Bien le bonsoir ! Pour être honnête, traduire les chansons du Choixpeau est un vrai calvaire. Evidemment, il faut que ça ait du sens, mais en plus, il faut que ça rime et franchement, c'est pas de la tarte. J'ai fait ce que j'ai pu ! Sur ce, bonne lecture !
«Comment tu as fais ça?»
La voix de Bella était irritée et Sirius, qui avait fait de son mieux pour l'ignorer lors de ses autres passages à Azkaban, se retrouva à l'observer. Marlène restait derrière lui, les yeux plissés et fixés sur sa cousine. D'une certaine façon, elle avait été belle autrefois, mais Azkaban lui avait depuis longtemps volé sa beauté et l'avait perverti. Si Sirius devait trouver un mot pour décrire sa cousine aujourd'hui, il aurait probablement dit maigre, ou hanté.
Cela étant, Bella était emprisonnée depuis presque onze ans et avait moins changé que Peter, qui n'avait purgé que quelques années. Sirius ne pouvait s'empêcher de se demander comment elle gérait les choses. Après les crimes qu'elle avait commis, elle n'aurait pas du être capable de tenir si longtemps, et pourtant elle était encore capable d'entretenir une conversation cohérente.
«Et bien?»
Elle tapa le sol de sa cellule avec son pied nu et crasseux.
«Fais quoi?» demanda Sirius.
«Pourrir mon neveu, dit-elle en faisant la moue. Cissy m'a dit que Drago avait été envoyé à Gryffondor.»
Sirius ne pensait pas qu'elle aurait pu dire sang-de-bourbe avec plus de dédain qu'elle ne l'avait fait pour 'Gryffondor'.
«Nous ne pouvons pas tous être des Mangemorts, lui répondit Sirius. Il y a des personnes convenables dans chaque famille.»
Bella retroussa la lèvre.
«Convenables, Sirius? gloussa-t-elle. Tante Wal se retournerait dans sa tombe si elle pouvait te voir maintenant. Un sale Auror, un traître à son sang qui élève cette abomination que tu appelles filleul.»
Après avoir observé la haine qui émanait de son visage, Sirius se promit qu'il ferait tout pour que Harry n'ait jamais à rencontrer Bella.
«Je suppose que tu t'es remis avec cette putain aussi?»
Marlène croisa les bras. Il n'y avait sur son visage que du mépris et Bella, qui attendait apparemment une réponse, sembla déçue.
«Ou peut-être avec ta bête? Tu sais de qui je parle. Le petit copain de Greyback. Dans tous les cas, c'est dégoûtant.»
«Pense ce que tu veux, dit Sirius en haussant les épaules. On n'avait plus parlé depuis un moment, alors je ne vais pas te reprocher d'avoir oublié que je me fichais totalement de ton avis.»
A nouveau, Bella sembla déçue. Nul doute qu'elle souhaitait connaître les nouvelles, même si elles venaient de Sirius. Les nouvelles fraîches avaient du mal à arriver jusqu'à Azkaban et pourtant, elles permettaient d'avoir de quoi penser pendant des heures et des heures. Sirius n'avait aucune envie de lui offrir cela. Elle devrait patienter jusqu'à la prochaine visite de Narcissa.
Après cela, Bella retrouva le silence et Sirius saisit ce moment pour s'en aller. Deux Détraqueurs traînaient au bout du couloir, mais Sirius offrit un souvenir heureux à Patmol (ou plutôt une pensée heureuse, qu'il allait parler à Harry et Remus quand tout ceci serait terminé) et il s'éloigna, Marlène près de lui.
Tous les ans, ils grimpent sur mon tabouret,
Nerveux et innocents, à seulement onze ans,
Bienvenue à Poudlard, jeunes premières années!
Le seul et l'unique,
Je dois me présenter,
Je suis le Choixpeau Magique!
Les fondateurs, dans leur grande sagesse, m'ont demandé de les servir.
