Chapitre 2: Douche Froide

Ah, l'adolescence… Période honnie où les hormones s'affolent. JKR n'en a pas assez profité dans les bouquins. Tant de drama possible…

Profitez d'avoir deux chapitres en une semaine. Je suis en congés mais ça ne durera pas!

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Blabla: langue des signes

Blabla: pensées

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La nuit commençait à peine à céder la place à l'aurore lorsqu'une chouette bien connue se posa devant Hermione. La sorcière debout malgré l'heure matinale était de sortir pour photographier le Pont Saint Charles avant que la foule de touristes ne l'envahisse. Elle prit un dernier cliché avant de détacher la lettre transportée par Mentos.

L'oiseau se percha sur son épaule et enfoui sa tête dans la tignasse frisée d'Hermione en roucoulant joyeusement. La sorcière lui grattouilla le ventre d'un geste absent tout en tentant d'ouvrir l'enveloppe d'une main.

Elle sourit, reconnaissant l'écriture de son père. Marc devait certainement lui dire que sa petite sœur était venue au monde!

«Attaqués?» s'écria Hermione en lisant le contenu de la lettre.

Jurant tant et plus, la sorcière récupéra son appareil, son sac et son trépied. Plaquant Mentos contre elle, elle vérifia une dernière fois qu'elle n'avait rien oublié avant de transplaner, disparaissant dans la brume matinale.

Réapparaissant dans le logement qu'elle occupait avec ses compagnons de voyage, Hermione commença à rassembler ses affaires. Elle jetait tout en vrac dans son sac à dos, trop inquiête et pressée pour faire attention.

«Mione, qu'est-ce qu'il se passe?»

«Mes frères ont été attaqués par des Détraqueurs», répondit la sorcière en filant dans la salle de bain pour récupérer ses affaires de toilettes. «Je suis désolée Kat', mais je dois rentrer!»

«Pas de soucis», répondit son amie rousse avec qui elle voyageait depuis presque un an.

«Je viens avec toi», rajouta une autre voix.

«Tu n'es pas obligé.» assura Hermione en ressortant de la salle d'eau avant de jeter la trousse de toilettes dans son sac de randonnée.

«Je sais. Mais c'est important. Et je ne pourrai pas fuir toute ma vie.»

Hermione sourit, soulagée. Elle referma son sac d'un geste vif.

«Je vais nous trouver un portoloin international!»

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Durant absolument tout l'été Severus avait regardé ses collègues de l'Ordre organiser une surveillance secrète autour des deux Potter. Il leur avait dit que c'était idiot, que les jumeaux et leurs parents joueraient le jeu si l'Ordre leur expliquait le problème. Mais Albus avait absolument tenu à sa politique du secret.

Résultat les jumeaux et leur frère aîné avaient été attaqués par deux Détraqueurs pendant que Mondingus négociait une vente de chaudrons volés! (Severus doutait que ce vil cancrelat soit capable de lancer un Patronus, mais passons. Il avait merdé et les gosses en payaient le prix fort.)

Ce soir (a moins que ce ne soit déjà le matin), Severus était bloqué avec Alice à une interminable réunion de crise de l'Ordre. Il était épuisé et voulait étrangler le Directeur pour ses conneries. Il voulait aussi coller une beigne à Maugrey qui lui cassait les couilles à le regarder ainsi!

Le vieil Auror était sur les nerfs depuis que Severus avait révélé qu'il ne retournerait JAMAIS espionner pour l'Ordre. Albus avait tenté de le faire culpabiliser comme il savait si bien faire mais Alice était intervenue quasiment immédiatement. Elle avait rembarré le Directeur ainsi que tous ceux de l'Ordre ayant tenté de faire un commentaire.

Lorsque Elphias Dogeavait dit que c'était une décision égoïste, Alice lui avait annoncé qu'il n'avait qu'à se faire embaucher comme Mangemort! Elle avait aussi rajouté que le prochain qui tenterait d'envoyer son époux et père de ses enfants en mission suicide se prendrait une malédiction dans la gueule.

(Severus avait eu du mal à calmer sa femme. Non pas qu'il en eu vraiment la volonté.)

