Hello Hello,

Merci aux personnes qui ont laissé des reviews : Gwen who, Miss Desiderium et Kaname Yoshizawa. Coeur sur vous !

Vous avez aimé le chapitre précédent chargé d'émotions... Préparez-vous pour celui-ci !

Aujourd'hui, on fait un petit tour dans la tête d'Edward.

On se retrouve en fin de chapitre, bonne lecture !


Chapitre 3

Île d'Esmé, 18 Juillet 2019

POV Edward

Je suis réveillé par les longs cheveux de Bella me chatouillant le nez. Je prends une grande inspiration et hume son doux parfum. Sa tête repose sur mon épaule, son visage enfoui contre mon torse, son bras enserre ma taille, son corps entièrement nu pelotonné contre mon flanc, sa hanche sur la mienne, sa jambe en travers de mon corps.

Je ne peux m'empêcher de sourire à l'image de Bella littéralement enroulée autour de moi, comme une moule s'agripperait à son rocher. Depuis toujours, Bella et moi dormons dans les bras l'un de l'autre, de préférence moi lui servant d'oreiller personnel, même s'il n'est pas rare que les rôles s'inversent.

Je ne m'en plains pas, loin de là! Ainsi, j'ai l'impression d'être entier, à ma place, remplissant mon rôle de mari aimant gardien de ses rêves.

Ma Bella est apaisée dans mes bras. Notre arrivée ici n'a pas été facile pour elle, ses craintes l'ayant emporté sur la rationalité, mais depuis notre discussion, les choses ont été mises à plat. Bella a pu reprendre confiance en elle et profiter pleinement de notre séjour, retrouvant son insouciance et sa confiance en elle, allant même jusqu'à initier nos moments intimes.

Ceci me fait chaud au cœur, car j'ai bien constaté que ces derniers mois ont été compliqués pour elle de ce point de vue-là et j'ai fait de mon mieux pour l'accompagner dans ces moments difficiles. J'ai été attentif aux signaux, je me suis soucié d'elle, de son confort et de ses ressentis et bien sûr, je l'ai écoutée.

J'estime ce comportement normal. Je ne comprends pas qu'un homme ne soit pas sensible aux maux de la personne qui partage sa vie, qu'ils soient physiques ou psychiques. Cela fait parti du B-A-BA de la vie de couple, sinon à quoi bon partager sa vie avec quelqu'un? Si on choisit d'écrire les chapitres de sa vie avec une personne, on accepte tout le package, incluant les bons moments, mais aussi les coups de mous et les mauvaises passes. Je n'ai jamais compris pourquoi les hommes prennent la poudre d'escampette à la première difficulté.

J'estime ne pas faire partie de cette classe-ci et j'en suis même bien content. La vie ne peut pas toujours un long fleuve tranquille et je pense sincèrement que si les choses arrivent, c'est pour une bonne raison et que l'on est capable de les affronter. C'est aussi en vivant des difficultés qu'on en ressort grandi et que l'on peut continuer à avancer dans sa vie, à construire son avenir, que ce soit seul ou à deux.

Je repense à ce jour il y a deux ans jour pour jour, où nous nous sommes dit oui avec Bella. Pour le meilleur et pour le pire. Quelle journée. Je la revois encore, émue, remontant l'allée dans sa magnifique robe blanche, au bras de Charlie.

La robe… En y repensant, il y a bien failli avoir une crise diplomatique à ce sujet. Ma sœur et Bella se sont toujours merveilleusement bien entendues, mais quand Alice a pris en main les nombreuses sessions d'essayages jusqu'à trouver LA robe, cela a failli tourner au vinaigre entre elles. Bella n'arrivait pas à se projeter, se focalisant sur son physique qu'elle jugeait ingrat et indigne pour se permettre de porter une robe de mariée. Alice, elle, surexcitée par sa mission haute couture, n'était pas très à l'écoute de ses ressentis. Cela s'est terminé en crise de larmes, au point que j'ai dû venir récupérer Bella dans la cabine d'essayage, car j'étais le seul à pouvoir la raisonner. Alice, à mille lieues de réaliser ce qu'il se jouait dans la tête de ma femme, avait absolument tenu à m'empêcher de la voir en robe de mariée, pour respecter la tradition.

