Chapitre 37 : Dracula à Londres

Dracula se tenait à l'ombre de la cathédrale de Londres, son manteau sombre comme une nuit sans étoiles. Il venait d'arriver de Normandie, où il avait annihilé une résurgence de soldats nazis morts-vivants, réanimés par des forces occultes. La puanteur des batailles, les cris des innocents et la révolte contre l'humanité avaient réveillé en lui des souvenirs qu'il préférait garder enfouis. Cette nouvelle menace, aussi brutale que perverse, le troublait profondément. Quelque chose d'ancien et de corrompu semblait bouillonner dans l'ombre, mais il ignorait encore si ces événements étaient liés à l'organisation Millenium, l'écho déformé du Troisième Reich.

Tandis qu'il s'immergeait dans ses pensées, une silhouette familière émergea de la brume londonienne. Le cardinal Vincent Nichols, un homme de foi au visage marqué par l'inquiétude, approchait, son regard traversant la nuit pour se poser sur Dracula.

— « Gabriel, c'est bon de te revoir, même dans de telles circonstances. Nous avons un problème bien plus proche de chez nous. » La voix du cardinal était tendue, presque hachée par l'urgence.

— « Qu'est-il arrivé ? » répondit Dracula, stoïque, bien que sa curiosité fût piquée.

Le cardinal baissa les yeux, comme s'il hésitait à prononcer les mots. « Un village. Cheddar. Il est en proie à des attaques horribles. Des goules. Nous croyons qu'elles sont sous le contrôle d'un prêtre... un prêtre devenu vampire. »

Le visage de Dracula resta impassible, mais intérieurement, il comprenait déjà l'ampleur de la situation. Un prêtre, autrefois au service de la foi, avait trahi son serment pour devenir une créature des ténèbres, manipulant les villageois et les transformant en goules assoiffées de sang. La perversion de la foi pour servir les ténèbres éveillait une colère froide en Dracula, mais il ne la laissait pas paraître.

— « Et les autorités ? » demanda Dracula, toujours aussi calme.

Le cardinal soupira. « La police a tenté d'intervenir, mais les goules les ont massacrés. Les habitants sont en panique. Chaque nuit, de plus en plus de villageois tombent sous le contrôle de ce prêtre. Je crains que si personne ne fait rien, Cheddar devienne un foyer de destruction incontrôlable. »

Dracula resta silencieux un instant, réfléchissant à la situation. Ce prêtre vampire, avec son armée de goules, représentait une menace directe et immédiate. Les événements en Normandie avaient été suffisamment troublants, mais il ne pouvait ignorer cette nouvelle attaque, même sans savoir si cela faisait partie d'un plan plus large.

— « Je me rends à Cheddar immédiatement. » Sa voix était ferme, sans une once de doute.

Le cardinal, reconnaissant le poids de l'autorité dans ses mots, hocha la tête. « Que Dieu te protège, Gabriel. »

Dracula ne répondit pas, se contentant d'un signe de tête avant de disparaître dans la brume. La brise nocturne fouetta son visage tandis qu'il s'engageait sur le chemin vers Cheddar. Ce village, désormais un théâtre de terreur, l'attendait. Une part de lui se demandait si cette nouvelle série d'attaques était liée aux événements occultes en Normandie, à l'ombre sinistre de Millenium. Il n'en avait pas encore la preuve, mais il savait que chaque menace devait être éradiquée avant de prendre racine.

Alors que Londres s'effaçait derrière lui, Dracula se préparait déjà mentalement à l'affrontement. Peu importait si ce prêtre vampire avait autrefois été un homme de Dieu, il était maintenant une abomination. Et Dracula, le Seigneur des Ténèbres, veillerait à ce que sa malédiction prenne fin.

Dracula arriva à Cheddar au crépuscule, alors que les cris et les détonations résonnaient dans l'air, mélangeant la panique humaine aux rugissements gutturaux des goules. Les rues du village, autrefois paisibles, étaient désormais un champ de bataille. Les corps des membres des forces spéciales anglaises gisaient éparpillés, déchirés, mutilés, tandis que des créatures à moitié mortes, aux visages déformés et sanguinolents, rôdaient, prêtes à achever les survivants. Ces goules, des villageois transformés, obéissaient à la volonté d'un être plus sombre, plus malveillant : le prêtre vampire qui dirigeait cette attaque.