Albus avait bien tenté d'insister, mais entre le Chauvefurie lui ayant frôlé le bout du nez (courtoisie d'Alice) et le fait que Severus révèle qu'il n'avait PLUS la Marque, le Directeur avait abandonné.

Tout l'Ordre était resté sur le cul en voyant Severus retirer ses gants et relever sa manche. Ils n'imaginaient pas qu'il soit possible de neutraliser et retirer la Marque des Ténèbres. Envoyer bouler Dumbledore lorsque l'homme avait exigé de savoir comment il avait fait, avait été très satisfaisant.

«Secret de Guilde.»

Severus savait que les autres spéculaient sur la guilde en question. Celle des Potionnistes et Apothicaires? LA Guildedes Arcanes Mortuaires? Une autre Guilde? Faire mariner tout ce beau monde était une douce vengeance.

Bref. Cette altercation remontait à plusieurs semaines et pourtant certains membres (Maugrey et Doge pour ne citer qu'eux) l'avaient encore au travers de la gorge.

«Je suis heureuse que les petits soient chez Augusta pour la semaine et que Neville et Abraao soient déjà au Brésil», chuchota Alice alors que les arguments entre Kingsley Shackleboltet Hestia Joness'enchaînaient et que le ton montait.

«Bon sang, mais qu'ils se sautent dessus et nous foutent la paix», marmonna Sirius Black, assis de l'autre coté de Severus.

«Amen», répondit Remus Lupin de la même manière.

Une trêve improbable mais agréable avait été décidé entre l'animagus chien et le potioniste. Rien n'était oublié et une bonne partie n'était pas pardonné. Mais pour les fils de Lily, ils étaient prêts à passer outre. Alice et Lupin s'assuraient qu'ils restent polis et courtois.

«Dis moi que tu as une bouteille de whisky planquée quelque part», déclara Severus à voix basse.

«Pas ici. C'est dans la cuisine.»

«Merde...»

Severus réfléchissait à une excuse leur permettant à lui et son épouse de mettre les voiles lorsque Albus prit la parole. Écoutant le Directeur, Severus se demanda si l'homme avait retenu quoi que ce soit de ses précédentes interactions avec la Famille Granger.

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«Ça y est, je peux envoyer une lettre à Harry?» demanda Ron en débarquant dans la cuisine du 12 Square Grimmaurd de bon matin alors que de nombreux membres de l'Ordre y étaient encore, leur réunion s'étant éternisée.

«Ron,» s'exclama sa mère. «On en a déjà parlé. Tu ne peux...»

«Harry et ses frères ont été attaqués. Le temps du secret est fini.» coupa Ron

«C'est plus compliqué et...» débuta son père

«En quoi est-ce compliqué?! Je suis enfermé dans cette maison pourrie depuis juin! On a RIEN a faire!»

L'unique source de distraction du jeune homme était les parties d'échecs sorciers qu'il faisait dans le patio avec le tableau de feu Walburga Black. Et la femme était rancunière et mauvaise perdante.

«Vous nous interdisez tout contact avec l'extérieur!», reprit Ron, «Je n'ai pas pu envoyer la moindre lettre!»

«Harry...» reprit sa mère

«Je parle de Dean! Seamus! Sally-Ann! Su! Mafalda!» énuméra le Gryffondor, ses joues de plus en plus rouges.

Il n'avait officiellement même pas eu le droit d'envoyer de lettre à Blaise qui avait perdu SA MÈRE! Merlin Merci, Sirius Black avait couvert Ron lorsque celui-ci avait utilisé la cuisine en pleine nuit pour préparer les caramels de noël familiaux que Blaise aimait tant. Et après cela l'animagus avait posté le colis à la place de Ron.

« On ne peut même pas envoyer de courrier à GRAND-TANTE MURIEL!»

« TU NE PARLES PAS COMME CA A TA MÈRE JEUNE HOMME!» s'écria Arthur Weasley

«ARRÊTEZ DE TRAITER VOS ENFANTS EN PRISONNIERS ET ON VERRA!» répliqua Ron de la même manière.

«RONALD BILIUS WEASLEY!»

«JE COMPRENDS MIEUX POURQUOI PERCY A DÉCIDÉ DE FOUTRE LE CAMPS!»

