Hello à tous,

Je vous propose une histoire rapide en deux chapitres.

Les personnages ne m'appartiennent pas et aucune violation du droit d'auteur n'est prévue.

J'espère que vous apprécierez !

Bonne lecture

1

La mission s'était déroulée plutôt bien jusqu'à présent.

SG1 avait trouvé le temple repéré par le drone de reconnaissance à deux kilomètres de la Porte des Etoiles. Deux klicks à travers un désert aride…

Mis à part le fait qu'il faisait presque aussi chaud que sur Netu, le Colonel O'Neill trouvait que la situation n'était pas si mauvaise. Tandis que Daniel décryptait une sorte d'écriture cunéiforme sur les piliers extérieurs, sous la garde de Teal'c, Jack se retrouvait à surveiller les six de son Second, le Major Samantha Carter. La jeune femme était actuellement accroupie sous un piédestal sculpté sur lequel se tenait une sorte d'idole ailée de forme humanoïde, taillée dans la roche, couronnée d'une sorte de halo. À la place du cœur de la statue se trouvait un rubis découpé en deux morceaux égaux qui brillait faiblement. Carter était en train d'examiner la base de l'ensemble, à la recherche d'un dispositif d'énergie quelconque et, de là où il se trouvait, Jack avait une vue imprenable sur ses fesses, moulées par le tissu de son uniforme couleur sable.

Cela ne faisait que quelques semaines qu'il avait dû avouer devant Carter - et accessoirement, une Tok'ra, le Dr Fraiser et Teal'c - qu'il avait des sentiments inappropriés pour son Second. Des sentiments qui dépassaient largement un caractère strictement professionnel.

Cet aveu lui avait sauvé la vie mais, la vraie surprise était venue lorsque Sam avait, avec des mots choisis, avoué qu'elle aussi tenait à lui plus que de raison.

Pris de cours, ils avaient brièvement convenu de laisser cette information et ses conséquences enfermées dans la «pièce».

Mais, le soir-même, alors que le sommeil ne voulait pas de lui, Jack avait regretté ce choix.

Il aimait Sam. Il aurait dû dire ou faire quelque chose.

Il avait pris plusieurs fois le combiné de son téléphone en main, prêt à l'appeler puis, il s'était souvenu qu'elle venait de perdre Martouf. L'âme sœur de Jolinar…

Jack était à peu près certain qu'il ne s'était jamais rien passé entre Sam et Marty même si le Tok'ra l'aurait bien voulu…

Mais qui ne voudrait pas de l'amour de Samantha Carter?

Mais, Jack savait, de ce qu'elle avait bien voulu partager avec lui, que les sentiments laissés en elle par Jolinar étaient puissants et que Sam en était encore parfois un peu déboussolée.

Martouf et Jolinar étaient restés ensemble bien plus longtemps que lui et Sam ne le pourraient jamais l'être. S'ils se décidaient un jour à franchir la ligne.

Tout ça pour dire que Jack O'Neill savait parfaitement qu'il était mal avisé de regarder ainsi son Second tandis qu'elle bavardait dans son jargon techno habituel mais, il n'y pouvait rien. Il ne parvenait pas à s'en empêcher.

Toujours à genoux, Sam essuya la poussière de ses mains sur son pantalon.

– Je ne comprends pas ce qui génère cette lumière…

– Est-ce que c'est vraiment important? finit par demander le Colonel.

– Eh bien… Je suppose que non mais…

– Ouais, bon… On va peut-être en rester là et considérer que la visite touristique est terminée? proposa-t-il.

Avec un soupir, Sam accepta l'idée que rien ne sortirait de cette étrange statue. Elle hocha la tête et posa sa main droite sur le support pour se soutenir tandis qu'elle se relevait.

Une gerbe de lumière rouge, incroyablement vive, s'échappa soudain de la statue et enveloppa le Major.

Cela ne dura qu'une ou deux secondes mais, lorsque le rayon relâcha son étreinte, le corps de Sam s'affaissa mollement sur les dalles. Jack eut juste le temps de faire un grand pas en avant et de poser une main sous sa nuque pour ralentir sa chute et empêcher sa tête de heurter le sol.

– Teal'c! Daniel! hurla-t-il en prenant aussitôt le pouls de Sam.

Des pas précipités se firent entendre à l'entrée du Temple.

– Jack? appela Daniel, inquiet.

– Par ici! Carter est à terre!

L'archéologue et le Jaffa pénétrèrent en courant dans la salle où se trouvaient leurs deux amis.

Jack était penché sur Sam. Lorsque l'officier releva la tête,il était pâle et son visage était fermé.

– Son cœur s'est arrêté, lâcha-t-il. Elle ne respire plus!

Daniel se précipita vers le sac de Carter pour en sortir la trousse de secours.

Pendant ce temps, O'Neill commença sans attendre le massage cardiaque. Au bout d'une dizaine de pulsations, il bascula son menton en arrière et déposa ses lèvres sur les siennes, emplissant d'air les poumons de la jeune femme.

Il recommença à plusieurs reprises pendant que Daniel faisait une injection d'adrénaline à Sam.

Et soudain, la statue brilla à nouveau.

– Éloignez-vous de ce truc! ordonna Jack.

Sans poser de question, Daniel et Teal'c reculèrent de plusieurs pas, laissant Jack seul au sol avec Carter.

Une lueur plus douce, plus orange émana de la silhouette de pierre avant que tout ne revienne à la normale.

Reprenant le massage cardiaque, Jack souffla entre les lèvres de Sam et, enfin sa poitrine se souleva. Le cœur de Jack, affolé à l'idée de perdre Carter, se calma brusquement et reprit un rythme plus lent, plus profond.

La jeune femme inspira une goulée d'air avant de tousser longuement. Jack se précipita pour l'aider à se redresser, lui soutenant fermement le dos.

– Eh Carter! Vous nous avez fait une sacrée frayeur! Comment ça va? murmura-t-il.

Sam cligna des yeux et secoua doucement la tête, l'air un peu embrumée.

– Je vais bien… mon Colonel…

– Ouais… Vous pouvez le dire… Allez, levez-vous, on doit sortir d'ici.

Daniel approcha et offrit à Sam un appui de l'autre côté de Jack. Les deux hommes la portèrent au-dehors du Temple pendant que Teal'c récupérait leurs sacs.

Jack fit signe à Daniel d'asseoir Sam quelques instants sur un rocher, à quelques mètres du bâtiment, le temps qu'elle récupère.

O'Neill se sentait lui-même assez fatigué, comme si toute cette aventure l'avait vidé de ses forces.

– Il faut retourner à la Porte, elle doit voir Janet le plus vite possible, dit-il en voyant la tête de Sam dodeliner sur ses épaules.

Daniel et Jack glissèrent chacun un bras de Sam sur leurs épaules et ils commencèrent à marcher à travers les dunes en direction de l'anneau de Naquadah. Mais, au bout de quelques mètres, la tête de Sam bascula en avant et son corps s'affaissa entre les deux hommes.

Anxieux, Jack l'allongea aussitôt au sol et reprit son pouls. Régulier et fort.

La main de Teal'c se posa sur l'épaule du Colonel et le grand Jaffa proposa:

– Je vais porter le Major Carter jusqu'à la Porte.

– Ouais… Excellente idée. Donne-moi les sacs.

