Le chapitre 3 est désormais disponible.
Je vous souhaite une agréable lecture :
CHAPITRE 3:
«A tout à l'heure ~»
Adam laissa tomber sa façade joyeuse à la seconde ou la porte se referma sur le garçon, un Akuma le raccompagnant à sa chambre, ses yeux dorés regardant chacun des autres occupants avec un calme trompeur.
« Vous avez sans doute des questions à me poser, allez de l'avant. »
Lulubell fut la première à prendre la parole : « Earl-sama, pouvons-nous connaître les circonstances qui ont conduit à la présence de ce jeune humain parmi nous ? »
Il acquiesça avant de commencer à raconter la tournure qu'avait prise sa nuit, sous le regard attentif de la jeune femme et celui désintéresser de l'homme. Quand il se tut, Road posa enfin la question qu'elle voulait poser dès que son frère avait franchi la porte avec le garçon. « Tu devais lui parler de la guerre Sainte ; comment l'a-t-il pris ? »
Cela eut pour effet d'attirer l'attention du portugais; il se redressa et jeta un regard sceptique au Comte. « Vu comment il a agi avec nous, ça m'étonnerait qu'il est été mis dans la confidence »
Lulubell inclina la tête. Elle n'était pas heureuse de douter de son maître, mais Tyki marquait un point. L'humain n'avait montrer aucun signe d'hostilité ou de peur en leur présence, seulement de la nervosité et de la méfiance ; ce qui pourrait être expliquer en étant entouré d'inconnu dans un nouvel environnement.
Le Comte retint un soupir « Effectivement, il n'est pas au courant des détails. » Il ne put ajouter autre chose que le Portugais renifla : « C'est une nouvelle façon de dire que le gosse est tenu dans le noir complet. Franchement, cela ne sert à rien de ménager le mioche, vous devriez savoir mieux que quiconque ce que l'avenir réserve. »
Road siffla : « Ça suffit Tyki ! »
Adam leva une main : « Non, il a raison, du moins en parti. » Il regarda gravement chacun d'entre-eux avant de poursuivre calmement : « J'ai tu notre rôle dans cette guerre ; j'ai présenté les Akuma comme des serviteurs fidèles à notre famille et non comme les machines à tuer qu'ils sont. »
Il inspira « Cet enfant semble différent de son espèce de bien des façons, voilà pourquoi je souhaiterais lui laisser le temps de s'intégrer à notre famille ; d'apprendre à nous connaître avant de lui révéler toute la vérité sur la guerre que nous menons. »
« Oh Adam...Finalement mes paroles t'ont atteint. » Le Noah du Rêve ne pouvait qu'éprouver de l'affection pour son frère aîné qui avait choisi ce que son cœur lui dictait, faisant confiance à sa famille pour le soutenir dans sa décision.
Dommage que son oncle ne vît pas les choses de la même façon. Son expression reflétant le dédain alors qu'il s'affalait dans sa chaise en cessant de prêter attention à la conversation. Ce n'était que le respect qu'il éprouvait pour l'autre homme qui l'empêchait de faire connaître davantage le fond de sa pensée.
Adam soupira discrètement. Il tourna son attention sur Lulubell, voulant voir ce qu'elle en pensait. Un autre soupir voulait s'échapper de ses lèvres face au visage laconique qu'arborait la blonde.
« Millénie, nous ferons de notre mieux pour qu'il se sente le bienvenu dans notre famille. » Affirma Road avec un doux sourire.
Il sourit avec tendresse sous son costume.
« Je vous remercie de votre compréhension. » Il reprit une expression sérieuse : « Pour le bien du garçon, il y aura des règles à partir de maintenant. J'attends de vous que vous les respectiez. » Il jeta un regard circulaire, croisant leur regard à tous sauf un. « Tout d'abord, il vous est interdit de révéler la véritable nature de mes créations. Si j'apprends que l'on m'a désobéi à ce sujet, le coupable sera traité en conséquence, me suis-je bien fais comprendre. »
« Soyez sans crainte Earl-sama, nous garderons le silence et je m'assurerais personnellement à ce que Skin et les jumeaux le sache et agisse en conséquence. » Certifia Lulubell d'une voix posée.
