Bonjooooour,
On se retrouve aujourd'hui pour l'épilogue... (je ne suis pas prête, on rembobine?)
Comme d'habitude, merci aux fidèles lectrices, Gwen who et Kaname pour leurs reviews et leurs messages !
Bonne lecture !
Chapitre 20
Forks, 11 septembre 2021
POV Edward
Même si tout le monde ne cesse de me dire d'arrêter de me morfondre, je ne peux m'en empêcher. Tout cela est de ma faute et personne ne pourra me faire changer d'avis à ce sujet, ni mon père, ni Dr. Nichols, ni même Bella. Si elle est allongée sur ce lit d'hôpital en train de passer un monitoring en urgence, c'est à cause de mes idées de merde. Putain de moulage à la con. Putain de con que je suis. Putain. Merde. Bordel de merde. Fait chier.
-Edward, m'appelle Bella. Regarde-moi.
Je me redresse sur ma chaise où je m'étais avachi sans m'en rendre compte. Je lui tenais la main distraitement, mais maintenant, j'étais conscient de ses doigts chauds caressant les miens.
-Arrête, me dit-elle fermement.
-Bella…
-Non. Stop. Arrête avant que mes mots ne dépassent ma pensée. Tu n'y es pour rien. Au contraire. Tu as voulu qu'on garde un souvenir de cette grossesse et je t'en remercie. Tu as fait tout ce qu'il fallait, tu as pris toutes les précautions qu'il fallait en demandant à la fois un avis à ton père et à Dr. Nichols. On a fait ça rapidement et j'étais assise presque toute la durée du moulage. Ce n'est pas ta faute si on est là aujourd'hui. Le peu d'effort que j'ai fait pendant ce moulage n'est pas directement responsable de mes douleurs, d'accord, insiste-t-elle. Tu as entendu la gynécologue, cela serait arrivé quoi qu'il arrive.
Pendant toute sa tirade, elle ne m'a pas lâchée du regard. Elle est sincère. Elle le pense vraiment. Je ne suis pas un monstre, ni un mauvais père avant même que ma fille soit née.
-Alors maintenant, tu digères l'information, tu imprimes et tu passes à autre chose. J'ai besoin de toi pour ce qui va suivre, alors ne me lâche pas parce que tu t'en veux pour quelque chose dont tu n'es pas responsable, termine-t-elle en étouffant un gémissement de douleur, la main sur son ventre.
Je l'imite, sentant son ventre contracté sous mes doigts. C'est à ce moment-là que Dr. Nichols entre dans la chambre et s'approche de Bella et du moniteur pour étudier les données. Elle lit attentivement les informations collectées par le monitoring avant de nous informer des résultats.
-Bella, Edward, commence la gynécologue. Je peux vous affirmer que vous êtes en prétravail, Bella. Dans d'autres circonstances, je vous aurais fait hospitaliser avec traitement et surveillance accrue pour retarder au maximum l'accouchement, mais comme je vous l'ai dit tout à l'heure à l'échographie, votre fille est en pleine forme, elle est dans les courbes en termes de poids et de taille pour les trente-cinq semaines et trois jours, je ne vois donc pas de problème à ce qu'elle arrive avec un peu d'avance. A ce stade, je ne dis pas que les complications sont exclues, mais votre bébé aura plus de facilité que d'autres à s'adapter à son nouvel environnement à la naissance, termine-t-elle, confiante.
-Cela veut dire que…, commence Bella, hésitante.
-Vous allez être maman d'ici peu de temps, ma chère, lui dit la médecin en lui tapotant l'épaule d'un geste rassurant. Vous allez rester en chambre le temps du travail, puis quand vous et votre petite merveille serez prêtes, nous irons en salle d'accouchement.
-Et le projet de naissance, demande Bella, alors que je suis toujours sonné de cette annonce. On va être parent, Bella va être maman. Je vais être papa. D'ici peu. Pas en novembre, maintenant.
