CHAP 10 : Everything ends.

Malgré la migraine puissance mille qui s'apprêtait à faire imploser mon crâne je réussis à bouger mes paupières. Deux têtes chevelues étaient penchées sur moi, la première avait un côté malaisant, comme si mon corps réagissait à la défensive en la voyant. Quand ma vue s'arrangea je reconnu le professeur Snape, mais pas son regard, … son regard avait changé. De l'inquiétude ? Le mal de tête s'accentua et je me contentai de faire le vide et de ne penser à rien. Je cru reconnaître la chevelure broussailleuse de Granger avant de perdre à nouveau connaissance.

Je me réveillai sur un lit de l'infirmerie avec la bouche pâteuse au point que je cru avoir mangé du sable. Je me sentais encore un peu fatiguée et ma tête était lourde mais mon corps ne voulait qu'une seule chose : bouger. Je me redressai et jetai un œil à ma table de chevet pour voir une heure qui n'y était pas. La table était, cependant, remplie de paquets de sucreries et de petits mots de mes amies. Une lettre était plantée dans le bac à dragées surprises ornée d'un magnifique W calligraphique, symbole de la maison Wolfheart. Lyo me souhaitait un bon rétablissement et espérait me voir debout pour les épreuves de fin d'année. Sacrée Lyo, elle ne perdait pas le nord.

-Ha ! Vous êtes réveillée ! Me fit sursauter Madame Pomfresh. Elle fit un détour par son bureau et s'approcha à pas déterminés, un grand verre à la main.

Elle voulu s'en soulager sur la petite table mais elle était tant encombrée qu'elle me le tendit.

-Ne buvez pas tout de suite.

Je n'eus pas le temps de hocher la tête qu'elle prenait mes tempes entre ses mains. Elle inspecta je ne sais quoi et finit par prendre sa baguette pour observer mes yeux et le fond de gorge.

-Bien. Comment vous sentez-vous ?

-Pas trop mal... Quelques courbatures et la nuque raide.

-Ce n'est rien, me coupa t-elle vivement. Vous êtes restée plus d'un mois alitée, il est normal que vous en ressentiez quelques raideurs. Mais pas de maux de tête exagérés ? De vomissements ? Ou crampes gastriques ?

Je secouai la tête en négation.

-Bien ! Maintenant vous pouvez boire.

J'amenai la boisson à mes lèvres avant de demander

-C'est pour quoi ?

Elle parut un instant irritée, sûrement parce que tous les élèves qu'elle soignait ne lui faisaient jamais assez confiance pour boire un liquide suspect sans se poser de question.

-C'est contre les courbatures.

Voilà qui suffit à me faire boire la potion bien qu'avaler la texture épaisse et amer fut plus difficile que prévu.

-Et vous faire aller à la selle. C'est le grand problème des comas par empoisonnement, ils ont les intestins bouchés.

Je faillis m'étouffer en avalant de travers et tandis que je toussais à m'en décoller les poumons, Madame Pomfresh s'agaçait des patients non rigoureux dans la voie de la guérison. Elle prit le verre que j'avais peiné à finir et regagna son bureau.

Ce fut ensuite le défilé des réconforts. J'eus la visite de Lyo qui m'annonça la victoire des gryffindors à la coupe des quatre maisons à cause du favoritisme de Dumbledore.

-Nous avions gagné ! Et le vieux barbu s'est mit à donné des points à tout-va au dernier moment ! Il a récompensé le trio infernal pour avoir désobéit aux règles et s'être mis en danger ! C'est trop injuste ! Même Longbottom, le crétin avec son crapaud, a reçu des points pour une raison débile ! Juste assez pour que Gryffindor gagne la coupe ! Si ce n'est pas du favoritisme... par contre toi il ne t'as rien donné du tout pour avoir risqué ta vie et avoir prévenu les professeurs ! Et moi qui ai reçu ton message, c'est moi qui ai prévenu le professeur Snape !

-Toi tu aurais mérité des points en effet, si c'est comme ça que ça fonctionne. Mais moi je n'ai été qu'un otage dans l'histoire.

-Ne dit pas n'importe quoi ! Tu as été en danger et tout aussi ... courageuse que les trois idiots.

-Merci Lyo, riais-je alors que le mot « courageuse » avait eu du mal à sortir de sa bouche.

Elle sourit et me donna des nouvelles de l'école, des élèves, des slytherins, me fit part des rumeurs et des ragots de fin d'année. J'avais loupé les épreuves de première année et Lyo craignait que je ne me fasse virer de l'école. J'en doutais.

-On ne redouble pas dans les écoles de magie ?

-Aucune idée. Je ne crois pas. Je ne me suis jamais posée la question. Tu sais, dans ma famille, c'est réussir ou rien.

¤Oui, j'imagine.¤

Je me demandais comment réagirait mon oncle en apprenant mon renvoi. Serait-il soulagé que je revienne m'occuper de la maison ? Serait-il irrité de me voir revenir ? Ou même honteux ?

Ce fut ensuite le tour de Hermione Granger, ce qui me surprit et m'embarrassa alors qu'elle arrivait après une conversation pleine de mépris pour elle et sa bande. A vrai dire je me fichais un peu de cette coupe des maisons, mais avoir raté les examens me travaillait plus que je ne l'aurai cru. Ou peut-être était-ce la potion de madame Pomfresh. Très rapide.

Granger me félicita pour mon « courage » face à Quirell (je me gardai bien de rappeler que j'avais été otage, emmenée contre mon grès) et m'expliqua en détail comment ils s'en étaient sortis de leur côté et comment elle m'avait retrouvée avec Snape, à moitié morte.