Road renchérit : « Et moi je m'occuperais de prévenir papa ! »
Le Portugais bailla à s'en décrocher la mâchoire, ignorant royalement les regards critique que lui lançaient les femmes du clan, des larmes d'ennuis perlant au coin de ses yeux. « Tyki... » Il agita sa main dans un vague accord désinvolte. Il ne voyait pas l'intérêt de raconter au gosse pour les Akuma. En fait, il ne voyait pas l'intérêt tout court de lui parler.
D'une oreille distraite, il écouta les règles qu'énonçait le premier enfant, son esprit dérivant lentement à son travail et ses amis humains. Cela faisait pratiquement deux mois qu'il était parti en prétextant son travail secret. Il ne s'était jamais absenté aussi longtemps, ils devaient donc sûrement s'inquiéter pour lui.
Le Noah de la luxure les cataloguait mentalement. Elle jeta un coup d'œil à l'homme aux cheveux bouclés quand son maître énonça l'interdiction de fumer en présence du garçon, notant le tressautement du sourcil gauche et le regard intense qu'il lui lança, des secondes s'écoulant avant qu'il ne s'affale de nouveau sur sa chaise.
Road secoua discrètement la tête. Adam voulait bien faire, elle le savait, pourtant cela rendait sa tâche d'intégrer l'enfant d'autant plus difficile. Son oncle semblait déjà récalcitrant à sa présence sans qu'on n'ajoute des raisons valables à son comportement.
Quand Adam eut terminé Tyki se leva et, d'une vague de la main, s'en alla en lançant par-dessus son épaule : « Si on me cherche, je serais dans ma chambre. »
Lulubell se leva à son tour: « Quant à moi, je partirais à la recherche de Skin et des jumeaux pour les rattraper sur les événements. »
Adam hocha la tête.
« Je t'en suis reconnaissant. »
« Passez une excellente journée Earl-sama. »
Ne restèrent plus que le Comte et Road. La fillette se leva et se dirigea vers lui plutôt que la sortie. Posant une main sur son bras, elle dit d'une voix calme : « Je compte emmener le garçon avec moi rendre visite à papa. »
« Es-tu sûr que ce soit une bonne idée ? Sheryl doit être pas mal occupé avec la guerre qui sévit actuellement. »
Elle agita une main, dédaigneuse : « Tu sais bien qu'il est toujours libre quand il s'agit de moi. » Adam lâcha un petit rire à l'affirmation de sa sœur. C'est vrai, dès qu'il s'agissait de la fillette, l'homme lâchait tout ce qu'il faisait avec un plaisir mal dissimuler. Elle poursuivit plus sérieuse : « Et puis, tu l'as dit toi-même : il est très pris par son travail, qui sait quand il aura l'occasion de le rencontrer ».
Adam pris un air pensif. S'il acceptait, il pourrait faire une sieste jusqu'à leur retour…
« Tu as eu une excellente idée, mon petit rêve ! », dit-il en tapant dans ses mains.
Le voyage jusqu'à la chambre du nouvel ajout fut rapide, l'empressement de la paire les amenant à marcher vite. Adam frappa à la porte, attendant une réponse qui fut presque immédiate, il entra le premier et fut accueilli par le garçon, debout près du lit.
« As-tu fait une bonne sieste ? »
Allen acquiesça, jouant avec ses gants : « Oui, je vous remercie. »
Adam garda son ton léger malgré le mensonge évident – le lit non défait étant la preuve – du rouquin « C'est parfait, tu vas donc pouvoir accompagner Road chez ses parents. »
Allen cligna des yeux confus, penchant inconsciemment la tête sur le côté et lui donnant un air adorable. En tout cas, ça l'était aux yeux du comte.
« Je ne comprends pas. Pourquoi voudriez-vous que j'aille avec Mademoiselle Road chez ses parents ? »
Road leva un doigt en l'air et dit avec assurance :« Tout d'abord, n'utilise pas ses titres de politesses étouffant, et puis, ne serait-ce pas étrange que je ne te présente pas à mes parents alors que tu fais désormais partie de la famille ? »
Allen se mordit la lèvre inférieure, il voulait dire à la fillette qu'il n'y avait pas besoin de présentation puisqu'il ne resterait pas longtemps, qu'il ne voulait pas déranger plus qu'il ne le faisait déjà, il resta cependant silencieux.
