Chapitre 3: L'Audience

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* Blabla *: langue des signes

Blabla: pensées

Lettres

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Pétunia devait rester calme. C'était important pour le bébé.

Elle. Devait. Rester. Calme.

«Je vais tuer ton père Marcus» annonça-t-elle d'une voix très maîtrisée.

Alfred Flint était un homme mort. Il ne le savait pas encore, mais il était mort et enterré!

«Je ne le pleurerai pas», rétorqua le jeune homme.

Pétunia tapota la main de son beau-fils. Elle était moins que ravi que Hermione se soit mariée dans de telles conditions, mais elle comprenait. Elle même aurait certainement fait la même chose si elle avait été à la place de sa fille.

(Et de façon très égoïste, après avoir apprit les conséquences d'un mariage magique, elle était heureuse que Hermione ne puisse jamais se retrouver à la merci d'un homme comme Pétunia l'avait été.)

«Dépecer un être humain ne doit pas être si compliqué», annonça Pétunia attirant l'attention de sa famille (nouvellement agrandie. Elle devait trouver un cadeau de Noël pour Marcus! Mon Dieu! Quand était son anniversaire?! )

«Pardon?»

«Le plus compliqué dans un meurtre est de faire disparaître les preuves. Plus d'une dizaine de kilos de chair humaine est stockée en permanence dans les frigos sans fond du Black Bee. On peut facilement en rajouter sans que personne ne s'en rende compte.»

«Le meurtre est illégal», commenta Marc en se resservant une bière. «Et tu dois surtout te débarrasser des dents.»

«Tu t'occupes de rendre l'identification dentaire impossible au cabinet et on en parle plus.»

«Non.»

«Mais!»

Marcus, serrant la main d'Hermione dans la sienne, regardait l'échange entre ses beaux-parents avec une fascination horrifiée.

«Ils sont pas sérieux?»

«Difficile à dire», répondit Dudley.

Hermione lui mit une taloche avant de rassurer son époux. C'était juste la manière dont Pétunia évacuait ses envies de violences envers les sorciers.

La famille était plongée dans leurs pensées lorsque la sonnette de la porte résonna une nouvelle fois. Bien du monde s'excitait sur leur porte pour un dimanche matin!

Marc demanda aux garçons d'aller ouvrir. Un bref combat de pierre-papier-ciseaux désigna le volontaire. Léo se leva en grommelant laissant sur la table sa plume à papote enchantée et son cahier.

Restés dans le salon le reste de la famille entendit la porte s'ouvrir.

«Salut Jack.»

Hermione haussa un sourcil. Écoutant d'une oreille ce qu'il se tramait dans le hall d'entrée, il signa à sa sœur qui était Jack. Elle était partie en voyage avant que le vampire ne devienne un habitué de la maison.

«Bonjour gremlin chaotique numéro 1», s'éleva la voix de l'Éventreur. «Ou 2. Je sais pas vous reconnaître avec ton frère.»

«J'ai aucune idée de ce que tu viens de dire», répliqua Léo.

«Donc c'est le numéro 1», commenta Jack,

Harry s'indigna mais un coup de coude de la part de Hermione le fit rapidement se taire. Pendant ce temps Marcus se demandait vraiment dans quelle famille de tarés il s'était marié.

«J'ai un truc pour vous.» reprit le vampire attirant l'attention de toutes les commères qui écoutaient depuis le salon.

«Ron?! Qu'est-ce que tu fous là?» s'exclama Léo.

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Bonjour Sirius

J'espère que tu as pu essayer la recette de Pétunia. Les Milk-shakes glacés font un carton au bar par cette chaleur.

Je sais que nous avions convenu que les jumeaux viennent te voir à partir de mi-août. Cependant à cause de ce désagréable incident avec ces maudites créatures magiques, nous devons gérer l'audience des enfants.

Tu connais ma position face à ton Ministère. Cette affaire ne fait que la renforcer! Putains de Détraqueurs!

Enfin, cela n'a qu'une importance minime. Les jumeaux viendront te voir après l'audience. Je ne suis pas inquiet sur le verdict. Les charges seront abandonnées. Nous prendrons les affaires des enfants avec nous et tu pourras repartir directement avec eux. Ils sont très impatients de découvrir ta maison.

Nous apprécierions également que tu transmettes un message à Mr et Mme Weasley. Leur fils Ronald est actuellement chez nous. Il a été secoué par son transplanage accidentel, mais il a vu une médicomage de confiance et il n'aura aucune séquelle.

