Ce fut follement amusant de concocter ce petite mix Twisted Wonderland Glorious Masquerade / Buffy the Vampire Slayer. Concernant Rollo, je me suis permise de l'égratigner comme jamais haha ! So appreciate...
Chapitre 441 : Immaculate rejection
Le discours est... ronflant. Mon dieu, je peine à lutter contre le sommeil qui m'envahit. Hey, toi, le... l'argenté - t'as jamais pensé à une teinture, sans déconner ?! - tu pourrais pas te la mettre en veilleuse cinq minutes ou raconter une joyeuse vanne ?... Sérieux, tu t'es vu ?... T'as quatre-vingt ans avant l'âge !
Ça y est... t'as réussi à me filer la migraine !... Bravo ! La journée va être longue !...
Je romps le rang avant même que t'aies terminé tant tu me tapes sur le système, mec !...
Bon. Au moins la nourriture n'est pas trop mauvaise.
Je perçois soudain une présence dans mon dos.
"Quel affligeant manque de convenance." grince une voix pour le moins irritée.
Inutile que je me retourne ; je fonctionne à l'aura. Et la sienne, ouais, elle n'est pas claire.
J'ai juste envie de lever la main et faire pointer mon majeur droit.
"Regardez-moi lorsque je m'adresse à vous."
Oh put** ! Tu vas encore me gonfler longtemps, espèce d'enfoiré de mes deux ?!
Mes doigts crispent sur la fourchette. Je tombe sur le regard effaré de mon Observateur.
Mec, je peux t'envoyer valdinguer, toi et ta tenue ridicule sortie tout droit du Moyen-Âge - tu as déjà eu un smartphone entre les mains ?! - à l'autre bout de la salle si l'envie m'en prend !...
Je soupire et me redresse, faisant crisser les pieds de la chaise, ce qui, je l'espère, te provoque une véritable agression auditive.
"Vos manières, Mademoiselle !..."
Ah, la voix montre déjà davantage d'agressivité. Ce qui entre enfin en résonance avec ton aura de gros connard !
Le manque de sommeil me rend d'autant plus irascible alors ne vient pas me chauffer !... Ou rend-toi un peu utile et utilise ce que tu as entre les jambes pour me faire passer le temps - si tant est que tu sois au courant de la façon dont ce que la nature t'a mis là fonctionne !...
Je te fais enfin face, chaise tombant sur le côté. Tu me gonfles ! Tu me saoules à un point !...
"Quoi encore ?!"
Je fixe le mouchoir couleur lilas aux motifs célestes qui vient de trouver place devant ta putain de bouche que je devine révulsée de dégoût et de mépris. C'est... trop drôle !...
Je finis par éclater de rire tant ton attitude est comique !... Hey, t'as manqué ta vocation !...
Mon attitude te prend d'abord la voix avant que tu puisses t'exprimer à nouveau. Ton effarement est total - presque autant que celui de mon Observateur, c'est dire !...
"Je ne vous... permets pas..."
Te voir bafouiller m'amuse au plus haut point !... Ton air incrédule est à s'en tenir les côtes !...
"Rachel..."
Ah non, laisse-moi savourer ce moment, toi !...
Un murmure s'élève. J'en capte des bribes. "Jamais personne n'a osé s'adresser de manière aussi irrévérencieuse à Monseigneur Flamm !..." "Elle va le payer très cher." "L'inconsciente."
Ouais, nan, finalement, à y regarder de plus près, même me baiser proprement tu en serais incapable, mec !...
"Je ferai voter votre renvoi." me dardant d'un regard déjà plus assuré.
"Imbuvable. Même un vampire, au bord de la déshydratation, rechignerait à se nourrir de ton sang, pauvre type." le toisant avec mépris.
Le moment est intense. Le murmure prend de l'ampleur.
Nous nous tenons là, chacun refusant de céder.
Oh bordel, que tu m'es irritant !... Tu fais partie de cette catégorie d'hommes à laquelle il ne me prend aucune autre envie que de leur botter proprement le cul !...
Je suis certaine qu'au fond d'un lit, à part hurler de terreur comme une pucelle, tu n'en mènes pas large, mon gars !...
Poor sexually repressed boy...
Tu récites un "notre Père" chaque fois que tu te touches ?!
Le précieux mouchoir glisse du bas de ton visage et dévoile cette grimace que je soupçonnais depuis un moment déjà.
"Préparez déjà vos bagages, Mademoiselle. Je réunis le conseil des étudiants dès ce soir pour..."