Ses heures de sommeil semblaient s'éloigner pour ne devenir qu'un doux rêve, sa conscience lui chuchotant que laisser le garçon y aller quand il n'était clairement pas à l'aise avec l'idée serait trop cruelle.
« Road, tu l'emmèneras une autre fois, il vaudr- » Il ne put terminé, Road l'interrompant dans un gémissement plaintif : « mais Millénie, papa est très pris par son travail, si ce n'est pas aujourd'hui, qui sait quand il pourra rencontre Allen ! »
« Voyons, nous ne sommes pas à quelques mois près. » Adam gronda en tapotant les cheveux du neuvième apôtre.
Elle lui jeta un regard perdu, ouvrant la bouche pour demander pourquoi un telle changement quand le garçon leva une main et prit la parole, hésitant : « Hmm, je voudrais bien aller chez made- Road si ça ne vous dérange pas, bien sûr… », sa voix se tut à mesure qu'il parlait.
« Ha ! Tu vois Millénie, lui aussi veut y aller ! » Son air triomphant se transforma en froncement de sourcils quand l'homme l'ignora afin d'aller s'agenouiller devant le garçon.
« Es-tu bien sûr de le vouloir ? Si tu n'es pas à l'aise ce n'est pas grave; personne ne t'en voudras. »
Allen offrit un petit sourire hésitant à l'homme pour sa préoccupation, se sentant plus détendu qu'il ne l'était il y a quelques minutes.
« C-c'est ce que je veux... », dit-il doucement.
Adam arqua un sourcil, mais ne dis rien de plus. Inutile de braquer le garçon en disant que son malaise était évident. Se remettant sur pied, il adressa un regard significatif à Road. Elle acquiesça subtilement.
« Bien ! Mets tes chaussures que nous puissions partir. », pressa la fillette, enjoué.
« D'accord. »
Pendant que le garçon enfilait ses bottes, Road parla un peu avec le comte, assurant l'aîné qu'ils ne rentreraient pas trop tard. Quand elle vit le garçon sur le point de récupérer son manteau, elle l'en empêcha en attrapant son poignet. Il tressaillit, la crainte obscurcissant davantage ses yeux. Elle sourit énigmatique : « Là où nous nous rendons, tu n'auras pas besoin de ça. »
« Bien, allons-y. »
Allen sentit ses yeux s'écarquiller quand elle claqua des doigts, une porte – sanglante – en forme de cœur émergeant du sol. Si Road ne lui tenait pas la main, il aurait reculé de quelques pas à l'ouverture de celle-ci. Il ne pouvait même pas voir ce qui se trouvait au-delà du seuil à cause d'une sorte de brouillard sombre cantonné à l'intérieur.
« A plus tard Millénie ! »
Road l'entraîna dans sa dimension sans plus attendre, ne lui jetant qu'un regard quand il agrippa avec force son poignet, au point de lui faire se demander s'il n'allait pas finir par lui couper la circulation sanguine. Il semblait sur le point de défaillir. La vue était suffisamment pathétique pour lui faire ressentir de la sympathie à son égard, et se rappeler des jumeaux qui, eux aussi, n'appréciaient pas du tout la traverser de sa dimension.
Ils étaient mal à l'aise au point de ne jamais ouvrir la bouche jusqu'à la sortie, même Jasdero s'abstenait de faire son stupide rire, se collant presque à son jumeau qui ne s'en plaignait pas, faisant inconsciemment de même. Elle ne pouvait que théoriser sur leur malaise ; l'incapacité de lui échapper si elle le désirait.
Allen faisait son maximum pour continuer à respirer, l'air étant oppressant. Il distinguait assez mal son entourage avec la pénombre environnant seulement éclairer de quelques bougies flottantes. En ce moment, il était trop occupé à fixer le sol avec angoisse pour véritablement prêter attention à ce genre de détail, qui l'aurait très certainement laissé bouche bée dans une autre situation.
Quelques minutes s'écoulèrent avant que l'environnement ne change encore, l'atmosphère lourde disparaissant en un clin d'œil et avec ça l'angoisse qu'il ressentît. Ils se trouvaient dans un couloir désert, la lumière s'infiltrait à travers deux grandes fenêtres qui éclairaient l'intérieur, mettant plutôt bien en valeur le papier peint bleu à motif de pétunia violet pâle qui tapissait les murs.