Quatre choses se passèrent de façon quasi simultanée.

1) Ginny qui s'était tassée dans un coin en voyant la dispute prendre de l'ampleur lâcha l'assiette qu'elle tenait.

2) Nymphadora Tonks qui descendait dans la cuisine rata une marche sous le choc de l'annonce de Ron.

3) Molly leva la main pour gifler son fils

4) Ron esquiva le coup.

CLINK! BADABOUM! CRACK!

Bill se précipita sur sa sœur pour s'assurer qu'elle ne s'était pas coupée avec l'assiette.

Remus aida sa petite amie à se relever et à boitiller jusqu'à une chaise.

Molly et Arthur regardèrent perdus l'endroit vide où se trouvait leur dernier fils un instant auparavant.

«Ron? Où est Ron?» s'écria Molly paniquée et choquée de sa propre réaction.

«Il a transplané», annonça Sirius en se servant tranquillement une tasse de café. Il était beaucoup trop fatigué pour ces conneries.

«QUOI? Mais c'est impossible!»

«Rare, mais pas impossible», intervint Remus en regardant la cheville de Tonks qui triplait de volume sous ses yeux. «Certains enfants transplanent lorsqu'ils font de la magie incontrôlée.»

«Ron a QUINZE ans! Il ne fait plus de magie incontrôlée depuis longtemps.»

«Tout le monde en fait, surtout sous le coup d'émotions fortes», intervint Hestia Jones qui en tant que Médicomage connaissait son sujet.

«Mais!»

«Il est surtout possible qu'il l'ai fait de manière consciente.» coupa Sirius avant de lâcher une exclamation de joie en mettant la main sur le sucrier.

«COMMENT?»

«Fred et Georges ont leur permis depuis pas longtemps. Ils passent leurs temps à transplaner. Ron a pu apprendre en les regardant. Et sous le coup de l'émotion, il est passé à l'acte.» proposa Sirius en mettant un sucre par mots dans sa tasse. Sa cousine le regardait faire avec une fascination horrifiée.

Un sentiment d'horreur glacée s'installa dans la cuisine. Sirius regardait son café avec amour. Remus avait conjuré de la glace pour la cheville de sa compagne. Bill avait déplacé Ginny jusqu'à une chaise avant de rassembler les morceaux de l'assiette brisée d'un coup de baguette.

«Où est mon fils?» demanda finalement Arthur en serrant contre lui Molly qui s'était mise à sangloter.

L'Animagus prit une gorgée de son sucre au café puis ferma les yeux en se concentrant sur les protections de la demeure.

«Il n'est plus ici.»

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«Je vais annihiler ce Ministère.» annonça Mordred en entrant dans l'appartement des Granger.

«Et après?» demanda l'homme brun le suivant.

«On remet en place une royauté.»

«Avec qui? Toi?» rétorqua le brun avec exaspération.

«Il y a toujours une royauté. On est au ROYAUME-UNI!» commenta le blond fermant la marche.

«Léon, ta gueule.»

«Va mourir Mordred.»

«On se calme les enfants.»

«Quelqu'un peu me rappeler qui vous êtes et ce que vous foutez chez moi?» interrompit Marc.

Les trois hommes se tournèrent vers lui. Le dentiste, assis dans son canapé, prit une gorgée de jus d'orange sans se départir de son expression blasée.

«Voici Lancelot du Lac et Léon de Mellenwood. Deux Chevaliers de la Table Ronde.» déclara Mordred avec un sourire plein de dents.

«Vous êtes bien conservés.»

«Ils sont immortels. Léon parce qu'il a bu quelque chose qu'il n'aurait pas du et Lancelot parce qu'il a été maudit.»

«Et pourquoi ils sont là?»demanda Marc.

«Pour limiter les dégâts», déclara Lancelot

«Pour surveiller ce taré», annonça Léon.

«Et moi je suis là car Tamara m'a parlé de l'attaque de tes fils. Vous avez un plan d'action?»

Mordred, les yeux rouges et la bouche remplis de crocs était clairement sur le pied de guerre. Et si Marc était franchement remonté contre le Ministère, il ne souhaitait pas pour autant le détruire comme le Vampire semblait le vouloir.