Teal'c insista pour garder son paquetage et ne confia à Jack que le sac de Sam.

O'Neill le hissa par-dessus le sien pendant que Daniel saisissait l'arme bâton de Teal'c.

Le Jaffa prit la tête du groupe, marchant d'un pas vif malgré son précieux fardeau.

En arrivant à proximité de la Porte, Daniel courut jusqu'au DHD et composa l'adresse de la Terre sans attendre. Il envoya le code de l'iris et s'enfonça dans le vortex pour prévenir l'équipe médicale.

Le temps que Teal'c et Jack passent de l'autre côté, Janet Fraiser et deux infirmières arrivaient avec un brancard en salle d'embarquement. Teal'c déposa avec précaution Sam sur la civière et Janet prit immédiatement les constantes de son amie.

Le Général Hammond, qui venait de pénétrer dans la salle de la Porte, interrogea :

– Colonel, que s'est-il passé?

– Carter a été touchée par une sorte de rayon, mon Général. Elle a perdu immédiatement connaissance et j'ai dû pratiquer une réanimation pour que son cœur reparte.

Les yeux du Général s'écarquillèrent et il jeta un coup d'œil inquiet vers l'équipe médicale qui s'affairaient à transporter le Major vers l'infirmerie.

– Entendu, allez tous vous faire examiner! Débriefing dans une heure, Colonel!

Jack était assis depuis un bon moment déjà au chevet de son Second, dans cette infirmerie trop familière.

Le débriefing avait été plus long que prévu mais, le Général avait fini par leur dire qu'ils pouvaient disposer. Teal'c et Daniel étaient allés manger un morceau au mess mais Jack avait décliné, préférant s'enquérir de l'état de Carter.

D'après Janet, les signes vitaux de la jeune femme étaient bons.

Un bref mouvement attira l'attention de Jack: la tête blonde de Carter bougea de droite à gauche puis ses cils frémirent. Deux yeux bleus errèrent durant quelques secondes sur le plafond puis le mur de l'infirmerie avant de se fixer enfin sur Jack. Une vague de soulagement et de tendresse déferla dans les veines du Colonel, accélérant son cœur. Comme un écho, le cœur de Sam se mit à battre frénétiquement sur le moniteur, faisant aussitôt résonner une alarme.

Le rideau s'écarta au bout d'un instant et le visage inquiet de Janet apparut.

– Qu'est-ce qu'il se passe? demanda-t-elle en étudiant le tracé du scope avec perplexité.

Le rythme de Sam s'était emballé et flirtait avec 120/130 pulsations minutes.

– Je ne sais pas, elle vient juste de se réveiller, grogna O'Neill.

Janet fouilla dans ses poches à la recherche d'une seringue pour injecter un calmant à Sam.

Jack tendit machinalement la main et referma sa paume sur les doigts de Sam, posés sur le drap. Le contact de sa peau douce, un peu fraîche sous ses doigts caleux lui fit du bien et Jack murmura à Sam, dont le regard craintif passait de lui à Janet:

– Tout va bien Carter. Vous êtes à la maison. En sécurité.

Le pouls de Sam redescendit à 70 battements par minute avant que le Docteur n'ait pu lui faire la piqûre.

– Eh! Regarde-moi, Sam, demanda Janet.

Manifestement détendue, Sam tourna la tête vers elle tandis que Janet lui braquait brièvement une lampe torche dans les yeux. Sam grimaça et détourna le regard, cherchant automatiquement Jack.

Il lui sourit et sentit qu'elle tournait doucement sa main sous la sienne pour emmêler ses doigts avec les siens. En temps normal, il aurait retiré précipitamment son bras et aurait peut-être même fait une petite réflexion sur le fait que Janet lui avait donné les bons médicaments mais, cette fois, il s'abstint. Le contact de sa paume contre la sienne lui faisait un bien fou après ces instants terribles durant lesquels il avait cru qu'il l'avait perdue.

Elle était morte, bon sang! Il pouvait bien faire une petite entorse au règlement.

Il jeta un coup d'œil alentours. Dans le box médical, aucune caméra n'avait le droit de paraître donc, le seul témoin était la Doc. Et pour le moment, elle leur tournait commodément le dos et vérifiait les perfusions. S'il ne savait pas si bien, il aurait pu croire qu'elle n'avait rien vu.

Janet se retourna pour inscrire les données récentes sur le dossier, posé au pied du lit. Son regard balaya le corps de Sam, leurs mains jointes et elle déclara, le visage doux mais neutre:

– Je vais aller lui chercher quelque chose à manger. Vous devriez en faire autant, Colonel.

– Euh, oui, bien sûr. Dans une minute, Doc.

Janet écarta le rideau et sortit, en remettant le voile bien en place, pour bloquer la caméra.

Jack avait beau surnommer la petite femme «le tyran Napoléonien», elle était avant tout l'amie de Sam et, il l'espérait, son amie aussi. Elle garderait leur petit secret, tout comme elle avait gardé celui du test Za'tarc.

Reportant son attention sur Sam, le Colonel murmura:

– Comment ça va?

Ses paupières papillonnèrent:

– Qu'est-ce qui s'est passé? On était sur P4C-942 et…

– La statue a émis une sorte de rayonnement qui vous a fait perdre connaissance et a brutalement arrêté votre cœur.

– Quoi?

– J'ai dû vous faire du bouche-à-bouche, ajouta Jack en agitant ses sourcils d'un air enfantin, comme s'il avait profité de ce prétexte pour l'embrasser.

Bon sang… Il l'avait embrassée en quelque sorte mais, il était tellement stressé qu'il n'y avait même pas prêté attention. Pourtant, il lui semblait que le goût sucré de ses lèvres persistait encore sur les siennes. C'était peut-être la raison pour laquelle il n'avait encore rien bu ni mangé…

Elle eut un sourire amusé et secoua un peu la tête avec un soupir, se moquant de lui. Pourtant, le joli rose qui colora ses joues démontrait qu'elle n'était pas en colère contre lui, tout au plus gênée.

– Quand est-ce que je peux sortir d'ici?

– Ah… ça… Pas avant demain, j'en ai peur. La Doc veut vous garder toute la nuit en observation étant donné qu'on ne sait pas vraiment ce qui a provoqué cet arrêt cardiaque.

– Oh…

La voix de Daniel s'éleva derrière le paravent.

– Sam? Jack? Est-ce qu'on peut entrer?

Jack retira sa main de celle de Sam avec un sourire d'excuse.

– Tu paris! lui lança Jack. Elle est réveillée!

Les visages souriants des deux autres membres de l'équipe apparurent.

– Sam! Tu nous as fait peur! s'exclama Danny en s'installant dans la chaise de l'autre côté du lit.

– En effet. Je suis heureux de voir que vous allez mieux, Major Carter, ajouta Teal'c.

– Merci, les gars. Oui, ça va. Juste un peu fatiguée.

Jack devait reconnaître qu'il se sentait lui aussi un peu vanné. Peut-être qu'en définitive, il devrait obéir au Doc et manger quelque chose.

Il se leva, cédant son siège au Jaffa.

– Vous veillez sur elle, les gars. Je vais au mess grignoter un truc.

Les deux amis acceptèrent de bon cœur et Jack quitta le box avec un dernier regard pour Sam. Son cœur se serra un peu à l'idée de s'éloigner d'elle mais, il poursuivit résolument sa route.