Dracula, impassible, descendit d'un toit, atterrissant au milieu du chaos. Il scruta les environs d'un œil calme et calculateur. Sa mission était claire : éradiquer cette menace avant qu'elle ne devienne incontrôlable. Sa simple présence imposait un silence de plomb. Les goules, qui continuaient de massacrer les dernières forces humaines, se retournèrent vers lui, leurs mouvements lents et maladroits, comme si elles pouvaient sentir l'aura de puissance émanant de lui.

« Vous n'êtes que des outils », murmura Dracula en scrutant les créatures. « Des pions dans un jeu qui vous dépasse. »

Sans un mot de plus, il se précipita vers elles, sa vitesse vampirique transformant son corps en une ombre indistincte. Les goules n'avaient aucune chance de suivre ses mouvements, et en quelques instants, il s'était déjà retrouvé au milieu d'elles, abattant ses ennemis avec une précision chirurgicale. D'un geste fluide, il invoqua son Void Sword, un glaive imprégné de glace bleutée, émanant une lueur sinistre. À chaque coup porté, il drainait l'énergie vitale des goules, leur gelant les entrailles avant de les briser en morceaux.

Une goule se jeta sur lui, ses crocs pourris à quelques centimètres de son cou, mais Dracula fit un simple geste de la main. Le fouet de l'ombre jaillit de son poing, frappant la créature avec une force brute. Le monstre fut projeté à plusieurs mètres, s'écrasant contre un mur avec un craquement sinistre. Dracula pivota, sa lame sifflant dans l'air, tranchant en deux une autre goule qui s'était approchée derrière lui.

Soudain, un grondement plus profond résonna dans le village. Le prêtre vampire, une figure grotesque et perverse, apparut à l'ombre de l'église du village, dominant la scène avec ses yeux rouges luisants. Son visage, autrefois noble, était désormais défiguré par la corruption du vampirisme. Ses vêtements religieux en lambeaux, trempés dans le sang de ses victimes, le désignaient comme un chef de meute impitoyable.

« Gabriel Belmont... ou devrais-je dire Dracula ? » ricana-t-il, sa voix suintant de malice. « Te voilà enfin. C'est moi qui ramènerai la vraie foi à ce monde, et je commencerai par ce village. Ces âmes sont miennes, et toi, tu ne feras que rejoindre leur rang. »

Autour de lui, des villageois transformés en goules émergeaient des ruines, agissant comme de simples boucliers humains pour protéger leur maître. Les habitants de Cheddar, maintenant privés de leur conscience, n'étaient plus que des carcasses, des armes vivantes contre leur gré.

Dracula fit face à cette scène avec un calme déconcertant, avançant lentement vers le prêtre vampire.

« Tu penses pouvoir utiliser des innocents contre moi ? » lança Dracula, sa voix basse et tranchante. « Tu n'es qu'un parasite, une abomination de plus que je dois purifier. »

Avec un rugissement, le prêtre ordonna à ses goules de fondre sur Dracula, mais celui-ci n'était pas impressionné. Ses Chaos Claws apparurent, de grandes griffes enflammées qui entouraient ses poings. Chaque coup porté par Dracula brisait les os et réduisait les goules en cendres. Les flammes de ses griffes léchaient les chairs corrompues, consumant les créatures dans une danse de lumière et de destruction.

Le prêtre, voyant ses sbires tombés un à un, envoya les villageois transformés en une vague désespérée. Dracula, dans un geste calculé, se transforma en une nuée de chauves-souris, disparaissant dans les airs pour éviter l'assaut. Réapparaissant dans un souffle de brume, il se retrouva derrière le prêtre, sa Void Sword prête à frapper.

Mais le prêtre, enragé, utilisa les restes de son pouvoir vampirique pour repousser Dracula d'un geste télékinétique, créant une onde de choc qui fit trembler le sol autour d'eux.

« Tu ne comprends pas, Dracula ! Je suis l'instrument de la purification divine ! Ces âmes sont ma rédemption, et je ne laisserai personne m'arrêter, pas même toi ! »

Impassible, Dracula avança de nouveau, serrant la garde de sa Void Sword. « La rédemption n'existe plus pour toi. Tu n'es qu'un traître à ta propre foi. »

Dans un dernier acte de défiance, le prêtre invoqua les dernières forces de son armée de goules, essayant de submerger Dracula. Mais ce dernier, imperturbable, fit appel à ses Chaos Claws, projetant des vagues de flammes qui dévastèrent les créatures restantes, les réduisant à des cendres.

