Hello ! Le site est plein de bugs, ces jours-ci, c'est la cata. Donc j'espère que j'arriverais à poster ce chapitre. Sur ce, bonne lecture !
«Merci Molly, dit Patmol en posant une main sur l'épaule de Harry. J'ai envoyé une lettre à Remus, mais il ne m'a pas répondu et je ne peux pas-»
«Ne t'inquiètes pas, Sirius, mon chéri.» répondit Molly d'une voix chaude, mais aussi distraite.
Depuis l'étage, Ron criait en lui demandant si elle avait vu sa cravate.
«Harry est toujours le bienvenu.»
«Maman?»
Cette fois, c'était l'un des jumeaux, pas Ron.
«Excusez-moi.» dit Mme Weasley en soupirant.
Elle se dirigea vers les escaliers, puis reprit la parole par-dessus son épaule.
«Arthur est dehors, il prépare la voiture, Harry. Si tu veux aller y mettre tes affaires avant le branle-bas de combat.»
Patmol jeta un œil à son Sidekick.
«Il faut que j'y aille, dit-il sinistrement. Je suis désolé, Harry, je suis vraiment désolé. J'ai demandé à ne pas travailler aujourd'hui-»
«C'est rien, Patmol.» assura Harry.
Patmol soupira.
«Essaye de me joindre à travers le miroir, ce soir. Je veux tout entendre sur le banquet et les premières années.»
«Bien sûr.» dit Harry.
«Et dis à Lunard qu'on lui a laissé de l'espace pendant assez longtemps-»
Harry était d'accord, c'était vraiment le cas. Voilà quatre jours qu'ils n'avaient aucune nouvelle.
«-et que s'il ne m'envoie pas de lettre – ne serait-ce qu'un petit bout de parchemin signé – je débarquerais dans sa cheminée pour une discussion sérieuse.»
«D'accord.» répondit Harry avec un large sourire.
«Et sois prudent. Avec un peu de chance, Dobby est juste paranoïaque, mais après l'année dernière-»
«Je sais.» répondit sérieusement Harry.
Il prit une inspiration profonde et se débrouilla pour esquisser un sourire. Patmol l'étreignit, avant de disparaître par la cheminée.
«Je reviens te chercher.» dit Harry à Hedwige, qui claqua du bec en le regardant, mais qui préférait probablement que sa cage soit portée correctement, au lieu d'être en équilibre sur sa malle.
Harry accueillit la proposition de Mme Weasley. Il traîna sa lourde malle jusqu'au jardin du Terrier et M. Weasley l'aida à le placer dans la voiture. Quelques petites questions permirent à Harry de comprendre qu'il s'agissait de la même voiture que Ron avait proposé d'utiliser pour aller rendre visite à Drago et Harry souriait toujours au moment où les enfants Weasley débarquèrent pour ranger leurs malles dans la voiture.
Ron apparut aussi, une main sur la cage branlante de Croûtard et l'autre sur sa malle, tout en portant les balais de Fred et George sur l'épaule.
«Pourquoi tu souris?» demanda-t-il.
«La voiture.» répondit Harry en lui prenant le rat.
«Harry, ta chouette est toujours dans la cuisine.» dit Ginny, à bout de souffle, luttant avec sa malle.
«On échange?» proposa Harry.
Ginny lui sourit avec reconnaissance et lui tendit sa malle.
«Tu veux que je prenne ça aussi?» demanda-t-il en montrant le livre fin qu'elle tenait entre ses mains.
«Non, dit-elle en s'écartant, le livre fermement tenu entre ses mains. Merci.»
Alors, elle se retourna et courut à l'intérieur pour aller chercher Hedwige.
«J'ai dit quelque chose?» demanda Harry.
«Nan, lui assura Ron. C'est son journal. Elle ne laisse personne s'en approcher.»
«D'accord.» répondit Harry, pensant à quel point ce devait être difficile de garder un journal secret en vivant dans la même maison que Fred et George.
Ron sembla lire son esprit.
«George a essayé, expliqua-t-il. Alors Ginny a volé quelque chose dans leur chambre et ils ont passé une heure à négocier tous les trois.»
«Qu'est-ce qu'elle leur avait pris?» demanda Harry, amusé.