« Viens, à cette heure-ci papa doit se trouver dans son bureau. »
Déboussolé par le court voyage et ignorant qu'ils n'étaient plus dans le même pays, il se laissa traîner sans un bruit.
DGM
L'homme en question se trouvait bel et bien dans son bureau, rédigeant bon nombre de nouveaux décrets avec une concentration telle qu'il n'entendait pas les coups contre la porte. Ni l'ouverture de celle-ci quelques minutes plus tard.
Toutefois, la voix de sa merveilleuse fille le ramena instantanément à la réalité, sa tête cassant vers le haut. Il fixa avec étonnement le Noah du Rêve, cinq longues secondes s'écoulant avant que son esprit n'enregistre sa présence comme étant réelle. Son visage se fendit d'un large sourire. Il se leva et fit le tour de son bureau afin de lui donner une étreinte débordante d'amour.
« Tu n'imagines pas à quel point je suis comblé de ta visite surprise ! Ces dernières semaines ont été un véritable cauchemar sans toi ! »
Il jeta un coup d'œil furtif à l'enfant derrière elle, sa posture raide et sa manière de jouer avec ses gants trois tailles trop grande pour lui s'enregistrant avant son apparence globale ; les vêtements qu'il portait appartenant clairement à son adorable fille.
La fureur coula dans ses veines, ses doigts se contractant – Dieu, cela le démangeait d'utiliser ses cordes – « Pour qui se prend ce misérable mécréant pour oser porter les habits de ma petite princesse ! », il parvint malgré tout à garder son calme.
« Road, je vois que tu es venu avec un ami. » Il se redressa, poursuivant naturellement en faisant comme s'il n'avait pas grogné, son sourire cordial bien en place alors qu'une satisfaction sombre le traversa au tressaillement du garçon ; se faisant plus petit ; « Pourquoi tu ne me le présente pas ? »
« Ce n'est pas un ami. Je ne t'aurais jamais dérangé si c'était le cas... » Souligna Road au grand choc de l'homme, ses yeux s'écarquillant d'incrédulité : « … ce n'est quand même pas...ton… petit ami... »
Road sentit ses propres yeux s'écarquiller, affichant son incrédulité et son dégoût une bref seconde. Comment pouvait-il suggérer qu'elle sorte avec un enfant aussi jeune ?!
« C'est le dernier ajout du clan. » Sheryl pouvait à nouveau respirer. Elle posa une main sur sa frêle épaule, ignorant le tressaillement que cela provoqua : « Présente-toi. »
« Bonjour, je m'appelle Allen Walker. C'est un plaisir de vous rencontrer Monsieur...Kamelot » Dit-il sans lever les yeux du sol, intimidée.
Le 1 er ministre ne put ressentir de la joie pour le membre retrouvé qu'un dixième de seconde, un détail troublant lui venant à l'esprit. Il plissa les yeux, remontant son monocle avec calme : « C'est étrange...je ne ressens aucune émanation de matière noir. »
Allen fournit hésitant : « Hum, je n'ai aucune…mémoire? Monsieur. »
Ses sourcils s'envolèrent jusqu'à la racine de ces cheveux , son regard se tournant vers sa fille, qui pour seul réponse, projeta un : « Je t'expliquerais plus tard. » Reprenant une façade aimable, il tendit sa main : « Je suis Sheryl Kamelot, le père de Road et le frère aîné de Tyki, je suis également ravi de te rencontrer. »
Allen regarda la main offerte avec hésitation. L'homme l'effrayait un peu, mais il était aussi le père de Road et il ne voulait pas l'offenser. Il prit son courage en main et tendit la sienne, la poignée fut courte et sans pression lui faisant ressentir un soulagement interne.
