Bonjour à toutes et tous !
J'espère que vous allez bien.
Comme d'habitude, un grand merci aux lectrices qui laisse une review : Gwen who, Kaname, Blackbutterfly206, coeur sur vous !
On se retrouve pour un nouveau chapitre.
Je vous retrouve en bas après, bonne lecture !
Chapitre 7
Forks, 10 décembre 2019
POV Bella
Je regarde Edward se préparer à partir pour le lycée, assise dans la cuisine, ma tasse de thé à la main.
Carlisle m'a mis au repos forcé depuis jeudi dernier. Je suis en arrêt de travail jusqu'à la rentrée de janvier, après les vacances de Noël. Mon corps peine à suivre entre les traitements, les effets secondaires, la fatigue chronique décelée avec la maladie et l'anxiété qui me grignote les nerfs.
Depuis août, je vis une véritable décente aux enfers. J'ai beau faire mon maximum, suivre mes traitements, je peine à remonter la pente. Je suis devenue invivable, que ce soit pour moi-même ou pour ce pauvre Edward qui supporte mes crises et ma douleur.
J'ai eu mon premier rendez-vous individuel avec notre psychologue, le Dr Williams. Edward, lui, le rencontre en fin de semaine et nous le reverrons lors d'une séance commune la semaine prochaine.
Cela a été très dur d'accepter cette aide extérieure. Pourtant, après seulement une séance, je vois déjà les potentiels bienfaits à la clé. Malgré tout, j'ai conscience que tous les évènements des derniers mois nous ont abîmés, Edward et moi. Et j'ai la sensation que cette fêlure a laissé une trace indélébile dans notre relation.
J'essaie, je fais de mon mieux. Mais pourtant, je me sens si éloignée de lui. Je sais qu'il fait tout pour me soutenir et m'écouter, mais pourtant, une part de moi se sent incomprise, pour la simple et bonne raison qu'il ne peut pas comprendre l'impact de la maladie sur moi, qu'elle me domine et que j'en serai à jamais prisonnière. Il ne peut pas comprendre ceci et ce que ça réveille en moi. L'injustice, certes, la colère, mais aussi l'incompréhension.
Pourquoi reste-t-il alors qu'il n'a pas à subir ça? C'est mon combat contre mon corps, pas le sien. Il a beau m'aimer de tout son cœur, il pourrait trouver mieux ailleurs et vivre son rêve de devenir père au lieu de rester et souffrir avec moi. Parce qu'il a beau ne pas le montrer, je le sais, il souffre. Il souffre de me voir souffrir tout comme je souffre de le voir souffrir en retour. Nous sommes deux âmes souffrantes ensemble, alors qu'une autre issue est possible, tout du moins pour lui.
A ces pensées, je sens mes yeux se charger de larmes. Je les ravale tant bien que mal, attendant à chaque fois qu'Edward soit parti pour pleurer toutes les larmes de mon corps.
Edward repasse dans la cuisine pour récupérer son déjeuner. Depuis que je suis en arrêt maladie, il rentre le midi pour me tenir compagnie, puisque nous habitons à dix minutes à pied du complexe scolaire. Cependant, ce midi, une réunion l'en empêche.
Il a déjà passé son manteau et il enroule son écharpe autour de son cou quand il s'approche pour m'embrasser.
-Je ne termine pas tard aujourd'hui, mes élèves de seconde sont en sortie scolaire avec Annika, je serai là vers quinze heures, m'annonce-t-il en m'attirant contre lui.
-Et moi je ne bouge pas d'ici, je lui réponds en passant mes mains dans son dos, me calant contre son ventre.
-Si ça ne va pas, écris-moi, je garderai mon téléphone sur moi, me dit-il en frottant doucement mon dos.
Nous restons ainsi quelques minutes, avant qu'il ne doive partir. Il embrasse une dernière fois mes lèvres et ferme la porte derrière lui. Une fois Edward parti, je me lève de ma chaise pour faire les quelques tâches que je me force à accomplir le matin, comme ranger la cuisine, vider, ranger et remplir le lave-vaisselle et ranger le séjour, avant de remonter me coucher.
Une fois de retour dans le lit, les vannes ne mettent pas longtemps à s'ouvrir et je pleure jusqu'à m'endormir d'épuisement.
Deux heures plus tard, je suis réveillée par la sonnerie de mon téléphone portable. Je m'éclaircis la gorge et essuie mes larmes avant de répondre à ma mère.
-Salut maman, je peine à articuler, encore un peu dans le cirage.
-Oh mais je pensais avoir fait attention au décalage horaire, dit-elle surprise. Il est bien dix heures à Forks, demande-t-elle inquiète comme si elle avait appelé au milieu de la nuit.
-Oui, ne t'inquiète pas, je me suis juste rendormie, j'admets.