Mon travail est de chanter, d'observer et d'écouter.
Puis de vous envoyer dans la Maison qui devrait vous convenir!
Si vous êtes audacieux, au courage de feu,
Alors vous serez réparti à Gryffondor,
Pour l'aventure et pour agir en des temps sombres et dangereux.
Si vous êtes plus terre à terre,
Vous partagerez la bonté de Poufsouffle,
Où vous apprécierez le dévouement, l'unité et la vision égalitaire.
Si vous êtes rêveur, allié des profondeurs,
Alors vous irez à Serpentard,
Et sur votre ambition et ingéniosité, nous pourrons toujours compter.
Si aucun de ces traits ne vous correspondent,
Alors vous prendrez votre envol à Serdaigle,
Malin et calme, prêt à apprendre tout ce que les professeurs voudront vous transmettre.
Partagez vos pensées pour que je puisse m'y plonger,
Je lirais dans votre cœur et votre esprit,
Et ensemble, nous déciderons: Qui de Poufsouffle, Gryffondor, Serdaigle ou Serpentard vous accueillera dans sa Maison?
«Allez.» murmura Harry en donnant un petit coup de coude à Ron pour qu'il entre dans la Grande Salle.
Sous couvert d'applaudissements après la chanson du Choixpeau Magique, ils réussirent à rejoindre la table des Gryffondors sans attirer l'attention sur eux. Drago et Hermione leur avaient gardé un petit espace sur le banc où ils furent capables de se serrer. Fred murmura quelque chose, mais Ron secoua la tête en le regardant.
Hermione semblait essayer de leur poser mille questions avec ses yeux – ce qui résultait en une expression faciale très, très étrange – et Drago fixait Rogue qui, avec Lockhart, avait rejoint la table des professeurs avec beaucoup moins d'animation que Lockhart l'avait probablement espéré.
Rogue l'accompagna jusqu'à une chaise à l'extrémité de la table, près d'une professeur que Harry ne connaissait pas et qui arborait une certaine masse de cheveux et de grandes lunettes, puis Rogue alla s'asseoir à sa place près de McGonagall. Harry balaya la table du regard et fut perturbé par deux choses. D'abord, Lunard était absent et, maintenant que Rogue et Lockhart étaient arrivés, toutes les places étaient occupées.
McGonagall croisa le regard de Harry pendant un bref instant – probablement juste pour lui faire savoir qu'elle avait remarqué leur retard – puis commença à lire le premier nom sur la liste des premières années.
«Alors?» siffla Hermione.
Drago regardait les premières années, mais Harry pouvait voir qu'il écoutait également.
«Longue histoire, murmura Ron. On vous racontera après le dîner.»
«Vous avez de la chance d'être arrivé à temps, dit Drago du coin des lèvres, tandis qu'un minuscule garçon dans une robe trop grande plaçait le Choixpeau sur sa tête. Weasleytte vous aurait tué si vous aviez loupé sa Répartition.»
Il fit un signe de tête en direction des nouveaux arrivants, où Harry pouvait apercevoir les cheveux brillants de Ginny. Elle se tourna, les repérant lui et Ron, et sembla se détendre.
«Bonne chance.» murmura Harry.
Elle lui sourit un peu nerveusement, avant de se tourner pour écouter ce qu'une fille blonde lui disait.
Hermione donna un petit coup de coude à Harry et lui adressa un regard sévère. Harry se mit alors à applaudir tandis que le minuscule garçon sautait du tabouret et prenait la direction de la table de Gryffondor. Il s'assit à côté de Neville, qui lui tapota le dos, et leur offrit à tous un sourire rayonnant. Tout à coup, ses yeux s'écarquillèrent.
«Tu-»
«Silence jusqu'à la fin de la Répartition, s'il te plaît.» murmura Percy, assis de l'autre côté de Neville.
Le garçon inclina la tête et s'interrompit, mais ses yeux restèrent fixés de manière un peu gênante sur Harry.
