bout de ses doigts, puis s'approcha du visage tuméfié.
« -Je peux ? Demanda-t-il d'une toute petite voix. »
Dray se contenta d'hocher la tête en signe d'assentiment, incapable de parler ou de le regarder dans les yeux.
Avec une infinie délicatesse, Evan appliqua le baume sur sa lèvre et elle disparue presque en un instant.
« -C'est tout ? »
Malheureusement non. Dray soupira, écarta ses cheveux et fit glisser son peignoir pour laisser apparaître son dos, mais surtout son cou. Là, quelques centimètres sous l'oreille droite, il y avait une morsure assez profonde pour l'avoir fait saigner.
« -J'ai désinfecté grâce à un sortilège... marmonna Dray les yeux obstinément baisés. »
Incapable de répondre, les mâchoires serrées, les dents prêtes à grincer, Evan tentait désespérément de calmer sa respiration et sa soudaine envie de meurtre. Lorsqu'enfin il y parvint, il reprit ses soins légers comme une plume, pour ne pas risquer de le blesser d'avantage.
Lorsque la morsure ne fut plus qu'un mauvais souvenir, ne resta sur la peau diaphane que quelques bleus. Les plus gros dessinaient d'étranges formes sur son dos et sous l'omoplate. En mode automatique, Evan prit l'onguent pour les bleus et en badigeonna une bonne quantité sur la peau avant de commencer à masser. La crispation des muscles était bien plus profonde que les marques ne le laissaient paraître, au point que Dray émit un sifflement de douleur lorsqu'Evan insista sur une zone en particulier.
Un silence de plomb régnait dans la pièce, brisé par quelques soupirs et rares sifflements. Evan était concentré sur sa tâche, mais la curiosité le rongeait. Comme s'il voulait se punir de n'avoir pas été là, tout autant que soulager Dray, il prit une inspiration et dit :
« -Tu te sens de me raconter ? »
Dray eut un profond soupire avant de se servir un shot d'hydromel et de le boire avec empressement. Il avait besoin de courage.
« -C'est idiot, vraiment... Souffla-t-il. Il était... Comment tu as dis déjà ?... Ah oui ! Beaux pectoraux/pas de cerveau !... C'était pile ce dont j'avais besoin pour calmer ma frustration... Mais...Il était brusque, pas a l'écoute et... Quand il m'a mordu, je l'ai giflé... Ce qu'il n'a pas apprécié... Il m'a frappé si fort que je me suis fracassé sur le bord de la table... Heureusement, j'ai de bons réflexes et après un sortilège de confusion et de jambe en coton, je lui ai lancé un maléfice que ma... Ma mère m'avait appris... Herpès foudroyant ! … Il en a pour 6 mois à se la caler sous l'oreille... Même pisser sera une torture... »
Il finit sa tirade par un rire narquois qui broya le cœur de son infirmier de fortune. Il avait beau être dans son dos, il voyait le pli amer que prenait le coin de sa bouche et ses yeux toujours aussi fuyant. Pourquoi faisait-il encore plus d'esbroufe lorsqu'il était en position de faiblesse ?
« - Tu n'as pas à te forcer avec moi, Dray. Je ne vais pas toujours bien c'est vrai, mais... Tu as le droit de flancher, murmura-t-il en continuant de masser son dos alors que les bleus et contusions avaient totalement disparues.
-Je n'ai jamais aimé m'appesantir sur mes erreurs, même si elles sont plutôt rares...
-C'est pas de ta faute ! T'es tombé sur un salopard, ça arrive ! Pourquoi tu devrais t'en vouloir ?! »
Ses mains se mirent presque aussitôt à trembler sur la peau de son dos. La boule dans sa gorge ne cessait de grossir, de même que le feu dans son ventre. Il en avait assez ! Pourquoi s'était aux victimes de toujours se remettre en question ?! Amplifiée par ses émotions, sa magie se mit à crépiter sur le bout de ses doigts, puis se répandit dans la pièce, jusqu'à ce que les ampoules se mettent à clignoter. Aussitôt, Dray se retourna et prit son visage dans ses mains.