Nous n'avons pas réussi à savoir ce qu'il faisait ainsi dans Londres tout seul. Il refuse de nous expliquer. Je doute même qu'il l'ai dit aux jumeaux. Il refuse de retourner chez lui et je me vois mal tenter de forcer un adolescent sorcier qui n'est pas un de mes enfant à faire quoi que ce soit. Le pire étant qu'il puisse tenter de transplaner à nouveau et qu'il se blesse sérieusement cette fois.

Peut-être pourrait-il accompagner les jumeaux lorsqu'ils iront chez toi. Je pense que Harry tente de vendre cette idée à son meilleur ami.

Dans l'attente de ton retour,

Bien à toi

Marc Granger

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«Ronald va bien»

Cette simple phrase lancée par Sirius alors qu'il rentrait dans le salon servant de salle de réunion déclencha une myriade d'exclamations. Les plus bruyantes venant, évidemment, de la famille Weasley.

«Où est mon fils?»

«Comment es-tu au courant?»

Sirius s'installa entre Remus et Tonks, avec un sourire moqueur pour son ami. Le coup de coude que lui envoya sa cousine ne le fit nullement bouger.

«J'ai reçu une lettre des Granger. Ils ont récupéré le gamin», déclara Sirius en tendant la lettre à Molly.

Cette lui la lui arracha quasiment des mains, pressée d'avoir des nouvelles de son petit.

«Depuis quand est-ce que tu communiques avec les Granger?» demanda Hestia Jones qui, ayant été de surveillance des jumeaux, connaissait la Famille de vue.

«Toujours», répondit Sirius.

«TU AS VENDU L'ORDRE?!» s'exclama Maugrey en dégainant sa baguette.

Sirius roula des yeux devant la paranoïa idiote de l'Auror à la retraite.

«Bien sur que non. Je suis le parrain de Léo. J'échange avec mon filleul, c'est tout. Il m'a envoyé une lettre à propos de l'attaque des détraqueurs et je prends des nouvelles.»

«Et pourquoi n'as tu pas profité de ce contact pour convaincre les enfants de faire confiance à Albus?» demanda Elphias Doge, soupçonneux.

«C'est vrai. Le moldu est bien trop confiant dans sa lettre. Ils vont se faire détruire par le Ministère sans Dumbledore», commenta Maugrey.

«Tu sais que c'est terriblement impoli de lire le courrier d'autrui», intervint Sirius avec agacement. Ce putain d'œil magique ne permettait aucune intimité!

«Tu aurais du les convaincre de faire confiance à l'Ordre», revint à la charge Kingsley Shacklebolt.

Sirius soupira, sentant l'agacement continuer de monter. Il en avait ras le cul de ces biens-pensants qui le voyait comme un crétin fini.

«Que connaissez-vous de Pétunia Granger? Ne répondez pas, c'est rhétorique. La réponse est rien. Vous ne connaissez absolument rien de Pétunia Granger. Elle est la sœur aînée de Lily Potter et ceux l'ayant connue se souviennent du caractère entêté de notre chère Lily. Pétunia est largement bien pire. Elle déteste viscéralement le Directeur.» déclara Sirius. «Sans vouloir vous manquer de respect Directeur», poursuivit-il en regardant Dumbledore droit dans les yeux.

Celui-ci hocha simplement la tête.

«Pétunia Granger née Evan, préférerait tuer toute sa famille puis se trancher elle-même la gorge plutôt que lui faire confiance. Alors, non, je n'ai même pas essayé de lui en parler.» continua Sirius choquant son audience (sauf Remus. Mais Remus connaissait Pétunia.) « Par contre je peux inviter mon filleul et son frère à passer les dernier jours des vacances avec moi.»

Remus, ce faux frère, ricana, s'attirant quelques regards noirs. Nombreux étaient ceux n'appréciant pas la neutralité du Bêta de la Meute du Nord.

«Je suppose que Messieurs Potter viendront ici. Au quartier de l'Ordre?» demanda Albus Dumbledore.

Sirius tapa dans ses mains avec un air surprit.

«Tien, mais oui! Je n'y avait pas pensé! Mais quel merveilleux hasard», répliqua l'animagus d'une voix mielleuse tellement dégoulinante de saccharose qu'elle pouvait filer le diabète à une pierre.