J'eus des visites furtives de mes connaissances Ravenclaw, de mes voisines de dortoir et d'un Gryffindor qui avait un jour été mon binôme dans un cours de potions.

Ce fut au tour de Dumbledore, alors que mes forces me revenait et que madame Pomfresh me permettait de sortir du lit par moments. Il me répéta ce que Lyo et Granger m'avaient appris, les détails en moins. Il m'expliqua que j'avais été très chanceuse, que le professeur Snape avait fait le plus gros du boulot lorsqu'il me trouva avec Granger, que je serais très certainement morte si j'avais entièrement bu le poison. Il m'apprit aussi que le professeur Quirell avait envoûté une élève de Gryffindor pour voler dans le bureau du professeur Mcgonagall grâce à un sortilège mais qu'elle n'avait pas eu de séquelle, seulement désorientée.

Alors que je mettais du temps à avaler l'information, des sueurs froides me traversant le dos, il m'expliqua que mon passage en deuxième ne se ferait pas en fonction des examens auxquels j'avais été contrainte d'être absente mais à partir des notes et avis des professeurs durant l'année entière.

Je ne saurai dire ce que je ressenti à la nouvelle. Soulagement, joie, gratitude et une légère appréhension qui ne fut pas de trop car le « favoritisme » du directeur fut mal vu par mes camarades Slytherins. Ce qui n'arrangea pas ma réputation dans ma maison.

L'année touchait à sa fin et je pus regagner mon dortoir pour le dernier jour à Hogwarts. Festin, rires et compagnie des revenants, le château avait tout organisé pour qu'on ne l'oublie pas et que l'envie d'y retourner soit ancrée en nous.

Dans le train du retour, Lyo et moi nous étions réservé une cabine en duo. Enfin... personne ne nous avait rejoint. Le cliquetis des roues sur les rails me berçaient doucement et les paupières de Lyo tombaient lourdement sous la chaleur. Je calai ma tête sur la vitre et regardai d'un œil vide le paysage défiler.

-Au fait, comment as-tu découvert Hogwarts ? Je veux dire, en tant que née-moldue.

-Comme tous je suppose, j'ai reçu une lettre de l'école m'apprenant que j'étais une sorcière et invitée à entrer à Hogwarts en septembre. Bien sûr ça n'a pas été simple avec mon oncle, il m'avait déjà inscrite dans un collège et a trouvé mille raisons pour que je ne parte pas toute une année.

-J'imagine. Et la voie 9 ¾ ? Tu l'as trouvée facilement ? Ou tu as vu faire d'autres sorciers ?

-Ho je n'ai pas eu de problème, je n'étais pas seule. Un ami de Dumbledore, c'est ce qu'il a dit.

-Ho je vois, le directeur t'as envoyé quelqu'un de l'école pour te guider. Ils font ça parfois, je crois.

-Oui, il est venu me chercher chez mon oncle et m'a expliqué rapidement comment ça allait se passer. On a fait les courses au chemin de traverse et c'était génial. Puis il m'a accompagné jusque devant le train. Il s'appelle Reamus, très sympa, on a bien parlé.

-Finalement tu as plus de chance que moi. Mes parents ne nous accompagnent pas, mon frère est jugé assez grand et mature pour y aller seul et me baby-sitter.

-Ça a l'air gai chez toi...

-Tu n'imagines même pas... Dans la famille, le sang pur est roi et les autres inférieurs. Ils traitent horriblement notre elfe de maison et il ne vaut mieux pas qu'ils te croisent. Ce n'est pas contre toi, au contraire... pour eux les né-moldus « n'existent pas », ils les considèrent comme des moldus.

-Mais je peux faire de la magie !

-Oui parce que tu es une sorcière ! Mais ils se mettent des œillères. C'est pour ça... je voulais te prévenir, à la gare, je ne resterai pas avec toi... ils viennent nous chercher néanmoins et …

-Je comprend, je n'envenimerai pas les choses.

-Merci.

Elle parut soulagée.

-De toute façon, ils finiront par l'apprendre. Notre amitié n'était pas un secret à Hogwarts. Mon frère l'a sûrement remarqué et Malfoy me la souvent reproché.

-Ha ! Je le savais ! Je vous ai vu plusieurs fois faire des messes basses !

-Je t'arrête tout de suite. C'est mon cousin.

-Je sais.

Elle parut étonnée mais se reprit vite et me sourit d'un sourire sincère que je n'avais vu que très rarement durant cette année.

Le train arriva à King's Cross et Lyo et moi nous séparâmes. Nous nous reverrions l'année prochaine. Je n'avais pas non plus envie qu'elle croise mon oncle. Je rejoignis les Weasley et Potter sur le quais. Nous attendîmes près d'une heure avant que l'oncle de Potter n'arrive. Nous avions eu le temps de parler « proprement », sans préjugés envers les uns les autres. Finalement, les jumeaux étaient sympathiques, très drôles. Je rendrai Lyo verte de jalousie quand je lui dirais que j'ai parlé avec les batteurs de l'équipe Gryffindor. Potter était plus timide et moins orgueilleux je ne le pensais, ce qui m'énerva encore plus. Les parents Weasley proposèrent de me ramener et je refusais poliment. Le retard de mon oncle ne m'étonnait pas du tout. Il avait dû repousser le départ jusqu'au bout et en comptant le trafic de la ville je m'attendais à encore une bonne demi-heure d'attente. Finalement Potter partit lui aussi avec son oncle qui ne s'approcha même pas et ne proposa pas de me ramener en m'expliquant avec un mot simple « mon oncle... ». Bref, je comprenais parfaitement. Un quart d'heure après je calais difficilement mon énorme valise sur la petite banquette arrière de la vieille voiture de mon oncle.