Sheryl fit un clin d'œil – le résultat assez étrange avec son monocle – en ajoutant : « Et pas de Monsieur avec moi, Sheryl suffit. »
« D'accord. »
Road doutait qu'il le fasse réellement, le malaise que provoquait son père chez le plus jeune ne lui avait pas échapper. Elle ne pouvait qu'espérer qu'il se détende avec le temps. Poussant ses pensées de côté, elle prit un air soucieux : « Papa. » Aussitôt l'attention du ministre se posa sur elle : « Nous ne t'avons pas dérangé dans ton travail ? Si c'est le cas, nous pouvons toujours repasser plus tard. »
A peine eut-elle fini de parler que l'homme réagit exactement comme elle l'avait prévu ; il se précipita à son bureau : « Quelle idée ! Mes papiers peuvent attendre encore quelques heures, pas vous ! », il rassembla ses papiers puis les fourra à la hâte dans un tiroir.
« Tu es sûr ? »
Sheryl claqua le tiroir et le ferma à clé « Certain ! Je préfère largement votre présence à ceux de rapports écrits par des vieux bonhommes frustrer de ne pas avoir bais- » Il simula une toux, revenant vers eux avec un sourire aux lèvres : « eu d'agréable compagnie depuis des décennies. » Son sourire s'élargit : « Maintenant, que voudriez-vous faire ? »
Road posa un doigt sous son menton, pensif :« Pourquoi n'irions-nous pas nous promener dans le jardin. Le temps est magnifique, ce serait dommage de ne pas en profiter. »
« C'est une excellente idée ma puce. Allons-y. »
DGM
Le changement d'air était le bienvenu pour le rouquin qui s'était sentit étouffer dans les couloirs en compagnie des Kamelot. Le parfum subtil flottant dans l'air et la brise effleurant délicatement les rosiers rose pâle, blanc et orange lui apportait un sentiment de paix qu'il n'avait plus ressentit depuis la mort de son père adoptif. L'allée de brique sur lequel ils marchaient rendait la promenade d'autant plus agréable.
Il aurait sans aucun doute fermé les yeux, profitant ainsi pleinement de cet instant, s'il n'y avait pas eu le duo père/fille conversant à ses côtés. Enfin...pouvait-on vraiment appeler le flot de parole déverser par la fillette, et les quelques mots jeter au bon moment par l'homme, avoir une conversation ?
« Et l'école ? Tes notes n'étaient pas très bonnes au dernier trimestre. » Dit soudainement Sheryl de nulle part.
Le neuvième apôtre jura intérieurement. Mince ! Elle avait pensé qu'en parlant de tout et n'importe quoi, elle parviendrait à éviter ce sujet fâcheux. A l'extérieur, elle ne fit que prendre une moue boudeuse : « La maîtresse ne fait que s'acharner sur moi. » Elle ajouta un long gémissement plaintif pour plus d'effet.
Un mince filet de sang coula du nez de l'homme, il l'essuya d'un geste pratiquer, un sourcil s'arqua cependant : « C'est étrange, j'ai ouï dire que tu faisais la sieste en cours et que tu passais le reste du temps à dessiner. »
Road ne put que le fixer bouche bée. Comment avait-il pu entendre ce genre de chose alors que même le Comte l'ignorait !
« Qui t'as raconté un mensonge pareil ?! » Road simula de l'indignation.
Sheryl reporta aussitôt son attention sur l'humain jusque-là invisible à ses yeux.
« Et toi...Allen : es-tu un élève assidu ? »
Allen se raidit à l'attention de l'homme et ne put le regarder dans les yeux quand il répondit doucement : « J-je je ne suis jamais...aller à l'école »
Sheryl plissa les yeux étudiant correctement le garçon cette fois-ci : les pommettes saillantes, la clavicule proéminente, la façon dont les vêtements – de SA fille – pendait à son cadre et les cernes bientôt comparable aux contours noirs des yeux des pandas, lui disait tout ce qu'il avait besoin de savoir.
« Tu es encore jeune, il n'est donc pas trop tard pour y aller. » Commenta Sheryl insouciant.
