CHAP 1 : Un chapeau un peu trop bavard.

"SLYTHERIN!"

Comment était-ce possible?

Comment se pouvait-il que je me retrouve, moi, dans la maison la moins accueillante de Hogwarts!? C'est du moins ce qu'avait dit le roux de tout à l'heure. Il n'en avait dit que du mal...

Quoi qu'il en soit je me devais de rester calme, après être restée plus de 10 secondes abasourdie, crispée et sans bouger d'un millimètre de la chaise je me levai pour rejoindre la longue table de droite, autours de laquelle étaient réunis tous les élèves à capuche verte et au dessus de laquelle pendaient des étendards verts et argent représentant un serpent en position d'attaque.

Contrairement aux précédents élèves désignés par le Choixpeau, dont les tables respectives avaient accueillis l'arrivée par des acclamations à faire trembler les murs du château, de rares applaudissements, plutôt timides, étaient réservés aux nouveaux Slytherins.

Je m'assis discrètement, et suivi le déroulement de la liste lue de la voix grinçante du professeur McGonagall. Quatre élèves me séparèrent de la fille qui m'avait adressée la parole dans le train: "Hermione Granger !" La jeune fille toute tremblante s'avança d'un pas incertain, j'esquissai un léger sourire en découvrant que je n'étais pas la seule effrayée par cette épreuve, elle paraissait se parler à elle même, sur ce point aussi je n'étais pas seule.

Après quelques secondes d'attente, un nom s'éleva suivi de ma déception: "GRYFFINDOR!". Je demeurais seule, pour l'instant. Vint alors une succession de jeunes que je ne reconnaissais pas, le jeune au crapaud qui répondit au nom de Neville Longbottom s'assit en face de moi à la table opposée, le blond aux cheveux plaqués qui avait provoqué le roux et le binoclard me rejoignit et s'assit à côté de moi ; le Choixpeau n'avait même pas eu le temps de frôler ses cheveux que le garçon se relevait déjà. Pour une raison que j'ignore, on l'applaudit lui. Soudain, le brouhaha de la salle se transforma en milliers de murmures, le professeur venait d'appeler Harry Potter. Ignorant qui était Harry Potter, je n'eu aucune réaction quand le petit maigrelet à lunettes et aux cheveux en bataille sortit du rang et s'assit sur la chaise, lui aussi incertain. Le Choixpeau grommela des mots incompréhensibles. Il lui parlait. Et quand il éleva le ton dans une phrase alors que le maigrichon secouait la tête pour essayer d'apercevoir le Choixpeau, j'entendis le mot "grandeur" puis il recommença à parler dans sa barbe. Harry Potter aussi murmurait, il fermait les yeux si fort que ce n'était plus que deux traits horizontaux.

"GRYFFINDOR!"

Lui non plus ne me rejoindra pas.

D'autres s'en suivirent et le roux, Ron Weasley, alla s'assoir aux cotés de Harry Potter.

Le directeur, Albus Dumbledore, se leva alors que le professeur en vert s'éloignait avec le chapeau pointu et fit un discours à l'intention de tous et en particulier des premières années. Des zones interdites, des forêts dangereuses et un étage meurtrier, bref rien que des avertissements qui donnent envie de rester dans cette école de fou. Puis en un claquement de doigts, il fit apparaitre, sur les tables, un festin de roi. Elles étaient tellement recouvertes de nourriture que l'on n'en voyait plus le bois. Tout le monde, y compris les professeurs assis au fond de la pièce, profita des plats chauds, entrées et desserts. Je ne mangeais pas, toutes ces émotions m'avait coupées l'appétit. Je profitais plutôt de ce moment pour observer plus attentivement les lieux. La salle, éclairée par des centaines de bougies en lévitation entre le plafond et les tables, était, en réalité, beaucoup plus grande que je ne l'avais cru au premier regard. D'immenses fenêtres, prenant les trois quart du mur, donnaient vue sur le ciel sombre et sans étoiles. Je remarquai alors que la fille aux cheveux bouclés avait eu raison, le plafond prenait bel et bien l'apparence du ciel, des nuages sombres se déplaçant lentement au gré du vent. Je n'étais pas encore habituée à la magie, elle me mettait mal à l'aise, et cette pièce était l'exemple type du monde magique, avec ses bougies volantes et son toit invisible.

Déconcertée par autant d'incohérences, j'entrepris de découvrir le côté "professeurs" de ce collège. Deux tables étaient positionnées l'une derrière l'autre autour desquelles étaient assis une dizaine d'adultes chacune. Je commençai avec la première dont j'avais la meilleure vue car celle de derrière était malheureusement cachée.

