Bonjour à tout le monde et encore un grand merci pour vos commentaires ! Enfin, j'ai réussi à poster ce chapitre. A cause des bugs du site, ça a été une vraie galère ! J'en posterais peut-être un autre ce soir. Des bises à vous tous !
«Greentooth a été un petit monstre comme toujours, dit Matt en entrant derrière Remus dans sa maison. Mais Silverear … Je pense que Poudlard le change.»
C'était suffisant pour détourner Remus de son mantra 'C'est ton choix et maintenant, tu n'as plus qu'à l'assumer'.
«Comment ça?» demanda-t-il.
«Il est … plus calme. Il passe énormément de temps dans sa chambre à faire ses devoirs de vacances, pendant que Greentooth était assise sur le trône de Greyback, occupée à montrer à tout le monde comment elle pouvait faire danser une tasse de thé.»
Il leva les yeux au ciel.
«Les yeux de Debbie manquaient de sortir de leur orbite à chaque fois que Greentooth levait sa bagu-»
«Comment va Debbie?» le coupa Remus.
Il posa sa valise contre le canapé, puis alla ouvrir la fenêtre de la cuisine. Il n'était pas revenu chez lui depuis des mois et l'endroit sentait l'humidité.
« Elle est comme chez elle.» dit Matt en haussant les épaules.
Il agita sa baguette en direction du fauteuil poussiéreux, puis s'y laissa tomber.
«Elle me parle de temps de temps. Elle pense toujours que tu m'as à la bonne, mais c'est son problème, pas le mien.»
Remus pinça les lèvres, mais il avait depuis longtemps arrêté de se soucier de ce que Debbie pensait de lui.
«Tu es à la maison pour combien de temps?»
«Sûrement juste une semaine ou deux, dit Matt en grimaçant. Une fois que Greentooth sera retournée à l'école, j'essayerais de sortir de leurs têtes toutes les idées idiotes qu'elle a réussi à y mettre.»
«Tu travailles toujours au pub?» demanda Remus.
«Transplaner pour entrer et sortir du camp est toujours compliqué, mais ouais, la plupart des soirs.»
Il avait réussi à trouver un poste au Chaudron Baveur avec Tom, comme Remus l'avait fait quand il avait à peu près son âge. Le Chaudron Baveur recevait une clientèle très variée et de cette façon, les loup-garous ne se faisaient pas autant remarquer là qu'ils ne le feraient au Ministère. De plus, savoir qu'un loup-garou – même un loup-garou aussi chaleureux que Matt – se trouvait dans les alentours avait l'avantage de décourager les bagarreurs et faisait réfléchir à deux fois les gens qui refusaient de payer. Un léger sourire apparut sur le visage de Matt.
«Tom a dit que j'étais plus doué que toi, d'ailleurs.»
«Bien sûr.» répondit Remus avec indulgence.
Matt fronça le nez.
«C'est vrai. Il dit que je parle aux gens et j'ai pris l'habitude de porter des gants pour quand les gens payent en Mornilles, donc ...»
Remus laissa Matt continuer, tandis qu'il nettoyait la bouilloire avec un sort avant de la mettre à chauffer. Il ouvrit les placards à la recherche de tasses et il se figea. Tranquillement posée sur l'étagère se trouvait une tasse bleue marine avec les mots Bureau des Aurors, D.J.M.
Après avoir été attaqué dans sa chambre voilà un an, Remus avait pris la plupart de ses affaires – ainsi que celles de Dora qui s'étaient accumulées lors de ses nombreux séjours – et avait tout déplacé au Square Grimmaurd. Les vêtements, les photos et les livres de Remus avaient été tous déplacé. Les tasses ne se trouvaient pas sur la liste des priorités, alors la tasse de Dora était restée là. Remus ne parvint pas à détourner son regard, ne put s'empêcher de penser à la petite main qui l'avait une fois tenu, aux lèvres qui s'étaient posé dessus-
«-m'écoutes?»
Il y eut un bruit sourd. Matt venait de toquer sur la table basse.
«Du thé?» lui demanda Remus.
Matt l'observa un moment, avant de secouer la tête et de s'approcher de la minuscule cuisine de Remus. De la même façon qu'il aurait regardé une vilaine araignée, il jeta un œil dans le placard, repéra la tasse avant de secouer de nouveau la tête.
«Pauvre vieux.» souffla-t-il en tapotant l'épaule de Remus.
Remus attrapa rapidement deux tasses – l'une avait appartenu à son père et l'autre venait d'un lot affreusement floral que sa Tante Catherine lui avait offert pour son vingt-cinquième anniversaire – avant de claquer la porte du placard.