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Blottie contre sa mère, Hermione regardait sans vraiment le voir l'écran de télévision. C'était une rediffusion du deuxième film Star Trek. Elle adorait cette série et et elle était capable de réciter les paroles par cœur.

Elle n'était pas là pour le film cependant. Elle était la pour profiter de sa mère. Pétunia, pleine comme un œuf, avait (difficilement) concédé qu'il était plus raisonnable de rester à la maison, plutôt que d'aller beugler comme une folle dans les gradins du match de Handball de l'équipe nationale.

Elle avait du regarder son époux, ses fils, son beau-fils et le jeune Ronald y aller sans pouvoir les suivre.

C'était la finale de la Coupe d'Europe

Pétunia l'avait vraiment mauvaise.

Elle passait ses nerfs assez violemment sur son pot de 2L de glace à la vanille.

«Vous avez pensé à un nom?» demanda Hermione.

Pétunia sourit, sa main caressant son ventre gonflé.

«Tu sais ce qui assez surprenant chez les femmes de notre famille?» demanda la blonde.

«Mmm?»

«Ma mère s'appelait Margaret et ma sœur Lily, ta grand-mère s'appelle Rose et ta mère se nommait Daisy…»

«Des fleurs. Je suis la seule à pas avoir été nommée d'après une fleur… J'avais jamais capté qu'on avait une tradition familiale.» gloussa la jeune femme.

«On s'en est rendu compte il n'y pas longtemps avec ton père. C'était une bonne piste.»

«Et du coup?» Demanda Hermione avec des étoiles dans les yeux.

«On hésite encore entre deux.»

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Pétunia regardait d'un air hautain les façades des bureaux miteux s'alignant le long de la rue. Son regard balaya la vitrine poussiéreuse d'un magasin abandonné et s'arrêta sur la benne à ordure débordant de toutes parts.

«Pitoyable», commenta-t-elle

«Je sais chérie», répondit automatiquement Marc.

Le pauvre homme supportait l'humeur bien sombre de sa femme sans broncher. Il savait que c'était sa façon a elle de gérer le stress provoqué par la situation.

«On y est», déclara Harry en pointant une cabine téléphonique ayant visiblement vécu des jours meilleures.

«Sans déconner», marmonna Dudley en tassant sa grande carcasse dans l'espace exigu.

«Sans déconner», confirma Harry en le suivant.

Hermione s'entassa avec ses deux frères, laissant Léo et les parents sur le trottoir

La convocation expliquait comment se rendre à l'audience en empruntant l'entrée des visiteurs du Ministère. Les jumeaux avaient décidé de descendre en deux fois histoire de ne pas être trop à l'étroit dans la cabine téléphonique.

Hermione referma la porte derrière elle alors que Harry attrapait le combiné. Il fit tourner le cadran circulaire, composant le numéro d'entrée.

«Bienvenue au ministère de la Magie.» déclara une voix de femme à la tonalité froide et distante. «Veuillez indiquer votre nom et l'objectif de votre visite»

Harry sourit de toutes ses dents.

«Harry…», le prévint ses aînés.

«Ça va être drôle!»

«Harry!»

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Une fontaine titanesque s'élevait au centre du Hall du Ministère. Plusieurs statues d'or deux à trois fois plus grandes que natures étaient installées sur le bord. La plus grande était un sorcier de noble apparence pointant sa baguette vers le ciel. Il était entouré d'une sorcière d'une très grande beauté, d'un centaure, d'un gobelin et d'un elfe de maison . Les trois êtres magiques regardaient les sorciers avec adoration.

Un monument à la gloire du narcissisme sorcier, commenta mentalement Léo qui s'était arrêté pour regarder.

Si un jour des gobelins nous regardent ainsi, c'est qu'il y a un problème.

Ou que c'est un piège pour te dépecer vivant.

Harry ricana. Ses doigts se refermèrent sur la convocation. Ces cloportes avaient changer l'heure et la salle d'audience au dernier moment. Le hibou portant les informations était arrivé à peine une seconde avant que Marc ne referme la porte d'entrée.

Mais la manœuvre pitoyable du Ministère pour les mettre dans l'embarra avait échoué.

Ils étaient là, en avance. Leur avocat était là également. Et c'est ensemble, présentant un front soudé qu'ils descendirent dans les sous-sols sombres du Ministère.

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«Lord Notts»

«Lord Malfoy.»

«Toutes mes condoléances pour votre perte tragique.»

«Je vous remercie Lord Malfoy.»

