Les ex, les ex... enfin... les meilleurs d'entre eux uniquement ! (oui, Lune, ça veut dire que B. reste sagement à L.A. XD)


Chapitre 431 : Hunting down the queen

Je viens me coller dans son dos. Il en frémit, émergeant doucement.

Je soulève les mèches qui couvrent à présent sa jolie nuque pour embrasser et mordiller là, offensive.

"Mmm... ma Shachi..." extasié d'être ainsi tiré du sommeil. "Ça m'avait manqué de dingue tout ça..." sourire audible.

Il sort un bras du lit, attrapant la bouteille d'eau pour s'abreuver. Puis il s'étire, assis dans le lit avant de chercher de mon côté.

"T'es belle..." doigts parcourant mes lèvres, se penchant pour m'embrasser. "T'as prévu quoi aujourd'hui ?"

"Parc d'attractions. Ça te botte ?"

Son sourire s'élargit. "T'as envie de me voir dégobiller à la descente d'un méga grand huit ?"

Je ris. "Si nous pouvions éviter..."

"Ouais nan, j'sais pas. Tout dépendra de la pente, de la vitesse et surtout, surtout du niveau de remplissage de mon estomac."

J'éclate de rire.


En terrasse avec... 17. Je glousse lorsque ce dernier dégaine son smartphone, coque aux couleurs de la Red Ribbon Army (RIP), pour répondre à quelques messages.

"Ah, tu as des amis ?" narquoise, le sachant extrêmement secret.

"Hey !..." me bazardant sa serviette en papier.

Je ris. "Attaque à la serviette en papier ? Tu faiblis, 17 !..." taquine.

"J'veux pas t'esquinter. Tu peux encore servir."

"Uh hu ? Tu t'en sens capable, ça, de m'abîmer ?"

Il me darde de son regard céruléen. "Cherche pas."

Le ton est encore aimable mais peut rapidement basculer.

"Non mais sérieux, 17, c'est quoi ton problème avec la Red Ribbon ?... J'veux dire ; Gero on le détestait, toi le premier !..."

"Tu avoueras quand même que le logo pète la classe."

Je hausse les épaules. "Il me rappelle de sombres heures." sans nommer Gero.

"Déso." le rangeant dans sa poche, peu désireux de raviver de tels souvenirs.

"T'as pas envie d'une glace ?" attrapant la carte pour la consulter.

"Peut-être. A partager ?" peu porté sur la gourmandise.

"OK." levant la main pour appeler le serveur. "Quels parfums ?"

"Tout sauf fraise."

"OK. Chocolat pistache alors." m'en pourléchant les babines par anticipation.

Commande prise.

"Et sinon ? Tu bosses où en ce moment ?"

"Je me suis dégoté un boulot de nuit dans un parc animalier."

"Ça paye bien ?"

"Le tarif de nuit est confortable. Et j'ai négocié mes week-ends."

"Ah, cool. Et... des rencontres ?"

Il sourit, avançant le visage jusqu'à mon oreille, violant tout espace privé. "Tu reviens... toujours avec la même question."

"Je... m'intéresse."

"Tu souhaites surtout savoir si la place est libre... et si tu es toujours numéro un. Sois un peu honnête pour une fois." sur un sourire tout sauf agressif.

"J'avoue que... ça me ferait un choc de te savoir... casé." triturant la manche de son t-shirt sombre.

"Tu n'imagines pas toutes les questions que ça soulèverait : pourquoi je ne suis jamais malade, pourquoi je ne prends pas d'âge, etc. Rien que d'y penser ça... m'épuise." sur un petit sourire.

"Attention, les amoureux !..." déposant la coupe au centre de la table, assortie de deux pailles pour déguster le coulis chocolat.

Il attend que le serveur s'éloigne.

"Finalement, le vieux débris nous aura permis de nous rencontrer. C'est le seul... avantage que je lui trouve. Mais c'est pas pour autant que je ne lui aurai pas explosé la gueule."

"Des nouvelles de ta frangine ?"

"Situation inchangée." laconique.

"Permets-moi de te dire que... ton animosité à l'égard de Krillin parce qu'il est plus âgé et qu'il s'est intéressé à ta sœur alors qu'elle était encore mineure est pour le moins... réac'."

"J'y peux rien si j'apprécie pas les vieux pervers." avec ce sourire de guerre qui vaut également pour Gero.


Balade au bord des canaux.

"Tu crèches toujours au même endroit ?"

"Ça, ça n'a pas changé." sur un petit sourire. "J'suis bien là-bas. Pas de voisin emmerdant."

"... ou de voisine trop collante." pouffé.