Il ne pensa pas à Tante Catherine, qui vivait en France désormais. Il ne pensa pas à l'autre personne qui vivait en France et il ne pensa absolument pas aux lèvres souriantes de la propriétaire de la tasse, à son habituel 'salut', ni à ses lèvres qui se pressaient contre les siennes.
«-me forces à te le dire, pas vrai?»
Matt soupira. Remus cligna les yeux et le regarda à nouveau, le faisant grogner.
«Je suis sûr que c'est absolument inutile, parce que j'imagine que Sirius te l'a déjà dit et comme tu es toujours là-»
«Sirius ne m'en a pas parlé du tout, dit sèchement Remus. Étrangement, c'est Harry que j'ai eu sur le dos.»
Matt se mit à sourire largement.
«Et j'apprécierais que tu ne finisses pas ta phrase. Je ne suis pas d'humeur à entendre ça.»
«Bien, dit Matt en levant les mains. Bien. Désolé d'avoir amené le sujet.»
Ils burent leur thé en silence. Remus – incapable de s'en empêcher – passa ce moment à fixer le placard dans lequel se trouvaient ses tasses et il suspectait que Matt savait cela, mais il garda quand même le silence.
«On s'y met?» demanda Remus, après avoir expédié leurs tasses vides dans l'évier.
«Bien sûr, dit Matt en levant sa baguette. Le placard de la salle de bain?»
«Je pensais plutôt à la commode de la chambre, dit Remus. Les Épouvantards préfèrent les endroits secs.»
Journal?
S'il te plaît, Ginny, appelle-moi Tom, apparut presque immédiatement.
Ginny se demanda si le journal attendait une réponse. La pensée la dérangea un peu, du moins jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il s'agissait d'un journal et en vérité, qu'avait-il d'autre à faire que de l'attendre?
Comment vas-tu?
Elle supposa que c'était une question plutôt normale venant d'un journal intime – si elle mettait de côté la bizarrerie que représentait un journal qui parle – et elle plongea sa plume dans l'encre avant de rédiger sa réponse.
Je vais bien, écrivit-elle. Merci. Après un moment de réflexion, elle ajouta autre chose. A quoi penses-tu?
Je me demandais comment tu es devenue la nouvelle propriétaire de mon journal.
Je ne suis pas sûre, avoua-t-elle. C'était dans mes affaires d'école.
Mais tu n'es pas une élève.
Ginny eut l'étrange impression que le journal était amusé.
Non, pas encore.
Le journal resta blanc et tout à coup, Ginny s'en sentit désolée et décida de mettre fin à son petit jeu.
Je commence la semaine prochaine.
Ah, put-elle lire. La réponse de Tom, se souvint Ginny. Tu espères aller à Gryffondor, Miss Weasley?
Je pense, répondit-elle. Toute ma famille y est allée, et Harry, Malefoy et Hermione.
Un Malefoy à Gryffondor?
Je suis une fille Weasley, lui rappela Ginny.
En effet.
Le journal – non, Tom, pensa Ginny – resta silencieux pendant un long moment.
Tom Jedusor se prélassait dans son fauteuil en cuir noir, fixant les mots sur les pages du journal posé sur ses genoux. Il ne savait pas si la jeune Ginny était stupide, méfiante ou si c'était-ce toute autre chose qui expliquait ses courtes réponses. Pour autant, si elle ne parlait pas facilement d'elle, au moins elle lui avait offert le nom de ses amis. Tom pouvait se débrouiller à partir de ça.
«Poudlard est sûr, pas vrai?» demanda Drago.
Devant lui se trouvait une Pensine, dans laquelle Severus l'avait encouragé à placer des souvenirs. Contrairement à l'Occlumancie et la Légilimancie, la magie des Pensines était simple et suffisamment sécurisée pour que les enfants les utilisent. Drago aurait treize ans l'année prochaine et Severus avait commencé à lui enseigner comment séparer ses souvenirs.
«Des mesures ont été prises depuis l'année dernière, dit Severus en regardant son filleul par-dessus ses programmes de cours. Je t'assure, tu ne pourras pas te moucher le nez sans qu'un membre du staff soit au courant.»
«Même Potter?» demanda Drago.
«Même Potter, lui assura Severus. Lupin sera sur le coup, sans aucun doute.»
Drago avait l'air troublé.
«Il s'est passé quelque chose, Drago?»
Drago resta silencieux, les yeux fixés sur la Pensine. Il posa sa baguette sur sa tempe et l'éloigna, murmurant le sortilège pour extraire un souvenir. Il la baissa vers la bassine devant lui, d'où s'éleva Dobby, l'elfe de Maison des Malefoy.