«Les jumeaux sont convoqués à une audience le 21 août. Maître Tonks est prévenu. Nous avons rendez-vous pour tout préparer demain.»

«Parfait. Je vous rejoindrai!»

«C'est gentil de proposer Mordred, mais on va se débrouiller.»

«Mais...»

«Mordred», coupa Marc sans peur. «Tu es le Patriarche de la Ruche de Londres. Tu penses vraiment que le Ministère va te laisser te balader sans chercher à te descendre? Imagine les répercussions sur toi et tes descendants.»

Le Père Vampirique se renfrogna. Il croisa les bras et Marc lui trouva des airs d'adolescent boudeur. Dieux qu'il était jeune. Physiquement au moins. C'était vraiment dur de ne pas le traiter comme un gosse…

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Edward Tonks, avocat des familles Granger-Evans, Potter et Black, se demandait quand est-ce que sa vie avait prit un tel tournant.

Non. C'était faux. Il savait très bien quand est-ce que tout avait basculé. C'était à l'automne 1992 lorsqu'il avait accepté de représenter les parents Grangers lorsqu'ils avaient attaqué le «professeur» Lockhard.

Cette affaire lui avait fait une publicité du tonnerre! Représenter par la suite les intérêts des jumeaux Potter avait également été des plus rentables. Depuis cette époque le cabinet avait gagner quelques clients prestigieux et surtout avait gagné en crédibilité, protégeant de plus en plus de Nés-de-Moldus, Cracmoll ou Êtres Magiques face aux lois moins que justes du Ministère.

Garder les Potter comme clients étaient avantageux financièrement, permettait une bonne publicité au cabinet et SURTOUT assurait à Edward de ne pas s'ennuyer au travail.

«Des Détraqueurs?! Sérieusement? En plein Londres?»

Toute la famille hocha la tête de concert et l'Avocat se prit la tête entre les mains.

«Putain, mais qu'est-ce qu'ils foutaient là?»

«Quelqu'un au Ministère les a envoyer.» répliqua Pétunia avec verve.

Maître Edward soupira.

«On ne peut absolument pas dire cela à l'audience» annonça-t-il avant de continuer avec précipitation, voyant que la moldue blonde s'apprêtait à cracher du feu. «Même si c'est vrai, n a aucune preuve. On doit attaquer le problème avec un autre angle.»

Un silence de plomb tomba dans la cuisine. Edward relu la convocation du Ministère. Les chefs d'accusation étaient foireux. Un tel cas aurait du se régler par une tape sur la main, pas avec une putain d'audience officielle. Ça puait le piège à plein nez.

«C'est la continuité de la campagne de calomnie de cet été», maugréa le magistrat

«D'ailleurs, on peut attaquer la Gazette du Sorcier à ce propos? Je n'ai jamais dit que Voldemort était revenu! Les Champions du Tournoi des Six Sorciers ont été attaqués par des Mangemorts, OK. Mais personne n'a parlé de Voldy. C'est Dumbledore qui pète un câble tout seul!» intervint Harry avec colère.

Edward soupira à nouveau. La Gazette traitait Harry Potter de mythomane compulsif et Albus Dumbledore de gâteux sénile depuis le mois de juin . La raison serait le «retour» de Vous-savez-Qui, retour dont absolument personne n'avait la preuve. (Ted savait que sa fille avait rejoint la brigade du Directeur de Poudlard. Cela ne lui plaisait pas, mais Nymphadora était adulte.)

Toute cette agitation était pénible.

«On pourra en rediscuter, mais sans témoignage direct, ce sera compliqué.»

«Je peux témoigner.» répliqua le Survivant

«Pas sous Véritaserum, tu es mineur.»

«Le suis-je vraiment?» demanda Harry avec un sourire plein de dents.

Edward lui renvoya un regard absolument non impressionné.

«On revient à l'audience s'il vous plaît», intervint Pétunia. «Sur quels motifs se base le Ministère pour attaquer mes fils?»

«Utilisation abusive de Magie devant un moldu alors qu'ils sont en premier cycle.»

«C'est léger», commenta Severus Snape en tournant les pages jaunies d'un grimoire de poisons.