Jack Entwhistle et Madeline Gnoller furent tous deux envoyés à Poufsouffle et Astoria Greengrass se dirigea vers Serpentard, tandis que sa sœur – ou sa jumelle, Harry n'était pas trop sûr – fut envoyée à Serdaigle. Drago avait l'air soucieux, mais il applaudit de manière plus enthousiaste pour ces deux filles que pour les autres premières années. Harry se demanda s'il les connaissait. Puis Gryffondor gagna quelques nouveaux élèves. Andrew Higgs et Andrew Kirke allèrent s'asseoir près de Lavande.
Harry jeta un coup d'œil à Higgs – qui était dans l'équipe de Quidditch de Serpentard. Il avait l'air résigné, mais pas ennuyé par la Répartition de son petit frère. Drago s'était déjà déplacé pour parler à Higgs, nouveau Gryffondor à l'air hésitant, et Harry et Ron échangèrent un sourire avant de se focaliser à nouveau sur la Répartition.
Luna Lovegood – dont Harry avait entendu parler avec Ron et Ginny – fut envoyée à Serdaigle, Alice Noshi alla rejoindre les bancs de Serpentard, Gryffondor accueillit Demelza Robins et Georgina Trace, puis ce fut enfin le tour de Ginny.
Parmi les murmures 'Encore un Weasley?!' et 'Ils ont dit Ginevra? C'est une fille?', elle s'approcha du tabouret et s'y assit.
Harry était nerveux pour elle – il savait à quel point elle voulait être envoyé à Gryffondor – et il ne pouvait qu'imaginer l'état de Ron. Drago avait arrêté de discuter avec Higgs et la regardait aussi. Fred et George semblaient inhabituellement concentrés.
Pourtant, ils n'avaient pas besoin de s'inquiéter. Après seulement quelques secondes, le Choixpeau s'écria «Gryffondor!» et Ginny sauta du tabouret, absolument ravie, pour venir s'asseoir face à eux, près du minuscule garçon qui s'était fait réprimander par Percy.
«Bienvenue, dit Dumbledore en se levant. J'espère que votre voyage jusqu'ici a été calme et agréable.»
Ses yeux se posèrent sur Harry, qui se mit à sourire. Ron affichait un air penaud. Visiblement amusé, Dumbledore leva une main.
«Je ne vous ferais pas attendre le festin plus longtemps.» leur assura-t-il.
Fred et George applaudirent.
«Mais je dois vous informer – pour les anciens élèves, du moins – que le professeur Lupin a très récemment accepté un poste à l'Académie de Beauxbâtons!»
L'annonce fut majoritairement reçu par un silence stupéfait, mais Harry pouvait sentir la déception emplir la Grande Salle. Harry se savait pas s'il devait être content (si ses souvenirs étaient bons, Beauxbâtons se trouvait en France et il n'y avait qu'une seule raison pour laquelle Lunard serait allé là-bas) ou se sentir mal. Il ne restait qu'un seul adulte à la table des professeurs en position de potentiel professeur de Défense.
«Ainsi, poursuivit Dumbledore. J'aimerais vous présenter votre nouveau professeur de Défense contre les forces du mal: le professeur Gilderoy Lockhart!»
Près de Harry, Hermione explosa en applaudissements. Elle n'était pas la seule, bien que Harry ait remarqué qu'il s'agissait principalement de filles. Harry leva les yeux au ciel et applaudit deux fois, par politesse, avant de laisser retomber ses mains sur ses cuisses. A la table des professeurs, McGonagall et Rogue avaient fait la même chose, tout comme Ginny, Percy et les jumeaux (qui semblaient absolument dévastés par le départ de Lunard).
Lockhart s'était levé et passait sa main dans ses cheveux. Il adressa à la Grande Salle un sourire étincelant et les salua de la main. Hermione soupira joyeusement.