"Ouais ça vaut aussi." sourit.

Je glisse ma main dans la sienne, lui offrant mon plus joli sourire. "Tu as déjà une girlfriend ultra-collante."

"Curieusement, venant de toi, je ne trouve pas ça gênant."

"OK. Chez toi ou chez moi, du coup ?..."

"Directe !..." rit. "Je te laisse piloter comme tu me sembles avoir déjà les choses bien en main..."


Chez lui.

Je me pose sur le dossier du canapé en cuir, l'invitant entre mes jambes ouvertes.

Ma robe à bretelles impression cerises ne fait pas long feu, tirette glissée à l'arrière, haut descendu, donnant sur mes seins ronds dont il apprécie la forme.

La pénétration est lente, progressive, moi arrimée à lui pour ne pas basculer en arrière.

J'envoie forniquer Gero avec tous les diables de l'enfer en ce moment même !


Nous nous câlinons sous la douche.

Cette peau... exempte de toute flore naturelle... fait mon régal !...

La nuit où Gero a ramené leurs corps au labo... cette nuit fatidique... lorsque mon regard est tombé sur 17... lorsque Gero lui a retiré ses vêtements sans aucune douceur... et que son corps nu m'est apparu... mes convictions ont toutes basculé.


Je libère les rênes de Na'ir qui abaisse l'encolure après avoir passé les obstacles avec brio - vous pensez que ce maudit canasson me ferait cet honneur en concours ?!...

Je m'approche de l'orée des bois. "Chasseur, tu es là ?..."

Il arrive, en contresens, dans une tenue peu ordinaire. "Princesse." arrêtant sa monture à ma hauteur, pesant sur l'étrier pour m'embrasser.

"Mmm... d'où me viens-tu ainsi vêtu ?"

"De ma fête d'anniversaire." souriant.

"Oh !... Tu aurais pu me le dire !..." vexée.

"Tu le sais, à présent." sans se départir de son sourire.

"Tu vas... à la cabane ?"

"J'en prenais le chemin, oui."

Je fais pivoter Na'ir et nous nous engageons sur la large allée.

"Vil t'a... gâté ?" regard plissé.

Il rit de bon cœur. "Pas dans le sens où tu sembles l'entendre, Princesse !..."

"Mmm... ainsi donc c'est à moi que reviendra l'insigne honneur de te déshabiller jusqu'à la peau et de te chérir au fond d'un lit ?... Merci, Vil."

"Tu es absolument incroyable, Princesse !..."

Nous entrons et je l'accule derechef contre la porte refermée, attrapant ses poignets pour les rendre prisonniers de ma poigne, le clouant contre le bois brut de la porte.

"Je ne risque pas de m'échapper, tu sais, Princesse..." regard brillant, désir commençant à prendre possession de son bassin tout entier.

"Chasseur..." libérant ses poignets pour ouvrir lentement le nœud papillon bleu.

Il pose ses mains sur mes hanches. "J'ai incroyablement envie de toi, Princesse..."

"J'en... palpite, Rook..." m'en pinçant la lèvre dans une évidente confession. "Je t'en prie... je t'en supplie... ne laisse rien de moi..."

"Je ferai selon ton désir, Princesse."

J'ouvre les boutons de son gilet à carreaux puis sa chemise sombre, écartant les pans pour m'approprier ce torse à la musculature agréable aux sens. Salutation aux boutons sensibles de ses seins pales. Premiers frémissements.

"Princesse... Princesse... m'accordes-tu... à titre exceptionnel... de me montrer... un peu rude ?..." corps heurtant de plus en plus vivement.

"Oui, Rook." en français.

Il se penche légèrement en avant, glissant les doigts le long de mes fesses, jusqu'à l'intérieur des cuisses, me faisant légèrement écarter les jambes avant de me faire basculer, d'un mouvement agile de corps, contre la porte. J'en hoquète de surprise, peu habituée à me faire ainsi dominer par Rook. Il m'avise, lueur régalée habitant ses prunelles.

"You're mine."

Les baisers qu'il abat sur moi sont pleins, mordillants, passionnés. Nous en geignons à l'unisson.

"Rook..." accrochée à sa jolie nuque.

Nos corps se compriment l'un contre l'autre - son renflement est éloquent !

Le lit attendra...

C'est debout qu'il compte me prendre, défait de l'essentiel, sexe saillant.

Une fois introduit, il bouge de hanches, m'y tenant en appui, paumes à plat contre le bois de la porte, lâchant une expression délectée après l'autre, au comble des sensations.

La jouissance nous arrache tous deux avec force, mes jambes férocement attachées autour de lui.