«C'est léger, mais comme à chaque fois face au Ministère c'est la présomption de culpabilité qui est appliquée.»

«Absurde.»

«Traditionnel.»

«Je déteste vraiment votre Ministère.» annonça Marc Granger.

Moi aussi songea Edward Tonks-Black avec fatigue. Moi aussi.

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*On doit parler*

Avez vous déjà entendu de plus terrible phrase que celle-ci? Léo savait que non. Ces trois mots étaient systématiquement synonymes d'énormes emmerdes. La dernière fois, c'était quand sa fille avait épousé l'un des rejetons de Ron et Hermione Weasley.

Ça remontait à très très longtemps. Une autre vie.

Croisant le regard paniqué de son jumeau, Léo su immédiatement que le Survivant était dans la même galère que lui.

*Oui Dudley?*

Lorsqu'un Voyant vous piégeait dans un endroit dont il était impossible de sortir et déclarait que vous deviez parler, cela annonçait une très grosse emmerde.

* Quelle est la nouvelle prophétie. *

* Il n'y a pas de nouvelle prophétie. *

* Tant mieux. *

* Pourquoi tu souhaites nous parler Big D? * demanda Léo

Dudley était nerveux

*Isolez la pièce. Personne ne doit entrer ou nous espionner.*

*Et comment on fait ça?*

* Je sais très bien que vous pouvez le faire et ce, sans vous faire choper par le Ministère.*

Les jumeaux échangèrent un regard. Ils avaient un mauvais pressentiment. Pinçant les lèvres, Harry leva une barrière runique.

«Personne ne peut nous entendre par quelques moyens que ce soit», annonça le Survivant.

*Parfait*

Campé sur ses deux jambes, appuyé contre la porte de la chambre (bloquant efficacement la sortie), Dudley laissa son regard froid pesé sur les jumeaux. Ceux-ci étaient assis en tailleurs sur leurs lits le regardant avec un rien de méfiance.

Dudley fit criquer ses doigts, gagnant un sursaut léger de la part du jumeau à droite (confirmant qu'il s'agissait de Harry).

*Vous comptiez le dire à la Famille?*

*Dire quoi?*

Dudley pencha la tête sur le coté. Voilà qui répondait à sa question. Le grand blond tourna son regard sur Harry.

*Harry James Potter. Le Survivant. Membre du Golden Trio. Vainqueur de Voldemort. Tu as lancé un Império sur Bellatrix Lestrange après qu'elle eu tué ton parrain. Tu as aussi lancé Sectumsempra sur celui-ci* signa Dudley en pointant Léo avant de continuer. *Tu as rassemblé contre ta volonté les Reliques de la Mort et en est devenu le Maître. C'est toi qui a négocié avec les Nornes.*

Les jumeaux étaient devenus aussi pales que la mort. Harry semblait au bord de la panique et Léo n'était guère en meilleur état. Mais Dudley n'avait pas fini. Il posa ses yeux bleu glace sur le Serpentard.

*Draco Lucius Malfoy. Prince des Serpentards. Devenu Mangemort bien trop tôt sans que cela soit réellement un choix. Tu as tenté à quatre reprise d'assassiner Dumbledore. Tu as aidé ce débile à échapper à Bellatrix. Tu as été gracié après la Guerre. Et tu as fait ton possible pour que ta famille survive aux conséquences de ces évènements. Ta surdité est ton tribu pour cette nouvelle chance.*

Désormais les deux jumeaux tremblaient comme des feuilles.

*Comment?*

* Les Détraqueurs ont déclenché la vision. Sans cela, je n'aurai pas été capable d'imaginer que vous vous étiez réincarnés.* répondit Dudley sans se décoller de la porte.

Harry se mit à jurer, rapidement rejoint par Léo. Les deux enfants se mirent rapidement à échanger en Fourchelangue. Dudley les laissa faire. Il avait jeté son pavé dans la mare. Désormais les choses ne dépendaient plus de lui.

Finalement deux paires d'yeux émeraude se tournèrent vers lui.

* Et maintenant?* demanda Harry.

* Qu'attends-tu de nous?* rajouta Léo

*Rien*

*Menteur. Tout le monde attend quelque chose!*

Dudley soupira et se pinça l'arête du nez. Maintenant qu'il savait QUI étaient ces débiles, il comprenait mieux leurs bizarreries. Notamment ces bouffés de paranoïa.