Sur le moniteur de Sam, son cœur eut un raté mais, avant que les gars ne s'en alarment, tout était revenu à la normale.

Lorsque Jack entra dans le mess, il croisa Janet Fraiser qui en sortait, un plateau dans les mains chargé d'un sandwich, au poulet devina-t-il, et d'une coupe de gelée bleue. Les plats préférés de Carter.

Janet lui adressa un sourire bienveillant en voyant qu'il avait finalement décidé de suivre ses ordres.

– Bon appétit, Colonel!

– Merci, Doc. A tout à l'heure.

La cafétéria était tranquille, presque vide à cette heure tardive.

Avec lassitude, O'Neill choisit un part de gâteau au chocolat et une assiette de pâtes et alla s'asseoir à la table habituelle de son équipe.

Reynolds, qui rentrait de mission, passa près de lui et le salua avant de s'installer avec son équipe, dans le coin opposé de la pièce. Les quatre hommes plaisantaient et parlaient fort mais cela ne dérangeait pas Jack. Il ne les écoutait pas vraiment. Il avala son plat sans grand appétit et décida d'emporter le gâteau pour plus tard. Il pourrait peut-être le partager avec Sam si elle avait une fringale nocturne. Cela leur arrivait parfois lorsque l'un d'eux était coincé à l'infirmerie et que le repas du soir avait été un peu léger.

Réjoui par cette idée, Jack rendit son plateau et reprit l'ascenseur avec son assiette dans une main. Tandis que la cabine le ramenait à l'étage de l'infirmerie, le Colonel fut pris d'une troublante envie de gelée bleue. Il pouvait presque sentir son goût sur sa langue. C'était d'autant plus étrange qu'il préférait nettement la rouge.

Les portes s'ouvrirent, le sortant de ses pensées.

Il retrouva ses coéquipiers dans la chambre de Sam. Daniel piquait du nez sur sa chaise et Teal'c surveillait Carter qui semblait se reposer.

– Allez dormir les gars, je vais rester, leur lança-t-il.

Daniel sursauta et, après une brève seconde de culpabilité, accepta la proposition. Teal'c lui emboîta le pas, ressentant aussi le besoin de faire son kelno'reem.

Jack prit place sur la chaise inconfortable et se prépara à passer une nuit blanche de plus, au chevet d'un des membres de son équipe. Cela devenait une désagréable habitude mais, il ne se voyait pas être ailleurs.

Quelques heures plus tard, la main de Janet se posa sur son épaule et Jack réalisa qu'il s'était assoupi.

– Vous devriez aller vous reposer, Colonel. L'état de Sam est stable.

– Non, je vais bien. Je reste.

Avec un soupir, la Doc tira le rideau latéral, ouvrant le box de gauche et désigna le lit étroit.

– Installez-vous là, vous serez mieux. L'infirmerie est vide ce soir.

Jack se déplia avec un grognement et s'installa sur le flanc, tourné vers Sam, pour pouvoir la surveiller. Janet s'en amusa mais ne fit aucun commentaire, refermant les rideaux sur eux.

Le lendemain, Carter fut autorisée à reprendre son service, à condition de repasser à l'infirmerie au moindre malaise.

L'équipe déjeuna au mess ensemble puis, chacun vaqua à ses occupations.

Jack se plongea dans la pile de rapports en retard, devinant que s'il ne profitait pas de ce moment de calme pour en sortir quelques-uns, il aurait affaire au Général.

Lorsqu'il releva la tête, il était presque l'heure d'aller déjeuner. Avec un sourire ravi, il termina le dernier rapport et quitta son bureau, direction le laboratoire de Sam.

Il la trouva penchée sur sa paillasse, en train de regarder au travers d'un microscope.

Il n'eut pas besoin de parler pour qu'elle lève la tête et le fixe, comme si elle avait senti sa présence. Elle lui offrit un sourire joyeux auquel il répondit en s'efforçant d'ignorer les douces palpitations que ce simple sourire provoquait en lui. Sam fronça les sourcils et porta la main à sa poitrine.

Inquiet, Jack s'approcha et demanda:

– Eh Carter! Est-ce que tout va bien?

– Euh… Je ne sais pas… J'ai encore quelques palpitations je crois… Rien de grave. Je suppose que c'est le contre-coup d'hier. J'irai voir Janet si ça recommence.

– Bien… Vous devriez peut-être… vous savez, vous reposer… Rentrer chez vous et dormir un peu… regarder la télévision…

– Je vais bien. Vraiment.

– On mange?

Surprise, Sam regarda l'horloge, semblant réaliser l'heure qu'il était.

– Oui, excellente idée.

Elle sauvegarda son travail, ôta sa blouse et le suivit. Ils passèrent récupérer Teal'c et Daniel et s'installèrent, leurs plateaux garnis devant eux.

Daniel parlait de l'artéfact sur lequel il travaillait et Sam lui proposait de faire une datation au carbone 14. Teal'c avalait méticuleusement sa montagne de fruits et de légumes et Jack… eh bien, Jack essayait de se concentrer sur son plat pour éviter de fixer trop longtemps son adorable Second.

Bon sang, il adorait quand elle débitait son techno blabla… Il trouvait ça incroyablement sexy.

Et dire qu'il détestait les scientifiques…

Cette idée ramena à sa mémoire l'image de leur première rencontre, lors de ce briefing plutôt tendu où Hammond avait voulu lui imposer un nouveau membre pour l'expédition sur Abydos. Elle avait déboulé dans la pièce, dans son uniforme bleu soigné. Elle l'avait salué avec un air plus assuré qu'elle ne l'était vraiment et lorsque son regard avait croisé le sien, il avait pensé qu'elle avait des yeux de la même couleur vibrante que la Porte des Etoiles. Elle dégageait quelque chose d'indéfinissable et paraissait avoir envie d'en découdre avec le monde entier. Il trouvait cela plutôt rafraîchissant.

Il aurait été idiot s'il n'avait pas noté immédiatement la ressemblance physique avec Sara… grande, blonde, sexy… mais les similitudes s'arrêtaient là.

D'abord, Carter était jeune. Beaucoup plus jeune que lui. Mais elle était aussi étonnement intelligente, perspicace et à l'écoute.

En quelques missions, elle avait trouvé son rythme et il s'était vite surpris à communiquer avec elle avec une aisance normalement acquise à l'issue de longues années de missions ensemble. Leur groupe fonctionnait bien. C'était différent de toutes les équipes qu'il avait dirigées. Mais, SG1 était aussi atypique. C'était probablement ce qui faisait leur force et les gardait en vie.

Jack repoussa son assiette vide et attrapa sa part de gâteau: une tarte aux pommes. Il en prit une bouchée et soupira de plaisir. Il savait qu'il le payerait plus tard à l'entraînement avec Teal'c mais, que dire? Il adorait les gâteaux!

En face de lui, Sam laissa échapper un petit gémissement, attirant aussitôt l'attention de Jack sur elle. Elle rougit furieusement et cela ne fit rien pour atténuer la bouffée de désir que le Colonel avait ressenti en l'entendant.

Daniel tourna la tête vers elle, surpris et curieux.

– Tout va bien, Sam? demanda-t-il. Tu es un peu rouge…

– J'ai un peu chaud tout à coup, bredouilla-t-elle en enlevant sa veste de BDU.