-La quasi-totalité de vos souhaits pourront normalement être respectés, la rassure Dr. Nichols. Vous me verrez juste plus souvent moi et mes collègues pour vous surveiller. Je dois vous avertir que selon comment les choses se passent, nous devrons peut-être intervenir, en vous faisant des injections de certains produits si nécessaire, mais nous vous communiquerons systématiquement avant de faire quoique ce soit, nous rassure la gynécologue. Nous poserons préventivement une voie veineuse, rien de plus, pour le moment. Edward, poursuit-elle en s'adressant à moi. Plus de remords, ni de panique, Bella va avoir besoin de votre soutien. Est-ce que vous êtes venus avec les affaires, me demande-t-elle, alors que je bouge la tête négativement. Passez-moi vos clés, je missionne Carlisle d'aller les chercher pour vous. En attendant, Bella, ajoute la médecin en s'adressant à ma femme cette fois, détendez-vous et reposez-vous autant que possible. Marchez si vous le souhaitez, ou faites du ballon si cela vous aide à gérer le début du travail. Vous n'aviez pas souhaité la péridurale, mais sachez que vous pouvez changer d'avis, il est encore tôt. Mais si les douleurs deviennent insupportables, n'attendez pas et appelez-nous, d'accord?
-Je n'y manquerai pas.
-Vous êtes une championne, Bella. Vous allez y arriver. Regardez tout le chemin que vous avez parcouru. Vous y êtes presque! D'ici quelques heures, vous tiendrez votre fille dans vos bras, dit-elle avant de prendre congé. Je vous revois tout à l'heure.
-Merci docteur, dis-je en cœur avec Bella.
Pendant les heures qui ont suivi et jusqu'à la tombée de la nuit, Bella et moi avons réappris la notion de patience.
Le travail progresse lentement, centimètre par centimètre. Fatiguée, ma femme a d'abord profité d'une longue sieste, les contractions n'étant pas encore trop douloureuses. A son réveil, elle était à seulement deux centimètres. Nous avons ensuite arpenté les couloirs. Je lui ai massé le bas du dos lorsqu'elle faisait du ballon, soufflant lentement et faisant des ronds avec son bassin, avant de remarcher un peu, puis de refaire une sieste.
Bella n'a jamais cessé de m'impressionner et elle le fait encore maintenant. Je le vois sur son visage, les contractions la font souffrir, même si elle dit que ce n'est pas pire que les douleurs qu'elles avait avant, liées à l'endométriose. Malgré la douleur apparente, elle ne bronche pas, respire, souffle pour accueillir et gérer la douleur des contractions. Pour celles plus costaudes, Bella s'aide de la technique du peigne en bois et je suppose que cela fonctionne, même si je souffre intérieurement pour ses pauvres petits doigts martyrisés par la dureté du peigne.
Je fais de mon mieux pour l'accompagner. Je lui caresse le dos, souffle avec elle pour l'aider à respirer convenablement quand les contractions lui coupent le souffle. Je lui murmure des mots doux à l'oreille. Je la félicite et l'encourage, parce que je ne peux faire que ça: la féliciter et l'encourager. Elle fait de son mieux et les infirmières et le Dr. Nichols sont impressionnées par son self contrôle et son calme. Elles ont en vues, des mamans crier, même sous péridurale, alors que Bella n'a encore émis aucun cri, à peine juste un geignement plaintif, sans l'aide de ce produit miracle.
Vers vingt-deux heures, une personne de l'équipe effectue un nouveau touché vaginal pour évaluer l'avancement du travail. Cinq centimètres, c'est la déception et la douche froide. Bella reçoit la consigne de dormir, notre fille ne sera pas là avant au moins la deuxième partie de nuit, voire le petit matin.
J'aide Bella à s'installer le plus confortablement possible dans le lit et rabats la couverture sur elle, épuisée, elle ne tarde pas à somnoler. Je devrais l'imiter en me calant sur mon fauteuil, mais je n'arrive pas à dormir. Je consulte alors mon téléphone, prenant le temps de répondre à la famille demandant des nouvelles. Je sais que mon père fait déjà office de secrétariat, mais je prends le temps d'écrire à Emmett.
Nous échangeons quelques messages. Je lui raconte comment se passe le travail de Bella, et je lui confie que je commence à m'inquiéter, car elle fatigue de plus en plus et qu'elle est encore loin des dix centimètres. Je lui confie aussi mes doutes et mes peurs, qui commencent de plus en plus à m'assaillir, alors que j'essaie de garder la face devant Bella.