«Une sorte de plan de magasin, dit Ron en haussant les épaules. Ils essayent sûrement de trouver un passage secret pour entrer dans le magasin de farces et attrapes à Pré-au-Lard ou quelque chose comme ça.»
Harry ricana.
«Très bien, dit Mme Weasley en faisant son apparition dans le jardin avec son sac à main. Ron, Harry, Percy-»
Celui-ci était déjà dans la voiture.
«-Fred- Non, désolé, George-»
«Ginny.» annonça celle-ci en sortant de la maison avec la cage de Hedwige.
Harry remarqua que Hedwige était – très joyeusement – occupée à grignoter une friandise pour hibou.
«Et Fred est en train de chercher son balai-»
«C'est moi qui ai son balai. Ce crétin feignant m'a demandé de le porter pour lui!» dit Ron.
«Du calme, Ron, gronda Mme Weasley en guidant Ginny jusqu'au siège avant. George, va le chercher s'il te plaît. Les garçons, allez, en voiture. Tu as assez de pédrole, Arthur, mon chéri?»
«De pétrole, Molly, répondit patiemment M. Weasley. Et oui, plein.»
Quelques minutes après, les jumeaux sortirent de la maison et grimpèrent sur le siège arrière près de Percy, qui soupira, mais ne leva pas les yeux de son livre.
Malgré le fait qu'ils étaient partis avec beaucoup d'avance, la circulation à Londres était infernale et Mme Weasley ne les autorisa pas à voler pour accélérer les choses – au plus grand dam de tout le monde. Ils atteignirent finalement King's Cross et une fois garé et après avoir déchargé la voiture, il ne leur restait plus beaucoup d'avance. Alors George laissa tomber sa baguette en plein milieu de la gare, changeant la couleur d'un panneau.
Par chance, aucun des moldus ne le remarqua, mais Mme Weasley, inquiète à l'idée qu'ils soient en retard et apparemment convaincue que George l'avait fait exprès, guida elle-même les jumeaux à travers la barrière. Percy se hâta derrière elle.
«Allez, vite.» dit Arthur en faisant signe à Harry et Ron, avant d'empoigner la malle de Ginny pour l'aider et de passer la barrière à son tour.
«On y va ensemble.» dit Ron en jetant un œil à l'horloge de la gare.
Il ne leur restait plus qu'une minute et ils s'élancèrent vers la barrière.
«Je parie qu'il ne va plus rester que les pires compartiments-» dit Harry.
Il s'interrompit là, car l'avant de son chariot avait percuté le mur au lieu de passer à travers. Harry tomba en avant, renversant la cage de Hedwige. Près de lui, Ron était étalé sur le sol, les mains sur la tête. Autour d'eux, les gens les fixaient.
«Qu'est-ce que-»
«Bordel!»
Ron avait posé la main sur la barrière de pierres et la regardait avec horreur. Harry ne s'embêta même pas à la toucher. Elle avait semblé suffisamment solide lorsque son chariot était rentré dedans. Il releva Hedwige, qui hululait et battait des ailes dans sa cage. Ron redressa Croûtard, qui s'était déjà rendormi.
«Désolé, chut.» souffla Harry en essayant de la caresser avec le doigt.
Hedwige le mordit. La fusillant du regard, il plaça la cage sur sa malle et suivit Ron, s'éloignant de la barrière dans l'espoir que les gens arrêtent de les fixer.
«Qu'est-ce qu'on fait?»
«J'sais pas, dit Ron, inquiet. Mais on a loupé le train.»
Harry essaya de réfléchir. Patmol était à Azkaban et même s'il avait son miroir sur lui, il ne pourrait sans doute pas les aider. Lunard ne répondait pas au courrier, Tonks était en France, Marlène travaillait également ou elle aurait emmené Harry à la gare …
«Harry, s'écria Ron. Si on ne peut pas traverser, tu penses que Maman et Papa pourront revenir?»
«Je suis sûr qu'ils vont bien, dit Harry. Pourquoi on n'irait pas attendre près de la voiture?»
D'une minute à l'autre, des centaines de parents et de proches allaient repasser à travers la barrière et Harry avait du mal à croire qu'ils arriveraient à trouver M. et Mme Weasley parmi tous ces gens.