Le prêtre, désormais seul, s'effondra à genoux, haletant, vaincu avant même que Dracula ne lui porte le coup final.

« Tu aurais pu servir un autre destin », murmura Dracula en s'approchant. Puis, dans un mouvement fluide, il leva sa Void Sword et trancha la tête du prêtre vampire, mettant fin à son règne de terreur.

Le calme s'installa. Cheddar était en ruines, mais la menace avait été éliminée. Dracula essuya le sang de sa lame, observant un court instant les villageois tombés, leurs âmes perdues à jamais.

Dracula revenait à Londres après avoir éradiqué la menace à Cheddar, mais à peine avait-il posé pied dans la capitale britannique qu'une nouvelle vague de violence frappait la ville. Des meurtres sanglants, brutaux et inexplicables s'étaient répandus dans certains quartiers, touchant des agents du MI6, tous abattus avec une violence inouïe. Les forces de police, désarmées face à une telle horreur, ne pouvaient que constater l'ampleur des dégâts sans pouvoir identifier de suspects.

L'une des scènes de crime se trouvait dans un appartement luxueux du centre de Londres. Dracula, toujours en lien avec des sources occultes et bien informées, avait rapidement appris l'existence de ces attaques et s'était rendu sur place, dissimulé parmi l'ombre de la ville. Les traces du massacre étaient évidentes : des membres du MI6 avaient été déchiquetés, leur sang souillant les murs, comme si un prédateur enragé s'était déchaîné. Dracula scruta la pièce, son regard perçant chaque recoin, cherchant des indices. Il perçut alors une présence subtile mais familière : le vampirisme.

Dans le chaos de la pièce, une carte noire ornée d'un simple "M" doré attira son attention, posée sur un meuble, comme laissée intentionnellement pour être trouvée. Dracula prit la carte dans ses mains, ressentant immédiatement une aura maléfique émanant d'elle. Une organisation de vampires, connue sous le nom de "Club M", se cachait derrière ces meurtres.

Dracula ferma les yeux un instant, appelant ses souvenirs et les rumeurs qu'il avait entendues à travers les siècles sur cette élite corrompue de vampires. Le Club M, un groupe ancien et décadent, avait toujours prospéré sur le chaos et la terreur. Mais ce n'était pas un simple cercle d'aristocrates vampires. Il apprit, par le biais de ses informateurs et d'anciennes connaissances, que deux frères vampires particulièrement violents, Luke et Jan Valentine, dirigeaient ce club avec une cruauté sans bornes.

Luke Valentine, le plus âgé des deux, se démarquait par une élégance macabre. C'était un vampire d'apparence sophistiquée, préférant des méthodes de combat subtiles et calculées. Il croyait fermement en la supériorité des vampires et recherchait des adversaires dignes de son pouvoir, se croyant invincible. Son arrogance, cependant, ne faisait que masquer une violence froide prête à surgir à tout moment. Dracula savait que Luke chercherait à l'affronter, convaincu qu'il pouvait vaincre le légendaire Seigneur des Ténèbres.

Quant à Jan Valentine, le frère cadet, il était l'antithèse de Luke. Vulgaire, bruyant et sans retenue, Jan adorait la destruction sous toutes ses formes. Là où Luke était calculateur, Jan était le chaos incarné, se jetant dans les combats avec une brutalité démesurée. Il ne cherchait pas la gloire, seulement le massacre pour le plaisir, se délectant des hurlements de ses victimes et semant la terreur partout où il passait. Les goules, ces créatures grotesques qu'il contrôlait, l'accompagnaient souvent, transformant chaque assaut en véritable carnage.

Dracula, en lisant la carte du Club M, savait que les frères Valentine cherchaient probablement à affaiblir le MI6 pour des raisons encore floues. Les attaques, les meurtres sauvages, tout semblait orchestré pour envoyer un message clair : le chaos régnait, et les forces humaines ne pouvaient plus protéger Londres. Mais pour Dracula, ce n'était qu'une diversion, un spectacle sanglant derrière lequel se cachait une menace plus profonde, peut-être liée à ce qu'il avait combattu en Normandie.