Jack replongea la tête vers sa part de tarte pour éviter que son regard ne dévie sur le tee-shirt qu'elle portait et qui dessinait un peu trop bien sa poitrine.

Il avala un autre morceau de tarte et Sam rougit de plus belle.

Il se passait quelque chose de bizarre…

Carter semblait perplexe et un peu confuse. Elle chercha une réponse dans ses yeux mais, Jack n'avait pas la moindre idée de ce qui lui arrivait. Finalement, Sam s'excusa et quitta précipitamment la table, laissant sa veste derrière elle.

– Une idée de ce qui lui arrive? interrogea Daniel en remontant ses lunettes.

– Aucune, Daniel Jackson.

– Je devrais peut-être aller la voir, m'assurer qu'elle ne va pas faire un autre malaise… proposa l'archéologue.

– J'y vais.

O'Neill se leva, récupéra la veste abandonnée et prit le chemin qu'avait suivi Carter.

Jack se heurta à la porte close du laboratoire de Sam. Il toqua, insista puis, finit par admettre qu'elle n'était pas là. Il passa rapidement par le vestiaire, sans plus de succès avant de se rabattre vers ses quartiers. Il frappa à deux reprises et était en train de réfléchir à d'autres endroits où elle aurait pu se cacher lorsque la porte s'ouvrit enfin. Sam se tenait dans l'entrebâillement, le regard fuyant et les joues encore rougies.

– Eh! Est-ce que ça va, Carter?

Elle se contenta d'un léger hochement de tête, manifestement gênée.

– Est-ce que je peux entrer? insista-t-il.

– Je… Euh… Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, mon Colonel…

Agacé, Jack se souvint des caméras du couloir.

– Venez, allons prendre l'air, proposa-t-il à la place.

Il lui tendit sa veste.

Elle sembla hésiter alors, il ajouta:

– Je peux en faire un ordre…

Vaincue, Sam sortit et tira la porte de ses quartiers derrière elle. Elle suivit son commandant jusqu'à l'ascenseur sans mot dire.

Jack la laissa entrer en premier dans la cabine puis appuya sur le bouton.

Sam lui jeta un regard surpris lorsqu'elle comprit qu'il la conduisait vraiment dehors.

Un SF leur tint la lourde porte métallique et, après l'atmosphère contrôlée de la Montagne, l'air frais les assaillit. Il y avait un peu de vent et il ne devait pas faire plus de 4 ou 5 degrés. Sam referma sa veste d'uniforme en frissonnant.

Jack l'imita et se mit à marcher, s'assurant au bout de quelques pas qu'elle le suivait.

Ils s'éloignèrent de l'entrée de la montagne et s'assirent sur un banc, habituellement fréquenté par les fumeurs lorsqu'il faisait moins froid.

Sam inspira profondément et reprit des couleurs.

– Alors? demanda-t-il après quelques minutes de silence.

Elle tourna la tête vers lui, faisant semblant de ne pas comprendre.

– Qu'est-ce qui s'est passé au mess?

Elle soupira.

– Je ne sais pas… Je me suis juste sentie un peu à l'étroit je crois. Ce n'est pas grave, mon Colonel.

– Je pense que vous devriez retourner à l'infirmerie. Vous n'avez pas l'air bien.

– Non! je me sens bien maintenant. C'était une bonne idée de venir ici. J'avais peut-être juste besoin de souffler un peu.

Pressentant qu'il ne parviendrait pas à la convaincre, Jack s'adossa au banc et respira doucement tout en expulsant de petits nuages de buée.

À ses côtés, il pouvait presque sentir Sam se calmer.

Quinze minutes plus tard, un peu frigorifiés, ils reprirent le chemin de la base. Sam frottait ses mains glacées l'une contre l'autre tandis que la cabine s'enfonçait sous la terre. Jack enfonça ses propres mains dans ses poches, résistant à l'envie de la réchauffer lui-même.

Ils quittaient à peine l'ascenseur au niveau 28 lorsque l'alarme retentit.

Sans se consulter, ils se mirent tous deux à courir vers le poste de commande.

Hammond y était déjà, debout derrière le Sergent Harriman. La Porte des Etoiles était ouverte sur un vortex entrant et le code de SG 9 était inscrit sur les écrans. L'iris s'ouvrit alors que Jack demandait:

– Je croyais que SG9 ne devait rentrer que demain soir?

– C'est le cas, Colonel, confirma le Général.

La Porte resta béante mais rien ne traversa.

– Est-ce qu'on reçoit une transmission? questionna Hammond, intrigué.

– Non,mon Général. Il n'y a rien dans le vortex.

La Porte se referma brusquement.

Jack fronça les sourcils:

– J'ai comme une désagréable sensation de déjà-vu…

Hammond semblait du même avis.

Lorsque l'équipe SG 10 s'était retrouvée sur une planète en passe de se faire avaler par un trou noir, ils avaient ouvert une porte qui aurait pu aspirer la Terre. Il était donc compréhensible que le Général hésite à faire deux fois la même erreur.

La Porte se mit à recomposer et les SF de garde se repositionnèrent, prêts à en découdre si un ennemi franchissait le vortex.

Mais cette fois, un signal radio se fit entendre:

– SGC, ici Sierra Golf Neuf, nous sommes sous le feu ennemi! Nous avons deux hommes à terre. Nous ne pouvons pas atteindre la Porte en sécurité avec les blessés. Demandons assistance d'urgence.

– SG 9, ici Hammond, nous vous envoyons des renforts immédiatement. Tenez bon!

Le temps que le vortex se désengage, Hammond s'était retourné vers Jack:

– Colonel, vous et SG 3 partez en mission de sauvetage!

– À vos ordres!

Sam emboîta le pas de Jack mais, ce dernier l'arrêta en haut de l'escalier:

– Carter, vous restez ici. Vous n'êtes pas en état.

Sam allait protester mais, elle se contenta finalement de hocher la tête et de regagner le poste de commande.

Au regard interrogatif du Général, elle indiqua:

– Le Colonel préfère que je reste en retrait. J'ai encore eu de petits malaises ce matin…

– Allez à l'infirmerie, Major.

– Oui, mon Général.

Le temps que SG 1 et SG 3 se préparent, Hammond avait ordonné le lancement de deux drones armés destinés à la fois à s'assurer de ce qui se passait de l'autre côté du vortex et à dégager le devant de la Porte pour permettre aux équipes de secours d'atteindre les blessés en relative sécurité.

– SGC, les alentours de la porte sont dégagés! hurla Kovacek à la radio.

O'Neill, tenant son P90 prêt à faire feu, jeta un coup d'œil vers la baie d'observation, attendant la confirmation de Hammond.

Ce dernier se pencha sur le micro:

– Vous avez le feu vert! SG 1 et SG 3, ramenez-les-moi !

O'Neill adressa un bref salut à son supérieur et fit signe à ses équipes de franchir le vortex.

Une fois passés de l'autre côté, il prit position aux abords de la Porte des Etoiles avec Teal'c et Reynolds pour protéger les autres membres des équipes, chargés de l'évacuation des blessés.

Les Jaffas avaient été surpris par les tirs des drones et avaient reculé, cédant plusieurs centaines de mètres de terrain. Le plus difficile serait de conserver cette distance car les lignes ennemies semblaient en train de se reformer pour revenir en force.