Puis le lit nous accueille, nus cette fois, jambes entremêlées, testant des positions plus confortables.


"Tu es magnifique, Chasseur..." caressant son torse, remontant jusqu'à la naissance du cou et son visage détendu.

"Je me félicite d'être à ton goût, Princesse." sourit, baigné par les endorphines.

"J'aime... partager ton lit..." l'embrassant un peu partout, m'attardant du côté des aines, à proximité du sexe maculé endormi, furetant du nez dans la fine toison claire qui couvre son pubis.

"Je l'apprécie tout autant..." doigts glissant dans mes cheveux.

"Quel âge cela te fait-il, Rook ?" curieuse, déposant quelques baisers sur sa jolie verge.

"Quel âge me donnerais-tu, Princesse ?"

"La trentaine éclatante ?..."

"Mmm... tu brûles..." souriant.

"Quel amant exceptionnel tu es, Rook... de ceux qui ne s'oublient pas." flattant ses cuisses affermies par la pratique de l'équitation et de la chasse, venant me couler sur lui. "Je t'aime, Rook."

Large sourire, paupières abaissées sur ses orbes d'un émeraude profond. "Princesse... tu fais de moi le plus heureux des hommes..."


"Rook." claquant des doigts.

Le Chasseur s'approche, se penchant en avant. Le bout de la semelle de l'escarpin de prix de Vil vient lui soulever le menton. Regard plissé, la reine sonde son Chasseur.

"Tu t'es très rapidement éclipsé après la fête. Où étais-tu ?"

La mâchoire de Rook crispe.

"Ne me dis pas que... tu es allé la rejoindre..." regard se plissant davantage. "Réponds, Rook !" abaissant la jambe d'un mouvement sec. "Le jour de ton anniversaire, Rook !" outré.

Rook se redresse, campé sur ses jambes pour affronter la tempête qui gronde.

"Il me semblait que plus rien n'y justifiait ma présence, ma reine."

"Ta fête d'anniversaire, Rook !" furieux, tapant du pied. "Je te ferai enchaîner pour t'arracher le démon qui t'anime le corps, Rook ! Je te ferai passer par le poison pour que tu la vomisses entière, Rook !"


Rook referme la portière du véhicule à ma sortie.

"Désolé de me présenter à toi dans mes vêtements de la veille, Princesse..."

J'en souris. "Je t'accepterai même vêtu d'un sac de jute, Rook."

"Mon absence a été des plus mal vue."

"Je vois." commandant la fermeture des portes.

Nous cheminons jusqu'à l'ascenseur.

"Combien de temps vas-tu encore le laisser te traiter de la sorte ?"

"Tu ne réalises pas, Princesse, d'où sa grâce m'a tiré." sans aucune animosité. "J'étais... un véritable sauvageon à l'époque de Savanaclaw."

"Cela ne justifie rien, Rook."

"Même toi tu n'aurais supporté l'odeur fauve dont j'étais imprégné." sourire vague au souvenir.

"De tels complexes n'ont pas lieu d'être, Rook."

"Quoi qu'il en soit, plus Vil s'acharne à nous séparer, plus ma fièvre pour toi se fait rugissante." à mon oreille. "C'est le côté retors de la chose, Princesse." lèvres s'ouvrant sur une voix aussi chaude que suave.


Je glisse les doigts dans la poche arrière du Levi's. Il en glousse, régalé.

Rook a un peu le même physique que 17 : il culmine autour du mètre 77, musculature présente, produisant l'effort efficace.

Et tous les deux sont des amants hors pair !

Parfois, nous faisons une halte sur le trottoir pour nous embrasser, nous acculant dans un coin sombre ou sous l'arc d'une porte cochère.


Je n'en ai pas terminé avec Flamm. Loin de là. L'occasion d'une nouvelle rencontre...

Rollo Flamm. Le Président du Conseil des Étudiants. Un être pour le moins solitaire et insaisissable. Lui arracher un sourire tient du prodige !...

Malgré ses airs austères, Flamm fait la fierté de Noble Bell College. Certains étudiants sont à fond sur lui ; du fait de ses excellents résultats, il suscite l'admiration.

Mais moi... moi ce qui m'intéresse c'est "gratter la peinture" pour découvrir ce que la façade camoufle. Et avec Flamm je dois avouer que j'ai été d'emblée servie !... Voilà un penchant que je partage avec Rook, le Chasseur de Pomefiore.


