Bonjour à toutes ! Comme d'habitude, merci aux fidèles lectrices, Gwen who et Kaname pour leurs reviews ! Aujourd'hui, je vous retrouve avec un petit chapitre, j'espère que cela vous plaira. Bonne lecture !
Chapitre 13
Seattle, 11 février 2020
POV Bella
Si un jour on m'avait dit que les choses se passeraient ainsi, je n'aurais pas pu y croire.
Les résultats de l'examen sont tombés: adénomyose et endométriose de stade 4. Cela se passe de commentaire. Mon bas ventre est un véritable champ de mine: nodules multiples d'adénomyose dans l'utérus et atteintes multiples des ligaments et des tissus du plancher pelvien par l'endométriose, avec présence de la maladie sur des organes voisins. Vessie, ovaire gauche et trompes.
Le verdict est tombé vendredi, peu de temps après l'examen. Les médecins n'ont pas tardé à rendre leur verdict sans appel: l'opération est essentielle pour mon confort et ma fertilité.
Et pour cette opération, le chirurgien ne veut pas traîner. Voici donc comment, seulement quatre jours après l'annonce du verdict, je me retrouve à avoir suivi le protocole de désinfection pré-opératoire, à jeun, en tenue de bloc à attendre mon tour dans la clinique spécialisée.
J'essaie de faire passer le temps comme je peux, avec un livre, mais la voie posée sur ma main me gêne pour tenir mon livre. Je renonce donc à ma lecture, puisqu'en plus, je n'arrive pas à me concentrer sur la moindre ligne, les relisant chacune trois fois sans qu'elles ne s'enregistrent dans mon cerveau.
Régulièrement, une infirmière et une aide-soignante se relaient pour passer me voir et me donner des nouvelles de mon passage au bloc. Il y a eu une urgence et du retard s'accumule sur le planning, mais cela ne devrait plus être trop long.
Un peu avant onze heures, le chirurgien vient me voir pour récapituler l'opération et savoir comment je me sens. Je suis stressée mais je suis confiante, car je sais que je suis entre de bonnes mains.
L'opération devrait durer un peu moins de deux heures. Le chirurgien va commencer par s'occuper des nodules d'adénomyose, en passant par le col de l'utérus. Puis, il continuera la chirurgie en procédant par laparoscopie: 4 trous dans l'abdomen, un pour la caméra et trois pour les instruments. Il ira déloger les foyers d'endométriose partout où il les trouvera. Enfin, il terminera l'opération par un petit bonus, entre guillemets, puisqu'il pratiquera sur mes ovaires une intervention appelée le dry needling, permettant de libérer mes ovaires trop pleins de minuscules follicules immatures qui ne grandiront jamais, à cause du sopk, laissant ainsi la place aux follicules plus grands pour se développer correctement.
Tout est prêt pour m'accueillir au bloc opératoire. Lorsque j'arrive, toute l'équipe s'active, me parle, me rassure. On m'installe sur la table, on me branche de partout, électrocardiogramme, tension, encéphalogramme. On me manipule, me prépare pour l'opération qui m'attend. On me parle, on me pose des questions, on discute de la pluie et du beau temps. L'atmosphère détonne entre l'anxiété que je ressens et l'ambiance décontractée qui règne ici. Leur bonne humeur et leur jovialité déteignent presque sur moi, alors qu'on me place un masque à oxygène sur le visage. Je respirer lentement et longuement, puis, sans que je ne voie rien venir, c'est le trou noir.
Lorsque je me réveille, tout est difficile. Ouvrir les yeux est une épreuve. J'ai la sensation que tout tourne, y compris mes yeux dans leurs orbites. J'essaie de bouger un peu, mais tout mon corps est lourd. À peine remuer la main est une épreuve.
Un éclair de douleur me transperce, me laissant échapper un gémissement de douleur, signalant à l'infirmière à côté de moi que je suis belle et bien réveillée. Elle me demande comment ça va, si j'ai envie de vomir et comment je me sens. J'articule péniblement que j'ai mal. Elle m'injecte une ampoule de morphine, enfin, je crois. Le soulagement de la douleur peine à venir. Elle doit m'injecter une seconde dose avant que le mal commence seulement à s'atténuer légèrement.
Je suis dans les vapes, incohérente. J'essaie de poser des questions, de savoir comment s'est passée l'opération, mais je ne dois pas vraiment articuler, car l'infirmière me fait répéter plusieurs fois ma question. Plus les minutes passent et plus je me sens à nouveau maître de moi-même et le retour en chambre peut être envisagé.