"Le renvoi, je sais, blablablah ! T'es pathétique à en pleurer, mec !..."
"Rachel, stop."
Stop ou encore ?...
"Impudente !... Vous ne respectez donc rien ?!" s'emportant soudain.
Limites atteintes !... Now, we're talking. Allez. Montre-moi ce que t'as dans les tripes !... Donne tout !...
"Président Rollo..." intervient le vice-président. "Vos mots vont dépasser votre pensée..."
"Je serai justement très intéressée de les entendre !..." dis-je.
"POSSÉDÉE !"
Ah, nous y voilà !... Le bon vieil archétype qui refait surface. Celui derrière lequel les hommes, de ta faible trempe, ont toujours eu pour art de se cacher.
Je l'avise avec le sourire, bras croisés. Estocade finale parée. "Branle-toi un peu plus souvent, ça ne peut pas te faire de mal. Il est prouvé que cela améliore l'humeur."
Je devine que mon Observateur se camoufle le visage derrière sa paume.
Quant à mon interlocuteur, il se liquéfie.
Mes nuits sont pleines. Mon job au cimetière de la Cité qui subit une véritable infestation d'indésirables - avec, à sa tête, un vampire qui possède de la bouteille et échafaude des plans remarquables - et l'amant que je retrouve pour des étreintes passionnées. Il a fait de la chasse à l'arc sa spécialité et au lit, myyyy !... C'est l'extase assuré !... Il m'en faut, un mec couillu, capable de dealer avec mon caractère explosif. Lui, il est du genre carpe diem. Un pas après l'autre. Il demeure capable de s'adapter à n'importe quelle situation - loin de certains psychorigides que je ne nommerai pas.
Ce n'est pas que le coup serait capable de me déboîter l'épaule mais il a fait s'ouvrir mon sac et le pieu, dont je me sers pour la chasse aux vamp', vient de rouler aux pieds de... mon pire cauchemar.
Il avise l'instrument. "Quelle est cette fantaisie ?..." plissant le regard.
Ça ? C'est le stick avec lequel je transperce mes proies... jusqu'à ce qu'elles deviennent poussière - pratique, les vampires, quand on y pense, point de vue biodégradabilité !...
Je fixe l'objet. Hors de question de me baisser devant lui pour récupérer l'arme !...
"Récupérez, je vous prie, ce... cet objet." me suspectant soudain d'en faire un usage que la décence condamnerait. Mouchoir, le retour !... "Eh bien, qu'attendez-vous ?!" agacé que je ne m'exécute point.
"Je vous le cède. Faites-en un usage avisé, Président." passant mon chemin.
Eh oui, je sais être polie à mes heures !...
I don't know what you're looking for
You haven't found it baby, that's for sure
You rip me up, you spread me all around
In the dust of the deed of time
And this is no case of lust you see
Its not a matter of you versus me
Its fine the way you want me on your own
But in the end its always me alone
I'm losing my favourite game
You're losing your mind again
I'm losing my baby, losing my favourite game
I only know what I've been working for
Another you so I could love you more
I really thought that I could take you there
But my experiment is not getting us anywhere
I had a vision I could turn you right
A stupid mission in a lethal fight
I should have seen it when my hope was new
My heart is black and my body is blue(*)
Ce soir, ils ont été particulièrement retors. Je me fais d'ailleurs blesser au bras.
Une flèche transperce soudain l'un d'eux qui voulait profiter de ma surprise pour me déguster à pleins crocs !...
"J'arrive à temps, on dirait, Princesse !..." m'aidant à me relever.
"Qu'est-ce que tu fous là ?! Dégage, Rook !" le repoussant.
"Mets ta fierté de côté et combattons-les à deux."
Je renifle. Ce n'est pas comme s'ils m'en laissaient le choix.
"Je ne veux pas que tu te mêles de mes batailles, Rook." me soulevant sur les coudes, grimaçant lorsque le muscle blessé de mon bras est sollicité.
"Ma belle et orgueilleuse Louve..." souriant, passant un pan de ma chevelure derrière mon épaule. "Tu ne t'avoues jamais vaincue, pas vrai ?..." souriant, me connaissant par cœur.
"Quelle dévergondée vous faites." grimace sa voix planquée derrière le mouchoir, me trouvant aux écuries tandis que je place Na'ir dans son box.
"Je note, à votre humeur, que vous n'avez guère mis en pratique mes conseils les plus avisés."