Au centre de celle ci, le directeur. Muni d'une longue barbe et de longs cheveux blancs et lisses, il était coiffé d'un petit chapeau carré ressemblant à un béret avec un petit pompon qui pendait à l'arrière. Une lourde cape de velours parait ses épaules et de petites lunettes aux verres fins et en demi-lune manquaient de tomber de son grand nez aquilin. Il parlait avec le professeur tout vêtu de vert émeraude. Elle avait gardé son grand chapeau pointu, vert encore, pour manger et portait elle aussi de petites lunettes carrées. Sa longue cape de velours cachait une robe noir montant en col roulé. Ses cheveux avaient l'air tirés en arrière en un chignon serré. A ses cotés mangeait un tout petit monsieur dont les cheveux gris formaient comme une collerette hérissée d'où émergé son crâne chauve nu comme un œuf. Une barbe grise complétait un visage pour le moins reconnaissable. Son nez était tellement long et pointu qu'il aurait pu s'en servir comme d'un couteau puisqu'il le trempait dans son assiette à chaque bouchée. A l'extrémité de la table, une dame, plus jeune que les précédents, de grosses lunettes rondes épaisses lui barrant son visage fin, s'efforçait de manger un morceau de nature inconnu mais qui semblait toujours vivant à force de s'agiter sur sa fourchette. Elle fini par le rattraper à la main dans ses cheveux frisés, elle n'avait pas l'air très habile. Son bandeau multicolore qui retenait ses cheveux me fit penser à une Hippie. A la droite du directeur mangeait un autre petit homme mais avec la totalité de ses cheveux et noirs. Une cape grise lui parait aussi les épaules, de légères lunettes rectangulaires glissaient de son petit nez de cochon. Le professeur nain semblait dans une intense réflexion tout en faisant rouler sa coupe de vin entre ses doigts. A ses cotés, un homme au turban violet discutait avec le dernier de la file, un grand, vêtu tout de noir, aux cheveux sales et gras aussi noir que sa robe. Ces deux professeurs étaient aussi pales l'un que l'autre, mais le dark knight le surpassait largement en taille. Il me sembla voir les lèvres du professeur au turban trembler à plusieurs reprises, serait-il bègue? A en croire ses mâchoires crispées, oui.

Je le fixai plus intensément ; depuis toute petite j'avais découvert que je pouvais décrypter les émotions des gens en me concentrant sur leurs yeux, en plus , j'aimais bien le fait de les rendre mal à l'aise. Bizarrement, je ne vis rien, je ressentis seulement un sentiment étrange d'étouffement du moins jusqu'à ce que le professeur ne tourne la tête pour me fixer, mon assiette de nourriture pris soudain un très grand intérêt.

Je n'avais pas encore commencé l'année que je m'ennuyais déjà.

Tandis que je jouais avec mes pommes de terre, le garçon blond à côté de moi se mis à parler fort. Il disait qu'il venait d'une grande famille de sang pur et que son père travaillait au ministère de la magie - je ne savais même pas qu'il y avait un ministère de la magie! Puis il se tourna et me demanda:

- Et toi, où est-ce que tes parents travaillent ? Non! plus important, est-tu de sang pur ?

¤de sang pur !? mais qu'est-ce qu'il me veut ?¤

Comme il me fixait toujours de ses yeux clairs mais que je ne répondais pas, il fronça les sourcils et ajouta" presque" innocemment:

- Tu es muette?

Comment devrais-je prendre cette remarque ?

J'ouvris la bouche pour répliquer juste au moment que le directeur avait choisi pour se lever et parler:

- Maintenant que tout le monde est rassasié, j'invite les premières années à rejoindre leur maison respective, les préfets vous montreront le chemin et vous mèneront aux salles communes. Je vous souhaite un bon départ et une bonne nuit de sommeil.

Ouf ! Sauvée par le Gong. Je profitai de ce moment de surprise pour m'éclipser, je dois avouer que répondre à des questions que je ne comprends pas n'est pas mon activité favorite.

Un préfet qui devait faire trois têtes de plus que moi nous conduisit à la salle commune des Slytherins, salle qui se trouvait dans les cachots du château ! Avec vue sous le lac ! Ne pas être claustrophobe !

La nuit passa lentement, très lentement… Pour commencer, les filles qui occupaient aussi la chambre étaient, mmh… comment dire… très Slytherin! Elles passèrent leur temps à critiquer d'autres premières années des autres maisons. Et je ne cessais de me demander comment allait passer cette année scolaire. La réponse était pourtant très simple : dans un immense château, perdu au beau milieu de l'écosse, entourée de "sorciers" et "sorcières" tous persuadés que la magie existe! Mais qu'est-ce que je raconte? Bien sûr que la magie existe ! J'en ai vécue l'expérience toute la journée! Et je peux être sûre que ce directeur n'est pas humain, ou "Moldu" comme ils disent. Et que les fantômes se baladant dans la salle à manger pendant le dîner ne sont sûrement pas des illusions…