«La voiture, souffla Ron. Harry, on peut utiliser la voiture pour aller à l'école!»
«Et après? demanda Harry. Ils devront venir la chercher, non?»
Le visage de Ron devint blanc, puis un peu verdâtre. Il n'y avait aucun doute sur le fait qu'il imaginait ses parents à l'école, face à qui il devrait s'expliquer.
«On fait quoi alors? demanda Ron. A moins que tu saches où on peut trouver une autre voiture-»
«Kreattur pourrait nous emmener, suggéra Harry. Mais je ne peux pas l'appeler en plein milieu d'une gare.»
Il manqua même de proposer de les faire transplaner lui-même, mais cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas fait et il ne se faisait pas assez confiance pour ne pas se désartibuler, lui ou Ron. Et cela ne réglait pas le problème de leurs bagages et de leurs animaux. C'était le même problème avec le balai de Harry, qui le porterait lui et sa malle, mais pas Ron, et pas à travers Londres où des moldus pourraient les voir.
«On est loin de chez toi?» demanda Ron.
«Vingt minutes, mais on a des malles, j'ai Hedwige-»
«Peut-être qu'on pourrait utiliser la voiture jusque-là.» dit Ron.
«Ou un bus, dit Harry. Mais je n'ai pas d'argent moldu- Ron, le bus!»
«Occupée avec tous tes amis, Weasleytte?» demanda Drago en passant la tête dans le compartiment.
«T'es tout seul, toi aussi.» fit-elle remarquer.
«Plus maintenant, dit-il. Tant que ça ne t'embête pas?»
«Non, assieds-toi.» répondit-elle rapidement.
Drago traîna sa malle et la cage de César dans le compartiment.
«Ton hibou est adorable.»
«Il me déteste.» dit platement Drago.
C'était le cas. Drago ne l'utilisait que rarement, parce qu'il n'écrivait pas beaucoup à la maison. C'est ainsi que César passait la majorité de l'année à bouder dans la volière.
«Où sont les autres?»
«J'imagine qu'ils doivent être quelque part dans le coin.» dit Weasleytte.
Drago reconnaissait bien l'expression de son visage: celle de quelqu'un qui s'inquiétait, mais qui ne voulait pas que ça se voit.
«Ils vont bien finir par débarquer ici. Peut-être.»
Elle se mordit la lèvre et regarda derrière lui dans le couloir.
Elle avait presque raison. Granger apparut avec sa malle quelques minutes après Drago, discuta un peu avec eux deux, avant de demander des nouvelles de Potter et Weasley. Weasleytte haussa les épaules, mais avait l'air plus inquiète qu'offensée. Drago se sentait très mal à l'aise. Dobby lui avait tourné autour toute la matinée, lui intimant d'être prudent, lui répétant que Harry Potter n'était pas en sécurité. Vu la chance de Potter, il était tout à fait possible que quelque chose se soit mal passé, avant même qu'il ne soit monté dans le train.
Drago s'assit, le dos contre la fenêtre, faisant face au compartiment, observant chaque passage dans le couloir. A différents moments du voyage, leur compartiment accueillit d'autres occupants. Londubat s'arrêta pour discuter un peu, tout comme les jumeaux et Jordan – aucun d'eux n'avait vu Potter ou Weasley – et alors, ils furent rejoint par l'une des amies de Weasleytte.
«Bonjour Ginny.»
De grands yeux bleus se posèrent alors sur Drago.
«Je m'appelle Luna.» dit-elle sur un ton rêveur, avant d'entrer dans leur compartiment.
Granger leva les yeux de son livre, arqua les sourcils, avant de retourner à sa lecture.
«Salut.» dit Drago.
«Tu ne devrais pas t'asseoir comme ça.» dit-elle en s'asseyant doucement sur le siège près de Ginny.
«Pourquoi pas?» demanda Drago.
«Parfois, ton reflet peut prendre vie et te faire du mal.» expliqua-t-elle sérieusement.
Granger laissa échapper un petit bruit proche du ricanement et Drago essaya de découvrir si elle était sérieuse ou non. Il bougea quand même un peu, juste assez pour qu'il puisse voir le vert des arbres au dehors.
«Le risque est plus grand si tu ne le regardes pas.»