– Allez! Allez! hurla Jack. On fiche le camp!

Daniel passa le bras de Grogan autour de son cou et aida l'homme à se mettre debout. Ce dernier grogna de douleur mais serra les dents. Castleman le soutint de l'autre côté et le blessé se laissa porter dans les escaliers, sa jambe droite ensanglantée traînant derrière lui. Rassuré, O'Neill les vit disparaître dans l'horizon des événements.

Johnson aida Kovacek à porter leur linguiste inconscient sur une civière et l'ensemble des équipes se replia vers la Porte.

Jack et Teal'c restèrent en dernier pour assurer la sécurité du passage des autres.

Au moment où le Colonel faisait signe à Teal'c de passer, il fut surpris par un tir ennemi. Il se jeta sur le côté pour éviter la décharge d'arme à énergie et tomba lourdement sur les dalles, devant la Porte. Son ami Jaffa s'agenouilla aussitôt et se mit à le couvrir avec son bâton.

– O'Neill! cria-t-il.

L'homme roula sur le dos avec un gémissement sourd et porta la main à son épaule gauche en lâchant un juron. Le tissu de son uniforme fumait et une large trace écarlate brûlait sa peau. Sans perdre de temps, le Colonel se remit debout et fit signe à Teal'c de le suivre. Ils sautèrent à reculons dans le vortex tout en continuant à tirer sur les ennemis qui fonçaient vers eux.

De l'autre côté, Jack atterrit lourdement sur la plateforme métallique en grognant et eut la présence d'esprit de hurler, dès qu'il vit Teal'c franchir l'horizon des événements:

– Fermez l'iris!

Harriman obéit et le bruit écœurant de plusieurs corps heurtant la protection se fit entendre avant que la porte ne se referme.

L'équipe médicale se pencha sur Jack. Janet écarta les morceaux brûlés de sa veste et examina rapidement la blessure.

– C'est une vilaine brûlure, Colonel…

– J'ai connu pire…

Janet eut un léger sourire car elle savait que c'était vrai. Elle sortit une seringue de sa poche et lui fit une injection. Jack grimaça.

À ce moment-là, la voix du Général résonna dans les haut-parleurs:

– Docteur Fraiser, on a besoin de vous en salle de contrôle!

Aussitôt, Janet et O'Neill tournèrent la tête, étonnés. Le Général semblait inquiet.

Janet confia son patient à une infirmière en lui recommandant de le transporter à l'infirmerie et de commencer à débrider la brûlure. Puis, elle grimpa en courant l'escalier menant à la salle de commandes. Elle se retrouva nez-à-nez avec Sam, allongée sur le sol, grimaçant de douleur en se tenant l'épaule.

– Qu'est-ce qui s'est passé? demanda la Doc en se précipitant près de son amie.

– Je n'en ai pas la moindre idée, Docteur. Elle s'est effondrée d'un seul coup en hurlant de douleur.

– Je ne vois aucune trace de blessure, je ne comprends pas, déclara Janet en faisant doucement pivoter Sam pour l'examiner et en ôtant sa veste de BDU. Sam, peux-tu me dire où tu as mal?

– Mon épaule… haleta la jeune femme. Ça brûle… On dirait une arme Jaffa…

Janet sursauta et réalisa que Sam souffrait à la même épaule que le Colonel.

– Je dois l'emmener à l'infirmerie immédiatement!

Hammond appela du renfort et Sam fut transportée.

– Docteur, qu'est-ce qu'elle a? demanda le Général avant que le médecin-chef de la Base ne suive la civière.

– Je ne sais pas encore, mon Général.

Sam avait commencé à s'apaiser dans l'ascenseur sans que Janet n'ait eu à lui donner de calmant.

Janet trouvait cela étrange mais cohérent avec la folle théorie qui prenait forme dans son esprit.

Sam s'était effondrée de douleur au moment précis où le Colonel O'Neill avait été blessé et, à présent, elle voyait sa douleur refluer alors que l'antalgique qu'elle avait administré à l'homme commençait à agir.

Une fois à l'infirmerie, Janet demanda que les deux patients soient placés dans des box côte à côte, seulement séparés par un drap. Elle commença par soigner Jack. Si elle avait raison, Sam irait vite mieux.

Avec douceur, la Doc découpa d'abord le gilet et la veste de Jack puis son tee-shirt. La brûlure était large de presque vingt centimètres mais superficielle. Le Colonel avait évité le plus gros du tir. Elle débrida puis irrigua avec soin avant de panser la blessure. Jack grogna à quelques occasions mais, il se tint tranquille, se contentant de s'inquiéter régulièrement pour Sam.

Une fois son travail terminé, Janet passa dans l'autre box et effleura le front de Sam pour attirer son attention. La jeune femme posa un regard un peu vitreux sur son amie et demanda:

– Qu'est-ce qui s'est passé?

– Tu t'es écroulée dans la salle de contrôle, tu te rappelles?

Sam fronça les yeux, se concentrant pour rassembler ses esprits. Elle finit par hocher la tête et murmurer:

– La brûlure… Oui, je me souviens… Est-ce que c'est grave?

– Tu n'as rien du tout, Sam.

Carter tourna un regard interrogatif vers le médecin.

– Quoi? Mais, je l'ai sentie me toucher… ça brûlait terriblement.

Tout en disant ça, elle porta sa main à son épaule gauche, tâtant avec précautions la zone encore très sensible sous ses vêtements.

– J'ai encore mal… se plaignit Sam.

– Le Colonel O'Neill a été brûlé exactement au même endroit.

Sam écarquilla les yeux.

– Quoi? Comment va-t-il?

Janet écarta le rideau d'une main, faisant apparaître le visage fatigué et inquiet de O'Neill.

Sam aperçut l'épais bandage sur son épaule et le haut de son torse.

– Carter! Eh! Comment ça va? demanda aussitôt le Colonel en apercevant la grimace de douleur sur le visage de son Second.

– Un peu comme vous, à ce qu'il semble…

– Je voudrais vérifier quelque chose, déclara Janet.

Les deux soldats hochèrent la tête, cherchant à deviner ce qu'elle comptait faire.

Elle sortit une tige pointue de sa poche et piqua l'avant-bras du Colonel. Ce dernier poussa un grognement de protestation qui fit écho au cri de douleur et de surprise de Sam.

Les deux soldats échangèrent un regard perplexe.

– C'est ce que je craignais, soupira la Doc.

Elle s'éloigna des box et revint un instant plus tard avec un charriot et des moniteurs cardiaques. Puis, elle relia les deux patients et afficha les deux tracés sur le même moniteur, l'un au-dessous de l'autre.

Sam et Jack fixèrent les courbes, entre surprise et incompréhension.

Janet expliqua:

– Ce tracé-là, c'est ton cœur, Sam, et celui-ci, c'est le vôtre, Colonel…

– Mais… Ils sont identiques… bredouilla Sam.

– Effectivement.

– Est-ce que c'est normal? Je veux dire… Est-ce que c'est seulement possible? demanda Jack.

Le tracé de son rythme cardiaque s'accentua, signe du stress qui le traversait. Celui de Sam suivit le même chemin avec une synchronicité absolue et Sam porta la main à sa poitrine, perturbée de sentir son cœur s'emballer dans sa poitrine.