* Je n'attends rien. SI ce n'est de pouvoir vieillir vieux et en bonne santé avec quelqu'un que j'aime. Mais ce n'est pas le sujet. J'ai découvert vos réincarnations avec une Vision. J'ignore pourquoi la Magie ou le Destin a décidé que je devais savoir, mais c'est fait. Je SAIS. Et je veux aider.*

*Trop dangereux* répliquèrent immédiatement les jumeaux.

Dudley haussa un sourcil.

*Je suis le fils de Pétunia et Marc Granger. Je suis le plus jeune potionniste reconnu par la Confrérie. Et je suis un putain de Voyant. Vous pensez vraiment que vous pourrez m'en empêcher?*

Les jumeaux échangèrent un regard et Dudley en profita pour quitter la chambre, faisant exploser la barrière de confidentialité. Les jumeaux pouvaient l'arrêter, c'était une évidence. Mais Dudley savait qu'ils ne le feraient pas.

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«J'ai dis pas d'animaux errants»

«Mais Jack! Regarde! Il est comme moi.»

«Sans âme?» proposa Jack en regardant l'adolescent sorcier pissant le sang que Peter avait ramené à l'entrée de la Ruche de Londres.

«Fils de pute», rétorqua le bébé vampire avec une grimace colérique.

«Ma mère était effectivement une catin. Qui est-ce et où l'as tu trouvé?» demanda Jack en observant l'accompagnateur de son petit-frère.

L'adolescent était grand et maigre. Son visage était constellé de taches de rousseur et encadré par de longues mèches rousses. Il saignait de l'arcade sourcilière gauche mais aussi et surtout de l'avant bras droit. Ses grands yeux bleus étaient voilés par la douleur et il pas réellement prendre conscience de où il était et de ce qu'étaient Peter et Jack.

«Aucune idée! Il est apparu devant moi lorsque j'étais en livraison dans le Pays de Galles.»

«Et ton premier réflexe est de ramener un sorcier ensanglanté à la Ruche? T'as pas été fini mon pauvre.»

«Il porte la trace des Potter grande andouille», répliqua Peter en tirant la langue.

Ah. OK. Point pour le microbe. Maintenant que Jack se penchait sur la question il sentait la trace magique laissée par un des fils de Pétunia Granger. Le rouquin, qui qu'il soit, était sous la protection de la Famille Potter. Autant dire intouchable par la Ruche au risque de se faire arracher littéralement la tête par Mordred. (Ou par Jack étant donné qu'il était désormais l'Héritier avec les devoirs allant avec…)

Jack claqua des doigts devant les yeux troubles du gosse. Il parvint à attirer son attention.

« Donne moi ton nom gamin.»

«Faut pas donner son identité», parvint à marmonner le sorcier en tanguant un peu.

Il commençait à avoir pas mal de sang à ses pieds et Jack savait que l'odeur allait finir par attirer les autres.

«Je suis pas une putain de fée, je ferai rien de ton nom.»

Le gosse secoua la tête et Jack décida de changer de tactique. La quantité de sang qu'il perdait était pas normale. Du moins d'après les vagues souvenirs que le Vampire avait de sa vie mortelle.

«Qu'est-ce qu'il t'es arrivé pour être dans cet état gamin.»

«Pas un gamin.»

«Répond à la putain de question.»

«Transplanage.»

«TRANSPLANAGE?!»

Le cri de Tamara fit bondir Jack et Peter qui ne l'avaient pas du tout entendue venir. Plusieurs autres membres de la Ruche se tenaient derrière la Médicomage, attirés par l'odeur du sang comme des ados par l'odeur du Mcdo.

«Ce gosse s'est désartibulé! Et toi tu l'interroges comme un débile sans lui fournir de soins!» feula Tamara.

Jack montra les crocs en grondant. La Médic avait pas mal de passes-droits de par son expertise, mais elle était sur une pente glissante. Celle-ci s'en rendit compte et dévoila sa gorge en signe de soumission.