«Luna, je te présente Drago Malefoy, dit Weasleytte, les yeux brillants, plutôt amusée. Et Hermione Granger.»
«Tu penses être répartie dans quelle Maison, Luna?» demanda Granger.
«Serdaigle, je pense, dit Luna, pensive. A part Ginny, je n'ai jamais eu d'amis, alors je ne sais pas si je suis assez loyale pour Poufsouffle et Papa dit que je suis courageuse, mais je pense que je suis trop sensible pour Gryffondor-»
Il n'y avait aucun reproche derrière ses mots, juste un ton absolument et étrangement objectif. Granger rougit un peu.
«-et je suis trop honnête pour aller à Serpentard.»
Le compartiment resta silencieux pendant un moment et Luna commença à chantonner pour elle-même. Drago tourna la tête vers Granger, qui haussa les épaules, puis vers la porte du compartiment.
«Est-ce que l'un de vous aurait du parchemin et une plume?» demanda-t-il.
Sans surprise, Granger lui tendit ce qu'il avait demandé.
«Qu'est-ce que tu fais?» demanda-t-elle.
«Ça fait presque deux heures qu'on est dans le train, dit-il. Et les autres ne se sont toujours pas montrés … Avec la chance de Potter ...»
«Oh, inutile de me le rappeler.» marmonna Granger.
Severus, commença à écrire Drago.
«Pré-au-Lard également? demanda le conducteur. Et bien, si c'est le cas, vous pouvez prendre les lits qui se trouvent près de sa Majesté Royale.»
En prononçant ces derniers mots, il grimaça et leva les yeux au ciel, tout en agitant la main vers l'arrière du bus.
«Ça devrait nous prendre à peu près quatre heures, alors installez-vous bien. Je passerais vous apporter des sandwiches d'ici environ une heure.»
«Merci.» dit Harry, en tirant sa malle vers le lit que le conducteur avait indiqué.
Une fois sa malle rangée et Hedwige sécurisée – ou du moins, aussi sécurisée qu'elle le pouvait dans le Magicobus – il s'y laissa tomber.
«Ça s'annonce intéressant, dit Ron. C'est ma première fois, tu sais.»
«Intéressant, c'est vraiment le bon mot.» dit sinistrement Harry.
Il avait pris le Magicobus plusieurs fois et préférait de loin voler ou transplaner, voir même utiliser le réseau de Cheminées.
«Oh non.» gémit Ron.
«Quoi?» demanda Harry.
«C'est une blague.» dit Ron, l'air absolument dégoûté.
Il montra le lit un peu plus loin. Allongé dessus se trouvait un homme arborant une robe couleur lilas, un masque pour les yeux assorti et des cheveux blonds et bouclés. Il semblait vaguement familier, mais il fallut un moment à Harry pour réaliser que cet homme était Gilderoy Lockhart.
«Tu crois qu'on devrait bouger?» murmura Harry, qui n'avait aucune envie de réveiller Lockhart et d'être reconnu.
Il considéra sérieusement l'idée de se transformer en loup et de se faire passer pour l'animal de compagnie de Ron, mais Ron n'était pas au courant et ça ne réglait pas le problème de ses propres affaires.
«Le type a dit qu'il allait à Pré-au-Lard, répondit Ron sur un ton aussi bas. Tu crois qu'il va là-bas pourquoi?»
«Sûrement pour une séance de dédicaces.» dit Harry en levant les yeux au ciel.
Ron ricana et Harry lui intima de se taire.
«Si tu le réveilles, je lui dirais que t'as lu tous ses livres et que tu veux son autographe.» le menaça Harry.
«Tu me prends pour qui? Hermione? demanda Ron en fronçant le nez. Mais si tu lui dis ça, je lui dirais que tu veux des conseils pour s'occuper de tes cheveux.»
Harry le fusilla du regard.
«Alors je lui dirais que ...»
Lorsque le conducteur leur apporta des sandwiches une heure après, il les retrouva occuper à rire tellement qu'ils en pleuraient, tout en gardant le silence le plus complet.
«On est même pas en retard.» dit Harry, soulagé.
Il désigna les petites lumières sur le lac – qui devaient être Ginny et les autres premières années, ainsi que Hagrid – et d'autres lueurs dans la forêt plus haut qu'eux, que Ron devina être le reste des élèves, cheminant sur les calèches dont Percy parlait toujours.