Les disputes avec mon frère et ma sœur, ce n'est pas qui manque depuis notre enfance, Alice et Emmett peuvent en témoigner. Mais je ne me rappelle pas m'être déjà autant énervé contre Alice que ce jour-là.

Une fois la tempête passée, Bella avait pu enfin mettre la main sur sa robe. Et quelle robe. Une coupe empire, mettant en valeur son décolleté de façon subtile avec une coupe en V, des manches courtes vaporeuses en tulle et un drapé fluide ivoire évasé, tombant sur ses hanches sans les marquer. Le haut de la robe était travaillé avec de la dentelle, apportant une touche sophistiquée. Ma Bella avait opté pour un chignon flou, agrémenté de fleurs rappelant celles de son bouquet. Mon sourire s'étire à ce souvenir, elle était à couper le souffle et je m'étais senti petit face à sa beauté, mon costume me paraissant sur le coup bien fade en comparaison.

Cela fait déjà deux ans que nous sommes mariés et je ne me lasse pas l'aimer depuis tout ce temps. Neuf ans que nous nous sommes rencontrés et ça a été une évidence dès que j'ai posé les yeux sur elle, lors de notre premier cours en commun. Quand je vois le chemin que nous avons parcouru, je ne peux être que fier de nous et je me réjouis de la suite à ses côtés.

Je suis sorti de ma rêverie par Bella qui commence à remuer dans mes bras. Je la connais par cœur, elle ne va pas tarder à se réveiller. Je ressers ma prise autour d'elle et je caresse doucement ses cheveux, démêlant du bout des doigts ses longues mèches brunes aux reflets auburn provoqués par le soleil brésilien. De mon autre main, je cajole son dos nu du bout des doigts, montant et descendant le long de sa colonne vertébrale dans un rythme lent.

Elle soupire d'aise et se blottit un peu plus contre moi. Elle ouvre doucement les yeux, ses paupières papillonnant pour s'habituer à la lumière du petit jour. Elle remue, s'étirant lascivement dans mes bras, en profitant pour entourer ses bras autour de ma nuque, nous rapprochant encore plus que nous l'étions déjà.

-Joyeux nous ma Bella, je souffle du bout des lèvres, avant d'attraper les siennes pour un doux baiser.

-Joyeux nous, parvient-elle à marmonner en retour, entre deux baisers.

Qu'est-ce que je peux aimer les réveils comme ça. Juste nous deux, dans notre bulle de douceur. La douceur de ses lèvres sur les miennes provoque en moi cette sensation de chaleur si familière, prenant naissance dans mon cœur et se répandant doucement dans mes veines, comme à chaque fois que je suis si proche d'elle. Elle m'électrise, m'ensorcelle. Je dessine sa lèvre inférieure du bout de ma langue et elle m'accorde l'accès à sa bouche. Nos langues dansent ensemble dans un doux ballet, en parfaite synchronicité, tantôt s'aimant, tantôt se taquinant de façon subtile.

Mes mains se dirigent d'un seul mouvement vers sa nuque, la ramenant toujours plus près de moi, comme si c'était physiquement possible. Toujours pelotonnée à moi, son corps glisse contre le mien, me surplombant désormais. Ses doigts atterrissent dans mes cheveux en bataille, pressant toujours plus nos lèvres ensemble, poursuivant notre baiser de plus en plus enflammé.

Nos souffles emmêlés, sa poitrine nue plaquée contre mon torse, nos bassins se pressant l'un contre l'autre, il ne nous en faut pas plus pour réveiller le désir ardant de nos corps.

Prenant les rênes de notre étreinte, Bella parcourt ma mâchoire et mon cou de baisers sauvages. Ses mains audacieuses se baladent sur mon corps et caressent mon torse, me faisant frissonner.

Elle prend appui sur mes pectoraux pour se redresser, ondulant des hanches. La délicieuse friction provoquée entre nos deux sexes m'arrache un gémissement rauque alors que je l'aide dans ses mouvements en me saisissant de ses hanches.

La vision qu'elle m'offre de son corps est d'un érotisme pur dont elle n'a pas conscience. Les yeux clos, la tête rejetée en arrière par le plaisir qui irradie dans son corps. Elle, pinçant sa lèvre inférieure entre ses dents, ses cheveux indomptables retombant sur sa poitrine qui se soulèvent lourdement au fil de ses respirations laborieuses. Ses courbes pleines et ses hanches qui ondulent sur moi, ses ongles éraflant agréablement mon torse, tout en elle transpire la luxure.