-Tu as une petite voix, mon ange, je sais que ce n'est pas la grande forme en ce moment, mais ça va, demande-t-elle, inquiète, comme tout le monde ces derniers temps.
Et comme à chaque fois qu'on me pose cette question, les larmes roulent sur mes joues. Bien sûr que cela ne va pas, comment cela pourrait aller? Mes sanglots parviennent aux oreilles de ma mère.
-Oh mais ne pleure pas ma chérie, me dit-elle. Qu'est-ce qui ne va pas?
Je peine à calmer mes sanglots. J'essaie de respirer lentement pour me calmer et enfin parvenir à lui répondre.
-Quand est-ce que tu as su que c'était fini avec papa, je lui demande, mes sanglots reprenant de plus belle, après avoir largué la bombe. Je sens son trouble et son étonnement à l'autre bout du fil.
-Mais enfin, Bella! Où est-ce que tu peux bien aller chercher ça? Edward et toi, ce n'est pas du tout la même chose que ton père et moi, enfin! Vous vous aimez d'un amour pur depuis le premier jour. Oui, vous traversez un moment difficile, mais l'amour triomphe toujours, mon ange.
Renée passe le reste de l'appel à me rassurer sur Edward et moi. Elle pense qu'une coupure loin du quotidien nous ferait du bien, que l'on pourrait venir passer un week-end à Jacksonville. Je n'en suis pas convaincue, il n'y a qu'à voir ce qu'ont donné nos dernières vacances.
Quand je raccroche, je me sens vidée de mon énergie. Je suis épuisée de pleurer et pleurer m'épuise, le cercle vicieux sans fin. Je descends à la cuisine pour me préparer un en-cas, ma conversation téléphonique avec ma mère ayant duré bien trop longtemps pour parler pouvoir parler de déjeuner.
Mon snack avalé, je remonte à l'étage en faisant un arrêt par la buanderie, lançant une machine. Je refais le lit au passage avant de prendre mes affaires et de me diriger vers la salle de bain. J'allume une bougie, fais couler un bain avec des sels aux douces senteurs et j'attrape un livre au passage. J'essaie de me créer un moment reposant pour me ressourcer, tant bien que mal, malgré le brouhaha de mon cerveau.
Avant de m'immerger dans la baignoire, je fais poser un masque sur mes cheveux et je fais de même avec un soin visage. Je reste un moment dans l'eau chaude, reposant mon corps et mon esprit. Ce dernier ne cesse de ressasser en boucle la conversation que j'ai eue avec ma mère un peu plus tôt.
Elle a raison dans le fond. Elle et Charlie ont divorcé à cause de son tempérament de baroudeuse, elle avait besoin de vivre une vie d'aventure, ce qu'il a su lui offrir pendant un temps. Mais son travail au commissariat l'a accaparé et ma mère n'avait plus ce sentiment d'aventure et elle s'est très vite lassée de Forks et de son train-train quotidien morne et répétitif.
Edward et moi ne sommes pas comme ça. Nous nous aimons d'un amour véritable, profond et réciproque. Même si en ce moment, nous ne sommes pas capables de nous le montrer, nous nous aimons encore, j'en suis persuadée.
Je l'aime encore, c'est indéniable. Je ne peux concevoir ma vie sans lui. Pourtant, par amour, je pourrais le laisser partir, même si pour cela je devrais être malheureuse. Par amour, je serais capable de tout.
Me battre, voilà ce qu'il faut que je fasse, que nous fassions. Se battre, pour moi, pour lui, pour nous, contre la maladie, l'infertilité et cette détresse intérieure.
Mais comment, c'est là qu'est le problème. Je me sens submergée par la situation, comme bloquée dans ce tourbillon de malheur qui nous accapare. Je me sens dépossédée de mes moyens, subissant tout ceci comme une pénitence.
J'attends beaucoup du suivi avec notre psychologue, car je me sens véritablement perdue au milieu de tout ce flot d'émotions. Jasper nous a recommandé un de ses confrères, qui travaille depuis de nombreuses années avec les couples en difficultés. S'il n'avait pas confiance en lui, son expertise et ses méthodes, je sais que Jasper nous ne l'aurait pas conseillé.
Réticente au début, j'ai tout de même fait l'effort de rencontrer Dr Williams. J'ai eu beaucoup de mal à me confier, mais il a su me mettre en confiance en à peine une séance. J'espère qu'Edward sera aussi réceptif à ses séances, car je suis persuadée que cela nous aidera à avancer.
Chapitre avec une Bella qui a un sacré coup de mou, qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Je profite de refaire un peu de pub pour mon OS en deux parties, un pov Edward, un pov Bella, une Bella Badass et un Edward qui devient fou... Passez le lire si ça vous dit !
A la semaine prochaine !
Solange
Solange