Théodore, drapé de la toge noir des Lord et Ladies du Royaume, s'installa à sa place et mis le chapeau ridicule qu'ils devaient tous porter lorsque le Mangemagot était appelé à rendre des jugements.

Le jeune homme aux traits fins sentaient les regards lourds de ses pairs peser sur ses épaules. On le jugeait. Il était un nouveau Lord infiniment jeune comparait à eux et surtout, personne ne savait encore si ses idées s'alignaient sur celles de son père.

Théodore balaya l'assemblée des yeux après s'être assis. Il reconnu sans peine Lord Flint, Lady Bones, Lady-Régente Longdubas… Son attention s'arrêta sur Severus Snape installé sur le siège des Princes. Théodore ignorait que son enseignant descendait de cette famille et qu'il en avait hérité le siège à la mort du précédent Lord. Finalement Théodore posa ses yeux sur les sièges vides des Lord Potter et Black.

Il retint un sourire moqueur.

Cette audience était une véritable farce.

Tout le Magenmagot était réuni pour juger la première infraction mineure de deux sorciers de premier cycle. Et comble de la bêtise, c'était le Ministre lui-même qui présidait au lieu que ce soit la Directrice de la Justice Amélia Bones (ou mieux encore un de ses subordonnés, largement suffisant pour un tel cas.)

Cette idiotie était un faire-valoir pour le Ministère. Quiconque avec deux neurones pouvait s'en rendre compte. Mais Théodore n'avait absolument rien de mieux à faire en cette banale journée d'été. Alors autant profiter du spectacle gratuit que son camarade de dortoir et son intenable jumeau allaient lui procurer.

Le seul regret de Théodore était que les Héritiers n'avaient pas été admis à cette séance. Sinon il aurait partagé ses cacahuètes avec Draconis.

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«Audience disciplinaire du 21 août ayant pour objet d'examiner les infractions au décret sur la Restriction de l'usage de la magie chez les sorciers de premier cycle et au Code international du secret magique reproché à Léo et Harry Potter», annonça Fudge d'une voix claironnante et Percy Weasley commença aussitôt à prendre des notes.

«Interrogateur: Cornélius Oswald Fudge, Ministre de la Magie.», poursuivit l'homme avant de rajouter «Greffier: Percy Ignatius Weasley».

«Témoin de la défense» coupa une voix familière qui fit se crisper Harry et Pétunia. « Albus Perceval Wulfric Brian… Dumbledore.»

Le sorcier à la longue barbe marcha d'un pas posé jusqu'au centre de l'amphithéâtre. La légère hésitation à la fin de sa phrase ne fut perceptible que par une poignée d'individus. Il ne s'attendait définitivement pas à trouver autant de monde accompagnant les jumeaux.

(Il ne devait pas s'attendre à ce que Pétunia soit présente et veuille l'assassiner du regard.)

«Merci Dumbledore, mais je vais me charger de la défense de mes clients», coupa Maître Tonks avant de donner son nom à la Cour.

«Avocat de la Défense: Maître Edward Tonks-Black».

Le Ministre regarda les deux sorciers, puis décidant que l'avocat était moins dangereux que le Vainqueur de Grindelwald, concéda la place à l'avocat des Potter. D'un petit geste de main le Né de Moldus chassa le Directeur. Celui-ci alla s'installer dans les gradins opposés à ceux de la famille Granger, laissant les deux adolescents aux yeux émeraudes et leur avocat au centre de l'amphithéâtre.

«Les charges retenues contre les prévenus sont les suivantes: délibérément et en parfaite connaissances de l'illégalité de ses actes les accusés ont exécuté un sortilège de Patronus et ce, en présence d'un moldu. Niez-vous les faits?»

La voix de Fudge glaciale résonna dans le vaste amphithéâtre. Maître Tonks toussa sèchement avant de prendre la parole.

«Il me semble, Mr le Ministre, que le terme attendu lors d'un procès est «Comment plaidez vous?»»

«Ceci est une audience disciplinaire, pas un procès.» rétorqua le Ministre avec une indignation peu crédible.

«Oh. Excusez ma méprise, Mr le Ministre. La dernière fois que le Magenmagot au grand complet a été convoqué avec le Ministre lui même comme Interrogateur remonte au 12 mars 1982 lors du dernier Grand Procès des Suivants de Vous Savez Qui. Procès ayant d'ailleurs conduit à l'emprisonnement à perpétuité de Bellatrix Lestrange.» répondit Maître Tonks «Je m'attendais donc à devoir défendre mes clients dans ce même type de procès avec les même termes et procédures.»