« C'est tout de même étrange qu'un rat des rues s'exprime comme les enfants nobles...à moins qu'il ne soit un bâtard qui as eu la chance d'être reconnu par son père mais désavouer à la mort de celui-ci...Hum, cela pourrait expliquer sa timidité s'il a vécu dans les rues après une période de luxe...Non, ça ne colle pas à l'image que me renvoie cet humain... »
« Papa... » Son attention se reposa aussitôt sur sa fille adoré : « Millénie a toujours beaucoup de travail, qui sais quand il aura du temps pour inscrire Allen dans une école- »
Sheryl leva une main, coupant efficacement sa fille : « Je suis navré ma princesse, je ne peux pas m'absenter une demi-journée avec la charge de travail que j'ai. La seule chose que je puisse faire est d'évoquer le sujet au Comte. »
« Ce serait génial si tu pouvais le faire aujourd'hui. » Formula Road avec de grands yeux emplis d'espoir.
Sheryl en détournant le regard de cette vue adorable : « Je viendrais à la demeure du Comte si tu patiente ici jusqu'à ce soir ».
« Tu es le meilleur papa ! »
Allen observa la paire en silence. La façon désinvolte de balayer son manque d'éducation le laissait plus confus qu'autre chose. Les nobles n'étaient-ils pas dédaigneux envers les gens comme lui, se pensant supérieur grâce à l'éducation qu'ils recevaient dès leur plus jeune âge…
DGM
Fermant la porte sans faire un bruit, la jeune femme s'éloigna de la chambre du Comte avec en tête la cuisine comme destination. Nul doute ne subsistait quand à qui elle allait y trouver. Et effectivement, à quelques mètres seulement son audition capta les cries parfaitement reconnaissable de l'homme à la dent sucrée.
Le seuil à peine franchit, elle balaya du regard la pièce et ses occupants ; cinq Akuma serviteur jonchait le sol, tellement abîmer qu'ils leur étaient impossible de bouger, des projections d'huile noire peignant les murs et le mobilier, de la vaisselles brisé ainsi que des restes étaient éparpillé au sol.
Ses yeux se rétrécirent sur l'homme se tenant au-dessus de sa domestique acculée dans un coin. En un instant, elle s'interposa entre-eux, ses talons claquant bruyamment contre le carrelage.
« Maîtresse Lulubell. » Murmura Mimi, son visage s'illuminant.
Elle fusilla du regard Skin, désormais silencieux si on faisait abstraction de sa respiration haletante, croisant les bras contre sa poitrine.
« As-tu oublié la règle que t'a imposé Earl-sama. » Il garda le silence, un choix judicieux au vu de la colère froide qu'elle ressentait en cet instant : « Le manoir regorge d'Akuma sur qui passer tes nerfs. » Sa voix devint glaciale : « En revanche, il t'est formellement interdit de t'en prendre à Mimi. Si je te reprends à le faire, tu en subiras les conséquences. »
Il marmonna une sorte d'excuse avant de se détourner pour partir. Elle l'arrêta cependant : « Attend. »
Il s'arrêta, lui lançant un regard vide par-dessus l'épaule.
« Si je suis venu ici, c'est pour te parler. »
« Je n'ai pas le temps ; je dois refaire mon stock de bonbons. »
Elle arqua un sourcil.
« Tu n'étais pas parti il y a deux semaines pour le refaire ? »
Son visage s'assombrit, le bord de ses lèvres se retroussant dans un grognement animal.
« Ses sans cerveaux ont pillé ma réserve avant de décamper du manoir comme des lâches. » Skin cracha, ses dents grinçant fortement sur la fin.
Il valait mieux pour eux qu'ils ne soient pas restés après avoir réussi un coup pareil. Skin n'aurait pas hésiter à les battre à mort et aucun Noah ne serait intervenu en connaissant la raison derrière cette violence.
« Je vois… Que dirais tu d'un gâteau maison avant ton voyage ? »
Sa proposition fit mouche : il se redressa de toute sa hauteur, sa colère s'évaporant pour laisser place à un intérêt évident malgré son visage renfrogné.
« Il serait fourrer aux fruits rouges et recouvert d'un nappage miel ? » Sa voix sortit bourrue.
« Assurément. Il sera même accompagné d'un tiramisu à la mangue. » Lulubell ajouta d'un ton neutre.
Il grogna d'appréciation avant de partir s'installer devant l'îlot. La jeune femme jeta un coup d'œil derrière elle, n'apercevant qu'un floue bleu/blanc traverser sa vision. Mimi retroussait déjà ses manches, prête à élaborer le gâteau et tiramisu que désirait le huitième disciple.