Je me perds dans son regard noirci par le désir et à cet instant, je sais ce que nous voulons tous les deux. A tâtons, j'attrape le tube le lubrifiant traînant quelque part sur la table de nuit et Bella s'en saisit sans se faire prier. Elle se décale légèrement et en applique généreusement sur mon érection, taquinant mon gland sensible du bout du pouce, me faisant haleter. Elle a tant de pouvoir sur moi.

Je me redresse sur mes coudes pour l'observer se glisser lentement sur mon sexe dressé pour elle. Les sensations sont exquises, mais je ne peux m'en réjouir, car je constate un éclair de douleur traverser le visage de ma douce et mon observation se confirme quand un petit frémissement la parcourt et qu'un gémissement plaintif s'échappe de ses lèvres.

Malgré l'emploi du lubrifiant, il n'est pas rare que Bella soit incommodée par de l'inconfort lors de nos relations intimes et cela me peine de la voir souffrir dans un moment tel que celui-ci. Je ne me résous pas à la voir souffrir, alors je brise cet instant en l'interrompant.

-Bella…

-Non, chut, m'interrompt-elle. Ça va passer, essaie-t-elle de me persuader, se glissant un peu plus sur ma longueur. Je me redresse encore un peu pour la prendre dans mes bras. Mauvaise idée, mon mouvement me fait bouger en elle, provoquant à nouveau de la douleur, car elle se raidit légèrement contre moi.

-Je ne veux pas te faire mal, lui dis-je, sincère, me retirant d'elle doucement.

Je peux lire la déception et la peine dans son regard. Je resserre mon étreinte autour d'elle, essayant de lui transmettre tout mon amour. Ce n'est pas la première fois que nous sommes confrontés à un échec de la sorte et à chaque fois, elle culpabilise. Je présume que ce sentiment est d'autant plus fort vu la symbolique du moment.

Sans que je ne m'y attende, Bella s'écarte de moi et fond en larmes, prise de violents sanglots. Je suis pris au dépourvu par sa réaction.

-Hey, Bella, Bella, Bella, je tente de l'appeler en la berçant contre moi pour qu'elle reprenne pied. Reprends-toi, respire, ce n'est rien, j'essaie de l'apaiser du mieux que je peux.

-Comment peux-tu dire ça, parvient-elle à articuler entre deux sanglots, la voix cassée et tremblotante. Comment veux-tu qu'on fasse l'amour ou un enfant si je ne suis même pas capable de t'avoir entre les cuisses, éructe-t-elle de rage, les larmes inondant son visage.

Je suis saisi par la violence de ses propos, à quel point elle se tient responsable de la situation. Ses pleurs redoublent, honteuse, elle se cache de moi, m'empêchant de voir son visage.

-Non, mais tu t'entends Bella, dis-je plus durement que ce que j'aurais vraiment voulu.

Je la détache de moi et me réinstalle sur le lit, agenouillé ridiculement nu devant ma Bella larmoyante, recroquevillée sur elle-même, cachant son corps sous les draps. Je la redresse devant moi, mes paumes sur ses bras.

-Bella, regarde-moi s'il te plaît, je lui demande, en plaçant doucement deux doigts sous son menton pour l'aider à enfin soutenir mon regard.

Elle parvient à soutenir mon regard, même si le sien reste fuyant. J'y lis toute la détresse qu'elle ressent à cet instant et cela réduit mon pauvre cœur de mari aimant en miette.

-Je ne veux pas que tu penses des choses pareilles, ce n'est pas de ta faute si tu as des douleurs, d'accord, dis-je en marquant une pause avant de poursuivre. Je ne veux pas non plus que tu penses que je t'en veux. Jamais je ne t'en voudrais pour ça. Au contraire, ça me fait mal de te voir comme ça, alors je t'en supplie Bella, arrête de penser des choses pareilles et de t'en vouloir à ce point, je termine, de l'émotion dans la voix.

A mes mots, les larmes affluent dans ses yeux, débordant silencieusement sur ses joues. J'essuie ses larmes du dos de la main, avant de la serrer à nouveau contre moi. Je la sens encore tendue contre moi, mais petit à petit, Bella parvient à caler sa respiration sur la mienne et je la sens se détendre contre mon torse. J'embrasse ses cheveux et dessine des arabesques apaisantes le long de son dos. Je sens encore des larmes couler contre ma peau, luttant moi-même contre les miennes qui menacent. Je n'ai pas honte de pleurer, mais en cet instant, je dois me montrer fort pour nous, pour elle. Si je flanche, elle ne s'en remettra pas, vu son état.