«Je dois aider l'enfant avant qu'il ne meure.» annonça Tamara, dévoilant toujours la peau cuivrée de son cou.

«Va.» ordonna Jack entre ses crocs.

Usant de la vitesse supérieure de leur espèce, Tamara attrapa l'adolescent roux et l'emportant à l'intérieur de la Ruche.

«Faites passer le message. Personne ne touche à ce sorcier. Il est sous la protection de la Famille Granger.» prévint Jack alors que les premiers spectateurs disparaissaient dans les ombres du souterrains leur servant de repère.

Resté seul à l'entrée de la Ruche, Jack souffla longuement. Il donnerait son immortalité pour ne plus être l'Héritier et le bras-droit de Mordred. C'était une position fatigante physiquement et mentalement.

Jack sursauta en sentant une petite main se glisser dans la sienne. Il était moins seul que ce qu'il pensait. Son retard se posa sur le nid d'oiseau roux servant de chevelure à Peter.

«Hey, Jack, ça veut dire quoi désarticulé?»

«Le terme sorcier est désartibulé. Le désartibulement est la conséquence d'un transplanage foiré. Les sorciers qui le subissent oublient des parties de leurs corps derrière eux. Ou ils oublient de recoller les morceaux en arrivant à destination.

«Dégueulasse», marmonna Peter

«Je devrais vraiment surveiller ton vocabulaire.»

Peter ricana avant de reprendre ses questions

«C'est quoi le Transplanage.»

«C'est… Attends, tu ne sais pas ce qu'est le transplanage?»

«Nope.»

«Mais…»

Jack regarda Peter, perdu avant de se souvenir de 1) l'age de Peter à la transformation, 2) le fait qu'il ait été élevé par sa moldue de mère. Le gosse n'avait jamais foutu les pieds dans le monde magique.

«Très grossièrement, le transplanage est l'équivalent sorcier de marcher dans les Ombres.»

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La maison. Elle était de retour à la maison. Après presque un an en vadrouille à travers le monde, elle était enfin de retour chez elle.

C'était très étrange.

Hermione essuya ses larmes et sonna. Elle entendit à travers la porte le driiiiing strident résonner. Puis des bruits de pas s'approchèrent. Et la porte s'ouvrit.

«PAPA!»

Marc réceptionna sa fille dans ses bras sans presque tituber. Hermione était adulte et en prime elle avait son sac de randonnée dans le dos.

«Ma p'tite fille», murmura le dentiste, le visage enfouit dans la tignasse frisée de son enfant.

(Elle avait définitivement hérité de la chevelure des Grangers. Et vu la masse noyant le visage de Marc, elle n'était pas passée chez le coiffeur durant son tour du monde.)

Hermione relâcha son père. Deux regards embués de larmes se croisèrent. Marc sourit. SA petite fille qui avait les yeux de Daisy était de retour à la maison.

«Maman!» s'exclama Hermione en voyant Pétunia qui s'était approchée de la porte.

La sorcière prit sa mère dans ses bras avec beaucoup plus de délicatesse, faisant attention au ventre gonflé par huit mois de grossesse de la blonde. Marc regarda sa fille sauter ensuite dans les bras de ses frères, Dudley la faisant tournoyer en riant, absolument pas gérer par le poids de sa sœur et de son sac.

Un mouvement à la limite de son champ de vision attira l'attention de Marc. Un jeune homme attendait dans l'encadrement de la porte d'entrée que Marc n'avait pas refermée.

«Marcus.», salua le dentiste.

«Mr Granger.»

Marc fit entrer le jeune avant de refermer la porte. Les parents Granger connaissait le petit-copain de leur fille. Ils l'avaient croisé quelques fois en coup de vent, lorsque le jeune homme parvenait à mentir à son père (qui désapprouvait complètement cette relation sur des critères racistes). Avisant la dégaine de Marcus (Chaussure de randonnée, T-Shirt froissé et bermuda plein de poches) ainsi que son gros sac de randonnée, il était évident que le jeune avait fait un bout de voyage avec Hermione et Katherine.

Et d'ailleurs…

«Ou est Katherine?» demanda Marc

«Elle est restée à Prague. Elle va finir ce qu'on avait prévu en Europe de son coté», répondit Marcus, attirant ainsi l'attention du reste de la famille Granger.