« -Bambi ! Stop ! »
Il resserra sa prise sur la nuque pour le forcer à le regarder dans les yeux, pourvu qu'il puisse s'ancrer à lui.
« -Si ce n'est pas de ma faute, ça n'est pas la tienne non plus ! N'as-tu pas déjà assez jouer les héros ? »
Les yeux verts perlèrent de larmes. Il avait joué les héros pour protéger ceux qui lui étaient le plus chers, ou c'est qu'on lui avait fait croire. Son héroïsme en avait sauvé si peu. Aujourd'hui c'était différent. Il pouvait choisir ses batailles, mais même ainsi, il était inutile.
« -Bambi, souffla Dray en caressant doucement ses joues qui s'humidifiaient déjà. Ne pleure pas... Tu n'étais pas là, mais ça n'aurait rien changé !... Et puis tu es là maintenant, et tout le reste du temps ! C'est tout ce qui compte ! »
Sur ces dernières paroles Dray le prit dans ses bras et le serra aussi fort qu'il le pouvait tout contre sons cœur. Ses cheveux encore humides tombèrent tels des rideaux d'or blanc sur les épaules de son ami, encore tremblant de rage et de mélancolie.
« -Je devrais être celui qui te consoles, chouina Evan contre sa poitrine.
-Tu viens de me voir dans un des moments les plus honteux et pitoyables de mon existence !... J'ai donc le droit de faire ce que je veux...
-Tu fais toujours ce que tu veux... »
A travers ses larmes, Dray distingua une pointe de rire. Il retint avec peine un soupire de soulagement et continua de bercer le brun, bien conscient que ce câlin emplit de tendresse et de réconfort, était un baume pour eux deux.
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Le matin de Noël, le ciel était bas, les nuages cotonneux et la neige semblait avoir recouvert le monde d'un épais tapis d'ouate qui rendait le silence quasi assourdissant. La lumière doré de l'aube perçait timidement les nuages et faisait miroiter la neige comme des milliers de petits diamants.
Un écrin parfait pour commencer les réjouissances des fêtes de fin d'année. Mais pour qu'elles commencent véritablement, il fallait que les deux marmottes qui dormaient à l'étage, bien en sécurité sous leur couette duveteuse, daignent se lever !
Shawn trépignait d'impatience en faisait des allers retours entre la cuisine et le salon, où attendait un petit déjeuner de Noël préparé avec amour. L'odeur des pâtisseries tendres délicatesses faites de beurre, de crème délicieusement vanillé et de chocolat intensément corsé, embaumait dans toute la maison. Sans parler de la montagne de cadeau sous le sapin. Il avait bien essayé d'y toucher pour ne plus faire durer le suspense, mais malheureusement pour lui, Evan avait laissé les fameux sortilèges de protections, qui l'empêchait d'y toucher avant que tout le monde ne soit présent. Il avait pris un énième coup de fouet magique sur le bout de doigts et le spectre de son ennemis givré, le dragon de glace, avait plané au dessus de sa tête, faisant couler une sueur froide le long de sa colonne vertébrale, lorsqu'il avait tenté une toute dernière fois de les ouvrir.
Sebastian le regardait faire avec un sourire en coin, amusé de le voir trépigner de la sorte. Ça lui rappelait le premier Noël d'Evan, alors que ses parents étaient encore en vie. Ils avaient tant attendu pour retrouver un tel bonheur. Voir son mari dans cet état gonflait son cœur d'amour.
« -Soit encore un peu patient Paddy. Ils seront bientôt levés, lui souffla-t-il à l'oreille avant de l'embrasser doucement dans le cou. »
Aberration ! Le soleil était levé ! Il était plus que l'heure ! Qu'importe qu'ils aient passé la soirée et une bonne partie de la nuit à déguster un plateau entier de petites mignardises de toutes sortes, avec des laits de poules corsés comme il se doit et autre boissons de bonne aloi, à regarder des films de Noël du plus kitsch au plus attendrissant, il était temps !