La réponse d'Emmett met du temps à arriver, et venant de mon bourru de frère, elle ne me surprend pas vraiment, mais elle a le mérite de m'arracher un sourire et de me rassurer: "Si moi j'ai réussi à ne pas merder avec 2 bébés d'un coup, toi avec un seul, tu vas gérer comme un chef ! Vous ne serez pas seuls. N'hésitez pas à demander de l'aide, on est là aussi pour ça. Allez maintenant, fais comme Bella et repose-toi frangin! Tu verras, c'est que du bonheur, même quand on te vomit et te chie dessus!".
Je souris comme un con à mon téléphone avant de le ranger et de suivre son conseil. La nuit va être longue. Bella semble dormir, une main sur son ventre, émettant ça et là une petite plainte dans son sommeil. Je rapproche sans faire de bruit mon fauteuil de son lit et je noue mes doigts aux siens sur son ventre encore rebondi. Je sens sa peau se tendre et son ventre durcir à intervalles réguliers, alors qu'elle gémit légèrement, toujours endormie. Ma Bella et forte et courageuse.
Elle a assuré jusqu'à maintenant, mais je la connais, et même sous ses airs de warrior, je sais qu'elle est épuisée et que le mental va être déterminant dans les prochaines heures. Mon soutien va être essentiel, il vaut mieux donc que je suive les conseils de tout le monde et que je me repose un peu.
Peu après vers une heure du matin, je suis tiré de mon sommeil par Bella qui s'agite dans son sommeil. Je constate alors à la faible lueur des éclairages de la chambre que le drap est humide. Elle a dû perdre les eaux. Je sonne l'équipe de nuit, alors que j'essaie de réveiller doucement Bella. Elle ouvre les yeux quand une sage-femme entre dans la pièce pour vérifier l'état de Bella et l'avancement du travail. Huit centimètres.
Etant donné que Bella approche des dix centimètres et que la poche des eaux s'est rompue dans son lit, théoriquement, le travail devrait s'accélérer. L'équipe prend la décision de déménager en salle d'accouchement dans le calme plutôt que dans l'urgence. Je prends donc les affaires, alors que la sage-femme et les infirmières aident Bella à s'assoir sur la chaise roulante pour le trajet.
Une fois installé dans la salle d'accouchement, nous retrouvons Dr. Nichols, qui a tendu à être présente et suivre dans son intégralité la naissance de notre fille, alors qu'elle a fini sa garde depuis bien longtemps, visiblement.
-Bella, Edward, dit-elle en arrivant, les choses se précisent, s'exclame-t-elle en s'approchant de ma femme. Nous avons profité que la maternité soit calme cette nuit pour vous transférer maintenant. Comme je vous avais dit plus tôt, ma collègue va vous poser une voie veineuse et nous allons vous faire deux injections en prévention, si vous êtes d'accord. Bella acquiesce. La première est une simple injection d'antibiotiques, pour éviter les complications et les risques d'infections. On vous fera aussi une injection d'un produit qui aidera votre petite à maturer ses poumons, pour que son adaptation à son futur environnement soit plus facile. Vous êtes sûre pour la péridurale, Bella, demande-t-elle.
Bella réaffirme qu'elle ne souhaite pas en entendre parler, alors que je lui tiens la main et qu'elle broie mes doigts entre les siens à l'arrivée d'une nouvelle contraction. A mon regard discret mais désespéré, Dr Nichols se retient manifestement de rire. Bon, ma mission va être de ne pas couiner plus fort que Bella quand les choses sérieuses commenceront…
-Edward, vous êtes déjà en tenue, parfait, constate-t-elle. Vous allez tenir le coup, hein, me charrie-t-elle, faisant rire Bella, qui grimace en même temps. Sachez que tout le service a parié si oui ou non vous tournerez de l'œil et votre père n'a pas trop confiance en vous, visiblement… Mais faites-moi plaisir, j'ai parié sur vous, alors ne me décevez pas, rit-elle.
Dr. Nichols est une gynécologue en or. Elle a suivi tout notre parcours avec sérieux et beaucoup d'attention. Elle a accompagné Bella a chacune des étapes clés de son suivi avec dévotion et professionnalisme. Bella et moi avons entièrement confiance en elle et ses compétences et c'est un véritable honneur qu'elle ait bousculé spontanément son planning pour mettre au monde notre fille, alors que rien ne l'y obligeait.