« C'est pourquoi la règle « pas touche » lui ai dédié. Je ne trouverais jamais une domestique aussi efficace qu'elle. » Apprécia la jeune femme.
Elle partit s'installer à côté de l'homme sans un autre regard pour Mimi. Il était temps de lui expliquer ce qu'il avait manqué au petit déjeuné. Ne resterait ensuite que les deux imbéciles de la famille et sa mission sera un succès.
Quelque part dans le monde :
Une paire à l'apparence étrange éternua synchrone. Ils se regardèrent d'un air hébété, le blond reniflant bruyamment tandis que le brun haussait simplement les épaules. C'était sans doute le foin sur lequel ils étaient appuyé.
DGM
Confortablement installés autour d'une table ronde en pierre blanche, père et fille se disputaient les notes de cette dernière tandis que le rouquin les fixait intensément cacher derrière sa frange. C'était agréable d'être ignoré.
Un homme accoutrer d'un uniforme de majordome apparut au côté de l'homme, surprenant le garçon.
« Maître, on requiert votre présence de toute urgence à une réunion. » S'inclina l'homme une fois devant le ministre.
Sheryl fit un vague geste de la main : « Va préparer la calèche ; qu'elle soit prête à partir immédiatement. », le serviteur s'inclina une dernière fois, s'en allant aussi vite qu'il était venu. Sheryl prit ensuite un air contrit : « Je suis désolé les enfants, je vais devoir m'absenter quelques heures. »
Il jeta un regard inquisiteur à sa fille qui le rassura aussitôt : « Ne t'inquiète pas, nous trouverons bien quelque chose à faire jusqu'à ton retour. »
Il sourit avec tendresse en faisant un rapide câlin à sa fille. Après une assurance d'essayer de faire au plus vite il tourna les talons et s'en alla.
Le neuvième disciple sourit d'un air innocent, une lueur malicieuse habitant ses orbes améthystes.
« Que dirais tu de faire une petite visite dans les cuisines ~ »
DGM
Les employés de la maisonnée Kamelot était regrouper autour d'une longue table en bois pousser dans un coin de la cuisine spacieuse. Divers tartes et petits gâteaux étaient éparpillée dessus. Un homme d'âge moyen, accoutrer d'une tenue de cuisinier, tordait entre ses mains une toque.
« Je vous le dis : la première chose que cette fouine fera à son retour c'est de venir vandaliser mes stocks de cookies ! » Insista-t-il.
Les femmes de chambres lui jetèrent des regards réprobateurs. L'une d'elle prit la parole, son ton exaspérer : « Pourquoi à chaque réunion tu ne peux pas t'empêcher de dénigrer mademoiselle. »
Le cuisinier rétorqua agacer : « Et les accidents dont été victimes mes apprentis pendant leurs services, à ton avis qui en es responsable ! »
L'apprenti restant de l'homme se mit à sangloter soudainement, son voisin tapant avec sympathie son épaule. Il n'y avait jamais eu de preuve concrète que la fille du ministre est quoi que ce soit à voir avec les incidents multiples survenus pendant les tours de garde des aspirants cuisinier, pour autant, la moitié des domestiques savait qu'elle était la coupable.
Un débat s'ensuivit. Ils ignoraient cependant que la jeune maîtresse que certains critiquait, se tenait actuellement derrière la porte de la réserve, entendant parfaitement leurs propos grâce à son audition améliorer.
L'expression du neuvième disciple s'assombrissait à mesure qu'elle écoutait. Comment osaient-ils parler d'elle ainsi dans son dos alors qu'ils profitaient déjà clairement de l'absence de son père pour se goinfrer de sucrerie.
« Le chef cuisinier a beaucoup de chance d'exceller dans son domaine. »
Elle ne gagnait rien à continuer d'écouter si ce n'était son agacement qui continuait de croître, alors elle s'éloigna de la porte sans bruit. Elle fit un signe au garçon de la suivre jusqu'au fond de la réserve. Elle les fit asseoir à même le sol, dissimuler par des sacs de farine empilées les uns sur les autres. Il valait mieux être prudent.
Elle réprima un soupir à la vue du garçon angoisser ; recroquevillée sur lui-même. Elle se rapprocha jusqu'à ce que leurs genoux se touche. Il sursauta et releva la tête. Nerveux.