Severus écouta l'avertissement de l'elfe et les questions qui résonnaient avec la voix de Drago, avant de croiser les doigts et de se reculer dans sa chaise. Le souvenir disparut dans la Pensine.
«Un peu flou.» jugea Severus, agitant la main en direction de la Pensive.
Drago ignora cela.
«Je me demande si Père lui a demandé de dire ça, en se disant que le fait que Potter soit en danger pourrait m'éloigner de lui.»
Drago parlait avec une voix légère, avec sincérité, mais Severus avait l'impression qu'il était irrité.
«Mais si c'était le cas, Dobby aurait trouvé un moyen de me le dire, comme il le fait toujours. Je me suis donc dit que Père n'avait pas demandé à Dobby de dire ça, mais ça veut dire que Potter est vraiment-»
«C'est une réflexion inquiétante, confirma Severus. Tu as contacté Potter?»
«Je l'ai vu sur le Chemin de Traverse-»
Severus leva les yeux au ciel. Drago lui avait parlé de la scène entre Lucius et les Weasley.
«-mais avec tout ce qui s'est passé, je n'ai pas eu l'occasion de lui en parler. J'ai dit à Potter d'envoyer Kreattur, mais il ne l'a pas encore fait ou peut-être que je n'étais pas là-»
«Je vais prendre contact avec Black.» dit Severus.
Drago eut l'air soulagé.
«Et je vais en parler au Directeur, dit-il avant de poursuivre en voyant l'air méfiant de Drago. Pas en détail, mais simplement par sécurité.»
Drago acquiesça.
«Je te suggère également de coincer ton étrange petit elfe et de lui faire cracher toutes les réponses que tu pourras.»
«Oui, monsieur.» dit Drago.
Il fixa la Pensine pendant un moment.
«On ne pourrait pas s'arrêter chez Potter tout à l'heure, monsieur?»
«Ça dépend. Si tes progrès sont convenables ou pas.» dit Severus.
Il effaça de la liste le cours pratique prévu la première semaine de cours pour les quatrièmes années. Cela lui faciliterait la vie concernant les jumeaux Weasley, décida-t-il. C'était logiquement plus difficile pour eux de faire exploser des choses lors d'une leçon théorique – même si ce n'était pas impossible.
«Ça semble raisonnable?»
Drago ne répondit pas. Il semblait s'être de nouveau focalisé sur la Pensine, dans le but de réaliser des progrès 'convenables'.
Tonks était absolument sûre que ce n'était pas sain pour elle d'être assise dans un petit café en France, avec l'apparence de Remus. Au moins, elle avait conscience que c'était anormal. Elle soupira et jeta un œil à la petite note cachée derrière son journal.
Sur celle-ci était inscrit l'adresse du café délabré en face de celui dans lequel elle se trouvait, la date d'aujourd'hui et une heure (à deux minutes de l'heure affichée sur la montre de Tonks). Elle avait du rendre son Sidekick en quittant la Grande-Bretagne et n'avait pas réalisé à ce moment-là à quel point il allait lui manquer, que ce soit pour communiquer avec ses collègues ou pour d'autres raisons plus pratiques.
Elle se doutait que le message avait probablement été envoyé par son institut de formation, mais elle n'en était pas vraiment certaine et Fol-Œil trouverait un Portoloin pour la France pour l'étrangler s'il découvrait qu'elle s'était simplement rendue à des coordonnées qu'on avait glissé une nuit sous la porte de son appartement.
Durant sa formation, elle avait reçu des messages de ce genre de la part de Fol-Œil et lorsqu'elle s'était rendue sur les lieux, elle était tombée dans des embuscades à base de poubelles ou avait été stupefixé en s'entendant hurler 'vigilance constante'. C'était peut-être paranoïaque, mais elle avait pensé que c'était mieux d'arriver discrètement et même d'observer pendant un moment.
Remus était un déguisement particulièrement efficace. D'abord, c'était une silhouette familière, à la fois parce qu'elle le connaissait si bien, mais aussi parce qu'elle avait déjà joué son rôle, à l'époque où tout le monde pensait que Sirius était diabolique et qu'elle travaillait pour Malefoy. En plus de cela, son visage ne se distinguait pas et toute personne qui le fixerait serait dissuadée par l'expression épuisée et revêche qu'elle arborait. Et dernière justification, mais pas des moindres, c'était l'un des seuls déguisements qu'elle pouvait utiliser, car ses cheveux refusaient actuellement de changer de couleur à sa guise.