– Calmez-vous, Colonel, ordonna gentiment Janet. On dirait que votre cœur entraîne celui de Sam… C'est sans doute la raison de ses malaises…

Comme Jack lui lançait un regard un peu confus, elle continua:

– Le cœur d'un homme et celui d'une femme ne battent pas au même rythme or, vous semblez en ce moment être reliés l'un à l'autre. Donc, le corps de Sam doit s'adapter et faire avec ce que votre cœur lui impose. C'est un stress important pour son organisme.

Jack acquiesça et inspira profondément, faisant l'effort de contrôler ses pulsations pour les ramener dans une norme plus acceptable. Aussitôt, Sam reprit des couleurs.

– Mais comment est-ce arrivé? questionna-t-elle.

– Je l'ignore mais, je pense que c'est lié à ton malaise sur P4C-942.

– Le rayon? grogna Jack.

– C'est ce que je crois, Colonel.

– J'ai besoin de voir Daniel, Doc.

Janet sortit dans le couloir, persuadée qu'elle tomberait sur le reste de l'équipe.

Effectivement, Teal'c et Daniel attendaient un peu plus loin d'avoir des nouvelles de leurs amis.

– Ah! Janet! Comment vont Sam et Jack?

– Ils sont stabilisés. Le Colonel O'Neill demande à vous voir. Ils sont dans une situation peu commune. Allez-y, je dois parler au Général.

Daniel et Teal'c écartèrent le rideau après avoir appelé Jack. Ils trouvèrent alors leurs deux amis attachés au moniteur cardiaque.

– Qu'est-ce qu'il se passe ici?

– Daniel, est-ce que tu as une idée de la fonction du Temple sur P4C-942? interrogea Sam.

– Euh… Pas vraiment… J'ai ramené des clichés des inscriptions sur les piliers et j'ai fait une vidéo mais je n'ai pas encore eu le temps de me pencher sur les traductions. Cela ressemblait un peu à un dialecte dérivé du…

– Ah! grogna Jack, l'interrompant. Il va nous falloir des réponses, Danny et vite!

– Quoi? Mais pourquoi? Qu'est-ce que…

– Nous sommes apparemment reliés l'un à l'autre, Daniel. Mon cœur bat à la place de celui de Carter ou un truc de ce genre… Et non, nous n'avons aucune idée de comment cela a pu se produire!

– En fait, mon Colonel… murmura Sam. Je crois que ça pourrait venir de la statue…

– Comment ça? questionna Jack.

– Elle avait au niveau du cœur une pierre coupée en deux…

Les yeux de Jack s'écarquillèrent et Daniel, réalisant la situation, demanda:

– Tu veux dire que s'il t'arrive quelque chose…

– Carter le ressent, ouais… Elle a senti ma brûlure.

– Je la sens toujours, mon Colonel…

Janet les rejoignit à ce moment-là, suivie du Général.

Une fois que la Doc lui avait décrit les symptômes et le résultat des premiers tests, Hammond avait tenu à venir voir par lui-même comment allaient ses hommes.

– Dr Jackson, nous avons besoin de savoir ce que ce Temple a pu leur faire.

– Je m'en charge, Monsieur.

– Puis-je vous apporter mon aide, Daniel Jackson?

– Volontiers Teal'c! Mes premières analyses démontrent qu'il s'agit peut-être un obscur dialecte Goa'uld…

Le Jaffa hocha la tête et suivit l'archéologue vers son bureau.

Jack s'impatienta:

– Doc, est-ce qu'on peut sortir d'ici?

– Colonel, l'interrompit Hammond. Je ne suis pas certain qu'il soit prudent de vous laisser quitter l'infirmerie dans votre état.

Janet semblant approuver, Jack consulta Sam du regard. Elle semblait elle aussi avoir envie de quitter l'infirmerie.

– Je suppose que si nous sommes prudents et que nous prenons garde à ne pas nous blesser, tout devrait bien se passer, plaida O'Neill.

Janet soupira. Elle savait que les deux seraient difficiles à garder là pour la nuit sans aucune blessure réellement grave.

– Entendu, vous pouvez quitter la Montagne mais, je vous veux de retour ici au moindre problème.

– Bien. Je vais suspendre toutes les missions de SG 1 le temps que nous comprenions ce qui se passe, déclara Hammond. Nous referons un briefing dès que le Dr Jackson aura avancé dans sa traduction. En attendant, vous devriez rentrer vous reposer.

Jack et Sam ne se le firent pas dire deux fois. Dès l'appareillage retiré, ils filèrent vers les vestiaires pour se changer.

Sam fut surprise de trouver le Colonel qui l'attendait devant la porte du vestiaire des femmes, le dos nonchalamment appuyé à la cloison.

– Mon Colonel?

Sans répondre, il lui fit signe de le suivre vers l'ascenseur. Une fois à la surface, ils signèrent le registre de sortie et quittèrent la montagne.

Sur le parking, Jack déclara soudain:

– Je crois qu'on devrait rester ensemble.

– Je vous demande pardon, mon Colonel?

– Ouais… Vous savez… Pour être certain que l'autre va bien… On ne sait jamais, si vous décidiez d'aller faire un footing de quinze kilomètres demain matin, je pourrais avoir une crise cardiaque…

Elle rit doucement et secoua la tête. Elle savait pertinemment qu'il était capable de courir la même distance qu'elle, peut-être même plus si on faisait abstraction de son mauvais genou.

– Je serais plus rassuré si je pouvais vous garder à l'œil, finit-il par ajouter.

– Entendu…

Il lui fit signe de se diriger vers son camion et elle monta sans protester sur le siège passager.

Jack roula en silence jusque chez lui.

Sam le suivit dans la maison et réalisa qu'il y avait quelque chose d'étrangement intime à rentrer ainsi ensemble dans ce lieu qu'elle avait aimé dès sa première visite.

Comme ils organisaient assez régulièrement des soirées d'équipe chez le Colonel, Sam savait qu'elle disposait ici d'une brosse à dents, d'un flacon de gel douche et de quelques affaires de toilette qu'elle laissait à demeure, comme Daniel et Teal'c. Il y avait un petit placard qui leur était réservé dans la salle de bain.

– Mettez-vous à l'aise. Je vaismonter le chauffage. La chambre d'amis est prête et les draps sont propres.

Avisant son jean et son pull et réalisant qu'elle n'avait pas d'affaires, Jack ajouta:

– Je vais vous trouver quelque chose de plus confortable, si vous voulez vous mettre à l'aise.

Il fouilla dans ses armoires et revint quelques minutes plus tard avec un vieux survêtement, des chaussettes en laine et un tee-shirt de l'Académie. Sam le remercia et fila dans sa chambre pour se changer. Le pantalon était trop grand mais, en serrant le lacet, elle parvint à le faire tenir sur ses hanches. Le tee-shirt était doux et elle se dit qu'elle pourrait aisément dormir dedans. Elle enfila la veste de survêtement et respira l'odeur du Colonel qui persistait sous le parfum de la lessive.

Lorsqu'elle le rejoignit au salon, Jack était en train de leur servir à boire. Comme il était encore tôt, il avait fait du thé. Il lui en tendit une tasse et s'installa près d'elle sur le canapé.

La maison était calme et tranquille. Sam se surprit à soupirer doucement.