« Tu n'as pas à t'inquiéter : ils vont bientôt partir. » L'assura Road d'une voix juste assez forte pour qu'il puisse l'entendre.
Il se mâcha la lèvre avant de murmure en retour : « Mais...je ne comprends pas pourquoi on doit se cacher. »
« Je suis censé être chez Millénie ; s'ils me voient aujourd'hui, ils me poseront des questions sur mon retour soudain. Et je n'ai pas envie de m'en occuper ; ils sont tellement ennuyeux quand ils s'y mettent. » Elle termina par un long gémissement.
Il cligna des yeux, penchant la tête sur le côté de manière adorable.
« Pourtant, le monsieur venu délivrer le message à Mons- Sheryl t'a vu et cela ne semblait pas te déranger. »
Road leva un doigt en l'air, un air complice quand elle murmura : « Ce majordome est au service de Millénie. Il ne laissera pas échapper ma venue aux autres. »
«Oh...d'accord.»
Le silence s'installa de nouveau. Road le brisa au bout de quelques minutes: « Nous sommes visiblement coincé ici pour un moment, que dirais-tu d'en profiter pour apprendre à mieux nous connaître ? »
«Comment ? »
Road tendit une main au rouquin confus. Elle attendit jusqu'à ce qu'il finisse par la prendre avec hésitation. Elle serra doucement, un sourire étirant ses lèvres: «Bonjour, je m'appelle Road Kamelot et je suis la fille de Sheryl, ainsi que la nièce de Tyki.» Sous son regard étonné, elle poursuivit avec entrain: «J'aime les poupées, jouer avec Lero, les sucreries et encore plein d'autre chose encore. Mais ce que j'aime par-dessus tout c'est ma famille.» Son ton devint plaintif : «Je déteste l'école et les devoirs qui vont avec.»
En un clin d'œil, elle retrouva le sourire. Sa main fut libérée et il se retrouva à faire face à la fillette le regardant en attente. Il fixa ses mains, posé sur ces genoux, puis se remit à jouer avec les gants du Comte.
Sa voix sortit si doucement que Road dû tendre l'oreille pour l'entendre: «Je m'appelle Allen Walker. Je ne sais pas qui sont mes parents car j'ai été abandonné à la naissance…mon père adoptif as décidé que le jour de notre rencontre serait le jour de mon anniversaire, donc c'est le 25 Décembre.»
sA la mention de Mana, il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il les retint et enchaîna rapidement: « J'aime tout type de nourriture, quant à ce que je n'aime pas... les gens - les hypocrites en général.» Il se souvenait que trop bien de l'époque où l'on le rouait de coup au cirque; des insultes qui lui était lançait depuis qu'il s'en souvenait. Il se souvenait encore plus de ces derniers jours.
Ses joues s'empourprèrent subitement. Quel idiot ! Pourquoi a-t-il dit ça à la sœur du Comte ?! Elle était sûrement mal à l'aise maintenant.
Pendant qu'il se châtiait, le neuvième apôtre l'étudiait avec un mélange de tristesse et de colère. Des quelques mots dit et de sa façon à se replier sur lui-même de façon totalement inconsciente, elle avait compris ce qu'il avait passé sous silence: abus.
Comment ses sales humains pouvaient blesser un enfant si jeune, au point qu'il tressaille et sursaute au moindre geste brusque ou élévation de voix. Comment ses propres parents ont pu le jeter comme s'il n'était qu'une ordure dont ils pouvaient facilement se débarrasser.
La tristesse domina ces autres émotions car leur clan ne connaissait que trop bien la cruauté dont pouvait faire preuve les humains.
A partir de ce partage qui aurait dû être anodin, l'attachement démesuré que ressentirait Road plus tard pour Allen naquît.
Voilà pour le moment postage d'aujourd'hui ! Je suis encore en train d'écrire le chapitre 4, il est cependant sur la bonne voie d'être terminé ce week-end. Si on prends on compte que je l'ai commencer il n'y as pas si longtemps, c'est bon signe pour les prochains.
Comme pour les précédents, j'espère que vous avez passez un bon moment de lecture et vous " revoie " dans quelques jours ^^
Sur ce ciassu.