Il jeta un œil implorant à son mari qui s'installait nonchalamment sur un des canapés du salon, aussi prêt que possible du feu qui crépitait joyeusement dans la cheminée, comme indifférent à son intolérable situation.
« -Siteplait ? Chouina l'animagus. Dis qu'je peux ? »
A bout, Shawn lui fit des yeux de chiots abandonné sur l'autoroute la veille des vacances d'été. Sebastian haussa un sourcil et sourit d'avantage. Allait-il avoir pitié ? Allait-il lui donner le top ?
Après un soupire tranquille et une gorgée de son gingerbread latte, son mari finit par dire :
« -D'accord... Mais vas-y doucement ! »
Shawn n'attendit pas la fin de la phrase et se rua dans les escaliers sous sa forme de lévrier écossais, incapable de se retenir d'avantage.
Sebastian eut un hochement de tête faussement lasse. Le réveil allait être un vrai carnage, il ferait mieux de vérifier que le café était toujours bien chaud. Certains allaient en avoir grand besoin...
Après avoir monté les marches quatre à quatre, Paddy se fit rampant et aussi silencieux qu'une ombre pour se rendre du palier, jusqu'à la chambre de Dray. Par un fait exprès, ou presque, les garçons avaient dormis ensemble cette nuit. Le blond faisait sa rock star et ne disait pas grand chose sur ses sentiments très personnels, se contentant de faire de l'esbroufe, comme un certain potioniste il y a pas si longtemps, même si lui se cachait derrière son sarcasme... Pour autant, il n'était pas difficile de deviner ce qui le rendait aussi triste que les pierres. Il faisait tout pour le cacher, mais au fond de ses yeux gris, ainsi que dans le pli parfois amer de son sourire, on devinait sa profonde tristesse. Et ne parlons même pas de sa propension à rester continuellement occupé. Il était pire qu'Evan !
Ses parents lui manquaient bien sûr.
Les Malefoy étaient des aristocrates, toujours maîtres de leurs émotions et d'une élégance irréprochable, tout du moins en publique. Dans l'intimité du manoir, c'était bien différent. Les fêtes de noël étaient une véritable institution. Le trio des grands blonds se retrouvaient pour faire des pâtisseries, monter à cheval, regarder des films de noël, chanter au son du piano de la maîtresse de maison... Le repas en lui même était des plus traditionnels, mais conviviale, le tout dans un décor féerique qui vous transportait directement au pays du père noël. Sans oublier la cérémonie du 21 pour honorer la magie, lors du sabbat de Yule.
Ils avaient fait de leur mieux pour permettre à Dray de se faire de beaux souvenirs pour son premier noël sans eux, mais toute la bonne volonté du monde ne pouvait qu'adoucir temporairement la peine et le manque.
Connaissant l'orgueil de Dray, Evan lui avait dit que c'était lui qui ne voulait pas dormir tout seul le soir du réveillon, alors même qu'il avait demandé à Edward de ne pas venir. Une façon de le consoler sans qu'il soit celui qui demande. Evan n'était pas un choixpeaufloux pour rien après tout !
Un mal pour un bien en somme, puisque Shawn allait pouvoir les réveiller en même temps.
Il retint difficilement un jappement de joie et ouvrit la porte au sautant sur la poignée. Il faisait noir dans la suite de Sieur Black Junior, mais avec sa vision en temps que chien, il n'était pas difficile de se repérer. Il traversa le salon/ bureau, en prenant garde de marcher sur les tapis moelleux qui devaient coûter les yeux de la tête, pour être sûr de ne pas faire de bruit.
Une fois arrivé dans la chambre à proprement parlé, il prit une minute pour analyser la scène à la fois adorable et douce qui se jouait devant lui. Evan et Dray étaient enlacés dans le lit, agrippés l'un à l'autre comme des koalas. Leur respiration était paisible, quoiqu'un peu entravée par la couette qui ne laissé passer que quelques mèches de cheveux. C'était presque dommage de les sortir d'un si profond sommeil ! … Presque.