"Immonde femelle !..." écœuré au point d'en avoir un haut-le-cœur.
Il ne reconnaîtra pas qu'il a été dans l'incapacité totale de faire voter mon renvoi de ses platebandes - je suis d'utilité publique, voyez-vous !...
Je quitte le box, m'approchant de lui.
"Si nous jouions cartes sur table, Président ?"
"Que voulez-vous dire ?..."
"Votre façade de parfait pharisien... faites-la voler en éclats."
"Je ne vois pas... de quoi vous parlez."
"Faut-il pour cela que je vous bouscule un peu ?..."
"Ne m'approchez pas !..."
Je m'attends à ce qu'il tende un crucifix devant mon visage !...
"Vous êtes la souillure même !..."
"Et vous, le plus parfait hypocrite jamais vu."
"Retirez immédiatement ces paroles !..."
"Ou bien ?..."
Il grimace d'autant plus, mouchoir ripant, donnant sur le pli le plus révulsé qui soit.
"Vous voyez le cimetière nord ?..."
"Quel... rapport ?..."
"Il subit, comme qui dirait, une infestation de suceurs de sang."
Il cligne, me fixant comme si j'étais habitée. "Vous vous permettez de vous payer ma tête ?!"
"Si vous tenez à votre peau, je ne saurai que trop vous conseiller de ne pas y faire traîner vos précieux atours, Monseigneur."
Le rire cristallin de Rook perce le plafond bas de la cabane. "Tu lui... as dit cela ?... Hahaha ! Princesse, tu es impayable !..."
Je renifle. "Évidemment, il n'y a pas cru."
"T'attendais-tu à une autre réaction, vraiment ?"
"Il me tape sur les nerfs, Rook !... Je crois même que les vampires me sont, en un sens, plus sympathiques."
Il rit à nouveau. "Ma précieuse Louve..." caressant mes épaules alors que je gis, nue, sur lui.
"Hey !" me secouant pour me réveiller.
La cérémonie a été... d'un ennui si profond que je me suis endormie.
J'émerge lourdement.
"Décidément. Vous ne manifestez du respect pour rien."
Oh, ta gueule !... Ce sont aussi tes fesses que je sauve nuit après nuit !... Mais ça, connard, tu es bien trop buté pour t'en rendre compte.
Je devrai te placer en plein cimetière et te regarder te faire dévorer.
"Laissez tomber." me relevant.
"J'ai été me promener dans le cimetière nord. Je n'y ai noté aucun trouble."
"En pleine journée, je suppose ? Pauvre crétin, c'est la nuit que ça se passe. Dracula de Bram Stoker, ça vous parle ? C'est pourtant un grand classique du genre."
Il renifle, montant à nouveau en tension. "Les contes d'un écrivain sous absinthe ne font pas partie de mes références(**)."
"Ah oui... le politiquement correct, toujours. Monsieur, vous êtes d'un ennui mortel !..." moqueuse, passant mon chemin.
"Fort bien. Allons-y donc tous les deux. Je suis disposé à vous y accompagner." désireux de me mettre en déroute.
"Votre vie va changer à tout jamais, en avez-vous seulement conscience ?"
Quelle bête !... Lorsque, vêtu pour la circonstance, il se hisse en selle, il m'apparaît être un tout autre homme. Son frison est d'une beauté à couper le souffle !...
Il monte avec une immense classe, rênes rassemblées dans une main tandis que l'autre repose, en poing fermé, sur le haut de sa cuisse.
Nous laissons nos montures loin du cimetière pour nous y risquer à pieds.
L'endroit paraît calme. Pour le moment...
"Eh bien ? Où sont-ils, vos monstres ?" me questionnant.
Cela commence à s'agiter sous terre et l'un d'eux émerge de terre, assoiffé.
Nous nous tournons tous les deux dans sa direction.
"Par la Sainte Patronne !..."
Le vampire se jette sur nous.
Survient alors un événement que j'étais absolument incapable de déceler. Après une brève incantation, il appelle son pouvoir et se retrouve habillé de flammes. "DARK FIRE !"
Le vampire qui chargeait recule, ébloui par l'intensité du brasier.
J'hallucine complètement !... Ah, le voici enfin, ce crépitement secret, Flamm !...
"ARRIÈRE !" lançant une gerbe enflammée.
La créature prend immédiatement feu, courant partout en poussant d'affreux cris.
Il finit par chuter au sol et se consume jusqu'à la poussière.
Flamm se tourne vers moi.