Elle avala une nouvelle gorgée de thé et fit mine de lire le journal. Il était écrit en français et elle n'avait pas appris le moindre sort de traduction – ou mieux, pas appris le français. Elle se contentait donc de regarder les photos.
Un gros pigeon atterrit sur la table attenante à la sienne et chancela pour retrouver son équilibre. Entre ses petites serres se trouvait un morceau de pain. Tonks soupira et remua son thé, en essayant de ne pas penser au propriétaire des mains qu'elle utilisait pour le faire. Au lieu de ça, elle leva les yeux vers le café d'en face.
Cinq minutes plus tard, Tonks attendait toujours lorsqu'un petit homme au teint olivâtre sortit de la foule pour se diriger vers le café. Tonks leva des yeux intéressés en le voyant regarder un morceau de papier qui semblait similaire au sien, avant de disparaître à l'intérieur.
Elle patienta un peu, mais il ne réapparut pas.
Une main se posa sur son épaule. Tonks sursauta et renversa son thé sur le journal, mais sa baguette était dans son main dans la seconde. C'était cela qui était le plus important.
«Doucement, dit une voix chaleureuse. On ne voudrait pas effrayer les moldus.»
Tonks déglutit et jeta un œil à ce jeune homme asiatique qui ne pouvait être que Ken Sato – étant donné sa forte ressemblance avec les photographies des livres et des articles dans lesquels il apparaissait.
«Désolé.» murmura-t-elle en tapotant son thé avec son journal avant qu'il ne coule sur ses vêtements.
«Hardy ou Tonks?» demanda-t-il.
«Euh Tonks, répondit-elle en lui tendant la main. C'est génial de vous rencontrer. Vraiment, monsieur, je-»
«Tu as vu les autres?» demanda-t-il.
«Un homme-»
«Ah, alors tu as vu Sayed, dit Sato, satisfait. Tu ferais bien d'entrer maintenant. Anastasiya est allée chercher Vengerov et après, ils trouveront les autres.»
Il se recula pour qu'elle puisse se lever. Le pigeon s'envola, manquant d'arracher la tête de Tonks avec son aile.
«Saleté.» dit Sato en fronçant le nez.
«Je peux me permettre de vous demander … Comment m'avez-vous trouvé?»
Cela ne sembla pas déranger Sato.
«Sortilège de repérage, dit-il. Sur le message avec les détails.»
Tonks voulut se frapper. Elle avait cherché des traces de poisons, de sortilèges dangereux, de Portoloins, mais pas de sortilège de repérage. Elle le suivit simplement jusqu'au café en gardant le silence. A l'intérieur, il y avait plusieurs banquettes poussiéreuses et un petit comptoir, près duquel attendait un adolescent à l'air ennuyé.
«Colbert.» dit Sato, et le garçon hocha la tête en leur faisant signe de se diriger vers la pièce suivante.
Celle-là était plus belle. Les sièges étaient propres et semblaient plus confortables. De la lumière éclairait la pièce et provenait d'une fenêtre que Tonks suspectait enchantée comme celles du Ministère britannique.
«Assieds-toi, s'il te plaît.» dit Sato en plaçant brièvement sa main sur son épaule, avant de s'éloigner vers un homme avec une barbe argentée que Tonks reconnaissait comme étant Elliot Pinard.
Quatre chaises étaient déjà occupées: une par Pinard, une par l'homme que Tonks avait vu plus tôt, une par une belle femme aux cheveux noirs et une par une femme ronde et blonde qui cligna plusieurs fois des yeux avant de lui tendre la main.
«Ravie de te rencontrer, Tonks.» dit-elle avec un accent américain.
Elle sourit d'un air narquois.
«Je ne t'appellerais pas Nymphadora, je sais que tu n'aimes pas ça.»
«Nymphadora, ça sonne comme un nom féminin.» dit l'autre femme avec dédain.
Son anglais était très bon, mais elle avait un léger accent qui fit penser à Tonks qu'elle était italienne.
«Appelle-la Tonks.» indiqua l'américaine, avant que Tonks ne puisse le faire.
«Tonks.» dit la femme aux cheveux noirs.
Elle tendit la main et Tonks se pencha pour la serrer.
«Carla Marino.»
«Tarek Sayed.» dit l'homme au teint olivâtre, en souriant avec un peu de nervosité.
«Je suis Joanna.» annonça l'américaine.
«Salut.» lança Tonks, un peu nerveuse, avant de regarder l'autre homme pour lui faire comprendre qu'elle le saluait également.
Les autres eurent tous l'air confus, mais avant qu'ils ne puissent ajouter autre chose, le pigeon du café entra, tenant toujours son morceau de pain. La lèvre de Sato se retroussa, mais avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, le pigeon avait mangé son pain et s'était transformé en une jeune femme maigrelette.
