Gerard Argent intensifia ses manœuvres contre John Stilinski avec une précision calculée. Utilisant son vaste réseau d'influence, il orchestrait une campagne de discréditation subtile mais implacable. Des articles anonymes commencèrent à apparaître dans les journaux locaux et sur les réseaux sociaux, critiquant ouvertement la gestion de l'incendie par le shérif.
Les articles insinuaient que John avait agi de manière négligente, laissant entendre qu'il aurait pu sauver davantage de vies s'il avait réagi plus rapidement ou coordonné les secours de manière plus efficace. Certains allaient jusqu'à accuser le shérif de détourner les ressources publiques pour une enquête personnelle, suggérant qu'il cherchait à régler des comptes personnels avec Kate Argent.
Dans les cercles influents de la ville, Gerard mobilisait ses alliés. Des membres du conseil municipal commencèrent à poser des questions embarrassantes lors de réunions publiques, remettant en question les priorités de John et insinuant qu'il était incapable de gérer les tensions croissantes à Beacon Hills.
Des citoyens ordinaires, manipulés par la propagande soigneusement orchestrée, se mirent à envoyer des lettres anonymes au bureau du shérif, exigeant qu'il se concentre sur des problèmes « réels » plutôt que de s'acharner sur une « citoyenne respectable » comme Kate Argent.
John sentit la pression monter. Chaque jour, il voyait des regards méfiants ou entendait des murmures à son passage. Mais ce qui le frappa le plus, c'était l'apparition d'un article particulièrement vicieux dans un journal local, affirmant que le shérif Stilinski menait une vendetta personnelle contre la famille Argent à cause d'un conflit passé.
Bien qu'il n'y ait aucune preuve pour étayer ces allégations, leur simple existence suffisait à semer le doute. Gerard jouait un jeu dangereux, mais il le faisait avec l'habileté d'un maître stratège, poussant John dans une position de plus en plus isolée.
Malgré tout, John refusa de céder. Il savait que reculer maintenant reviendrait à donner raison à Gerard et à abandonner la justice qu'il cherchait à rendre pour Derek et les Hale.
Mais il ne pouvait ignorer que la bataille devenait de plus en plus personnelle et que Gerard était prêt à tout pour le faire tomber.
Il passa ses journées à collecter des preuves tangibles sur les activités de Kate et des Argents. Grâce à la déposition de Derek et aux éléments accablants découverts dans la cachette de Kate, John obtint un mandat d'arrêt contre elle pour viol statutaire et abus de confiance. Cette accusation, bien que choquante, était soutenue par des preuves solides, notamment le journal intime de Kate détaillant ses actes et ses manipulations.
En parallèle, ses recherches révélèrent des liens inquiétants entre la famille Argent et plusieurs incidents violents à travers l'État. Ces événements, qui semblaient au premier abord isolés, formaient un schéma troublant lorsqu'on les examinait de plus près. Des incendies criminels, des disparitions inexpliquées et des rapports de violence armée étaient tous connectés à des lieux où les Argents avaient été actifs. Ces modèles ne pouvaient pas être de simples coïncidences, et chaque nouvelle découverte renforçait la détermination de John à traduire Kate en justice et à exposer les activités de sa famille.

Dans les rares moments de calme, les pensées de John revenaient inévitablement à Peter Hale. Chaque fois qu'il repensait à l'incendie et aux blessures infligées à Peter, une colère sourde l'envahissait, mêlée à une profonde tristesse. Il ne s'agissait pas seulement d'un devoir professionnel ou d'un sens de la justice : c'était personnel.
Peter dégageait une force fragile qui touchait quelque chose de profond en John. Il voyait en lui une victime, certes, mais aussi un survivant. Et l'idée que quelqu'un ait pu lui infliger une telle souffrance le révoltait au plus haut point. Il voulait plus que tout protéger Peter, pas seulement parce qu'il était un membre de la famille Hale, mais parce qu'il était Peter.
Ce sentiment, puissant et difficile à ignorer, alimentait sa détermination à protéger non seulement les Hale, mais particulièrement cet homme qu'il voyait comme une âme blessée, mais résiliente. John ne se contentait plus de vouloir résoudre l'affaire ; il voulait s'assurer que Peter puisse se relever, guérir et, peut-être, retrouver un semblant de paix.