Son petit numéro d'humour était dans le but de distraire Bella le temps qu'une infirmière lui pose la voie veineuse. Bella est connue dans tout le service pour sa peur des aiguilles et la technique semble avoir plutôt bien marché. Maintenant, dans le doute, je vais éviter de tomber dans les pommes, s'il y a vraiment un pari sur ma tête…
Assez rapidement, les injections sont faites et le reste du travail se met en place. Bella a de plus en plus de peine à accueillir sereinement les contractions comme elle l'a fait jusqu'à présent et mes tentatives pour l'apaiser sont veines. J'ai beau lui parler pour l'aider à se focaliser sur ma voix, la guider dans ses respirations, lui donner mes mains à serrer, rien n'y fait, elle ne peut retenir cris et larmes.
Comme je m'y étais préparé, les derniers centimètres sont les plus difficiles. La phase de désespérance porte définitivement bien son nom. Je rassure Bella, lui rappelant tout ce qu'elle a déjà géré comme une cheffe et qu'elle y est presque, que ce n'est pas le moment de laisser tomber et qu'elle va y arriver. Elle est forte. Elle l'a toujours été. Elle va trouver les ressources en elle pour y arriver. Je suis là pour l'aider du mieux que je peux.
Je sens l'équipe médicale s'activer autour de nous, mais rien ne compte à part Bella et moi. Mon front contre sa tempe, je lui murmure à l'oreille à quel point elle est fantastique et fait tout ce qu'il faut pour notre fille. Elle sera bientôt là grâce à elle. Bella serre fortement ma main en se retenant de crier plus fort encore. J'essuie ses larmes et dégage les cheveux qui collent à son visage et les rangent dans la charlotte du mieux que je peux pour qu'ils ne la gênent plus.
-Bella, l'appelle Dr. Nichols. Vous y êtes presque, vous l'avez sentie descendre dans votre bassin, demande la gynécologue. Je vois bien sa tête, donnez-moi votre main, lui dit-elle en la guidant entre ses jambes. Vous sentez, c'est votre fille, elle est déjà bouclée!
Je vois une nouvelle lueur briller dans les yeux de Bella, malgré la peine et la douleur de ce qu'elle vit en ce moment. J'y vois la joie et le bonheur.
-Quand vous aurez envie de pousser, prenez tout l'air que vous pouvez et allez-y!
Ça y est, c'est le moment. J'aide Bella à se redresser contre le matelas, alors qu'elle commence la première poussée. Je lui soutiens le dos, l'encourageant vivement, tout comme la gynécologue et le reste de l'équipe présente.
-C'est bien Bella, vous faites du bon travail. Reprenez votre souffle et à la prochaine contraction, on recommence.
La prochaine contraction ne met pas long à arriver et Bella pousse à nouveau de toutes ces forces, pleurant de douleur, maudit cercle de feu.
-La tête est dehors, Bella! Ne poussez plus! On reprend maintenant pour les épaules, Bella, encore maximum trois poussées et votre fille sera dans vos bras! Allez, allez-y, poussez!
Et c'est ce qu'elle fit, à nouveau, de toutes ses forces, criant, hurlant, pleurant, alors que je l'encourage encore et toujours, sa main se crispant sur mon avant-bras. Je suis tellement focalisé sur Bella et l'instant que j'en oublie la douleur de ses ongles enfoncés dans ma peau.
-Encore une dernière poussée Bella, annonce Dr. Nichols. C'est presque fini, vous avez tout donné, je sais, mais encore un tout petit effort, la contraction arrive, alors allez-y une dernière fois, Bella! Poussez!
-Allez, Bella, courage mon amour, je t'aime, tu peux le faire, je l'encourage alors qu'elle reprend péniblement son souffle pour l'ultime poussée qui l'attend.
Alors que le râle de douleur de Bella rempli la pièce, un autre cri vient s'ajouter au sien, celui de notre fille. Dr. Nichols la tient dans ses mains avec un draps pour l'essuyer avant de la déposer sur la poitrine de Bella, qui instinctivement la serre dans ses bras.
Le temps est suspendu, je ne fais plus attention à rien, à part à notre fille et Bella. Bella pleure de soulagement et j'essuie ses larmes d'une main alors que les miennes coulent aussi abondamment sur mes joues. La petite crie mais semble s'apaiser au contact de Bella. Bienvenue ma fille. J'entends que cela s'active autour de nous, mais je ne parviens pas à m'y connecter. Seul ce petit être compte et m'émerveille déjà, à peine né.
