Bonjour ! Comme d'habitude, merci aux fidèles lectrices, dont Gwen et Kaname, coeur sur vous !

J'ai hâte de vous faire decouvrir ce chapitre, alors bonne lecture !


Chapitre 9

Forks, 16 décembre 2019

POV Bella

Toujours confortablement lovée dans les bras d'Edward, je joue distraitement avec les poils de son torse, alors qu'il caresse du bout des doigts mon épaule. Il a rabattu le plaid sur nous, nous laissant profiter de cet instant, nus l'un contre l'autre. Je suis tellement bien que je ne veux ni bouger, ni parler, de peur de briser cet instant.

Pourtant, nous devons parler, c'est une certitude. Nous avons eu des mots très durs l'un envers l'autre. C'était nécessaire, car nous n'avons pas su communiquer convenablement avant sans en arriver là. Et je suis fatiguée de cette situation. Je ne veux plus me battre contre Edward, mais bien lutter avec lui, en équipe, pour avancer dans la même direction. Parce que c'est ce que nous voulons tous les deux. Avancer, aller de l'avant et réessayer un jour, si tout se passe bien, de fonder notre famille.

A cette pensée, je suis bien, apaisée. Et notre étreinte y est pour beaucoup. J'ai la sensation de revivre entre ses bras, d'être à nouveau la Bella que j'étais avant de me perdre dans tout ce flot d'épreuves et d'émotions. Edward a su éloigner mes doutes et mes craintes et canaliser mes angoisses et mes peurs. A moi maintenant de garder cette confiance acquise pour continuer à aller de l'avant à ses côtés.

La main d'Edward bouge sur mon épaule, remontant, effleurant mon cou. Je relève le menton vers lui et nos regards se plongent l'un dans l'autre. Ses iris verts me regardent avec douceur, une douceur que je redécouvre à nouveau et qui me fait sourire. Nous ne nous étions plus regardés avec tant de tendresse depuis bien trop longtemps.

Sa main dévie alors de mon cou, attrapant mon menton pour m'attirer à lui. Ses lèvres caressent lentement les miennes dans un tendre baiser. Je soupire d'aise. Je me pelotonne un peu plus contre lui, savourant ce délicieux contact.

-Ça m'avait manqué, avoue tendrement Edward contre mes lèvres.

-A moi aussi, j'avoue à mon tour, penaude. On peut se faire une promesse, je lui demande, du bout des lèvres.

-De ne plus nous comporter comme des cons et de communiquer avant d'en arriver là une nouvelle fois?, analyse-t-il de façon perspicace, un rire dans la voix.

-Par exemple, ris-je contre ses lèvres, scellant cette promesse avec un baiser.

-Douche, demande-t-il, ses lèvres sur mon cou.

-Rejoins-moi dans cinq minutes, je lui dis en me levant après l'avoir embrassé une dernière fois, enfilant ma culotte et sa chemise pour ne pas traverser la maison entièrement nue.

Je retire mes vêtements que je dépose dans la panière à linge et je file faire pipi, arrêt obligatoire après chaque rapport. Si cette fois, prise dans l'instant, je n'ai pas ressenti de douleurs à la pénétration, je ressens d'atroces brûlures à la miction, en plus de constater un peu de sang sur le papier toilette. J'en ai parlé avec ma gynécologue, elle m'a expliqué que le sopk peut générer des dyspareunies, mais elle suspecte également de l'endométriose, qui pourrait aussi expliquer ces douleurs. Sauf que dans ma malchance, l'examen d'imageries pour vérifier son diagnostic n'est pas possible tout de suite en raison du délai d'attente à cause du service surchargé. Mon rendez-vous est prévu pour février, c'est tout ce que la Dr Nichols et Carlisle ont pu négocier.

Après avoir tiré la chasse et m'être lavé les mains, je file sous la douche et Edward me rejoint peu de temps après.

Nous prenons le temps de nous laver mutuellement sans nous presser, prolongeant cet instant suspendu de nos ébats de tout à l'heure.

Après avoir revêtu nos meilleurs survêtements, nous nous installons au salon avec un bol de soupe et tout en dînant, nous discutons de tout ce qu'il s'est passé ces dernières semaines: de la situation intenable entre nous, de ce que chacun a pu ressentir, de ce qui nous a amenés à en arriver là. Nous mettons tout à plat du mieux que nous pouvons, pour faire en sorte de ne plus jamais retomber dans ce genre de travers.

Nous abordons aussi de façon plus approfondie le sopk, ce que c'est, ce que ça induit, les symptômes, les choses à faire en parallèle des traitements pour améliorer au maximum les symptômes et atténuer l'impact de ma maladie sur notre quotidien. Edward me surprend en ayant tout autant sinon même plus potassé le sujet que moi.