«Génial, murmura Ron, fusillant des yeux l'avant de la Grande Salle. Ça m'a coupé l'appétit.»
Dumbledore finit par convaincre Lockhart de se rasseoir – avec quelques difficultés – puis annonça le début du festin, qui apparut au moment où il terminait sa phrase.
«Je m'appelle Colin Crivey, annonça le minuscule garçon près de Ginny. Et toi, tu es Harry Potter!»
«Ravi de te rencontrer, Colin.» répondit Harry, un peu gêné.
«Est-ce que tu-»
«Salut Colin. Moi, c'est Ron, lança Ron en venant à son secours. Voilà Hermione-»
Occupée à remplir son assiette, elle leva la tête et se mit à sourire.
«-et là, c'est Ginny.»
«Vous êtes de la même famille? demanda Colin, en désignant Ron et Ginny du doigt. Vous vous ressemblez, mais je suppose que ça ne veut pas dire grand chose. Je ne ressemble pas beaucoup à mon frère Dennis et-»
«Fred.» annonça Fred en faisant son apparition derrière Harry avec une assiette dans la main.
George, qui se trouvait derrière lui, se présenta à son tour avant de pousser Ron et de s'asseoir près de Harry.
«Salut.» dit Harry en les regardant avec un sourcil levé.
«Tu étais au courant de ça?» demanda George en agitant un pilon de poulet en direction de Lockhart d'un air menaçant.
«Je n'en savais rien, répondit Harry avec honnêteté. Et Dumbledore ne plaisantait pas quand il a dit que c'était très récent. Lunard était encore ici jeudi.»
«Mais Beauxbâtons? demanda Fred en faisant la grimace. Je veux dire, il y a des Vélanes en France, mais il est avec Tonks-»
«Qui est en France pour une formation d'Auror.» répondit Harry.
Fred et George échangèrent un regard.
«C'est quoi des Vélanes?»
Mais Fred et George ne l'écoutaient déjà plus. Ron avait commencé à expliquer à Hermione, Ginny, Drago – qui avait fini par revenir et s'était installé près de Colin – et Colin ce qui s'était passé plus tôt dans la journée.
«-s'est verrouillée et Harry et moi, on a foncé dans ce foutu mur.» dit-il.
«Verrouillé? demanda Fred. Ron, ce-»
«C'est possible.» dit Ron, pressentant visiblement où Fred voulait en venir.
Les jumeaux – ainsi que Hermione – avaient l'air sceptique.
«Je dis la vérité, assura Ron. Pas vrai, Harry?»
«Vous devriez voir les bleus.» dit Harry en faisant la grimace.
«Mais c'est fou, dit Hermione. Cette barrière a toujours été là et fonctionne depuis des années et le Ministère fait des vérifications, des réparations et tout ça. Sûrement-»
«Hermione, souligna Harry. La moitié du monde sorcier britannique se trouvait là aujourd'hui. Je suis sûr que quelqu'un est capable-»
«Pourquoi?» demanda Drago en fronçant les sourcils.
«Quoi?» demanda Ron.
«Je veux dire, pourquoi faire ça? interrogea Drago. Si c'était un plan pour t'attraper seul, ils auraient pu.»
«Facilement, oui.» confirma Harry en grimaçant.
«Alors pourquoi ils ne l'ont pas fait?» demanda Drago.
«Peut-être que c'était Lockhart.» suggéra Ron.
«Ron! s'emporta Hermione. Le professeur Lockhart est très respecté parmi les-»
«-abrutis.» termina Ginny à voix basse.
Harry n'était pas sûr qu'il était censé entendre ça, mais il lui sourit quand même et reçut un sourire penaud en retour.
«-une blague, Hermione.» disait George.
«Tu as le droit de penser ça, dit sèchement Hermione, faisant clairement comprendre qu'elle n'était pas d'accord. Pour autant, quel intérêt aurait-il à vous faire rater le train?»