-Félicitations, Bella, Edward, chantonne la gynécologue. Votre petite est née à trois heures quarante-sept. Edward, vous voulez couper le cordon?
J'embrasse et félicite encore une fois Bella avant de m'exécuter. Dr. Nichols récupère notre fille dans les bras de Bella et m'invite à la suivre alors que le reste de l'équipe s'active autour de Bella pour la délivrance du placenta.
Un peu plus à l'écart dans la salle, Dr. Nichols effectue les premiers soins à notre fille: prise de sang, glycémie, pesée, température, nettoyage, tests habituels de naissance, tout y passe pour s'assurer de sa bonne santé malgré sa prématurité. Je suis le moindre de ses gestes avec attention et observe ma fille gigoter pendant les manipulations.
Sous la supervision de la gynécologue, j'enfile le body que nous avions choisi avec Bella, ainsi que le petit bonnet blanc et les petits gants tricotés avec amour par les deux grands-mamans.
Je la tiens dans mes bras et la dépose dans la couveuse chauffée. Elle va bien. Elle pèse un kilo neuf-cent-cinquante et mesure quarante centimètres. Une petite crevette sans problème d'hypothermie, ni de glycémie. Nous attendons encore les résultats de la prise de sang pour vérifier que tout le reste va bien, mais elle ne semble pas présenter de difficultés particulières.
J'entends derrière moi que tout va bien pour Bella. L'expulsion du placenta s'est passée sans problème et toutes ses constantes sont bonnes. Elle est juste extrêmement fatiguée après cet accouchement. Ce n'est pas vraiment une grande surprise. Elle a tout donné pendant de nombreuses heures.
Dr. Nichols, avec moi sur les talons, pousse la couveuse en direction de Bella. Ma Bella demande silencieusement à la médecin si elle peut prendre notre fille contre elle. Dr. Nichols l'encourage à le faire, alors Bella écarte sa chemise trempée par la montée de lait et prend notre fille pour la déposer contre sa poitrine. Instinctivement, je l'étudie avec attention chercher le sein, ouvrant la bouche dans le vide. Sous mon regard hypnotisé par ce spectacle de la vie, je regarde ma femme lui donner la tétée pour la première fois.
Je ne peux m'empêcher de sourire, tout comme Bella. Un sourire niais s'est définitivement collé à notre visage. Putain, on a réussi!
-C'est très bien Bella, on dirait que vous avez fait ça toute votre vie, constate Dr. Nichols alors que notre fille prend correctement le sein et avale goulument le colostrum. Votre petite va très bien. Nous allons seulement la surveiller un peu plus étroitement qu'un bébé né à terme, mais elle n'a aucun problème pour respirer ni manger, visiblement, observe-t-elle, sa température corporelle est bonne, à voir si elle la maintient seule ou si elle a besoin d'un peu d'aide. Sa glycémie était également correcte, on reviendra lui faire quelques examens avant de vous ramener tous les trois en chambre. Edward ne m'a pas encore dit comment s'appelle cette petite princesse.
-Hope, j'annonce.
-Hope Hayley, complète Bella, non sans échanger un regard complice avec moi, avant que nous regardions chacun Dr. Nichols.
Hope, pour tellement de raison. Hope est notre bébé miracle, notre petit rayon de soleil à seulement quelques temps de vie, elle a déjà accompli tant en venant au monde. Hayley, parce que sans la prise en charge de Dr. Nichols, nous ne serions pas ici aujourd'hui. Il était important pour nous de lui donner une place en donnant son prénom en second prénom de notre fille.
Après avoir écrit le nom Hope Hayley Cullen sur le bracelet d'identification, Dr. Nichols le met à notre fille et s'en va, nous laissant nous découvrir tous les trois.
Je m'agenouille à côté de Bella pour observer Hope de plus près. Elle est si petite. Je ne saurais dire à qui elle ressemble le plus, mais pour le moment, cela ne m'importe peu. Je suis le plus heureux des hommes. Bella va bien, notre fille va bien, malgré les circonstances de sa naissance. Nous pouvons entamer ce nouveau chapitre de notre vie, à trois. Et j'ai hâte de découvrir la vie de parents aux côtés de ma Bella.
-Je t'aime, je chuchote doucement à Bella avant de l'embrasser. Merci. Merci d'avoir fait de nous des parents, de m'avoir fait papa. Je t'aime, dis-je à nouveau en l'embrassant. Je vous aime si fort. Je t'aime déjà si fort, petite Hope, j'ajoute en caressant sa petite main. Que l'aventure commence, j'ajoute, souriant à Bella, qui sourit toujours, le visage baigné de larmes de bonheur.