"Ces vampires ne sont rien d'autre que des parasites avides de pouvoir", murmura-t-il en observant les scènes de crime avec détachement. "Ils pensent pouvoir me défier et semer la terreur... mais ils ne connaissent pas encore la vraie nature de leur maître."

Dracula quitta l'appartement sans un bruit, laissant derrière lui les cadavres et l'odeur de sang, se dirigeant vers la prochaine étape de son enquête. Il était temps de faire face aux Valentine et de montrer pourquoi il était et resterait le Seigneur des Ténèbres.

Jan Valentine entra dans la scène du carnage comme une bête lâchée en plein milieu d'une chasse. Ses rires tonitruants résonnaient dans l'entrepôt abandonné qu'il avait choisi comme terrain de jeu, ses mitraillettes crachant des balles avec une vitesse fulgurante. Autour de lui, des goules grotesques traînaient des cadavres, des membres déchiquetés éparpillés dans chaque coin de la pièce. Jan ne faisait aucune distinction entre ses cibles, tirant à l'aveugle, se délectant de la terreur qu'il semait.

Dracula entra sans un bruit, sa silhouette se fondant dans les ombres, regardant ce spectacle macabre avec une froide indifférence. Pour lui, Jan n'était rien de plus qu'un enfant avec des jouets dangereux. Le chaos aveugle que ce vampire semait était une insulte à tout ce que Dracula représentait. Jan, dans son arrogance, ne remarqua même pas la présence du Seigneur des Ténèbres.

"Allez, approchez ! Je vais tous vous buter, bande de misérables !" s'écria Jan, ses yeux injectés de sang, tandis qu'il vidait ses chargeurs sur ce qu'il pensait être des ennemis invisibles. Ses pas lourds écrasaient les flaques de sang au sol, le bruit de ses bottes se mélangeant aux râles grotesques des goules qui l'entouraient.

Dracula, observant calmement depuis l'ombre, décida qu'il était temps d'intervenir. En un instant, il se matérialisa derrière Jan, son aura ténébreuse enveloppant l'air environnant.

"Tu fais honte à ta race, Valentine," déclara Dracula d'une voix glaciale, ses yeux rougeoyants fixant la silhouette musclée de Jan.

Jan se retourna brusquement, surpris de la présence de Dracula, mais il ne montra aucune peur. Au contraire, il éclata de rire, un rire vulgaire et hystérique. "Oh, mais regarde qui est là ! Le grand Dracula en personne ! Je pensais que t'étais qu'un vieux mythe, mais te voilà ! Ça va être amusant !"

Sans attendre une réponse, Jan ouvrit le feu, ses mitraillettes vomissant des torrents de balles en direction de Dracula. Mais le Seigneur des Ténèbres n'était plus là. Il s'était transformé en brume, les balles traversant son corps sans toucher leur cible.

"Amusant ?" murmura Dracula alors qu'il réapparaissait juste devant Jan, évitant une rafale d'une simple inclinaison de la tête. "C'est toi qui sembles confondre puissance et chaos."

D'un geste fluide, Dracula invoqua son Shadow Whip, un fouet d'ombre noire qui s'enroula autour des bras de Jan, arrachant les armes de ses mains avec une force surnaturelle. Les mitraillettes furent réduites en poussière sous la pression du fouet.

"Tu es rapide, je te l'accorde," ricana Jan en bondissant en arrière, récupérant un poignard de son équipement, prêt à se jeter sur Dracula. "Mais j'ai encore plein de tours dans mon sac."

Dracula observa son adversaire avec un mépris palpable. "Tu es une abomination qui se complaît dans la violence pour la violence. Mais ta brutalité ne te sauvera pas."

Jan se précipita sur lui, une explosion de rage dans ses yeux, le poignard brandi pour tenter de frapper Dracula. Mais avant même qu'il ne puisse s'approcher, Dracula leva une main et l'air autour d'eux se glaça. En un battement de cœur, la Void Sword apparut dans les mains de Dracula, une lame d'énergie glaciale émanant une puissance terrifiante.

Avec une précision mortelle, Dracula para le coup de Jan et lui infligea une série de frappes, chaque mouvement contrôlé et fluide. Le sang de Jan éclaboussa les murs alors que la Void Sword déchirait sa chair. Mais malgré la douleur, Jan continuait de rire.