«Hey, dit-elle, avant de sourire largement à Sato. Je suis la saleté-»
Sato lui fit le plaisir de paraître gêné.
«-mais vous pouvez m'appeler Beth. Je viens d'Australie.» ajouta-t-elle sans que ce ne soit vraiment nécessaire.
«Je suis Joanna. Voici Tarek, Carla et Tonks.»
«Hey.» répéta Beth, avant de se laisser tomber sur la chaise la plus proche.
Tonks, qui était toujours debout, s'approcha et prit place en face de Tarek. Joanna bavardait avec excitation et Beth se rongeait les ongles tandis qu'ils attendaient que les autres arrivent. Tonks décida qu'elle ferait mieux d'arrêter de ressembler à Remus et retrouva son apparence habituelle, bien qu'elle ne puisse rien faire à propos des cheveux châtains. Tarek la regarda avec des yeux écarquillés.
«Du Polynectar?» demanda Carla.
«Je suis Métamorphomage.» expliqua Tonks.
Elle se fit pousser un nez de cochon, puis un bec de canard, avant de se rappeler que Sato et Pinard se trouvaient dans la pièce et d'arrêter dans la seconde, embarrassée.
«On va bien s'entendre, je pense- Tonks, c'est ça?» dit Beth en souriant largement.
Tonks lui rendit un petit sourire.
Anastasiya Orlov – la troisième formatrice – arriva environ dix minutes après Tonks et Sato. Avec elle se trouvait le reste du groupe.
Pendant quelques instants, tout le monde s'observa un peu étrangement, puis Joanna prit la parole, présentant tous ceux qui étaient déjà là aux nouveaux arrivants.
«Eldar, dit-elle en montrant un grand homme aux cheveux blancs. Luc, Asha et Wan.»
Luc était un homme roux avec une barbe épaisse, Asha était une femme à l'allure sévère et à la peau noire et Wan était un homme asiatique avec un piercing au sourcil.
«Oh, s'exclama la femme prénommée Asha, en fixant le côté de la tête de Joanna. Une voyante. C'est génial.»
Tonks regarda l'échange avec intérêt. L'expression d'Asha se transforma brièvement, puis Joanna fronça les sourcils. Visiblement satisfaite, Asha se dirigea vers une chaise et y prit place.
«Bien sûr.» dit-elle en réponse à rien de particulier.
L'homme roux – Luc – lui sourit et s'assit également.
«Bon, dit fortement Orlov depuis le devant de la pièce. Installez-vous, qu'on puisse commencer.»
Remus verrouilla la porte de son bureau à Poudlard, avant d'agiter sa baguette pour ouvrir la vieille malle posée dans le coin. Elle s'ouvrit et l'Épouvantard que lui et Matt avaient passé une heure à trouver dans sa maison à moitié abandonnée en sortit.
Remus s'était attendu à ce qu'il prenne l'apparence de la lune ou d'un Harry ou Sirius blessé ou mort, ou Dora morte ou- Et bien, quelque chose d'horrible. La dernière chose qu'il s'attendait à voir, c'était la tasse.
La tasse bleue et blanche de Dora du Bureau des Aurors qui, aux yeux de Remus, semblait être la chose la plus insipide qu'un Épouvantard pouvait concevoir. Il ne pouvait qu'imaginer à quel point Sirius le taquinerait s'il savait que la plus grande peur de Remus était un objet cylindrique en porcelaine.
Remus décida de ne plus y penser. Un rapide Riddikulus et un peu de lutte plus tard, l'Épouvantard était de retour dans la malle et Remus était assis sur le coin de son bureau, pensif.
Peut-être que l'Épouvantard est cassé. Il renifla. Pourquoi une tasse? Pense-t-il que je ne peux vraiment pas supporter de regarder quelque chose qu'elle a laissé derrière elle? En fait, à part moi, c'est la seule chose qu'elle a laissé derrière elle. Le reste a été emballé et est parti avec elle.
Remus alla se coucher en y réfléchissant toujours et lorsqu'il réussit à sombrer dans un sommeil agité, ce ne fut que pour une heure. Il resta ensuite éveillé pendant un moment.
«C'est ton choix. Assume maintenant.» dit-il à voix haute dans sa chambre vide.
Alors pourquoi est-ce que ta plus grande peur, c'est que cette tasse soit la seule chose qui te reste d'elle? murmura une petite voix à l'arrière de sa tête, une voix qui ressemblait à celle de Harry – ce qui, arrivé là, ne surprit pas du tout Remus.