Il s'apprêtait à sauter sur le matelas en aboyant, mais la vague supplique de son mari lui revint en mémoire, ainsi que les menaces d'Evan la dernière fois qu'il avait osé le réveiller aussi brutalement. Sans compter qu'Evan n'était pas aussi rancunier, ni dangereusement létal que Dray au réveil. Peut être pouvait-il faire preuve d'un peu de retenue ? Si il tenait à la vie du moins...
Après un soupire résigné, il serait délicat ! Ou autant qu'il lui était possible... Alors que sa queue battait l'air avec frénésie, montrant ainsi la pression qu'il ressentait à se maîtriser, il avança doucement vers le coin du lit et attrapa un bout de couette. Il le tira en arrière, laissant les deux adolescents sans sa protection contre les courants d'air d'un matin d'hiver, malgré leur pyjama au couleur de la saison ! Shawn avait tellement insisté...
Un léger grognement se fit entendre et les deux koalas resserrèrent leur étreinte pour se garder au chaud. Shawn tourna légèrement la tête de côté, comme seul les chiens savent le faire et monta sur le lit pour se caler contre son filleul et lui colle sa truffe froide sous le nez.
Evan laissa échapper un soupire et un froncement de narines avant d'ouvrir difficilement un œil et de tomber sur un tête de lévrier écossais hirsute un peu trop prêt de son visage. Il n'eut pas le temps de sursauter que déjà Paddy lui léchait joyeusement le bout du nez.
« -T'as l'haleine menthe poivrée ? Comment c'possible... ! »
Evan enfouit son visage dans l'oreiller et soupira dedans pendant de longues secondes. Trop longues pour la patience de Shawn qui grimpa sur son dos et cala sa truffe humide dans son cou.
Le poids de son parrain sur son dos lui fit lâcher un grognement supplémentaire puis ;
« -Je sais pas si j'te déteste ou pas... Mais j'suppose que j'devrais m'estimer heureux... Tu m'as pas sauté dessus... cette fois. »
La bête fauve eut un jappement enthousiaste, tandis qu'à côté, Dray ne cessait de gesticuler à la recherche de la couette perdue. C'est qu'il était frileux, surtout le matin... Lorsqu'il se rendit compte qu'il devait se lever pour la récupérer, son incapacité chronique à articuler des mots avant sa première tasse de café, fut d'autant plus frappant.
« -Grmpfmmpff, fit-il sortant la tête de son oreiller et en ouvrant difficilement un œil. »
Pas un mot d'intelligible, pourtant la menace sous-jacente était palpable. Shawn plaqua ses oreilles sur sa tête et se ratatina sur Evan qui se retournait lentement pour le grattouiller.
« -Debout mon petit serpent à plume, murmura-t-il au blond. Il ne nous laissera pas dormir d'avantage de toute façon, alors...
-Grmmmmmmpffffff...fut la réponse. »
Evan rit devant ce manquement à la sacrosainte bienséance Malefoyenne, mais nul ne pouvait être parfait au saut du lit. Pas même lui.
« -Allez debout Blondie ! Je te servirais une cruche entière de café serré si tu es descendu dans 5 minutes, promit-il en sautant du lit avec son parrain pour éviter un incident diplomatique plus important.
-Mmmmmh, 'cord. »
Cette fois Evan rit franchement. Même chez les sorciers les miracles de noël existait. Il n'aurait jamais cru pouvoir entendre un début de mot avant la première gorgée de café de Dray, et pourtant...
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Ola mes agneaux, je suis un peu en retard pour la publication la journée a été longue !
Le prochain chapitre est en cours, j'espère pouvoir le finir a temps mais rien n'est moins sûr^^ Alors envoyez moi de bonnes ondes^^
N'HESITEZ PAS A LACHER LE COM DE L'AMOUR CA PREND DEUX SECONDES!
Des zoubis
Angel