Et il n'y a pas qu'eux qui pleurent comme des madeleines !
C'est avec une grosse poussière dans l'oeil que je termine de publier cette fiction.
Au départ, je ne pensais pas reprendre l'écriture de fanfictions près de 10 ans après mes premiers pas sur la plateforme. Mais prise de nostalgie, j'ai relu pas mal de fanfics et cet été, après ma propre opération de l'endométriose, je me suis dit "pourquoi pas écrire, après tout", j'avais du temps pendant ma convalescence.
C'est comme ça qu'est née cette fiction et sous les encouragements de Gwen who, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai fini par poster ici.
Cette fiction n'est pas vraiment autobiographique, même s'il y a un peu de moi en Bella... Mais je crois que chaque auteur, chaque autrice, laisse un peu de soi dans ses personnages, d'une façon ou d'une autre.
J'espère que cette fiction vous aura plu et qu'elle vous aura interpelée sur les maladies chroniques que sont le SOPK, l'endométriose et l'adénomyose dont je suis moi-même atteinte. J'avais à coeur de montrer que tout n'est pas toujours tout rose de bien des manières (même si ce n'est pas une fatalité !).
Chaque personne menstruée est différente et chaque parcours est différent. Le mien diffère grandement de celui de Bella. Cependant, je tiens à faire un peu de prévention :
Si votre médecin/gynécologue ne vous prend pas au sérieux : changez de médecin
Si on vous refuse des examens : allez ailleurs les demander
Si votre partenaire ne vous comprend pas et n'accepte pas vos soucis gynécologiques : quittez cette personne et prenez soin de vous
La médecine ne prend pas les problèmes féminins au sérieux, même si les choses commencent à changer. Vous avez le moindre doute, consultez et n'attendez pas que les choses se détériorent, prenez soin de vous.
Après cette partie prévention, je voulais encore revenir sur quelques points, que seuls les fans inconditionnels de Paramore (comme moi) ont pu relever.
Vous avez remarqué les prénoms et noms choisis pour les personnages "externes" à l'univers de base :
-Dre Hayley Nichols
-Dr Robert Williams
-Hope Hayley Cullen
Tous ces noms n'ont pas été choisis par hasard :
Robert pour notre cher Robert Pattinson national, qui a su donné tout son charme à notre Edward Cullen adoré dans les adaptations cinématographiques de Twilight.
Hayley Nichole Williams, chanteuse du groupe Paramore. Groupe qui me suit depuis mon adolescence, ( soit depuis 17 ans pour être exact, mon dieu je suis vieille , j'ai presque 30 ans!). La chanson qui me représente le plus et me suit dans toutes les étapes de ma vie depuis de nombreuses année est Last Hope. Véritable hymne à la vie, Last Hope est le symbole que même quand il n'y a plus d'espoir, il reste toujours une petite étincelle à laquelle se raccrocher (donc au cas où le message n'était pas assez clair : écoutez Paramore et plus particulièrement Last Hope).
Voilà, maintenant vous savez tout sur les significations des noms et que rien n'était laissé au hasard dans cette fiction !
Je vous annonce déjà que d'ici deux semaines, je publierai une nouvelle fiction et je peux vous dire qu'elle sera très différente de celle-ci !
Je m'aventure en terre inconnue, puisque je n'ai jamais rien écrit de tel... et surtout, je ne fais pas les choses à moitié ! Le projet est déjà prévu en trois parties... D'après Gwen who qui est dans la confidence, ça promet d'être plus que bien !
Et est-ce que je suis sympa ? Oui, parce que je vous révèle le titre de la future fiction : Wolfpack
Cela vous laisse un certain nombre d'indices... maintenant faites travailler votre imagination pour savoir de quoi ça parle ! 2e indice : on part sur un univers plutôt sombre, avec un rating M.
A bientôt pour la suite et portez-vous bien ! N'hésitez pas à activer les alertes pour être averti-e-s des prochaines publications
PS : semaine prochaine, je posterai un court bonus de cette fiction, qui était à l'origine le tout premier jet que j'avais écrit de cette histoire avant de me lancer dans une fiction complète.
A bientôt,
S.