Ron raconta la suite de l'histoire – à propos du fait qu'ils avaient failli faire voler la voiture, avant de finalement décider de prendre le Magicobus, du masque de sommeil de Lockhart, de leur rencontre avec Rogue sur le chemin du retour – et Harry ajouta quelques détails qu'il avait oublié. A la fin du récit, Drago et Ginny ricanaient, Fred et George observaient Lockhart du coin de l'œil, Hermione fronçait les sourcils en regardant Rogue et Colin avait les yeux écarquillés, visiblement admiratif.
«Vous faites toujours des choses si excitantes?» demanda Colin en regardant Harry et Ron.
«Malheureusement, les railla Drago en mettant du beurre sur ses pommes de terre. Granger et moi essayons de corriger cette mauvaise habitude, mais sans grand succès.»
«Je n'arrive pas à croire que Rogue vous ai puni, dit Hermione. Même si c'est juste une lettre.»
Ron marmonna quelque chose de sarcastique sur le fait que c'était juste une lettre.
«Si ça t'ennuie, dit George. Imagine seulement le nombre de retenues que vous auriez eu si vous aviez pris la voiture de Papa-»
«Aucune.» répondit Harry.
Tout le monde le regarda comme s'il était fou.
«On aurait été renvoyé.»
Personne n'essaya de le contredire. Même Drago, qui défendait habituellement Rogue, se contenta de hocher la tête avant de tendre la main pour attraper la sauce.
«Alors il se passe quoi après le dîner?» demanda Ginny.
«En général, les préfets de cinquième année vous emmènent à la tour, donc vous devriez finir avec les jumeaux Lloyd.»
Fred désigna une fille et un garçon blonds assis avec Percy, Olivier et Angelina. Harry les reconnut vaguement, mais n'aurait pas pu les nommer.
«Mais, dit George. Percy le parfait Préfet va sûrement s'interposer, alors assurez-vous de l'écouter et de rester près de lui.»
«Vous ne devez absolument pas vagabonder, au risque de vous perdre, dit Fred. Et vous ne devez surtout pas vous perdre volontairement.»
Il lui fit un clin d'œil et Ginny le fusilla du regard.
«Vous êtes méchants tous les deux.» dit-elle en regardant Percy, qui mangeait tranquillement son pudding.
«T'es censée être la plus marrante.» dit George en lui donnant un petit coup de coude.
«Et bien, je suis d'accord avec Ginny, dit Hermione. Percy serait bouleversé s'il pensait avoir perdu quelqu'un, encore plus si c'était Ginny.»
«Imagine un peu ça, dit Ron – qui avait l'air agacé de ne pas être 'le plus marrant'. Chère Maman, cher Papa, j'ignore comment vous le dire, mais il semblerait que j'ai égaré la jeune Ginevra-»
«Tais-toi, Ron.» dit Ginny avec un nouveau regard noir.
Ron ouvrit la bouche pour répondre, mais à cet instant, les desserts venaient d'apparaître, distrayant tout le monde.
Ginny, écrivit Tom, soulagé qu'elle se souvienne de lui. Ça fait longtemps.
Désolé Tom, répondit-elle. J'ai été très occupé. Poudlard est incroyable! C'est génial d'être avec mes frères, mais Maman et Papa me manquent beaucoup. Percy m'a montré où se trouvait la volière et il a dit que je pouvais emprunter Hermès quand j'en ai besoin.
C'est très gentil de sa part.
Et Drago a dit que je pouvais aussi utiliser César. Son pauvre hibou n'a pas beaucoup de courriers à livrer.
Le fils Malefoy? La dernière fois qu'elle avait écrit – une semaine plus tôt, le soir où elle avait été réparti à Gryffondor – elle l'appelait encore Malefoy.
Oui, c'est lui, écrivit-elle. Tom observa les mots disparaître et se demanda ce qu'il devait demander ensuite. Elle lui raconta toutes sortes de choses sur ses amis – ou plutôt sur les amis de ses frères – et il l'interrogea autant que possible (aussi subtilement qu'il le pouvait) sur le fils Potter, tout en posant des questions sur Malefoy, Granger et les frères de Ginny pour éviter qu'elle se méfie.