– Est-ce que ça va? murmura Jack.

– Oui, très bien.

Pour briser le silence, Jack mit la télévision, trouva une chaîne qui diffusait un vieux film d'action et jeta un œil vers Sam. La jeune femme s'enfonça confortablement dans le canapé, sa tasse entre les mains, ses pieds repliés contre elle.

Ravi qu'elle se détende enfin, Jack s'installa confortablement et regarda le film.

Lorsque le générique défila et que les pages de publicité se succédèrent, Jack finit par oser poser la question qui lui brûlait les lèvres :

– Alors, ce midi, au mess, quand vous êtes partie en courant, c'était ma faute, je suppose?

Sam rougit en se rappelant les sensations qu'elle avait ressenties et l'emballement de son cœur dans sa poitrine… Enfin, son cœur… Cela n'avait rien à voir avec de la peur ou de l'agitation comme cet après-midi à l'infirmerie. C'était chaud, intime, de ces douces palpitations qu'on ressent lorsqu'on est amoureux et qu'on croise la personne qu'on aime.

Mais, cela ne pouvait sûrement pas être ça… n'est-ce pas?

– Eh bien… Je…

La tache rouge s'étala sur ses joues et descendit dans son cou sous le regard appuyé du Colonel. Ce dernier suivit des yeux la délicate coloration, se demandant jusqu'où elle descendait… De doux papillons flottèrent dans son estomac alors que Carter se pinçait la lèvre inférieure entre les dents.

La jeune femme détourna brusquement les yeux et Jack comprit alors que ce lien entre eux ne se limitait peut-être pas à des sensations de douleur ou à des battements cardiaques un peu erratiques…

– Oh bon sang! s'exclama-t-il. Ne me dites pas que vous ressentez aussi ce que je ressens?

Gênée autant que troublée, Carter hésita puis finit par chuchoter:

– Je crois que oui… mon colonel… ajouta-t-elle avec un temps de retard.

Un léger rougissement s'étala sur les joues de Jack et Sam trouva cela extrêmement sexy.

– Je suis désolé, Sam… Je vous promets que je n'en avais aucune idée… bredouilla-t-il.

Sam sourit, amusée autant que charmée par son trouble, le ressentant jusqu'au bout de ses orteils.

– Je me demande si ça marche seulement dans un sens… murmura la jeune femme, soudain songeuse.

Et Jack se souvint du goût de la gelée bleue sur sa langue. Une gelée qu'il avait trouvée entamée dans la chambre de Sam.

– Eh bien, je crois que ça pourrait bien être à double sens en fait…

Un éclair de surprise, presque de panique, traversa le regard bleu de Sam avant qu'elle déclare:

– Je pense qu'on devrait faire quelques tests, pour déterminer exactement les limites de ce lien.

La scientifique refaisait surface.

Jack dissimula un doux sourire mais Sam demanda:

– Quoi? Qu'est-ce que j'ai dit de drôle?

– Bon, je crois qu'on vient de déterminer que vous percevez toutes mes émotions aussi clairement que si vous étiez branchée directement sur mon cerveau…

Sam soupira.

– Pourquoi est-ce que je ne perçois rien, moi? demanda-t-il, frustré.

– Eh bien, je pense que je retiens mieux mes sentiments que vous, Mon Colonel…

– Pensez à un truc!

– Comme quoi?

– Je ne sais pas moi! Un trucdrôle ou gênant, ce que vous voulez!

L'image d'un Jack O'Neill sortant torse nu de la douche envahit soudain l'esprit de Sam sans qu'elle ait eu le temps d'y réfléchir. Une vague de chaleur glissa sur elle, l'enveloppant de désir.

Les joues de Jack se parèrent d'une légère nuance de rose tandis qu'il la fixait, les pupilles soudain dilatées, le regard assombri par le besoin.

Sam baissa les yeux et tenta de réfréner l'envie de lui qui la tenaillait.

– Ouais… Bon… D'accord…

Jack se gratta la gorge et s'éloigna vers la cuisine pour dissimuler l'effet immédiat qu'avaient sur lui les pensées de son Second.

Il se demanda à qui elle pensait et, tout au fond de lui, une minuscule parcelle d'espoir et de folie lui murmura que c'était peut-être lui.

– Je devrais sortir quelque chose pour le repas de ce soir, bafouilla-t-il en ouvrant le congélateur. Une préférence?

Une nouvelle bouffée de chaleur l'envahit en réaction à ses mots et Jack commença à penser que peut-être, le Major Samantha Carter, d'apparence si sage et si fidèle au règlement, avait des idées totalement déplacées le concernant.

– Steak ou pizza? ajouta-t-il, espérant détourner le cours de ses pensées avant qu'il se retrouve à devoir aller prendre une douche froide.

– De la pizza, c'est bien, répondit-elle.

Il sortit l'emballage, déposa la pâte sur le comptoir et entreprit de rajouter quelques ingrédients qu'il pensait être au goût de Sam.

– Est-ce que je peux vous aider?

Jack releva qu'elle avait enfin laissé tomber le grade et il lui adressa un sourire reconnaissant en retour. Après tout, ils étaient seuls, loin de la Montagne et empêtrés jusqu'au cou dans ce lien extra-terrestre…

Il n'y avait que Jack et Sam autour de l'îlot de cuisine. Ni Colonel. Ni Major.

– Oui, vous pouvez faire une salade si vous voulez, pour accompagner. Je dois avoir ce qu'il faut dans le réfrigérateur.

Sam se faufila derrière lui, le frôlant au passage tandis qu'elle ouvrait la porte du garde-manger.

Jack se concentra pour étouffer ses sensations. Il sut qu'il n'y était pas totalement parvenu lorsqu'il entendit Sam soupirer doucement.

Manifestement, ils allaient avoir du mal à jouer à ce jeu de dupe bien longtemps…

Jack alluma le four et glissa leur repas dedans pendant que Sam terminait de couper quelques tomates pour ajouter à la salade.

– Vous voulez boire quelque chose? J'ai de la bière, du vin blanc et… du soda light! lança-t-il victorieux en sortant une canette du fond du frigo.

– Ce sera parfait, merci… mon Co...

Jack fronça le nez et Sam amusée, rectifia d'une voix hésitante:

– Jack?

Il lui offrit un grand sourire, comme un gamin un jour de fête et lui tendit la boisson. Il attrapa un paquet de chips et ils se réinstallèrent devant la télévision.

Lorsque le four sonna, Jack sortit la pizza et servit les morceaux dans des assiettes, proposant à Sam de manger sur le canapé. Elle accepta volontiers, étonnée de la facilité avec laquelle ils trouvaient leurs marques dans cette nouvelle proximité. Bien sûr, ils avaient souvent grignotés devant un film lors des soirées d'équipe mais, la présence de Teal'c et Daniel rendait les choses différentes, plus familiales et moins intimes.

Sam croisé ses jambes pour manger et son genou frôlait parfois la jambe de O'Neill lorsqu'elle se penchait vers lui, riant à une de ses blagues. Il était toujours naïvement heureux lorsqu'il parvenait à la faire rire ou même simplement glousser. Il savait qu'il était le seul à avoir ce pouvoir sur elle mais il ignorait si elle appréciait simplement son sens de l'humour ou si elle l'adorait lui.