Un soir, alors que la maison temporaire des Hale semblait plongée dans un calme relatif, Laura remarqua un mouvement suspect à la lisière du terrain. Elle alerta immédiatement Talia, qui mobilisa les membres présents pour sécuriser les lieux.
Un groupe d'intrus avait tenté de s'infiltrer sur la propriété, mais leur approche fut repérée grâce aux nouvelles mesures de sécurité que Talia avait mises en place : des caméras discrètes, des détecteurs de mouvement et des systèmes d'alarme sophistiqués. Laura et Talia, travaillant en tandem, réussirent à repousser les intrus avant qu'ils ne puissent causer des dégâts.
Cet incident poussa Talia à renforcer encore davantage la sécurité et à resserrer les liens familiaux. Elle organisa une réunion pour rappeler à chacun l'importance de rester vigilant et uni.

Peter, bien que toujours en convalescence, montrait des signes encourageants de
rétablissement. Lors de l'une de ses visites à l'hôpital, John remarqua que son regard était plus vif, sa posture plus assurée, malgré les blessures encore visibles. Il semblait retrouver peu à peu son énergie, un contraste frappant avec l'homme affaibli qu'il avait vu les premiers jours.
Talia, fidèle à elle-même, veillait sur son frère avec une vigilance constante. Elle passait de longues heures à ses côtés, discutant doucement avec lui ou simplement restant présente.
Lorsqu'elle croisa le regard de John, elle lui confia qu'elle envisageait de ramener Peter chez lui, estimant qu'il guérirait mieux entouré des siens.
De son côté, John se surprenait à ressentir un étrange sentiment de calme en présence de Peter. Bien qu'il ne cherche pas encore à analyser cette impression, il trouvait naturel de passer du temps près de lui, de s'assurer qu'il allait mieux. Chaque visite renforçait son désir de protéger cet homme et sa famille, comme si c'était devenu une mission qu'il ne pouvait ignorer.

Stiles continuait d'accompagner son père dans ses visites aux Hale, devenant une petite présence familière dans leur quotidien chaotique. Il s'était attaché à Derek, malgré la distance que ce dernier imposait entre lui et les autres. Mais Stiles, avec sa détermination enfantine, refusait de se laisser décourager.
Un après-midi, profitant d'un moment où Derek était assis seul dans un coin de la pièce, Stiles s'approcha avec son habituelle énergie maladroite. Il s'assit en tailleur à côté de lui, sortant une photo un peu froissée de sa poche et la tendant timidement.
« C'est ma maman, » dit-il doucement, sa voix tremblante d'une sincérité désarmante. « Elle est morte quand j'étais petit. Mais elle disait toujours qu'un sourire, même tout petit, pouvait rendre une journée meilleure. »
Derek, surpris, regarda la photo puis Stiles. Il resta silencieux, ses yeux trahissant un mélange d'émotions qu'il peinait à contenir.
« Tu sais, » continua Stiles, son regard brillant d'une compassion bien trop grande pour son âge, « je sais que c'est dur. Mais moi, je suis là. Et mon papa aussi. On peut t'aider si tu veux. »
Il hésita, puis ajouta d'un ton presque conspirateur : « Et si tu souris, même un tout petit peu, je te promets de te raconter la meilleure blague de ma collection. C'est un chef-d'œuvre. »
Derek ne répondit pas tout de suite, mais quelque chose dans ses traits s'adoucit. Contre toute attente, un sourire, timide et fragile, effleura ses lèvres. Stiles, ravi, applaudit doucement, comme s'il venait de réussir un exploit monumental.
« Tu vois ? Ça marche toujours, » déclara-t-il fièrement, avant de s'installer plus confortablement à côté de Derek, prêt à lui raconter sa fameuse blague.

Alors que John travaillait tard dans son bureau, il tomba sur un nouveau document obtenu lors d'une perquisition récente. Il s'agissait d'un plan détaillé, mentionnant une "cible prioritaire" et une date précise.
Son cœur se serra en lisant l'adresse : le refuge temporaire des Hale. Les notes indiquaient clairement une intention d'attaque, avec des détails sur les positions stratégiques et les armes à utiliser. John, furieux et inquiet, décrocha immédiatement son téléphone.
« Talia, écoutez-moi attentivement. Vous êtes en danger. »