Harry se pencha pour laisser sortir Hedwige de sa cage et elle prit immédiatement son envol vers le château.
«Hé, dit Ron en se tournant pour observer Lockhart, qui sortait un grand nombre de valises du bus, avec le soutien irrité du conducteur. Vous avez un moyen d'informer les professeurs que nous sommes ici?»
«Je crains que non, mes garçons.» dit-il.
Inutile, pensa Ron.
«Un peu d'exercice ne nous fera pas de mal.»
A la grande horreur de Ron – et sûrement de Harry – Lockhart leur avait appris qu'il serait professeur à Poudlard cette année, sans que Ron ne comprenne quelle matière il enseignerait. Ce que Ron avait compris, en revanche, c'est qu'ils allaient devoir supporter la compagnie de Lockhart jusqu'à leur arrivée à l'école.
«Savez-vous que j'ai gagné le prix de Sorcière Hebdo du plus athlétique-»
«Tiens, Ron.» dit Harry.
Il avait sorti son Nimbus et l'avait passé dans la poignée de sa malle. Il avait fait la même chose avec la cage vide de Hedwige, avant de répéter l'opération avec la malle de Ron. Harry garda la main sur le balai – pour ne pas qu'il s'éloigne – et s'élança vers l'école. Ron, content de n'avoir que la cage de Croûtard à porter, se mit à trotter pour le rejoindre.
«Très ingénieux, Harry.» dit Lockhart.
Ron éprouvait un malin plaisir à le voir en difficulté avec tous ses bagages.
«En fait, ça me rappelle quelque chose que j'ai fait quand je randonnais dans les Rocheuses ...»
Cela ne faisait que dix minutes qu'ils étaient avec Lockhart qu'une calèche – qui avançait apparemment toute seule – s'arrêta devant eux. Ron ne pensait pas avoir déjà été aussi heureux de voir Rogue. Lockhart, qui avait pris du retard, avait l'air prêt à enlacer Rogue. Ron espérait presque qu'il le fasse, sachant que Rogue le tuerait s'il essayait.
«Un coup de main si ça ne vous ennuie pas, professeur.» demanda Lockhart, haletant.
Comme Ron s'y était attendu, Rogue l'ignora.
«Donc, commença Rogue en descendant de la calèche. Le train n'est pas assez bien pour le célèbre Harry Potter et son fidèle Weasley ?»
«La barrière était scellée.» dit Ron en le fusillant du regard.
Il avait des bleus pour le prouver, mais il doutait que Rogue en ait quelque chose à faire. Rogue arqua un sourcil.
«Alors on a manqué le train.»
«J'ai remarqué, dit Rogue. Et une fois qu'il était clair que vous l'aviez raté, vous-»
«On a pris le Magicobus.» dit Harry.
Sa voix était dure, mais pas méprisante. Seul Merlin savait pourquoi, mais Harry tolérait mieux Rogue que Ron.
«Il y avait certainement pires alternatives, bien que je sois surpris que vous n'y avez pas pensé.»
Ron ignorait si c'était une sorte de compliment ou non.
«En revanche, vous n'avez pas pensé à envoyer une lettre pour expliquer ce qui s'était passé et ce que vous faisiez.»
La bouche de Rogue n'était plus qu'une ligne très fine.
«J'aurais pensé que vous auriez fait plus cas de votre sécurité cette année, Potter.»
Harry fixait ses pieds et Ron décida de l'interroger sur ça plus tard.
«La sécurité!»
Lockhart avait fini par les rejoindre.
«En vérité, ils ne pouvaient pas être plus en sécurité qu'en ma présence.»
Rogue esquissa un sourire très désagréable.
«Vous avez du recevoir mon message.»
«Vous avez dit que vous ne saviez pas comment envoyer un message.» fit remarquer Ron.
«C'est une longue journée, dit Lockhart en adressant un regard de pitié à Ron, avant de regarder Rogue. Le garçon entend des voix. Évidemment que j'ai envoyé un message, sans quoi-»
«J'ai simplement vu la chouette de Potter venir depuis cet endroit.» répliqua Rogue d'un ton de velours.
Ron vit Harry essayer de dissimuler un sourire, mais Ron ne s'embêta absolument pas.