La première "ouverture" que j'ai obtenue avec Flamm a été de le surprendre alors qu'il lorgnait avec luxure la danse de cette gitane à moitié dénudée devant un immense brasier. Il avait beau camoufler le bas de son visage - rictus de dégoût plaqué sur le visage - je devinais aisément le désir impertinent que cette "sorcière" lui inspirait !... J'aurai même été prête à parier que son sexe en était soulevé au possible, se tenant haut, gorgé de désir malsain !... Fort heureusement pour lui, la longue tunique et la cape portée en capuche camouflaient parfaitement le délit.

Si Flamm se trouvait là à cet instant c'est qu'il y avait été poussé par un instinct pour le moins sauvage et incontrôlable ; véritable fascination pour les flammes rugissantes et pour le corps féminin dont la danse érotique frappait les sens.

La main directrice, au majeur orné de cet imposant rubis, avait ripé, dévoilant un visage révulsé, plissé d'une odieuse façon. Il existait donc des "vices" dont Flamm demeurait incapable de s'affranchir.


Le lendemain, je l'entendis charger vertement les bohémiens stationnés sur la place, devant le Conseil des Étudiants, les traitant de vermine, totalement étrangers à la bonne marche de la société. Il accusait également cette même communauté d'égarer les étudiants les plus "fragiles" et influençables de Noble Bell - sans évidemment se mentionner lui-même !

Bref, un magnifique hypocrite fini !...


Au sein de l'établissement, nous nous évitions, Flamm et moi. Il faut dire que nous n'étions pas dans la même classe - il était en troisième année et moi en deuxième.

Mais sa réputation était si solide qu'elle se répercutait à travers tout l'établissement. C'était "Messire Flamm *termes élogieux*" par-ci, "Seigneur Flamm *tirade dithyrambique*" par-là.


Pour attirer l'attention de Flamm, me suis-je dit, il fallait un acte de désobéissance flagrant ; un manquement évident au règlement.

Je relus donc soigneusement tous les articles du règlement intérieur pour tomber sur la "perle".


On me fit avancer jusqu'à la vaste salle qui composait le siège du Conseil des Étudiants, immense âtre ronronnant en arrière fond.

"La voici, Messire Flamm." refermant la porte derrière moi, me laissant seule avec le "monstre".

Il suspendit le mouvement gracieux de sa plume, faisant baigner l'extrémité dans l'encrier.

"Mademoiselle... Von Kreutzberg." lisant mon nom sur la liste des griefs fournie par le dévoué Tristan - le vice-Président du Conseil.

Étrangement, il n'écorcha guère mon nom, le prononçant dans un allemand studieux.

"Puis-je savoir où vous mènent vos... escapades nocturnes ?" croisant ses mains sous son menton, me dardant d'un regard dur, toujours assis, tête nue, imposant couvre-chef placé à gauche du vaste bureau.

Et tu penses vraiment que je vais répondre franchement à la question - à laquelle tu connais vraisemblablement déjà la réponse ?!

Sourire en coin aux lèvres, poings allant se poser sur mes hanches - dans une attitude qui, avouons-le, ne peut que profondément lui déplaire - "On vous dit fin limier, vous n'avez qu'à le deviner." Et je reste polie avec le vouvoiement, connard !

"Je vois. Nous tenons là quelqu'un de profondément retors." apposant une note dans mon dossier scolaire, finissant par se lever - 1,88 m talons non compris, ça en impose déjà pas mal - pour s'avancer devant le bureau, droit, bras croisés dans une attitude pour le moins dominatrice.

Allez. Vas-y. Dégaine ! Tu ne connais pas encore l'arme avec laquelle je vais te dézinguer !...

"Notre établissement demeure une institution respectable, Mademoiselle Von Kreutzberg. Il ne vous est pas permis d'y faire le mur à votre guise. Suis-je suffisamment clair ou dois-je vous gratifier d'une sanction adéquate ?"

Mon sourire se fait plus coriace encore. "Venant de la part d'un individu qui fait lui-même l'école buissonnière pour reluquer la danse lubrique d'une bohémienne devant les flammes, la remontrance m'apparaît pour le moins risible."

Ses yeux écarquillent un moment. Son estomac se contracte dans un spasme contrarié.

L'expression demeure fugace ; son hypocrisie reprenant rapidement le dessus.

"Et victime d'hallucinations grossières, de surcroît !... Vraiment, vous aggravez votre cas, Mademoiselle."

Le terme "Mademoiselle" est prononcé avec un tel dégoût... c'est tout juste s'il ne le régurgite pas !...

"Oh, détrompez-vous. Une expression comme la vôtre ainsi que l'immense rubis qui orne votre distingué majeur ne sauraient berner son monde."

Réarme.

"Les... étudiants comme vous, Mademoiselle, n'ont guère leur place au sein de notre respectable établissement. Ils constituent un terreau néfaste qui pourrait donner lieu à de bien mauvais plants !..."