Le Ministre grimaça. Un peu perdu, il jeta un coup d'œil à sa Directrice de la Justice. Amélia Bones le fusillait de regards plus noirs que le néant depuis qu'elle s'était assise dans la salle. Elle hocha sèchement la tête et décontenancé, le Ministre posa la bonne question.

«Non coupable», répondit alors l'avocat des deux accusés qui patientaient tous deux assis dans les larges fauteuils de pierre installés au centre de l'amphithéâtre.

Le Ministre gonfla les joues, le bout de ses oreilles virant au cramoisi.

«Niez-vous donc avoir jeter un sortilège de Patronus en présence d'un moldu?» tonna-t-il

«Mes clients ne nient pas avoir lancer ce sortilège»

«AH!»

«MAIS! Son emploi était justifié car ils furent attaqué par DEUX Détraqueurs!» poursuivit l'avocat, coupant à son tour la parole au Ministre.

Son annonce jeta un froid sur l'assemblée. Amélia Bones fut la première à reprendre sa contenance.

«Des Détraqueurs? Dans Londres?»

«Oui», répondit sobrement Maître Tonks

«Comme c'est pratique. Les Moldus ne sont pas capables de voir les Détraqueurs.»

«A ce sujet», coupa à nouveau Maître Tonks. ««La troisième victime des Détraqueurs et également témoin de l'attaque n'est autre que leur frère.»

«Les Potter n'ont pas de frère.»

«Je suis particulièrement vexé de vous entendre dire cela» décréta une voix forte depuis les bacs du public.

«Mr le Ministre, estimés Lords et Ladies du Magenmagot, membre du Ministère, je vous présente Dudley Steven Evans, fils de Pétunia Granger, tutrice légale et tante maternelle de Mr Léo et Harry Potter.» présenta Maître Tonks. «Venez à la barre Mr Evans.»

Dudley se leva et enjamba la barrière d'un saut puissant. Il traversa le centre de l'amphithéâtre, faisant un geste à Harry de bouger, il s'installa à sa place sans peur.

La paupière du Ministre tiquait nerveusement.

Théodore se mordit les joues pour ne pas rire. Il ne connaissait pas le frère des jumeaux mais du peu qu'il en avait vu, il semblait être aussi chaotique que ses frères.

«Mr Evans n'est pas un moldu. Le terme technique employé par nos cousins du nouveau continent est sorcier-caché.»

Fudge roula visiblement des yeux à ces propos mais Edward Tonks n'avait pas terminé.

«Bien qu'incapable d'utiliser une baguette magique, la magie de Mr Evans s'exprime à travers ses potions et sa capacité à distinguer les créatures magiques et supporter sans problème les sortilèges repousse-moldus.»

«Hum, hum», toussota une sorcière dont la toge bleus sombre des Employés du Ministère ne cachait pas son hideux pull rose barbie. «Quelle preuve avancez-vous de cet invraisemblable mensonge.»

Harry grinça des dents en voyant ce maudit crapaud. Merlin, qu'il la HAÏSSAIT!

«Je pense que mon témoignage concernant la capacité de Maître Dudley Evans-Grangers à faire des potions d'une qualité bien supérieure à celle que n'importe qui d'autre dans cette salle, y comprit de Maître Snape ici présent, vous suffira.» annonça une sorcière en sari en s'avançant dans la lumière.

Les lumières vacillantes des torches se reflétaient sur les fils d'or de sa tenue ainsi que sur chacun des multiples bracelets ornant ses poignets fins. L'ovale harmonieux de son visage était tranché par une épaisse cicatrice blanchâtre courant sur sa joue et son cou, descendant sur son épaule jusqu'au bout de sa main gauche.

Certaines potions ne pardonnaient pas les maladresses et même les meilleurs aveint un jour été des débutants.

«Et vous êtes?» demanda le Ministre qui voyait la situation lui échapper de plus en plus.

«Lady Kittur Chennamma troisième du nom» répondit la femme avec un grand calme.

«En quoi votre témoignage a-t-il le moindre poids?» s'indigna Ombrage «Vous n'êtes qu'une intrigante venue ici pour»

«MADAME LA SOUS-SECRÉTAIRE D'ÉTAT!» coupa bruyamment la Directrice de la Justice Magique, «Vous êtes en train d'insulter une MAÎTRESSE DE GUILDE! Voulez-vous que la totalité des Potionistes et Apothicaire de ce pays désertent?!»