«Votre message n'est sans doute pas encore arrivé.»
Ron ricana et Lockhart perdit son sourire. Rogue jeta un œil au balai bien chargé de Harry et agita sa baguette. Le balai, les deux malles et la cage de Hedwige disparurent, tout comme la cage de Croûtard que Ron tenait dans la main.
«Mes affaires peuvent aller dans mon bureau, professeur.» dit Lockhart sur un ton qu'il pensait visiblement aidant.
«Vous savez à quel point ce serait dangereux de faire passer le moindre objet à travers les protections de l'école?» ricana Rogue.
Il répéta le sort pour les affaires de Lockhart.
«Les elfes de Maison les collecteront près du portail et s'en occuperont comme ils savent le faire.»
Ron espérait qu'ils feraient tomber les affaires de Lockhart dans le lac.
«Merci.» dirent Harry et Ron.
Étonnamment, Rogue hocha la tête.
«Entrez, dit-il en montrant la calèche. Je compte bien voir la Répartition de mes nouveaux élèves.»
Ron se sentit tout à coup reconnaissant que son nom soit à la fin de l'alphabet, de façon à pouvoir voir la Répartition de Ginny. Lockhart grimpa derrière eux, puis Rogue entra à son tour, vacillant légèrement sur la marche. Rogue lança un coup d'œil agacé à sa jambe et Ron détourna les yeux avant que Rogue ne surprenne son regard.
La calèche s'élança assez rapidement vers l'école. Harry avait le nez appuyé contre la vitre et regardait les arbres. Ron se demanda à quoi il pensait.
«Est-ce qu'on-»
Ron espérait qu'il n'allait pas aggraver les choses, mais il fallait qu'il demande.
«-on ne va pas avoir de soucis, pas vrai?»
«Vous connaissant, vous auriez pu faire bien pire dans votre gestion de la situation, Weasley, ricana Rogue, plutôt clair dans le fait que ce n'était pas un compliment. En revanche, votre manque de communication est regrettable, il n'aurait pourtant pas été difficile d'y remédier.»
«Vous allez nous donner une retenue pour ne pas avoir écrit?» demanda Harry en le fusillant du regard.
«Pas du tout, dit Rogue avec une voix doucereuse qui tordit les entrailles de Ron. Je pense qu'il serait approprié de remédier à vos lacunes en communication en vous faisant écrire des lettres.»
«A la maison?» demanda Ron.
«Vos familles ont été informé de votre disparation dès que l'école a été mise au courant, répondit rapidement Rogue. Ils seront informés que vous avez été retrouvé dès que nous arriverons.»
Il jeta un œil à Lockhart et sa lèvre se retroussa.
«Non, je pense que vous devriez écrire une lettre de remerciement au professeur Lockhart, pour sa gentillesse et pour vous avoir escorté à l'école.»
«Une idée merveilleuse!» commenta Lockhart en rayonnant.
Ron ne savait pas comment c'était possible, mais il avait complètement loupé la moquerie qui transpirait de chacun des mots de Rogue.
«Je les corrigerais, bien entendu, ajouta Rogue. De façon à m'assurer qu'elles montrent assez de reconnaissance.»
Ron se débrouilla pour ne pas grogner. A peine.
«J'arrive!» s'écria Tonks en manquant de trébucher sur Canis, qui traînait dans ses pieds à attendre son dîner.
Elle l'écarta de son chemin avec son pied, avant de déverrouiller les cadenas – moldus et sorciers – de sa porte.
«Salut.» dit-elle faiblement.
Remus lui adressa un sourire. Il avait l'air fatigué, mais elle savait que la lune ne serait pas pleine avant une semaine. Il avait aussi une barbe de quelques jours.
«Bonjour.» dit-il doucement.
Tonks s'humidifia les lèvres et vit les yeux de Remus se poser une seconde sur sa bouche.
«Est-ce que- Tu veux entrer?» demanda-t-elle.
«Oui, s'il te plaît.» dit-il en regardant son appartement avec curiosité.
«Je ne veux pas être impolie, dit-elle en s'écartant afin qu'il puisse rentrer. Mais tu ne devrais pas être au travail?»