L'infirmière m'aide à m'installer sur mon lit. J'ai enfin le droit de boire et de manger un petit quelque chose. On m'apporte un thé et deux biscottes. Une fois la boisson bue et la collation avalée, je prends mon téléphone pour donner des nouvelles à Edward. Il m'a déposé ce matin, mais n'a pas pu rester car il avait cours. Il m'a demandé de lui faire un message quand je pourrais.
Je lui écris donc que je suis réveillée et que j'attends que le chirurgien vienne me parler de l'opération.
Les douleurs se sont beaucoup atténuées. Une aide-soignante passe me voir pour prendre de mes nouvelles et observer mes pansements. Il y en aura un seul à refaire avant que je rentre à la maison.
Puis, comme le protocole l'exige, elle m'encourage à aller faire pipi. Je m'exécute, et je suis presque heureuse d'uriner normalement. C'est juste un peu compliqué à gérer de s'assoir et tenir une poche d'hydratation sans perche, parce que la place ne le permet pas, mais je me surprends à être presque autonome. Je regagne ensuite mon lit sous le regard de l'aide-soignante qui repart ensuite s'occuper de ses autres patientes.
Je consulte mes autres messages. Je donne des nouvelles à mon père, qui fera le messager pour ma mère. Carlisle et Esmé demandent de mes nouvelles et je remercie Rosalie et Alice.
Je traîne encore un peu sur mon téléphone, jusqu'à ce que le médecin vienne. Il m'explique que tout s'est bien passé. Il a retiré tout ce qu'il avait à retirer. Il y avait beaucoup d'adhérences par endroit, ce qui explique les règles douloureuses et les dyspareunies. Il me parle du suivi post-opératoire: rendez-vous le lendemain pour contrôler les pansements et faire le point sur la douleur, le rendez-vous de contrôle dans une semaine, pour retirer les fils, puis enfin, le dernier rendez-vous post-op, dans cinq semaines.
Il me prescrit les antidouleurs à prendre à la maison pour les prochains jours. Deux traitements différents, à prendre en alternance toutes les quatre heures.
Il est un peu plus de dix-sept heures quand le chirurgien s'en va et qu'Edward arrive, un bouquet de fleurs à la main. Il est si attentionné. Je ne sais pas si c'est encore l'effet de la morphine, mais je souris comme une imbécile. Peut-être que c'est juste le fait d'être amoureuse.
Il embrasse mon front, puis rapproche la chaise du lit et s'installe à côté de moi. Il prend ma main non perfusée dans la sienne et serre doucement mes doigts. Je lis sur son visage un reste d'inquiétude, mais j'y lis aussi et surtout du soulagement.
Je lui raconte mon opération, enfin, ce qu'on m'a dit, puisque j'étais endormie. Je lui raconte mon réveil difficile, mais aussi que j'ai effectué toutes les choses à faire avant d'envisager mon retour à la maison: manger, boire et uriner, le fameux trio gagnant.
Vers dix-huit heures, le médecin signe mon autorisation de sortie. Je peux alors me changer avec l'ensemble de survêtement apporté par Edward pour être confortable pendant le trajet. Je me change avec difficulté, je fais bien attention à ne pas me pencher pour ne pas mettre de la tension sur mon ventre. Edward m'aide en attachant mes chaussures et en portant mon sac et le bouquet de fleurs, puisque pendant les prochaines semaines, je ne pourrais rien porter du tout.
Les deux prochaines semaines seront consacrées à ma convalescence. Ensuite, selon l'avis du chirurgien, peut-être que je pourrai reprendre le travail normalement à plein temps, mais en attendant, Angela et une autre collègue accueillent mes élèves dans leurs classes respectives.
Edward lui, a obtenu l'accord du principal du Lycée pour prendre quelques jours de congé, afin de s'occuper de moi pendant mon arrêt maladie.
Marcher en soi n'est pas pénible, j'avance juste très lentement. En revanche, m'assoir dans la voiture est une torture. Si l'infirmière n'avait pas vérifié mes plaies et refait mes pansements avant mon départ, j'aurais pu croire que quelque chose allait lâcher. Le trajet jusqu'à la maison est long, en raison de la circulation, mais aussi parce qu'Edward fait du mieux qu'il peut pour ne pas conduire brusquement et éviter au maximum les secousses désagréables pour moi.