L'air absolument effaré de Lady Bones exprimait parfaitement à quel point elle pensait Ombrage stupide.

Depuis QUAND une Maîtresse de Guilde se déplace pour un procès comme celui-ci? Demanda mentalement Harry

Aucune foutue idée. Mais c'est un coup de génie! Ted mérite allègrement son salaire! Répondit Léo, absolument épaté par le fait que leur avocat ait réussi à convaincre une telle célébrité de témoigner!

(Les jumeaux l'ignoraient, mais Maître Edward Tonks était aussi sur le cul qu'eux.)

«Excusez moi, peut-on revenir au témoignage de Mr Evans?» intervint finalement Maître Tonks, coupant les murmures excités du Magenmagot «Maintenant que Lady Kittur Chennamma a confirmé la capacité de mon témoin à brasser des potions et donc à faire de la magie, bien que non conventionnelle, peut-on écouter son témoignage?»

Avec un soupire très las, le Ministre fit signe à l'avocat des jumeaux de poursuivre.

«Mr Evans, pouvez-vous raconter à la cour ce dont vous avez été témoin le soir du 16 août 1995 à 20h37?»

«J'ai passé la journée avec des amis dans Londres et je rentrais chez moi. J'ai fais un détour par le square car je sais que les jumeaux aiment y passer leurs après-midi. Vous venions d'entrer tous les trois dans une ruelle menant à l'appartement lorsque nous avons été attaqués par des Détraqueurs.»

«Décrivez les nous.»

«La première chose que j'ai ressenti était une terreur sans nom et un froid intense. Puis soudainement une chose est apparu au bout de la rue. Une chose grande, drapée dans de longs voiles noirs aux bords déchiquetés. Elle semblait glisser à quelques centimètres du sol et produisait des râles rauques filant la chaire de poule. Elle a tendu une main vers nous. Une main très maigre à la peau noirâtre couverte de cloques.»

Au fur et à mesure de la description donnée par Mr Dudley Evans, le Ministre et ses supporters s'étaient décomposés. Difficile de crier au mensonge lorsqu'un témoin décrivait parfaitement l'effet et l'aspect des Détraqueurs. La totalité du cas s'étant construite sur le fait que les Potter mentaient, l'affaire s'effondrait comme un château de cartes.

Sur les trois chefs d'accusations, à savoir magie abusive, magie devant moldu et magie par des sorciers de premier cycle, deux étaient caduques de par le témoignage du jeune Maître des Potions Dudley Evans.

Amélia applaudissait mentalement ce coup de génie de la part de son confrère (et opposant dans de nombreuses joutes juridiques) Edward Tonks.

«Les Potter ont fait de la magie en dehors de Poudlard alors qu'ils sont encore mineurs» grinça le Ministre.

«POURQUOI VOUS ACHARNEZ-VOUS SUR MES FILS!» cria Pétunia en bondissant sur ses pieds. «VOUS N'AVEZ DONC RIEN DE MIEUX A FAIRE QUE DE NOUS POURRIR LA VIE? VOUS ME DEGOUTEZ, VIL REQUIN AVIDE DE POUVOIRS!»

«Veuillez calmer cette hystérique!»

«DEGOUTANT CAFARD INDIGNE DE LA POSITION QUE VOUS AVEZ!ATTAQUER AINSI DES ENFANTS! LES TRAITER COMME LES PIRES DES CRIMINELS! VOUS!»

Pétunia se coupa soudainement, les yeux écarquillés.

Marc qui tenait les épaules de sa femme, l'empêchant de sauter par dessus la barrière pour aller étrangler le Ministre de la Magie baissa les yeux.

Et jura.

Abondamment.

Dans plusieurs langues.

Dont du Fourchelangue.

Finalement il s'adressa au Mangemagot.

«Ma femme vient de perdre les eaux. Peut-on finir rapidement cette farce ridicule? Nous devons aller à l'Hôpital.»

Edward Tonks jura à voix basse. Il échangea un regard avec ses clients. Tous deux hochèrent la tête. Il était temps de clore cette farce de procès truqué. L'Avocat le moins apprécié du Ministère leva un regard plus froid que la banquise sur le Ministre.