«Oh! Marcus! Qu'est-ce que tu fais ici?» demanda Pétunia.

«Il m'accompagne», répondit Hermione en relâchant Harry dont elle ébouriffait la chevelure avec application. «On s'est marié.»

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Omake – Sirius et Ron

Sirius avait trop chaud malgré les sorts rafraîchissant qu'il avait lancé dans la chambre. Il crevait de chaud et il avait SOIF. Sachant qu'il ne pourrait se rendormir, il s'était levé, avait enfilé le yukata rose avec des cœurs violets (ne descendant que jusqu'à mi cuisse) (blague de la part de la petite Nymphadora qui commença à ne plus supporter de voir Sirius porter le vêtement) et ses chaussons lions et avait quitté sa chambre. Il était descendu dans la cuisine dans l'optique de boire un grand verre d'eau puis un grand verre de milk-shake fraise glacé.

Sirius poussa la porte et se fit aveuglé par la lumière. Lorsque les gros points noirs dansant devant sa vision se furent dissipés, la vérité se révéla à lui.

Sirius regarda Ron.

Ron regarda Sirius.

Le lait continuait de couler de la table avec un ploc… ploc… ploc… discret. L'air était saturé de fines particules en suspension et… Oui, c'était bien du beurre collé au plafond.

Kreatture et Winky vont être comme des dingues, songea Sirius.

«C'est en train de cramer.»

L'affirmation de Sirius brisa l'instant et Ron se précipita sur la casserole dont une épaisse fumée noire commençait à s'élever.

Sirius alla chercher un verre dans le placard en jetant un coup d'œil sur la table. Au milieu des ustensile souillés et des ingrédients renversés se tenait un livre de recette bien connu.

«Pourquoi tu es dans ma cuisine à deux heures du matin en train de préparer des caramels de noël avec le livre de recette de ta mère? Livre qu'elle garde habituellement sous clef?» demanda l'animagus, appuyé contre l'évier en sirotant son verre.

L'adolescent qui avait perdu face à la casserole le rejoignit pour la jeter dans l'évier.

«Je dois absolument envoyé des caramels à Blaise.»

Sirius cligna des yeux et se tourna vers Ron qui remplissait la casserole brûlée d'eau avec espoir que le fond carbonisé soit plus simple à nettoyer après trempage.

«Quoi?»

«Blaise a perdu sa mère. Je suis emprisonné ici, je ne peux même pas lui envoyé de lettres de condoléances.»

«Deux questions, comment tu sais ça et comment tu comptes envoyer un colis si tu ne peux même pas envoyé de lettre?»

«C'était dans le journal. Mondingus laisse toujours son exemplaire de la gazette traîner partout. C'est facile de lui piquer… Et pour le colis… J'ai pas réfléchi jusque là.»

Sirius tapota l'épaule de l'adolescent qui regardait dans le vide. L'adulte coupa l'eau après que celle-ci eu commencé à débordé de la casserole. Ron avait une sale gueule. Être bloqué au Square ne lui réussissait absolument pas. Il en était même venu à faire des partis d'échecs avec la mère de Sirius, c'était dire comme il se faisait chier!

«On va trouver une solution» promis Sirius d'une voix raisonnable.

Un profond frisson le traversa. Raisonnable?! Depuis quand était-il raisonnable? Doux Merlin, il se transformait en Remus! Inacceptable!

L'animagus prit une profonde inspiration avant de poser ses deux mains sur les épaules de Ron.

«On va faire ces caramels et je les posterais pour Blaise. On doit commencer par ranger et nettoyer tout ce bordel. On fait tes caramels. Ce doit pas être si dur.»

La seule explication que l'on réussi à obtenir le lendemain à propos de la montagne de vaisselle sale dans l'évier et de traces de fraises écrasées sur la table (et une suspicion de trace de beurre au plafond) fut une envie nocturne de milk-shake à la fraise.

Évidemment Remus sait que Sirius ment.

Évidemment Molly a de gros doutes et pense que Sirius couvre quelqu'un.

Mais le seul complément d'informations obtenu après enquête fut un «vous êtes chez moi, foutez moi la paix ou cassez-vous.»