En chemin, il s'arrête à la pharmacie pour récupérer mes médicaments et c'est avec soulagement que nous arrivons enfin chez nous. Je suis surprise de découvrir la voiture de patrouille de mon père et la berline de Carlisle devant la maison.
Quand Edward gare la voiture, la porte de la maison s'ouvre sur Charlie, qui se dirige d'un pas décidé vers nous. Je n'ai pas le temps de défaire ma ceinture qu'il ouvre déjà ma portière pour m'aider à sortir. Il m'aide à monter les marches du perron et c'est avec soulagement que je m'installe dans le canapé. J'ai l'impression d'avoir fait un marathon alors que j'ai seulement parcouru quelques mètres.
Carlisle est passé prendre de mes nouvelles après son service, quittant difficilement sa casquette de médecin. Il rappelle bien à son fils les consignes quant à la surveillance à faire cette nuit et nous laisse pour retrouver sa femme. Mon père propose d'aller chercher des pizzas, pour éviter à Edward de cuisiner ce soir. Lorsqu'il revient quarante-cinq minutes plus tard, je me lève péniblement du canapé pour rejoindre la salle à manger. Je n'ai que peu d'appétit, malgré le fait que je n'ai rien mangé de la journée. Je me force à manger quelques parts de ma marguerita, mais ne termine pas. Il en restera à réchauffer pour demain.
Mon père ne s'attarde pas après le repas, aidant Edward à débarrasser avant de rentrer chez lui. Je ris à cette image assez improbable des deux hommes de ma vie remplissant le lave-vaisselle et rangeant les vestiges du repas. Et dire qu'il a fallu attendre que je me fasse opérer pour voir mon père avec un torchon à vaisselle sur l'épaule!
Je prends mes antidouleurs. Je commence à ressentir des tiraillements, il n'y a pas de doute, la morphine cesse de faire effet.
Fatiguée, je me décide à aller me coucher. J'essaie de monter les marches de l'escalier pour me rendre dans notre chambre, mais bien vite, je me rends compte que cela va être compliqué. Edward propose de me porter jusqu'en haut, mais je refuse, je suis déjà éclopée, pas besoin qu'il se bloque le dos en plus.
Je me réinstalle sur le canapé en attendant qu'Edward prépare le lit d'appoint dans son bureau au rez-de-chaussée. Je ne suis pas enchantée de dormir ici, car en haut, il aurait pu me surveiller depuis sa place dans le lit. Là, il va devoir dormir sur le canapé du salon, qui n'est pas aussi confortable.
Étonnement, ma nuit se passe plutôt bien. En revanche, le réveil est difficile en raison des douleurs. J'ai la sensation de recevoir des coups de couteau dans le bas ventre et l'abdomen, me coupant le souffle. Cette impression est exacerbée aux changements de positions, surtout de la position allongée à assise ou debout.
Je me relève difficilement sur mes coudes, essayant d'attraper le verre d'eau laissé à proximité par Edward avec mes cachets contre la douleur. Entendant de l'agitation provenant de la pièce, la porte s'ouvre doucement sur son visage fatigué. Il n'a décemment pas passé une nuit agréable, entre le canapé du salon et ma surveillance accrue.
Je ne sais pas de qui entre lui ou moi a la plus petite mine. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas le moment de faire la compétition, il faut que je me lève pour manger quelque chose pour accompagner mes traitements, puis que je fasse ma toilette avant de partir à Seattle pour le premier rendez-vous de contrôle post-opératoire.
Edward est d'une grande aide. Ce matin, avec la douleur plus lancinante que la veille, j'ai de la peine à me déplacer. Je prends appui sur lui jusqu'à la salle de bain puis la cuisine. Au moment de ma toilette, impossible de la faire seule, je dois lui confier cette tâche, laissant ma pudeur et dignité de côté. Il passe délicatement le gant de toilette sur mon corps, nettoyant tour à tour zones d'hygiène, le pourtour des pansements et le reste du corps. Il m'aide aussi à m'habiller, parce que je n'arrive pas à le faire seule.
J'espère sincèrement que je vais très vite retrouver la santé et mon autonomie et que ma convalescence se passera bien et sans embûches!
La santé de Bella avance ! Est-ce que la convalescence se passera bien ? Vous en saurez plus la semaine prochaine ! A bientôt
S.