«Le dernier chef d'accusation encore valable est, il me semble, l'usage de magie par des sorciers mineurs.»

«Oui.»

«Ce chef d'accusation est invalide. Le Ministère lui-même a reconnu Mr Harry Potter comme étant majeur lorsqu'il a été entraîné contre son gré dans un tournoi magique destiné uniquement aux sorciers majeurs. Le contrat magique validé par le Ministère compte comme émancipation de Mr Harry Potter. De plus, de part les lois magiques ancienne concernant les jumeaux magiques, Mr Léo Potter a été, par ricochet, également émancipé.»

Amélia Bones toussa dans son poing, cachant adroitement un éclat de rire. Avisant l'air complètement perdu du ministre et l'énervement grandissant des Potters et leurs accompagnateurs, elle reprit la main de ce cirque fabuleux et proposa de passer au vote.

«Qui est pour une condamnation?»

Bien qu'aucune des charges ne soit valables, elle devait poser la question. C'était terriblement injuste car si la majorité votait pour, ces deux gosses qui étaient totalement dans leurs droits seraient tout de même condamnés.

A peine une poignée de mains se levèrent au grand soulagement de la femme. Réajustant son monocle, elle poursuivit.

«Qui pour l'abandon immédiat de la totalité des charges?»

Absolument toutes les autres mains se dressèrent. Amélia frappa la table de son marteau, déclarant «l'audience» terminée avec abandon des charges.

Maître Tonks se contenta d'un hochement sec de la tête en direction des Lords et Ladies du Royaume avant de tourner les talons. Ses clients ne s'étaient même pas donnés cette peine, rejoignant leur mère avant même que le jugement ne soit soit rendu et ayant quitter la salle à peine une fraction de seconde après que Lady Bones eut rendu le verdict.

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Pétunia avait refusé de façon absolue de se rendre à Saint Mangoust. Elle voulait accoucher dans un hôpital MOLDU!

Alors elle était allée dans un hôpital MOLDU!

Les infirmières des urgences de l'Hôpital Desgenette allaient se souvenir un moment de l'arrivée des Grangers

Dudley, plus pâle qu'un mort ouvrait la marche, tenant les portes pour Marc. Celui-ci portait Pétunia qui sifflait des injures entre ses dents serrées. Derrière eux venaient les jumeaux et Hermione qui courraient à toutes jambes tout en tentant d'envoyer un SMS avec son nouveau téléphone portable. (Harry avait évité à sa sœur de se manger un mur au dernier moment).

La porte du service de maternité s'était refermée sur le dentiste et sa femme qui jurait tant et plus, laissant les quatre enfants dans le couloir. Une Infirmière avait fini par les prendre en pitié et leur avait montré une salle d'attente. Après cela les heures s'étaient égrainées lentement, rythmées par les parties de cartes et les paquets de bonbons récupérés au distributeur.

Hermione avait appelé le Black Bee, prévenant Mordred qui tenait le bar que Pétunia était en train d'accoucher. Elle en avait aussi profité pour discuter avec son époux qui avait choisi de rester au bar avec Ronald pendant l'audience.

L'après-midi était bien entamé lorsque finalement Marc vint chercher ses enfants. Il guida le quatuor jusqu'à la chambre de leur mère. Celle-ci avait les cheveux défaits et les traits tirés mais cela ne l'empêchait pas de sourire avec une douceur touchante au nouveau né qu'elle tenait dans ses bras.

«Les enfants, je vous présente votre sœur», annonça Pétunia en articulant avec soin afin que Léo puisse lire sur ses lèvres. «Primerose Margaret Granger»

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OMAKE – Les Badges

Edward Tonks-Black, avocat des Lords Potter et Black regarda ses clients avec jugement. Malgré leurs puissances politiques, les deux gosses n'étaient que cela: des gosses.

Des mômes bien trop intelligents pour leur age capable de conneries phénoménales.

Harry le Survivant Potter, Victimisé par le Ministère sur de fausses accusations

Dudley Maître Brasseur Evans, Potentiel témoin et soutien psychologique

Hermione le Dragon de Serdaigle Granger, Touriste en vadrouille

Léo Prince des Serpentard Potter, Victimisé par le Ministère sur de fausses accusations

Pétunia touchez à mes bébés et je vous tue Granger, Mère en colère

Marc J'aiderai ma femme à cacher les corps Granger, Père en colère

Edward soupira en relisant les badges de ses clients. Ils étaient fiers d'eux en plus.