Je nous déplace dans le lit, m'assoyant contre la tête de lit et les oreillers, Bella blottie dans mes bras. Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi, à nous bercer l'un contre l'autre silencieusement.

-Tu te sens mieux, j'ose demander après un moment.

-Je ne sais pas, me répond-elle d'une voix blanche. J'ai arrêté de pleurer, c'est déjà pas mal, dit-elle en relevant la tête vers moi. Elle renifle et essuie le vestige de ses larmes sur ses joues. Je m'en veux quand même un peu, c'est un jour spécial aujourd'hui, poursuit-elle. Et… et c'est frustrant, car j'en avais vraiment très envie, ajoute-t-elle timidement.

-Je comprends que ça te frustre, mais ce n'est pas une raison pour reporter toute la faute sur tes épaules, je lui réponds, d'une voix que j'espère apaisante.

-Mais toi, tu n'es pas frustré, demande-t-elle, enfin, je veux dire, poursuit-elle maladroitement, tu es un homme, et…

-Si tu continues cette phrase en ajoutant «qui a des besoins», je la coupe en mimant avec mes doigts, je vais me vexer, Bella, dis-je déçu qu'elle puisse penser ça de moi, surtout après tout ce temps. Je ne suis pas comme tous ces connards qui prennent les femmes pour des objets sexuels, incapables de penser à autre chose que leur propre plaisir. Tu n'es pas là pour me satisfaire, Bella. On est plus que ça. Tu en as conscience, n'est-ce pas, rassure-moi, je lui demande, incertain.

Je n'aime pas la tournure de cette conversation. Comment peut-elle avoir une si piètre opinion d'elle-même pour penser que je puisse la considérer ainsi? Je passe ma main nerveusement dans mes cheveux.

Je l'aime tellement que j'en ai mal. Mal de la voir si abattue, si en détresse parce que la société a décrété que la sexualité devait avoir une part essentielle pour une vie de couple épanouie. Au contraire, comment construire quelque chose de stable si les fondations sont uniquement le sexe? Je secoue la tête à cette idée. Bella et moi sommes tellement plus que ça. Elle est tellement plus que ça pour moi.

Sa réponse se fait attendre. Je suis suspendu à ses lèvres.

-Tu n'es pas comme ça, finit-elle par lancer, d'une voix faible. Je le sais. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'un jour tu en auras marre d'être toujours si attentif, prévenant, doux, de devoir toujours te soucier de mon confort, au lieu de te laisser aller et d'écouter tes envies, termine-t-elle dans un souffle.

-Je comprends ton point de vue, mais je ne peux pas envisager mon plaisir sans le tien. Et tout à l'heure, te voir te tordre de douleur, ce n'était pas possible pour moi, c'est donc normal que je sois attentif à toi et ton confort, je ne suis pas un monstre.

Sur ces paroles, nous restons silencieux. Bella est appuyée dos contre mon torse. Son regard doit regarder tout autant dans le vide que le mien. Au bout d'un moment, je finis par briser le silence.

-Comment tu envisages les choses pour le reste de nos vacances, je lui demande, sachant très bien qu'elle comprendrait où je voulais en venir.

-Essayer de profiter malgré tout, dit-elle, pensive. Ne pas me mettre la pression et prendre soin de mon petit mari autant qu'il prend soin de moi.

-Je ne connais pas ton mari, mais en tout cas, il en a de la chance, ce veinard, je lui réponds avec une pointe d'humour, essayant d'alléger l'atmosphère.

Même si la journée n'a pas débuté de la meilleure des manières, nous avons continué à parler de tout ça et de mettre à plat les choses pour avancer au mieux dans cette situation. La tempête émotionnelle est passée et nous pouvons maintenant nous concentrer sur nous et seulement nous et notre anniversaire de mariage.


Alors, comment avez-vous trouvé ce chapitre ? N'hésitez pas à laisser vos impressions avec une petite review !

Un Edward féministe, doux, qui aime sa Bella plus que tout... Vous voulez le même à la maison ? Parce que moi, oui !

A la semaine prochaine,

Solange