Inévitablement, je lui parle également des douleurs que j'ai ressenties après être allé aux toilettes plus tôt et des tiraillements qui persistent encore. Je lui raconte ce que la gynécologue m'a dit, des possibilités qui s'offrent à nous pour limiter les désagréments, comme l'usage massif de lubrifiant, les positions entraînant une pénétration peu profonde ou encore le sexe non pénétratif. Je lui fais aussi part de mes craintes vis-à-vis de tout ça et de l'éventuelle confirmation de diagnostic de l'endométriose.

Si le sopk est lui-même responsable du taux grandissant d'infertilité chez la femme, l'endométriose n'est pas en reste et le simple fait de cumuler potentiellement les deux pathologies m'angoisse plus que de raison. En dehors de tous les symptômes et problèmes physiques que les maladies induisent, le combo de ces deux syndromes augmente les risques de ma probable infertilité, rendant difficile ou même impossible notre désir de parentalité.

J'ai beau savoir que tout n'est pas figé dans le marbre et que les avancées de la médecine en matière de fertilité et de procréation médicalement assistée seront nos alliés en cas de difficultés. Mais je ne peux m'empêcher d'avoir peur de tout ce que ça entraîne: des tests, des tests et encore des tests, des examens médicaux, la stimulation ovarienne, le déclenchement, le prélèvement, la fécondation, le transfert d'embryon, du stress, de l'attente, de l'espoir… Sans compter tout ce que cela implique au niveau des coûts de la santé. Toutes ces inconnues ont le don de me faire me sentir tellement impuissante face à la situation que je préfère ne pas y penser… Même si, inévitablement, j'y pense bien malgré moi.

Edward, lui, bien qu'il comprenne et entende mes peurs, mes doutes et mes questionnements, est plus pragmatique sur la question. Oui, il a envisagé que cette musique d'avenir soit possible. Mais pour lui, il est encore trop tôt pour y penser. Selon lui, je brûle les étapes avec mon scénario catastrophe. Si cela se trouve, nous n'aurons pas à en arriver là pour concevoir. C'est certes une probabilité, mais il y a aussi de grandes chances que nous n'ayons pas à en arriver là.

J'admire son esprit cartésien, bien éloigné du brouhaha de mes pensées tourbillonnantes et envahissantes. Edward a toujours été le plus réfléchi de nous deux, alors que j'ai toujours été la plus émotive et impulsive. Pour cela, nous nous complétons bien.

La discussion s'étire, nous entraînant sur des sujets plus banals et légers, comme le repas de Noël à venir ou encore ma reprise en janvier. Alors que nous continuons de parler tout en rangeant les vestiges de notre repas, mon téléphone sonne, chose plutôt inhabituelle pour un lundi soir à vingt-et-une heures. Ayant les mains plongées dans l'eau, faisant la vaisselle, je demande à Edward de regarder qui cherche à me joindre et de répondre à ma place.

Je m'essuie les mains rapidement sur le torchon quand il décroche en m'annonçant que c'est Emmett.

-Je peux savoir pourquoi tu appelles ma femme à cette heure-ci, demande-t-il sur le ton de l'humour à son frère.

Je n'entends que vaguement quelques bribes de la conversation, mais tout cela semble bien lunaire. Edward m'informe que lui et Rosalie sont dans le coin et souhaitent passer. Je lui fais signe de la tête qu'il peut leur dire de passer maintenant.

Il n'est pas rare que chacun rende visite aux autres de manière impromptue, mais ce soir, la venue de Rosalie et Emmett sonne bizarre: comme s'il s'agissait d'une mauvaise blague ou de quelque chose d'important, grave ou sérieux. Avec Emmett, il n'est jamais vraiment facile de savoir, tant il est imprévisible dans son caractère. Tantôt joyeux luron, tantôt homme imposant sérieux, s'en est déroutant, mais cela fait son charme. Quant à Rosalie, elle n'est pas du genre à venir à l'improviste, encore moins en semaine, ni à cette heure-ci.

-Ils ont besoin d'aide pour cacher un corps, tu penses, je demande à Edward, à moitié sérieuse.

-Pour ça, ils seraient allés voir ton père… quoique, peut-être pas, plaisante Edward.

Nous n'attendons plus très longtemps avant d'entendre des coups timides frappés à notre porte. Connaissant Emmett et ses habituelles arrivées en fanfare, je ne peux décidemment pas m'empêcher de trouver cette attitude louche. Et cela se confirme quand nous les accueillons et les invitant dans le salon. Ils semblent hésitants et leur langage corporel trahi leur anxiété.

Après nous avoir servi du thé, je m'installe à côté d'Edward sur l'accoudoir du fauteuil qu'il occupe. Il pose sa main sur ma cuisse, alors que je lui caresse distraitement la nuque du bout des doigts.

-On pourrait savoir ce qu'il se passe, je demande en balayant du regard tour à tour ma belle-sœur et mon beau-frère, qui visiblement préféreraient se trouver partout ailleurs qu'ici.