L'école avait repris la veille après tout, et Remus était professeur. Ils avaient sûrement besoin de lui là-bas, pas- enfin, il avait sûrement mieux à faire que de se montrer chez elle en France à huit heures trente du soir.
«Je ne commence pas avant la semaine prochaine.» répondit-il.
Il se baissa pour caresser Canis et manqua de se faire griffer pour la peine.
«Du thé?» demanda Tonks.
«S'il te plaît.» répondit Remus.
Elle se dirigea vers la cuisine, toujours trop surprise pour être furieuse ou bouleversée ou flattée qu'il soit là. Elle se brûla deux fois avec la bouilloire, laissa tomber l'une des tasses en voulant retourner voir Remus et dut s'y reprendre à nouveau.
«Tu vas bien?» demanda-t-il, lorsqu'elle fit venir le sucre depuis la cuisine.
Elle savait comment il aimait son thé.
«Surprise, en fait.» dit-elle.
Remus acquiesça comme si c'était attendu, et pour la première fois, il eut l'air nerveux.
«Je ne m'attendais pas à te voir de si tôt.»
«C'est assez logique.» dit-il.
Ils dégustèrent leur thé en silence, puis incapable de se retenir, Tonks reprit la parole.
«Alors qu'est-ce que tu fais là?»
«Je suis venu te parler.» dit Remus.
«Oui, je m'en doute.» dit-elle, agacée.
Cependant, elle pouvait voir son reflet dans la fenêtre et ses cheveux avaient pris une étrange teinte rouge orangée. Elle était juste contente de voir une couleur autre que- et bien, qui n'était pas la couleur des cheveux de Remus.
«Comment vont Harry et Sirius? Je pensais leur écrire, mais-»
«Sirius est bien occupé avec son travail, dit Remus. Et Harry est trop intelligent pour son bien.»
Il avait prononcé sa dernière phrase avec un soupçon de noirceur, mais elle ne pensait pas qu'il était vraiment furieux, juste ennuyé.
«J'attends déjà l'inévitable 'je te l'avais dit, Lunard' la prochaine fois que je le verrais.»
Il fit la grimace.
«Je n'ai aucune idée de ce dont tu parles.» lui dit Tonks.
La bouche de Remus frémit.
«Comment ça se passe ici? demanda-t-il. Tu as sûrement déjà commencé?»
«Mardi.» dit-elle en étudiant son visage.
Elle s'était presque attendue à ce qu'il soit amer, mais ce n'était pas le cas et elle se sentit coupable d'avoir pensé ça.
«Les gens sont ...»
Elle réfléchit à un mot qui pouvait correspondre.
«-intéressants, disons. Il y a une voyante – une vraie – et il y a un homme qui peut faire des protections incroyables ...»
Elle l'observa avec attention, voulant voir son visage lorsqu'elle lui annoncerait la suite.
«Et l'un d'eux, Remus, est un loup-garou.»
Elle n'avait jamais pu lui parler de Florence – que son identité soit découverte aurait pu être dangereux pour lui ou pour Florence.
«Vraiment?» demanda-t-il, l'air aussi surpris qu'elle avait imaginé.
«Il vient de Russie et c'est- et bien, ce n'est clairement pas un problème là-bas. Ça signifie juste qu'il a de meilleurs sens que nous.»
«Je crois que je serais intéressé de faire sa connaissance.» dit Remus avec un sourire songeur.
«Je- J'ai failli t'écrire quand je l'ai découvert, d'ailleurs.» avoua-t-elle, après un moment de silence.
Remus fit un geste distrait, mais ne demanda pas pourquoi elle n'avait pas envoyé la lettre. Elle se sentit plutôt reconnaissante de cela.
«J'aimerais te demander une deuxième chance.» dit Remus, presque trop rapidement. Presque.
«Ah.» dit-elle.
Son cœur tambourinait. D'un côté, il lui manquait terriblement. Elle avait passé des nuits à pleurer dans son lit, à espérer une chance telle que celle-ci. D'un autre côté, il y avait des raisons pour lesquelles elle avait mis fin à leur relation – pas irréparables, cela étant – et que Remus soit là ne les effaçait pas automatiquement.
«Tu sais que je ne reviendrais pas avec toi, dit-elle. Je dois- Je compte poursuivre ma formation ici.»
«Je le sais.» dit Remus.