"Drôlement pratique, votre pouvoir." sortant le pieu de ma sacoche.
"Ne demeurez point ici ! D'autres vont venir."
"Oh, qu'ils viennent. Je les attends."
Un autre surgit et, après quelques passes combattives, je lui plante le pieu en plein cœur.
Flamm hausse les sourcils, faisant décroître son habit incendiaire.
"Moins efficace que les flammes, je vous l'accorde."
"Voilà... à quoi vous êtes occupée... nuit après nuit."
"Entre autres."
Tout s'explique dans son esprit.
"Je... l'ignorai..." bouche bée.
Il se laisse choir sur le banc, encore sous le choc. "Voilà donc... la raison de tous ces meurtres dans la Cité..."
"Vous allez vous en remettre ?"
"O... oui."
Mouais. Tu m'as l'air bien choqué quand même...
"Allez vous reposer."
"Comment voulez-vous que je dorme après cela ?"
"Faites-vous une tisane."
Je note sa lecture, trouvant le fait amusant. "Je pensais Stoker un alcoolique invétéré."
Il me fixe, air maussade. "Vous allez pouvoir rentrer chez vous. Je m'occupe de ce trouble."
"Vous comptez... passer le cimetière par les flammes ?"
"Je compte faire exhumer tous les corps s'y trouvant et les brûler sur un immense bûcher."
Je ris. "Vous allez vous mettre toutes les familles à dos !..."
"C'est pour la bonne cause."
"Imaginez-vous le côté ardu de la tâche et les répercussions sur les familles ?"
Il renifle. "Que suggérez-vous ?"
Je m'installe à ses côtés. "En les combattant discrètement nuit après nuit, je devrai en venir à bout."
"Pensez-vous que je vais demeurer là, les bras ballants, à vous regarder combattre ?"
"Vous pouvez certes vous vanter de l'efficacité de votre pouvoir sur ces créatures..."
"Je vous serai utile."
"Je fais cavalier seul d'ordinaire. Jamais je n'aurai pensé... m'associer."
"Je désire que l'affaire qui nous préoccupe soit bouclée le plus rapidement possible. Pour que chacun d'entre nous puisse retourner à son ordinaire."
Leur nombre décroît nuit après nuit.
Je monte sur le dos de mon étalon, rassemblant les rênes.
"Puis-je savoir... hem... où vous vous rendez ?..."
"Vous n'avez aucune envie de le savoir."
"Je..."
"Je vais rejoindre mon amant."
"Votre... am..." bouche bée. "Dévergondée." plissé.
"Je vous avais prévenu que vous n'aviez aucune envie de le savoir." talonnant Na'ir pour quitter les lieux.
Il regagne sa chambre, y déposant son béret. Quelque chose... de profondément indécent et de foncièrement agréable s'ébat entre ses jambes. Cette pulsion qu'il tente d'ignorer depuis un moment déjà...
Il fait quelques pas dans la chambre, couvrant son visage de ses paumes. Il imagine à présent mon corps entre les mains d'un autre. Cette pensée décuple son désir.
Le renflement dans son pantalon s'accentue et il en jure.
Il sait pertinemment que s'il venait à y appliquer la main, il serait perdu !...
Solutions alternatives ?... Douche glacée ?... Lecture intellectuelle ?...
Il finit par poser une paume sur le bureau, main directrice, ornée de ce magnifique rubis d'un profond grenat incandescent, venant le cueillir. Un premier geignement - beaucoup trop rauque et suffoqué à son goût - le quitte. Sa paume l'épouse si parfaitement.
Le sexe se refuse d'obéir à sa volonté, fièrement dressé dans sa gangue de tissu.
Chaque pression de la paume l'accentue davantage, le rendant gorgé de tension sanguine.
Rollo finit par se défaire, regard pointant vers le bas, notant la façon dont sa main l'attrape, doigts refermés sur la colonne palpitante. Le poignet se met en mouvement, allant et venant. Les sons qui le quittent ne semblent pas lui appartenir tant ils sont vifs et tiennent de la sauvagerie animale !
Son poignet ne s'est jamais déplacé aussi rapidement. Son extrémité éclose, rosie de sensations exquises, finie par perler et, enfin, la semence le quitte, expulsée avec force et en quantité, le laissant pantelant, presque souriant, comme ivre. "Vile... catin..."
(*) The Cardigans - "My favourite game"
(**) Fait totalement extrapolé mais j'ai trouvé ça amusant lol