Je vois d'ici les rouages du cerveau d'Emmett tourner à plein régime et bizarrement, Rosalie semble plus intéressée par sa tasse que par me répondre.

-Vous nous faites peur, renchérit Edward, il y a un problème, un truc dont vous voulez nous parler?

-Vous savez que vous pouvez tout nous dire, j'ajoute, espérant les intimer à parler.

Le silence se fait dans la pièce, chacun se regardant dans le blanc des yeux.

-En fait, commence Rosalie, c'est un peu plus compliqué que ça, dit-elle, hésitante.

-Ouais, rebondit Emmett, se grattant nerveusement la tempe. On ne sait pas trop comment aborder le sujet, reste-t-il vague.

-Pour commencer par aborder le sujet, frangin, faudrait déjà commencer par parler, lui intime Edward, en essayant de délier les langues.

Je prends une gorgée de ma tasse, essayant de comprendre la situation. Emmett et Rosalie, pourtant habituellement si joviaux et pas du genre à avoir la langue dans la poche nous observent tour à tour, redoutant visiblement de nous faire part de quelque chose. Emmett semble hésiter encore avant d'enfin se lancer.

-En fait, on a quelque chose à vous dire, mais on ne sait pas trop comment aborder le sujet.

-Oui, ajoute Rosalie, c'est un peu délicat, hésite-t-elle.

-Mais je ne comprends pas, je commence, interrompant son hésitation. De quoi avez-vous si peur de nous parler, je leur demande.

-Ben…, en fait…, reprend Emmett.

-Bon, accouche, Emmett!, lance Edward, commençant à perdre patience devant le ridicule de la situation.

A ces mots, nos deux invités se figent, comme s'ils avaient reçu un coup de fouet. Rosalie commence à bafouiller quelques mots quand finalement Emmett, prend une grande inspiration avant de lancer, paniqué:

-On est enceinte! Voilà ce qu'on n'osait pas vous dire, on est enceinte, répète Emmett, au bord de l'évanouissement.

-Quoi, reprenons Edward et moi en cœur.

-Rosalie, tu es enceinte, je lui balbutie difficilement, sous le coup de la surprise.

-Oui, on avait rendez-vous cet après-midi pour l'écho de datation, confesse-t-elle. On voulait vous l'annoncer d'abord pour pas que vous soyez pris de court au repas de Noël la semaine prochaine.

-On sait que c'est compliqué pour vous, reprend Emmett, toujours un peu hésitant, donc on voulait vous en parler d'abord avant de l'annoncer officiellement après le dessert, pas que vous soyez pris au dépourvu.

Ma main sur la nuque d'Edward cesse de taquiner ses cheveux et sa main à lui reste immobile sur ma cuisse.

-Ça va, Bella, me demande Rosalie.

-Oui, ça va, dis-je rapidement. C'est juste que c'est un peu inattendu, après votre visite impromptue et énigmatique… Mais je suis contente pour vous, dis-je sincèrement, vraiment. Ce n'est pas parce que c'est compliqué pour nous que personne dans la famille ne doit avoir d'enfants pour ne pas nous brusquer, je termine, en regardant Edward, qui caresse à nouveau ma cuisse dans un mouvement qui se veut apaisant.

Autant, l'annonce de la grossesse de ma collègue avait raisonné en moi comme quelque chose de très négatif, me renvoyant à mon propre échec de maternité. Mais cette annonce-ci raisonne de façon plus joyeuse. Cette fois, c'est différent. Cela concerne notre famille proche et aussi, une nièce ou un neveu en devenir. Cela sonne différemment pour moi.

-Parce que ce n'est pas tout, poursuit Rosalie, en me tendant un cliché d'échographie.

Je ne suis tout de même pas très à l'aise en tenant le morceau de papier entre mes doigts. Je le tends à Edward, qui observe à son tour l'échographie.

-Il y a autre chose que l'on doit savoir, demande Edward, surpris lui aussi par la nouvelle.

-Oui, tonton, le charrie Emmett, il y en a deux! Et vous nous direz mardi soir si vous acceptez d'être parrain et marraine de bébé A, termine-t-il tout sourire. Vous ferez semblant d'être surpris, hein, pas vrai?

Contrairement à ce qu'auraient pu penser Rosalie et Emmett, nous avons bien accueilli la nouvelle et ils sont repartis le cœur léger après leur annonce quelque peu déroutante.

Après leur départ, nous n'avons pas tardé à aller nous coucher. Nous avons encore parlé un peu sur l'oreiller avant de s'endormir dans les bras l'un de l'autre. Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi sereine, que ce soit pour mon avenir ou celui de ma famille.


Pas mal d'infos dand ce chapitre. Explications, peurs, l'annonce de Rosalie et Emmett, j'espère que ça vous a plu !

on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau chapitre !

Solange