Il dut révéler son propre passé d'orphelin pour qu'elle accepte de lui parler de Potter, mais cela valait le coup. Tom imaginait qu'il avait du briser le cœur de la pauvre Ginny en lui racontant l'orphelinat, elle qui venait d'une si grande famille, si aimante. Mais cela l'encouragea à s'épancher sur Potter (elle mentionna un parrain) et Tom reconstitua lentement les cinquante dernières années.
Son alter ego plus âgé – que Ginny avait à contrecœur nommé Lord Voldemort, un nom que Tom avait reconnu dans la seconde – avait échoué, et sérieusement. Il était mort – ou l'aurait été si Tom n'avait pas eu la présence d'esprit de faire de son vieux journal un Horcruxe. Il y avait eu une guerre effroyable sur laquelle Ginny ne savait pas grand chose et l'alter ego plus âgé de Tom avait réussi à se faire tuer par un bambin. C'était franchement embarrassant et il espérait rectifier la situation le plus rapidement possible.
Tom enfonça avec force sa plume dans son encrier.
Tu apprécies tes cours?
Certains, oui, répondit Ginny. L'Histoire de la magie est ennuyeux. Notre professeur est un fantôme. Je pensais que ça aurait été drôle jusqu'à ce que je le rencontre. Il m'appelle Woolsy, quand il me parle. On aurait pu croire qu'après six frères, il connaîtrait notre nom!
Tom patienta.
J'aime bien la Métamorphose, mais je ne suis pas très douée. Je demanderais sûrement de l'aide à Hermione ou à Percy, mais j'adore les Sortilèges et les Potions, c'est plutôt simple, si on oublie le fait que Rogue est un crétin.
J'espère qu'il n'est pas trop méchant avec toi, dit Tom, pouvant presque imaginer le sourire de Ginny. Elle serait sûrement flattée qu'il s'inquiète … Ou du moins, il l'espérait …
Non, mais il n'aime pas beaucoup Colin.
Le garçon du festin?
C'est un ami maintenant, lui dit-elle. Lui et Demelza sont avec moi dans tous les cours. Et j'ai Sortilèges et Métamorphose avec Luna. Elle m'a présenté Vivienne qui est aussi à Serdaigle et la sœur de Vivienne est avec moi en Défense et en Potions, mais je ne sais pas encore si j'aime Astoria ou non.
Je vois, répondit Tom, ennuyé.
Oh, et en parlant de Défense, Lockhart est … Et bien, je ne comprends pas pourquoi Maman l'aime autant. Je n'ai eu qu'un cours avec lui, mais il a l'air idiot. Il ne fait que parler de lui et il nous a même donné un questionnaire sur lui!
Révoltant, répondit Tom, sans mentir cette fois-ci.
Je sais! Apparemment, le professeur Lupin lui a laissé son programme de cours, mais Harry a dit que le professeur Lupin n'aurait jamais mis ça dedans. Apparemment, les deuxièmes années ont eu ce questionnaire aussi et Fred et George n'auront Défense que demain, alors je ne sais pas s'ils l'auront aussi. J'imagine qu'il n'y a plus qu'à attendre pour voir.
Tom essaya de trouver quelque chose à dire, mais rien ne lui vint à l'esprit. Ginny le prit de vitesse.
Demelza est venue me chercher pour le dîner. Je te parlerais bientôt et promis, je ne te laisserais pas attendre de nouveau une semaine entière !
Franchement agacé, Tom se demanda si Ginny le voyait comme une sorte d'animal de compagnie. Il attendit qu'elle écrive encore quelque chose, mais rien ne vint et Tom baissa sa plume, commençant à réfléchir à la façon dont il devrait gérer Ginny Weasley.