«Et tu as ton travail-»
«Oui.» dit Remus.
«Et-»
«Dora, dit-il. En mettant tous les détails de côté – le travail, l'argent et- et tout le reste – je te demande si tu pourrais me redonner une chance.»
«Les détails étaient justement à l'origine des problèmes!» dit-elle en le fusillant des yeux.
Remus resta assis là, en silence, à remuer son thé.
«C'est ce que tu veux? demanda-t-elle. Sirius ne t'a pas forcé à venir ou-»
«Sirius ne sait pas que je suis là, dit Remus avec un petit sourire triste. Personne ne sait d'ailleurs, à part Dumbledore.»
«Tu n'as pas répondu à la question.» fit-elle remarquer.
«Je ne veux pas qu'il ne me reste qu'une tasse.» dit Remus.
«Pardon-»
«Il y avait un Épouvantard et- bref, ce n'est pas le sujet. Ce que je veux dire, c'est que ces dernières semaines, je ne me suis jamais senti aussi seul, dit-il doucement. Et ça veut dire quelque chose, quand tu considères que mes parents ne m'ont pas permis de fréquenter d'autres enfants quand j'étais petit et que j'ai passé un bon quart de ma vie avec des amis morts – ou qui faisaient semblant de l'être, dans le cas de Peter – et à Azkaban.»
Avec son ton, il aurait pu tout aussi bien discuter de la météo, mais ses yeux étaient chauds et fixés sur les siens. Tonks ne savait plus quoi dire.
«Tu me manques.» dit-il, même si ça semblait évident.
«Tu- tu me manques aussi, dit Tonks avec un sourire tremblant. Et- ça veut dire beaucoup que tu sois là, mais- je veux dire, tu n'avais pas tort quand tu as dit que tu n'avais pas les moyens de payer des Portoloins internationaux et que tu avais un engagement à Poudlard, que moi, j'étais engagée ici-»
«Tu me donnerais quand même une seconde chance?» demanda-t-il avec douceur.
«Je- oui, bien sûr que oui! C'est juste- je ne veux pas te forcer-»
«C'est ce que je veux, dit Remus, faisant émerger une certaine chaleur dans la poitrine de Tonks. Plus que mon travail.»
«Remus, tu ne- tu ne peux pas démissionner, tu adores enseigner-»
«J'ai déjà démissionné, dit-il en haussant les épaules. Je suis ici pour rester si tu es d'accord-»
Il lui adressa un petit sourire.
«-aussi vieux, stupide et dangereux que je sois ...»
«Oh, tais-toi, dit-elle avant de froncer les sourcils. Si tu es ici pour rester, alors où sont tes affaires?»
«Dora, dit Remus en riant. J'espérais qu'on en arrive là, mais je pense que débarquer avec mes affaires aurait été un peu présomptueux.»
Tonks ne put s'empêcher de sourire en entendant ça. Elle leva la main et attrapa la sienne. Elle était moite et elle réalisa qu'il devait être beaucoup plus nerveux qu'il ne le laissait paraître.
«De ce que je savais, tu aurais pu lancer ton chat sur moi, tu aurais pu ne pas laisser entrer.»
Tonks attendit patiemment.
«Mes affaires sont dans mon bureau.» dit-il finalement.
«Ton bureau?»
«Tu savais que Dumbledore avait des connexions partout dans le monde?»
Elle arqua un sourcil.
«Tu savais aussi que Mme Olympe Maxime avait un faible pour les hybrides comme moi?»
«Qui?» demanda Tonks.
«Et, poursuivit Remus en l'ignorant. Savais-tu que l'Académie de Beauxbâtons recherchait un assistant en Défense pour aider lors des démonstrations et pour s'occuper des cours des premières années?»
Tonks en eut le souffle coupée. Son cœur se trouvait maintenant dans sa gorge et elle était si heureuse de l'avoir à nouveau qu'elle pensa un instant qu'elle allait éclater en sanglots et s'embarrasser elle-même.
«Tu- vraiment-»
«C'est ce que je veux.» murmura à nouveau Remus, avant de déposer un baiser sur sa joue.
Après ça, il l'observa avec un regard chaleureux, mais méfiant. Tonks le fusilla des yeux et se pencha pour l'embrasser comme il se devait.