"J'ai connu pire ! C'est tout ce que tu as, Dracula ?!" cria-t-il en crachant du sang.

"Non," répondit Dracula froidement, avant de projeter une vague de glace directement dans la poitrine de Jan, le faisant reculer lourdement contre un mur.

Jan tenta de se relever, mais Dracula, impitoyable, ne lui en laissa pas le temps. Il s'approcha avec une lenteur délibérée, l'air autour de lui devenant de plus en plus oppressant.

"Tu n'es qu'un chien enragé, sans honneur ni discipline. Ta fin était écrite dès le moment où tu as osé te dresser contre moi," murmura Dracula.

En une fraction de seconde, Dracula invoqua les Chaos Claws, des gants enflammés qui crépitèrent autour de ses mains, et frappa Jan avec une explosion de puissance destructrice. Le corps du vampire brut fut projeté à travers la pièce, heurtant une colonne de béton qui se fissura sous l'impact.

Jan, à moitié conscient, essaya de se redresser une dernière fois, son visage déformé par la folie et la douleur. Mais cette fois, Dracula était sur lui avant même qu'il ne puisse réagir. Avec une poigne de fer, il souleva Jan par la gorge, ses yeux rougeoyant avec une fureur froide.

"Ta fin est proche, Valentine. Que ton existence pitoyable s'éteigne ici, loin du bruit et de la fureur que tu aimes tant," dit-il avant de serrer sa prise.

Jan tenta de riposter, ses mains griffant les bras de Dracula, mais c'était en vain. Dracula resserra son emprise, et dans un dernier craquement sinistre, la nuque de Jan céda sous la pression. Le cadavre du vampire retomba lourdement au sol.

Dracula le regarda, impassible, avant de murmurer, "Tu n'étais jamais qu'une distraction."

Sans un regard en arrière, il quitta la pièce, sachant que Luke Valentine, l'autre moitié de ce duo vampirique, l'attendait encore.

Luke Valentine attendait dans les ténèbres d'un ancien manoir victorien, son terrain de chasse favori à Londres. Tout dans cet endroit respirait la sophistication, le raffinement, à son image. Il ne s'agissait pas d'un massacre grossier comme celui orchestré par son frère Jan, mais d'un duel, une rencontre entre égaux. Du moins, c'était ainsi qu'il voyait les choses.

Vêtu d'un costume parfaitement taillé, Luke ajusta calmement ses gants blancs avant de porter une coupe de vin à ses lèvres. Non, ce n'était pas du vin, mais du sang, tiré de ses dernières victimes, qu'il sirotait avec une élégance calculée. Ses yeux brillèrent lorsqu'il sentit la présence de Dracula s'approcher.

"Dracula... Enfin, nous allons pouvoir nous mesurer l'un à l'autre. Pas comme ces brutes que tu as affrontées avant, mais comme des seigneurs de la nuit. Ce sera un combat digne des légendes."

La porte du manoir s'ouvrit lentement, et Dracula entra, sa silhouette imposante se découpant dans la pénombre, ses yeux rougeoyant d'une fureur froide et maîtrisée. Contrairement à son frère, Luke ne chercha pas à l'attaquer immédiatement. Il fit plutôt quelques pas en avant, son sourire énigmatique et son regard sûr de lui.

"Ah, le Seigneur des Ténèbres en personne. J'ai entendu tellement d'histoires sur toi. Tant de mythes, de légendes... Et maintenant, tu es là, en chair et en os. Permets-moi de te dire à quel point c'est un honneur de croiser le fer avec toi."

Dracula resta silencieux, ses yeux analysant chaque mouvement de Luke. Il n'était pas impressionné par la façade de raffinement de son adversaire. Il avait vu des centaines de prétendants comme lui au fil des siècles, tous persuadés qu'ils pouvaient se mesurer à lui. Mais Luke Valentine, malgré son arrogance, n'était rien de plus qu'un autre vampire avide de pouvoir.

"Le respect que tu feins est un masque pour cacher ton orgueil, Valentine," murmura Dracula d'une voix calme mais lourde de menace. "Tu n'es qu'un enfant qui joue avec des forces que tu ne comprends pas."

Luke sourit, ne se laissant pas déstabiliser. "Peut-être, mais j'ai perfectionné mes compétences au fil des décennies. Je ne suis pas un simple vampire, je suis l'avenir de notre espèce."