La botanique, à présent ?... Ah oui, je me suis laissée dire qu'il en était féru !...

"Je vous le demande une ultime fois : êtes-vous prête à revoir votre inqualifiable comportement ou... faut-il que je soumette une sanction appropriée au Conseil qui se tiendra en fin de semaine et que je préside ?" s'avançant, finissant par me tourner autour, cercle se réduisant à mesure.

"Ma foi. L'hypocrisie semble vous aller comme un gant, Messire." cynique. "A défaut de l'honnêteté."

"Vous divaguez, ma fille." saisissant mon menton en tenaille pour me faire lever la tête et le fixer droit dans la prunelle.

Je ne l'avais encore jamais côtoyé d'aussi près !... Et, même si son expression entière dégouline de mépris, je me dois d'avouer qu'il est plutôt joli garçon dans son genre - malgré sa coupe de cheveux odieuse !...

Mes pensées commencent à se faire confuses... notamment au sujet de sa potentielle vie sexuelle - si tant est qu'il en possède une !...

Qu'aime Messire Flamm ?... Quels sont ses goûts en la matière ?... Possède-t-il d'inavouables penchants - autres que celui de reluquer une étrangère dansant, dénudée, devant un brasier ?...

"Comptez sur moi pour vous faire ravaler votre petit air orgueilleux, Mademoiselle. Je vous assignerai aux pires corvées et croyez-le, elles ne manquent guère."

"J'ai entendu dire que... votre magie était aussi prolifique que votre imagination, Monsieur. Est-ce là un aperçu que vous m'offrez de cette honorifique maîtrise ?" dégageant le menton.

Il ramène son poing fermé dans sa paume opposée. "Vous êtes impertinente, Mademoiselle. Impertinente et résolument réfractaire à la discipline." me toisant avec un fort dédain.

J'aurai tant envie d'avancer la main et d'empoigner son service trois pièces !... Je pense que je ne serai pas déçue du voyage et qu'il me giflerait à coup sûr !... L'offense serait telle !...

L'idée me remue. La tension est à présent à son comble.

"Vous êtes tordue." comme s'il venait de débusquer ma pensée. "Mais j'en ai déjà redressé de bien plus contestataires que vous !..."

"Je suis curieuse de voir de quelle façon vous procéderez, Messire."

"Vous cherchez à me pousser à bout." regard plissé, voyant très clair dans mon jeu. "Je n'ai, pour les femelles de votre genre, que peu de patience et de goût."

Ah ! Un indice !...

Mon sourire s'affine. "Oh ? Vous préférez donc... les personnes de votre sexe, Messire ?"

"Là n'est pas la question, impénitente dévergondée !" irrité d'avoir été mis ainsi à jour.

"Je m'interroge simplement sur le fait ; dans ces conditions, pourquoi avez-vous cédé à l'appel de la sirène dansant devant les flammes l'autre nuit ?... Oh... seriez-vous... des deux bords ?"

"Plus un mot de votre bouche." couvrant mes lèvres de sa main au majeur bagué, dressant l'index opposé devant mes yeux. "Je m'arrangerai pour prendre contre vous des moyens de répression encore jamais vus. Vous l'aurez cherché en me tenant tête."

"Messire... si vous saviez combien j'aurai envie de vous attraper par les couilles en ce moment-même..." avançant la main qu'il bloque d'un geste sec - sa prise est d'une fermeté incontestable !...

Il couvre son expression la plus révulsé de cette relique(*) de soie aux motifs célestes, sans libérer mon poignet qui commence à marquer.

"Je vais convoquer le Conseil à titre extraordinaire et ferai voter votre renvoi dans les plus brefs délais."

"Vous me semblez bien peu joueur lorsqu'il s'agit d'en venir aux actes, Messire. Cette... mollesse camouflerait-elle une impuissance latente ?..."

Je le moleste ! Et j'adore ça !... Mon sourire en atteste.

"Je vous... interdis !" horriblement grimacé. "Vous n'êtes qu'une immonde traînée !" m'attrapant par les cheveux, tirant sur les racines sans ménagement. "Vous venez de me manquer de respect comme jamais on ne se l'était permis ! Votre sort est fait."

Je m'arrache de sa prise - y laissant quelques cheveux.

Nous sommes en passe d'en venir aux mains !

"Hors de ma vue. Vous êtes consignée dans votre chambre jusqu'à votre renvoi."

"La blague." l'avisant. "Vous n'entraverez jamais ma liberté de mouvement, Monsieur."

"Etes-vous prête à parier ?!"


(*) Fameux choix de mot que l'on doit à InuTheGlouton