Lorsqu'elle dissimula un bâillement derrière sa main, Jack éteignit la télévision:

– On devrait aller dormir, proposa-t-il.

Elle accepta de bon gré et le suivit dans le couloir.

– Bonne nuit, Sam.

– Bonne nuit, Jack…

Jack referma la porte de sa chambre et Sam ressentit aussitôt une impression de manque. Se secouant, elle se brossa les dents et se déshabilla, ne gardant que le tee-shirt et un sous-vêtement. Elle se glissa sous les couvertures et ferma les yeux en inspirant doucement. La pièce sentait Jack.

Sam tourna et retourna dans son lit sans trouver le sommeil. Il faisait frais et Sam avait les pieds glacés. Elle se leva, rajouta une couvre-lit pris dans l'armoire mais, rien n'y fit. Ses pensées errèrent vers l'Antarctique et la manière dont elle s'était blottie contre son CO pour rester au chaud et le garder en vie.

Finalement, au bout d'une heure environ, on toqua discrètement à la porte.

Sam s'assit aussitôt dans le lit et éclaira la lampe de chevet.

– Entrez!

Le battant s'entrebâilla et le visage de Jack O'Neill apparut, disparaissant presque derrière une lourde couverture en laine.

Sam le fixa, perplexe, alors Jack murmura:

– Vos pieds froids m'empêchent de dormir…

Elle éclata d'un doux rire et tendit les mains vers la couverture. Avec tendresse, il déploya le carré de laine sur le lit et le remonta jusqu'à la taille de la jeune femme. Lorsqu'il parvint à sa hauteur, elle saisit sa main dans sa sienne. Elle sentait le cœur de Jack battre fort et vite dans sa poitrine et elle devinait que c'était peut-être sa propre présence et le fait d'être ainsi dans sa chambre qui le remuait ainsi.

Poussée par un désir qui faisait écho à celui de son Commandant, elle murmura:

– Le lit est glacé…

– Ouais, je suis désolé… Je ne reçois pas souvent de visiteurs, les draps ont dû prendre un peu l'humidité de la pièce. On peut les changer si vous voulez…

Mais Sam avait manifestement une autre idée car elle tira doucement son bras vers elle en une invite tacite à la rejoindre dans le lit.

Jack fronça les sourcils.

C'était certainement inapproprié… mais tellement tentant. Bon sang!

– Jack… plaida-t-elle.

– Non, Sam… Je crois qu'il vaut mieux que je…

Il tenta de reculer et de se libérer de son étreinte si douce mais, elle ne le lâcha pas et Jack sentit une vague de besoin le traverser et descendre directement dans son aine. Un sourire victorieux souleva le coin des lèvres de Sam alors qu'elle percevait ses émotions brutes et sans filtre.

– Foutus extra-terrestres! grommela Jack.

Sam gloussa et Jack se tendit en réponse:

– Ah, non! J'ai dit pas de gloussement, Carter!

Avec un nouveau rire et un geste qui le prit au dépourvu, elle l'attira sur le lit. Il posa un genou sur les couvertures et envoya sa main libre se poser sur la hanche de Sam pour éviter de l'écraser. Son visage était soudain tout près du sien, si proche qu'il sentait son souffle rapide sur sa peau.

Ses yeux étaient sombres, la pupille dilatée couvrant presque tout l'iris bleu. Elle glissa une pointe de langue rose sur ses lèvres pour les humidifier, comme si elle anticipait qu'il allait l'embrasser.

Et, oh, mon Dieu, c'était tellement attrayant de la voir ainsi, le suppliant presque de la rejoindre au lit…

Jack se demanda si elle aurait le même goût que dans ses souvenirs… Serait-elle douce, sensuelle ou plutôt sauvage, comme elle l'avait été sous l'emprise du virus des Atteints…

Il n'eut pas à se poser la question longtemps, car Sam effaça les quelques centimètres qui les séparaient et l'instant suivant, ses lèvres soyeuses effleuraient les siennes. Un gémissement sexy échappa à la jeune femme et Jack sentit le peu de self-contrôle qui lui restait voler en éclats. Sa paume se referma sur la joue de velours de Sam et il orienta sa tête comme il le voulait pour l'embrasser correctement. Les bras de Sam s'enroulèrent autour de son torse comme des lianes, l'attirant à elle et Jack abandonna la bataille, roulant volontiers sur le lit avec elle.

Le baiser dura et avant que Jack ne comprenne ce qui se passait, il était allongé sous les draps, avec Sam blottie contre lui. Ses pieds glacés étaient nichés entre les siens, ses mains douces exploraient son dos nu et sa poitrine se pressait contre son torse. Jack passa une paume rugueuse sous l'ourlet du tee-shirt qu'il avait prêté à Sam. Comme elle ronronnait sous la caresse, il poursuivit sa tendre exploration, réalisant bien vite qu'elle ne portait rien d'autre que son tee-shirt et une culotte en coton.

Ses jointures effleurèrent le côté d'un sein, arrachant à Jack un grognement tandis que Sam pillait délicieusement sa bouche.

Prenant soudain conscience du dérapage qui s'annonçait, Jack recula un peu, espérant reprendre ses esprits en s'éloignant du parfum entêtant de sa peau.

– Sam… Sam… On devrait calmer un peu le jeu…

Carter lui jeta un regard tout à la fois languissant et un peu coupable.

– Je ne veux pas que tu regrettes ça demain matin, lui dit-il encore, sa main caressant doucement son visage et rangeant derrière son oreille une mèche de cheveux blonds.

– Jamais, affirma-t-elle. Je veux ça depuis bien trop longtemps!

– Tu as voulu le garder dans la pièce, Sam, lui rappela-t-il, un peu perdu.

Elle eut une petite grimace au souvenir du test Za'tarc qui avait failli leur coûter la vie.

– J'ai paniqué, avoua-t-elle. Devant Janet et Teal'c, je n'ai pas réussi à réfléchir correctement… J'ai regretté mes paroles dès que je me suis retrouvée seule chez moi…

– Tu aurais pu m'appeler… me dire que tu voulais en discuter.

–Ça aurait été la fin de SG1.

– Et aujourd'hui? Sam, si on franchit cette ligne, je ne pourrais pas rester ton supérieur…

Après un instant, il décida qu'il devait être totalement honnête avec elle pour une fois:

– Je veux plus.

Ils se regardèrent un instant en silence, mesurant le poids de leur conversation et la véracité de leurs paroles qui résonnaient dans leurs cœurs et leurs âmes.

Sam déglutit, prenant conscience que ce pas qu'ils s'apprêtaient à franchir allait tout changer, non seulement entre eux mais aussi avec Daniel et Teal'c.

Jack finit par soupirer et par murmurer:

– Écoute, je crois qu'on ne devrait pas prendre de décision tant que nous sommes sous l'influence de ce truc alien. Nos émotions ne nous appartiennent plus vraiment en ce moment.

Résignée, Sam accepta mais, posa sa tête sur l'épaule de Jack, pas prête à renoncer à son contact.

O'Neill la serra contre lui, s'allongeant complètement. Après tout, ils partageaient régulièrement une tente et ils avaient déjà dormi l'un contre l'autre pour se réchauffer.

Ce n'était pas tellement différent… n'est-ce pas?

Quelques minutes plus tard, la respiration de Sam s'apaisa et Jack devina qu'elle s'endormait.