Sans avertissement, Luke disparut en un éclair, se mouvant à une vitesse vampirique qui dépassait celle de son frère. Il réapparut derrière Dracula, sa main prête à frapper, mais Dracula l'esquiva sans effort, tournant sur lui-même avec une fluidité surnaturelle. Luke, surpris par cette esquive, recula immédiatement pour réévaluer.

"Pas mal, je vois que tu es toujours rapide pour ton âge," se moqua Luke, sa voix teintée de mépris.

Dracula ne répondit pas, il se contenta de lever une main, et la Void Sword apparut, émettant une lueur glaciale dans l'obscurité. Luke ne perdit pas un instant et se lança à nouveau à une vitesse fulgurante. Ses attaques étaient précises, rapides, et implacables. Ses mouvements démontraient une maîtrise impressionnante, une danse mortelle qui aurait terrassé n'importe quel autre adversaire.

Mais Dracula n'était pas un adversaire quelconque.

Esquivant et parant chaque coup avec une aisance déconcertante, Dracula laissait Luke s'épuiser. À chaque échange, il ne faisait que révéler à Luke la véritable distance qui les séparait en termes de pouvoir et de maîtrise. Luke, frustré, commença à comprendre que quelque chose n'allait pas.

"Tu te défends bien, Dracula. Mais tu n'as pas encore attaqué. Pourquoi ?" demanda Luke, agacé par cette absence d'offensive.

"Parce que tu n'en vaux pas la peine," répondit Dracula, implacable. "Tu as déjà perdu, tu ne le réalises pas encore."

Luke serra les dents, sa confiance initiale vacillant légèrement. "Ne sois pas si sûr de toi !" Il bondit à nouveau, mais cette fois-ci, Dracula l'attendait. D'un geste rapide, il utilisa ses Chaos Claws, projetant une onde de feu destructrice qui fit vaciller Luke. Surpris, le vampire fut repoussé brutalement, sa veste en lambeaux.

"Quoi ?!" s'écria Luke en se redressant avec difficulté. "Impossible ! Je suis... Je suis supérieur !"

"Non," rétorqua Dracula d'une voix froide. "Tu n'es rien face à moi."

Les flammes des Chaos Claws s'éteignirent, et Dracula avança lentement, imposant, chaque pas résonnant dans le silence oppressant du manoir. Luke tenta de se redresser, de riposter, mais il était clair que le combat n'était plus équilibré.

"Je suis le prédateur ultime, Valentine. Ton arrogance a scellé ton sort," déclara Dracula en levant la Void Sword une nouvelle fois.

Luke, dans un dernier accès de panique, tenta de charger à nouveau, utilisant toute la rapidité vampirique à sa disposition. Mais Dracula le bloqua avec une facilité déconcertante, l'attrapant par la gorge et le soulevant du sol.

"Tu ne mérites même pas le titre de vampire," murmura Dracula alors que ses yeux se faisaient encore plus ardents.

Avec un geste impitoyable, il enfonça la Void Sword dans le cœur de Luke. La lame glaciale traversa sa chair comme du papier, drainant lentement la vie du vampire. Luke se débattit dans les airs, ses yeux écarquillés de terreur alors qu'il sentait sa force le quitter.

"Non... Je ne peux pas perdre... Je suis... supérieur..." balbutia Luke, son arrogance brisée, son corps se vidant de toute énergie.

"Supérieur ? Tu n'as jamais été qu'un écho de ce que signifie être un vampire. La véritable supériorité réside dans la maîtrise de soi et dans la connaissance de ses propres ténèbres," répondit Dracula avant de libérer un flot d'énergie glaciale, détruisant complètement le cœur de Luke.

Dans un hurlement désespéré, Luke Valentine se désintégra en poussière, ses prétentions et son arrogance réduites à néant. Dracula regarda les cendres retomber au sol avec une froide indifférence. Il avait affronté et éliminé de nombreux vampires comme Luke au fil des siècles, et rien dans cette confrontation n'avait changé cela.

"Tu n'étais jamais un adversaire digne," murmura-t-il avant de tourner les talons et de quitter le manoir.

