Le lendemain matin, les couloirs d'Asgard bruissaient de murmures. Les serviteurs, toujours prompts à observer, avaient remarqué que Thor avait passé la nuit dans les appartements de Loki. Les regards échangés, les chuchotements étouffés, et les spéculations se répandirent rapidement comme une traînée de poudre.
Dans la salle d'entraînement, les Trois Guerriers et Lady Sif furent parmi les premiers à entendre les rumeurs.
— Thor… et Loki ? demanda Fandral, levant un sourcil incrédule.
— C'est absurde, intervint Sif, serrant son épée. Thor ne ferait jamais une chose pareille.
Volstagg, toujours pragmatique, haussa les épaules.
— Et pourquoi pas ? Loki est son frère, oui, mais… peut-être que c'est plus que ça.
Sif se tourna vers lui, les sourcils froncés.
— Plus que ça ? Loki a toujours été une source de chaos pour Asgard. Il ne mérite pas Thor.
Hogun, silencieux jusque-là, parla enfin, son ton grave.
— Que nous l'acceptions ou non, si cela est vrai, Thor aura besoin de notre soutien.
Sif détourna le regard, ses lèvres pincées.
— Je ne peux pas soutenir ça, murmura-t-elle.

Pendant ce temps, dans la grande salle du trône, Odin avait déjà été informé. Son visage, habituellement impassible, était marqué par une colère froide.
Lorsque Thor entra, accompagné de Loki, le roi d'Asgard se leva de son trône, son regard glacial fixé sur eux.
— Est-ce vrai ? demanda-t-il, sa voix résonnant dans la salle.
Thor se tint droit, défiant, tandis que Loki restait légèrement en retrait, son expression indéchiffrable.
— Oui, père, répondit Thor calmement. Loki est mon compagnon.
Le silence qui suivit fut lourd, brisé seulement par le tonnerre de la voix d'Odin.
— C'est inadmissible ! Une union entre toi, le futur roi d'Asgard, et ce… Jotun ?
Thor serra les poings, mais il garda son calme.
— Loki est bien plus qu'un Jotun, déclara-t-il. Il est mon compagnon, et je ne laisserai personne le traiter comme une abomination.
Odin se tourna vers Loki, ses yeux remplis de mépris.
— Une abomination est exactement ce qu'il est. Cette union est une insulte à Asgard et à tout ce que nous représentons.
Loki, bien que blessé par les paroles d'Odin, resta stoïque. Mais Frigga, qui se tenait près du trône, intervint, sa voix douce mais ferme.
— Odin, notre fils a choisi. Nous ne pouvons pas nier l'amour qu'il porte à Loki.
— L'amour ? gronda Odin, se tournant vers elle. Ce n'est pas une question d'amour. C'est une question de devoir envers Asgard.
Thor fit un pas en avant, sa voix résonnant dans la salle.
— Mon devoir est de protéger ce qui m'est cher. Et Loki est ce qui m'est le plus cher.
Odin fixa son fils longuement, son regard glacial, mais il ne répondit pas immédiatement.

La nouvelle de la confrontation se répandit rapidement dans tout le royaume. Les Asgardiens étaient divisés : certains, influencés par les paroles d'Odin, considéraient cette union comme une menace pour la stabilité du royaume. D'autres, plus discrets, murmuraient que peut-être, après tout ce qu'il avait traversé, Loki méritait enfin un peu de bonheur.
Au terrain d'entraînement, les Trois Guerriers et Lady Sif continuaient de débattre.
— Thor a toujours suivi son cœur, dit Fandral, un sourire en coin. Ce n'est pas surprenant qu'il le fasse encore maintenant.
Volstagg acquiesça.
— Et Loki, malgré tout ce qu'il a fait, est toujours un Asgardien. Peut-être que Thor voit quelque chose en lui que nous ne voyons pas.
Sif, cependant, resta silencieuse, son expression fermée.
— Sif ? demanda Fandral. Qu'en penses-tu ?
Elle serra les dents, ses doigts crispés sur le manche de son épée.
— Je pense que Thor fait une erreur, répondit-elle finalement.
Hogun posa une main sur son épaule.
— Et si ce n'était pas une erreur ? Et si c'était ce qu'il fallait pour réparer Loki et pour qu'Asgard avance ?
Sif détourna le regard, incapable de répondre.

De retour dans leurs appartements, Loki fixait Thor, son regard empli de questions.
— Pourquoi fais-tu cela ? demanda-t-il finalement. Pourquoi te battre pour moi alors que tant de gens te tourneront le dos ?
Thor s'approcha de lui, posant une main rassurante sur son épaule.
— Parce que tu es tout pour moi, Loki. Et je ne laisserai personne, pas même Odin, me dire que je ne peux pas t'aimer.
Loki baissa les yeux, ses émotions tourbillonnant en lui.
— Et si je ne vaux pas tout ça ? murmura-t-il.
Thor leva son menton, forçant Loki à le regarder dans les yeux.
— Tu vaux tout, Loki. Et je le prouverai, à toi et à Asgard.