Alors que Dracula quittait les ruines fumantes du manoir, une brise glaciale traversait la ville de Londres. Les cendres de Luke et Jan Valentine s'étaient mêlées à la poussière, effacées comme les illusions de grandeur qu'ils avaient portées jusqu'à leur mort. Mais Dracula n'éprouvait aucune satisfaction. Bien qu'il ait éradiqué le Club M, une part de lui restait troublée.

Les frères Valentine, malgré leur brutalité et leur arrogance, étaient des pions. Ils n'étaient pas assez intelligents ou organisés pour avoir planifié seuls cette attaque contre le MI6. Ces vampires n'étaient que la manifestation d'un mal plus grand, une force à laquelle Dracula ne parvenait pas encore à donner un nom. Il se demandait s'ils avaient été envoyés par une entité supérieure, cherchant à affaiblir les défenses britanniques pour préparer quelque chose de plus sinistre.

Dracula, Seigneur des Ténèbres, regardait les lumières de Londres vaciller dans la nuit.

Les gouttes de pluie commençaient à tomber doucement sur la ville, chaque éclat lumineux reflété dans les flaques grandissantes. Cette ville, déjà assombrie par les mystères et la corruption, portait encore plus lourdement le poids de la menace vampire. Les meurtres des agents du MI6, les massacres sauvages orchestrés par les goules et les frères Valentine, tout cela ressemblait à une machination soigneusement orchestrée.

Mais par qui ? Les Valentine étaient de simples exécuteurs de violence. L'idée que ces événements soient liés à Millenium n'était pas farfelue, mais Dracula n'avait pas de preuves tangibles pour étayer cette hypothèse. Il était trop tôt pour conclure, et c'était cette incertitude qui l'irritait. Les nazis et leur folie étaient réapparus en Normandie, mais ici à Londres, cela restait flou. Une chose était certaine : un mal plus grand que les Valentine rôdait dans l'ombre, prêt à frapper à nouveau.

Dracula se tenait face à la Tamise, les bras croisés, sa silhouette imposante découpée contre les lumières vacillantes des quais. La pluie continuait de tomber, chaque goutte se mêlant à l'atmosphère oppressante de la nuit londonienne. Malgré les siècles de combats qu'il avait menés, il ne pouvait s'empêcher de sentir une dégradation progressive dans le monde qu'il protégeait. Ce n'était plus seulement des guerres de pouvoir ou de domination. Les valeurs elles-mêmes semblaient s'effondrer, remplacées par une brutalité gratuite, un chaos sans but. Ces vampires modernes, comme les Valentine, ne cherchaient plus à bâtir ou à régner, mais seulement à détruire pour le plaisir. Un reflet grotesque de ce que Dracula avait été autrefois, avant sa rédemption.

"Le monde devient de plus en plus faible," murmura-t-il pour lui-même, sa voix se fondant dans les bruits de la ville. "Des monstres sans honneur, sans but, se lèvent des ténèbres, croyant que le chaos est la seule réponse."

Il savait que ces événements n'étaient que le début. Les ténèbres, autrefois cloisonnées dans des recoins précis du monde, s'étendaient désormais avec une rapidité inquiétante. Dracula, stoïque et résolu, savait que sa lutte n'était pas terminée. En vérité, elle ne le serait jamais. Mais une inquiétude subsistait dans son esprit. Si les forces derrière les Valentine et les goules cherchaient à affaiblir l'Angleterre, cela signifiait que d'autres attaques viendraient. Il devait rester vigilant.

Sa main caressa doucement la garde de la Void Sword, un rappel de sa force et de sa mission éternelle. Il était l'incarnation des ténèbres, mais paradoxalement, il s'était donné pour mission de traquer les autres créatures de l'ombre. Alors que le monde changeait autour de lui, il restait un gardien des limites entre la lumière et l'obscurité.

"Peu importe d'où viendra la prochaine menace. Je serai là pour l'affronter," murmura-t-il, avec la certitude froide de quelqu'un qui a vécu plus de siècles qu'il ne peut compter.

Sans un regard en arrière, Dracula se tourna et s'éloigna dans les ruelles de Londres. La ville, avec ses mystères et ses secrets, allait encore révéler de nouvelles horreurs. Mais il était prêt. Tant qu'il restait en vie, tant qu'il possédait cette puissance, il protégerait l'humanité des monstres tapis dans l'ombre.

Même si ces monstres portaient le visage de son propre passé.